Himéros était pleinement surpris par le comportement de la demoiselle. Il connaissait l’altruisme de certains humains, mais au vu de comment semblait tourner le monde des Hommes, cela le laissait perplexe de voir encore cette notion présente dans le comportement de certains. Il n’allait pas se plaindre de rencontrer un tel individu dans sa vie. Il se demanda même si cela ne faisait pas partie du mode de pensée des Japonais, vu comment ils traitaient encore leurs Dieux, il ne serait pas surpris par une telle chose. Ce qui lui faisait regretter encore une fois de ne pas être né dans le Panthéon nippon, il n’aurait jamais vécu une telle déchéance. Il retenait encore un soupir entre ses lèvres, pour éviter de ne rendre plus curieuse la jeune femme.
Car oui, ce dernier avait tout de même lancé une bombe en parlant de sex-shop et essayant de rattraper en précisant que cela serait pour son travail. Ce n’était pas la chose la plus logique à faire, mais vu sa nature et ce qu’il avait dit, il préférait lancer ce genre de perche plutôt que de dire qu’il était simplement le Dieu du désir charnel et qu’il voulait se tenir à jour de ce que produisait les humains. Sur Terra cela aurait sans doute pu encore passer, mais sur Terre, il préférait jouer profil bas et essayer de se comportement plus humainement parlant.
Bon, fort heureusement pour lui, avant que la demoiselle ne semble comprendre l’entièreté de qu’il disait, il pouvait noter que cette jeune femme répondait à ses questions. Il retenait dans son esprit les endroits, ainsi que possiblement leur direction. Cela lui serait utile, même s’il comptait lui demander de l’emmener jusqu’à chaque lieu, afin de prendre une route sur et pouvoir se dessiner une sorte de carte mental. Car même si on venait lui présenter le Sud et qu’il marchait dans cette direction, il pourrait réussir à se perdre. L’orientation n’était pas son fort, il arrivait souvent à dévier de son chemin lorsqu’il avait un but précis.
Alors qu’à l’inverse quand il explorait librement, il arrivait toujours à tomber sur les endroits les plus fous.
On pourrait alors penser qu’il pourrait se laisser aller en explorant librement la ville, mais vu la dimension du lieu et surtout les possibles mauvaises rencontres. Il ne voulait pas que les endroits les plus fous deviennent sans doute sa tombe. Il préférait donc la solution de secours et demander de l’aide à un humain, alors qu’il y a encore quelques millénaires, c’est lui qui essayait de les guider, avant de se faire trahir lourdement par ce qu’il pensait ses fidèles et sa famille.
Bref… Himéros se concentre à nouveau sur la conversation, voyant alors le visage de la jeune femme changer du tout au tout. Il se frotte alors le coin des yeux et l’arrête du nez, se disant qu’il avait fait une belle connerie en abordant le sujet. Il ne pouvait taire sa curiosité, surtout en termes de désir, il devait se faire une idée de ce qu’il y avait. Et bien-sûr, il comptait faire des achats, pleins d’achats, c’était l’essentiel à avoir sur lui pour n’importe quelle situation. Puis, il était curieux de pouvoir tous les tester.
Encore une fois, il faisait en sorte de se concentrer sur la conversation, voyant que la demoiselle reprenait la parole, malgré la gêne qui semblait totalement apparente sur son faciès. La surprise prenait encore place dans l’ancien Dieu, la demoiselle venait d’avouer qu’elle possédait des jouets ? Elle lançait une perche à l’être du charnel, il était clair et certains qu’il allait lui demander des détails pour prendre des notes. Il avait un cas concret, elle servirait d’échelons de valeur dans sa quête du désir. Il notait aussi quelque chose d’intéressant, c’était que sa mère lui ramenait cela. Elle n’avait pas les moyens d’entrer dans la boutique ? La gêne ou l’âge ? Peut-être pas totalement la gêne vu qu’elle osait dire qu’elle possédait de quoi s’amuser seule.
Il s’agissait donc de son âge, non ? En la regardant de plus près, elle était jeune physiquement. Il savait qu’au Japon, il fallait avoir vingt et un ans pour consommer de l’alcool. Est-ce qu’il en était de même pour un sex-shop ? Ou peut-être qu’elle n’avait même pas dix-huit ans ? Encore sa curiosité qui prenait le dessus, les jeunes semblaient de plus en plus précoces pour ce genre de chose. Et cela n’allait pas le déranger, car il pouvait rester plus longtemps en vie avec ce genre de façon de penser. Il n’était quand même pas du genre à faire en sorte de coucher à n’importe quel âge, pour lui le sexe était comme un bon vin, il fallait vieillir pour en apprécier tout le plaisir. Donc vers quinze, seize ans, cela était un bon début.
Il devait arrêter de se perdre ainsi en réflexion, mais le sexe occupait tellement son esprit, en plus de l’exploration et des divines pâtisseries que fabriquent les humains. De toute façon, il devait répondre à la jeune femme et sans doute creuser un peu plus sa tombe. Il allait devoir broder un peu plus son mensonge. Il prenait le temps de broder un peu plus ce rideau de fumé dans son esprit, avant d’enfin répondre.
« Eh bien, je suis éducateur sexuelle. J’explique la théorie et même quelquefois la pratiques aux personnes désirants en savoir plus sur le sexe, même simplement se libérer de ce côté-là. Car à notre époque, il ne devrait plus y avoir de tabou sur le plaisir charnel. Puis, il y a une méconnaissance de chacun de son corps et du corps de l’autre, il est donc essentiel de combattre cela pour des couples plus épanouis ou même simplement profiter de la vie autrement. Je m’occupe principalement des adultes et adolescent, ce qui est normal en soit. »
Il espérait que son métier inventé sur le fait passerait, au vu de ses connaissances, il est logique qu’il promouvoir ce genre de métier. Puis, il avait cru comprendre que le Japon semblait quand même encore un peu fermé sur le sujet, du moins au sein des couples et même des jeunes. Bon, il ne devait pas laisser la jeune femme réfléchir trop longtemps et remettre en doute son possible métier. Il voulait assouvir sa soif de connaissance, il allait donc passer à l’offensive et essayer de mener la conversation comme bon lui semble.
« Au fait, je me nomme Himéros. Et toi demoiselle ? »
De quoi la faire réfléchir deux secondes sur autre chose. Pour continuer sur sa lancé, il venait tendre la main pour attraper son menton et faire en sorte qu’elle le regarde droit dans les yeux. Il faisait un petit sourire candide, teinté quand même d’une certaine malice. Son regard aussi était profond et tendre pour le moment. Le dieu devait user de tous les stratagèmes possibles pour détourner son attention.
« Est-ce que je pourrais connaître ton âge ? Car tu as dis posséder des jouets, mais que ce n’est pas toi qui les achetais. Puis, est-ce que je pourrais connaître ceux que tu possèdes et utilises ? J’aurais besoin de connaître possiblement les produits qui sont vendu au Japon et aussi les goûts des Japonaises, je me dois d’être au courant pour bien conseiller mes clientes. Tu veux bien répondre à mes questions ? »
Il prenait un ton charmeur et son regard muait dans ce sens. Il espérait simplement que la demoiselle serait sensible à ce genre de chose, sinon il donnerait sans doute l’impression d’être une personne des plus étranges.