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La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]

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Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]

Réponse 15 samedi 16 janvier 2021, 18:24:41

Lissandre n’avait pas pu se résoudre à changer de vêtements. Même si on avait découpé sa peau d’adoption, que les cicatrices étaient béantes et que l’air nocturne la rafraichissait d’une façon malaisante : elle n’avait pas pu abandonner son latex rose. Tout comme elle n’avait pas pu échanger la jupe que portait Enothis avant… enfin, avant « ça ». Comment s’apprêtait-elle donc à descendre ? Plus ou moins de la même façon si ce n’était qu’elle avait enfilé une culotte par-dessus la combinaison moulante.

*Je me la joue Superman ! *

Une pensée qui lui avait tiré un sourire. Rapidement il avait disparu. Il fallait déjà repartir. Affronter les ténèbres. Craindre les agresseurs. Retrouver le chemin de la maison et espérer que les verrous suffiraient à ramener de la sécurité dans sa tête. Ce qui n’était pas sur du tout…

Une lampe torche ! Des menaces ! Une envie de se rebeller mais vite étouffée par la découverte d’un pantalon militaire. Dans quoi s’étaient-elles encore fourrées ?!

« On descend on descend. Calmez-vous s’il vous plaît. Vas-y, Enothis. Fais attention de ne pas tomber. »

Elle devait reprendre son rôle. Elle avait promis de la protéger. Et… c’était elle qui l’avait amené dans cet endroit. C’était elle qui l’avait amené à ce balcon en particulier. Encore une fois, c’était elle qui les avaient emmenés dans les ennuis… Lissandre s’en voulait à mort. Elle sentait une rage enflammer ses entrailles. Mais la peur restait plus forte. Il n’y avait pas assez de haine pour oser mettre la vie d’Enothis en péril.

*Elle va finir par croire que c’est moi qui l’emmène dans ses pièges. Mais il ne faut pas ! Ce n’est pas vrai ! *

Monsieur OGA : « Voilà. On descend. Et on fait attention. La première qui fait une connerie, je la tase ! »

Rien que démontrer sa toute-puissance sur les événements en cours, il sortit le taser de sa poche et appuya sur le bouton. Des éclairs bleus crépitèrent d’un bout à l’autre de l’arme. Un léger bruit de grésillement dans l’air. Mais en cette nuit noire et calme ? La lumière paraissait vouloir les attirer et les dévorer. Les grésillements semblaient comme une horde de petites créatures affamées. Lissandre avait déjà peur du contact de cette chose électrique sur sa peau…

Monsieur OGA : « Les voleuses ont perdu leur voix ? Parfait ! Ça me fera moins de conneries à écouter. Bon, écoutez. On peut peut-être trouver un arrangement entre grandes personnes, hein ? Après tout, j’ai « très bien » regardé la vidéo qui vous a filmé et j’ai « très bien » remarqué à quel point tu étais en « sous-vêtements ». »

Le vieux à la moustache blanche appuyait sur les « très bien » et « sous-vêtements ». Sa main tapota son entrejambe. La pilule commençait à faire effet. C’était dingue comme ça lui donnait une impression de jeunesse ! Il avait l’impression de perdre vingt ans à chaque fois. Enfin, c’était surtout ce petit jeu de manipulation qui l’excitait. Le médicament était là en renfort.

Monsieur OGA : « Venez avec moi dans mon garage. Je l’ai aménagé depuis que je suis trop vieux pour conduire. »

Ce n’était pas une invitation. C’était un ordre. La main du vieux à la moustache blanche appuya sur le bouton d’un petit boitier noir qui se trouvait dans une autre poche. Très proche d’eux, la porte d’un garage se relevait. L’endroit était plutôt petit. Quelque chose n’allait pas avec les dimensions. Mais dans le noir et dans cette situation stressante, Lissandre ne poussa pas la réflexion plus loin. Elle se concentra donc sur ce qu’elle voyait tandis qu’elle s’en rapprochait. Sa main se trouvait dans celle d’Enothis. Toujours avec cette idée de lui montrer qu’elle était là, qu’elle l’aidait et qu’elle ne l’abandonnait pas. Elle devait tirer des forces d’elle : même si elle-même était terrorisée !

Monsieur OGA : « En été, les enfants passent et profitent des boissons fraîches dans le frigo. Les personnes âgées profitent des quelques chaises. On discute. On joue aux cartes. On radote sur le temps qui a passé. Sur nos beaux jours, tout ça. »

En entrant dans le garage, la partie gauche contenant une bibliothèque de livres et de CDs de musique. Il y avait aussi un appareil pour écouter la radio et les CDs. De l’autre côté se trouvait un frigo rempli de boissons et un autre meuble remplis de gâteaux secs notamment. Au milieu de tout ça, sur un épais tapis aux nombreux motifs colorés : quelques chaises autour d’une petite table de bois. L’endroit semblait être une oasis en plein milieu d’une zone urbaine. Alors… Qu’est-ce qui n’allait pas ? Lissandre le réalisa quand elle sentit la main de monsieur OGA la pousser alors qu’elle s’était arrêtée. Les dimensions ! Le mur nu ! Le garage était plus grand. Il y avait un espace caché derrière. Lissandre essaya de se retourner mais découvrit un visage tout sauf jovial. C’était une expression de malveillance. Le temps de cligner les yeux et de se remettre de la bousculade, les deux demoiselles se trouvaient dans un garage que monsieur OGA venait de refermer d’un nouvel appui sur son petit boitier électronique.

Monsieur OGA : « Voilà. Ici nous serons tranquilles. La lumière n’attirera pas les voisins trop curieux. Vous pouvez respirer, mesdemoiselles. Ici, c’est un endroit où l’on se sent bien. Où on peut parler de tout. Et surtout des ennuis. Car vous en avez eu, des ennuis je veux dire, n’est-ce pas ? »

Il s’en alla au frigo. Il avait le pas tranquille. La démarche était même maladroite. Au vu de la courbure de son dos, c’était tout à fait normal. Pourtant, malgré cette sensation de faiblesse dû à son âge : c’était bien lui le prédateur dans cette petite pièce. Monsieur OGA ouvrit le frigo et en sortit deux canettes de soda gazeux. Un « pshh » permit d’apprendre aux deux demoiselles qu’il les ouvrait. Galanterie ? Non, bien sûr que non. Machiavélisme ? Oui. Car il versa habilement dedans les deux pilules qui rendraient ses victimes malléables.

Monsieur OGA : « Asseyez-vous asseyez-vous. Et buvez ça, vous avez l’air d’en avoir bien besoin. »

« Je- Merci beaucoup. Mais, c’est-à-dire qu’on ne voudrait pas vous embêter plus longtemps. Alors- »


Monsieur OGA : « Mais non, mais non. Ça me fait plaisir, à un vieil comme moi d’avoir un peu de compagnie. Faites-ça pour moi, s’il vous plaît ? »

Tout comme le Chat Potté faisait les grands yeux pour attendrir son public avant d’attaquer, monsieur OGA sortit son plus beau visage de petit vieux bienveillant. Lissandre, ne voulant pas paraître impolie, but une longue gorgée de son soda. Et elle dut avouer que ça faisait du bien là où ça passait. Après toutes ces épreuves, ces courses… Elle invita même Enothis a faire de même, accompagnant son invitation d’un sourire qu’elle espérait chaleureux et réconfortant.

« Je vous rembourserais. Pour les vêtements. Et même plus, si vous voulez ! Mais par pitié, s’il vous plaît, n’appelez pas les policiers. S’il vous plaît, monsieur ! »

Le vieux à la moustache blanche acquiesçait gentiment de la tête. Il comptait déjà le temps dans sa tête. Un compte à rebours avant que la pilule dans le soda fasse effet. En même temps, il pensait à la tromperie de son garage. Ce mur vide qui était en fait une porte coulissante. Derrière se trouvait son QG technologique. De multiples écrans permettant de surveiller une large partie du voisinage. Mais également un siège tout confort où il pourrait s’installer : où il pourrait profiter de la « générosité » et de la « tendresse » de ses hôtes. Et le meilleur dans tout ça ? Tout serait filmé pour qu’il puisse de nouveau profiter de son machiavélisme en plaisir solitaire !

Enothis/Emaneth

Humain(e)

Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]

Réponse 16 mercredi 20 janvier 2021, 18:40:04

Enothis était plus que mal à l’aise. Voler avait déjà été, dès le départ, quelque chose qui la questionnait moralement, et ce malgré la situation d’urgence qu’elles rencontraient, mais là, de le faire et en plus d’être prise sur le fait accompli, c’était passablement difficile. Il voulait qu’elle ne fuit pas ? Honnêtement, elle n’en aurait pas eut le coeur, elle se savait en son tort, et il était sincèrement compliqué pour elle de digérer le fait que son acte puisse rester impuni. Elle aurait aimé que ce soit plus tard, elle aurait aimé qu’elle ne soit pas prise la main dans le sac, mais visiblement le monde avait d’autres projets pour elle ce soir là, et désormais rien ne saurait lui éviter de connaître autre chose qu’une triste fortune. Peut-être, en tout cas cela commençait à lui apparaître au creux de son esprit fatigué, exténué même par les événements, qu’elle s’était mal comporté, qu’elle avait mal agit, et que quelques divinités dont elle avait offensé le nom avait choisis de la mettre à l’épreuve en retour, assurant ainsi à la jeune femme de ne plus faire cette erreur ? Pourtant, elle n’avait pas la connaissance de tel comportement de sa part, ce qui mettait la petite égyptienne dans le plus grand des mals. Alors non, effectivement, quand elle avait entendue la voix rauque du vieil homme, elle s’était pétrifiée, par devoir envers Lissandre, mais aussi par pur châtiment moral. Elle obéit donc avec la plus grande des prudences, tandis que son alliée d’infortune se permit de répondre au gardien des lieux avec un empressement qui laissait entendre que la jeune femme était tout aussi mal à l’aise que son amie du soir :

« On descend on descend. Calmez-vous s’il vous plaît. Vas-y, Enothis. Fais attention de ne pas tomber. »

Effectivement, la jeune femme à la peau de bronze vint à finir son retour à la terre ferme lentement, puis s’approche un peu en se voilant les yeux pour ne pas être éblouie par la lampe-torche. Difficile de toutes façons de remarquer les traits de la personne en face d’elle, mais la voix et l’attitude laissait entendre qu’elles avaient trouvés là le cas typique du petit vieux qui, n’ayant plus rien à faire de ses journées, s’occupait désormais dans ses journées et ses nuitées à faire attention à ce que le voisinage reste sain et protégé. Le pantalon militaire, seule chose à peu près pratique à distinguer dans l’obscurité globale, était en soi un élément qui corroborait cette supposition de sa part. En tout cas, tandis que la deuxième des voleuses en herbe avait elle-même rejoint les lieux, et qu’elle était désormais en train de regarder la même lumière aveuglante avec bien des problèmes, le vieux aux airs de guérillero du samedi soir reprit son speech, avec toujours autant d’agressivité. Il fit même la sortie relativement intimidante d’un taser, et l’outil crépitant d’énergie bleutée ne fut qu’une raison de plus pour les deux femmes de ne pas chercher à énerver plus conséquemment le riverain, de peur qu’il ne perde un peu la main et finisse par les électrocuter malencontreusement. Et même si le ressenti de l’électrocution n’était pas vraiment une chose que l’égyptienne avait déjà connue, ce n’était pas ce soir, tout juste habillée d’une tenue frivole et tape-à-l’oeil, qu’elle voulait en faire l’expérience. Tout au plus resta-t-elle aussi muette que sa camarade tandis que leur vigilant compagnon indésirable reprit son propos avec une certaine clarté, semblant apprécier qu’elle n’ai pas jouées les idiotes :

« Les voleuses ont perdu leur voix ? Parfait ! Ça me fera moins de conneries à écouter. Bon, écoutez. On peut peut-être trouver un arrangement entre grandes personnes, hein ? Après tout, j’ai « très bien » regardé la vidéo qui vous a filmé et j’ai « très bien » remarqué à quel point tu étais en « sous-vêtements ».
- Je… C’tait pas volontaire... »

La remarque fut des plus désagréable pour elle. Si effectivement Lissandre avait encore eut suffisamment de quoi se couvrir juste ici pour ne pas faire remarquer son manque de pudeur vestimentaire, cela n’avait pas du tout été le cas de la jeune étrangère, qui avait alors à l’idée le fait qu’une caméra avait captée l’ensemble de son désarroi nocturne. Encore un truc qui allait finir sur le net, comme la vidéo des salopards qui s’en étaient prise à elle plus tôt. Connard de nippons et leur manie de tout filmer, dans le seul but de soi-disant les protéger de tout problèmes, cela avait clairement déteint sur leurs habitudes et avait laissé comme trace cette horreur d’instinct voyeuriste et salace. En tout cas il fut rapidement très clair pour les deux jeunes femmes qu’elles n’allaient pas s’en sortir aussi rapidement qu’elle le pensait, à devoir fuir de manière expéditive une fois l’appel à la police fait, parce que ce petit vieux ne fit guère l’effort d’assouplir ses propos et les somma, au vu du ton, de se diriger avec lui dans un petit garage qui se trouvait à peine plus loin, quelques mètres à leur gauche. C’était lui obéir, ou risquer le taser, et visiblement son alliée de la soirée, à peine plus vêtue que plus tôt, ne se fit guère attendre quant à son choix. Elle prit la main d’Enothis dans un geste qui laissait entendre qu’elle cherchait à la rassurer, chose qui effectivement fit du bien à la lycéenne sans pour autant diminuer son état d’alerte, et elles se retrouvèrent à rapidement faire les quelques pas qui les menèrent à cette pièce à peine éclairée maintenant que le vigilant vieillard en avait ouvert le seuil grâce à une télécommande. De certains jureraient au traquenard, Enothis et Lissandre en faisaient partie sans pour autant pouvoir refuser « l’invitation ».

Elle durent prendre les devants, entendant derrière elles les pas lourds de l’homme toujours fièrement équipé de son taser. Enothis n’en menait pas large, ni son amie, mais visiblement, le fait que les deux vivent une nuit infernale les rapprochait, et surtout les motivaient à se protéger l’une et l’autre de toutes les manières possibles. Très honnêtement, si elles venaient à rencontrer un éventuel problème, Enothis était prête à faire tout ce qu’elle pourrait pour assurer à sa camarade de soirée de s’éviter d’autres tourments. Surtout que chez les deux jeunes femmes, elle avait bien compris que le don d’Emaneth n’avait pas eut le même résultat, la même fonction. Certes elles avaient toutes les deux gagnée en calme, en apaisement, mais dans son propre cas le tout s’était accompagné d’une insensibilité à la douleur, le genre de chose qui, foncièrement, lui créait encore de gros problèmes alors que son corps était toujours saturé du plaisir qu’elle avait connue auparavant. Mais elle cherchait à l’oublier, à l’ignorer. Tout ce qui comptait actuellement, c’est qu’elle se trouvait désormais dans le petit garage de ce vieux aux airs de john rambo du balcon, et que tandis qu’il blablatait sur ses aspects de mignon grand-père pour la populace des immeubles, ni l’une ni l’autre des deux jeunes femmes présente ne se sentait à l’abri des événements tragiques à venir. Pourtant, Enothis fit mine de s’enfoncer un peu plus, comme si cette preuve de zèle allait lui permettre de montrer qu’elle était de bonne foi malgré ses actes, tandis que Lissandre, plus prêt de la porte rétractable du garage, manqua sursauter alors que l’homme s’était glissé dans son dos, l’obligeant par la même à avancer :

« Voilà. Ici nous serons tranquilles. La lumière n’attirera pas les voisins trop curieux. Vous pouvez respirer, mesdemoiselles. Ici, c’est un endroit où l’on se sent bien. Où on peut parler de tout. Et surtout des ennuis. Car vous en avez eu, des ennuis je veux dire, n’est-ce pas ?
- Eh bien … oui… de gros ennuis... »

Au moins la sénilité ne lui avait pas ôté son brin de jugeote, et avait-il au moins conclu du fait que deux femmes en petites tenues qui se retrouvaient à voler sur un balcon n’étaient pas foncièrement d’horribles délinquantes, mais peut-être et avant tout les victimes d’une histoire sordide. Cela avait le don de montrer qu’elles n’allaient pas juste avoir à faire à un vieux fou, mais plutôt à un type qui avait encore toute sa tête. Cela avait ses avantages, comme le fait qu’elle pourrait sûrement lui faire entendre raison sur leur état de la soirée, et donc de lui prouver qu’elle n’agissait pas par une malheureuse forme de vilenie quelconque. En revanche, cela laissait aussi entendre que son comportement était parfaitement rationnel, pas mû par quelques stupides afflictions de la mémoire ou de la logique, et que si il avait sortit un taser pour les foudroyer en cas de fuite, il l’aurait effectivement fait. Autant de choses auxquelles réfléchissaient l’égyptienne tandis qu’elle fut conviée à s’asseoir avec Lissandre. Autant dire qu’elle commença d’abord par glisser un regard un peu dubitatif à son alliée du soir, comme pour lui signifier un peu mieux ses craintes maintenant qu’elles se trouvaient en pleine lumière. Elle eut un retour de la part de son amie assez équivoque, celle-ci n’étant pas plus rassurée qu’elle, mais de manière à ne pas froisser cette hôte qui mêlait autant les vociférations agressives que les belles intentions, elle s’assirent toutes les deux à l’unisson, tout en observant les alentours. L’égyptienne remarqua d’ailleurs que Lissandre portait par moment un regard intrigué et craintif envers le mur du fond, mais pour l’instant elle n’avait guère sut dire pourquoi, se contentant de réagir aux propos de l’hôte :

« Asseyez-vous asseyez-vous. Et buvez ça, vous avez l’air d’en avoir bien besoin.
 -  Je- Merci beaucoup. Mais, c’est-à-dire qu’on ne voudrait pas vous embêter plus longtemps. Alors-
 -  Mais non, mais non. Ça me fait plaisir, à un vieil comme moi d’avoir un peu de compagnie. Faites-ça pour moi, s’il vous plaît ?
C’est que … Enfin … nous savons que … »

Elle ne put pas vraiment le repousser tandis que le vieillard lui colla entre les mains cette cannette de soda pleine et froide. Honnêtement, elle aurait voulut lui dire que tout ce qu’elle voulait, c’était de pouvoir rentrer le plus rapidement chez son amie afin qu’elles soient toutes les deux en sécurité, qu’elle n’avait pas envie de boire quoi que ce soit même si elle avait la gorge sèche d’avoir tant gémit plus tôt. Comment aurait-elle put le dire quand l’homme en face d’elle semblait encore prêt à sortir son taser comme le cow-boy tire son flingue dès qu’il en a la possibilité ? Bon peut-être qu’elle fabulait en cet instant, car désormais l’homme semblait autrement plus agréable. Peut-être avait-il été aussi véhément et grossier plus tôt pour faire bonne figure devant les caméras de la zone résidentielle ? Un moyen de montrer qu’il faisait bien son travail aux riverains, avant de pouvoir s’assurer que les deux jeunes filles et leurs tristes mines n’étaient pas foncièrement mauvaises, mais simplement des victimes qui avaient déjà tant le dos au mur qu’elles avaient préférées grimper au lieu d’atteindre de se faire faucher à nouveau par quelques salopards en plein délire. Oui, ça lui tiquait à l’esprit, elle ne voulait pas donner aussi vite sa confiance à quelqu’un, mais elle avait aussi besoin, comme pour son alliée de la soirée, de se dire qu’il existait en ce monde des personnes capables de bonnes actions, de bons comportements, sans que des situations sordides n’y soient rattachées ! Enfin, alors qu’elle se prenait la tête en silence, elle vit la réaction de son ami, plus ou moins réconfortante, et finit par se laisser aller à une gorgée. Ça lui fit tant de bien qu’elle manqua siffler la canette d’un trait, reprenant par petite lapée un peu plus du soda pour ensuite le boire tout doucement, ce qui lui assouplissait le coup. Au moins elle pourrait le remercier pour cela.

« Je vous rembourserais. Pour les vêtements. Et même plus, si vous voulez ! Mais par pitié, s’il vous plaît, n’appelez pas les policiers. S’il vous plaît, monsieur !
 -  Oh vous en faites pas, ces vêtements ne sont pas à moi, je suis pas celui à qui vous devrez les rendre. Et pour la police, entre nous, ils mettraient tant de temps à venir que j’aurais pût appeler il y a une heure qu’ils ne seraient pas parties du commissariat. »

Il se mit à blablater devant les deux jeunes femmes. Enothis, dans sa tenue, remarqua même que le haut de sa jupe se soulevait vers l’avant tandis que le vieil homme tourna les yeux vers elle, tant et si bien qu’elle se précipita pour appuyer dessus et se couvrir de nouveau. Dieu que c’était gênant, elle espérait que ce vieillard ne l’avait pas remarquée. Elle avait assez longtemps bouffée du « les étrangères sont des putes qui veulent chauffer les mecs » avec tête de gazon pour ne pas finalement montrer l’origine du monde à un vieux japonais à la retraite. Et le fait que son entre-jambe était couverte de son dessous ne changeait en rien la honte de ne pas avoir été assez vigilante, étant donnée qu’elle savait très bien que les mœurs de cette société étaient autrement plus prudes et rigoureuses que dans bon nombre de pays. Manquerait plus qu’elle soit la provocatrice les mettant dans de beaux draps avec de biens maladroites actions ! En tout cas elle termina sa canette sans le moindre souci, et continua à garder une oreille attentive aux propos de l’ancien :

« En revanche mesdemoiselles, je ne veux pas dire mais vous êtes certaines de ce que vous faites. Votre dégaine j’veux dire. Et à deux pas du quartier de la Toussaint, rendez-vous compte. Si vous avez déjà eut des soucis c’est clairement pas la direction à prendre, vous allez finir dans les pires recoins de la ville. Mon fiston a eut un souci un soir, dans ce foutu quartier, et je vais être parfaitement honnête avec vous ... »

L’homme ne cessait de déblatérer ses histoires. Enothis ou Lissandre, plus ou moins prise en otage par leur propre moral d’abord, et le fait que leur interlocuteur restait dangereux ensuite, ne cherchèrent visiblement pas à l’interrompre pour le moment, même si l’une et l’autre avait sûrement bien d’autres sujets à aborder. L’égyptienne, par exemple, aurait bien aimée apprendre du vieil homme si il comptait faire disparaître l’enregistrement la montrant en lingerie au milieu de la nuit, ou si il savait comment ils pouvaient rejoindre le plus rapidement possible l’adresse de Lissandre maintenant qu’elles étaient plus ou moins vêtues. Le problème d’ailleurs étant qu’elle n’avait tout simplement pas la moindre idée de l’endroit où se trouvait l’appartement de sa camarade, si bien qu’elle manquerait de précisions si elle amenait le sujet sur le tapis. Quant à Oga, il profitait de leur confusion pour les assommer d’informations, pour gagner du temps, et laisser tranquillement la drogue dans leur canettes faire effet une fois qu’elles les auraient entièrement consommés. Et si la petite demoiselle à la peau de bronze semblait avoir but tellement vite qu’il s’était un temps demandé combien elle pouvait être assoiffée, ce fut plutôt la miss en tenue latex déchirée qui sembla mettre bien trop de temps à son goût. Si la petite égyptienne commençait à montrer des effets avant que l’autre n’ait tout bu, son plan allait rapidement devenir plus compliqué, et malgré son entraînement militaire, son vieil âge pouvait devenir très gênant si elles n’étaient pas bien sages et obéissantes.

Alors il prit lui même une canette, et vint l’ouvrir pour faire mine de trinquer avec celle qui prenait son temps.

« Kanpaï jeune fille. Allez buvez, vous allez voir, c’est p’t’être froid mais le sucre va vous aider à réchauffer vos muscles. Vous savez, si vous avez vraiment besoin de quelqu’un pour vous déplacer jusqu’à chez vous, je peux toujours tenter d’appeler mon fils. Pas vu qu’il soit réveillé à cette heure, mais qui ne tente rien n’a rien. Et puis il a toujours eut le meilleur des comportements, après tout je l’ai bien élevé. C’est un charmant jeune homme mais il est toujours si sérieux, il n’a même pas encore trouvé de fiancée. Me voilà pauvre vieux avec quasiment deux pieds dans la tombe, et je ne suis même pas encore grand-père, quelle tristesse. Enfin, être grand-père à Seïkusu n’est pas une sinécure vous me direz, dans le fond je... »

Et il continuait sans qu’elle n’ait le temps d’en placer une. Quelques fois elles parvenaient à associé une question ou un petit mouvement d’approbation à l’une des réflexions du grand-père, puis l enchaînait tout de go sans même qu’il n’ai semblé faire attention à ce qu’elles venaient de dire. A croire qu’effectivement ce pauvre bonhomme insomniaque et solitaire avait grand besoin d’échanger, mais cela devenait plus que gênant, compte tenu de la situation et des tenues qu’elles portaient… Mais ce ne fut pas tout. Au bout d’une vingtaine de minutes après la consommation de la canette, Enothis commença à se sentir extrêmement réchauffée. Bon dieu qu’elle avait chaud, elle en était presque à haleter pour trouver un peu d’air frais, mais elle se retint comme elle put, ne voulant guère sembler étrange. Le pire ? Les mots de l’homme lui semblait désormais désordonnés et confus, comme si il parlait de très loin, ou trop vite pour elle. La fatigue ? C’était étrange, elle se sentait pourtant énergique, mais tandis que son corps frissonnait, que son esprit s’embrumait, elle ne put que s’empêcher de remarquer qu’elle n’était pas dans son état normal. Et ce qui l’aida à s’en rendre compte, ce fut quand elle tenta de se rasseoir comme elle le pouvait pour ne pas avoir l’air trop étrange, et que son entre-jambe frotta contre la surface plane de la chaise. C’était si peu, mais elle le ressentit, le plaisir, et le fait qu’indubitablement… elle s’était mise à mouillée, même à être passablement trempée.

Était-ce la faute d’Emaneth ? Cela semblait peu probable, mais elle voulu lui demander… sans trouver le courage de chuchoter, taisant simplement son état second et le dissimulant à sa belle et délicieuse amie, si charmante et attirante. Bon dieu qu’est-ce… qu’est-ce qui lui arrivait… À quoi pensait-elle ?

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]

Réponse 17 mardi 26 janvier 2021, 20:55:59

La cannette était encore très pleine dans les mains de Lissandre. Elle ne parvenait pas à boire. Il y avait bien trop de raisons pour. D’abord parce que c’était froid et que la nuit l’était aussi. Ensuite, parce qu’elle ne voulait pas se poser. Elle voulait accompagner Enothis jusqu’à un endroit sur où elle pourrait lui proposer du thé chaud. Enfin et surtout, il y avait ce vieil homme. Surtout ce mur du vieil homme. L’instinct de Lissandre était en alerte. Sa conscience était sur le qui-vive bien qu’elle ressentait une certaine modification. Mais elle ne comprenait pas d’où cela venait…

« Excu… »

Il était décidément impossible de couper monsieur OGA quand il parlait. Une vraie pipelette qui ne devait pas parler à beaucoup de monde pendant la journée. Voire la semaine. Ce qui résultat par des monologues bien trop long. Les yeux de Lissandre regardèrent à nouveau le mur. Non, décidément, il y avait quelque chose de louche avec ce mur. Le vieil homme capta le regard. Puis il vit dans quel état se trouvait Enothis. Bien que passablement énervé de ne pas voir son plan fonctionner comme prévu, il ne put s’empêcher d’étirer un rictus. Il eut le temps de le faire disparaitre. Laissant tout de même à Lissandre une impression de fugace de quelque chose d’inquiétant…

« Je suis vraiment désolé, monsieur OGA, mais il va falloir que je raccompagne Enothis. Je… »

Monsieur OGA : « Ta gueule ! »

Tant d’agressivité soudaine paralyse Lissandre. Une opportunité unique qui lui aurait permis de renverser le rapport de pouvoir. Mais c’était maintenant trop tard. Monsieur OGA avait récupéré son taser et le courant électrique avait mordu la peau de la main de la française. La douleur fut vive. La peur s’installa d’un seul coup. Le corps de Lissandre était désormais en guerre : la guerre VS le désespoir.

Monsieur OGA : « Tu aurais pas pu boire ta foutue cannette comme une gentille petite fille ? Tu me forces à utiliser la violence. Et je n’aime pas ça. C’est de ta faute. »

Faire culpabiliser la victime. Une sinistre manipulation machiavélique…

Lissandre observa Enothis. Elle était dans un état autre.

« Il faut vraiment que vous nous laissiez partir ! Je dois emmener Enothis aux urgences. Vous avez vu comment elle est en nage ? Elle doit souffrir ! »

Monsieur OGA : « Ah ah ah ! Il y a encore de jeunes femmes si innocentes ? Ah ah ah ! Et ça alors, tu crois que c’est parce que j’utilise mon slip comme une poche de pantalon ? Ah ah ah ! »

A chaque fois qu’il riait, le vieux à la moustache blanche redonnait un petit coup de taser dans la main maintenant engourdie de Lissandre. Et entre eux coups de crépitements bleutés, son autre main lui tenait le poignet. Elle n’avait pas intérêt à montrer des signes de rébellion. Sinon quoi : nouvel électro-choc !

Monsieur OGA : « Vu que je ne suis pas une mauvaise personne, je vais t’offrir deux cadeaux. Le premier, ça va être de mieux installé ta copine. Et le deuxième, ça va être de te montrer ce qu’il y a derrière le mur. »

Derrière le mur ? Ca y est, la guerre au sein de Lissandre avait élu son vainqueur. Ce n’était pas la colère mais le désespoir. C’était le manque d’espoir qui allait lui faire imaginer et subir de nouvelles humiliations en cette soirée. Mais qu’est-ce qu’elle avait fait ? Et à qui pour subir pareilles dégradations ?!

Le vieux à la moustache blanche se releva. Son pantalon militaire était étiré par les effets de la pilule médicale. Sa main plongea dans une des nombreuses petites poches de son gilet et il en retira une petite télécommande. Il appuya sur le bouton et une fissure bien trop nette et trop droite se dessina en plein milieu du mur. Des panneaux commencèrent alors à coulisser : révélant une sorte de base de geek. Dans le fond : plusieurs grands écrans qui filmaient en continus. Lissandre pouvait ainsi voir le balcon de monsieur OGA mais également le parc où jouait les enfants ou encore un coin sombre dans le sous-sol de l’immeuble.

Monsieur OGA : « Bienvenue chez moi. Tire donc cette « chaleureuse » jeune femme sur le siège là-bas. »

Lissandre aida tant bien que mal Enothis à s’asseoir sur un confortable fauteuil. Un fauteuil qui semblait tout droit sorti d’un cabinet de gynécologie avec ses deux armatures métalliques pour y coincer les pieds… Ça ne disait rien qui vaille. Sans compter qu’il semblait que le moindre attouchement sur la peau d’Enothis lui provoquait des frissonnements. Et la française était prête à parier que ce n’était pas dû au froid…

Monsieur OGA : « Pas besoin d’utiliser les attaches. Elle n’ira pas bien loin dans son état. »

Grand sourire machiavélique. Le vieux à la moustache blanche ne se cachait même plus de se caresser l’entrejambe. Gardant un œil sur Lissandre, il alla vérifier que sa caméra sur trépied fonctionnait. Une fois fait, il brandit le pouce aux deux jeunes femmes : tout était OK. Les actrices étaient en place. Le matérial était « opé’ ». Silence. Moteur. Et action !

Monsieur OGA : « Voilà ce que je vous propose. Chacun fait plaisir à un autre. Je filme tout. Parce que, vous savez, à mon âge, la mémoire ce n’est plus trop ça, hein ! »

Nouveau sourire de manipulateur. Lissandre se doutait bien que le vieux à la moustache blanche était loin d’être sénile. Preuve en était de sa jolie armoire vitrée qui contenait masse de disques durs externes. L’étiquetage et les quelques photos encadrés à l’intérieur de la vitrine témoignait de jours et de jours de contenus vidéos. Et pas simplement de jolies promenades au parc… Plutôt la série en 27 épisodes des infidélités de Madame HIKARU.

Monsieur OGA : « Tu n’as plus l’air de savoir comment t’exprimer. Probablement l’admiration de ma vitrine. A moins que ça la peur de quelques électrochocs de plus ? Donc, voilà un plan possible. Tu t’occupes de ta copine en éteignant son feu intime de ta langue. Elle, elle s’occupe de la raideur douloureuse dans mon slip. Et moi, moi, je viens tremper ma belle moustache dans ton jus de demoiselle. C’est un bon plan, non ? »

Le désespoir. L’énergie de Lissandre ne pouvait rien face au sourire de ce vieil homme. Le désespoir allait mettre fin à ses jours à ce rythme-là. Comment pouvait-elle envisager une seule seconde le suicide comme une option acceptable ? Suffisait-il de deux drames en une soirée pour mettre aux rêves et à la jeunesse ? Quelle triste société de merde…

Enothis/Emaneth

Humain(e)

Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]

Réponse 18 dimanche 07 février 2021, 18:22:31

L’air lentement de plus en plus absente, elle eut même lors d’un instant le plus grand des mal à se rappeler ce qu’elle faisait ici. Lissandre, sa chère ami, et elle-même, se trouvait actuellement dans un garage, c’était un fait, mais pour quelles raisons, elle commençait à avoir du mal à s’en rappeler, les choses se mélangeant dans sa petite tête avec de plus en plus de perfidie. Elle se souvenait qu’elle avait rencontrée la belle étrangère plus tôt, mais ne comprenait plus non plus pourquoi elle s’entendait si bien avec elle, pourquoi elle était devenue si vite si précieuse à ses yeux. Un véritable fouillis qui ne manqua pas de se complexifier quand elle tourna son regard flou en direction du visage de l’homme qui blablatait à leur côté. Ce vieux bonhomme était tant et tant affable que c’était même à se demander si il était capable de cesser de parler, cette pensée seule manquant donner envie à la demoiselle de rire sans qu’elle ne sache pourquoi. Elle était juste dans un état second, et son état physique déplorable n’était même plus suffisamment important pour qu’elle y perde quelques instant à s’en enquérir. Le pire ? Quand elle se sentait gênée, dérangée par l’excitation que sa chair exprimait de la plus honnête des manières, elle avait tendance à bouger un peu son corps, à le frotter presque sur le fauteuil comme pour tenter de satisfaire ce besoin, ayant juste alors le malheur de le rendre plus vif, plus insidieux, plus invitant encore. Elle ne maîtrisait plus rien, vivait ces événements de manière si lointaine qu’elle ne parvenait plus à en attraper la substance… Tout au plus observait-elle son amie, tout en essayait de comprendre un peu ce qu’il se jouait.

Elle avait l’impression qu’elle avait peur. Il ne faut pas avoir peur Lissandre, les choses se passent … étrangement c’est vrai, mais Enothis était là, et elle était prête à faire ce qu’il faut pour s’assurer que tout se passe bien, non ? D’ailleurs pourquoi les choses se passeraient mal, hein ? Est-ce que quelque chose s’était déjà mal passé ? Elle tentait de se souvenir mais ne parvenait pas à se remettre en tête le début de la soirée, comme si soudainement tout ce qu’il s’était précédemment passé était tombé dans un gouffre profond. Mais visiblement, les choses se passaient pas encore comme il faut ici, son amie à la tenue rose étant en train de … de se battre avec le vieux monsieur ? Non ce n’était pas vraiment ça, est-ce qu’ils étaient en train de s’engueuler ? Rah, elle ne comprenait pas, mais elle avait chaud, et ne parvenait pas à faire autre chose que haleter, comme si tout son corps avait besoin d’un peu de fraîcheur, d’un peu de calme, d’un peu moins de bruit et de confusion. C’est d’ailleurs à ce moment que la jeune femme entendit le vrombissement étrange du mur du fond, et qu’elle tourna un œil perdu, fiévreux et hagard en direction de l’ouverture qui se fit dans les profondeurs du garage. Est-ce qu’elle le rêvait ? Est-ce qu’elle hallucinait ? L’égyptienne regarda autour d’elle pour finalement remarquer que Lissandre observait aussi les lieux avec un air fort dégoûté, suffisamment pour que la lycéenne se tourne à nouveau en direction de cette zone secrète en cherchant ce qui pouvait rendre son amie aussi craintive. Sûrement la grosse chaise molletonnée d’un cuir marron vieillot au milieu de la pièce. Qu’il était laid ce fauteuil, franchement, une horreur ! On aurait dit la dernière assise d’un condamné à mort, le genre de chose sur lequel l’on ne veux jamais avoir à poser ses fesses.

Pourtant, elle sentit sa chère amie la prendre contre elle, et l’aider à se déplacer en direction de la-dite assise. Boarf, comme si ce gros morceau de cuir dégueu méritait qu’elle s’y attarde, tout ce qui comptait dans le cas présent était Lissandre. Elle était fraîche, elle était douce, elle sentait bon dans le fond, même si elle semblait trembler un peu. Est-ce que sa chère amie avait froid ? Elle aimerait sincèrement la réchauffer, la tenir contre elle, peut-être même que… L’égyptienne leva son regard sur les lèvres fines et roses de son amie de la soirée, et ne manqua pas d’en souligner la ligne charnel de son regard. En fait elle en avait envie oui, de l’embrasser. Elle ne savait pas pourquoi Lissandre la portait, ni même comment elle avait devinée qu’elle avait les jambes trop faibles là de suite pour se déplacer d’elle-même, mais tout ce qui occupait son esprit était le visage délicat mais blessé de sa compagne. Enothis n’avait plus d’yeux que pour elle dans le fond, elle oubliait quasiment la présence du vieil homme, qui continuait pourtant d’énumérer des saloperies tandis que la belle française déposait sa compagne de la soirée dans le vilain fauteuil. Autant être assise lui plaisait, autant elle n’était toujours pas bien fan de cette horrible support sur lequel Lissandre venait de l’installer, si bien qu’elle se mit à hésiter. Est-ce qu’elle refusait de rester sagement assise ? Après tout elle avait le droit de dire non, même si celle qui l’avait installée était sa précieuse camarade. Mais en même temps elle n’avait pas vraiment envie de blesser la demoiselle à la tenue rose, cette demoiselle qu’elle appréciait tant dans sa présence et sa volonté de prendre soin d’elle, de l’aider. Puis étrangement, elle comprit enfin quelques mots au milieu du bourbier absolu de bruit que sa petite tête créait, imaginait, mélangeait :

« Voilà ce que je vous propose. Chacun fait plaisir à un autre. Je filme tout. Parce que, vous savez, à mon âge, la mémoire ce n’est plus trop ça, hein ! »

Hein ? Faire plaisir ? Filmer ? Cela éveillait quelques chose chez elle mais …. mais rien qu’elle ne parvenait à expliciter avec quelque chose de clair, de continu. Sa mémoire lui provoquait quelques flashs de situation qui lui semblaient étrangères, lointaines, et elle commença à avoir…. Sacrément mal au crâne. Ouille sa tête ! Non, ce n’était pas agréable du tout, elle en avait marre et elle voulait, elle voulait …. Elle voulait reprendre les choses en main ! Qu’est-ce qu’elle désirait, qu’est-ce qu’elle avait envie de faire dans la situation actuelle ? Ne pas être sur ce putain de fauteuil déjà ! Elle était une ancienne prêtresse louée de tous, ce n’était pas pour se retrouver sur un cuir rêche et désagréable ! Et puis elle voulait embrasser Lissandre bon sang, elle voulait qu’elle soit heureuse, qu’elle puisse être bien, pas qu’elle ait l’air apeurée ou triste. Comme ce qu’elle était maintenant quoi ! Parce qu’elle voyait bien que son amie n’allait pas bien ! Se mettre debout ? Ça allait être une première étape nécessaire franchement, mais l’égyptienne savait bien qu’elle allait avoir le plus grand mal à le faire ! Tant pis, elle s’en sortira avec détermination et désir ! Désir pour sa belle Lissandre qui méritait du réconfort. Un réconfort qu’elle seule pourrait lui apporter, elle en était certaine, ce n’était pas comme si elle ne pouvait pas lui … lui … lui faire du bien non ? Après tout elle en avait tellement envie, tellement envie, elle en avait marre d’avoir si chaud en elle, elle n’en pouvait juste plus, Enothis avait besoin de sauter sur l’occasion. Cela demandait juste un peu d’honnêteté, un peu d’assurance. Alors elle se releva d’un coup, tellement sec qu’elle tituba un court instant, alors même que leur hôte finissait de parler :

« Tu n’as plus l’air de savoir comment t’exprimer. Probablement l’admiration de ma vitrine. A moins que ça la peur de quelques électrochocs de plus ? Donc, voilà un plan possible. Tu t’occupes de ta copine en éteignant son feu intime de ta langue. Elle, elle s’occupe de la raideur douloureuse dans mon slip. Et moi, moi, je viens tremper ma belle moustache dans ton jus de demoiselle. C’est un bon plan, non ?
- Oooooooooh ta gueule le vieux hein !? Tu saoûles ! J’te jure tu saoûles. Bla bla bla bla bla tu dis que des bêtises. Trop de bêtises. »

Elle regarda les deux occupants de la pièce, bouches-bée, incapable de réagir à ce soudain éclat de la jeune fille qui était encore un instant plus tôt tellement perdue dans ses pensées qu’elle semblait quasiment éteinte, sans la moindre réaction. Maintenant, elle campait debout au milieu de la pièce, quasiment drapée dans sa fierté, et vu qu’elle avait obtenue le silence de la part du vieil homme, elle ne manqua pas d’acquiescer du chef comme pour signaler qu’elle était contente avec ce résultat. Bon cela n’ôtait en rien l’air perdu d’Enothis, ni même ses joues écarlates des effets de la drogue. En revanche, elle semblait avoir tant regagné du poil de la bête qu’on pouvait presque lui accorder autre chose que le statut de poupée de chiffon, celui-là même qu’elle avait gagnée avec les effets de la canette trafiquée. Alors, toujours sans qu’elle ne soit capable de raccorder un fil de sa pensée à un autre, elle se tourna vers le vieil homme abasourdi, puis vers Lissandre, de laquelle elle s’approcha alors vivement pour la prendre dans ses bras avec grande tendresse.

« Oh Lissandre, pardonnes moi ! Je suis désolé de t’avoir fait peur. Hé hé je comprends pas grand-chose mais je vais bien, regardes. Ne sois pas triste ma belle Lissandre, là, là, regarde-moi. »

Elle parlait instinctivement d’abord, mais surtout, elle parvint assis à amener son amie à baisser un peu le menton vers elle, qui se trouvait un brin plus petite que sa camarade de la soirée. Et quand elle amena son visage à bon niveau, c’est sans la moindre forme de honte et de gêne qu’Enothis se mit sur la pointe des pieds, embrassant alors son amie sans la plus petite once de doute. Elle l’embrassa longuement, amoureusement même si l’on puis estimer d’un point de vue extérieur ce qu’il se passait. Car une main derrière la tête de l’anglaise, et l’autre dans le creux de son dos, c’est avec un désir qui ne demandait qu’à être assouvi que la jeune femme se permit ce baiser fou qu’elle offrait à son amie, comme pour lui communiquer l’ensemble de son bien-être, et peut-être un brin de sa confusion. Elle voulut aller chercher sa langue un instant, comme pour l’emporter dans ce fougueux instant, puis soudain se décrocha du souffle de la belle demoiselle entre ses bras, l’observant avec ce ton de malice étrangement perturbant dans le regard. Était-ce là la fin de cet assaut soudain ? Sûrement pas, la petite égyptienne rougissant de toute son âme juste après, malgré un sourire béat, et comme si elle ne pouvait soudainement plus faire face à l’acte qu’elle venait d’accomplir, elle s’écrasa entre les seins de son amie, comme pour se cacher, tout en riant bêtement :

« Aaaaaaaaaaah j’ai embrassée Lissandre, j’ai embrassée Lissandre. Mouuuuuh au secours, que la honte me submeeeeerge j’ai été vilaine. Hé hé hé hé hé ! »

D’une joie à toute épreuve, elle se redressa doucement, encore nichée tout contre le torse de son amie, et l’observa de cet air doux et perdu, terriblement à l’ouest dans le fond mais aussi particulièrement déterminée envers les quelques sursauts de logiques qui pouvaient atteindre son esprit embrumé :

« J’ai chaud tu sais ? Si chaud que j’ai des envies … aaaah terribles. Je peux pas te dire, c’est siiiiii… Oh mon dieu si dépravéééé, comme j’ai honte ! Aaaaah… aaaaah je peux peut-être le chuchoter ? »

Elle reprit alors, tout bas :

« J’ai envie de t’avoir, touuuuute à moi, rieeeeeeen qu’à moi, ma belle Lissandre »

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]

Réponse 19 mardi 09 février 2021, 21:22:04

La stupeur ! D’où est-ce qu’Enothis sortait une pareille assurance et autant d’insultes ? Enfin, ça ressemblait plutôt à une crise de gamin qu’à une vraie colère d’adulte. Mais l’effet était tout de même efficace. Ni Lissandre, ni le vieux à la moustache ne surent quoi dire ou quoi faire. C’était eux deux qui venaient de subir des « électrochocs ». Et voilà maintenant qu’Enothis lui faisait un gros câlin et la rassurait. Toute cette soudaine chaleur humaine avait au moins le bénéfice de faire changer de point de vue la situation aux yeux de Lissandre. Ce garage de l’horreur devenait soudain ridicule. Le petit délire d’un vieil homme qui se donnait des grands airs mais qui n’avait clairement plus le corps pour aller au bout de ses désirs sans passer par de vils manipulations mentales.

Le bisou. Un choc. Un nouveau choc après le « réveil » soudain d’Enothis ! Un nouvel électrochoc qui lui permettait de voir la situation sous un nouvel angle. Non, pas la situation. Elle avait déjà corrigé le tir avec le garage et le vieux. Cette fois-ci, c’était Enothis qu’elle voyait différemment. Ses quelques centimètres en moins qu’elle. Ses joues rouges. Son joli minois. Enothis était… belle. Lissandre ne sut que répondre sur l’instant. Elle ne put que porter ses doigts à ses lèvres qui venaient d’être embrassées. Un baiser plein de passion.

Ses mains se posèrent sur les deux côtés du visage d’Enothis.

*Mais qu’est-ce que je suis en train de faire, moi ? *

Les yeux de Lissandre observaient cette petite bouille toute excitée. Autant d’une énergie que de désirs.

*Il y a l’autre vieux derrière qui est en train de tout filmer. Ce n’est pas le moment de délirer, Lissandre ! *

C’était plus fort qu’elle. Il y avait comme un vide sur son visage. Comme si ses lèvres avaient séché. Qu’il fallait les humidifier d’un… nouveau baiser.

*Elle est surement mineure, Lissandre ! Déconne pas ! Imagine si le vieux publie sur internet la vidéo et que ses copines d’école tombent là-dessus. Elle ne s’en remettra pas ! Toi tu as choisi ce délire de porno. Pas elle ! *

Pourtant, pourtant ses lèvres se rapprochaient de l’égyptienne.

*Sa peau est si belle. Si… exotique. *

Ses lèvres étaient posées sur les siennes. Lissandre ferma les yeux et fit taire ses pensées. Elle se laissa aller à ce baiser. Il était délicieux. Les yeux fermés, ce triste endroit n’existait plus. Elle pouvait s’imaginer chez elle, en sécurité. Elle pouvait imaginer qu’elle était sur un lieu de tournage d’une de ses productions. Tout allait bien. La situation n’avait jamais dégénérée. La scène des mauvais flics et des petites raclures de bandits était dans la corbeille de son bureau. Il faudrait juste penser à supprimer définitivement. Mais pour l’instant… pour l’instant elle profitait de ce baiser.

Sa main glissa sur sa poitrine à elle. Elle était bien plus volumineuse que la poitrine plate de Lissandre. Non, on disait plutôt « poitrine de sportive ».

*Va falloir que tu arrêtes ton délire, Lissandre. Ça va lui donner de mauvaises idées. A elle et au vieux. Mais… *

Mais impossible de s’arrêter. Enothis lui avait témoigné tellement de bravoure et de mignonnerie que le cerveau de Lissandre avait voulu se concentrer là-dessus. Se créer de formidables souvenirs pour détruire le

(viol)

le… le… Pour détuire les souvenirs douloureux. Alors sa main commença à masser le sein d’Enothis. A vouloir deviner ce qu’il y avait en-dessous. A essayer de deviner si son téton était dur à travers les vêtements qu’elle avait volé. Il y avait décidément bien trop de textile entre sa main et ce doux plaisir qui la narguait.

Son autre main décida également de partir à l’aventure. Lissandre était pour le moment incapable de se détacher des lèvres de sa compagne d’infortune malgré les alertes que sa tête lui donnait à répétition. Enfin, entre deux râles de plaisir coupable. Son autre main partit donc en exploration. Elle glissa sur le flanc de l’égyptienne. Encore et encore. Lentement. Prenant son temps. Pour prolonger au maximum ce beau moment. Pour faire durer le suspense et s’exciter également. La main glissa sous la jupe. Glissa sous la culotte et-

« NON ! »

Elle fit un bond en arrière.

« Je ne dois pas faire ça. Je ne peux pas te faire ça ! »

Sentir l’humidité sur ses doigts. L’idée de savoir qu’Enothis était excitée…

« Ce n’est pas bien. C’est- On ne peut- »

Mais son geste montrait ce que son corps demandait. Elle porta les doigts de sa main gauche, ces doigts qui avaient joué le rôle d’unité d’exploration, à sa bouche. D’abord pour renifler. Apprécier la senteur du désir. Puis une langue timide, une langue coupable lécha le bout des doigts.

« Ce n’est pas bien… »

Enothis/Emaneth

Humain(e)

Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]

Réponse 20 mercredi 24 février 2021, 14:50:15

Enothis vivait dans son propre monde en cet instant. La drogue qu’elle avait consommée bien malgré elle, puissante, terrible, avait pour but de la désinhiber et bon dieu que cela avait eut de l’effet. La jeune femme ne ressentait plus que cela, de la lubricité, du désir, du besoin, mais ce n’était pas vraiment ce qui avait prit le plus de place en son esprit. Effectivement, elle avait autre chose en tête, un autre besoin qui s’exprimait en cette soirée pourrie pour laquelle elle avait déjà bien trop subie : Celui de reprendre le contrôle des événements ! Elle était excitée ? Eh bien oui elle l’était, de toutes façons à cause d’Emaneth et de sa propre stupidité, elle ne ressentait plus la douleur, si bien qu’elle avait le corps en feu depuis que l’autre saloperie à tête verte lui avait rempli son intimité de son jus de petit con sans honneur ! Sans parler de la drogue encore une fois ! Mais franchement, toutes ces méthodes lui passait au dessus. Maintenant elle n’avait que ça, le droit de choisir, de reprendre sa destinée en main, et si elle devait pour cela se plonger dans toutes les dépravations possibles parce qu’elle était déjà au comble de la lubricité et que ce monde semblait vouloir lui en mettre encore un peu plus à chaque pas, alors au moins elle le fera volontairement, avec le sourire, et selon SA façon de voir les choses ! Et là, dans l’instant présent, alors qu’elle reprenait à ses yeux la main mise sur ce qu’elle aurait toujours dû posséder, à savoir le droit de son corps et de SES envies, il n’y avait qu’une seule personne qui l’intéressait, qu’elle convoitait avec les plus sombres des émotions : Lissandre.

Elle ne s’était guère laissée allée à quelques simulacres. Plus elle était directe, et plus elle prouvait par son honnêteté qu’elle n’avait rien à cacher dans ses actions, dans les mesures drastiques qu’elle prenait contre ce putain d’univers qui voulait lui retourner la tête et la faire se sentir coupable. Elle s’était dirigée vers son amie du soir, l’esprit embrumé, et elle avait prit ce qu’elle souhaitait, à savoir les lèvres de la française. Ce n’avait absolument aucune autre vertu que celle d’étancher, un tant soit peu, la soif sexuelle qui s’était emparée d’elle, et qui continuait de grimper en intensité à mesure que les secondes passaient, mais il y avait aussi, dans le fond, cette volonté d’apaiser la peine et les craintes de sa compagne d’infortune. Alors, malgré le fait que ses pensées étaient embrumées, elle pouvait imaginer un peu ce qu’il se passait dans l’esprit plus sain de Lissandre : Le doute, la peur de la vision des autres, la confusion face à ces événements, la tentation qu’elle lui apportait sur un plateau d’argent, avec ses fantasmes… Tant de choses qui pouvaient sûrement paralyser une personne qui n’était pas foncièrement bien dans sa carafe, à moins que tout cela n’ait plutôt l’effet d’un éléctro-choc, court-circuit soudain qui permettait, d’ici peu, de gagner le coeur et l’esprit de la belle, la lavait de la mélasse sordide dans laquelle elle s’était empêtrée à cause du comportement ignoble de la gente masculine. Mais ce genre de choses, aussi importantes pouvaient-elles être, ne parvenaient pas à rester longtemps dans l’esprit de la lycéenne en plein trip d’excitants pour éléphants. Non, elle ne voyait pas plus loin que ses désirs… et les réponses qu’elle obtenait de son amie.

Des réponses aussi charnelles que la question implicite qu’elle lui avait posée par son baiser, et exprimé de ses termes confus, presque enfantins. Ce n’était pas sa faute, elle aurait voulue être plus claire, moins maladroite, plus… Aguichante dans ses termes ? Mais le fait était que ses mots étaient aussi confus et instantanés que son esprit, et en ce sens elle ne parvenait pas à construire un propos complet sans même avoir la maladresse de se perdre en chemin. En revanche, elle pouvait répondre aux gestes de sa compagne : Elle lui plaça ses mains sur ses joues avec tendresse, alors elle lui enserra la taille de ses bras, aussi légers qu’ils étaient, aussi faibles aussi ils pouvaient être. Quand elle s’approcha à nouveau de ses lèvres, alors elle vint à clore ses mirettes, se laissant emporter dans le geste délicat de son aîné, venant alors accueillir le souffle de la belle étrangère, et y répondre d’un soupir d’aise. Et si les mains de Lissandre partirent en balade légère, prude, curieuse sur son corps à la peau délicatement halée, ce ne fut point pour y connaître un mouvement de recul ou un refus, Enothis tendant sa chair à sa compagne pour qu’elle puisse s’abandonner à ce traitement qu’elle lui intimait par ses avances. Confuses, elles l’étaient toutes les deux, et pas de la même manière, mais la situation était suffisamment complexe pour que chacune puisse malgré tout voir, dans l’action de l’autre, quelques aveux secrets, quelques besoins de reprendre le contrôle de la situation. Et tant pis pour le grand-père qui devait avoir tellement mal au manche d’observer ce spectacle qu’il serait sûrement capable de se la couper pour abréger ses souffrances. Enothis n’avait d’yeux que pour une personne, et c’était la jeune femme dont elle souhaitait voir et retrouver le radieux sourire, celui avec lequel elle l’avait tiré de l’embarras quand elles s’étaient rencontrées !

Mais peut-être qu’il y avait encore bien des choses à régler, des choses que l’esprit confus et frissonnant de l’égyptienne n’avait sut concevoir ? Car les caresses, les baisers, les douceurs qu’elles s’offraient chacune semblèrent trouver soudainement une limite aux yeux de Lissandre. Pourtant sa main était déjà allée si bas, elle avait chercher à cueillir ce qu’il y avait de si précieux chez la jeune femme… Du moins jusqu’au soudain mouvement de recul de la française, ce regain de conscience aussi soudain qu’imprévisible aux yeux d’Enothis. Elle ne put comprendre en l’instant. Incohérence absolue, manque total de logique à ses yeux, elle se retrouva à constater la brutale séparation opérée par  sa camarade du soir accompagné de son soudain refus, si grave à ses yeux ! Pourquoi ? La question occupa immédiatement l’ensemble de sa pensée, le tout lui semblait tellement improbable, tellement inacceptable, surtout alors qu’elle avait enfin le droit de posséder et de contrôler ses choix et ses désirs ! Puis elle ramena son regard embrumé en direction de celle qui éveillait en elle une telle flamme, celle qui mêlait désarroi et colère, besoin et passion. La colère ne dura pas longtemps, surtout quand elle remarqua la culpabilité sourde qui était né sur les traits de son amie. Quelque soit ses raisons, elles n’étaient pas de malheureuses natures, ou de tristes origines. La justesse morale, la droiture, quelques concepts avaient prit d’assaut la pensée de Lissandre et l’éloignaient d’elle. Et aussi compréhensible cela pouvait-il être de la part de quiconque avec un peu de jugeote, Enothis n’avait tout simplement pas la possibilité d’y réfléchir pour l’instant. En revanche, elle avait assez d’affection et de bons sentiments pour pouvoir y réagir sainement, avec … ce qu’elle avait de tendresse et de passions honnêtes :

« Je ne dois pas faire ça. Je ne peux pas te faire ça ! Ce n’est pas bien. C’est- On ne peut- Ce n’est pas bien…
- Lissandre … Ma belle Lissandre … »

Elle s’approcha doucement. De petits pas nus sur le sol de béton froid. Suffisant dans le silence pour être entendu, et interrompus par un râle désagréable de la part du vieil homme qui se trouvait à l’autre bout de la pièce. Ce qui fut d’ailleurs amplement suffisant pour que l’égyptienne se détourne un instant de sa merveilleuse compagne pour lui apporter un regard plein de haine. Un de ces regards noirs et impérieux qu’elle avait longtemps dû arborés devant ses sujets, capable de foudroyer sur place la moindre forme de réaction, des plus justes aux moins valables. Elle l’intimait au silence, et au vu de la situation, sans parler de ce qu’il s’était passé plus tôt, le vieil homme perçu sûrement une certaine forme de menace qui l’amena … à obtempérer. Ceci fait Enothis se retourna devant la forme confuse de sa camarade. Un peu repliée sur elle-même, ses doigts aux abords de ses lèvres roses et un brin tremblantes, comme si une peine ou un doute étaient en train de les animer en une moue craintive … Sûrement la jeune femme avait-elle peur de ce qu’elle pouvait désirer, de ce qu’elle pouvait faire maintenant qu’elle avait été attirée sur le chemin dangereux de cette lubricité volontaire et assumée. Avait-elle peur de se comparer avec ceux qui, plus tôt s’en était prit à elle, avec les plus horribles actions, mais étrangement les même motifs ? Encore une fois, Enothis n’avait pas les capacités pour réfléchir à cela plus longtemps qu’une demi-seconde. Tout ce qu’elle possédait était son naturel, un naturel aussi instinctif qu’empli de bonne volonté… Et c’est ainsi qu’elle vint lentement raccourcir la distance que Lissandre avait mit entre elle, en parlant doucement :

« Lissandre, je… Pardon je t’ai fais peur. Mais je te veux et … tu me veux, non ? »

Enothis était dans un état second, mais elle n’était pas non plus insensible, et la soudaine réaction de son amie du soir lui avait jeté un sacré froid. Pas assez pour la bloquer dans ses besoins, mais largement suffisant pour qu’elle se retrouve à ne plus se laisser porter par l’euphorie qui l’avait caractérisée un peu plus tôt. Alors elle approchait doucement, mesurait ses gestes quand elle observait Lissandre avoir un mouvement de recul, s’assurait de paraître aussi inoffensive que possible, de peur de la voir fuir, en panique. Et cela, elle n’aurait sut s’en remettre. En revanche, elle fut à portée bien vite, et c’est alors que sa réaction fut simple : elle prit doucement la main tremblante de son amie et la tira délicatement à elle, suffisamment pour que les deux s’écrasent l’une contre l’autre avec la chaleur de deux demoiselles aussi perdues que désireuse d’un tel contact. Du réconfort, de la quiétude, et une paix durable, dans une prison à la peau bronzée qui pouvait la relâcher à la moindre demande qu’elle lui aurait exprimée. Alors seulement elle reprit la parole avec ce ton si délicat, si mesuré, et ce malgré l’air absent qu’elle pouvait avoir, ce regard presque vide, mais qui restait éclairé de cette lueur de désir dévorant, cet appel au plaisir qu’elle souhaitait, encore et toujours, lui communiquer :

« Je n’en peux plus Lissandre. Ces connards, ces salauds, ils font bien ce qu’ils veulent, alors pourquoi n’aurions nous pas le droiiiiit ? Tu as le droit, j’ai le droit, nous avons le droit de le vouloir. Qu’est-ce qui t’arrêtes ma belle et si importante amie ? Fais moi gémir, fais moi trembler. Je veux jouir de tes attentions, je veux te faire sourire. On leur dit merde et on profite. Toi, moi, ensemble. Jusqu’au bout de la nuit même, si je dois rester dans cet état malgré moi. Je m’en fous tant que je suis avec toi. Je m’en fous tant qu’on peux se donner le droit de le faire. »

Et elle l’embrassa. Férocement et amoureusement, avide de ses lèvres.

« A partir d’ici, tant pis si il nous arrive encore je ne sais quelle merde. Que je sois obligée de sucer un clochard en pleine rue, je passerais outre mais … mais avant je veux être à toi Lissandre. Alors prends moi je t’en prie. »

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]

Réponse 21 samedi 27 février 2021, 07:13:40

*Oui… Oui, j’ai envie de toi, Enothis. Mais je ne peux pas. Ce n’est pas bien. Je ne dois pas dire ces mots à voix haute… *

Cette attraction des corps. Cette chaleur qu’elle expérimentait. Lissandre était passive entre les gestes d’Enothis. Elle n’arrivait plus à décider de quoi que ce soit. Son corps voulait quelque chose. Et son esprit se rebellait contre. Résultat ? Lissandre se laissait attirer. Voilà qu’Enothis lui parlait avec ses yeux… ses yeux si pleins de désirs humides. Lissandre aurait pu craquer rien que par ce regard.

Son discours était… parfait. Un mélange de rébellion et de douceur. Un discours qu’elle aurait aimé écrire pour un de ses films.

*Arrête. Arrête, Enothis… Je ne vais plus pouvoir résister si tu continues comme ça. Arrête. S’il te plaît… *

Le baiser. Un électrochoc qui paralysa ses pensées. Elle s’y abandonna avec passion. Elle répondit avec toute l’intensité qu’elle essayait de conserver. Toute l’intensité des drames de la nuit passés et intériorisés.

Puis le réveil. Probablement parce qu’elle avait dit qu’elle sucerait un clochard. L’image mentale fonctionna très vite pour l’esprit créatif de la future pionnière du porno. Un nouvel électrochoc. Un opposé à celui du désir. Une manière de reprendre le contrôle.

*Même si l’idée que tu sois mienne me tente toujours… *

Les mains de Lissandre agrippèrent les épaules d’Enothis et la força à quitter l’emprise avec son corps.

« Enothis. Tu es très belle et tu sais très bien choisir tes mots. »

Elle se retourna pour voir le vieux à la moustache blanche. Ce connard de manipulateur était toujours présent. Il était excité par le spectacle dont il se croyait le chef d’orchestre. Lissandre était en train de réfléchir à une idée tandis qu’elle voyait le vieux à la moustache blanche avec son pantalon sur les chevilles et la main sur sa verge. Elle devait admettre que sa taille était loin d’être ridicule. Rien de hard pour les normes du porno. Pas très long mais une bonne épaisseur.

*Et voilà, réflexe professionnel. Pff… Je devrais mettre toute mon énergie à le haïr au lieu de juger de son CV de chairs. *

Son attention revint à Enothis. Il fallait qu’elle lui dise pourquoi elle repoussait ses attentes. Pourquoi elle réfrénait ses pulsions roses…

« Enothis. Pardon d’être crue et directe mais nous sortons toutes les deux d’un viol. Et je ne veux pas te violer à mon tour sous couvert de pédophilie. »

Voilà. C’était dit. Elle espérait que ça ne la choquerait pas trop.

Maintenant, elle allait passer à la réalisation de son idée. Elle fit volte-face sans prévenir et brisa la courte distance qui la séparait du vieux manipulateur. (Pardon à tous les hommes qui liront ce qui suit…) Lissandre arma sa jambe et donna un méchant coup dans les testicules et la verge en érection. Bonus du coup de pied ? Elle blessa également la main masturbatrice.

*L’effet de surprise a fonctionné ! Il faut maintenant que j’aille jusqu’au bout de mon idée ! *

Plié en deux, incapable de jurer de façon clairement audible : Lissandre fit le tour du vieux à la moustache blanche et sauta sur son dos. Le rodéo débutait ! Ses bras autour du cou serraient de toutes leur force. Elle allait l’étouffer !

Elle allait les sortir de cette situation de merde !

« Enothis !! Récupère la télécommande pour sortir d’ici ! »

Malgré son grand âge, le vieux à la moustache blanche résistait bien. Des sueurs froides coulant dans son dos, Lissandre connut le doute. Elle allait échouer… Elle allait s’en prendre plein la gueule… Elle allait se faire violer. Une deuxième fois cette nuit… Cette main aux gros dos et aux tâches cherchait à attaquer son visage. Elle ne trouva que sa bouche qui mordit dedans ! C’était suffisant pour lui redonne de l’ardeur à la tâche. Avec une sorte de second souffle, elle réaffermit sa prise autour de son cou. Son corps « sauta », jouant le rôle d’un ressort qui se compresse et se libère. Et voilà que le vieux à la moustache blanche tombait par terre ! Lissandre bandait toujours les muscles de ses bras pour le faire tomber dans l’inconscience.

*Faites que ça fonctionne. S’il vous plaît ! Je commence à fatiguer ! Mes bras s’ankylosent !... *

Enothis/Emaneth

Humain(e)

Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]

Réponse 22 dimanche 07 mars 2021, 19:05:27

Toutes les plus belles paroles du monde auraient-elles pu convaincre la fantastique jeune femme qu’Enothis avait devant elle ? Elle ne le savait guère, mais le baiser qu’elles venaient de partager, ce soupçon d’amour et de plaisir qu’elles s’offraient mutuellement, avait eut un goût de paradis. Et ce délicat parfum de satisfaction mutuelle s’était lentement prolongé à mesure qu’elles étaient collées, l’une à l’autre, dans cet instant sauvage où tout le chaos et la vilenie du monde ne sauraient les déranger. L’égyptienne pouvait, par là, gagner un court instant ce bonheur qu’elle cherchait à faire sien, celui de s’assurer que la femme lui appartienne, à elle, pas à ces connards, et de lier par cette action son devoir de prendre soin d’elle et de subir avec elle la moindre situation qui saurait encore leur tomber dessus. Bien sûr, tout cela venait d’un esprit tellement embrumé, par le plaisir, par les drogues, par les « bénédictions » traîtresse d’Emaneth, qu’on ne pouvait pas vraiment y percevoir une logique saine, mais c’était celle qu’elle avait put mettre en place afin de ne pas se faire submerger par les émotions les plus basses et les plus terribles pour sa santé mentale. Elle se défendait, comme elle le pouvait, en prenant de force ce qu’elle désirait, ce qui dans l’instant présent revenait à sa liberté, sa sexualité, son corps et ses règles. Elle espérait simplement que sa compagne de la nuit ne la repousse pas, ne vienne pas lui ôter ce moyen gracieux de gagner à nouveau les droits sur son être. Elle ne semblait pas vouloir la pousser loin d’elle, la déshériter de son droit au bonheur… Surtout qu’en levant ses yeux, en les plongeant dans ceux de Lissandre, la demoiselle à la peau bronzée ne pouvait qu’y voir l’écho de ses désirs. Pourtant …

« Enothis. Pardon d’être crue et directe mais nous sortons toutes les deux d’un viol. Et je ne veux pas te violer à mon tour sous couvert de pédophilie.
- Lissandre, allons, je … Pourquoi ? Pour... »

Elle n’eut ni le temps de protester, ni le temps de faire la moindre nouvelle action auprès de sa partenaire si précieuse à ses yeux. Cette dernière, comme soudainement enragée par la situation qu’elle vivait avec sa petite compagne, venait de quitter ses bras, de s’échapper de l’emprise d’Enothis pour se ruer comme une furie sur celui qui, depuis tout à l’heure, se délectait du spectacle qui se déroulait sous ses yeux. L’égyptienne eut à peine le temps de se tourner afin d’observer la situation qu’elle vit le balancement furieux, et sûrement horriblement douloureux, de la jambe de son alliée de la nuit, celle-ci appliquant une pression percutante entre les cuisses du vieil homme. Le bruit qui en provint fut un mélange flasque de chair broyée et d’un claquement sec, accompagné par la déformation inhumaine du visage du vieux pervers, comme si soudainement l’ensemble de ses traits venaient à se sur-exprimer. L’ensemble était une forme aussi curieuse que repoussante d’expression de douleur pure, et l’espace d’une courte seconde, Enothis eut l’impression de pouvoir comprendre l’ensemble de la souffrance de l’homme, même si elle fut rapidement ramenée à la réalité de cet instant crucial. Observant sa comparse, elle la vit continuer sa ruée pour se glisser dans le dos de l’homme, puis lui sauter à la gorge, pour commencer à l’étrangler par derrière. La scène était tout simplement … incompréhensible pour la demoiselle encore en pleine prise avec la drogue qu’on lui avait fait consommer en cachette, mais elle se mit tout de même à se gratter compulsivement le crâne, comme pour y déterrer la marche à suivre pour elle.

« Enothis !! Récupère la télécommande pour sortir d’ici ! »

La télécommande ? Ouais elle …. Elle était au sol, pas loin des pieds de ce vieil homme qui essayait, malgré la douleur, de se libérer de son fardeau humain, de la jolie jeune femme qu’il avait tenté de faire  chanter un peu plus tôt avec le plus terrible des irrespects. C’est vrai qu’il existait lui, il était là depuis le début, c’est aussi lui qui avait tenté de la droguer pour pouvoir faire quelques horribles proposition à la belle demoiselle en tenue rose. Mais c’est qu’il avait tenté de mettre son horrible engin dans SA Lissandre quand elle y pensait ! C’était inacceptable. Proprement inacceptable, tu m’étonnes que la belle française n’avait pas put se sentir à l’aise avec elle si ce salopard était encore dans les environs pour les observer de son œil torve ! En fait si elle se refusait à Enothis, c’est bien parce qu’elle se trouvait encore en présence de cette immondice, ce tas de vieux débris qui ne pense qu’avec son outil de masculinité ! Oui, tout cela faisait enfin sens dans sa petite tête, suffisamment d’ailleurs pour qu’elle arrive enfin à se lâcher la tête et à prendre un peu plus conscience de ce qui était en train de se jouer : L’homme s’écroulait au sol, tandis que la sauvage guerrière qui avait voulut la protéger se trouvait au-dessus, la sueur perlant sur son front alors qu’elle raffermissait sa prise comme elle le pouvait afin de s’assurer d’amener le vieil Oga à s’endormir. La belle jeune fille à la peau sombre fronça les sourcils, fit quelques pas en direction de ce duo, observant avec haine la forme encolérée du vieil homme qui commençait à desserrer les bras de Lissandre de son cou. Non, elle n’allait pas permettre ce genre de retournement de situation :

Elle prit un peu d’élan, appliqua la bonne distance pour ne pas toucher malencontreusement sa précieuse alliée… Et vint frapper de toutes ses forces le visage au sol de monsieur Oga, son talon venant percuter le crâne du vieil homme dans un claquement singulier. Déséquilibrée, la demoiselle eut tôt fait de finir son mouvement en chutant en arrière, sur ses fesses, mais eut pour la première fois le bonheur de sentir la couche de vêtements gothiques amortir sa chute. Quant au vieil homme, il perdit instantanément le reste de ses forces, Lissandre pouvait sentir le corps sous elle se détendre d’un coup, tandis que la tête du vieil homme s’écroula au sol net. La jeune fille n’avait sûrement pas assez de force pour tuer un homme d’un coup de pied, mais visiblement, elle avait frappée au bon endroit : Assommé, ce vieux pervers était en train de baver au sol, les yeux légèrement révulsés, encore un nouveau tableau qui ne laissait pas entrevoir les meilleurs aspects de ce salopard manipulateur ! Mais il était dans les pommes, même complètement out, ce qui permit sûrement à l’aînée des deux demoiselles de souffler un peu. Elles étaient sauvées de sa triste influence après tout ! Enothis ne manqua pas d’offrir l’un des plus grand sourire possible à sa précieuse amie, comme pour la gratifier de ce superbe résultat, puis elles purent récupérer la petite télécommande qui allait leur servir à fuir, non sans avoir le coeur bien plus léger. L’égyptienne se sentait fière en cet instant, même si elle avait bien conscience que l’ensemble de sa petite tête ne marchait pas du tout normalement à cause des produits qu’elle avait ingéré… Elle eut en revanche une bonne idée, alors qu’elles ouvraient tout juste le portail de ce garage maudit.

« Attends juste une seconde, je reviens ! »

Elles avaient toutes les deux envie de partir, c’était un fait, mais pour le coup l’esprit embrumé de la jeune femme avait eut l’intelligence de lui donner envie de se permettre une ultime vengeance sur le vieux actuellement dans les vapes. Alors elle se glissa à nouveau dans le fond du garage, sans attendre que son amie lui dise quoi que ce soit qui pourrait aller à l’encontre de ce rapide désir de nuire, et elle alla se camper auprès de la large armoire où l’homme semblait avoir eut le désir d’afficher l’ensemble de ses tristes conquêtes. Ce qu’elle allait en faire ? Rien dans l’immédiat, mais elle chercha autour d’elle, et finit par attraper un gros sac en toile se trouvant dans le garage, dont elle vida le contenu au sol (des pièces mécaniques et autres conneries s’y trouvant), pour enfin retourna face aux étagères dont elle vida une grande partie dans sa nouvelle trouvaille. Elle traîna alors son bagage avec elle jusqu’à retrouver son amie, la gratifiant d’un nouveau sourire, et d’un roucoulement amoureux en se frottant contre son bras, pour ensuite se mettre en chemin avec elle. Elle ne savait pas où, mais Lissandre semblait avoir trouvée, à quelques occasions inconnues, le temps de choisir une destination proche, et de pouvoir s’être assurée y aller sans qu’elle ne risque grand-chose de plus, ce qui paraissait donc une excellente idée. Tout ce qu’elle fit, avec le plus grand des amusements, c’est suivre la demoiselle si précieuse à ses yeux, et se mit à allègrement jeter les cassettes enregistrées du vieil homme à mesure qu’elles progressaient, les laissant traîner sur la route et les trottoirs. Bien sûr, ce n’était pas un comportement très écolo, n’importe qui la huerait pour cela… Mais voilà, elles étaient seules dans la rue et personne n’irait contre une juste revanche envers un connard qui profitait des pauvres femmes du coin, n’est-ce-pas ?

En tout cas, elle se laissait aller à ce simple et doux plaisir que de pouvoir naviguer dans la ville, inconsciente du moindre problème environnant tant elle était à l’ouest, car après tout, au vu de ces états mentaux et moraux, elle n’avait pas la possibilité de se sentir à nouveau en danger. Lissandre était  ses côtés, le danger était derrière elle, sous la forme d’un vieux croûlant qui était en train de baver sur le sol, assommé par son puissant coup de pied, et surtout, elle avait accepté que cette nuit pourri, elle lui survivrait avec la force d’une déchaînée, quitte à abandonner toute vertu. Peut-être que c’était juste son esprit embrumé qui cherchait à la conforter dans sa capacité à garder le contrôle sur la situation, mais les faits étaient là, elle ne saurait pas se laisser vaincre par ce genre d’horribles événements sans sens autre que celui de mettre encore plus d’embûches sur le chemin de deux simples jeunes femmes voulant profiter d’une bonne soirée, toutes les deux ensembles. L’égyptienne restait d’ailleurs captivée par son amie, lui parlait de tout et de rien, glissait une caresse sur sa joue, un regard provocant, comme si elle tentait de s’assurer qu’elle était bien au coeur des pensées de son amie. Elle ne fit d’ailleurs même pas attention quand les deux s’engouffrèrent sous la lumière rouge d’un joli petit établissement, ne se faisant comme seule réflexion que les reflets ardents de l’éclairage offrait l’air les plus ravissant de gêne et de manque d’assurance palpable sur les traits de sa divine compagne de la nuit. Elle se colla d’ailleurs à elle, maintenant qu’elles avaient ralentie le pas, s’accrochant avec amusement au bras de Lissandre.

« Alors, où donc m’as-tu emmenée ma belle et chère ? »

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]

Réponse 23 mercredi 10 mars 2021, 19:09:32

Voir Enothis toute fière d’avoir terminé le vieux manipulateur à coup de violence avait été… bizarrement satisfaisant ! Lissandre ne comprenait pas. Ce n’était pas juste du soulagement à l’idée qu’il ne pouvait plus rien leur faire. Il y avait une forme de joie. Est-ce que c’était de ça dont s’abreuvait les mâles qui se foutaient sur la gueule ? Si c’était le cas, Lissandre allait bientôt fréquenter des salles d’arts martiaux à foison !

*De toute façon, ça va être obligatoire. Impossible de retourner dans la rue sans savoir me défendre après cette soirée de merde… *

Est-ce que c’était d’avoir survécu à ces deux épreuves horribles ? Peut-être. Peut-être pas. Peu importait au final car Lissandre savait où se rendre. Elle connaissait un endroit tout près d’ici ! Et elle était tellement concentrée à ne pas perdre l’itinéraire claire dans sa tête qu’elle ne remarquait pas la destruction de la collection du vieux à la moustache blanche. De toute façon, fuck la conscience écolo cette nuit !

« Où est-ce que je t’ai emmené ? Mais dans un endroit de dépravation, ma chère ! »

Retrouver un endroit familier et s’éloigner des endroits dangereux : ça faisait revenir la vraie Lissandre. Du moins, elle pouvait se permettre de remettre son masque de celle qui luttait dans ce monde pour révolutionner le genre du X. Et remettre ce masque était également essentiel pour ne pas sombrer. Elle ne pouvait pas subir une crise d’angoisse ou autre… Pas maintenant… Elle devait être forte parce que…

*Parce que quoi ? Parce que je suis une femme indépendante dans un monde où je ne peux pas compter sur les autres ? *

Ses yeux se posèrent dans ceux d’Enothis.

*Cette bouille. C’est pour cette mignonne petite bouille que je ne peux pas défaillir. Je dois au moins être forte à ses yeux. Je m’écroulerais plus tard. Quand je serais seule… *

« Un love hotel pour tout te dire. Je connais des gens ici. Je t’expliquerais peut-être ce que j’y ai fait un autre jour. »

Elle lui fit un clin d’œil complice. Il fallait qu’elle voit le jeu, les confidences et l’amusement dans ce geste qui paraissait si anodin.

« Tu me laisses quelques minutes. Je vais voir Hana et je reviens avec les clés d’une chambre. »

Lissandre toqua à une petite porte non loin d’un comptoir. Pas trois coups d’affilés. Mais un code secret qui déclencha un petit bruit d’ouverture automatique. En même temps, il pouvait se passer des choses inquiétantes dans ce genre d’établissement. Du style à être cotoyé par des voyous à tête de pelouse… La porte se referma sur une Enothis esseulée. Mais Lissandre n’avait pas le choix. Hana avait sa… personnalité, dirons-nous. Très vite la porte s’ouvrit de nouveau pour laisser voir une Lissandre avec un grand sourire et une carte magnétique.

« Si mademoiselle veut bien me suivre. »

Elle lui montra la direction du bras puis se rapprocha d’elle en l’invitant à y aller bras dessus bras dessous. Un petit escalier où les marches étaient recouverts d’une moquette noire pour permettre d’aller dans les chambres. Mais également de repartir discrètement suivant les émotions des jeunes énamourachés. Lissandre conduisit Enothis quelques portes plus loin et passa la carte magnétique dans la fente à côté d’un clavier numérique. Toujours pratique un clavier avec des boutons en cas d’urgence.

« Si mademoiselle veut bien rentrer. C’est ici que la nuit s’achèvera. Fini les mésaventures. Bonsoir le cocon douillet pour toi et moi ! »

La chambre était plongée dans le noir. Lissandre appuya sur un bouton et des lumières bleues s’allumèrent. Elles étaient habilement dissimulées au niveau du sol contre les murs. Ca donnait une douce lumière tamisée. La main de Lissandre emmena Enothis à l’intérieur et elle referma derrières elles deux. D’un côté de la pièce il y avait un grand lit. De l’autre un canapé qui faisait face à une belle armoire fermée. Lissandre s’écroula dans le lit. Elle tendit le bras et trouva le bouton. Elle appuya sur un premier et le plafond s’illumina comme si elles passaient la nuit à la belle étoile. Puis elle alluma un autre bouton. De la lumière se fit dans le mur et fit apparaitre un aquarium géant imbriqué dans un mur.

« J’espère que tu aimes cette chambre, Enothis. »

Enothis/Emaneth

Humain(e)

Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]

Réponse 24 dimanche 28 mars 2021, 19:22:50

Enothis n’avait pas la moindre forme de défiance envers les comportements et les choix de Lissandre. Pourquoi ? Peut-être que certaines personnes, après les longues et difficiles turpitudes qu’elles avaient put connaître durant leur petite escapade nocturne, auraient facilement trouvées dans le doute et la suspicion le petit grain de réconfort permettant de rejeter la faute sur autrui, c’est vrai. Pour Enothis ? Eh bien plusieurs petits éléments faisaient qu’il était tout simplement impossible qu’elle soit dans cet état d’esprit. Tout d’abord, dès le début de cette aventure involontaire, Lissandre avait été une personne qui l’avait aidée, sans la connaître ni d’Eve, ni d’Adam, afin qu’elle échappe à la présence tout simplement terrifiante d’un des membres de son ancien culte. Ensuite, et ce malgré la tournure finale des événements, elle avait bien plus remarquée les efforts produit par la jeune femme pour tenter par monts et par vaux de les éloigner du danger. Le fait que quelques connards en profitent n’était pas du fait de la française, et ainsi elle ne pouvait pas en vouloir à sa compagne d’infortune, mais bien plus à tout ces enfoirés qui s’en prenaient à elles en rejetant toute forme de moralité. Enfin, et ce n’était pas là la moindre des raisons, mais elle était encore et toujours dans un tel état d’étourdissement, de confusion, et d’enivrement à coup de drogues et d’effets magiques qu’elle n’avait pas la possibilité de produire une pensée suffisamment solide pour pouvoir chercher à se perdre dans la vilenie humaine la plus basique. Au contraire, cet état la poussait vers un autre domaine, plus commun, plus instinctif, le sentiment d’appartenance. Que cela soit d’une meute, d’un couple, ou d’un rapprochement entre semblable : Lissandre était celle à qui elle se raccrochait, et elle était un pilier pour que Lissandre puisse s’y tenir aussi de plein gré. Rien de plus, rien de moins.

Quand Lissandre parle d’un endroit de dépravation, l’étrangère confuse ne peut pas vraiment y voir une forme de malignité, mais d’autres auraient put s’attendre à quelques pièges terribles si leurs esprits avaient déjà cédés à la peur et au doute. Non, elle fit confiance à son amie, et se retrouva surtout à observer les lieux avec une certaine forme de curiosité. Les couloirs d’un rouge délicat, les lieux autrement plus luxueux d’apparence qu’ils ne doivent réellement l’être. L’ensemble de l’établissement faisait faux à ses yeux, comme si quelque chose clochait, mais elle n’avait pas vraiment la tête à refuser à la demoiselle de la suivre dans quelques endroits que ce soit, tant qu’elle avait la confiance de s’y trouver, c’est que les événements ne pouvaient que bien se dérouler. Enothis donc se laissa simplement balader au bras de la demoiselle, amusée par cette proximité qui s’était installée entre elles avec la délicatesse de deux femmes blessées par un bourbier tout simplement incompréhensible et à la moralité discutable en tout point. Et oui, elle avait conscience de l’étrangeté de ces éléments mais c’était le cas. Quelque chose dans l’instant où elle s’était lovée contre elle, où elle avait cherchée à rassurer la femme à la belle tenue rose, où elle lui avait appliqué avec mesure un baiser qui n’avait rien d’anodin, avait suffit pour les amener finalement à cet instant de grâce, là où la confiance et le soutien régnait. Elle sourit délicatement en l’entendant parler de love hotel, connaissant de réputation ces lieux mais n’ayant, en l’instant, aucune raison d’y voir plus de débauche qu’elle n’en avait subit durant les dernières heures, et acquiesça légèrement lorsque son amie évoqua le fait de lui parler de son passé en ces lieux. Elle aurait été ravie de le savoir dès maintenant, mais semblait devoir attendre :

« Tu me laisses quelques minutes. Je vais voir Hana et je reviens avec les clés d’une chambre.
- Points de souci, je ne vais pas non plus disparaître n’ai crainte. Je t’attends Lissandre. »

Elle mettait, malgré elle, l’emphase sur le prénom de son amie. Il y avait quelque chose d’important pour elle dans le fait de l’appeler par son prénom d’abord, puis de s’adresser directement à elle ensuite, comme pour la rassurer. Aussi, prononcer ce mot était un véritable plaisir, et elle y avait appuyée le ton qui y convenait… du moins pour elle. Elle attendit dans le hall avec confiance, ne fit même pas mine de devoir bouger, ou changer de place, de peur que quelques hurluberlus s’y glissent et la prenne pour l’une des travailleuses de l’établissement. Ce qui aurait put être le cas au vu de sa tenue, tenant plus du costume érotique pour vieux pervers que du véritable habit capable de protéger sa nature et ses mœurs. Clairement, elle n’allait pas sortir de cette soirée indemne, une fois qu’elle aura reprit ses esprits, mais il y avait tant de choses mélangées, dans le pire comme dans le bon, qu’il était aussi difficile pour la jeune femme de ne pas accepter simplement ces événements comme une accumulation étrange de défis, d’épreuves incongrues provoquées par quelques divinités saugrenues, tant et si bien que sa foi naturelle la protégeait presque de l’horreur totale, la gardait … positive. Et quand finalement, elle vit son amie ressortir avec le pass électrique tout en lui tendant le bras, elle ne se fit pas prier, se glissa de nouveau auprès d’elle avec un mouvement vif et agile, captant le membre tendu entre les siens pour la suivre gaiement, comme si nul histoire ne saurait endommager son bonheur présent. Et de temps en temps, elle levait les yeux, observait chez sa compagne de la soirée les marques naissantes de la tranquillité, de la sûreté, du bonheur.

C’est ainsi qu’elles se perdirent dans les couloirs. Enfin, qu’Enothis s’y perdit, ne comprenant que mal les environs, et ayant clairement du mal à ce que ses yeux s’habituent à la lumière un peu plus conséquente de l’établissement, étant donné que les produits qu’elle avait consommée malgré elle avaient dilatés ses pupilles à leur maximum. Soyons honnête, cela allait malheureusement aussi très bien dans le sens de son aspect gothic lolita du moment. Seule jurait sa peau qui n’avait pas vraiment la bonne couleur pour ce genre d’accoutrements, du moins selon les trois-quart des pervers de ce monde, chose qui finalement ne la touchait pas trop quand elle s’en permit la réflexion. Enfin, elle put suivre sa dame d’un mur à un autre, s’amusant de la voir prendre soudainement une posture bien plus stricte, bien plus droite qu’elle ne l’avait jamais montrée jusqu’ici, comme si elle avait un rôle à tenir en ces lieux. Puis elles finirent leur rapide marche jusqu’à une porte solide, protégée par une serrure automatique répondant au pass de Lissandre. Le genre de système qu’il fait bon de voir après avoir subit plusieurs embrouilles d’affilée. Elle se glissèrent toutes deux dans la pièce qui se trouvait par delà cette ultime limite, et tandis que la française s’assurait que l’ensemble des lieux soit bien verrouillé, Enothis se laissa aller à faire quelques pas dans cette majestueuse chambrée. La lumière, bien moins vive, lui fit du bien. La légère teinte bleutée qui s’y couplait l’apaisait aussi. Elle se laissait plus ou moins bercée par les environs, et quand elle entendit sa douce amie s’écrouler sur le lit, elle fut invitée d’en faire de même… Mais elle attendit, encore un peu.

« J’espère que tu aimes cette chambre, Enothis.
- C’est très agréable Lissandre, ne t’en fais pas. Tout ce que tu as fais jusqu’ici, toujours, a été des plus agréable. »

Elle ne sut vraiment pourquoi, mais l’ambiance globale des lieux, l’aquarium paisible où quelques poissons de chatoyantes couleurs se baladaient, le plafond faussement étoilé, la petite porte un peu plus loin menant sûrement à une douche, tout cela la ramena à une réalité bien plus simple, bien plus modeste. Et cela l’apaisait, l’aidait aussi à lutter un peu plus contre le produit qui mettait son esprit sans dessus dessous. Aussi, elle se sentit le besoin de respirer. Elle inspira profondément, expira longuement. Son coeur battait vite, autant par les effets de la drogue que par le surplus d’activité et d’émotions qu’elle avait connue jusqu’ici. Il était peut-être temps qu’elle mette un minimum d’ordre, après tout elle était désormais en sécurité avec la française, aussi avait-elle le temps de se concentrer sur elle-même, mais aussi de déconstruire un peu la barrière d’illogisme complet que son esprit avait construit pour lui permettre d’agir malgré le chaos total qui était né en son esprit. Les lieux appelait à bien des choses, elle allait devoir… comprendre, être honnête, et expliciter l’ensemble de son état à la miss qui l’accompagnait. Cela n’allait pas être simple, mais elle se sentait capable d’en faire l’effort.

Elle se tourna vers le lit, visiblement aux couettes épaisses et moelleuses au vu de l’enfoncement du corps de Lissandre en elles, puis s’approcha doucement, à pas léger. Alors, elle s’installa auprès de sa compagne de la soirée, préférant s’agenouiller au sol, au bord du lit, et s’y accouder pour observer le visage clairement apaisé de la française. Difficile de dire ce qui dominait en cet instant, en son coeur. Autant dans celui de Lissandre que le sien, tant et si bien que l’égyptienne voyait mal comment reprendre la discussion, comment s’engager sur les quelques points dont elle avait l’envie, le besoin, et sûrement la nécessité de lui exprimer. Préférant alors se référer à son instinct plutôt que son esprit toujours aussi maladroit au vu de l’ensemble des effets qu’il subissait encore, elle tendit la main délicatement pour aller la passer sur la joue de sa compagne d’infortune, y apportant quelques douces caresses avant d’éloigner une mèche de cheveux, libérant plus ou moins le regard de la française pour qu’elle puisse, toute deux, s’adresser leurs regards, et ainsi y trouver confiance et honnêteté chez l’autre. Puis, doucement, Enothis s’exprima :

« C’est assez étrange tu sais ? Je veux dire, on va honnêtement pas dire que cette soirée était fort agréable. Mais une si belle rencontre au milieux de toute cette merde, c’est quand même une sacrée chance. Y’a pas mal de choses que je devrais t’avouer, je crois, rien que … eh bien parce que tu mérites que j’ai cette confiance envers toi Lissandre. »

Elle soupira un peu, détournant le regard. La douce lumière bleutée n’était pas suffisante pour maquiller la légère rougeur qui gagnait ses joues, laissant deux belles tâches pourpres naître à la vue de la française. Puis elle reprit avec un air un peu grommelant, un peu boudeur, qui allait parfaitement avec sa tenue :

« Normalement je… Je ne me mets pas dans ce genre de situation. En fait, ça fait genre … longtemps, très longtemps, que quelqu’un veille sur moi, et m’évite ce genre de problèmes. D’ailleurs, l’existence de cette protectrice est la raison pour laquelle je fuyais, à l’arrêt de métro. J’ai … pas baignée dans les meilleurs milieux et… J’ai encore une foule d’idiots qui pensent devoir me trouver et me récupérer pour que je… Eh bien que je sois l’idole d’un culte dirigé par un sombre connard avide de pouvoir. Donc en gros je ... »

Elle s’embrouillait, ça faisait beaucoup d’un coup, elle ne trouvait pas comment être plus ou moins claire, et surtout elle se doutait que Lissandre pouvait tout aussi bien ne rien en avoir à faire, encore plus maintenant qu’elle avait trouvée un lieu où pouvoir se reposer sans crainte. Mais non… Elle se devait de finir, elle ne pouvait pas rester au milieu de son explication. Qu’est-ce qu’elle voulait lui dire ? Qu’est-ce qui, en cet instant, était le plus important, le plus nécessaire à mettre en avant ? Dans le fond, où est-ce qu’elle voulait aller avec cet ensemble de propos plus ou moins maîtrisés ? Elle faisait la moue en regardant sa précieuse amie, puis se laissa tomber un peu en arrière pour s’asseoir sur le sol, ramenant ses jambes vers elle pour s’accouder sur ses genoux. Elle soupira encore, en se traitant intérieurement d’idiote, puis reprit avec un ton un peu plus hâtif, sûrement bien maladroit, mais autrement plus honnête et direct, peut-être …. peut-être que c’était ça qu’il lui fallait tout simplement. De la spontanéité et de la fraîcheur :

« En gros… J’ai vu des merdes, j’en ai vécu aussi. Et franchement, tout les connards du monde pourraient se trouver actuellement dans les rues que je n’aurais jamais abandonné. Mais être avec toi, devoir… Te faire subir cela… Je te demandes pardon, Lissandre. Parce que te rencontrer m’a été juste … extrêmement précieux. Et je te dois beaucoup. « Nous » te devons beaucoup, moi et celle qui normalement me protège. Et je tiens à toi… Alors j’aimerais faire ce que je peux pour… pour … Rah, pour t’aider à te sentir mieux. Voilà, je… Désolé, j’essaye d’être claire mais franchement, ma tête est un bordel sans nom et j’arrive à peine à rester logique. »

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]

Réponse 25 jeudi 01 avril 2021, 22:30:21

Enothis était mignonne à rester à côté du lit et lui donner de douces caresses. Et que dire de ces petites rosées sur ses joues ? C’était à craquer !

Puis elle commença à lui donner un début d’explication. Lissandre fronça donc les sourcils et dut se reprendre, reconnecter les fils dans son cerveau pour que le flux de pensées circule à nouveau librement. Elle avait parlé d’une protectrice et d’un culte. Mais où était-elle ? Elle ne se souvenait pas avoir vu une femme à l’allure sévère, une sorte de guerrière en costume-cravate ou encore une femme dans des habits d’Egypte ancien. Non, vraiment, il n’y avait personne. Mais… c’était surement ça le problème pour Enothis. Elle n’avait pas été là. Elle avait été laissée toute seule. Il ne fallait pas chercher des gardes du corps digne d’un bon film de modern-fantasy.

A la toute fin de son explication, Lissandre ne put rester allongée à écouter Enothis. Elle se releva à son tour et s’assit en tailleur sur le matelas moelleux. La concentration était son regard. Le sérieux était son attitude. Elle comprenait parfaitement qu’Enothis tentait de lui dire quelque chose. Elle luttait contre… Lissandre ne savait pas quoi. Mais elle luttait. Les événements de la soirée, sans nulle doute… Cette histoire de protectrice. Il y avait quand même quelque chose d’étrange dans cette histoire. Lissandre était incapable de dire quoi. Mais son instinct d’artiste lui soufflait qu’il y avait une bonne histoire à en tirer !

« Enothis. »

Ça avait bien commencé et… quoi ajouter. D’habitude, Lissandre avait de l’énergie et des mots à revendre. En trop, même ! Mais devant cette petite bouille en-dessous d’elle ? Devant cette jeune femme qui ne trouvait pas ses mots et luttait à s’ouvrir pour elle ? Lissandre avait la gorge nouée. Elle voulait l’aider. La réconforter ! Mais comment ?

« Enothis. C’est normal que ce soit le bordel dans ta tête. Comme tu l’as dit, il nous est tombé une pluie de merde dessus. On va mettre du temps à s’en laver. D’ailleurs… »

*Est-ce que c’est vraiment une bonne idée, Lissandre ? *

Lissandre quitta le lit et se leva pour se retrouver à côté d’Enothis. Ça la dérangeait d’être aussi supérieure. Et, en même temps, ça renforçait cette idée qu’elle était la « grande sœur » qui devait s’occuper d’elle. Elle lui tendit donc la main pour l’aider à se relever. Si elle était trop groggy, ses mains s’appuieraient sur ses épaules pour lui donner l’impulsion à se mettre debout.

« Je pense qu’on devrait retirer ces vêtements. On va les jeter et les oublier. Ce sont de mauvais souvenirs et on va jeter ses souvenirs en même temps. »

Lentement, Lissandre cherchait à déshabiller Enothis. Pas d’une façon sexuelle à la voir nue le plus vite possible pour se jeter sur son corps en pâture. Non. Pas non d’une façon sensuelle pour faire monter la température. Les couleurs et l’atmosphère de la chambre étaient aux antipodes, de toute façon. Non. Lissandre voulait simplement déshabiller Enothis pour l’emmener dans la pièce à côté.

« Ensuite, je vais t’aider à prendre une douche. Ou un bain chaud si tu préfères. »

Elle se sentait bien ridicule avec sa combinaison moulante de latex rose. Enfin, c’était surtout ce qu’elle avait mis par-dessus et qui lui donnait l’impression d’être un Superman avec un slip par-dessus le legging. Mais… Lissandre baissa la tête et arrêta ses mouvements alors qu’elle pensait au super-héros. D’une voix moins assurée et avec un regard de contact entre les regards, elle avoua :

« Je ne peux pas me déshabiller… Ma peau de naissance est moins jolie que ma peau d’adoption… Et… »

Un sanglot. Des premières larmes coulent. Pourquoi ce déclic de la combinaison et pas autre chose la fait craquer ? Pourquoi maintenant ? Probablement parce qu’elle se sent en sécurité. Elle peut se reposer. Elle peut laisser son esprit abandonner les armes et se rouler en PLS. Alors les larmes coulent en silence tandis qu’elle continue à parler d’une voix de plus en plus basse.

« En plus, ma peau de naissance n’a jamais été aussi vilaine… Ils l’ont souillé… Je suis… … sale… »

Ses mains tremblaient alors qu’elle essayait d’aider Enothis à finir de se déshabiller pour se rendre dans la salle de bains.

Enothis/Emaneth

Humain(e)

Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]

Réponse 26 lundi 19 avril 2021, 23:25:38

Ses explications oscillait entre eux éléments contraires. Enothis voulait être claire auprès de Lissandre, ne pas se voiler derrière sa méfiance naturelle, sa conscience aussi qu’elle n’était pas du tout une personne normale dans ce monde où le mysticisme est absent, mais elle ne voulait pas non plus trop en dire, devenir une étrangeté aux yeux de celle qui l’avait tant soutenue en ces dernières heures. La galerie des horreurs qu’elles venaient toutes deux de traverser ne les avait pas laisser sans blessures, et de sortir de but en blanc qu’elle était l’abri d’une entité extra-naturelle comme Emaneth pouvait aussi être la pire des choses à faire. Lui avouer que la dite entité avait déjà produit un effet sur elle, et que cet effet avait été, dans son cas, de la privé du ressenti de la douleur, pouvait encore plus créer un gouffre entre les deux femmes. Et la simple idée que Lissandre puisse ainsi lui en vouloir, ou la jalouser, parce qu’elle avait été en mesure de « profiter » des mauvais traitements qu’elle avait subie… Eh bien, était suffisamment effrayante pour influer sur la volonté de transparence de l’égyptienne. Elle ne savait pas comment Lissandre réagirait, comment elle pourrait l’entendre, le comprendre, le traduire. Il paraît que les mots changent de sens d’une bouche à une oreille, et Enothis en prenait conscience. Rajoutons la drogue et l’état de sa psyché, il était clair qu’elle ne saurait clairement pas s’exprimer avec la rigueur qu’elle souhaitait. Mais ce n’était pas grave, elle essayait. Et la réponse de Lissandre, soulignée de douceur et de considération, alla pour calmer ses peurs :

« Enothis. C’est normal que ce soit le bordel dans ta tête. Comme tu l’as dit, il nous est tombé une pluie de merde dessus. On va mettre du temps à s’en laver. D’ailleurs… »

Suivant le mouvement de son amie, de sa compagne d’infortune, l’égyptienne déplaça lentement son visage de manière à ne pas la quitter des yeux. Point besoin de l’imaginer se tordre la nuque quand la française se redressa, Enothis ne fit que la regarder au niveau du ventre, ne parvenant pas à redresser son faciès plus haut sans avoir une impression de vertige, sûrement la faute de ce qui coulait dans ses veines. En revanche, elle comprenait assez aisément les paroles réconfortantes de son amies, et pourrait encore la remercier mille fois pour cela. L’évocation de quelques formes de lavage ne fut pas non plus obscure aux yeux de la jeune femme, même si elle se demandait vraiment si ça avait encore de l’importance, avant de se rappeler combien … Les salopiauds et tête de gazon s’était permit de tristes comportements auparavant. Oui, effectivement, elle savait déjà ce dont allait parler Lissandre, et elle n’allait guère lutter contre :

« Je pense qu’on devrait retirer ces vêtements. On va les jeter et les oublier. Ce sont de mauvais souvenirs et on va jeter ses souvenirs en même temps. »

La demoiselle à la peau halée ne se fit pas vraiment attendre, et même si elle ne répondit pas à ses propos, elle alla quérir la main de son amie dans la sienne, s’en aidant sans trop forcer pour se redresser. Elle aurait put le faire seule, ses jambes étant encore largement assez solide pour le lui permettre, mais le simple fait de tenir cette main, de sentir qu’il y avait entre elles ce contact, aussi bienveillant que délicat, était en soi une bénédiction qu’elle ne se sentait pas du tout capable de refuser. Alors, quand ensuite son amie rompit cette approche pour finalement commencer à chercher, sur sa tenue, les quelques moyens d’en ôter les attaches, de la priver de cette protection aussi malsaine que nécessaire pourtant quelques instants plus tôt, elle n’eut aucune forme de rejet. Enothis se laissa faire, lui présenta même comme elle le pouvait les différents points de cette étrange affublement par lesquels la française saurait lui ôter ce fardeau ridicule. Et elle l’écoutait parler sans mot dire. Calme et silencieuse, timide demoiselle mais confiante, baignée par la lumière bleutée qui prenait de plus en plus de place sur sa peau.

« Ensuite, je vais t’aider à prendre une douche. Ou un bain chaud si tu préfères.
- Je … n’ai pas de préférences Lissandre. »

Elle voulu ajouter quelque chose, mais une sensation l’arrêta. Sa compagne de la soirée s’était mise à trembler. Elle le sentit tandis que le corset attaché à sa tenue s’était défait, délivrant alors le haut de son corps à la pénombre légère des lieux. Par quelques raisons, quelques procédés d’esprit dont elle ne pouvait être au courant, une pensée terrible venait d’affecter cette précieuse personne à ses côtés, et l’empêchait désormais de poursuivre son action, comme atteinte en plein coeur par une terrible vérité. Enothis se trouvait actuellement dos à la française, ayant dû se laisser faire, mais surtout présenter les failles de son costume aux yeux de la demoiselle pour qu’elle l’aide, l’accompagne dans ce lent et méticuleux effeuillage. Et en cet instant, elle ne savait comment réagir. Les doigts de Lissandre étaient imprécis, maladroits, faillibles. Ils résumaient à eux seuls l’état de son amie. Et sa voix, qui plongeait lentement sous les flots de l’émotion, sous les larmes qui elles provenaient du coeur, cherchant à passer au dessus de la contenance de son aînée pour emplir sa gorge et envahir son regard… Elle n’en voyait rien, mais elle l’entendit, distinctement, pinçant son coeur durement :

« Je ne peux pas me déshabiller… Ma peau de naissance est moins jolie que ma peau d’adoption… Et… En plus, ma peau de naissance n’a jamais été aussi vilaine… Ils l’ont souillé… Je suis… … sale… »

Les mots de sa belle amie à la tenue rose ne manquèrent pas de résonner aux oreilles de l’étrangère. Foncièrement, les deux avaient connus la même situation, mais ni l’une ni l’autre n’avait la même nature, les mêmes faiblesses, les mêmes… réactions. Beaucoup de choses avaient amenées Enothis à prendre le dessus sur ses blessures du soir : L’orgueil, l’inconscience, la colère. Finalement, et avec grande honte, la drogue qu’on lui avait forcée à ingérer avait eut aussi une action particulière sur sa psyché, l’amenant à prendre le dessus sur ce qu’elle vivait, à accepter l’horreur, quitte à s’y baigner entièrement. Une course tête baissée que Lissandre n’avait pas pu connaître, n’avait pas pu partager. Enothis ne découvrait que maintenant le degré d’importance de cette seconde peau qu’elle portait, et à quel point cette première atteinte qu’elle avait subie était sûrement la plus grave qu’on avait pu lui infliger. L’égyptienne entendait les larmes de sa précieuse alliée, s’en mordilla cruellement la lèvre, percée en plein coeur par un sentiment honteux de culpabilité : Elle n’avait pas déceler, même au plus clair de son esprit, même au moment où elle l’avait prise dans ses bras, quelques heures plus tôt, combien il s’était joué quelque chose de crucial aux yeux de Lissandre… Alors en cet instant, elle eut la volonté d’agir, d’avoir le bon mot, la bonne réaction. Mais rien ne lui venait. L’ambiance aussi bleutée que ne l’est la tristesse, le calme aussi pesant que les sanglots de sa chère camarade étaient audibles, l’impuissance aussi insupportable que la peine que devait ressentir la française. En ce court instant de flottement, Enothis se sentit parfaitement inutile.

Puis le coup de fouet. Peut-être un trop plein ? Peut-être que les effets des drogues s’estompaient ? Une lucidité nouvelle en tout cas reprenait place dans l’esprit de l’égyptienne, comme si la logique venait enfin recoller les morceaux disparates et confus de son être pour leur offrir un semblant de sens. Les événements lui parurent bien plus clairs. Ce qu’elle se devait de faire aussi.

« Lissandre, je… Peut-être que je vais être … incorrecte, alors… ne m’en veux pas, s’il-te-plaît. »

Son amie ayant déjà fait tout le travail, il ne resta plus à Enothis qu’à tirer sur l’un des rubans de sa tenue qui enserrait sa taille, et ainsi, faire tomber le reste de son maudit costume. En un instant, elle se trouvait ainsi entièrement nue, livrée finalement à l’observation éventuelle de quiconque aurait le malheur de se trouver dans la pièce, ou de les espionner, mais cette idée ne frôla pas un instant son esprit. Non, au lieu de cela, elle se retourna, faisant face alors à la française en proie au plus terrible des chagrins, à la plus douloureuse des peines. La distance entre elles était infime. Pourtant, après un infime instant, la lycéenne fit un pas en direction de son aînée, se posa contre elle, sa poitrine appuyant légèrement sur celle de Lissandre, tandis que ses bras vinrent se passer de part et d’autres de ses flancs, l’enlaçant dans une étreinte aussi délicate que possible. Il y avait de l’amour dans ses gestes. Difficile de parler de se sentiments sans y apporter mille détails, toutes les formes d’amour ayant leur part de particularités. Ici, il y avait de l’attirance, de la bienveillance, de la bonté, de l’écoute, quelque chose de triste aussi dans la lenteur mesurée qu’appliquait Enothis à cette approche. Comme si son amie pouvait, d’un simple geste, lui signifier de cesser, couper court à cette action. Mais la jeune femme l’amena à terme, attira à elle la détresse personnifiée, vint la quérir dans une étreinte où la demoiselle avait une posture que l’égyptienne aurait, normalement, détester avoir, tant on la lui avait forcer à prendre : celle d’une sauveuse, celle d’une rayonnante et intouchable entité divine. Un ange gardien. Elle n’était rien de cela dans le fond… mais elle voulait soulager sa précieuse amie, sa précieuse camarade :

« Lissandre, c’est… terrible. Combien t’entendre souffrir me peine, me déchire le coeur, c’est insoutenable. Alors, je me doute que mes mots n’ont pas vraiment de poids face à l’outrage que tu as subit… Mais tu es merveilleuse à mes yeux, et j’aimerais avoir le pouvoir d’être, si ce n’est l’origine du moindre soulagement, au moins l’âme qui te soutiendra en toute instant. Mes mots de plus tôt étaient sincères, malgré mon état. Si je dois m’écrouler cette nuit dans la pire des lubricités, je veux au moins avoir le droit de désirer que ce soit avec toi… ainsi seulement serais-je capable de le subir. J’aurais déjà perdue la tête sans toi. J’aurais perdu, tout simplement. »

Elle savait que c’était déplacé… mais elle approcha ses lèvres des siennes, les y apposa avec chasteté, caressant seulement celles de Lissandre comme pour venir y apposer le sceau de ses aveux, de ses promesses. Le baiser suivant, elle l’offrit à cette peau que Lissandre semblait tant haïr, celle de sa naissance. Un baiser simple, encore une fois, une simple marque d’attention.

« Je t’apprécies Lissandre. Sincèrement. Dans ta peau d’adoption, ou avec cette peau qui semble te faire craindre les pires apparences. Tu peux me rétorquer que je ne sais pas de quoi je parle, et c’est sûrement vrai… Mais alors, permets moi de laver mes affronts en prenant soin de toi, comme tu souhaites prendre soin de moi. Tu… Tu n’as pas de rôles à prendre envers moi, tu sais ? Cette nuit nous… Nous avançons ensemble, et je souhaite, juste, juste… être présente pour toi. Pour te laver quant tu me laveras, pour t’accompagner quand tu te déplaceras, pour te tenir contre moi quand tu dormiras. Tombons ensemble, redressons nous ensemble, tenons bon ensemble. »

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]

Réponse 27 samedi 24 avril 2021, 09:03:33

Des pleurs en silence. Malgré le déclic qui avait amené toute cette douleur dans son cœur, Lissandre continuait à vouloir jouer l’adulte chez qui tout allait bien. Elle ne pouvait pas se permettre de craquer davantage. Elle voulait protéger Enothis et… Enothis aussi voulait protéger Lissandre. Alors pourquoi continuer à jouer la comédie alors que toute cette putain de soirée était une tragédie ? Les deux filles étaient dans un câlin. C’était le moment parfait pour masquer ses sentiments et se laisser aller.

*Je jure qu’ils paieront. Je ne sais pas comment mais ils paieront ! Tête de gazon et Papy voyeur deviendront les pires personnages de mes histoires. Ils prendront tellement chers que ce sera ma revanche. Oui, pas de revanche dans la vraie vie. Dans mes histoires. Et je ferai en sorte de les exposer publiquement ! *

Avant le premier baiser, Enothis réitéra sa demande de sexe. Lissandre était incapable de savoir si elle le voulait vraiment, si c’était la drogue ou encore les événements. Elle ne savait pas. Mais l’intensité dans ses mots la touchaient. Elle-même ne savait plus ce qu’elle désirait. Elle était partagée. Il y avait la revanche contre les « méchants ». Il y avait la mise au repos et l’ambiance de cette chambre dans un love hôtel semblait la câliner. Mais… elle devait se l’avouer, la petite bouille d’Enothis, sa poitrine généreuse et ses jolis mots la réchauffaient de l’intérieur. De la chaleur humaine en partie, mais aussi un début de feu dans son bas-ventre.

Puis le premier baiser. Elle se sentit comme une princesse dans un film Disney. Ce premier baiser stoppa net ses pensées. Elle regarda Enothis sans comprendre ce qu’il se passait. Ce n’était plus elle qui détenait le rôle de protectrice. De par ce baiser, c’était maintenant Enothis la « grande ». Elle pouvait se laisser aller aux douceurs et aux attentions de la « petite sœur ».

Ce baiser sur sa peau nue… Un frisson parcourut tout son corps. Les lèvres d’Enothis étaient douces et… elle voulait que ses lèvres posent d’autres bisous un peu partout sur son corps. Sur sa… peau de naissance.

« Enothis… »

Il y avait toujours des barrières qui s’imposaient, qui se mettaient sur son passage pour atteindre Enothis.

« Je ne sais pas… Peut-être que… Je… »

Elle se mit à trembler. Pas de plaisir. Elle-même ne savait pas trop pourquoi. La peur ? Probablement un début d’explication. Lissandre ressentait que ce qui allait suivre serait le franchissement d’un point de non-retour. Ce qui allait suivre allait changer des choses. Les conséquences dans le futur étaient impossibles à prédire.

Lissandre s’en alla brusquement dans la salle de bains !

Si elle se retournait maintenant pour donner une explication, si elle prenait le temps de dire quelques mots : non… elle ne pouvait pas. Elle savait que son geste soulevait des questions. De l’incompréhension. Probablement même de la douleur. Mais Lissandre devait être égoïste pour pouvoir donner. Elle devait d’abord penser à elle avant de pouvoir prendre soin d’Enothis. Alors, dans la salle de bains, elle fouilla dans les tiroirs des meubles. Il y a des jouets sexuels, il y avait des préservatifs : il y avait forcément des tas de choses pour faire du sexe. Mais ce n’est pas ça qu’elle cherchait. Sa main tira un nouveau tiroir et : « bingo ! ». Une paire de ciseaux. Sans prendre le temps de réfléchir, sans se donner un instant d’hésitation : les lames d’acier froides glissèrent entre sa peau de naissance et sa peau d’adoption.

Sa précieuse combinaison moulante de latex rose : éventrée.

Lissandre en souffrait. Elle savait que c’était dans sa tête. Mais son pouvoir d’imagination qu’elle travaillait et améliorait depuis des années lui donnait des images à voir derrière ses rétines : celle d’une lame qui tranchait son corps. C’était un vêtement, elle le savait. Mais c’était comme se suicider. Comme ses samouraïs qui se tranchaient le ventre pour faire le seppuku. C’était douloureux et de nouvelles larmes coulaient sur son visage.

Ses genoux tombèrent contre le sol. Agenouillée, Lissandre ne pouvait plus bouger. Sa main rebondit sur le sol, la paire de ciseaux toujours coincée dans ses doigts. Elle tourna le visage vers Enothis :

« Je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à aller jusqu’au bout. Ça me fait trop mal. Vois comme je saigne tant… »

Elle ne saignait pas. C’était le pouvoir de son imagination et les séquelles de la soirée qui lui donnait cette impression de s’être vraiment coupée la peau. Ce n’était que le latex qu’elle avait coupé. Quant à la combinaison, les lames froides d’acier avaient coupé depuis le cou jusqu’au niveau du nombril. Mais il restait encore quelques centimètres de latex avant de rejoindre la fermeture éclair au niveau de l’entrejambe. Quelques centimètres pour finir de saccager cette peau d’adoption. Quelques centimètres pour « se mettre à nue »…

Enothis/Emaneth

Humain(e)

Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]

Réponse 28 samedi 01 mai 2021, 03:14:43

« Enothis… »

Il y avait du trouble dans cette voix. Du doute et de la crainte. De l’incompréhension et de la confusion. Il y avait l’aveu honnête de Lissandre, qu’elle n’exprimait pas par des mots, mais par l’ensemble de son être, de sa posture à ce tremblement qu’elle ne semblait pas comprendre dans ses mots. En un sens, un court instant, Enothis ne put s’empêcher de se féliciter d’avoir en grande partie dégrisée. Elle savait que ce n’était pas que de son fait, que les lieux, délicats et à l’ambiance ouaté, lui avait permit de reprendre ses esprits, au moins suffisamment pour qu’elle ne soit plus une jeune femme en pleine crise de contradiction, mais une femme qui en avait souvent bien assez vu pour savoir que l’horreur d’un moment pouvait mener aux plus complexes des blessures. Ce que la belle aînée en face d’elle traversait n’était pas un cas impossible à comprendre, ni même un mystère de l’âme humaine. Il s’agissait, et elle l’analysait de plus en plus finement, de la balance entre la force morale et la force mentale d’une personne. Lissandre, comme tout autre, s’était construite sur des points que l’égyptienne ne pouvait pas connaître, ayant fait la rencontre de la française il n’y a que quelques heures. En revanche, elle avait actuellement la capacité de remarquer que ces points cruciaux s’étaient effondrés. Qu’ainsi, la belle femme aux deux peaux se trouvait perturbée, instable, perdue, et n’ayant plus la capacité de se raccrocher à ses valeurs ou ses croyances, elle était en train de perdre pied. De ce genre de situation, il existait deux finalités : la dépendance ou la renaissance.

Du moins, ce blabla, elle le connaissait bien pour l’avoir entendu bien trop souvent des lèvres d’un hommes aux mœurs autrement plus vile que tout les salopards qu’elles avaient croisées cette nuit. L’actuel chef du culte dont elle avait fait partie. Le type qu’elle fuyait comme la peste. Et si elle n’aimerait jamais avoir à lui accorder un brin de raison, elle savait qu’il se cachait derrière ces mots une part de vérité : Une personne affaiblie dans ses fondations, dans son être, pouvait être suffisamment fragile pour trouver dans la présence d’une personne confiante son ultime moyen de ne pas s’effondrer. Sauf qu’elle ne voulait pas faire subir cela à Lissandre. Elle ne voulait pas être le pilier de sa raison. Elle voulait l’aider à dépasser cette horreur par elle-même. Elle voulait être une amie, pas un mentor ou un gourou. Et cela allait se jouer sur une corde très, peut-être trop, fine.

« Je ne sais pas… Peut-être que… Je… »

S’apprêtant à lui répondre, la jeune femme à la peau de cuivre n’eut pas le temps d’entre-ouvrir ses lèvres que son amie quitta définitivement son contact, s’éloignant précipitamment pour aller chercher quelques objets à l’intérieur de la proche salle de bain. Si Enothis ne pouvait pas vraiment se permettre de l’en empêcher, elle fit toutefois le choix de la suivre, de se mouvoir en direction de la porte, et de venir se placer curieusement dans l’encadrement, observant de cette place respectueuse de l’intimité de Lissandre ce qu’elle était en train de faire. Peu à l’aise avec les affaires du sexe, ou tout du moins trop peu versée dans ce monde pour s’en trouver impassible, la vision des sex-toy ne manqua pas de la surprendre, la perturbant suffisamment pour qu’elle en vienne à rougir un peu, détournant le regard prudement en premier lieu. Puis le retour de sa curiosité. Envers Lissandre, envers ces objets aussi, comme une jeune fille qui se retrouvait à voir pour la première fois quelques interdits que ses parents lui aurait sommé de ne pas franchir. Et si ce fut d’abord ces outils de plaisir qu’elle contempla avec les yeux d’une jeune vierge un peu effarouchée, ce qu’elle n’était pourtant plus depuis quelques temps maintenant, elle fut finalement attirée par le comportement de cette précieuse compagne au coeur de la salle de bain, dont les tremblements, les soubresauts et les gémissements craintifs laissaient entendre une toute autre forme d’urgence. L’égyptienne fit un pas en sa direction, puis deux, avant de sursauter quand elle vit soudainement son amie s’effondrer, tombant à genoux, dos à elle. Elle ne voyait pas ce qu’il se passait, mais ne pouvait ignorer la gravité qui s’était installé dans l’air. Quelque chose de crucial se produisait, et la corde fine à laquelle elle pensait plus tôt venait de se tendre encore un peu plus, s’apprêtant à rompre.

Quand le regard de Lissandre se tourna vers elle. Quand son visage bordé de larmes se révéla à ses yeux. Quand elle vit le brillant des ciseaux scintiller entre les doigts de la française, elle comprit.

« Je n’y arrive pas. Je n’arrive pas à aller jusqu’au bout. Ça me fait trop mal. Vois comme je saigne tant…
Attends moi Lissandre, d’accord ? »

Elle le lui dit instinctivement. Et ce ne fut pas pour s’éloigner, non, mais pour lui intimer de ne pas en faire plus tant qu’elle ne s’était pas encore trouvée à ses côtés. Sans un mot de plus, elle parcourut en un rien de temps la distance qui les séparait, et avec grand calme vint s’agenouiller derrière son aînée, plaçant ses mains délicatement sur les bras de la française. Un contact léger, un contact qu’elle souhaitait apaisant. Elle avait deux choix devant elle, et ne savait pas lequel favoriser. Car elle savait que si elle prenait les devant, si elle agissait au détriment des peines et des difficultés de Lissandre, elle ne lui permettrait pas d’avancer, elle l’enfermerait dans ses problèmes, la rendrait … Dépendante de sa présence pour lutter contre ses maux. Mais si elle cherchait à enjoindre Lissandre de finir elle-même son action, de venir lutter contre ses troubles, contre les illusions et les créations de sa psyché, elle pouvait aussi provoquer autre chose, une blessure infinie, une forme de destruction que personne ne pourrait réparer. Un choix draconien. Elle fit glisser ses mains le long des bras de sa compagne d’infortune, amenant ses doigts à effleurer seulement son corps, sans jamais n’y apposer la moindre pression. Être une amie, une forme de réconfort, ne pas appliquer la moindre forme de force, ne pas apporter le moindre signe de prise de pouvoir, de supériorité. C’était déjà un premier objectif qu’elle pouvait se fixer, tandis qu’elle approchait des poignets de son amie, qu’elle était déjà en partie contre elle, le nez dans ses cheveux, le souffle sur sa nuque. Peut-être… Peut-être qu’elle pouvait faire quelque chose. Sans être lâche et sans être tyrannique :

« J’ai confiance en toi Lissandre, tout comme… Tout comme je crois que tu me fais confiance. Et tu sais que je ne te ferais pas de mal, n’est-ce-pas ? Alors concentre toi sur cela. Que je ne te ferais pas de mal. Que je ne peux te faire du mal. Que si mon geste accompagnes le tien, nous arriverons à accomplir cela. Parce qu’avec cette confiance, nous pouvons nous assurer que tu ne souffriras pas. Je tairais les tremblements de ta main afin de te permettre d’aller au bout. »

Des mots, les plus rassurants qu’elle pouvait avoir. Un peu de suggestion aussi, celle que sa présence, dans l’instant, serait à même de l’amener à en pas souffrir. Honnêtement, Enothis n’appréciait pas vraiment d’agir ainsi, de contrer l’illusion par une autre. Mais dans ses évocations, elle cherchait à assurer la place centrale de Lissandre dans cette action. C’était elle qui faisait ce choix, c’était elle qui ferait le mouvement finale. De cette manière, l’égyptienne souhaitait lui faire passer ce message : « Elle, Lissandre, était la personne qui pouvait faire cela, en son âme et conscience, car elle en était capable sans souffrir ». C’était… tordu ? Maladroit ? Au moins espérait-elle que ce ne sois pas mauvais de sa part. Elle ne voulait pas ressembler au connard qui l’avait manipulé, qui avait manipulé Emaneth, et l’ensemble des membres du Choeur. Elle cherchait par son action à ce que Lissandre reste indépendante. Bien sûr, Enothis se rendait bien compte que ce n’était sûrement pas aussi simple et aussi tranché que son esprit le concevait actuellement, mais elle ne pouvait pas faire mieux que de se raccrocher à cette volonté pour assurer à la belle française de ressortir de cette épreuve sans en porter une éternelle blessure. En tout cas, après avoir laissée ses mots glisser dans l’oreille de son aîné avec toute la tendresse qu’elle pouvait y allouer, l’égyptienne acheva son mouvement, et plaça ses doigts sur le dos de la main ‘‘armée’’ de sa compagne. Un toucher timide mais présent, un contact léger mais tangible. Un accompagnement délicat qu’elle souhaitait lui offrir, en prouvant aussi qu’elle-même ne tremblait pas, qu’elle avait de la force à revendre, et qu’elle la lui confiait volontiers.

« Respire doucement Lissandre. Je t’accompagne, du début à la fin. Du moment le plus doux au moment le plus dur. Je suis avec toi pour t’aider à faire le pas, et te suivrais jusqu’au bout. Je n’attends que ton signal pour m’assurer que tout se passe au mieux. Et si tu souhaites que je fasse le premier geste, dis le moi. Mais je respecterai ton choix. »

Lissandre Verrières

Humain(e)

Re : La loi de Murphy [ Pv ~ Lissandre Verrières]

Réponse 29 samedi 08 mai 2021, 15:35:33

Les doigts dans la paire de ciseaux ne tremblaient plus. Le geste était toujours retenu par des forces invisibles. Mais Lissandre avait trouvé une oasis de sérénité. Elle se tenait dans son dos. Elle ressentait sa chaleur humaine, ce qui lui permit de fermer les yeux. Une grande fatigue lui tomba dessus. C’était comme si elle était arrivée au bout de ces peines, comme si elle arrivait à la fin d’une course à pied et que le mental lâchait : faisant réaliser au corps à quel point critique il se trouvait. Alors Lissandre soupira/expira avec bruit.

« Merci, Enothis. Merci beaucoup d’être avec moi maintenant. »

Tout aurait été plus simple si Enothis avait pris le contrôle de sa main. Ou mieux ! Du ciseau pour couper les quelques centimètres de latex rose qui maintenant encore le tout dans une forme encore reconnaissable de vêtements. Mais non, Enothis avait déployé des trésors de manipulations pour lui laisser pleinement le contrôle du reste de sa vie. Sa destinée était entre ses mains. Lissandre devait prendre cette décision seule. Mais déjà elle ne souffrait plus d’hallucinations. Encore hésitante sur la suite, elle se savait en sécurité et en relative sérénité.

« Mais je n’ai pas encore la force d’aller jusqu’au bout de mon action. Je ne sais pas si j’aurai la force mais je ne veux pas que tu fasses ce geste à ma place. Dans l’immédiat, j’adorerais. J’ai presque envie de crier et de te supplier de le faire pour moi. Mais je me sentirais à tout jamais endettée. Et… ce serait un supplice pour l’esprit imaginatif et hyperactif que je suis. Alors merci de ne rien faire. Merci. »

La paire de ciseaux paraissait lourde. Comme si elle voulait finir de dévorer cette matière rose et étrange. Mais Lissandre ne pouvait permettre à cette créature d’acier d’agir à sa guise. Et… Mais… Pourquoi en fait ? Ce serait si simple de laisser le bras de la gravité l’aider à finir le travail. Pourquoi résister dans ce cas ? Lissandre était une belle femme. Forcément qu’elle avait dû retirer cette combinaison de latex de temps à autre. Evidemment que des hommes et des femmes l’avaient vu complètement nue. Et elle avait reçu beaucoup de compliments. Alors pourquoi faire un tel blocage ?

Soudaine, la révélation.

*Pour ne pas être comme tout le monde ! *

Un début de sourire. La paire de ciseaux n’était plus aussi lourde. Maintenant qu’elle comprenait pourquoi, elle commençait à accepter. Très bientôt, elle passerait à l’acte. Elle finirait le mouvement qu’elle avait initié. Il fallait simplement répondre à cette question : comment ne pas être comme tout le monde ?

*Je vais couper la combinaison. Je le sais maintenant. *

« Je vais renaître. »

Des mots prononcés à voix basse.

« Je vais me réinventer, Enothis. Oui ! C’est le moment où je vais sortir de ma chrysalide et devenir le papillon que j’étais destinée à devenir ! »

Avec l’arrivée de l’excitation, le geste avait été finalisé. Ça avait été comme les séances de piqure chez le médecin. On dit qu’on va piquer à trois. On fait le compte et on pique avant. Lissandre venait de faire exactement la même chose.

« Je suis libre, Enothis ! Libre : ah ah ah ! »

Elle se releva d’un bond. Elle se sentait légère. Des frissons parcoururent son corps. Certains d’excitation, d’autres de froid à ne plus être vêtue de rien.

« Je vais me faire tatouer. Oui, c’est ça. Je vais transformer mon corps en œuvre d’art vivant ! Quelque chose de géant. Quelque chose de magnifique. Un full tattoo en rose ? Mmm… Oui, pourquoi pas ! Ah ah ah ! »


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