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Sans pouvoirs dans un cercueil d'obsidienne [Pv ~ Himéros]

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Keleth

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De l’herbe, un chemin rocailleux, quelques ravins pour compléter une zone désolée, et surtout, plus loin, l’entrée funeste vers quelques ténébreuses galeries sans fond. Voilà plus ou moins ce qui se profilait sous le regard de l’Exécutrice tandis qu’elle mettait lentement un pas devant l’autre en observant ce qui pouvait lui donner la moindre information quant à sa cible. Il n’était pas rare que la démone ait à chercher dans quelques territoires reculés pour trouver ceux qui se cachaient de son influence et de sa Loi, mais pour une fois, elle ne pouvait pas réellement prétendre que celui-ci n’avait pas utiliser un brin sa cervelle : Les lieux étaient tant éloignés de la civilisation et surtout si renfoncés dans les cols montagneux austraux des terres sauvages, seul les plus fous pouvaient se permettre de s’en approcher, ou même de chercher à y faire quelques promenades de santé. Et si l’archi-démone aux cheveux d’argents n’avait guère eut de soucis jusqu’ici, il s’agissait tout bonnement de ses capacités physiques largement supérieures à toutes autre forme de vie des environs… Ce qui ne saurait tarder à se complexifier.

Elle l’avait pressenti depuis quelques temps, mais quelques chose n’allait pas dans ces monts. Il ne s’agissait pas de leurs hauteurs, de leurs nombres, de la végétation ou des bêtes qui y vivaient en surface, non … Cela concernait bien plus ce qui se trouvait dans les profondeurs de celles-ci. Forcément, depuis le début de son excursion dans ces lieux loin de toutes formes d’existence humanoïde, elle avait prit le temps de sonder les lieux, notamment grâce à ses dons personnels, ceux de l’archi-démone représentant la Loi. Une forme d’extra-sensorialité qui lui permettait, avec l’existence d’une cible, d’une forme de vie définissable à viser, de pouvoir la repérer, la tracer, même parfois de se déplacer à ses abords si elle était suffisamment proche. Et dans son cas, suffisamment proche pouvait tout aussi bien être quelques mètres que plusieurs kilomètres, si elle partageait la même zone géographique. Pourtant rien. Elle avait suivit la piste de son renégat jusque dans cette chaîne de montagne, et une fois qu’elle s’y était enfoncée, elle n’en trouvait plus la moindre origine, la moindre présence. Elle avait encore ses talents de pistage, en chasseresse revancharde et experte, ce qui lui avait permit de trouver le chemin emprunté par cette fourbe entité démoniaque, mais de là à pouvoir le repérer plus précisément, c’était tout simplement impossible. Comme s’il s’était fait dévorer quelques part dans ces montagnes, par quelques sombres grottes, et que depuis celle-ci le gardait au chaud dans son antre perclus de mystères. Et cela ne laissait entendre rien de bon alors que la toute-puissante démone s’approchait de l’entrée qu’elle avait analysée comme étant celle empruntée par le malfrat qu’elle poursuivait.

Il s’appelait Anek’thr, et faisait partie de cette espèce de démon relativement moyen qu’on appelle les E’theron. Des êtres plus ou moins sanguinaires, souvent attirés par le pouvoirs, les E’theron étaient dans 35 % des cas les entités récalcitrantes et hautaines que la démone se retrouvait à punir pour leurs mauvais comportements. Ici, l’être en question s’était adonné à quelques empoisonnements pour tenter de prendre la place du seigneur démon qu’il servait. Le genre d’empoisonnement long et douloureux, du sang de Kralga, forme de vie plus ou moins bestiale qui se baignait dans les larges bassins de souffre des enfers. Imaginez donc un crapaud avec un faciès de singe grimaçant, gonflé à l’hélium et son les yeux globuleux ont tendances à paralysés leurs victimes grâce à une certaine forme d’hypnose. Enfin, Keleth s’égarait en y repensant. Le plan dont on lui avait fait part avait le don d’être intelligent, comme bon nombre de ceux des E’theron, vu que ces derniers ont conscience de ne pas avoir les mêmes dons que leurs souverains et chefs, mais pour autant il avait échoué : l’une des favorites du seigneur infernal avait bue dans la coupe de son protecteur avant lui, et s’était mise à brûler de l’intérieur immédiatement, agonisant longuement sur place en se tordant dans tout les sens. Quatre heure plus tard, elle décédait, et le haut seigneur avait appelé à punition. Anek’thr s’était alors enfuit sur Terra par quelques procédés inconnus, et courut en ces lieux : C’est là que l’Exécutrice intervenait, et pour l’instant, elle ne sentait pas du tout cette balade qui allait finir au coeur de montagnes particulièrement secrète.

Pour autant, elle avait besoin d’accomplir sa tâche, quelqu’en soit les difficultés. Elle n’allait donc pas bailler aux corneilles, et quand elle atteignit enfin l’orée de cette ouverture béante dans le flanc montagneux, elle avait déjà en tête son devoir, celui de le ramener après une rossée exemplaire entre les mains de son seigneur. Ce qu’il en fera ensuite ne serait plus de son ressort, mais d’ici là, elle aurait tout choix de juger de sa valeur, ou de son droit à la vie, car elle avait toute possibilité de le considérer comme inapte à la vie infernale et d’en bannir l’essence à l’aide de sa lame. En tout cas, l’entrée de la grotte laissait percevoir de nombreuses traces, fraîches pour certaine, et cela laissait entendre d’une certaine activités sous ces pierres millénaires. Autant de chose qu’elle espérait ne pas avoir à inutilement trucider. Elle resserra le cordon qui maintenait son fourreau à sa hanche, puis elle reprit sa route. Pénétrant dans les longs et profonds tunnels, elle ne se doutait pas … de ce qu’elle y découvrirait.


*
*   *
Elle était … lessivée. Et dieu qu’il était difficile d’être fatiguée quand l’on ne peut normalement connaître ce genre d’affliction. Quant elle était entrée dans ces cavernes, deux jours plus tôt, et qu’elle s’y était enfoncée, Keleth n’avait jamais vraiment fait attention à combien son être était affectée par les lieux. Résultat, elle s’était retrouvée en une demi-journée dans un méandre de galeries sans logiques, perdues dans des cheminements et des cheminements sans sens, où les routes et les tunnels s’entrecroisaient et se mêlaient sans la moindre logique. Mais surtout, plus que tout… Elle ne s’était pas rendue compte que les lieux étaient autrement plus dangereux qu’elle ne l’avait prédit.

Au tout début de son passage dans les montagnes, la démone avait éventuellement eut l’intuition que quelque chose s’y trouvait et bloquait ses capacités sensorielles, ce qui l’avait amenée à louer l’intelligence du démon qui avait choisit un tel endroit pour se cacher de son éventuelle apparition dans l’équation. Elle s’était ainsi doutée qu’il pouvait s’agir de quelques artefacts bénis par des mages aux dons particulièrement développés, voire peut-être un ancien démoniste qui, ne voulant pas avoir à donner ce qu’il avait promis contre ses pouvoirs, s’était terré dans la misère et la peur. Mais non, nul lâcheté, nul veulerie en ces lieux. Il ne s’agissait ni plus ni moins d’un renfoncement cavernicole menant directement à l’une des plus grande faille d’obsidienne que la démone n’avait jamais eut l’occasion de voir ! C’est au milieu du second jour qu’elle était tombé dessus, au bout d’une galerie qui menait sur une crevasse de plusieurs centaines de mètres de profondeurs, et dont les murs étaient couverts de ces cristaux d’un noir profond et malin. Le résultat ? Eh bien elle put parfaitement comprendre son état physique ! L’obsidienne ronge l’ésotérisme, absorbe les forces occultes, s’abreuve des forces divines et se repaît voracement du moindre pouvoir qui rentre en son contact. Cette pierre, vorace, pouvait à elle seul réduire un démon à l’état de cendre si l’être infernal restait trop longtemps en sa présence. Et là, une telle quantité était tout simplement démentiel. Heureusement que sa nature mystique était telle qu’elle pouvait encore réussir à garder forme humaine dans ce monde, mais Keleth était tant et tant affaiblie qu’elle … qu’elle… Eh bien qu’elle n’avait plus le choix que d’y aller pas-à-pas, comme le ferait la moindre milicienne de campagne à qui l’on aurait donnée une arme par pitié.

Donc, épuisée, elle s’était arrêtée au coin de deux galeries de petite taille et profitait des mousses luminescentes pour y voir un peu plus clair. Elle ne pouvait plus marcher, ses muscles étaient fatigués et son corps demandait un peu de sommeil… Mais dormir, seule, dans ces lieux sombres et où elle n’avait plus une force n’était guère une bonne idée. Alors elle luttait, pestant que ce petit salopard d’Anek’thr avait bien choisit sa retraite, même elle ayant bien du mal à aller le trouver dans ses profondeurs. Par chance elle n’avait encore rencontrée rien de bien dramatique, et à part un énorme scarabée qu’elle avait finit par tuer en le décapitant bon gré mal gré, elle n’avait pas encore rencontrée de véritable danger. Mais elle savait qu’il y avait de l’activité dans ces galeries, alors la méfiance était de mise. Soufflant sur les mousses d’Arcosia, elle leur donna le dioxyde de carbone supplémentaire pour qu’elle s’illuminent encore un peu plus, et elle observa le chemin par lequel elle était arrivée. De loin, la luminosité troublante qu’elle provoquait serait visible, mais elle préférait encore cela que de se retrouver dans le noir absolu. Finalement, tout les dons que sa nature démoniaque lui offrait étaient réduit à peau-de-chagrin dans ce territoire, et la frustration qui en découlait ne l’aidait pas à garder les idées claires. Elle en voulait au monde d’avoir créé cette saloperie d’obsidienne, encore plus dans un lieux aussi tortueux… Mais elle ne pouvait guère faire autrement, son devoir l’obligeant d’accomplir sa mission.

Alors elle compensait, vigilante, endurante et surtout professionnelle, elle usait de l’ensemble de son bagage militaire pour tenir le coup un maximum, encore plus dans cette phase de repos. Et même quand elle ferma les yeux, ce fut pour rentrer seulement dans un état de sommeil léger. Quand le moindre bruit suspect vint résonner à son oreille, brisant l’équilibre précaire de son sommeil, l’archi-démone ne fit pas mine d’ouvrir les yeux, mais vint simplement faire glisser sa main près du manche de son sabre. Quelqu’un approchait… Des pas réguliers…

Un danger, ou une autre âme en peine dans les tréfonds de ces cavernes ?

Chaos

Dieu

Re : Sans pouvoirs dans un cercueil d'obsidienne [Pv ~ Himéros]

Réponse 1 dimanche 24 janvier 2021, 18:45:43

Le monde avait changé, sur bien des points et cela venait perturber énormément l’ancien Dieu qui devait continuer de s’habituer à tous ces changements. Le mondes être-vivants lui avait toujours semblé aussi étrange qu’attirant et ces deux sentiments s’amplifiaient encore à présent. La Terre lui inspirait une forte haine et satisfaction, il adorait le principe que l’humanité ne porte plus sa foi dans les Dieux de l’olympe. Ne venant pensant à ces derniers que comme des anciennes croyance d’ancienne civilisation dont il ne restait que des ruines. Sa haine venait du fait que cette humanité osait encore se tromper à son sujet et ses pouvoirs. En plusieurs siècles, il n’avait toujours pas apporté réparation à sa personne.

Il pouvait au moins leur reconnaître leur évolution technologique qui apportait beaucoup de nouveaux amusements et divertissements. En cela, il pouvait leur pardonner un peu, grâce à cela sa vie serait amusante jusqu’à sa prochaine disparition prochaine. Il était lucide, son retour sur le plan physique ne serait que temporaire, il devait donc profiter au maximum des plaisirs de la vie. Ainsi que de rattraper son retard sur l’évolution du monde. Et la Terre n’était pas son seul objectif, il devait faire de même avec Terra, car ce lieu aussi avait connu de forte évolutions.

C’est avec ce genre d’envie en lui qu’il voyageait sur les terres magiques de Terra. Il n’avait pas de but précis, il ne faisait que vagabonder là où le vent et l’amusement le portait. C’était une expérience assez enrichissante, le changeant de son ancienne vie divine, celle qui l’obligeait à subir le déshonneur, ainsi que de jouer le messager pour une déesse n’ayant jamais rien fait pour lui au final. Puis, il devait aussi se déplacer comme tous les autres mortels, avec des vêtements adaptés au climat, un sac contenant les ressources nécessaires pour manger, dormir et explorer. Cela lui faisait un sac assez chargé et lourd pour son corps frêle, mais il faisait avec, pouvant le supporter.

Cette fois-ci son exploration le faisait partir en direction d’une chaîne de montagne impressionnante et regorgeant de mystère selon les légendes gravitant autour des villages avoisinants. Il s’était donc préparé en conséquences. Il portait un pantalon de toile assez épais, des bottes cuir avec une semelle épaisse. Sur son torse reposait une tunique de coton écru aux manches longues, formant un col en V où passait un lacet. Vu l’altitude et les possibles grottes qu’il allait rencontrer, il avait préparé un pull en laine par dessus, fait de grosse mailles, mais tenant chaud. Pour accompagner le tout, il portait un manteau de cuir brun, en coupe droite, étant fermé au niveau de sa taille et son ventre. Il portait même une petite dague à la ceinture et une gourde d’eau.

Son sac aussi était bien préparé, tout ce qui était nécessaire pour cette aventure et l’amusement qui viendrait sans doute en découler. Il se mettait donc en chemin, sans plus attendre, débutant ainsi l’ascension de ce relief montagneux.

La marche était longue, cela lui prenait du temps, il n’allait pas réussir son projet en une seule journée. Il devait faire des arrêts pour récupérer, manger et même dormir. Cela lui faisait étrange de devoir agir ainsi, il n’avait plus les mêmes possibilités que lorsqu’il était un Dieu. Pourtant cela apportait son lot de surprise, découvrir de nouvelle saveur, accorder plus d’importance à ces dernières à cause de la faim. Il en était de même pour le sommeil et le principe de rêver, c’était une expérience aussi agréable que désagréable. Il prenait donc toujours un réel plaisir de vivre ce nouveau mode de vie et c’est ainsi qu’il comprenait au mieux l’espèce mortel et leur mode de vie.

Pour cela aussi qu’il aimait ce genre de nouvelle aventure, il explorait le monde à sa guide, tout en réfléchissant à sa condition et pouvant apprécier des bonheurs simples de la vie. Cependant, il avait quand même un goût amer dans la bouche, car si les êtres-vivants aimaient autant profiter de la vie, ils aimaient autant la sexualité, alors pourquoi se tromper de Dieu à vénérer dans ce cas-là ? Cela ne pouvait être qu’une manigance des autres Dieux. Il ne voyait pas d’autres solutions, cela le faisait soupirer pendant son ascension. Au moins, cela était bon signe, il pouvait agir ainsi sans abîmer sa respiration ou se donner un point de côté.

Il arrivait enfin dans une zone un peu plus plate, cela démontrant qu’il avait déjà franchi une bonne partie et la température lui indiquait aussi qu’il n’était plus si loin que cela du sommet. Il prenait le temps d’explorer les environs, découvrant des gisements de minerais sortant du sol, laissant apercevoir de sublime couleur pour sa personne. Il suivait d’une certaine façon les lignes des minerais, déboulant alors sur l’entrée d’une grotte.

Il était curieux, devait-il aller explorer cette dernière ? La réponse était clairement oui, surtout que son équipement était adapté pour ce genre de choses. Il se rendait donc vers la plus grosse cavité qui semblait s’être dessinée dans la roche au fil des siècles. Pourquoi celle-ci précisément ? Une impression, chaque entrées semblaient dégager un sentiment étrange et la plus forte impression venait de l’entré choisis par Himéros.

Son sac finissait donc rapidement à terre, l’ouvrant pour en sortir une torche préparé à l’avance. Il avait badigeonner cette dernière de cire et d’huile magique, avant que la flamme ne s’éteigne jamais. Son corps n’aurait jamais supporté de transporter autant de torches pour la nuit ou simplement explorer. Il enflammait cette dernière avec une pierre d’allumage, voyant les étincelles donner vie à une flamme orangée venant danser au gré de l’air.

Équipé, il s’engouffrait dans ce lieu, l’humidité et le noir venant le frapper de plein fouet. Il était content d’avoir sa source de chaleur à ses côtés. Il avançait lentement, sortant une craie blanche préparé à l’avance pour marquer les murs, afin de retrouver son chemin. Une technique digne du petit poucet, mais qui pourrait lui être utile si la grotte se retrouvait être composée de galeries.

Ainsi son excursion prenait une tournure plaisante, pour laisser place à un malaise palpable dans l’air. Himéros avait l’impression de souffrir de bouffé de chaleur et se sentir extrêmement faible. Il ne comprenait pas véritablement pourquoi. Il pensait au début souffrir d’une forme d’hypoglicémie, s’arrêtant pour casser la croûte et se ressourcer. Cela semblait calmer les vertiges s’étant emparé de lui, il en profita même pour retirer son pull de laine, gardant simplement la veste et la tunique. Il prit aussi la décision de laisser une partie de son bagage sur le chemin, ne gardant que l’essentiel. C’est-à-dire une couverture, des provisions, de quoi faire une autre torche, une corde et quelques remèdes, ainsi qu’une autre gourde d’eau.

Reprenant son chemin, il se décidait à suivre les veines apparentes de la grotte, continuant de marquer son passage d’un coup de craie blanche sur les murs de plus en plus sombre du lieu. Sa gorge devenait petit à petit plus sèche, son corps plus lourd et le malaise se faisant grandissant. Malgré sa situation, il voulait en savoir plus, sa curiosité prenant le dessus, il voulait découvrir avant de mourir à nouveau un jour. C’est après presque une demi journée de marche qu’il tomba sur la source de son malaise.

Une crevasse immense, à tel point que lorsqu’il jeta un cailloux dedans pour en connaître la profondeur, le temps de réponse fut long et l’écho effroyablement faible. Mais ce n’était pas cela le plus désolant, il s’agissait des gisements sortant des murs donnant des reflets encore plus sombre que la nuit lorsque la flamme passait au-dessus pour offrir ce paysage aux yeux de l’explorateur.
De l’obsidienne, le pire ennemi des êtres proches de l’ésotérisme. Un mouvement de panique s’empara alors de Himéros, le faisant reculer et porter un regard sur sa main libre.

Il eût bien fait de réagir ainsi, son membre tremblait, semblait transparent et même légèrement déformé. S’il restait plus proche, il allait finir par disparaître à petit feu. Il ne pouvait donc plus user de ses pouvoirs, il était dans une situation précaire. Pourtant, il ne comptait pas rebrousser chemin, cela le rendait toujours curieux. Si un tel gisement se trouvait ici, que pouvait-il bien se cacher d’autres dans de tel lieu ?

Il continuait donc sa route, évitant le plus possible le contact avec des minerais aussi important ou des veines brillant d’un noir sombre. Il vérifiait souvent son corps pour voir son état, celui-ci agissant comme une boussole dans ce genre de situation. La journée arrivait bientôt à son terme, il devait trouver une cavité plus haute et large que les autres pour poser ses affaires et passer ainsi la nuit, ayant remarqué énormément de galerie. Il se félicitait alors pour la trouvaille de la craie dans ce genre de situation.

Durant sa promenade, il pouvait admirer la beauté du mélange entre sa torche et les mousses luminescentes. Il aimait ce jeu d’ombre, du moins jusqu’à voir une ombre étrange se mettre au loin. Les lumières laissaient alors voir une ombre humanoïdes, mais elle n’était pas dans une position debout, plutôt étrange. Il se stoppa un moment, avant de reprendre lentement sa marche, sa main se posant automatiquement sur la garde de son poignard. Il ne pouvait ignorer un danger vivant ici et préférait prévoir le coup, surtout vu sa non-présence de pouvoir.

Il avançait aussi lentement pour éviter de se faire surprendre par un mouvement brusque de la personne se cachant derrière l’ombre. Il arrivait enfin à destination, découvrant sous ses yeux une femme qui semblait allongé sur le sol. C’était comme si elle était inconsciente, il resta figé ainsi quelques secondes, le temps d’analyser la situation. Cette dernière semblait en bien mauvaise posture, elle n’était clairement pas habillée pour ce genre d’exploration, sa tenue n’était pas vraiment adaptée pour grand chose selon l’ancien Dieu. Elle était armée, cela pouvait être dangereux de l’approcher ainsi, mais d’un autre côté, elle semblait aussi dans un salle état, des gouttes semblant ruisseler sur son visage sous l’effet du jeu de lumière.

Il prenait donc quand même le risque de se faire plus proche d’elle, avançant lentement. Il gardait son sac sur le dos pour fuir et surtout garder des ressources énergétiques pour plus tard. Finalement, proche d’elle, il posait le genoux à terre, toujours sa torche en main, venant alors lâcher la poignée de sa dague pour la poser sur l’épaule de la Demoiselle.

« Tu vas bien ? Tu m’entends ? Qui es-tu ? Tu as besoin d’aide ? »

Himéros aider quelqu’un de bonté de cœur ? Oui et non. Il n’était pas du genre à laisser quelqu’un dans le besoin, surtout avec son côté sans-gêne et il voyait aussi l’aspect profitable d’aider une personne dans le mal. Cette dernière lui serait possiblement redevable par la suite, cela pouvait toujours être bon à prendre.

Keleth

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Re : Sans pouvoirs dans un cercueil d'obsidienne [Pv ~ Himéros]

Réponse 2 lundi 25 janvier 2021, 19:41:06

Elle ne pouvait peut-être pas faire l’usage de sa vue pour l’instant, ses mirettes ouvertes pouvant être une information pour ce qui s’approchait d’elle, mais elle avait par le biais de ses sens bien plus de données qu’elle n’en avait réellement besoin pour juger de la situation. Tout d’abord, elle était absolument certaines que ce qui s’approchait d’elle n’était pas quelques formes de monstruosités. Les pas étaient réguliers, lents, et surtout le son qui s’en échappait était plus ou moins cyclique, un premier coup au sol, puis un deuxième d’emblée. En comme, ce qui s’approchait d’elle était un bipède, et même un bipède qui était muni d’une tenue correcte, le fait que ni le raclement de quelques griffes, ni le son étouffé de la peau sur le sol ne l’informait de quelques fourberies dans l’existence de son invité inopportun. Donc il était déjà clair qu’il s’agissait d’un humanoïde plus ou moins civilisé, et c’était là ce qui était le plus étrange : Que faisait-il ici ? Pas le moindre village ne se trouvait dans les environs, les montagnes étaient plus dangereuse par leur simple existence qu’une tribu de mercenaire assoiffée de richesses, alors pour quels genres de stupidités ce qui s’approchait d’elle avait-il eut en tête pour venir se perdre dans ces profondeurs !? Raaaah cette simple incohérence la mettait en colère, elle aurait aimé pouvoir glisser un regard discret envers sa forme, mais celle-ci devait sûrement être encore dissimulée parmi les ombres du tunnel, aussi son essai ne se muerait qu’en échec cuisant. Elle se fit patiente, continua de simplement analyser les quelques sensations qui lui étaient communiquées par ses oreilles et son expérience du terrain.

Elle crût percevoir, au travers de ses paupières closes, une légère différence de luminosité, mais il ne pouvait s’agir que d’une création de son esprit en pleine alerte. En revanche, elle l’entendit ralentir brusquement, ce qui laissait entendre que cet être l’avait remarquée, et ainsi avait sut limiter sa progression. S’il était prudent, il était plus que possible qu’il soit dans la même situation qu’elle, mais elle ne pouvait pas encore assumer ce genre de constat. Elle préféra donc ne pas s’avancer pour l’instant, laissant à cette créature qu’elle n’avait pas encore identifiée le soin de faire les derniers mètres qui devaient les séparer. Quand celui-ci d’ailleurs progressa à une allure des plus mesurée, elle constata enfin que la différence de luminosité n’avait rien à voir avec quelques conceptions de son esprit fatigué, la chaude lueur venant passer au travers de la couche légère par dessus ses yeux pour être immédiatement traduite par quelque tableaux impressionnistes fait de rouge et d’orange entremêlés. Si elle se décidait à agir, c’était maintenant, mais jusqu’ici, elle n’avait pas entendu le bruit d’un défourraillage, ou le lourd mouvement d’une arme dans les airs. Sortir sa propre lame maintenant pouvait être une mauvaise idée, une très mauvaise idée, mais si elle laissait s’approcher de trop près un réel danger, cela risquait de devenir critique. Un choix draconien, entre le fait de se défendre préemptivement, ou de risquer un léger morceau de chair si elle ne parvenait pas à dégainer assez vite face à un être qui serait plus agile qu’elle. Un choix qu’elle finit par faire. Pas un bruit ni un geste supplémentaire, juste sa main dans la position idéal pour dégainer le plus rapidement possible sans avoir la main posée sur la hampe de son sabre.

Immobile et silencieuse, elle le laissa aller encore un peu plus près, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle entende son souffle. Il n’était pas affolé, pas non plus anormalement froid, le souffle d’un être humain tout au plus, un peu celui qu’elle devait avoir depuis que son corps démoniaque avait été drastiquement réduit par la présence tout simplement dantesque d’obsidienne dans les lieux. Elle était quasiment sûre qu’il s’agissait donc d’un être perdu dans les galeries comme elle-même pouvait l’être, ce qui ne manqua pas de la rassurer. Pour autant, elle ne fit pas plus de gestes pour l’instant. Disons que quitte à avoir jouée l’endormie, elle allait le faire jusqu’au bout ? C’est donc assez sereine qu’elle l’entendit s’accroupir à sa portée, se tendre un peu en avant vers elle pour l’observer… puis poser une main légère, presque trop même, sur son épaule, la secouant très légèrement comme pour l’éveiller à la situation dans laquelle ils se trouvaient. Elle ouvrit lentement les yeux tout en l’écoutant parler, et très honnêtement, elle n’avait pas le regard d’une femme qui sort tout juste de sa torpeur réparatrice… Et le sachant très bien, elle lui répondit avec honnêteté quand il lui posa sa tonne de question, ne cachant guère sa supercherie :

« Tu vas bien ? Tu m’entends ? Qui es-tu ? Tu as besoin d’aide ?
Je vais bien, je vais bien. Je me reposais simplement quand tu t’es mis à t’approcher, et j’ai fais semblant de rester endormie pour voir si j’avais à faire face à un danger ou non. Visiblement j’ai eut une bonne lecture, ça me rassure quant à mes capacités alors que je n’ai plus une once de pouvoir... »

Elle se redressa légèrement, laissant tout de même ses yeux s’adapter à la lumière provoquée par la torche, la plus vive des lueurs qu’elle avait rencontrée depuis sa descente dans les profonds tunnels. Puis elle tourna la tête pour faire face à cet inconnu, dont la voix délicate était malgré tout entaché par un timbre masculin perceptible sans le moindre doute. Ce fut une fois en face de lui qu’elle manqua se demander si soudainement son ouïe n’avait pas tentée de lui faire défaut. Les traits doux et délicats qui la regardait d’une moue boudeuse n’avait tout simplement aucune commune mesure avec ceux d’un homme, et même la coupe courte qui ornait ce visage féerique n’avait pas suffisamment de négligence pour laisser croire qu’il s’agisse d’un homme. Ses membres, malgré la tenue relativement ample, ne pouvait avoir d’autres adjectifs que fluet, et l’ensemble de cette forme humanoïde devant elle respirait un semblant de féminité mystérieuse. Puis l’instant d’après, Keleth manqua hurler que ses yeux étaient, à leur tour, en train de la faire tomber dans quelques illusions bien mals avisées, et pour cause : Un second regard l’aida à remarquer le manque absolu de formes féminines sur ce corps. Point de chairs trop saillantes, points de hanches amples, et finalement même ses traits, premières marques de son doute, semblaient s’être désormais arrangés pour lui coller un doute terrible. Un homme très mignon ? Une femme très mignonne ? Pour l’Exécutrice, en tout cas, il était de ce genre qui sont… horriblement à son goût, bien trop même pour sa propre sûreté. Heureusement qu’elle était en mission, ou elle aurait vite manquée de rougir.

Là, à la place, elle enchaîna en tentant un ton désintéressé, même si elle l’avait un peu trop longtemps observée :

« … Toi en revanche, tu n’aurais pas dût tant t’approcher. Tu imagine si j’attendais juste que tu sois à portée pour tirer mon arme ? Je suis affaiblie mais tout de même, un corps vivant resterait assez évident à trancher pour moi. »

Elle fit la moue, observa autour d’elle. Pas d’autres bruits, ni d’autres formes de vie que les deux leurs, perdus encore dans les profondeurs de la montagne. Peut-être devrait-elle plutôt avoir un minimum de décence et se présenter avant de lui faire la moindre morale, ce serait sûrement plus sain. Finissant de s’asseoir, et rabattant ses longues jambes vers elle, l’archi-démone s’installe de manière à pouvoir observer cet étrange homologue, ce voyageur affaibli en plein coeur des ténèbres profondes de ce monde. Si a première vue Keleth semblait pâle et transpirante, il n’en restait pas moins qu’une fois éveillée, elle respirait la dignité, la droiture, comme si sa simple présence instillait une certaine forme de danger autour d’elle. Ça, elle ne pouvait rien y faire dans le fond, ce n’était pas vraiment quelque chose qui incombait à ses dons ou sa nature, mais simplement la résultante d’années et d’années, de siècles et de siècles même d’affrontements et d’entraînements. D’ailleurs, qu’elle soit aussi affaiblies en cette heure, elle le prenait presque comme une forme de faiblesse, parce qu’après avoir survécu si longtemps sur le monde des humains sous une forme bien inférieure à la sienne actuelle, être ainsi réduite à haleter doucement à cause de l’humidité et la raréfication de l’air était vraiment pitoyable. Enfin, elle déglutit, puis se permit un très léger sourire sur ses lèvres fines, prenant un ton un poil plus cordial :

« Désolé, dans le fond c’est une déformation professionnelle. Je m’appelle Keleth. Enfin, c’est un diminutif, mais avec un peu de chance tu sais que les démons ne donnent jamais leur nom complet, c’est trop dangereux pour eux. Je n’ai pas vraiment besoin d’aide, même si je ne me doutais pas que ces grottes soient parcourues de filons d’obsidiennes, ce qui explique mon état. »

En parlant de cela, elle se passa une paume sur son front pour en enlever quelques perles de sueurs qui s’y étaient invitées, puis ramena ses cheveux argentés vers l’arrière, comme par espoir que la vive fraîcheur provoquée par ce mouvement au niveau de son crâne l’aide un peu à subir la moiteur environnante. Elle se mit sur ses talons et se releva auprès de cet invité surprenant, à l’androgynie parfaite, se tournant de nouveau vers lui une fois bien droite, désormais bien trop réveillée pour retourner au sommeil, mais surtout ayant besoin de poursuivre sa mission d’ici peu. Toutefois, elle n’allait pas abandonner l’innocent personnage tout de suite. Finalement, elle était malgré tout un brin touchée qu’un simple être humain ait semblé s’inquiéter pour elle, et le fait qu’il soit tout simplement ravissant à ses yeux l’aidait aussi à gagner quelques bons points à son égard. Elle ne faisait d’ailleurs pas très attention à où il posait son délicat regard, vu que pour l’instant elle s’était encore à peine élancée sous son regard, mais il fallait l’admettre que sa tenue n’était guère faite pour être discrète, encore moins à la vue d’un simple être humain. D’ailleurs, l’était-il vraiment ? Elle n’avait pas encore vraiment cherchée à le savoir tout d’abord, mais surtout l’Exécutrice n’avait pas le moins du monde la capacité d’user de ses dons naturelles pour pressentir l’essence de l’entité qui lui faisait face. Peut-être serait-ce une question à poser plus tard ? En tout cas, elle faisait quelques étirement de manière désintéressée, dos à lui, tandis que son appendice caudale à la pointe triangulaire filait dans l’air tel un fouet. Puis elle s’exprima sur le même ton délicat et intéressé :

« Mais d’ailleurs… Que fais-tu donc ici ? Je doute que le moindre idiot aurait assez peu de jugeote pour venir se glisser dans ces boyaux infernaux… Et tu ne m’as guère l’air d’un soldat sacré à la recherche d’une quelconque aventure à raconter par la suite pour gonfler sa gloire ! Oh, même avant tout cela, comment t’appelles-tu ? »

Chaos

Dieu

Re : Sans pouvoirs dans un cercueil d'obsidienne [Pv ~ Himéros]

Réponse 3 mardi 26 janvier 2021, 13:29:38

Himéros était toujours à moitié accroupis, sa main entourant fermement la garde de sa dague, tout en débitant sa petite réplique pour essayer d’avoir une réponse de la personne allongée sur le sol. La réponse ne se fit clairement pas attendre par la demoiselle qui répondait, alors qu’il terminait de souffler ses derniers mots. Cela fut plus que surprenant pour l’ancienne divinité, qui sentit son corps se raidir lentement et sa prise sur son arme se faire plus importante. Il se retenait de dégainer, la personne en face n’ayant fait qu’ouvrir ses lèvres pour répondre à sa demande. Malgré son faible état, toutes ses capacités d’attention étaient tournées vers l’opale demoiselle. Son esprit tournait à plein régime pour analyser le plus vite possible les paroles et en tirer des conclusions pour connaître sa marge de manœuvre et ce qu’il comptait faire dans cette situation.

Il pouvait se détendre légèrement, ne lâchant toujours pas sa dague. Son regard suivait la levée de la demoiselle, sans prendre le temps de cligner des yeux. Il ne pouvait pas avoir un seul moment d’inattention. Il décortiquait la personne en face de lui à l’aide des reflets rouge et bleue des deux sources de lumière présente. Il déglutissait, autant en voyant son corps plutôt bien proportionné et peu voilé, mais aussi à cause de la musculature qui composait sa stature. Il voyait bien que même si les deux semblaient affaiblis, il n’avait clairement pas l’avantage dans une confrontation physique.

À l’écouter parler, il pouvait comprendre qu’il n’avait rien à craindre d’elle, car il ne s’était pas présenté de façon menaçante. Il respirait donc lentement, heureux de savoir cette information, pour le moment c’était un statut quo. Il ne considérait pas la jeune femme comme une menace, mais ni comme une alliée, il savait simplement qu’il n’aurait pas besoin de se défendre pour le moment. À son tour, il se sentit facilement épier, il ne comptait rien dire à ce propos. La réaction était logique et même bonne pour la santé, au vu de l’environnement, il était logique de regarder en détaille l’inconnue auquel on faisait face. Il était aussi logique de comprendre que les deux se jaugeait d’une certaine manière.

Alors qu’il réfléchissait, un frisson parcourut son échine. Les nouvelles paroles de la femme atteignaient son esprit et le faisait réagir. Elle parlait bien de le trancher ? Maintenant qu’il pouvait la regarder sous toutes ses coutures, il comprenait bien vite qu’elle était armée aussi. Détail qui lui échappa à cause de l’ombre porté par la torche et la mousse. Le fait qu’elle soit aussi dans cette situation de détresse avait jouer à calmer son côté méfiant. Puis, au vu de l’endroit il avait du mal à croire que quelqu’un pourrait le tuer aussi facilement quand on connaît les effets des pierres noir sur la plupart des organismes. Et dernier point, non des moindres, il avait sa dague proche, il aurait eu bon espoir selon son jugement de pouvoir riposter ; si on osait essayer de faire tomber sa tête de ses épaules.

Himéros ne préférait pas répondre pour le moment, n’ayant rien de pertinent à mettre sur le tapis. Il se voyait mal lui expliquer qu’il était prêt à la planter si elle avait fait un geste trop brusque ou dangereux vers lui. Il devait maintenir se statut quo autant que possible, afin de glaner assez d’information sur cette dangereuse femme en apparence. Il ne la lâchait pas du regard, voyant bien par les mouvements de sa poitrine se levant et descendant, ainsi que des quelques gouttes coulant le long de son profil qu’elle était dans une situation tout aussi désastreuse que la sienne. Si la demoiselle changeait beaucoup de position, ce n’était clairement pas le cas du Dieu, préférant se redresser et rester uniquement debout pour le moment. S’il devait fuir, autant prendre la meilleure position possible.

Pourquoi fuir ? Une simple question d’instinct, ce dernier lui criait de courir si le moindre signe d’hostilité apparaissait. Se muant toujours dans le silence, il écoutait simplement la jeune femme. Il apprit son nom, ainsi que son origine. Un être démoniaque, cela expliquait pourquoi elle semblait aussi mal en point qu’Himéros, deux êtres éthérés d’une certaine façon. Et ils étaient deux à ne pas savoir pour le contenue de la grotte, le rosé damoiseaux était quand même curieux de connaître la raison d’une démone dans ce territoire, mais encore une fois, il n’allait rien dire n’ayant pas encore assez jugé la situation.

Finalement, ce dernier n’allait pas pouvoir échapper à l’interrogatoire de la jeune femme. Celui-ci était concis et le Dieu n’aurait aucun mal à répondre clairement à celui-ci. Il décidait d’agir un peu avant de répondre, afin de mettre la demoiselle dans de bonne condition face à sa personne. Il était temps pour lui faire marcher son jeu d’acteur. Il inspirait légèrement, prenant un regard tendre, aussi fondant qu’un chaton regardant quelqu’un. Assez proche d’elle, il tendait sa gourde pour lui proposer de boire, elle pourrait sans doute avoir l’impression qu’il avait de la considération pour son état ? C’est ce qu’il espérait dans le fond.

« Je me nomme Himéros. Je suis un explorateur, même si je sais que je n’en ai pas vraiment la carrure. Mais ce qui me manque en physique, je le compense par la magie, qui s’est trouvé être inopérante dans ce lieu. Je suis passionné par la découverte du monde, je voyage donc un peu partout, afin d’explorer les environs. Je ne savais pas que ce lieu contenait un tel filon de gisements d’obsidienne. Je me suis retrouvé un peu démunie, mais j’étais bien trop curieux pour rebrousser chemin. Puis, j’avais de quoi me défendre avec ma dague, puis j’ai marqué aussi mon chemin à la craie pour me retrouver et ne pas me perdre, j’ai avancé intelligemment. »

Voilà, il avait exposé son petit mensonge, sur sa situation, le reste n’était que pure vérité. C’était ça une bonne entourloupe, offrir un petit mensonge enrobé d’une douce vérité. Il espérait simplement que cela passerait aux yeux de la jeune femme. Il prenait donc une nouvelle fois les devants, pour ne pas trop lui laisser le temps de réfléchir et essayer de jouer d’une possible corde sensible chez elle. Il devait la tester pour savoir quoi faire précisément et pour ça, il allait se mouiller un peu.

Il venait tendre ses doigts pour attraper l’une des mains de la démone et la serrer comme s’il cherchait du réconfort. Son regard se faisait toujours aussi tendre et prenait un peu plus l’allure des pupilles d’une biche sans défense et fragile. Oui, Himéros était prêt à tous les coups bas pour assurer sa survie.

« Je dois quand même dire que lorsque j’ai vu une ombre plus loin dans la grotte, j’ai eu peur de tomber sur un monstre ou une bête. Je n’étais pas vraiment rassuré, mais heureusement c’est toi que j’ai trouvé. Une demoiselle qui semble forte et gentille, car tu ne m’as rien fait de mal comme tu l’as dit. Je me sens en sécurité de te savoir à mes côtés… Du coup Keleth, est-ce que je peux t’accompagner dans la grotte, je n’ai pas envie de me retrouver seul et sans défense. Tu veux bien ? »

Tout en faisant son éternel regard de demoiselle en détresse, assez comique quand on connaît le tempérament du monsieur, il venait afficher un grand sourire légèrement charmeur, en sa collant un peu plus à la demoiselle. Himéros vendrait son cul pour s’assurer qu’aucun danger ne rodait pour lui. Et il n’hésitera pas à faire tourner la jeune femme en usant de tous les moyens disponible.

Keleth

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Re : Sans pouvoirs dans un cercueil d'obsidienne [Pv ~ Himéros]

Réponse 4 dimanche 31 janvier 2021, 16:09:46

Tandis qu’elle se permettait de faire bonne place à son discours, lui expliquant à la fois sa vision des choses, mais surtout la légère et bien innocente supercherie dont elle avait fait l’usage pour juger de sa bonne foi, elle restait alerte. Même si la démone avait conscience de sa supériorité physique, il fallait l’avouer, un coup porté à son corps aurait actuellement bien plus d’impact qu’en n’importe quelle autre occasion, sa nature étant lourdement affectée par les boyaux environnants et leurs revêtement de gemmes sombres comme la mort qu’ils représentaient. L’obsidienne était une horreur de la création, donnée aux humains, si inférieurs dans leur essence, pour pouvoir lutter contre toutes les formes vivantes valable de ce monde. Et sincèrement, l’archi-démone pourrait grandement en vouloir à la, ou les, divinité qui avait osée en faire l’ignoble production. Surtout qu’elle savait que ces cristaux avaient même le pouvoir d’affecter les êtres d’origines divines, ce qui laissait entendre que son initiateur était au choix un affreux malin qui voulait flouer ses comparses, ou un masochiste sans égal qui avaient comme but final de pouvoir se faire attraper par la moindre andouille voulant s’amuser avec ses irrévérencieux petits jouets cristallins ! Bon, cette idée lui rappela ses propres mœurs, et elle préféra tourner un instants ses joues légèrement rougissantes, ne voulait guère révéler ses étranges fantasmes. Surtout que si elle pouvait apprécier ce genre de fourberies en privé, il était clair qu’en pleine mission, ce genre d’influences n’étaient guère appréciables à ses yeux. Elle avait besoin de ses forces pour éviter les quelques drames et atrocités que les plus faibles et fourbes des formes de vie aimait à accomplir avec des êtres de son sexe.

Tout cela pour dire qu’elle avait dût rester vigilante quant à la dague de son étrange rencontre, celle-ci restant un bon moment fermement enveloppée dans les doigts du damoiseau, comme si il s’apprêtait à se défendre contre la moindre agression soudaine. Pourtant, elle fit tout pour le mettre plus à l’aise : Elle échangeait avec lui, elle lui montra le dos dans un signe de confiance, et elle vint même finalement s’enquérir de son propre état, prouvant qu’elle n’était pas juste une folle perdue dans ces galeries, mais bien une personne de pleine conscience qui pouvait s’inquiéter pour autrui. Bon, peut-être que ses mots n’étaient pas les mieux choisi, ça elle pouvait l’entendre. Elle n’était pas la plus tact dès qu’il s’agissait de soulever les quelques incohérences qu’elle observait, mais ce n’était pas franchement de mauvais ton à ces yeux. Elle était simplement … directe ? Oui c’était le mot, peut-être un brin trop honnête. Après tout, Keleth n’avait jamais rien eut à cacher à qui que ce soit, sa nature supérieure et superbe lui permettant bien souvent de vite apposer son jugement sans même qu’on ne le lui relève dans un sursaut d’orgueil. Et d’ailleurs, cela sembla encore être le cas vu que ses dernières paroles, bien loin de provoquer quelques insurrections soudaines de la part de son interlocuteur, amena le jeune homme à enfin se détendre, lâchant son arme et y préférant un geste simple, celui de lui présenter sa gourde. Très honnêtement, l’archi-démone hésita, mais face à ce comportement altruiste, elle finit par répondre par l’affirmative, tendant sa main pour quérir le contenant tandis qu’elle écouta ce qu’il avait à lui répondre :

« Je me nomme Himéros. Je suis un explorateur, même si je sais que je n’en ai pas vraiment la carrure. Mais ce qui me manque en physique, je le compense par la magie, qui s’est trouvé être inopérante dans ce lieu. Je suis passionné par la découverte du monde, je voyage donc un peu partout, afin d’explorer les environs. Je ne savais pas que ce lieu contenait un tel filon de gisements d’obsidienne. Je me suis retrouvé un peu démunie, mais j’étais bien trop curieux pour rebrousser chemin. Puis, j’avais de quoi me défendre avec ma dague, puis j’ai marqué aussi mon chemin à la craie pour me retrouver et ne pas me perdre, j’ai avancé intelligemment.
- Enchantée, Himéros. Je dois avouer que je ne savais pas non plus pour ce qui parsemait les murs de ces galeries, à mon grand damne...»

Elle se permit de dévisser le capuchon de la gourde, puis se permit de boire quelques rapides goulées d’eau avant de lui rendre son affaire. Elle ne voulait pas vraiment le priver de quelque chose dont il allait avoir bien plus grande utilisation qu’elle. Ce n’est pas tant qu’elle n’avait pas besoin d’eau, quoique, normalement elle pouvait tout simplement ignorer les besoins naturelles des êtres vivants par le seul fait de ses origines malignes, mais une ou deux gorgées lui suffisaient encore pour tenir, tandis que le moindre être humain aurait le devoir de s’abreuver conséquemment dès lors d’une activité physique. Et au vu du frêle jeune homme qui se trouvait à ses côtés, elle se doutait bien qu’il allait en avoir grand besoin. Alors non, elle n’abusa guère de sa gentillesse, profita simplement de ressentir en son corps le plaisir et la satisfaction de recevoir le minimum d’hydratation nécessaire, puis se reconcentra sur ses objectifs. Ce fut l’instant où le damoiseau fit le choix de se glisser devant elle, avec ce petit air de chien battu qui ne manqua pas de lui faire froncer les sourcils. Oh pitié non, il n’espérait tout de même pas que ce genre de facéties la ferait plier ? Elle n’avait jamais été ainsi, les petits mignonnets qui pensent que leur charme suffit pour obtenir tout ce dont ils ont besoin, ce n’est guère sa tasse de thé. Pourtant, visiblement, il essayait de la faire plier à ses désirs par quelques mimiques saugrenues, et une petite voix craintive qui n’allait pas, mais vraiment pas même, avec le fait qu’il était prêt à sortir sa dague pour se défendre quelques instants plus tôt. Bon, au moins pouvait-elle le recadrer si cela finissait par l’énerver, mais pour l’instant elle allait juste … ignorer ce point désagréable du caractère du jeune homme :

« Je dois quand même dire que lorsque j’ai vu une ombre plus loin dans la grotte, j’ai eu peur de tomber sur un monstre ou une bête. Je n’étais pas vraiment rassuré, mais heureusement c’est toi que j’ai trouvé. Une demoiselle qui semble forte et gentille, car tu ne m’as rien fait de mal comme tu l’as dit. Je me sens en sécurité de te savoir à mes côtés… Du coup Keleth, est-ce que je peux t’accompagner dans la grotte, je n’ai pas envie de me retrouver seul et sans défense. Tu veux bien ?
- S’il-te-plaît, évites de faire cela. J’aurais accepté que tu m’accompagnes sans que tu ne te mettes à me lécher la joue comme un chiot. T’es un explorateur, non ? Agit comme tel. C’est normal de se sentir plus à l’aise en progressant avec quelqu’un d’entraîné, encore plus dans nos conditions. »

Elle soupira, puis fit quelques pas en avant pour ensuite se retourner vers lui.

« C’est un oui, d’ailleurs. Ramènes-toi donc, mais je te préviens, je ne vais guère me diriger vers une quelconque sortie. Je cherche quelqu’un dans ces tunnels, et je compte bien lui mettre la main dessus ! »

Reprendre le chemin avec une nouvelle compagnie ne manqua pas d’alléger un peu le poids de la démone. Non pas qu’elle soit chargée de quelques monstrueux sac à dos, contrairement à celui qui lui emboîtait le pas, mais deux consciences alertes valaient tout de même mieux qu’une, et elle pouvait lui laisser l’observation fine d’une partie des galeries tandis qu’elle s’occupait du reste. En somme, une impression plus importante de sécurité s’emparait d’elle à mesure qu’ils s’éloignaient de leurs point de rencontre pour progresser discrètement vers les profondeurs. Keleth en profita pour l’examiner un peu plus en profondeur. Il ne semblait clairement pas des plus athlétiques, car même si elle avait eut à calmer son pas pour ne pas elle-même s’épuiser, ce dernier peinait parfois à suivre sa cadence. Finalement, vu que tout pouvoirs étaient à proscrire, il y avait comme seule différence leur entretien physique, et l’Exécutrice conservait l’avantage de milliers d’années d’entraînements aussi drastiques que douloureux. Pour autant, elle fit d’elle-même l’effort de se retenir encore un peu plus, ne voulant guère perdre le damoiseau dans quelques tronçons obscurs de ces cavernes définitivement labyrinthiques. Elle s’arrêtait parfois pour qu’il reprenne son souffle, ou alors elle se mit à l’inviter à un court arrêt, le temps qu’elle fasse une léger repérage en amont, puis qu’elle revienne pour l’inviter à reprendre leur avancée. En somme, elle agissait de manière relativement prévenante, malgré un silence de plombs dès qu’ils se trouvaient à cheminer plus en profondeurs, simple précaution. Elle relança leurs échanges de manière assez légère et soudaine alors qu’ils commencèrent à longer une nouvelle partie de la faille d’obsidienne, dont la longue pente permettait tout juste de passer à un de front.

« Alors, un explorateur donc ? Pardonne moi ce terme, mais j’ai vraiment manquée te prendre pour une femme à première vue. Si tu ne connaissais pas la topographie des lieux, c’est que j’imagine que tu ne proviens pas de cette région, non ? Alors, d’où es-tu partie ? »

Elle se permettait ces quelques paroles étant donné qu’elle ne trouvait pas de traces de passages sur ce renfoncement qu’ils empruntaient, alors que les galeries avaient toujours eut quelques marques, que ce soit celle de griffes, de cornes, ou autres formes de pas. Elle savait depuis le début de son excursion que ces montagnes devaient posséder une faune et une flore unique, mais maintenant qu’elle était au coeur des monts, elle comprenait que ce qui était observable à l’extérieur ne valait tout simplement rien avec l’ensemble de ce qu’ils pouvaient rencontrer dans les galeries. Des bêtes appréciant le contact de l’obsidienne, il y en avait bien peu, mais celle qui parvenait à s’habituer à son influence terrible devenaient souvent des forces de la natures dont l’agressivité allait de pair avec la dangerosité. Aussi, Keleth percevait bien le problème de la situation : si elle, dans toutes ses connaissances martiales et militaires, pouvaient encore avoir confiance en son expérience et ses talents pour lutter contre ce genre de saloperies, cela ne pouvait guère être la même pour son compagnon de voyage, dont l’aspect juvénile ne laissait pas vraiment croire à quelques parangons de l’aventure dissimulé par de bien avantageuses natures. Il ne possédait ni traits spéciaux remarquables, comme les elfes, et sa forme semblait constante jusqu’ici, ce qui éloignait les esprits, les élémentaires, et autres créatures magiques. Au choix, il n’était qu’un simple humain, ou un être extrêmement puissant comme elle l’était, même si il n’était pas taillé dans le même moule que l’Exécutrice. Et très honnêtement, elle souhaitait pouvoir quérir cette information le plus tôt possible pour savoir comment elle devrait se comporter en cas de danger. Aussi reprit-elle la parole, calmement :

« Tu sais, je vais être très honnête, mais je suis monstrueusement diminuée. Ces monts me drainent mon énergie, et heureusement que je suis venue ici avec mon corps d’origine, car je doute sincèrement que j’aurais put m’en sortir avec un avatar qui aurait eut tôt fait de disparaître avec la tonne d’obsidienne ambiante. Je ne sais pas à quel point je pourrais protéger ma vie et la tienne, même si je ferais de mon mieux. Mais si tu as quelques expériences qui pourraient nous être utile dans notre exploration, cela ne pourra que nous avantager. Présomptueuse comme je peux l’être, je suis venue dans ces galeries sans préparation. Résultat, je n’ai rien prit, ni pour m’orienter, ni pour palier à la faiblesse forcée que je subis. »

Chaos

Dieu

Re : Sans pouvoirs dans un cercueil d'obsidienne [Pv ~ Himéros]

Réponse 5 lundi 01 février 2021, 19:15:11

Himéros venait se retenir de siffler entre ses dents. La raison ? Elle était simple et limpide, la jeune femme ne semblait pas être sensible à son côté sans défense. Bon, il jouerait une autre fois la princesse en détresse, il allait devoir faire autrement avec la demoiselle. Elle n’avait donc pas ce genre de cœur, elle était d’une nature à protéger le faible d’elle-même, mais ne marchait pas à la pitié ? Si c’était le cas, elle avait une trop bonne morale et cela lui rappelait le tempérament de certains héros de l’olympe. Du moins, ce que l’on raconte dans les légendes, car en vérité, ces êtres étaient parfois emplis de vice qu’ils cachaient ou finissaient souvent mal à cause de la pression qu’il s’imposait. Il devrait donc essayer de voir si elle possède ou non cette âme héroïque, ce qui est assez amusant d’imaginer un être démoniaque remplir ce rôle.
 
L’ancien Dieu s’en tirait plutôt bien, malgré l’arrête net de Keleth concernant sa façon de faire, il pouvait quand même continuer de l’accompagner. Au moins, il n’avait pas provoqué la colère de la jeune femme, en même temps, cette dernière ne semblait pas être une créature que l’on peut énerver aussi facilement. Malgré la situation qui impliquait de perdre son pouvoir, devoir admirer son impuissance, elle semblait parfaitement garder son calme. Himéros comprenait qu’il ne pourrait donc pas la manipuler en titillant un possible côté susceptible ou colérique. Cela n’était pas à son avantage, mais au moins il pouvait y voir un peu plus clair dans cette situation.
 
Le garçon avait récupéré sa gourde, profitant de l’avoir entre ses mains pour la porter à ses lèvres et se désaltérer un peu plus. La soif l’avait fortement gagné et maintenant que le stress d’une attaque était descendu, il ressentait les besoins de son corps faible. Il faisait quand même en sorte de garder la moitié du breuvage. Il avait certes une bouteille de secours, mais il ne fallait pas griller toutes ses cartouches pour le moment. La demoiselle venait lui faire signe de le suivre, tout en confirmant son attention de sa voix, il ne fit donc pas prier pour lui emboîter le pas.
 
« Je ne compte pas sortir d’ici non plus. J’ai envie d’aller jusqu’au bout, je ne ferais demi-tour que devant un danger insurmontable pour moi. »
 
Il marchait, allant à son rythme au vu de son état. Son poitrail ne mis pas longtemps à se gonfler sous l’action de ses jambes. Son rythme devenait un peu plus lourd pour lui, il avait l’impression de faire une intense randonné. Ses mains se tenant de temps en temps sur un mur pour prendre appuie et marquer son passage. L’un de ses comparses tenait toujours la torche, afin d’avoir une autre source de lumière pour les deux. Bien entendu, il coupera la source de vie de ce bout de bois, si celle qui l’accompagne vient émettre un avis négatif à ce sujet. Il ne comptait pas essayer de la contrarier, il devait bien-sûr maintenir le statut quo ou se la mettre dans la poche pour ainsi dire les choses.
 
La marche se faisait en silence pour le moment, Himéros ayant déjà du mal à garder un bon souffle, il n’allait pas oser parler aussi facilement. Cela serait la pire chose pour le mettre dans un état aussi horrible. Surtout qu’à présent, il se trouvait vers une nouvelle faille, celle-ci était aussi impressionnante que la première qu’il avait pu voir. Il était lent, pour faire attention, il observait son corps, voyant son corps encore donner l’impression de ne plus être tangible à certains endroits. Il devait vite quitter cette faille pour retrouver la moiteur des cavités qui lui plaisait plus que sentir son corps partir à nouveau en fumée.
 
Il sentait même son esprit donner l’impression de partir au loin. Heureusement pour lui, Keleth lui parlait, cela l’aidait à garder conscience sur le plan physique. Pour une fois, il allait faire l’effort de répondre, cela lui permettrait de rester concentré, même s’il perdait son souffle. Entre avoir un point de côté ou se sentir disparaître, le choix était vite fait pour lui. Bon, la question de la démone n’était pas là pour l’aider dans cette histoire, c’était clair et net. Il allait devoir trouver une réponse assez simple et satisfaisante et il avait déjà prévu le coup, sachant que plein de monde allait lui demander ses origines à force de les croiser.
 
« Je suis parti d’un petit village se situant autour du Mont Olympe. Je pense qu’une démone comme toi doit le connaître, vu les légendes que l’on raconte autour de ce lieu. C’est le fait d’être bercé par ces légendes qui m’a donné envie d’explorer le monde et le découvrir… Et concernant mon physique, je sais qu’il est handicapant. Pour cela que j’ai voulu apprendre la magie, afin de me défendre et faire comprendre que même en temps qu’homme j’ai ma valeur, sans avoir un physique de monstre. »
 
Il essayait de se donner un peu de contenance, ne remarquant pas sur le moment que ses propos n’étaient pas des plus raccords avec sa façon de faire. Cela étant, il aurait encore le loisir de venir justifier cela par son passé et son habitude d’essayer de chercher un moyen de se protéger, surtout dans un endroit où la magie qu’il était sensé avoir appris n’avait plus court.
 
Enfin, ils passèrent cette nouvelle zone d’obsidienne, laissant l’ancienne divinité reprendre un peu de sa contenance pour le moment. Ses doigts tenaient toujours la craie, celle-ci commençant à ne plus être qu’un minuscule morceau de roche calcaire. Ils avaient déjà fait un sacré bout de chemin. Le fait de tout marquer, le faisait souvent regarder les murs, lui faisant comprendre quelque chose sur la situation qui pourrait possiblement les attendre. Il déglutissait alors, autant sous l’effet de la soif que la possibilité de croiser des bêtes. S’il s’agissait que d’une seule créature, cela pouvait être gérable, mais s’il s’agissait d’un groupe, un troupeau ou même un nid, les choses seraient assurément plus rudes.
 
Et il semblerait que les deux comparses partageaient la même inquiétude, car la démone lançait le sujet sur la table. Bon, cela n’avait rien pour rassurer Himéros au vu de la situation. Il faisait le tri des informations, se demandant s’il devait évoquer le fait que lui avait pris certaines choses pour se défendre en plus de la nourriture et de quoi avoir chaud. Puis, il savait se servir de son environnement et de ce qu’il avait sous la main pour se défendre. Himéros n’avait pas beaucoup d’honneur dans l’art du combat, il était faible et seul sa survit primait. Il faisait donc le nécessaire afin de survivre pleinement dans cet univers hostile avec le corps qu’il possède, rien de plus, rien de moins.
 
« Pour ma part, je pensais pouvoir compter sur ma magie, je n’ai donc pris que ma dague et de quoi me sustenter. Je n’ai donc rien d’autres pour me défendre aussi. Nous devrions donc être plus prudent dans nos déplacements je pense, sinon nous sommes mal. »
 
Himéros n’était pas du genre à donner toutes ses cartes à l’avance, il plaçait ses pions avec intelligence pour sauver ses miches quitte à sacrifier Keleth si lui en sortait vivant. La marche continuait, il avait l’impression de traverser une pente, le sol s’inclinant petit à petit. Son regard passait de mur en mur, voyant des cratères d’obsidienne apparaître de plus en plus, cela ne présageait rien de bon. Si des créatures avait survécu jusque-là, ils devaient être assez spécial pour le coup. L’inquiétude prenait son esprit, le faisant tourner pour essayer de prévoir le moindre scénario possible et toutes les éventualités.
 
Mais le destin semblait vouloir lui faire comprendre que ce qu’il imaginait n’était qu’une infime possibilité face à la situation qui se dévoilait sous les yeux du groupe. Alors que ces derniers entrent dans une nouvelle cavité, le plafond se fait bien plus haut, immense au point de donner l’impression qu’un géant pourrait se déplacer sans problème ici. Même la torche d’Himéros n’en éclaire qu’une partie, le forçant à lever sa main le plus haut pour apercevoir les ombres se dessiner au plafond.
 
Il écarquille les yeux devant telle situation, voyant le plafond uniquement couver d’obsidienne, comme si la voûte céleste nocturne s’invitait parmi eux. Il se sentait alors mal, l’effet de la pierre se faisant sentir un peu plus sur son corps. Sa respiration s’emballe un peu, il a même du mal à tenir la torche entre ses doigts, mais il ne faiblit pas. Il doit rester fort, pour vite traverser cette pièce et échapper à l’emprise infâme de cet minerais horrible.
 
« Vite Keleth, partons de cette pièce. Si on croise quelque chose ici, là on sera vraiment mal. »
 
C’est à ce moment précis qu’Himéros se souvint du proverbe suivant, « Tourne Sept Fois Ta Langue Dans Ta Bouche Avant De Parler. ». Il aurait dû suivre le conseil donné par cet adage, car il n’en fallait pas plus pour entendre des bruits, des grognements, des pas se faire. Il avait envie de maudire Dieu, mais cela reviendrait à s’en prendre à soi-même.
Il ne fallut pas longtemps pour découvrir une horde d’humanoïde sombre pointer le bout de leur nez. D’abord des êtres petits à la peau de charbon, aux yeux blanc et oreilles longues, faisant penser aux chauves-souris. Il eût du mal à les reconnaitre, mais c’était une horde de gobelin et quel gabarit pour ces créatures. Il semblait plus imposant que les classiques et leur peau était sombre. C’était le résultat d’avoir survécu dans une zone remplie d’obsidienne ? Il y en avait une bonne dizaine sur le moment, cela serait dur de tous les tuer sans y laisser des plumes.
 
Cependant, le calvaire n’était pas terminé pour les deux voyageurs. La marche des gobelins était fermé par deux haut-gobelins, à la peau aussi sombre que leur comparses et dont la taille s’approchait de celle d’un Orc. Le Dieu était dépité par ce qu’il voyait devant lui, sentant que sa dernière heure allait arriver bien plus vite que prévu et surtout d’une horrible manière.
 
Au vu du peu de force qui lui restait, il reculait lentement pour se coller un peu plus à la jeune femme. Il n’allait pas s’éloigner du possible potentiel allié qu’il avait entre ses murs de roche et de minerais. La horde les avait clairement vu s’approchant lentement d’eux. Himéros reculait encore un peu, afin de ne pas être encerclé totalement et possiblement garder une porte de sortie et fuir par le tunnel, car vu sa taille, les haut-gobelins ne pourraient pas passer, ce qui réduisait le nombre d’ennemie de deux.
 
Personne ne semblait bouger pour le moment, se regardant en chien de faïence. Himéros portait son regard sur Keleth, essayant de retrouver force et souffle, mais bien difficile dans cette pièce étrange. Il se demandait ce qu’attendait les créatures pour se jeter sur les êtres leur faisant face.
 
Petit à petit, Himéros reprenait contenance. Cela le rendait curieux, pourquoi son souffle était plus léger, même sa main qui tremblait prête à s’effondrer devenait stable, reprenant des couleurs. Il se sentait aussi mieux physiquement, comme avant d’entrer dans la grotte, mais toujours sans ses pouvoirs. Pourquoi ce changement soudain d’état ? C’est en regardant de nouveau les créatures qu’il finit par comprendre pourquoi. Le regard des bêtes et les érections qui semblaient les gagner démontrait que les deux personnes allaient finir violées et non simplement tuées pour nourrir leur clan.
 
Le Dieu ne comptait clairement pas finir violé et abusé par des créatures de ce genre. Il était l’incarnation du charnel, il ne pouvait pas finir ainsi. Cependant, il pouvait les remercier d’avoir ce genre de pensé, lui qui se nourrissait de ce genre de chose, arrivait à recevoir un peu de force malgré la pierre présente dans ce lieu. Il avait donc un moyen de fuir, car oui, il n’allait pas affronter les créatures. Cependant, s’il bougeait maintenant, les bêtes sauteraient sur lui, laissant peu de chance pour sa fuite. Il n’avait alors qu’une solution en tête.
 
Sans attendre, il mettait en place son plan. Se trouvant un peu plus en arrière de Keleth, il la poussa dans le dos de toutes les forces dont il disposait à présent et profita de l’impulsion pour s’engouffrer dans la grotte dont il venait. Il courut sans s’arrêter, pouvant entendre quelques bruits de pas derrière lui, l’œuvre de Keleth arrivant à fuir aussi ou des gobelins le poursuivant. Son corps redevenait un peu faible du fait de s’éloigner de cette source de pouvoir pour lui. Mais, il était encore tangible, il pouvait donc se battre, car il avait compris durant son départ que les bêtes ne le lâchaient clairement pas, il devrait donc les tuer.
 
Son seul atout dans cette situation était l’effet de surprise. Il devait agir rapidement, il lâchait sa torche, avant de se retourner pour faire face à la créature qui avait finit par le rattraper. Pendant qu’il se retournait, il avait décroché sans sac de ses épaules pour se servir de la rotation et frapper le premier gobelin avec, espérant le sonner sous l’impact. Himéros ne se fit pas attendre pour sortir sa dague et la planter dans la nuque de la bête, sentant une résistance au début, il avait traversé une vertèbre. Il fait alors tourber la lame pour la faire craquer et tuer la créature sur le coup.
 
Cette simple action avait totalement essoufflé la divinité, mais il n’avait pas de temps à perdre, un deuxième monstre arrivait. Il récupérait la torche au sol, qui était toujours allumé pour la jeter sur lui, soit il touchait, soit il détournait son attention. Dans les deux cas, il allait éventrer le gobelin. Il réussit encore une fois à tuer son assaillant, se retrouvant quand même assez affaiblit. Ce qui le mit mal face à la troisième créature qui lui sautait dessus. Cette dernière essayait de déchirer ses vêtements, mettant son manteau en plusieurs morceaux. Mais cette action causa la perte de la créature, car cela offrait plus d’amplitude à Hirémos, cumulé avec une source de désir proche, il retrouvait un peu de force pour planter sa dague dans le crâne de la bête. Il se dégageait du corps, ayant du mal à retirer sa dague de la boîte crânienne.
 
Une fois fait, il eut un peu de répit, pouvant reprendre son sac, ainsi que sa torche. Voyant les charpies de son manteau, il venait en prendre, se disant que cela pourrait lui être utile. Personne ne semblait aller à sa poursuite, cela le rendait curieux, autant de bête étaient resté auprès de Keleth ? Ou en avait-elle tué autant ? Il décidait donc de faire demi-tour pour essayer de prendre la température, pour lui, il ne risquait pas grand-chose, les créatures seraient trop occupées à violer la jeune femme pour s’occuper de lui. Puis être aussi proche d’une scène charnelle lui donnerait assez de force pour s’en sortir.
 
 

Keleth

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Re : Sans pouvoirs dans un cercueil d'obsidienne [Pv ~ Himéros]

Réponse 6 mardi 02 février 2021, 14:26:27

« Je suis parti d’un petit village se situant autour du Mont Olympe. Je pense qu’une démone comme toi doit le connaître, vu les légendes que l’on raconte autour de ce lieu. C’est le fait d’être bercé par ces légendes qui m’a donné envie d’explorer le monde et le découvrir… Et concernant mon physique, je sais qu’il est handicapant. Pour cela que j’ai voulu apprendre la magie, afin de me défendre et faire comprendre que même en temps qu’homme j’ai ma valeur, sans avoir un physique de monstre. »

Le Mont Olympe… La dernière fois qu’elle avait dut y aller, c’était pour un problèmes entres les enfers et la direction de quelques divinités, notamment un petit seigneur des morts bien orgueilleux qui pensaient pouvoir prendre le dessus sur l’acquisition des âmes par quelques démons pactisant. Cela avait été l’occasion d’interminables palabres, qui s’étaient d’ailleurs soldées par une mise au défi relativement audacieuse de la part de la précédemment mentionnée divinité, celle-ci ayant eut le malheur de prétexter qu’une messagère telle qu’elle ne pouvait décemment se croire suffisamment importante pour oser forcer la main des dieux. Cela avait aboutit à un affrontement sommaire où l’archi-démone avait eut le malheur de combattre de manière un peu radicale dans sa colère, et elle croit encore se souvenir avoir fait sauter l’un des bras de son corps, au niveau de l’épaule, ce qui manqua de peu de créer un incident diplomatique qu’elle s’affaira à corriger peu après. Enfin, hors divagations, elle connaissait effectivement ce domaine, désormais bien vide, nombre des dieux ayant quitter leurs saints domaines, mais quant elle y pensait, peu étaient les villages alentours, et généralement ceux-ci étaient principalement habités par des communautés extrêmement renfermées et pieuses… Était-ce le cas de son compagnon ? Cela lui semblait un brin étrange, il aurait sûrement tiqué un peu plus sur sa nature démoniaque si la religion avait une telle place dans son coeur. Une question qu’elle pouvait se garder dans un coin de la tête pour plus tard, sûrement, en attendant ils avaient d’autres points à converser :

« Pour ma part, je pensais pouvoir compter sur ma magie, je n’ai donc pris que ma dague et de quoi me sustenter. Je n’ai donc rien d’autres pour me défendre aussi. Nous devrions donc être plus prudent dans nos déplacements je pense, sinon nous sommes mal.
Effectivement, nulle magie en ces lieux. Les dons de détections viennent à manquer, les sorts basiques de résistances et de protection aussi. J’oserais dire qu’heureusement pour moi, je suis ton bon contraire : la magie ne fut jamais mon fort, malgré ma nature, et une majorité de ma puissance vient de mon entraînement et de mon corps. Quant à notre progression eh bien … Effectivement, nous pouvons encore ralentir le pas. Après tout, le salopard que je poursuis ne fuit pas, il s’est juste terré au plus profond de ces lieux. J’ai donc tout mon temps. »

La faille qu’ils longeaient étant désormais derrière eux, les deux compagnons de bonne grâce continuaient leur descente vers les profondeurs. Ils gardaient tout deux un pas lent, mesuré, et si il ne tenait qu’à la démone d’allonger son allure pour pouvoir perdre le moins de temps possible, elle ne se l’aurait permit de quelques manières, souhaitant conserver auprès d’elle l’homme à l’aspect androgyne. Points de questions de nécessités ici, ce damoiseau aux cheveux roses n’étant, en soi, pas le compagnon le plus impactant de son temps en ces lieux. En revanche, elle avait à coeur de s’assurer que quiconque se trouve en ces lieux avec elle puisse s’en sortir avec le moins de peine imaginable. Question d’orgueil sûrement. En tout cas elle avait toujours l’occasion de passer par dessus son épaule un coup d’oeil discret en sa direction, et si le jeune homme semblait tenter de dissimuler certains points de sa chair de manière à ne pas en offrir les secrets, elle ne put que remarquer l’effet des plus étranges dont il fut le sujet une fois la faille passer. Elle crût à une forme de fatigue de sa part lorsqu’elle l’avait vu se fondre lentement dans le décor, comme si les contours de son corps ne sauraient être suffisamment net pour en conserver l’existence. Désormais éloignés de l’obsidienne, elle ne put que constater que ce point de vue était aussi faux que son impression d’honnêteté chez son compagnon ! Il reprenait forme à mesure qu’ils s’éloignaient du maudit cristal et de son incroyable, son omniprésente existence en ces lieux. De là à comprendre qu’il lui avait menti sur son humanité, il n’y avait pas besoin de longtemps réfléchir, mais elle ne saurait lui relever cet état de fait pour l’instant.

En revanche son inconfort, son manque d’assurance, lui, semblait ô combien réel. Keleth avait fait le choix de lui parler des éventuelles monstruosités que pouvaient abriter les cavernes ancestrales de  ces montagnes, et elle avait pleine conscience que cela avait dut affecter plus que de raisons le damoiseau. Nerveux, elle le voyait être d’autant plus prudent, regardant bien souvent derrière eux pour obtenir la confirmation que rien ne se terrait dans leurs dos, s’apprêtant à leur sauter dessus avec la plus grande des malices. Sur ce point, l’archi-démone devait sûrement paraître bien calme aux yeux du garçon aux cheveux roses, étant donné qu’elle ne prenait jamais le temps de se retourner. Elle se fiait à ses sens, tendait simplement l’oreille, laissant son ouïe faire le travail dans ce genre de caverne si profonde que la moindre présence dans le même couloir ne pourrait pas ne pas être remarquée. A moins qu’il ne s’agisse de quelques spectres d’aventuriers ayant connu une triste fin au creux de ces monts, et que celui-ci, dans ses terribles griefs, se déplacent sans un bruit pour assouvir vengeance et cruauté sur tout être de chair se présentant à ses griffes. Dans la situation éventuelle où cela arrivait, son arme aurait toute capacité à trancher la forme spectrale, mais l’effet de surprise ne saurait que leur coûter en forces et endurances partagées. En tout cas, leur progression se fit dans le calme, l’un comme l’autre ne souhaitant visiblement pas échanger dans les situations où ils risquaient, par leur verbe, de signaler leur position à quelques entités belliqueuses. Et honnêtement, Keleth s’en satisfaisait. Elle aimait échanger, mais seulement quand le cadre s’y prêtait, et elle appréciait que son compagnon sache reconnaître les instants où ils pouvaient se le permettre.

Atteignant les abords d’un boyau, Keleth manqua poursuivre son chemin tout droit, mais l’instinct l’appela à faire un court arrêt, et de contempler le passage qui fendait la roche pour filer vers les tréfonds de ce domaine. Est-ce que son fugitif aurait put l’emprunter ? Si il voulait trouver le plus rapidement possible un chemin vers les lieux les plus sûr, cela paraîtrait évident … Suffisamment pour qu’elle prenne elle même le risque de le faire ? La démone aux cheveux d’argent finit par se dire que oui, si bien que s’éloignant de son chemin principal, son compagnon masculin sur les talons, ils dévièrent de leur cheminement premier pour s’enfoncer plus rapidement vers les profondeurs par le biais de cet étrange passage. Comme leur surprise fut grande quand, deux cent mètres plus loin, ils débouchèrent sur cette fantastique cavité naturelle, tant et si haute qu’elle obligea son compagnon dénué de vision nocturne d’élever sa torche, laissant les flammes miroiter dans l’éclat singulier et terrible d’un plafond d’obsidienne aux aiguilles aussi larges que longue. Une véritable arène de force brute. Une ouverture de plus de vingt mètres de diamètres, relativement plane, couvée par le regard noir du cristal annihilant toute formes de pouvoirs, et ce à une telle concentration qu’il était tout simplement inconcevable que la plus petite forme de magie ne puisse jamais naître en ces lieux, même par la volonté des plus puissants mages du monde. Keleth leva le menton vers les sommets de la cavité, jeta un regard noir à cette terrible forme cristalline qui lui rendait son air suspicieux. Une catastrophe. Leur présence ici était une catastrophe.

Et ce qu’elle entendit de son ouïe fine ne tarda pas de confirmer son pressentiment :

« Vite Keleth, partons de cette pièce. Si on croise quelque chose ici, là on sera vraiment mal.
- C’est déjà trop tard ... »

Sortant de quelques tréfonds puants, par le biais de l’unique autre sortie de cette arène naturelle, ce fut une véritable avant-garde de gobelinoïde qui se tirèrent des ténèbres, l’oeil vil habité par quelques appétits malsains. Un frisson parcourue le corps de l’Exécutrice, et pas de ceux qui sont agréables. En dénombrant une dizaine sans le moindre problème, elle fut d’autant plus mise sur ses gardes quand elle vit en sus la forme plus sombre encore de deux Hobgobelins à leurs suites, ces derniers ayant en main les fameux kopesh, armes orcs qu’ont sut affectionner ces ersatz de gobelins bourrés de stéroïdes. Une menace qu’elle aurait jugée tant et tant insignifiante normalement qu’elle se serait permise de les ignorer tout de go, mais dans le cas présent, ce petit armada de chasseurs aux mœurs aussi viles que leur faciès ne laissait guère de doute sur les risques qu’elle et son compagnon encourraient désormais. Et si la démone était prête à se défendre avec une rage qui auraient même sûrement de quoi faire trembler ce petit groupe, il était clair que le moral d’Himéros ne saurait faire le même effet, la femme ayant comprit dès ses premières paroles que l’aventurier ne se sentait guère en capacité de faire face à ces monstruosités dont le cuir avait muté à force de vivre dans ces profondeurs malsaines. Plaçant lentement sa main sur le pommeau de son arme, elle s’apprêta à dégainer à la moindre forme d’assaut de la part de leurs nouveaux hôtes, tandis qu’elle sentit le jeune homme se rapprocher de plus en plus de son dos. Pitié, elle n’avait pas besoin de ça, si il restait si proche il allait la gêner.

« S’il-te-plaît ne … QUE ! »

Dérapage, panique ou autre, en tout cas, alors qu’elle allait lui intimer de lui laisser de l’espace, le pauvre jeune homme en plein désarroi la poussa en avant de toutes ses forces, la projetant en avant, la déséquilibrant, et l’obligeant surtout à se rattraper comme elle le put au sol, sonnant par la-même une attaque immédiate et violente de ces saloperies de peaux-ver… de peaux-noirs. Hurlant et caquetant, elle en entendit deux lui passer à côté comme pour se mettre à pourchasser l’androgyne tandis qu’elle se redressait en toute hâte. Mais déjà les autres se ruaient sur elle, l’obligeant de réagir le plus rapidement possible, et ce sans pouvoir s’occuper de l’état de son compagnon, dont la traîtrise évidente ou maladroite venaient de les mettre tout deux dans la pire des situations. Elle n’eut pas le temps de tirer sa lame de son fourreau que l’une des peaux noirs voulut lui attraper la tête, sûrement pour l’handicaper, mais elle eut le réflexe de l’en empêcher, venant claquer sa paume au niveau du menton de l’ignoble petit pourceau pour l’assommer sommairement. La bête gargouilla péniblement tandis qu’un autre vint bondir au flanc de l’Exécutrice pour tenter de planter son coutelas dans sa chair. Comme si elle allait se laisser faire… Attrapant le crâne difforme du gobelin qui voyait encore quelques étoiles, elle l’attira sur le chemin de la lame du second, le fier peau-noir quasiment sûr de son coup se retrouvant à transpercer la tête de son camarade d’une oreille à l’autre, en ligne droite. Un cri de stupeur de la part de cette raclure plus tard, et Keleth, le regard fou, avait enfin tirée sa propre lame, s’octroyant le droit à une torsion de son buste pour sectionner le corps malingre de la saloperie qui avait manquée la blesser.

« Même affaiblie, j’ai de quoi vous massacrer, vermines ! »

Cinq restaient encore proche d’elle, sans parler des hobgobelins, et sa première démonstration manqua lui offrir un moment de flottements pour se reprendre, si ce ne fut pour le grognement guttural de l’un des deux supérieurs, sommant sûrement aux plus petits de se jeter sur leur futur petite poupée de chair. Ce qu’ils firent, en compagnie de l’un de leur chef d’escadrille, le derniers restant étrangement en arrière. Tant pis, elle cueillit le premier à portée d’un geste vif, plantant sa lame dans son estomac d’un mouvement sec, avant de l’en sortir tout aussi rapidement pour le laisser vider ses entrailles au sol. En revanche, elle en vit un second qui ne chercha même pas à faire semblant de l’attaquer, celui-ci s’élançant sur son sabre pour l’attraper à pleine main et l’immobiliser. Elle n’eut pas le temps de dévier sa lame, dont le tranchant dépendait bien plus de ses muscles et du mouvement que de l’outil en lui-même, et se retrouva avec son arme bloquée par les mains caleuses de l’ignoble bête lui servant un rictus glacé d’amusement sournois. Deux autres gobelins arrivant au contact pour lui arracher les chairs de leurs lardoirs, l’Exécutrice n’eut d’autre choix que de reculer, lâchant son arme dans la foulée pour pouvoir esquiver le premier coup, le second zébrant son ventre superficiellement. Si ce ne fut pas l’action la plus probante de ces petites saloperies, cela fut encore plus ridicule quand les vêtements de l’archi-démone, endommagés par la lame, lâchèrent d’un coup, libérant son ventre mais surtout son pubis imberbe à la vue de ces immondices. Cette simple vision les arrêta un court instant, mais celui-ci fut suffisant pour que la démone prenne un bon appui après l’esquive soudaine, et élance sa jambe, envoyant la lourde plate-forme de sa soque dans le nez crochu du gobelin le plus proche, lui enfonçant l’arrête nasale dans le crâne. Et de deux…

Mais ce n’était pas assez. Surtout quand elle remarqua la forme sombre du hobgobelin se détacher sur sa gauche, ce dernier abattant lourdement son kopesh sur elle. Elle ramena sa jambe rapidement pour qu’il ne puisse pas entamer sa cuisse, voir la sectionner au vu de sa faiblesse, et manqua effectivement de peu la puissante arme qui eut suffisamment de puissance pour fendre la roche au sol. Putain, elle n’avait pas intérêt de se prendre le moindre coup ! Tout juste eut-elle le temps de se dire cela que le gobelinoïde lui ayant volé son arme se jeta sur elle et son équilibre précaire, la propulsant au sol alors qu’elle lui attrapa le cou pour le lui rompre de sa poigne. Mais elle n’avait pas les mêmes forces, et même si elle l’étouffait, il conservait assez de puissance pour entamer d’arracher sa faible tenue, réduisant en charpie le tissu qui couvrait le reste de corps. De rage, elle relâcha son emprise pour mieux lui attraper la tête et la fit tourner sur elle même violemment, produisant un craquement sinistre. Elle n’eut que le temps de rejeter ce corps sans vie que l’hobgobelin reprenait son assaut sur elle, amenant le plat de sa lame avec force en direction de la tête de la démone, cherchant très clairement à l’étourdir. Heureusement qu’elle avait encore sa vivacité pour elle. Elle roula en avant le plus rapidement possible, évitant le second coup d’un cheveux, et attrapa la dague d’un des trois gobelins mort dans la foulée, avant de l’envoyer telle une arme de jet dans le torse de sa quatrième victime, le pauvre se retrouvant immédiatement arrêté net dans sa volonté d’attaquer la démone. Elle bondit alors en direction de son sabre, que le gobelin avait abandonné après qu’elle l’ai lâché, en récupéra la réconfortante présence, et se redressa en direction des deux survivants de l’assaut.

Le sang lui battait les tempes, la sueur lui perlait sur le front. Cet enchaînement, aussi court réellement que rigoureux en terme d’effort physique lui pesait, et elle remarqua que malgré son application parfaite de ceux-ci, elle en ressortait affaiblie, et essoufflée. Dire qu’elle pouvait normalement combattre aussi vivement, même plus encore, pendant des heures sans jamais ne se sentir affaiblie ou perturbée par son corps. Là, nue, elle avait déjà quelques traces de griffures sur le haut du corps, et son ventre portait la longue ligne rougeoyante de la pointe du couteau qui avait touché ses chairs… Quel enfer décidément. Surtout que ses deux ennemis fondirent de nouveau sur elle, ne lui laissant pas plus de temps pour se reprendre. Elle voulut viser le gobelin, afin de se retrouver sans gênes face au plus gros, mais quand elle voulut le faucher de sa lame, la petite forme de vie ignoble fut tirée du sol par le hobgobelin, qui s’en servit comme d’une massue pour venir percuter la tête de la démone aux cheveux argentés. Le corps de l’être vil craqua lorsqu’il rencontra le crâne de Keleth, mais le choc lui fit perdre l’équilibre, cette belle dame élancée et nubile partant de côté en titubant. Elle voyait double, et l’une de ses oreilles sifflait. Seule l’expérience lui permit de comprendre quand son traître adversaire revint à la charge, la luminosité changeante à l’approche du corps massif lui permettant d’éviter bien moins gracieusement son troisième coup de kopesh, heureusement qu’ils sont lents, pour qu’elle élance alors sa lame et la fasse passer aux trois-quarts dans la tête de son ennemi, avant qu’elle n’y reste fichée.

« Putain de salo… perie… Et restez bien mort petites merdes... »

Elle avait oubliée le dernier un court instant, et cela lui coûta son dernier sursaut de réactivité. Confuse, la vue trouble, elle le sentit à ses côtés alors qu’il était déjà prêt à agir, et c’est dans un mouvement d’urgence qu’elle élança alors sa jambe pour tenter de lui mettre un coup au crâne pour le perturber. Mais ce fut trop lent, trop prévisible pour le hobgobelin qui l’avait observée faire durant tout l’affrontement. Il attrapa sa cheville sans problèmes, l’écrasant douloureusement entre ses gros doigts calleux, puis la tira du sol sans qu’elle ne puisse s’y opposer, en trop mauvais équilibre. Epuisée, ses cheveux d’argents collés aux tempes par la sueurs, tout ce qu’elle eut le temps de voir fut le lourd poing de cette créature partir et se ficher puissamment dans son estomac. Elle essaya de tenir le coup, mais … elle perdit le souffle, puis conscience.

*
*   *

Quant elle ouvrit les yeux à nouveau, elle mit un certains temps à comprendre ce qu’il se passait. La première chose qui la fit réagir ne fut pas la lumières des flambeaux environnants, pourtant suffisamment vive pour révéler les formes rustiques et aléatoires de quelques tentes faites de peaux tendues et de chitines récupérées sur quelques-uns des insectes géants qui se baladent dans les galeries. Ce en fut pas non plus les propos tout simplement indescriptible qui environnaient sa conscience, à base de sons gutturaux, de bruits de crachats comme si un félin enroué essayait de prononcer des mots, ou même caquètements qui auraient put être comiques si ils n’étaient pas affiliés à quelques voix nasillardes et obscènes. Non, ce qu’elle perçut en premier lieu fut l’odeur âcre d’encens lourds, à base d’herbes étranges et de substances indescriptibles, qui grillaient en crépitants autour d’elle. Les vapeurs avaient sûrement quelques effets, et outre le fait qu’elle avait été sonnée plus tôt, les fragrances horribles qui envahissaient son nez et ses poumons depuis un long moment désormais avaient entamés depuis longtemps leurs fonctions dépravés. La femme avait horriblement chaud, né de ce cuisant brasier interne au corps. L’excitation, l’avilissement, ses pensées n’étaient pas bien nettes mais il en ressortaient de terrible images qu’elle comprenaient être induites par ces produits chamaniques. Elle se tortilla, vainement. Ses forces l’avaient bien quittées actuellement, la faute en étant très clairement le large morceau d’obsidienne auquel était attaché ses poignet par une corde rugueuse et épaisse.

Elle eut un court temps pour comprendre sa position. Elle était allongée sur le ventre, sur une haute dalle de pierre, et n’avait désormais de tenue que ses gants et ses cuissardes, le reste ayant été ôté depuis longtemps. Ses bras étaient tirés en avant pour l’empêcher d’en utiliser les forces, pour finalement être attachés directement à l’outil qui drainait ses pouvoirs. Enfin, comme si ce n’était pas assez drôle, le bas de son corps était en dehors de la stèle, ses hanches dans le vide et ses jambes pendantes, ses pieds nus ne touchant même pas le sol. Elle était quasiment certaine, au vu de la sensation, que quelques peintures lui avait été appliquée sur le dos, mais elle ne pouvait le voir. Et pendant qu’elle fit cet inventaire, elle retrouva lentement ses sens, assez pour donner un sens aux paroles chamaniques et rituels autour d’elle :

« Rohka toa ! Krul ku virshasa. Rokeh Kshus tuva ! Krul ku virshasa. »

Chaos

Dieu

Re : Sans pouvoirs dans un cercueil d'obsidienne [Pv ~ Himéros]

Réponse 7 mardi 02 février 2021, 15:48:44

Himéros avançait doucement, son souffle étant redevenu un peu lourd du fait d’avoir tué ses sources d’énergie. Il marchait à pas lent, sentant la vigueur lui revenir au fur et à mesure qu’il venait rebrousser chemin. S’il retrouvait des forces, ce n’était pas bon signe, la jeune femme n’avait pas tué toutes les créatures. Elle devait même servir d’amuse-bouche pour la petite horde qui avait donné l’assaut. L’ancien Dieu décidait donc de couper sa torche, il ne voulait pas attirer l’attention à cause de la lumière. Il devait se fondre dans le décor, de son mieux.

Bien rapidement, il arriva sur l’entrée de la caverne, il restait collé contre le mur et accroupi pour regarder la scène de son mieux. Finalement, il ne restait plus grand monde de debout, deux créatures ainsi que la démone. Elle avait réussi à s’en sortir malgré son état ? Himéros aurais sans doute dû rester proche d’elle. Non, cela n’aurait pas été une réussite pour l’être éthéré. Il avait agi ainsi pour survivre efficacement, rien que de revenir proche d’un tel gisement, son corps présentait déjà des faiblesses assez visibles. Le fait qu’aucun de créature vienne à périr lui permettait simplement de collecter assez d’énergie pour ne pas se sentir partir vers un autre plan de la réalité.

Il allait donc rester caché pour voir la tournure des évènements. Encore une bonne décision de sa part, Keleth avait réussi à réduire le nombre de un, mais la suite du combat fut à l’avantage du Hobgobelin qui venait de mettre hors d’état de nuire une archi-démone. Il pouvait remercier les cristaux présents dans ce lieu, sinon le champ de bataille aurait-été une boucherie à sens unique. Le Dieu attendait de voir ce qu’allait faire la créature, il pensait que ce dernier allait directement consommer le corps, mais en le voyant traîner sa victime par une jambe, le résultat allait être tout autre.

Cela faisait déglutir Himéros, cette bête allait ramener la demoiselle à leur camp. Cette race agissait en groupe et partageait tout, du fait d’être le seul survivant, il devait bien partager sa conquête avec des personnes. Le clan pourrait donc en profiter pleinement. Ceci serait une expérience horrible pour Keleth de devenir simplement un jouet pour cette horde et le supplice allait durer longtemps vu la résistance d’un corps démoniaque. L’homme était bien content de ne pas avoir été capturé et de servir d’amusement à toute la horde. Il soupirait d’apaisement se disant qu’il pouvait faire demi-tour et quitter à jamais cette grotte sans avoir peur de subir une poursuite de la horde.

Alors qu’il s’apprêtait à rebrousser chemin, son corps se bloqua, comme si sa conscience venait le torturer un peu. Foutu morale… Il avait certes poussé la demoiselle dans la gueule du loup pour sauver son cul, il voulait l’aider à présent. Pourquoi donc ? Une raison des plus simples, elle n’avait pas un mauvais fond, le seul connard dans cette histoire, c’était lui. Comparé à d’autres créatures, humain ou même divinités, la jeune femme avait un bon fond. Malgré le fait qu’il avait essayé de la manipuler, cette dernière acceptait de rester proche de lui et de base elle s’était porté garante de sa personne.

Himéros en voulait au genre humain, mais il n’avait rien contre les démons, surtout ceux à la si bonne morale. Il ne pouvait pas faire payer à la jeune femme, ce que d’autres lui ont fait subir. Il sifflait entre ses dents, avant de grogner de mécontentement. Dans quel merdier allait-il se fourrer encore une fois ? Il ne savait pas encore, mais il allait mettre les deux bien dedans. Avant de partir à la poursuite du monstre, il devait faire le point sur ce qu’il possédait. Il vidait son sac pour faire du tri, il gardait la nourriture, ne sachant pas si la poursuite serait longue ou non. Une torche encore présente dans le bagage, une corde aussi qui pouvait être pratique, mais ce n’était pas le plus important. Il allait devoir sortir son artillerie lourde. Dans une poche bien caché dans le sac, il sortait deux fioles. Des drogues, une pour endormir, l’autre étant un poison assez fulgurant. Au vu de la faiblesse de son corps, il avait cela sur lui pour jouer de façon vicieuse. Il ne sortait cela qu’en dernier recours et vu le bourbier dans lequel il allait plonger, c’était une situation de crise.

Son sac était bien plus léger à présent, il serait plus mobile pour voyager, mais il ne pouvait pas partir ainsi. Il n’aurait jamais le temps de rattraper la créature pour l’attaquer sur le chemin, puis cela était dangereux. Il devrait attendre d’arriver au village, vu le nombre de monstre en rut qu’il y aurait, il aurait le plein d’énergie pour agir librement. Il devrait simplement le faire discrètement et avec intelligence, pour ça, il avait donc besoin d’une couverture efficace. Il osait donc pénétrer à nouveau sous le dôme d’obsidienne, se sentant fatigué encore un peu. Mais, il avait une bonne raison d’agir ainsi. Il récupérait les armes des gobelins pour avoir de quoi se défendre, plus il aurait de possibilité, mieux il se porterait. Il venait aussi attraper un corps pour le tirer dans le couloir par où était parti la bête.

Pourquoi prendre un corps ? Il voulait dépecer sa peau et tanner grossièrement, afin de se faire une capuche et un début de manteau, il serait plus simple de se glisser discrètement dans leur camp en ayant une forme de déguisement. Certes grossier au vu du temps dont il disposait, mais cela serait toujours mieux que rien. Il s’attela à sa tâche pour en tirer le meilleur et réussi à avoir au moins une peau ne dégorgeant plus de sang, mais dont l’intérieur était encore assez épais. Cela était lourd, mais vu qu’il comptait agir comme un assassin pour ces bêtes assez limitées, cela serait suffisant et pas assez handicapant.

Maintenant, il était fin prêt pour rattraper la bête, mais comment le retrouver dans ce dédale ? Très simplement, en suivant l’excitation de la bête. Il n’était pas un Dieu de la luxure pour rien. Il avançait donc à pas doux et calfeutré pour ne pas se faire attendre même de loin. La marche dura une bonne heure pour le coup, le menant vers le camp, se trouvant une cavité tout aussi impressionnante que l’autre, mais ne possédant pas le même plafond. Ce qui était un avantage pour Himéros, il allait pouvoir agir comme il se doit dans cette situation.

Encore une fois, il se restreint à l’orée du camp, prenant le temps de l’analyser. Il voyait des habitations taillées grossièrement dans la roche, mais aussi des tentes composées de peau et d’os. Il fallait bien faire avec les moyens du bord. En faisant un peu plus attention, il regardait un peu plus, voyant des cadavres en tout genre, même des formes humanoïdes. Il pouvait confirmer cette hypothèse en voyant ce qui se trouvait un peu partout, une charrette, des caisses et même des tonneaux.

Il arrivait donc à ces bêtes de sortir hors de la grotte ou du moins d’être en abord ? Car aucun marchant ou aventuriers ne viendraient dans la grotte avec autant de marchandises. Il n’était pas rare de les voir partir loin, il pouvait noter cela. Il se concentrait ensuite sur un hypothétique décompte à faire. Une vingtaine de créature en comptant le Hobgobelin. Cela faisait du monde à abattre, il allait devoir ruser et espérer un coup de chance dans cette opération. Sinon la horde allait avoir le droit de s’occuper de deux personnes, voire pire, il serait tué quand ils auront compris que ce n’était pas un corps féminin sous ses vêtements.

Il restait à attendre, voyant que quelque chose se tramait, une odeur d’encens venait s’emparer de l’endroit et le monde semblait s’ameuter vers le centre du camp. Les senteurs vinrent rapidement faire comprendre ce qui se tramait, le dieu charnel ressentait une forme d’excitation en lui. Il y avait un rituel, Keleth allait donc bientôt passer à la casserole et cela n’était en aucunement un bon signe pour elle. La foule semblait totalement excité, il arrivait aussi à discerner une sorte de chant, de psaume. Il n’arrivait pas forcément à tout déterminer.

Il osait donc s’avancer dans le camp, se faisant discret et s’arrêtant à une distance raisonnable. La scène se dévoilait un peu plus sous son regard, le corps de la démone étant entièrement offert, comme si elle allait être un simple jouet pour contenter tous ce beau monde. La concentration en encens était très forte proche de l’espèce de chaman gobelin, au point de donner l’impression de former une sorte de léger brouillard. Cela devait agir sur tout au grand bonheur d’Himéros, qui se sentait totalement revivre sous cette charge d’énergie érotique environnante.

Il n’avait plus aucune fatigue le traversant, il pouvait même sentir sa musculature devenir plus importante. Seul bémol dans cette situation, lui aussi était grandement excité. Ce n’est pas parce qu’il est un dieu charnel qu’il est immunisé, loin de là, il est encore plus sensible à ce genre de chose. Il se claquait les joues pour garder sa concentration, devant agir bien rapidement pour remédier à la situation. Voyant que tous ce beau-monde concentré au même endroit, il pouvait fouiller les caisses et tonneaux venant des humains sans doute tués. Et lors de sa petite inspection, il fit une découverte des plus amusantes pour sa part.

De la poudre à canon et en grande quantité. Il allait pouvoir s’en servir pour faire du bon ménage, mais il n’allait pas tout utiliser de façon concentrée, cela serait trop dangereux vu la taille du camp. Il devait disperser cela, afin de faire de petite explosion et réussir à éliminer le plus de monde. Il devait se dépêcher, le temps était compté pour Keleth s’il venait à trop tarder. Il faisait rouler doucement les tonneaux venant les placers dans les tentes vide. Il se concentrait vers l’arrière du camp pour ces bêtes, donc la sortie. Il allait condamner une possible retraite, mais il voulait être sûr de pouvoir tous les éliminer sans problème.

Les six tonneaux étaient en places, cela faisait donc six bombes prête à éliminer ces créatures de l’enfer. Il allait rapidement passer à l’action, allumant sa torche. Il mettait le feu à une première tente, il faisait ainsi pour gagner du temps. Il voulait démarrer un incendie, faisant en sorte que la peau brûle avant de s’écrouler sur les tonneaux et alors les faire exploser. Cela allait attirer l’attention des créatures et les faire se rassembler. Il commençait alors à courir, venant enflammer les tentes une à une et faisant démarrer un joli bûcher.

C’était partie, la panique semblait gagner le camp, chaque zone de couche était séparée de plusieurs mètres, offrant pas mal d’espace. Une fois son plan en place, Himéros sortait les deux fioles qu’il avait prévu, prenant aussi un pan de son manteau qu’il avait récupéré lors de sa dernière confrontation. Il imbibait la laine de la potion faisant dormir, il allait s’en servir comme du chloroforme, afin de calmer les gobelins quand il viendrait les tuer. Il ne pouvait pas se permettre qu’ils attirent du monde en hurlant. Il avait aussi préparé l’autre potion, recouvrant sa lame de poison. Il allait garder sa dague pour le Hobgobelin, préférant se servir des lames courtes des bestioles.

Himéros commença à bouger à contre sens des créatures, essayant d’attraper celle qui s’isolait pour chercher de quoi éteindre les flammes. Sa première victime se dirigeait vers une des couches taillées dans la pierre. Il l’attrapa par derrière et le tira dans l’ombre. Il l’étouffait de la laine puis plantait la lame dans sa tête pour être sûr de le tuer à coup sûr. Il traînait le corps plus loin, s’approchant ensuite rapidement du deuxième qui venait dans la même zone. Il appliqua le même procédé, sauf que la lame ne quittait pas la cervelle du gobelin, cela lui faisait une arme en moins.

Il devait continuer l’opération. Deux des créatures paniquaient ensemble sans se quitter. Himéros pestait un peu, il allait devoir agir pour les éliminer, ne pouvant pas vraiment faire la fine bouche pour le coup. Il voulait essayer de les tuer en même temps, mais il se trompa sur son coup. La première lame embrocha un gobelin, mais le Dieu n’était pas assez synchronisé pour frapper pile en même temps. La créature eu alors le lux d’esquiver et de couiner assez fort pour alerter un confrère qui se trouvait non loin. Encore une fois, il se maudissait, lançant la lame pour réussir à faire tomber le fuyard. Il lui planta une autre lame en le rattrapant. Bon, cela en faisait quatre de mort et le cinquième lui fonçait dessus, laissant juste le temps à Himéros d’esquiver, gardant une légère marque de lame sur les côtes.

Il reculait alors pou reprendre son souffle et essayer de déterminer la profondeur de la plaie. Cela était superficiel, il saignait juste abondement. Encore une fois il collait son haut contre pour couvrir et coaguler le saignement, sachant qu’il allait souffrir quand cela aura séché. Il se concentrait sur son affrontement, échangeant quelques coups avec la bête, son bras tremblotant un peu à chaque échange. Il jouait donc un autre atout, il dégainait sa dague pour planter la bête au niveau des côtes. La blessure n’était pas profonde, mais la bête ne tarda pas à convulser et crachat une mousse blanche par la bouche. Le poison l’avait touché et c’était la victoire de l’ancienne divinité.

Il reprenait lentement son souffle, ayant seulement éliminé un quart des ennemis. Puis, soudain son calcul changea du tout au tout. Les tonneaux finirent par exploser, la plupart des gobelins étant proche pour essayer de calmer le début d’incendie. La fumée venait envahir la pièce, avant de monté au plafond par effet de physique. Ce court instant laissait le temps à Himéros de mettre sa dernière dose de poison sur sa lame et de tousse abondamment sous cette purée de pois.

Un hurlement se fit alors entendre pour le Dieu, le Hobgobelin  criait pour rassembler ses camarades. Il fallait que ce monstre soit plus intelligent que les autres. Himéros restait concentré, un bon nombre de bestiole venait de périr, il pouvait le sentir du fait que sa force était moins importante. Il se déplaçait dans la fumée pour espérer tomber sur un gobelin et lui retirer la vie, avant qu’il n’ait le temps de se rassembler.
Il ne put faire qu’une seule victime, le forçant à se reculer pour observer la situation de plus prêt. Une fois la vision de ce dernier devenue plus clair, il pouvait remarquer que la chance venait lui sourire. Il n’y avait plus que quatre créatures au total, les bombes avait tué la moitié des bêtes, ce qui était une aubaine pour sa personne. Il restait calme à présent, se rapprochant lentement d’eux et par des mouvements en cercle. Il passait par les tentes pour se couvrir et avoir un possible angle mort de leur part.

Ce fût long, les gobelins jouaient un jeu de patience, ils donnaient l’impression d’être prudent lorsqu’il était dos au mur. Il pouvait aussi constater que Keleth semblait aller bien. Il avait fait exprès d’éloigner autant les explosions pour ne pas prendre le risque qu’elle subisse une blessure malencontreuse. Himéros arrivait à la limite du rapprochement possible. S’il osait faire un pas de plus, il se ferait tout de suite attrapé par les gobelins, il devait donc tenter le tout pour le tout. Il prenait deux des trois lames qui lui restaient, décidant de s’en servir comme couteau de lancer. Les deux partirent en direction de ses futures victimes, la première lame passant totalement à côté d’un des monstres. Cependant, la seconde se planta dans l’œil du chaman, ayant eu assez de force pour toucher le cerveau, le laissant tomber à la renverse. 

Il avait dévoilé sa position, mais il avait réussi à éliminer une des bestioles. Il fonçait donc vers les trois autres, il ne lui restait que la confrontation physique pour l’emporter, surtout face à l’Hobgobelin. Il tenait dans une main une lame de gobelin, dans l’autre sa dague. Il devait absolument planter cette dernière dans la plus grosse des bêtes. Il ne perdait pas de temps avec les deux autres gobelins, venant frapper au niveau de la gorge de l’un d’eux, le laissant se vider de son sang, tandis qu’il dégage l’autre d’un coup de botte. Il sent l’adrénaline pulser dans son corps. Il allait pouvoir forcer encore un peu, malgré son état. Il se retrouvait face à la créature imposante, devant éviter l’assaut en tournant sur lui-même. Malgré ça, la lame passe proche de lui, lui coupant quelques mèches de cheveux qui avaient virevolté.

Il en perdit même un peu l’équilibre, prenant appuie comme il le pouvait. Il décidait alors de frapper avec sa dague, pour essayer de la faire pénétrer dans la chair. Il n’avait pas la meilleure position, mais il ne devait pas louper cette opportunité. Il donna alors un coup de sa lame, réussissant à planter quelque chose, une partie incongrue de la bête. Sa dague était coincé dans le membre en érection de la bête, ce dernier devait être dans cet état à cause de l’encens et du fait qu’il allait sans doute être le premier à passer en la jeune femme. Finalement, ce n’était pas une si mauvaise chose pour lui. Sous une telle action, le sang allait forcément quitter le membre en érection et remonter directement dans le cœur. Le poison ferait effet plus rapidement et il espérait que cela marche vite.

Il pensait ainsi, car à peine venait-il de le planter que la créature attrapa Himéros par son bras tendu, le soulevant au sol. Il lui hurlait au visage, faisant bourdonner sa tête. Il se sentait monter encore plus, comprenant alors que le Hobgobelin comptait l’écraser contre le sol pour en faire une crêpe divine. Il serrait déjà les dents, s’attendant à ne pas faire long feu et que son objectif soit un échec. Mais au lieu de finir propulser contre le sol, il sentait son ennemie s’effondrer, ayant la même réaction que l’autre peau-noir ayant subi le poison.

La descente ne fût pas de tout repos, sonnant fortement le Dieu, il voyait trouble, retrouvant une vue correcte pile au dernier moment. En ayant tué le chef, il pensait en avoir fini, mais il avait oublié le dernier gobelin qui s’apprêtait à le planter totalement. Il eut assez de force restante pour éloigner son visage, se tapant quand même une balafre le long de la jouis, lui faisant lâcher un râle de douleur. Il frappait le ventre de la créature pour le dégager et s’approchant de lui, récupérant l’arme qu’il avait fait tombé et le poignardant à plusieurs reprise pour être sur de tuer la dernière créature présente dans cette pièce.

Alors qu’il le finissait, les dernières braises de l’incendie venait de se terminer. Le feu n’ayant pas réussi à atteindre les autres couches. Himéros était haletant, se laissant écrouler à côté du gobelin. Il était dans un piteux état et surtout ses vêtements. Il pensait qu’il allait mettre du temps à retrouver ses forces, mais il n’en fût rien. Son souffle revenait vite, le surprenant un peu. Il se concentrait alors, sentant qu’il y avait encore une personne excitée dans ce lieu. Et ce n’était pas lui, malgré l’effet de l’encens qui lui donnait envie de trouver quelqu’un et la séduire pour ensuite coucher avec.
Il se relevait alors dans la précipitation, pensant qu’il y avait encore un gobelin dans l’endroit. Il faisait attention à ce qui l’entourait, essayant de trouver la raison de cette présence totalement excitée. Il finit alors par en comprendre l’origine, il s’agissait de Keleth, ce qui le surprenait. Il s’attendait à la savoir légèrement excitée par l’encens, mais pas à ce point-là. Elle était pratiquement une source à elle toute seule.

Pendant qu’il prenait le temps de réfléchir, son corps agissait pour retirer son haut, lui arrachant un autre cri de douleur à cause des blessures ayant séché. Il s’essuyait dans ce vêtement pour se donner un air plus propre. Il marchait aussi lentement vers la démone, commençant à se poser des questions. Est-ce qu’elle aurait des penchants étranges ? Le viol ? L’abus ? Car l’encens pouvait exciter, lui-même en subissait l’effet, mais pas à ce point-là. Surtout qu’elle allait se faire violer, cela aurait dû suffire à simplement calmer cette peur et la laisser praticable par les gobelins.

Maintenant qu’il était plus calme, l’encens faisait encore plus effet sur lui, donnant naissance à une envie de désir. Et le corps nu et charmant de la démone qu’il venait de sauver ne l’aidait pas dans le fait de penser à autre chose. Vu la source d’énergie qu’était la demoiselle, elle ferait un parfait amusement pour se ressourcer pleinement. C’était l’idée sordide qui venait naître dans l’esprit du Dieu du plaisir charnel. Quand il s’agissait de désir, Himéros n’avait plus de moral, simplement du bon sens pour prendre son pied. L’idée saugrenue lui plaisait bien, il pourrait sans doute aussi faire oublier son abandon à la démone en venant combler cette excitation qui semblait la dévorer pleinement. Il pouvait tenter le tout pour le tout et voir comment allait réagir Keleth. C’était quitte ou double, soit il se faisait des idées sur l’effet de l’encens, soit il avait raison sur les possibles délires de l’archi-démone.

Il levait alors sa main pour faire claquer le fessier de la jeune femme.

« Punaise, j’ai fait demi-tour pour sauver une démone qui allait se faire violer par tout un régiment de Gobelin, ainsi qu’un Hobgobelin. Je mets ma vie en jeu pour sauver ton cul et qu’est-ce que je découvre, une archi-démone qui ne semble demander qu’une chose de subir ce viol ? Ne me dis pas Keleth que j’ai risqué ma vie pour essayer de sauver une putain de perverse qui voulait servir de jouet ? »

Himéros ne faisait pas dans la finesse dans ses paroles, perdant tous sens de la poésie quand un bout de fesse était en jeu.

Keleth

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Re : Sans pouvoirs dans un cercueil d'obsidienne [Pv ~ Himéros]

Réponse 8 dimanche 07 février 2021, 18:34:31

Comment expliquer la situation dans laquelle se retrouvait la démone ? Dénudée, installée de manière à être une offrande pour la moindre peau-verte qui voudrait se plonger en elle pour vider leur matériel génital, la démone était très clairement dans une posture des plus humiliante, et même dans sa confusion actuelle, elle ne pouvait guère en ignorer la gravité. Ce n’était pas qu’elle puisse réellement craindre que ces bestioles ne viennent planter en elle quelques graines viciées, tout simplement parce que comme une grande majorité des entités démoniaques, la probabilité de produire naturellement une engeance charnelle était extrêmement faible, et dépendait très souvent de la volonté de la génitrice. En revanche, l’accumulation des encens, de la multitude, et de sa position pouvaient être autant de facteurs pour que la pauvre Exécutrice finisse par perdre l’esprit, et qui sait réellement quand elle pourrait en reprendre le contrôle si ces créatures déplorables décidaient de profiter d’elle des jours, voire des semaines durant ? En somme, même si elle ne pouvait donner naissance à une autre de leurs saloperie verdâtre ignoble, elle finirait sûrement brisée, à ne plus pouvoir faire autre chose que de les servir jusqu’à ce que son corps soit jeté dans quelques limbes d’obsidiennes dont elle ne pourrait sortir, et cela laissait entendre une mort certaine sans qu’elle ne puisse se tirer jusqu’aux enfers pour récupérer, étant donné qu’elle était venue en ce monde avec son enveloppe véritable, et non quelques factices chairs dont elle aurait put disposer pour rappeler son âme. En clair, la situation était dramatique…

Pourtant, au plus profond d’elle, quelque chose était en train de gonfler, de prendre le dessus sur sa pensée confuse, sur son inquiétude, sur la clarté d’esprit qu’elle pouvait avoir sur la situation. Comment l’expliquer ? Peut-être que malgré l’urgence, malgré les risques qu’elle encourait, les encens parvenaient à tant affecter sa réflexion que la pauvre femme se perdait dans quelques tristes imaginations qui ne l’aidait guère à se concentrer ? Ou peut-être que son corps malmené déjà, mais robuste, se refusait de donner gloire à la douleur, la privant non seulement des peines de la chair, mais lui proposait en échange quelques tristes pactes avec une lubricité dont elle ne parvenait pas encore à taire les doux chuchotements ? Peut-être que les psaumes du gobelin chamanique, ancestral rituel, avait pour quelques dons d’induire non pas un effet magique, mais psychique sur l’esprit de la condamnée, et que dans les suggestions de ces voix nasillardes et grotesques se cachaient le secret de quelques provocations sexuelles dont elle ne percevait le sens, mais ressentait l’afflux ? Non, il était bien plus plausible qu’elle ne soit que son propre bourreau. Que malgré toute la dignité dont elle pouvait faire preuve, que malgré toutes les forces qu’elle possédait naturellement, malgré la bonne volonté de la femme aux cheveux d’argent, et son désir d’accomplir prestement son travail en ce monde vicié… Elle possédait, au plus profond d’elle, ces quelques faiblesses propre à chacun, ces faiblesses qui étaient tant et si bien attisée en cet instinct qu’elle ne parvenait pas à passer outre.

Car oui, quand elle releva péniblement la tête pour observer autour d’elle, malgré son état déplorable, et ces odeurs horribles qui lui prenait le nez, la femme ressentit une excitation telle qu’elle ne pouvait pas médire qu’il s’agisse là de ses propres péchés. Il fallait la comprendre, elle était une démone quasiment invincible dont la plupart de sa vie se résumait à faire régner la loi parmi des hordes et des hordes de démons, de toutes classes et de toutes puissances, les intimant à la fois au respect, mais aussi à l’obéissance. Qu’ils soient forts ou faibles, puissants ou solitaires, elle en rencontrait chaque jours, et subissait autant un flot d’insulte qu’une crainte sans limite dans leurs regards. Alors finalement, la supériorité et la peur était devenu son lot habituel, quelque chose dans laquelle elle ne trouvait ni grâce, ni plaisir, pas la moindre forme d’intérêt. En revanche, à mesure que les siècles s’étaient doucement écoulés, elle avait lentement prit conscience de quelque chose de terrible en son coeur : Elle n’appelait qu’à un juste retour. Que les faibles qu’elle pouvait écraser d’un simple mouvement ripostent. Qu’ils s’en prennent à sa chair, qu’ils l’écrasent, qu’ils lui fasse payer ses actions de toutes les manières imaginables. Ce n’était pas tant un élan de masochisme normalement, car elle savait qu’elle pouvait s’en remettre, mais ici, ses propres pulsions étaient en train de la rendre d’autant plus facile à corrompre alors même qu’elle n’avait jamais tant risquée son existence qu’en cet instant ! Sans même que les vapeurs ne fassent leurs offices encore, elle avait déjà le souffle lourd, et chaque mouvement qu’elle tentait était l’occasion d’un frisson d’extase. Non, elle ne pouvait pas se laisser faire, mais … mais pourtant, son esprit comme son corps vagabondaient sur un flot terrible d’une excitation malsaine.

Ils avaient gagnés, et elle avait perdue. Les faibles prenaient leurs droit sur le corps de la puissante. Cette idée la faisait panteler, elle n’avait presque qu’un désir, de sentir cette première forme de vie misérable s’en prendre à elle, qu’il assouvisse ses besoins avec la chair démoniaque de Keleth, pourtant interdite à ces engeances infâmes. L’idée même, et pourtant traumatisante pour qui que ce soit, qu’il puisse le remplir de son jus épais, la tacher du fruit de sa masculinité, pour ensuite laisser la place à un autre qui en fera de même, sans même qu’ils ne lui laissent le moindre instant pour se reprendre manqua de la faire chavirer, à tel point qu’elle se sentit un instant capable d’en faire la demande, avant que sa fierté ne vienne prendre place à nouveau dans sa petite caboche dysfonctionnelle, et la rappeler à la honte la plus évidente pour oser imaginer se laisser faire alors qu’elle se ferait violer sans sommation. Haletante, elle tenta de tirer sur les liens qui l’entravait, mais elle ne parvint même pas à réellement bouger ses bras, ses forces l’ayant tant abandonnée qu’elle ne semblait pas capable d’accomplir la moindre action. Merci l’obsidienne et sa terrible nature. Pourtant, elle ne manqua pas d’entendre peu après le chaman finir ses grands appels à quelques forces supérieures inconnues, appelant forcément la démone à quelques rappels de ses inavouables péchés, et relançant la machinerie terrible de son esprit dépravé en quête de maltraitance !

Mais rien ne se déroula comme elle le pressentait. Ou le désirait, peut-être ? A l’instant où les événements firent mine de se précipiter, et que sa « juste sentence » pour avoir éliminer une dizaine de leurs camarades allait lui être inculquer, une explosion soudaine se fit entendre. Déflagration perturbante au milieu de la caverne, inquiétante pour bien du monde, l’on peut l’avouer, cette première détonation vint troubler l’ensemble des peaux-vertes, qui quittèrent immédiatement leur poste de luxure pour commencer à se déplacer de manière désordonnée et dramatique à l’intérieur du camp. La femme ne pouvait le voir depuis sa difficile posture, et même si elle tenta de jeter un coup d’oeil en se tordant le coup, elle ne perçut pas plus que quelques hautes fumées noirâtre dans cette gigantesque caverne qui abritait la population gobeline. Seul le chaman était encore auprès d’elle, comme si il se trouvait être le gardien de leur futur jouet, mais pour autant, il ne se permit pas de s’adonner à quelques atrocités, ce qui ne manqua pas de faire encore grimper d’un cran la frustration de la démone, et ce malgré toute la bonne volonté qu’elle essayait d’appliquer à son comportement afin de ne pas se laisser errer à quelques inavouables fantasmes. Foutu cerveau et ses  outrages, maintenant elle était non seulement des plus excitées, mais en plus cette espèce d’attente entre ses états et son châtiment était en train de faire tourner les engrenages de sa perversités à une vitesse folle, emballant la machine et amenant Keleth à se retrouver dans tout ses états. Le pire ? Elle ne pensa pas un instant que cette explosion pouvait être le fait d’Himéros, d’un potentiel sauveur donc, si bien qu’elle ne put encore chercher à se contenir, à dissimuler sa malheureuse nature et ses dépravations… Cela n’allait pas aller en se simplifiant.

Car la suite fut un parfait exemple de génie militaire. Si elle ne put en observer les effets, elle entendit à la fois les prochaines détonations comme autant de meurtres de sang-froid, mais la poursuite des affrontements sembla aller grandissant, quelques rugissements et cris horribles donnant le goût de ce qu’il se passait à l’intérieur du camp. Le chaos régna pendant un moment, puis celui-ci se fit plus calme à mesure que le temps passait, laissant comprendre que les événements approchaient, lentement mais sûrement, vers son dénouement. Et la pauvre était là, interdite, incapable, princesse en détresse quand elle n’était normalement que fureur et destruction. Frustration sur frustration, la dame percuta à mi-chemin que tout cela était trop bien organisé pour être la bourde d’une peau-verte sans cervelle, et c’est à cet instant seulement qu’elle se remémora son étrange compagnon, mais que pouvait-elle faire de plus ? Appeler à l’aide ? En avait-elle seulement réellement envie ? Non ce n’était pas la bonne question, elle aurait put le faire, mais si le jeune homme se démenait pour l’aider, ce n’était sûrement pas pour qu’elle le déconcentre par quelques appels, surtout qu’elle informerait alors les survivants de la nature du danger qui les attaquait. Et il fallait être honnête, ils s’en sortiraient mieux si les horribles humanoïdes aux mœurs infâmes se prêtaient au jeu confus que son compagnon avait mis en place. Alors elle ne put qu’attendre, silencieuse, cherchant tant bien que mal à calmer ses pensées et son souffle, même si elle comprit rapidement l’inutilité de ses tentatives, avec les vapeurs qui l’avaient désinhibée de ses valeurs morales.

Et enfin, le monde se tût. Le délicat orangé des flammes provoquées par les explosifs commençait lentement à se ternir, à se laisser gagner par l’ombre discrète des profondeurs. La démone entendait encore, au loin, le souffle court de quelques chose de bien plus humains que les gobelinoïdes améliorés de ces montagnes, et elle manqua un temps d’imaginer dans quel état ce bien frêle jeune homme devait se trouver après un tel affrontement. Au moins pourrait-elle louer son génie après coup, le damoiseau ayant accompli un exploit que peu d’humains étaient capable d’accomplir, et ce même si elle se souvenait de l’étrange effet que l’obsidienne avait eut sur lui, laissant entendre de ses natures inhumaines. En tout cas, elle resta …. patiente ? Elle ne pouvait faire autrement dans son état, même si son corps avait la grave tendance de vouloir se replacer, et encore plus en considération du feu qui lui brûlait l’intérieur du ventre. Et visiblement son compagnon sans forces désormais avait fait le choix de reprendre son souffle et ses nerfs avant de se mettre en chemin pour la libérer de ses liens, action toute compréhensible malgré sa position et son désarroi. Au moins, avec un minimum de chance, cela allait lui permettre de se reprendre un peu ? Nullement malheureusement, et sûrement pas tant que les ignobles vapeurs n’avaient pas fini leur triste ouvrage sur sa chair féminine, sa peau frissonnante semblant même vouloir désormais lui faire connaître quelques soupçons de plaisir à leur simple frottement sur la surface rugueuse et inégale de la dalle de pierre. Ça n’allait pas être de la tarte pour dissimuler son embarras…

Pour autant, elle l’entendit enfin se diriger vers elle, et c’est avec bien des difficultés qu’elle tenta de tourner son visage en direction de la forme humaine qui venait la libérer de son malheur. Petits pas après petits pas, l’attente ne manqua pas de lui donner envie de rouspéter, mais si elle se permettait un tel écart en cet instant, elle risquait bien de donner aussi quelques mauvaises informations à son camarade, chose que l’Exécutrice avait bonne envie d’éviter. Non, elle resta statique, ne fit pas plus de gestes, parvint finalement une fois qu’il était à portée de placer son regard sur le corps en partie blessé et dénudé du jeune homme, un air sauvage l’ayant emporté loin de son côté « petit estudiantin fragile » qu’il avait quand ils s’étaient rencontrés. Les cheveux roses du jeune homme étaient désormais en bataille, un peu de sang séché et de terres fines s’y étant mêlés, tandis que l’exquise finesse du damoiseau révélait désormais quelques blessures qui montrait la hargne avec laquelle il avait dût engager son affrontement précédant. Mais le plus surprenant était encore l’étrange soupçon d’impureté qui brillait dans ses yeux d’or, son regard semblant étrangement occupé par la forme diaboliquement alléchante du corps de Keleth. Elle en rougit immédiatement, ne s’attendant pas du tout à découvrir ce genre de faciès en observant le délicat damoiseau qui l’avait supplié avec douceur de l’aider un peu plus tôt dans la journée. Quant au moment où elle sentit l’assaut cuisant dont fit office la chair rebondie de son fessier, elle manqua gémir, mais la démone retint comme elle put l’expression de son plaisir par une couinement étouffé. Heureusement que ses bras étaient tendus et ligotés, où il l’aurait même vu trembloter.

« Punaise, j’ai fait demi-tour pour sauver une démone qui allait se faire violer par tout un régiment de Gobelin, ainsi qu’un Hobgobelin. Je mets ma vie en jeu pour sauver ton cul et qu’est-ce que je découvre, une archi-démone qui ne semble demander qu’une chose de subir ce viol ? Ne me dis pas Keleth que j’ai risqué ma vie pour essayer de sauver une putain de perverse qui voulait servir de jouet ?
Nnnh… Haa...Arrête de … de déconner… T’as vu ce que ces… aaaah… Petits fils de pute utilisent ? Libères-moi Himeros … hnnn… S’il-te-plaît. Qui sait si d’autres… d’autres tribus ne se trouvent pas… haaa… Dans quelques tunnels proches. »

Son état était déplorable, et même si le jeune homme semblait avoir quelques soudains regains d’arrogance et de perfidie, ce qui pouvait être surprenant au vu de la première partie de leur voyage, la démone ne put voir en lui qu’une forme de compréhension toute naturelle quand elle parla de l’éventualité d’une nouvelle attaque. Il avait changé, mais il restait prudent, tant mieux en un sens, l’archidémone ayant sûrement trouvé le damoiseau bien incompréhensible si il n’avait pas fait preuve des quelques premières valeurs de survie en cette situation. Dès lors qu’il trancha les liens qui la retenait au morceau d’obsidienne, la démone put se senti ô combien plus à l’aise, même si elle glissa mollement et faiblement de la dalle de pierre pour venir trouver avec bien peu de grâce le contact d’un sol un peu moins élevé. Elle avait la respiration courte, et les jambes faibles. Là de suite, elle se demandait si elle parviendrait à se redresser, et si elle tenta avec le support de son précédent lit de fantasme sous la main, ce fut pour ne parvenir à se tirer qu’à grand renfort de persévérance. Elle posa rapidement le regard sur son compagnon qui semblait encore l’observer dans son triste état, la démone soupirant alors en acceptant le fait qu’elle allait encore devoir lui faire une demande, un peu maladroite toutefois, étant donné que si il ne l’accompagnait pas dans sa démarche, elle ne saurait quitter ces lieux désormais gouverné par la mort. Au moins put-elle être débout en cet instant, plutôt qu’avachie au sol, et elle préférait ne pas souligner le tremblement hiératique de ses jambes qui ne parvenaient que peu à maintenir son poids.

« Désolé Himéros, mais je vais avoir encore besoin de ton aide… Je ne … je ne tiens pas debout… »

Bras dessus bras dessous, c’est ainsi qu’ils purent enfin quitter ces lieux. Ils ne pouvaient pas réellement faire le chemin retour, surtout que celui-ci serait sûrement le plus emprunté sitôt la moindre forme gobelinoïde passant par les ruines de ce campement. D’un commun accord, la rescapée et le demi-dieu durent donc continuer leur cheminement vers les profondeurs, les deux passant par un escalier de pierre taillé grossièrement dans la roche pour descendre à une chemin de ronde plus profond, menant à de multiples tunnels. En choisir un ne fut pas compliqué, ils prirent le premier qui se présenta à eux pour pouvoir mettre le plus rapidement une distance avec les lieux du carnage produit par Himéros, et s’approchèrent alors d’une petite sortie qui menait à quelques grandes galeries, dont la nature quasiment cylindrique laissait entendre de leurs formation par quelques titanesques vers-mondes. Très honnêtement, si elle aurait trouver l’affrontement avec une de ces antiques bestioles plus qu’intéressant en ses instants de grâce, l’idée même de tomber sur une de ces gigantesque horreur capable de dévorer tout ce qui leur passait sous la dent comme autant de Tekhane se jetterait sur un minou bien huilée n’était pas vraiment quelque chose qui l’amusait. Au moins cela avait le don de la ramener un peu à la réalité, même si le contact du damoiseau avec sa chair mise à nue avait déjà été plus de vingt minutes de supplices charnels. La seule chance qu’ils eurent furent de trouver, un peu plus loin, un enclos mal bâti où une espèce d’énorme scarabée était en train de dévorer quelques herbes flétries, rencontre stupéfiante qui laissait entendre que les gobelins usant de ces galeries avaient domestiqués quelques unes des bêtes s’y trouvant.

Mais plus encore, la présence d’un cache-gueule muni de rênes rustiques permit à la démone de comprendre immédiatement la fonction que les peaux-vertes dédiaient à cette forme de vie surprenante.

« Himéros ? Pose-moi s’il-te-plaît. Tu vas peut-être me trouver folle mais … Que penses-tu que nous … profitions de cette bestiole pour nous enfuir ? Cela me paraît autrement pratique, et au moins nous pourrons nous déplacer le plus rapidement possible, malgré nos états… »

L’idée sembla trouver un écho particulièrement raisonnable chez son compagnon. Retrouvant assez prestement le sol, Keleth s’évertua à calmer son souffle et son esprit galopant d’idées perverses en fantasmes maladroits tandis que son compagnon apprêtait la bête avec une facilité déconcertante, cette forme de vie semblant bien assez docile pour se laisser faire. Ils allaient devoir « galoper » un certain moment pour être enfin hors de portée de leurs éventuels poursuivants, mais l’avantage de cet audace, c’est qu’ils allaient ensuite pouvoir s’assurer un véritable repos. Discrètement, Keleth laissa un regard passer sur la forme relativement active et prévenante du jeune homme. Outre la fessée qu’il lui avait porté plus tôt, il ne semblait pas de mauvaise foi envers elle, et elle ne l’avait même pas entendu proférer la moindre taquinerie tandis qu’ils s’enfuyaient péniblement, l’un contre l’autre. Avait-elle juste imaginée la lueur lubrique dans ses yeux ? Elle ne le savait pas, et de ne pas savoir était encore un autre élément qui faisait tourner sa tête dysfonctionnelle. Il était temps que son corps se calme décidément. La démone avait eut le plus grand mal à dissimuler les frissons terribles qu’elle avait eut à sentir la main de son compagnon sur son ventre ou sur sa hanche, surtout qu’il avait dut forcer pour l’aider à se déplacer, si bien qu’il avait quelques fois rentrer ses doigts dans sa chair plus que de raisons. Franchement, elle se désespérait que de si petites choses l’aient tant désarçonnée. Enfin, la bête une fois tirée de son enclos, elle se fit de nouveau aider par le jeune homme pour monter sur la carapace creusée du scarabée, puis ils s’éloignèrent dans quelques nouveaux tréfonds.

Décidément, cette aventure était aussi particulière qu’emplie de nouvelles expériences.

Chaos

Dieu

Re : Sans pouvoirs dans un cercueil d'obsidienne [Pv ~ Himéros]

Réponse 9 lundi 08 février 2021, 20:01:24

Himéros était allumé, très clairement, il avait besoin de défouler cette excitation et aussi de recharger ses batteries d’une bonne façon. C’est pour cette raison qu’il avait finit par claquer le fessier de la jeune femme, voyant que le même brasier du désir étant présent en les deux. Et Keleth semblait même déjà brûler sous ce dernier, ce qui lui confirmait que malgré sa position et la drogue, dont le Dieu était aussi victime, elle avait des pensé assez perverse pour être dans cet état. Surtout qu’il ne pouvait pas dire que sa condition mentale pouvait la rendre ainsi, du moins si, mais pas celle que reflétait la démone de base. Elle cachait bien son jeu et si Himéros, étant déjà l’être du désir se retrouvait autant affecter, à quoi pouvait bien penser cette démone perverse.

Pourtant, malgré le fait qu’il avait claqué sa chair de son assaut, elle ne semblait pas réagir comme il l’espérait. Elle jouait la fier et surtout la personne en détresse, plutôt que la jeune femme en manque. Est-ce qu’elle canalisait ses pulsions au plus profond d’elle-même ? Elle semblait avoir un certain contrôle d’elle-même, il aurait donc un peu plus de mal à la tenter qu’il ne le pensait clairement. Il aurait adoré s’attelé à la tâche amusante de faire craquer ses barrières, mais les paroles de la jeune femme venaient le ramener à la raison de façon temporaire.

Elle n’avait pas tort, il avait certes éliminé la tribu du coin, non sans mal. Il pensait donc être tranquille, mais seulement dans cette galerie, qui sait ce qui se trouvait plus loin, plus profondément et surtout plus dangereux que cette bande de peau-noire débile sur les bords ? Il ne pouvait pas prendre ce risque-là, d’être pris par derrière alors qu’il serait entrain de s’amuser avec la demoiselle. Il allait donc devoir ronger son frein pour le moment et faire en sorte de mener sa carcasse et la sienne dans un endroit plus sûr pour se protéger et s’amuser avec la démone. Oui, maintenant son objectif était de faire de la démone son quatre heures et de se servir d’elle pour faire le plein d’énergie.

Le jeune homme fit donc en sorte de débarrasser la jeune femme des liens qui la retenait et se concentrant sur son environnement. Il ne disait rien, car vu son état, il ferrait clairement comprendre à la jeune femme ses intentions et pour le moment, il préférait faire en sorte que les deux soient concentrés sur leur évasion. Pendant que Keleth essayait de se redresse, Himéros venait récupérer certaines choses qui pourraient lui être utile, le fond de sa fiole de sommeil, ainsi que deux armes de gobelin. Le reste ne servirait à rien ou serait totalement inutile pour la suite de l’aventure. Il serait un peu affaibli s’il croisait un ennemi, mais il aurait la démone avec lui, à deux ils pourraient sans doute s’en sortir sans trop de problème à présent.

 En parlant de cette dernière, elle ne semblait pas tenir sur ses jambes, cela faisait réviser son jugement à Himéros. Bon, il était venu pour elle à là base, il n’allait pas l’abandonner aussi facilement. Il lui prêtait donc assistance, sans dire un mot encore une fois. Il laissait le bras de sa partenaire reposer sur ses épaules, tandis que lui la soutenais par en dessous, pouvant presque saisir sa poitrine de ses doigts s’il avait les bras un peu plus longs, comme sous son ancienne forme. Il portait donc la demoiselle sur la distance qui était nécessaire pour déjà quitter ce camp et se déplacer dans un nouveau chemin de pierre, qui semblait déjà mieux aménagé que les autres.

Le Dieu étant dans une sorte de forme olympique grâce au désir des créatures et de Keleth, il arrivait donc à se déplacer sans mal, il pouvait remercier la démone, grâce à elle, il pouvait se sentir en forme, même dans un endroit comme celui-ci. Il avançait dans le chemin de ronde, jusqu’à tomber sur une zone donnant du fil à retordre à n’importe qui étant là pour l’exploration. Mais dans le cas des deux fuyards, le tunnel le plus proche serait parfait pour s’éloigner le plus possible. Himéros gardait quand même dans un coin de son esprit qu’il avait la légère impression de pouvoir aussi foncer dans un guète apens.

Le duo finit par atterrir dans un lieu assez similaire aux deux autres cavités explorées dans cet caverne. Cela semblait suspect pour Himéros, qu’il croise une ou deux créations de ce genre, cela ne l’aurait pas choqué plus que de raison. Cependant, croiser trois fois une telle structure si peu espacé, il comprenait alors que ces espaces n’avaient sans doute rien de très naturel pour le coup. Il ne perdait pas le temps de divaguer sur de multiples hypothèses, il préférait avancer pour se mettre un peu plus à l’abris et surtout profiter d’un excellent moment dans le futur.
Le chemin continua quelques minutes à peine, car une ruine encore en état se dévoilait aux complices, une sorte d’étable. Il observait une drôle de créature qui semblait domestiqué par les peaux-noires. Ils avaient donc des montures ? Bizarre, surtout qu’une seule était présente. Est-ce que toute la tribu n’était pas présente lors du rituel ? Ce qui le fit lentement paniquer et confirmé alors les soupçons de Keleth. Il devait fuir le plus vite possible. Himéros écoutait la suggestion de la démone, trouvant cette dernière des plus pertinentes, car il pensait exactement à la même utilisation de la bestiole.

Il pliait les genoux pour laisser la jeune femme se reposer sur le sol et lui laisser le loisir de se mettre debout si elle le désirait. Il pouvait encore sentir son excitation, ayant fait exprès de laisser un tel contact entre eux et surtout de s’amuser de temps en temps à caresser sa peau discrètement. Il allait faire de même pendant le reste de leur escapade, il ne devait pas laisser le brassier du désir s’éteindre en la démone affaiblie.

Maintenant qu’il était déchargé d’un poids, il s’avançait vers la créature dressé et déjà équipé à se faire chevaucher. Il tendait la main légèrement et avançait à pas sur devant lui. Il ne disait rien encore, sachant très bien que les mots ne pourront rien faire, ils ne se comprenaient pas. Les gestes pouvaient être interprété eux. Au fur et à mesure que l’ancienne divinité se faisait proche, le scarabée surdimensionné osait enfin leur accorder de l’attention et se tourner vers Himéros. Sans attendre ce dernier se dressait encore plus fortement sur ses pattes et mettait en évidences ses attributs frontaux. Une réaction normale pour cette bête. Cela ne venait en rien ralentir les actions du Dieu qui continuait d’avancer vers lui, il ne céderait pas face à la bête.

Tandis qu’il faisait des pas, les deux êtres se jaugeaient pour laisser le Dieu en vainqueur, la monture bassa sa corne pour laisser Himéros la toucher et pouvoir s’approcher plus. Heureusement qu’il avait été dompté par les gobelins, sinon le Dieu se serait trouvé empalé par cette bête. Il pouvait s’emparer des rennes de la bête et l’emmener lentement vers Keleth. Il lui portait assistance pour grimper sur la créature, prenant son temps pour qu’elle se retrouve en bonne position. Au vu de son état, il se mit derrière elle, malgré la différence de carrure, il passait ses bras de chaque côté pour éviter qu’elle tombe, lui confiant les commandes pour diriger, vu qu’elle viendrait à mieux voir que lui.

Puis se mettre ainsi derrière n’était pas anodin non plus, il y avait un autre objectif dans cette situation amusante. Lentement, ils se mirent en route pour changer de zone et se libérer d’une potentielle attaque sur leur personne. Le trajet se passait dans le silence du Dieu, encore une fois, il était occupé à autre chose. La chevauché sur l’insecte était étrange, apportant son lot de secousse et un dos aussi arrondis et large n’aidait pas trop pour glisser. Il n’était donc pas rare que le corps des deux vienne à bouger, le Dieu en profitait donc pour laisser glisser ses mains sur certaines zones, comme si les tremblements l’avaient amené à agir ainsi, indépendamment de sa volonté.

Les minutes s’écoulèrent encore, portant le trajet à une bonne heure maintenant et enfin, Himéros voyait le bout du chemin, une nouvelle cavité permettant du repos, une source d’eau passait dans cette dernière. Il devrait vérifier plus tard si elle était bonne, mais cela serait un bon endroit pour mettre un camp en place pour les deux. Le Dieu tapait sur la cuisse de Keleth pour lui indiquer qu’il fallait s’arrêter là. L’endroit était vraiment parfait, pas trop grand, pas de marques non plus et ils avaient le scarabée pour prendre la fuite en cas de problème.

Himéros allait donc pouvoir passer à la suite de son plan, décidant enfin de reprendre la parole, tandis qu’il descendait en premier de la monture.

« Au fait, je dois te faire une confidence Keleth. Je t’ai menti sur quelque chose me concernant, je ne suis pas un humain. Mais cela, je pense que tu as déjà dû t’en douter. Je pense qu’au vu de notre situation, tu as le droit de connaître ce que je suis vraiment. Je te rassure, je suis bien ici pour explorer le monde et je me nomme bien Himéros… Cependant, je suis un Dieu, un Dieu Déchu de l’olympe pour être plus précis. Et sache que je ne suis pas n’importe quel Dieu, je suis celui qui a offert le désir charnel, le plaisir de l’ébat, les penchants, la lubricité à tous les êtres de ce monde… Tu comprends ce que cela veut dire n’est-ce pas ? »

Il aidait maintenant la demoiselle à descendre, se retrouvant face à elle, un large sourire sur le visage et les yeux brillant à nouveau du profond désir qui l’habite.

« Je pense sentir le désir de n’importe qui Keleth et le tiens n’a pas perdu en force depuis que l’on a quitté ce repaire. Et n’ose pas me sortir à nouveau l’excuse que se sont les produits des gobelins. Tu étais dans une position où tu allais te faire violer, alors je comprends que la drogue fasse de l’effet, mais pas au point de t’excité autant que tu l’es. Car même moi qui suis affecté et l’incarnation du désir, je ne suis pas aussi excité que toi. Il serait donc bien d’avouer que tu désires que l’on abuse de toi Keleth. »

Himéros profitant de son état plus que bien au vu de la situation et de la faiblesse encore présente de Keleth, il la fait basculer, en lui imposant tout son poids, puis venant la retenir. Il se met rapidement à califourchon sur elle pour essayer de la maintenir dans cette position. Puis, pour essayer de la plonger dans ce jeu de désir et confirmer qu’elle aimait être dominer et maltraiter, il pose sa main sur sa gorge, faisant pression de son poids encore une fois sur la démone.

« Donc maintenant que l’on est en sécurité Keleth, je vais faire ce que les gobelins n’ont pas pu faire à ton corps, le souiller. J’en profiterais aussi pour réaliser ton désir d’être simplement utiliser. Alors maintenant fait moi le plaisir d’écarter les cuisses bien sagement. »

Himéros n’espérait qu’une chose, que la démone n’était pas trop renfermée sur ses désirs et surtout que la grotte n’avait pas détraqué ses capteurs de désirs et qu’il se trompe entièrement sur le ressentit de Keleth, sinon, il pouvait signer son arrêt de mort.

Keleth

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Re : Sans pouvoirs dans un cercueil d'obsidienne [Pv ~ Himéros]

Réponse 10 mercredi 24 février 2021, 14:55:55

Son compagnon n’était guère aussi jovial que plus tôt. On ne pouvait pas non plus dire qu’il conservait cette espèce d’innocence dont il s’était revêtu plus tôt pour mimer quelques faiblesses naturelles, celui-ci ayant désormais le regard acéré d’un homme qui a vu plus d’un mauvais jour. C’était assez intéressant en un sens, qu’il soit aussi honnête soudainement, parce qu’il était tout simplement évident qu’il s’agissait là de sa véritable nature, induite par l’urgence de la situation, et non pas son charmant mais pauvre jeu d’acteur qu’elle avait pu déceler dès leurs premiers échanges. Au moins pouvaient-il tout deux comprendre que l’autre avait son lot de cachotteries à garder précieusement en soi, mais au vu des événements, ni l’un ni l’autre ne pouvait continuer ainsi, à vivre dans un passager mensonge le temps que les choses se calment. L’un contre l’autre durant la majeure partie de cette marche hâtive en direction d’un lieu plus sûr, l’archi-démone n’aurait été que bien sotte de ne pas percevoir les mouvements hasardeux mais lubrique de son allié. Il avait d’autres espoirs, comme son comportement de plus tôt le laissait entendre, et cela … Pouvait être invitant, mais ils allaient devoir attendre qu’il se trouvent dans un lieux propice à ce genre d’errances. Chose qu’elle avait dû lui dire malheureusement. Comme quoi, si il n’était pas un faible damoiseau en détresse, il avait encore assez peu d’expériences pour ne pas se laisser emporter dans le feu de l’action. Somme-toute, il était plus mignon comme ça qu’en petite chose geignarde au bord de la détresse. Mais ça, c’était encore quelque-chose qu’elle ne dirait pas de suite.

Tandis qu’elle se retrouve sur le sol en attendant que le jeune homme apprête l’insecte gargantuesque qui allait leur servir de monture, elle tentait de trouver un calme relatif, de reprendre un peu le contrôle de son état pour réfléchir plus clairement à l’ensemble des événements. Elle était certaine que sa cible avait été plus ou moins en contact avec les gobelins, sinon il n’aurait pas put se terrer si bas, alors qu’avait-il put leur promettre pour ne pas finir embroché et cuisiné par ces horreurs à la peau noire ? Rien de pertinent ne lui venait à l’esprit, ses terribles fantasmes lui mettant en tête quelques tristes mais agréables images d’un lot de jeune femme en triste prise avec ces violeurs nés, et elle se doutait que si ses lubies prenaient ici une trop grande place, elle avaient surtout le malheur de l’éloigner de la véritable situation qui avait dû se produire. Tant pis, elle n’allait pas lever le voile de la perfidie de sa cible en cet instant, surtout qu’elle entendait déjà son compagnon revenir lentement, accompagné du cliquetis étrange mais pas désagréable de la gigantesque monture qu’ils se permettaient d’emprunter. Alors, mollement, elle se tira de son assise froide avec quelques hésitations maladroites, son corps encore en pleine lutte pour agir proprement, puis s’aida à nouveau de son allié pour qu’il l’accompagne sur la chitine creusée de la bête, afin d’y trouver enfin une position valable lui permettant de s’assurer un voyage stable. Malheureusement pour elle et son compagnon en revanche, les encoches produite dans l’armure naturelle du scarabée n’étaient clairement pas à leurs taille, aussi allaient-ils devoir faire autrement qu’en s’y installant.

Le temps jouant contre eux, la solution fut simplement de ne pas lutter plus longuement pour s’assurer de se déplacer sans problèmes de cahots et de mouvements, de simplement guider la bête sur les chemins les moins abîmés pour pouvoir rapidement s’avancer dans les tunnels sans manquer de voler hors de leurs assises. Un claquement de rênes fut amplement suffisant pour lancer le coléoptère, au grand bonheur de la démone qui avait eut la peur de quelques signaux secrets de ces terribles peaux-noires afin de donner l’ordre à leurs montures de se mettre en marche, et aussitôt les deux fugitifs s’enfoncèrent dans les profondeurs de ces cavernes titanesques. En cet instant, la démone pensait à deux choses. Tout d’abord, elle restait bien malgré elle particulièrement impressionnées par la quantité surprenante de tunnels qu’ils croisaient au fur et à mesure de leur chevauchée. Il était passablement surprenant qu’autant de vers des montagnes aient put se trouver au même endroit sans s’entre-dévorer, aussi Keleth se demandait si ils ne se trouvaient pas sur une zone de ponte pour ces êtres phénoménaux, nurserie de l’extrême où ces bêtes pouvaient manger et grossir suffisamment pour ensuite parcourir les terres de ce monde sans craindre pour leur vie. Le deuxième point auquel la démone laissa ses pensées s’attarder fut de désigner, au fur et à mesure de leur avancée, les chemins les moins utilisés, ceux qui portaient le minimum de traces de griffes de la part des énormes coléoptères. Car si cela pouvaient effectivement manquer un peu de discrétion face à un pisteur chevronné, ils pouvaient espérer que le manque de présence sur ces chemins soient la raison de quelques croyances pour les gobelins de ces grottes, et qu’ainsi ils n’oseraient les poursuivre malgré leur évidente présence.

L’archi-démone paria sur cette possibilité. Elle s’enfonça donc dans des chemins de moins en moins praticables, le jeune homme derrière s’accrochant à elle avec une lubricité qui ne manquait pas de rendre la chevauchée ô combien difficile. Il le faisait exprès, c’était non seulement évident, mais surtout il ne se cachait guère. Et non, les quelques rebonds de leur cheminement ne pouvaient pas justifier que sa main se détache soudainement de sa peau laissée à l’air libre pour se rattraper sur sa poitrine, obligeant la démone de se mordiller la lèvre pour ne pas répandre un léger gémissement en écho le long de ces cavernes tubulaires. Si il pouvait la laisser tranquille, ne serait-ce qu’un court instant, qu’elle puisse inspirer un peu d’air frais, qu’elle puisse garder le contrôle de sa chair, mais non, il semblait dévoué à cette idée qu’il devait la garder sur un fil tendu, alors qu’elle était déjà aux portes de l’incontrôlable. Cela allait se payer sévèrement à ce rythme ! Mais elle ne pestait pas, elle se gardait du silence le plus tempéré qui soit, et elle se contenta de finir cette chevauchée le plus rapidement possible. Le coléoptère était non seulement rapide, mais il était aussi fin grimpeur, et rapidement ils purent en profiter avec joie, car même les tréfonds les plus inégaux et pentus de cette caverne ne manquèrent pas d’être de simple route pour l’insecte de forte taille, celui-ci galopant de ses six membres pour les amener plus loin, encore plus loin, toujours plus loin à l’intérieur des demeures les plus secrètes que ces monts ont put créer au fil des siècles. Pour autant, même après plus d’une heure de trajet, la démone restait insatisfaite. Nul lieu ne trouvait grâce à son besoin de sécurité, et son état d’alerte permanente n’aidait en rien. Ce fut à son compagnon de signaler son choix, pointant une grotte un peu plus lointaine, en bord de gouffre. Par défaut, Keleth obtempéra.

« Au fait, je dois te faire une confidence Keleth. Je t’ai menti sur quelque chose me concernant, je ne suis pas un humain. Mais cela, je pense que tu as déjà dû t’en douter. Je pense qu’au vu de notre situation, tu as le droit de connaître ce que je suis vraiment. Je te rassure, je suis bien ici pour explorer le monde et je me nomme bien Himéros… Cependant, je suis un Dieu, un Dieu Déchu de l’olympe pour être plus précis. Et sache que je ne suis pas n’importe quel Dieu, je suis celui qui a offert le désir charnel, le plaisir de l’ébat, les penchants, la lubricité à tous les êtres de ce monde… Tu comprends ce que cela veut dire n’est-ce pas ? »

Première paroles depuis un long moment, l’archi-démone épuisée ne manqua pas pour autant la moindre miette de son discours. Il était donc venu le temps des aveux hein ? Cela ne promettait rien de bon, mais au moins cela sous-entendait aussi que les deux approchaient effectivement enfin d’un lieu de repos convenable à leurs yeux. Elle ne répondit que calmement à ses termes tandis qu’elle faisait ralentir leur puissante monture alors qu’ils approchaient du cours d’eau scintillant qui zébrait leur point de retraite :

« A part que je comprends effectivement d’où tu tires ton sursaut d’assurance et tes manières. Mais oui, il était peu plausible que tu n’ai quoi que ce soit d’humain, de ce que j’avais entraperçue. »

Enfin à l’arrêt, elle le laissa descendre en premier, n’ayant que peu de raisons de bondir immédiatement de la bête qui les avait tant aidés, surtout qu’elle n’avait guère l’information rassurante comme quoi ses jambes sauraient la tenir une fois de retour au sol. En revanche, elle vit la main de ce camarade se tendre pour l’aider à redescendre de son perchoir, et malgré une petite moue de la part de la démone, elle se permit d’accéder à cette aide. Un léger soutien le temps qu’elle glisse son corps nubile en direction d’une surface solide ne pouvait guère lui faire de mal, et de toutes manières elle se doutait bien que le garnement qui la regardait avec des étoiles dans les yeux avait d’autres pensées autrement moins cordiales. Alors pourquoi s’inquiéter, si les événements étaient déjà gravés dans le marbre. Elle se laissa choir en maintenant son appui sur Himéros, et vint quérir le sol froid de ses pieds nus, puis se tourna vers le court damoiseau devant elle. Aussi étrange cela pouvait-il être, mais malgré le fait qu’elle n’avait plus ses chausses favorites, elle restait tout de même plus grande que lui. De peu de choses, soyons honnêtes, mais le damoiseau manquait clairement de prestance. Pourtant, l’éclat d’or de ses yeux avides laissait entendre ô combien d’autres terribles idées qu’un si élégant personnage ne devrait avoir à l’esprit. Cela l’amusa profondément le temps qu’elle eut pour l’observer, car la poigne du jeune homme commençait déjà à se durcir, portée par quelques terribles échos dont il semblait être le divin représentant :

« Je pense sentir le désir de n’importe qui Keleth et le tiens n’a pas perdu en force depuis que l’on a quitté ce repaire. Et n’ose pas me sortir à nouveau l’excuse que se sont les produits des gobelins. Tu étais dans une position où tu allais te faire violer, alors je comprends que la drogue fasse de l’effet, mais pas au point de t’excité autant que tu l’es. Car même moi qui suis affecté et l’incarnation du désir, je ne suis pas aussi excité que toi. Il serait donc bien d’avouer que tu désires que l’on abuse de toi Keleth. »

Il était …. oppressant ? Peut-être, mais au moins était-il honnête avec lui-même. La divinité pour autant semblait être bien bavarde, restait à une distance sommes toute raisonnable et… Elle percevait une forme d’hésitation ? A la fois si assuré et si mesuré, elle en avait rencontrée des plus méchants comme des plus gentils, et le petit jeu auquel s’adonnait le dieu ne manqua pas de lui tirer ce léger sourire quand elle le sentit l’attraper et chercher à la mettre au sol. Elle ne résista pas un instant, lui laissa le don de goûter à cette victoire vu qu’il semblait se croire en capacité de soudainement l’y forcer, mais quand elle le vit s’asseoir sur ses hanches, la toiser de haut de son petit corps plus fin que le sien, et surtout quand elle perçut ses doigts sur sa gorge, cherchant à y appliquer une pression qui avait sûrement volonté de lui donner une impression de faiblesse, elle ne put s’empêcher de lui offrir ce regard mêlé d’amusement. Il y avait là un jeu qu’elle connaissait, même très bien, et quand ce damoiseau si terrible se trouvait être le roi du monde, elle savait aussi très bien qu’elle était en pleine capacité de le troubler bien plus qu’elle ne pourrait jamais l’être. Pourquoi ? Parce qu’il avait des pulsions, et qu’elle, malgré son état, avait une discipline de fer pour l’aider à lutter contre ses désirs. En avait-elle toutefois envie en cet instant ? Les choses dépendaient très clairement du chemin que comptait emprunter Himéros, aussi le laissa-t-elle finir l’expression de ses desire rata avant de rebondir sur ses propos :

« Donc maintenant que l’on est en sécurité Keleth, je vais faire ce que les gobelins n’ont pas pu faire à ton corps, le souiller. J’en profiterais aussi pour réaliser ton désir d’être simplement utiliser. Alors maintenant fait moi le plaisir d’écarter les cuisses bien sagement.
Eh bien, eh bien. Pardonnes moi charmant sauveur, mais je crois que tu mélanges bien des choses . »

Les yeux de la démone pétillaient de la même lubricité que ceux d’Himéros, mais elle avait sa manière de jouer. Et même si celle-ci n’était pas forcément mise à mal par les comportements du jeune homme, elle pouvait tout aussi bien avoir le droit de s’exprimer vu combien il s’était permit de monologuer. Alors elle posa deux de ses doigts ainsi que son pouce sur le poignet du Dieu, celui de cette main qui cherchait à lui couper le souffle, puis tordit le poignet dans un geste lent et simplissime. Une simple connaissance des arts martiaux suffisait pour cela, pas besoin de force, et quand elle amena son autre bras pour alors taper doucement dans le creux du coude d’Himeros, ce fut pour lui couper sa prise, le faisant chuter en avant et enfouir, bien malgré lui, sa tête dans la poitrine démoniaque.

« Écoutes moi, terrible et méchant petit Dieu tout vilain. Je ne veux pas être mauvaise, mais je t’avoues que ton petit numéro de terreur n’est pas vraiment pour me faire craindre quelques représailles que ce soit. »

Elle ne manqua pas un délicat sourire. L’avoir contre elle était déjà satisfaisant, l’amenait à respirer lourdement, son corps appelant à quelques caresses supplémentaires, à quelques contacts moins chastes. Mais pour l’instant, elle gardait Himéros contre elle, l’un de ses bras envelopper autour de son dos tandis que l’autre s’était un brin surélevé pour aller piocher dans ses jolis cheveux roses quelques unes des terribles idées que le jeune homme pouvait avoir en tête. Il était plus innocent qu’il le pensait sur ses propres règles, du moins en avait-elle l’impression. Est-ce qu’avec le temps, le dieu déchu n’avait pas eut l’occasion de voir combien les démons, les bêtes, les monstruosités de Terra pouvaient agir comme les pires ordures qui soient en échange d’un petit trou fragile à remplir ? Elle ne le savait pas, mais tandis qu’elle laissait ses doigts parcourir la tignasse légèrement bouclée par l’humidité d’Himéros, elle reprit la parole délicatement, avec un ton presque professoral, ou à la manière de quelques grande sœur prodiguant conseils et informations à un benjamin un peu trop impétueux :

« Oui, petit Dieu, quand on est aussi ancienne que moi, on finit avec de drôle de lubies. Mais franchement, petite tête, tu penses vraiment que le jeu du grand méchant qui m’ordonne « d’ouvrir les cuisses » va m’affecter ? Quel grand méchant ne prends pas immédiatement ce qu’il veut sans se passer du moindre avis, tu ne crois pas ? »

Elle se mit à rire, délicatement, sincèrement, puis eut la vilaine intention de le déstabiliser encore plus. Que pouvait-elle faire pour le provoquer encore un peu plus, pour jouer sur son honneur ou sur ses valeurs ? Allait-elle juste le pousser à bout pour qu’il lui saute dessus ? Se moquer gentiment jusqu’à ce qu’il n’accepte plus ses railleries et se venge ? Ou alors lui laissait-elle le choix, qu’il puisse se dire qu’il avait « effectivement le droit » de vouloir la posséder sans se dire qu’il ne se comportait pas bien ? Tant de possibilité, mais autant de voies qui montraient que dans l’esprit de la démone, le damoiseau n’était pas vraiment un grand prédateur, plutôt ce lionceau qui commence à montrer les crocs sans pour autant encore oser mordre son semblable. Ce n’était pas un mal, et dans le fond cela lui donna son idée. Elle le repoussa. Point de manière bien violente, mais elle se redressa, et dans le mouvement, Keleth appliqua une légère poussée du bras pour que le damoiseau divin aux cheveux roses se retrouve hors de ses hanches, ses fesses tombant juste délicatement au sol. Elle ne le laissa pas vraiment questionner son action, profitant de la surprise d’Himéros face à son évidente retenue quant à ses propres désirs avoués, et s’amusa à ramener ses jambes contre elle, de biais, voilant sa poitrine d’un de ses bras tandis qu’elle installa son autre main devant son visage dans une feinte pudeur.

« Que préfère-tu, la faible démone sans forces qui s’écrie : Oh mon dieu je vous en prie, ne punissez pas mes péchés de votre engin ardent !? »

Elle y mettait de la voix, et la gestuelle qui allait avec ses étranges mais amusantes provocations face au manque de constance de son compagnon et sauveur. L’instant d’après se déplaçait-elle déjà à quatre pattes vers lui et venait poser sa main sur le-dit « engin ardent », déjà ô combien stimulé :

« La rédemptrice pleine de bonne volonté qui te regarde avec passion et te dis : Mon bon Seigneur, je ne vois que ma chair de pécheresse pour vous récompenser de votre divin sauvetage. Laissez donc mes lèvres impures goûter à votre délicieux nectar. »

Ricanant juste après, la voilà qu’elle reprend de la distance, s’asseyant en tailleur, glissant ses doigts entre ses jambes avant d’ouvrir d’elle-même son antre humide aux yeux du Dieu, et ce non sans reprendre encore quelques paroles bien piquantes pour souligner son nouveau trait de caractère :

« Ou peut-être la grande sœur qui te souris joyeusement : Allez, vient Himéros, tu m’as percée à jour, alors pourquoi ne pas éteindre mon feu en m’aidant à l’aide de ton superbe instrument. Que je te montre comment un homme se comporte ! »

L’amenait-elle à bout ? Allait-il finalement lui sauter dessus sans réfléchir et prendre ce qu’il voulait ? Dans le fond elle ne voulait pas non plus l’y inviter si clairement, elle adorerait le voir se le permettre, tout simplement, mais comme toujours son mauvais caractère prenait le dessus ! Ce genre de taquinerie pouvait tout simplement le dégoûter, elle savait que certains hommes supportaient très mal de se voir se faire railler leur virilité… Mais il était un dieu, elle espérait qu’il avait l’intelligence, peut-être même tout simplement la lubricité, de voir derrière ses comportements une sorte de provocation sommaire, honnête, chaleureuse. Finalement, un comportement parfaitement taquin, qui n’avait pas le ton moqueur que l’on pouvait y accorder, mais surtout qui cherchait l’invitation, le jeu, ce jeu qu’elle maîtrisait si bien et dont elle donnait aujourd’hui le parfait spectacle. Enfin, il était temps que ça cesse, aussi elle laissa le couperet chuter et mettre fin à sa petite scène de théâtre habile :

« Alors, dois-je jouer, ou veux-tu réellement être celui qui joue avec moi, vilain petit Dieu si poli ? »


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