Un voyage bien agréable - PV Iggy

- Un voyage bien agréable -
Avec Iggy

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“C’est d’accord. Maintenant, laisses moi tranquille.”

La jeune femme brune claque une bise sur la joue de son père. Après une journée à lui tourner autour, à lui poser tout un tas de question, à négocier sa venue. Depuis le matin, elle avait appris qu’il devait se rendre dans l’une des grandes maisons d’un des seigneurs non loin de la ville. La commande avait été passé quelques temps plus tôt et son père avait enfin réuni tout ce qui avait été sur le bordereau. Et, dès lors, elle avait eut envie de s’y rendre. Ce n’était pas dans ses habitudes d’aller sur les livraisons avec lui, mais cette fois, elle voulait voir à quoi pouvait ressembler la vie d’un seigneur.

Abigaïl grimpe les escaliers quatre à quatre. Elle sait que le voyage ne serait pas en une journée, qu’ils vont surement dormir sur le chemin, alors elle attrape un sac, son sac de toile pour y fourrer quelques vêtements bien trop simple pour être présenté au seigneur, mais que lui importait, elle quittait enfin la ville.

Le lendemain, la jeune femme se lève tôt, bien trop tôt. Elle se prépare, elle sautille presque. Elle enfile une robe qui lui tombe sous les genoux, resserré au niveau de la taille. En haut, la robe n’est pas serré, mais laisse tout de même voir ses jolies courbes.

“Abigaïl ! Tu t’installe à l’arrière. Nous ne serons pas seuls pendant le voyage. La cargaison étant précieuse, j’ai dû engager un garde du corps. Je ne tiens pas à ce qu’on nous vole. D’autant plus que tu es avec moi.”

Il lui tend la main et elle grimpe dans la charrette. La jeune femme se cale entre les piles de linge et remonte sur elle ses genoux. Elle sort alors de son sac un petit livre qu’elle compte lire quand le temps lui semblera long. Son père, termine d’arranger les chevaux. Puis, quand il voit l’homme qui semble s’approcher d’eux, il va à son encontre.

“Bonjour ! C’est vous qui nous accompagnez ? Toute les marchandises sont déjà chargé. Nous allons dans le suc, mais je vous ai déjà expliqué où nous allions. Est ce que vous êtes prêt ? Vous avez des questions ?”

Le marchand lui sourit puis ajoute avant qu’il ne dise un mot.

“Vous pouvez m’appeler Philippe. Vous serez à l’arrière, si cela vous semble judicieux.”

Il n’a pas dit un mot sur sa fille, l’ayant simplement oublié dans l’équation. Celle-ci avait suivi l’échange sans le voir, le sourire aux lèvres. Maintenant c’était sûr, c’était acté. Ils allaient partir, et elle avec eux.

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Abigaïl sourit quand elle voit le garde du corps et son père grogne un “oui” à sa question. Il ajoute entre ses dents mais avec le sourire que cette petite l’a eue à l’usure mais qu’elle serait discrète et pas embêtante. Il laisse alors le mercenaire et sa fille à l’arrière.

“Bonjour !”

Elle incline la tête avant de le regarder avec curiosité. Il n’était pas comme les autres hommes qu’elle a pu voir. Il n’était pas armé de la même façon. Elle ne réalise pas tout de suite que c’est à elle qu’il parle, mais en le voyant installer un coussin, elle sourit un peu plus.

“Oh, c’est gentil. Pourquoi pas, je ne sais pas si j’ai le regard aussi… affuté que le votre, mais… d’accord. Je m’appelle Abigaïl.”

A genoux, elle revient vers le bord de la carriole et glisse ses fesses sur le coussin avant de faufiler ses jambes dehors alors que la charrette se mets en branle. Silencieuse, Abigaîl regarde ses pieds dans le vide. Est-ce qu’elle ne risque pas de tomber ainsi ? Elle relève ensuite le nez, il a raison, le paysage est quand même plus agréable que la toile.

“Vous n’avez pas peur de tomber ?”

Souffle-t-elle à mi-voix au bout d’un moment. Peut-être trop bas, mais c’était plutôt pour elle que pour lui. Elle avait sortie son petit livre mais ne le lisait pas, son regard passait de chose en chose, de paysage en paysage comme si elle voyait pour la première fois. Elle tourne le visage vers le garde quand il défait sa veste. Peut-être le regarde-t-elle réellement pour la première fois, mais il lui semble plus… accessible, plus agréable sans toute ces armes étranges…

“Oui, c’est la première fois. Je suis toute excitée ! Et vous ? j’imagine que vous voyagez beaucoup ?”

Elle baisse les yeux sur les cigarettes en secouant la tête. Elle ne connaissait pas ça, elle n’en avait jamais vu. Mais si c’était comme un cigare, ce n’était pas gênant… dehors, le grand air serait peut-être assez clément pour ne pas l’enfumer.

“Non, ca devrait aller si vous n’en soufflez pas des voluptés sur moi.”

Elle croise les jambes et baisse les yeux un peu plus sur la veste, et les armes. Elle avait envie d’y toucher. De connaître le fonctionnement.

“Qu’est ce que ceci ? Ce sont des armes ?”

Sans s’en rendre vraiment compte, elle se penche un peu sur lui pour mieux voir, et son épaule se pose sur la sienne juste un instant.

“Je n’ai jamais vu ça, d’où ça vient ? Comment ça fonctionne ?”

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Abigail tenait une arme entre ses mains. C’était la première fois… Plus encore, elle tenait une arme qui n’existait pas ici. D’où venait-il alors ? Elle lève les yeux pour le regarder un peu plus en détail. Il est mignon, et il a effectivement quelques choses de différents… Elle reporte assez vite son regard sur ce qu’elle a entre les mains.

Elle n’ose pas trop le tripoter, elle glisse ses mains dessus, le retourne… Elle trouvait cette chose assez impressionnante. Lentement, elle faufile ses doigts dessus, du canon à la poignée. Son inspection dure quelques longues minutes et elle relève finalement le nez avec un large sourire à sa proposition.

“Oh ! C’est vrai ? Je pourrais ? C’est compliqué à faire ?”

La jeune femme soupire en hochant de la tête. Il avait raison, Nexus était sa prison, mais elle ne pouvait pas s’en défaire, ce n’était pas si simple. Elle avait des devoirs, et bien moins de droit. Elle esquisse un léger sourire en baissant la tête.

“Vous savez, je suis une femme, je n’ai pas vraiment le choix de partir… enfin de rester du coup.”

Elle lui rend l’arme en hochant de la tête encore une fois à ses paroles. Elle avait hâte de le découvrir. C’était pour ça qu’elle était venue après tout, pour voir d’autre chose et ravir ses sens. Elle écarquille les yeux cependant quand il lui parle de tout ces pays et lieux visités. Visiblement impressionnée, elle reste un peu figé quelques secondes qui pourrait paraître bien plus.

“Vous avez vraiment vu tout ça ? Ca doit être… Wouah ! Et comment sont les gens ? Et les femmes ?”

Plus elle parlait, plus elle se penchait vers lui, de peur sans doute de perdre une miette de son récit. Elle ne savait même pas s’il allait lui raconte, mais elle était pendu à ses lèvres. Elle ne se rendait pas compte que le temps changeait, que le soleil poursuivait sa course.

“Tous les voyage que j’ai fais sont dans les livres…”

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Abigail avait hâte d’essayer l’arme. Elle ne savait pas si elle allait y arriver. Quand il lui avoue que ce n’est pas simple la première fois, elle n’en doute pas une seconde. L’arme semblait déjà lourde entre ses mains, alors elle n’imaginait que bien ce que cela pouvait donner le bras tendu  pour viser. Son visage s'éclaircit plus encore quand il lui dit qu’il lui fera visiter le domaine. Elle qui n’a jamais vu autre chose que Nexus à même le droit à une visite. Elle se sent alors chanceuse et ne manque pas de le remercier par avance.

“Vous pensez vraiment ça ? Que nous sommes plus ou moins pareil ?” Elle pointe son père du doigt. “Je crois pas qu’il soit au courant… Mes soeurs sont déjà marié, et moi… il m’en cherche un. Je n’ai rien à y redire…”

Elle baisse un peu la tête, et soupire avant de se redresse. Le fait qu’elle soit marié plus tard avec un inconnu ne lui faisait pas vraiment se limiter. Elle ne compte de toute façon pas s’empêcher de s’amuser. Et tant pis pour le reste. Son visage, bien trop expressif trahissait sans mal la curiosité quand il lui parlait des femmes. Elle avait déjà rêver d’un endroit un peu plus libre, mais il la faisait rêver avec quelques brides d’informations.

L’horizon et les alentours s’assombrissaient doucement, et la brise de la nuit commençait, elle, à se lever. Elle ne pu contenir un grand frisson juste avant de sentir le poids du manteau sur ses épaules.

“Merci…”

Elle resserre les pan de la veste alors qu’elle écoute l’échange. Il n’y avait plus beaucoup de temps à attendre pour trouver enfin un peu la chaleur d’un bon feu, d’un coussin ou d’un lit plus agréable et -sans doute- d’un bon repas.

Quand elle mit pied à Terre, elle ne s’occupe même pas de la carriole bien trop occupé à regarder tout autour d’elle. Ce n’était pas luxurieux, pas comme chez elle. Mais c’était chouette. C’était l’aventure ! Elle suivit Iggy et son père à l'intérieur et fut plus que ravie de s’installer pour manger. Elle se sert convenablement, des fruits, de la viande surtout ce qu’elle ne connaissait pas, ou pas bien. Elle ose même prendre une coupe du vin qu’on lui proposait. Elle n’était pas du genre à boire beaucoup, mais savait de temps à autre apprécier un vin.

“C’est noté, nous pourrons aussi profiter d’une bonne nuit de sommeil, c’est parfait.”

Quelques minutes et plats vides plus tard, le marchand claque des mains avec un air réjoui. La route c’était pour le moment bien passé, et le repas avait été bon. Il se lève et fait signe à sa fille de le suivre pour aller chercher les clefs de leurs chambres respectives. Abigaïl adresse alors un sourire au mercenaire avant de suivre le paternel, mais quand elle a sa clef en main, elle prétexte avoir oublié quelque chose dans la carriole pour ne pas monter immédiatement avec lui.

La jeune femme cherche alors le garde du corps des yeux et, quand elle le retrouve, se dirige vers lui. Toujours un peu coincé dans sa case de femme en retrait, elle se penche sur lui pour chuchoter en posant une main sur son épaule.

“Vous aviez dit que vous me montrerez comment marchait votre arme. Est ce que c’est toujours le cas ?”

Elle lui avait rendu depuis longtemps sa veste et portait à présent un châle plus ou moins épais replier sur ses épaules. Elle avait très envie de voir ça, et, elle devait bien se l’avouer qu’en plus de ne pas avoir sommeil, elle avait apprécié la compagnie d’Iggy à l’arrière de la charrette. Elle glisse alors la lourde clé de la chambre dans l’une de ses poches sans cesser de lui sourire.

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Quand il l’invite à s’installer à côté de lui, Abigail hésite un peu mais s’installe finalement. L’herbe n’est pas aussi fraîche qu’elle n’aurait pu le penser. Elle se tourne pour l’écouter et affiche une mine déçu quand il repousse l’essaie à plus tard. C’était frustrant d’avoir envie de quelque chose et de devoir attendre…

Mais sa frustration fut de très courte duré, elle sent bien vite sa main se joindre à la sienne et elle accepte l’invitation silencieuse. Allongée maintenant à côté de lui, la main dans la sienne, elle se sent frissonner sans pouvoir justifier si cela vient de la fraîcheur de la nuit ou de leurs mains jointes.

Les yeux rivés vers le ciel, elle ne voit pas son regard ou du moins pas dès le début. Elle hoche de la tête à l’explication. Oui, si en plus c’était bruyant, son père allait débarquer et s’en serait fini pour elle toute sorte d’escapade. Puis, elle fronce des sourcils à la suite en se tournant vers lui.

“Mon sort vous intéresse ?”

Demande-t-elle avant qu’il ne poursuive avec un ton un peu plus sérieux. Elle ne le lâche pas des yeux, surprise parce qu’elle entend et… quelque part contente. Elle sent alors une pointe de regret quand il lâche sa main mais elle se redresse alors sur le coude pour le surplomber légèrement.

“Moi une mercenaire ? Je ne sais absolument pas me battre… Je serais bien nulle pour protéger qui que ce soit.”

Elle le regarde ensuite et prend à nouveau sa main pour se relever cette fois. Un frisson la traverse et rapidement elle passe ses mains sur ses bras pour se réchauffer un peu tout en le suivant. Elle hoche de la tête à l’évocation de la balade. Marcher un peu ne lui ferait pas de mal après ces longues heures de route assise.

“Je vous fais confiance, je ne connais pas ici.”

Elle marche avec lui, à ses côtés. Silencieuse une bonne partie du trajet elle faisait surtout attention où elle mettait les pieds, et, quand il pose de nouveau le lourd manteau sur ses épaules, elle le remercie grandement. L’odeur du manteau était tout aussi agréable que la chaleur qu’il semblait lui donner.

“Merci beaucoup, vous êtes très prévenant…”

Arrivée à la rivière, son regard s'écarquille. Elle pouvait voir quelques poissons d’argents scintiller grâce aux reflets de la lune. C’était… magnifique. Tellement agréable qu’elle ignore presque sa question. Mais finalement, après de longue seconde de contemplation immobile, elle s’installe à côté de lui en resserrant les pan de la veste sur son cou.

“Je n’y ai jamais réfléchi sérieusement.”

Là encore, elle se tait, son regard se perd dans les petits courants de l’eau. Elle hoche de la tête, songeuse.

“J’aurais bien aimé travailler, enfin… travailler pour moi. Et être suffisamment libre pour ne pas à avoir à me cacher quand justement je profite de la vie.”

Un petit sourire naît sur ses lèvres et elle se tourne vers lui.

“Vous savez, je ne pourrais jamais dire à mon père que nous nous sommes promenés ensemble. Du coup, tout ce que je fais, est un secret.”

Elle ferme les yeux et prend une bouffée d’oxygène.

“Aah si je pouvais pleinement profiter de la vie, je pourrais ouvertement prendre du plaisir sans avoir à trouver des excuses à mes escapades…”

Elle le regarde de nouveau, toujours armée d’un petit sourire en coin.

“Mais vous, vous avez du en vivre des aventures non ?”