Intrigues à Lune D'Argent [Pv Kolgrim]

--- Lune D'Argent; Quartier Général des Forestier; Quartiers privés de Sylvanas ---

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Penchée sur une pile de rapport, une ride a la fois soucieuse et courroucé déformant la perfection de ses traits, la Générale des Forestier consulte une lettre griffonné à la va vite par sa dernière espionne.

"Suivie en permanence, ne peut plus accomplir la mission, doit être relevée d'urgence, je crois qu'ils savent..."

Elle chiffonne le parchemin d'une main tremblante de colère et de frustration. C'est la troisième à disparaître, la troisième en deux mois. Quand à ses espions, eux n'ont pas eu cette chance, ils ont été retrouvé soit chez eux soit dans une ruelle isolée de la capitale, assassinés... non... massacrés.

Depuis qu'elle a commencé à enquêter sur les étranges disparitions de jeunes femmes elfes et humaines au sein de la capitale, Sylvanas à déjà perdu sept agents. Les quatre hommes ont été tué, les trois femmes, elles, ont disparu, probablement elles même victimes de ceux qu'elle recherche. La guerrière frissonne en de disant que des deux, ce sont sûrement les espions qui ont eu le plus de chance.

Car leurs rapports d'investigation faisaient état d'un secte, de fanatisme religieux et malsain orienté sur la soumission aux démons de la perversion et du sexe. De rituels sanglants et dépravés pour les invoquer, de sacrifices odieux et d utilisation de magie corrompue et interdite.

Si tout cela était vrai, alors la jeunesse des Royaumes Elfes et humains couraient un grave danger. Car il n'y avait pas meilleur "carburant" à portail démoniaque que le sang d'une jeune pucelle. Cela devait cesser, cesser rapidement avant que le nombre de disparition ne crée un mouvement de terreur et de paranoïa, avant que d'autres jeunes femmes soient victimes de cette secte et de ses pratiques répugnante.

On toque à la porte, une ranger cachant son visage sous sa longue capuche verte entre dans la pièce et se met au garde à vous.

- Général Courdevent, votre mercenaire humain est là.

Sylvanas lève les yeux vers sa soldate et lui répond d un simple hochement de tête. L'elfe n'en attend pas plus et quitte le  boudoir en refermant la porte. Sylvanas s'adosse à son siège, s'étire, prend une grand une grande inspiration et souffle longuement.

- Trop de sang elfique à déjà coulé... Ça suffit...

Dit elle en fixant le plafond. Puis elle rangé soigneusement les rapports dans un tiroir, le ferme à clef et prend une position faussement confortable pour recevoir son "invité humain". Enfin "humain" est un mot galvodé, relatif avec un sorceleur, elle ne connaît pas bien la nature de ces étranges créatures. Tout ce qu'elle sait c est qu'ils sont puissant, efficaces et loyaux envers leur employeur, une qualité indispensable pour accomplir la mission qu elle compte lui confier.

Dehors, la ranger se dirige vers l'humain à l'aspect si singulier qui a été invité à patienter dans une petite pièce discrète, sans fenêtre ni accès à l'extérieur. Pour venir jusqu'ici, l'homme a été guidé au travers d'un dédal sombre de ruelles et de passages secret; surprenant quand on connaît la réputation d'ouverture des cités hautes elfes.

- Monsieur ? La Générale Coursevent est prête à vous recevoir.

La Générale ? On ne l'avait pas prévenu qu'il s'agissait d'une femme et encore moins d'un général. La ranger le guide vers la porte des quartiers privé, le salut et tourne les talons des qu'il pénètre dans le boudoir.

À l'intérieur, Sylvanas est assise à une grande table de bois blanc, couvertes d'enluminures elfiques dorée a l'or fin. Elle porte son armure de générale, elle même richement ornée. Elle regarde l'homme qui vient d'entrer, surprise par sa beauté et son charisme mais n'en montre rien. Elle lui désigne un siège en face d'elle et le salut.

- Soyez le bienvenu à Lune D'Argent Mercenaire.  Je vous en prie, veillez prendre place, nous avons à parler affaire.

Kolgrim patientait dans la petite pièce d'une demeure se trouvant dans le cité de Lune d'Argent (parfois appelée Lunargent ou encore Silverymoon). Tout ce qu'il savait de cette ville était qu'elle était composée d'Elfes mais également d'Humains. En ce qui le concernait il n'y avait jamais mis les pieds même s'il s'était promis d'y aller dans un avenir plus ou moins proche, entre deux contrats de sorceleur, histoire de faire un peu de tourisme.

Et voila que cette occasion s'était présentée plus vite qu'il ne l'aurait imaginé : il était confortablement attablé à une taverne de Nexus quand il fut abordé par une Elfe vêtue d'une armure de cuir verte le tout enveloppé dans un long manteau à capuchon de même couleur, elle portait un arc en bandoulière, une dague à la ceinture et une épée pendait à son côté. Elle lui parla d'une mission que désirait lui confier le général des forestiers.

Kolgrim était assez étonné : il ne connaissait pas beaucoup les Elfes mais ordinairement ils étaient assez réticents à confier des missions à d'autres personnes que leurs semblables. L'affaire devait donc être sérieuse. Il accepta d'accompagner la messagère et au bout de deux ou trois jours de voyage, ils arrivèrent à la cité de Lune d'Argent.

Les yeux bandés, il fut emmené à travers un réseau de ruelles et de passages secrets avant de se retrouver dans une maison dans le plus pur style elfique. On l'invita à attendre dans une petite pièce sans fenêtres, limite un cagibi... marmonna le sorceleur à voix basse. Au bout de quelques minutes, l'Elfe revint, lui annonçant que la Générale Coursevent allait la recevoir.

Kolgrim haussa un sourcil : on ne lui avait pas précisé dès le départ que son commanditaire était une Elfe. Bah, l'argent n'a pas d'odeur, ni de sexe, ni de race d'ailleurs... pensa-t-il, suivant la forestière à travers le couloir. Il se fichait bien de savoir si son employeur était, par exemple, une pieuvre volante de couleur verte, du moment qu'il payait bien c'était l'essentiel.

L'Elfe la fit entrer dans un boudoir et s'éloigna. L'intérieur était agréablement meublé, notamment la table de bois blanc incrustée de filigranes dorés. On dira ce qu'on voudra des Elfes, ils savent faire de belles choses ! pensa-t-il en s'avançant vers la personne qui se trouvait derrière le dudit bureau : une ravissante représentante du Beau Peuple, vêtue d'une armure elfique richement ornée qui devait certainement coûter les yeux de la tête...

- Soyez le bienvenu à Lune D'Argent mercenaire.  Je vous en prie, veillez prendre place, nous avons à parler affaire.

Kolgrim s'exécuta, tout en lorgnant du coin de l'œil la carafe de vin elfique, posée sur un guéridon. Si elle pouvait m'offrir un verre, je ne serais pas contre, bien au contraire ! se dit-il. Il revint à son interlocutrice et lui demanda :

- En quoi mes services de sorceleur peuvent vous êtres utiles ? Vous avez un gros monstre à occire ? Dans ce cas, je vous préviens, je ne fais pas les Dragons : trop coriaces !

Car il était évident, à ses yeux en tout cas, que si des Elfes désiraient l'embaucher c'était pour qu'il leur débarrasse d'une créature qui leur cherchait des noises mais certainement pas pour coiffer des poneys (une activité qui, selon certains, était assez prisée de ce peuple). A moins que vous désiriez que je lève une malédiction...

Surprise par la désinvolture avec laquelle le sorceleur prend sa visite, Sylvanas réprime sans succès un sourire amusé qui éclairci son visage tout entier. Libérée de son air soucieux et autoritaire, la Générale des forestiers est sans nul doute une des plus belles femmes que l'humain ait jamais rencontré, toutes races confondues.

En vérité, Sylvanas a toujours aimé la compagnie des humains. Pour eux tout semble si facile, si simple, comme si rien n'avait d'importance. Contrairement à ses congénères hauts elfes toujours si guindés, si sérieux, si nobles et coincés.

Pour un humain, tout pouvait porter au rire, même dans les situations les plus désespérées, comme si ils vivaient dans leurs histoires pour enfants. Celles qui finissaient toujours par "et ils vécurent heureux" ou "à la fin le Bien triomphe".

Avec ces être qui ne vivaient qu'une fraction de vie elfique, Sylvanas se sentait entière et insouciante, comme quand elle n'était elle même qu'une enfant encore libre des coutumes et des protocoles de la noblesse haute elfe.

La Générale réalise que son esprit s'évade loin de ses obligations et qu'elle est toujours en train de sourire à son mercenaire. Elle rougit un instant, ce qui lui donne un aspect encore plus feminin et séduisant, puis se reprend et croise les mains devant sa bouche. Seul ses yeux, encore légèrement plissé par son sourire témoignent de son ravissement.

- Si nous avions eu à combattre des dragons Sorceleur, nous n'aurions pas eu besoin de vos services. Je crains que le mal pour lequel je requiert vos... talents si particuliers ne soit plus insidieux, plus sombre.

Elle se lève, se dirige vers la carafe de vin elfique que le mortel lorniait en entrant et en verse deux coupes.

- Et il se pourrait bien que vous soyez sollicité pour lever quelques malédictions avant la fin de votre contrat.

Elle passe derrière le sorceleur pour déposer une coupe devant lui. La Haute Elfe dégage un parfum floral et musqué, avec une tres légère fragrance de transpiration mais celle-ci est plus enivrante que désagréable, presque érotique en vérité.

- Car nous n'avons pas affaire ici à une vulgaire bestiole dont vous avez sûrement l'habitude.

Elle s'installe de nouveau à son siège.

- Non, il s'agit ici d'une organisation secrète, plus une secte en vérité qui d'après mes espions, serait en lien avec les strates Infernales. Ils enlèvent et massacrent les citoyens de Lune D'Argent dans un but que je ne comprend pas encore. Trafic d'esclaves, invocations démoniaques, rituels, bref, j'ai besoin d'un sorceleur qui n'a pas froid aux yeux pour m'aider à les éliminer rapidement.

Chacune de ces hypothèses était probable. Le prix d'une seule esclave sexuelle Haute Elfe pouvait s'élever à plusieurs centaines de milliers de pièce d'or sur le marché noir. Et a en juger par la beauté de la générale, nul doute que de nombreux seigneurs seraient prêt à dépenser leur fortune pour l'avoir enchaînée à leur lit.

En ce qui concerne les rituels et invocations, il était de notoriété publique que le sang de cette race privilégié regorgait de magie arcanique. Un composant alchimique puissant et générique, capable de servir pour de nombreux travaux occultes.

- Mais si vous êtes du genre à reculer devant un dragon peut être ne vous sentirez vous pas de taille à faire face à un démon...

Taquine t'elle finalement le sorceleur en sortant de son bureau un parchemin pour le contrat et une bourse de pièces d'or pour le premier acompte.

A la surprise du sorceleur, sa réponse à l'Elfe avait eu plutôt l'air de l'amuser. Kolgrim n'avait jamais beaucoup fréquenté d'Elfes mais le peu qu'il en avait vu l'avait conforté dans l'idée qu'ils étaient assez hautains et qu'ils avaient un balai dans le cul. Cette Coursevent dérogeait un peu à la règle. Après, il est possible qu'il existe des Elfes moins coincés qu'on ne le pense...

Quoi qu'il en soit, elle mit un certain temps à effacer son sourire qui lui donnait un air mutin que Kolgrim trouve absolument charmant. Il ne lui faut pas grand chose pour la dérider celle-la ! pensa-t-il.

Comme si elle avait lu dans ses pensées, l'Elfe remplit deux coupes avec la carafe de vin qui avait attiré son regard mais également son odorat : les sorceleurs avaient des sens aiguisés et il avait perçu l'odeur du breuvage dès son entrée, tout comme le parfum de l'Elfe qui évoquait les fleurs et la forêt, le tout mêlé à une légère odeur de sueur, mais une sueur elfique, rien à voir avec celle des Nains. Elle lui déposa une coupe qu'il accepta avec reconnaissance et but une gorgée.

- Ah, ça change de la piquette ! s'exclama-t-il en claquant la langue. Une fois qu'elle eut regagné sa place et but à son tour, l'Elfe entra dans le vif du sujet : si elle avait fait venir le sorceleur ce n'était pas pour occire un monstre et encore moins un Dragon. Non, il était question d'une organisation secrète qui enlevait des Humains et des Elfes de la cité pour faire Dieu sait quoi avec. Elle conclut par une boutade qui n'échappa à Kolgrim :

- Mais si vous êtes du genre à reculer devant un dragon peut être ne vous sentirez-vous pas de taille à faire face à un démon...
- Mouais, finit-il par dire au bout d'un moment, faudrait déjà trouver ces allumés... Traquer une bestiole c'est une chose, mais une secte de fanatiques c'est une autre affaire. Si vous pensez à une mission d'infiltration, vous perdez votre temps : je n'ai pas l'étoffe d'un espion, sans compter qu'un sorceleur passe difficilement inaperçu.

La Générale avait sorti un parchemin et une bourse mais Kolgrim ne fit aucun geste pour lire le premier et s'emparer du second. Il attendait la réponse de sa commanditaire. Plus de précisions par exemple.

Sylvanas prend une grande rasade de vin et pose sa coupe sur la table, les badinages d' écolière et les fanfaronnades devraient attendre.

- Laissez moi les questions de logistique, je ne vous emploi pas pour celà. J'ai besoin de vos capacités et de votre savoir singulier pour m'accompagner et me protéger pendant que je mènerais les investigations.

La Générale prend une posture plus protocolaire et se veux plus autoritaire pour réaffirmer son propre rôle et celui du mercenaire.

- J'ai déjà perdu sept soldats de valeur dans cette entreprise. J'estime que le sang de mes frères et de mes soeurs à suffisamment coulé. Je vais donc m'occuper personnellement de ces ordures et j'ai besoin d'un compagnon aussi intrépide qu' exotique pour m'accompagner et surprendre cet ennemi, qui qu'il soit.

La bourse semble contenir une centaine de pièces d'or frappé du sceau de Lune D'argent, ce qui représente déjà une petite fortune au Nexus vue la puissance de la monnaie Haute Elfe.

- Je ne sais pas précisément de quoi vous êtes capable, mais je sais de source sûre que les Sorceleurs sont doté de dons surprenants et originaux, et qu'ils savent s'adapter rapidement et mortellement aux événements. Et c'est exactement ce dont j'ai besoin pour cette mission.

Elle le regarde droit dans les yeux pour qu'il perçoive l'importance de ces prochains mots.

- Je veux que vous m'accompagniez, en tout temps et en tout lieux jusqu'à ce que la menace soit éliminée. Je veux qu'à ma demande vous utilisiez vos dons particuliers pour m'aider à percer le mystère qui entoure cette secte ou ce groupuscule. Et enfin je veux qu'en cas d'affrontement, vous vous battiez à mes côtés.

Elle lève une main dédaigneuse vers la bourse et ajoute.

- Ceci n'est qu'un maigre acompte. Si je suis satisfaite par vos services et que nous parvenons ensemble à mettre fin à tout celà, il y en aura plus, sans compter les autres avantages d'avoir une Officielle de Lune D'argent pour amie.

La Générale balaya les arguments du sorceleur, lui disant de lui laisser les "problèmes de logistique". En fait elle avait besoin de lui pour la protéger durant son enquête.

- Je vois, un boulot de garde du corps en somme...

La mission principale des sorceleurs était de traquer et de tuer les monstres qui menaçaient les communautés humaines et non-humaines. Généralement ils n'acceptaient pas de contrat sur les créatures douées de raison sauf si elles constituaient un danger potentiel. On les employait également pour lever les malédictions (quand c'était possible). En théorie ils n'étaient pas sensés servir de mercenaires ou de gardes du corps mais on n'avait pas toujours un monstre à se mettre sous la dent et un ventre qui gargouille vous obligeait à ne pas faire toujours la fine bouche.

Il la laissa donc lui exposer ce qu'elle attendait de lui : l'accompagner en tous lieux et tous moments (à ce moment là Kolgrim eut un petit sourire en coin), l'assister durant son investigation, utiliser à sa demande ses dons de sorceleur (à ce moment là Kolgrim haussa un sourcil), et combattre à ses côtés.

Elle conclut sa proposition par la récompense :

- Ceci n'est qu'un maigre acompte. Si je suis satisfaite par vos services et que nous parvenons ensemble à mettre fin à tout cela, il y en aura plus, sans compter les autres avantages d'avoir une Officielle de Lune D'argent pour amie.

Kolgrim ne répondit pas tout de suite. La proposition était tentante, très intéressante même, mais il n'aimait pas trop avancer en terrain inconnu or cette histoire de secte ne lui disait rien qui vaille et puis bon la Générale estimait que trop de sang Elfe avait coulé mais elle ne dédaignait pas de faire verser celui d'un représentant d'une autre race, et après on s'étonne que certains humains n'aiment pas les Elfes... pensa-t-il. Finalement, il haussa les épaules et but une gorgée de vin - la dernière - avant de répondre :

- J'accepte, surtout pour l'argent, car je reconnais que je suis un peu à sec en ce moment... Pour votre investigation, vous avez un début de piste, j'espère ?

Quand le mercenaire accepte l'offre de la générale, celle-ci pousse un discret soupir de soulagement. Un soupir qu'elle pense imperceptible pour un humain, mais c'est sans compter sur les sens presque félins du Sorceleur.

Ce pourrait il que la guerrière ait craint un refut de Kolgrim ? Et si oui pourquoi ? Craignait elle ce qu'elle s'apprêtait à combattre à ses côtés ?

La vérité n'était pas si éloignée de cet inquiétant constat. Bien que parfaitement confiante en ses extraordinaires facultés de guerrière, la peur qu'elle avait lu dans les rapports de ses espionnes s'était frayé un chemin jusqu'à son coeur.

Ne s'était elle pas sentie observé ces derniers temps ? Et si l'ennemi était plus puissant qu'elle ne le pense ? Et si malgré tout elle était capturé que lui ferait elle ? Finirait elle sur un marché aux esclaves ou offerte à un démon pour satisfaire ses pulsions bestiales ?

A cette idée, Sylvanas réprime un frisson de dégoût qui, lui aussi, n'échappe pas à la vigilance du Sorceleur.

- Je suis ravie de votre accord. Je dispose de plusieurs pistes ici à Lune D'argent et ailleur, c'est pourquoi nous allons commencer par le plus proche pour nous éloigner ensuite si nous faisons choux blanc.

La Générale se lève et tend une main au Sorceleur pour sceller leur pacte. Puis elle se dirige vers l'arrière de ses quartiers, là où se trouve une grande armoire à vêtements.

- Disposez vous d'une cape à profonde capuche ? Ça ne vous cachera pas mais ça dissimulera les traits de votre visage et nous passerons inaperçu en ville. Ici tout le monde porte cape et nous comptons nombre de Rodeurs de Lorderon et de Ranger Elfes. Si vous n'en avez pas mon hôtesse vous en donnera une.

Dit elle a son nouveau garde du corps en commençant à degraffer ses épaulettes d'apparat, bien trop voyante et l'identifiant au premier coup d'oeil.

- Je vous rejoint dans quelques instants, attendez moi dans le boudoir je vous prie.

Ajoute t'elle en commençant à défaire les sangles de son plastron. Si Kolgrim reste quelques instants il à le temps d'admirer la beauté de ses épaules nues, de son dos, jusqu'à la chute de ses hanches parfaites. À cet instant elle se retourne de moitié, cachant entre ses bras une poitrine étonnamment généreuse pour une elfe et lance.

- Vous êtes encore là ?

Avant de le congédier de nouveau en réprimant un sourire.

Dehors la Forestière attend Kolgrim avec une boîte en bois blanc dans laquelle patiente une épaisse cape de rodeur. Sa facture est exceptionnelle, probablement tissé par un maître artisant humain.

Manifestement, la Générale était ravie que kolgrim ait accepté sa proposition. Elle lui demanda s'il avait une cape avec capuche et il lui répondit par l'affirmative. Ce vêtement les aiderait à passer inaperçus dans la ville, où la plupart se déplaçaient ainsi. Le sorceleur sortit de la pièce et attendit dehors, en compagnie de la ranger qui l'avait conduit jusqu'à sa supérieure. Elle portait une boite de bois blanc dans laquelle, lui expliqua-t-elle, se trouvait une cape de rôdeur et qui lui était destiné.

- Merci mais comme je l'ai expliqué à votre hum... patronne, je dispose de mon propre manteau. expliqua-t-il avant de sortir des sacoches de son cheval une le manteau de voyage à capuche qu'il portait habituellement, surtout quand il pleuvait. Fait de cuir marron, il couvrait la personne qui le portait jusqu'aux chevilles.

Le temps que sa commanditaire vienne, il en profita pour prendre ses deux épées de sorceleur, une en acier et une autre en argent, et qu'il avait fixées à la selle de sa monture. Il prit également une sacoche contenant ses élixirs, ses huiles pour lame et ses bombes et une arbalète de poing et quelques carreaux.

Au bout de quelques minutes, Sylvanas rejoint Kolgrim dans le petit boudoir. Elle congédie sa ranger d'un simple signe de la tête et fait quelques gestes de la main, une sorte de langage des signes probablement, mais plus discret et gracieux.

La Générale à troqué son imposante armure d'apparat, encombrante et pompeuse, pour une combinaison de forestière, faite d'un cuir vert sombre moulant. Faite sur mesure, elle épouse ses formes à la perfection et met en valeur les rondeurs généreuses et harmonieuses de ses hanches, de ses fesses et de ses seins.

Comparé à ses congénères Hautes Elfes, la féminité de la championne de Lune D'Argent surprend par son développement et laisse penser à une lointaine ascendance humaine. Ce qui pourrait expliquer l'attrait des trois soeurs Coursevent pour cette race et leur goût pour ses hommes.

A l'instar du Sorceleur, elle enfile une longue cape noire de facture elfique. Sa capuche, ample et profonde, lui permet de dissimuler l'essentiel de son visage. Seul en dépasse l'arrête delicate et le bout de son nez, ainsi que ses lèvres et son menton altier.

Elle passe la corde d'un arc court à double ramure autour de son épaules. Curieusement, son carquois ne pend pas à son dos mais bas son flanc gauche comme une longue besace éfilée.

Enfin prête, elle toise Kolgrim avec profondeur, comme pour chercher en lui l'assurance qui lui manque pour commencer cette terrifiante enquête. Puis elle se detourne, rougit légèrement en realisant qu'elle l'a regardé bien plus longtemps que les convenances le voudrait et se dirige vers la porte. Elle pose sa main sur la poignée et se tourne vers le mercenaire:

- Si vous êtes prêt, suivez moi. Nous allons travailler sur notre première piste. J'espère que votre estomac est bien accroché...

Dit elle en baissant la tête quelques instants, visiblement troublée.

--- Forêt D'Argent, sur les berges du Lac Miroir, une maison isolée ---

Après s'être éclipsé discrètement de la capitale en empruntant divers dédales, Sylvanas chevauche avec son partenaire au travers des contré paradisiaques de son peuple. Ses forêts d'arbres blancs au feuillage d'or, ses rivières étincelants au soleil, ses brises chaudes et humides. Tout ici n'est que luxe, calme et volupté. Pourtant plus leur chemin les rapproche de cet ravissante petite maison en bord de Lac que Kolgrim aperçoit au loin, plus la mine de Sylvanas s'assombrit...

Quand ils arrivent à quelques mètres du bâtiment, le Sorceleur comprend pourquoi...

Ses sens aiguisés perçoivent immédiatement la fragrance métallique du sang, avec un soupçon de saveur arcanique propre à celui des Hauts Elfes. Mais il y a une autre odeur derrière celle-ci, plus discrète, plus inquiétante, trop subtile pour que Sylvanas la perçoive mais que Kolgrim reconnaît aisément. C'est l'odeur d'une chaire mêlé à celle d'un démon, probablement un Incube ou une succube...

Sylvanas précéde son compagnon sur le perron. La porte d'entrée est fermée et ne porte aucune trace de lutte, mais les grandes traces d'un rouge vif qui macule les fenêtres intérieur ne laissent aucun doute sur la scène de carnage qui se cache derrière.

La Générale attend que Kolgrim la rejoigne et pose la paume de sa main sur le bois de la porte. Un sceau d'un bleu pâle apparaît quelques instants, il a la forme d'une montre aux aiguilles figées dans le temps, puis il se dissipe. L'odeur cuivrée se fait soudain plus présente, presque insupportable, une véritable pestilence d' abattoir.

- Nous avons figé la scène quelques minutes après la découverte du... corps... il y a deux jours. Je sais que la piste n'est pas chaude mais peut être parviendrez vous grâce à vos talents de traqueur de monstre à desceller quelque chose.

Sylvanas ouvre finalement la porte sur une scène de dévastation et de massacre surprenante. De l'extérieur, rien ne laisse présager d'un tel carnage. Le mobilier à été intégralement détruit,  il a visiblement servi à battre comme plâtre le corps désarticulé et broyé d'un jeune elfe qui git dans un coin de la pièce.

- Il venait de fêter son 113 ème anniversaire et venait de se marier.  C'était un de mes meilleurs éclaireurs. Il avait devant lui des siècles pour s'épanouir et progresser... devenir un jour un grand héro de notre race...

Dit la Générale d'une voix profonde et triste en marchant d'un pas lent, les épaules voûté, vers le corps méconnaissable de son soldat.

- Sa femme à disparue, probablement enlevée comme les autres...

Curieusement, Kolgrim sent l'odeur du jeune homme dans la maison, imprègnent les meubles et les tissus par sa présence, mais rien d'autre.

Finalement, la Générale finit par rejoindre Kolgrim. Elle avait adopté une tenue plus discrète, faite de cuir vert sombre, idéale pour le déplacement silencieux en milieu forestier. Elle enfila également une cape de voyage avec capuche qui servait à dissimuler sa silhouette et son visage.

Si vous êtes prêt, suivez moi. Nous allons travailler sur notre première piste. J'espère que votre estomac est bien accroché... finit-elle par dire au bout d'un moment, après avoir regardé le sorceleur qui attendait qu'elle eut fini de s'équiper. La dernière phrase le fit sourire légèrement : de toute évidence elle ne connaissait pas suffisamment les sorceleurs pour savoir que leurs mutations les rendaient plus ou moins insensibles aux visions de carnage et aux scènes de meurtre. Ce qui ne voulait nullement dire qu'ils ne ressentaient nullement de compassion envers les victimes de telles atrocités, bien au contraire.

oOo

La chevauchée à travers la contrée elfique avait quelque chose de féérique et n'eut été la mission, il aurait trouvé agréable cette promenade à cheval, surtout en compagnie d'une Elfe qui n'avait pas l'air de la laisser de marbre (même si Kolgrim savait par expérience que ce genre de relation était mauvais pour les affaires, raison pour laquelle il préférait garder une expression neutre, histoire de maintenir une certaine distance entre lui et son employeur).

Ils arrivèrent finalement à une maison se trouvant au bord d'un lac. Au fur et à mesure qu'ils s'approchaient, Kolgrim pouvait sentir l'odeur du sang séché. Ils descendirent de leur monture et Sylvanas ouvrit la porte en utilisant une sorte de sortilège et aussitôt la puanteur s'accentua.

- Nous avons figé la scène quelques minutes après la découverte du... corps... il y a deux jours. Je sais que la piste n'est pas chaude mais peut être parviendrez vous grâce à vos talents de traqueur de monstre à desceller quelque chose.

Quand il entra dans la maison, il eut l'impression qu'un ouragan venait de dévaster tout l'intérieur : le mobilier était en miettes et un corps complètement désarticulé gisait dans un coin. Le sorceleur s'en approcha et l'examina : celui ou celle qui avait fait ça devait avoir une force colossale ainsi qu'une férocité des plus bestiales. Se concentrant, il put percevoir différentes odeurs : d'abord celle de l'Elfe et qui imprégnait toute la maison, celle d'une autre Elfe, plus féminine, mais plus ténue, signe qu'elle n'avait pas habité là depuis longtemps comme lui confirma Sylvanas. Quant à la troisième, elle n'avait rien à voir avec celle d'un Humain ou d'un Elfe ni même d'une race pensante de ce monde. Cette odeur, il la connaissait pour l'avoir déjà senti à quelques reprises : celle d'un démon.

Reniflant, il essaya de remonter la piste odorante qui était un peu fraîche, il sortit de la maison, parcourant en ligne droite le bouquet d'arbres qui l'entourait, alla jusqu'à la rive du lac et à partir de là, la piste s'arrêta. Manifestement la créature qui avait enlevé la femme devait être pourvue d'ailes ou était amphibie. Scrutant le lac et ses alentours, son regard tomba sur des ruines se trouvant de l'autre côté. Selon ses estimations, il faudrait nager pendant deux bonnes heures, voire trois, pour atteindre l'autre côté, le double par voie de terre en contournant le lac à pied et enfin une bonne demi-heure à vol d'oiseau...

Il revint vers Sylvanas et lui fit part de ses impressions.

- Sinon, que sont ces ruines que l'on voit au loin ? fit-il en désignant du doigt une structure qui avait certainement dû être un palais ou un temple, voire les deux à la fois.

Quand Sylvanas fini de se recueillir sur la dépouille de son soldat, elle se retourne pour assister au spectacle étrange du Sorceleur en pleine traque. Ses yeux étranges semblent scruter la matière même des objets qui l'entourent. Ses narines bougent comme s'il humait chaque parfum et chaque odeur qui imprègne les lieux. Sylvanas le regarde sans mot dire avec une certaine fascination, comme une bête curieuse.

Oui, se dit elle, il y a quelque chose de bestial chez cet étrange humain, quelque chose d'animal.

Et cela lui plais, elle ne peut pas le nier. Même si elle aime et respect la force des hommes de son propre peuple, elle les a toujours trouvé trop délicats, trop grassiles, trop efféminés en quelque sorte. Les males humains eux ont une brutalité et une virilité qu'elle trouvé très excitante.

Et cet étrange spécimen, ce Sorceleur, a encore quelque chose en plus, une puissance intérieur qui ne demande qu'à exploser, une noirceur caché qui lui donne cet air mystérieux et unique.

Sylvanas profite que Kolgrim est à sa traque pour l'admirer sous toutes les coutures, le diamètre de ses bras musclés, les traits de son visage, la puissance de sa torse et de ses pectoraux. Sans un mot elle le suit jusqu'au lac, impressionné par les talents de pisteur de son mercenaire.

Quand il se retourne enfin vers elle pour lui demander ce que sont ces anciennes ruines au loin, elle détourne rapidement les yeux de lui et fait comme si elle scrutait dans une autre direction. Elle essai de cacher l' expression de fascination de son regard et le petit mordillement de lèvre qu'elle avait en regardant la musculature du Sorceleur. Mais le regard perçant de celui-ci n'en a sans doute rien manqué.

- Ho ça ? C'est un ancien temps du Soleil: "Asha Fela'nar". Il était utilisé par notre peuple à l'époque où la téléportation et les voyages à cheval ou en hypogriffe n'existaient pas. Venir jusqu'au Puit de Soleil était un pèlerinage long et éprouvant, alors ceux qui ne pouvaient pas l'entreprendre venait le vénérer ici. C'est un endroit imprégné de magie.

Elle regarde enfin le sorceleur, son visage à repris son impassibilité hautaine de Haute Elfe.

- Vous pensez que le ou les meurtriers venaient de là ? Ce n'est pas très loin, on peut y aller et camper sur place pour nous restaurer, le lieux est resté en assez bon état.