Un voyage initiatique [PV Kane Lavol]

C'était maintenant la seconde fois qu'elle remettait les pieds sur Terra. Après maintes et maintes péripéties elle avait réussi à revenir sur Terre grâce à sa sœur et une de ses amies. Une fois rentrée, elle avait décidé de prendre sa vie en main. Son exil sur cette autre monde l'avait un peu endurcie. Syla ne pouvait se permettre de vivre au crochet de sa soeur qui venait de se dégotter un travail dans un bar. La demoiselle avait eu besoin d'un peu de réflexion avant de trouver un métier qui pourrait lui convenir. Au bout de quelques journées d'intenses réflexions, elle avait finalement trouvé ce qu'elle allait faire. Une idée s'imposa à son esprit, elle était devenue une bonne chasseuse, savait qu'elle plante cueillir tout cela grâce aux enseignement de l'Okami. Elle avait donc décidé de retourner sur Terra afin de pouvoir faire le plein de viande, de plantes et de fournir les restaurants des environs. Il était évident qu'elle ne pouvait pas rester sur Terre, la faune et la flore n'avait de cesse de se réduire et elle ne trouverait jamais assez de matière première. La solution de Terra s'offrait donc à elle.

Syla allait retourner sur ce lieu duquel elle avait été si longtemps captive. Elle avait une certaine appréhension, celle de se retrouver à nouveau coincée mais cette fois cela n'arriverait plus, elle savait exactement où trouver un portail de retour qui la reconduirait pas loin du lieu où elle habitait avec sa soeur. Elle était prête ce matin à se mettre en route, elle déposa un petit baiser sur la joue de sa soeur dont le visage était clairement inquiet depuis qu'elle avait appris quel métier et surtout le lieu où elle devrait se rendre pour exercer son métier. La demoiselle passa une main dans la chevelure de sa soeur pour la rassurer.

"Je reviendrai dans quelques jours, je te le promet"

 Elle se mit ensuite en route, un large sac de marche sur le dos, un peu de nécessaire de survie, histoire d'avoir tout de même de quoi se protéger des intempérie et une couverture pour avoir chaud. Elle emporta comme à son habitude la dague que lui avait offerte Shad, la cachant dans un des replis de sa robe de Maid. Elle s'en était rachetée une depuis son retour mais avait tout de même décidé de garder l'ancienne en souvenir.

Elle regardait à gauche, à droite alors qu'elle s'était enfoncée dans un dédale de rue profond. Personne, elle se dirigea donc vers la gauche, une ruelle aboutissant à un cul de sac. Un dernier regard en arrière pour être sûre que personne ne la voie puis elle se mit à courir, traversant purement et simplement le mur.

Elle se tenait dans une rue mais dans un tout autre lieu, une ruelle peu fréquentée de Nexus. Elle se dirigea un peu au hasard, il faut l'avouer, elle ne connaissait que très peu la ville vers le centre. Elle avait fait le choix pour la première fois de se perfectionner tout d'abord à la pêche, elle n'avait que très peu eu le temps de s'y essayer, passant le plus clair de son temps à chasser pour survivre. Elle trouva dans une rue parallèle une petite boutique vendant du matériel. Elle en fit rapidement le tour, se prenant une canne, moulinet monté dessus et des leurres. Elle espérait faire bonne pêche et se dirigea vers le comptoir, elle n'avait pas d'argent originaire de Terra, c'est pourquoi, elle proposa en échange de la location de laisser à l'Homme un objet de valeur en caution qu'elle récupérerait dans quelques jours une fois qu'elle aurait réuni assez d'argent pour payer la location. Une fois le vendeur convaincu, elle ne sait guère par quel miracle en fait, elle se dirigea vers le port. Syla allait devoir trouver un bateau pour embarquer. Elle aurait bien crié directement sur les quais pour tenter de trouver une embarcation acceptant de la prendre pour se rendre en mer quelques jours mais elle était bien trop timide pour cela. Son caractère s'était affirmé en bien des choses mais pas au niveau social...

Un homme s'approcha d'elle, un vieux tricorne sur la tête et les dents à moitiés bouffées par les mites.

"T'veux quoi ma belle à traîner ici ? T'es une nouvelle catin du coin ? J'te suis pas encore passée d'ssus alors t'as intérêt à m'suivre et j'donnerai pas un rond..."    

Nexus, cette ville que je connaissais à connaître assez bien. J'étais un pirate, mais je savais aussi commercer avec les pêcheurs du coin. Ils me fournissaient en poisson, afin que je puisse nourrir mon équipage et moi-même, et en échange je leur ramenais de l'or. Ce n'était pas de l'or vraiment propre, il était volé, mais eux s'en fichaient. Tant qu'ils avaient de quoi nourrir leurs familles avec le poisson qui restait, et que l'argent leur permettait d'acheter d'autre type de bouffe, ils n'étaient pas trop regardants. En fait, j'avais mes petites habitudes, les pêcheurs chez qui j'achetais mon poisson, toujours les mêmes. Ils étaient de bonne qualité, pêché du jour-même, et j'avais confiance en eux. Et, justement, j'étais de retour dans cette mignonne petite ville pour venir me ravitailler. Malheureusement, en arrivant au port, je remarquais que les pêcheurs n'étaient pas encore rentrés. Alors j'allais amarrer mon bateau à l'écart, dans un endroit assez reclus, avant de descendre de mon navire. Mon équipage avait quartier libre, je saurais où les trouver si j'avais besoin d'eux. J'étais assez solitaire, je dois l'avouer, et j'appréciais aller m'installer à une table dans un bar, tranquille. Toujours le même, comme on s'en doute. J'avais mes petites habitudes à Nexus, le patron me connaissait et n'avait même plus besoin de me demander ce que je prenais. J'avais une certaine routine, dirons-nous, et j'accomplissais cette routine aujourd'hui encore. Je poussais la porte du bar, allant m'asseoir à la table que je prenais toujours. Le patron croisa mon regard, m'offrit un sourire et servit un whisky dans un verre, avec deux glaçons. Il me l'apporta, je le remerciais en laissant sonner deux pièces d'or sur la table. Je bus mon verre assez rapidement, avant de reprendre le chemin du port. Et j'assistais à une drôle de scène.

Une jeune femme, sûrement peu habituée au port vu sa tenue, était plantée là. Elle portait une robe noire et blanche, un accoutrement de servante, ainsi qu'un sac de marche sur le dos. Elle devait être une voyageuse, une femme qui voulait découvrir un peu le monde. Elle avait les cheveux bleus, une frange tombant sur son oeil droit, et l'air assez perdue. Je m'approchais un peu plus avant de voir un marin en face d'elle. Vieux, pas vraiment reluisant, il puait la malhonnêteté. J'avais croisé sa tronche de thon quelques fois, à chaque fois accompagné d'une catin différente. Je n'aimais pas ce genre d'homme, ceux qui s'amusaient avec le corps de prostituées comme si elles n'étaient que de vulgaires objets, j'étais assez irrité par leur comportement irrespectueux. Pire encore, ce marin n'avait pas bonne réputation, sa pêche était de très mauvaise qualité. Tout comme sa dentition, ou ce qu'il en restait. Noire, bouffée par le temps et le manque d'hygiène, il ne donnait certainement pas envie de lui parler. Je restais un peu à l'écart, laissant mon oeil traîner sur la scène. La nouvelle venue semblait assez mal à l'aise, sans doute parce qu'elle ne connaissait pas le coin et qu'un homme répugnant venait lui causer. D'ailleurs, quand celui-ci ouvrit la bouche et parla, je serrais les poings :

T'veux quoi ma belle à traîner ici ? T'es une nouvelle catin du coin ? J'te suis pas encore passée d'ssus alors t'as intérêt à m'suivre et j'donnerai pas un rond...

Je ne supportais pas cette façon de parler, et je ne comptais pas laisser cette gamine se faire emmerder par ce marin. Je descendais les deux dernière marches du petit escalier, avant de m'approcher. Rien que ma présence mit l'homme sur la défensive. Il avait une réputation de mauvais pêcheur, et moi la réputation d'un pirate qui savait se battre. Logique que ma présence soit synonyme de danger pour lui, n'est-ce-pas ? Je m'approchais de l'homme, me mettant légèrement en avant comparée à la jeune femme. Ma queue touffue se glissa devant elle, au niveau de ses jambes, comme une barrière à ne pas franchir. Et, finalement, je répondis à la place de la jeune femme :

Cette jeune femme fait partie de mon équipage, je te déconseille de parler d'elle ainsi. Si t'a des envies, j'suis sûr que t'a des tas de putes qui seraient ravies de se faire déglinguer. Mais tu touche pas à MA belle.

Il lâcha un grognement, comme s'il n'était pas convaincu. Mais je savais mentir, et un simple mouvement d'une oreille le convainquit qu'il ferait mieux de partir. Ce qu'il fit assez rapidement, d'ailleurs. Je me tournais alors vers la jeune femme, un léger sourire aux lèvres, en reprenant la parole :

Je ne supporte pas qu'on manque de respect aux femmes. Et puis, ce marin est du genre à sauter sur les femmes comme un chien en rut. Désolé de t'avoir désignée comme "MA belle", c'était uniquement pour le faire dégager. Je m'appelle Kane, enchanté ! Rassure-toi, je ne suis pas un danger pour toi, même si le port n'est pas forcément un endroit fréquentable. Tu es une pêcheuse ? Ou tu cherches à embarquer ?

Beaucoup de questions, mais pour en venir droit au fait. Je secouais ma queue rapidement, avant de reprendre :

Si tu veux, j'ai un bateau, un équipage, et je pars quand j'aurais récupéré une cargaison de poissons. Tu peux monter à bord.

La demoiselle tentait tant bien que mal de cacher sa peur. Par le passé, elle aurait paniqué, n'aurait su quoi faire et aurait tenté de fuir mais l'Okami lui avait appris que montrer ses faiblesses dans ce mon de brut ne lui apporterait que de mauvaises choses. Elle inspira donc profondément, malgré tout impressionnée par la carrure de l'homme mais également par les effluves nauséabondes à la fois de poisson pas frais et de sueur rance. Le tout le rendait terriblement repoussant. Elle posa lentement une main dans un des replis de sa robe, prête à le suriner en cas de besoin. Il se rapprochait de plus en plus d'elle, elle n'allait pas trop avoir le choix visiblement. Une phrase choc, quelque chose de bien typé et sarcastique aurait pu le faire fuir peut-être mais aucune phrase bien sentie ne lui venait à l'esprit. Elle se mordit la lèvre inférieure, repoussée dans ses derniers retranchements. Sa main gauche se rapprochait de plus en plus de son salut, il serait bientôt assez prêt pour lui planter entre les côtes. Elle espérait en avoir le courage car elle n'avait encore jamais fait de mal à une personne en étant consciente de ses actes. Elle ne comptait pas sa transformation qui la rendait totalement incontrôlable.

Fort heureusement pour elle, une personne s'interposa, s'adressant à celui qui lui voulait du mal. Elle n'aurait peut-être donc pas à passer à l'acte. Elle soupira doucement de soulagement, laissant l'homme aux oreilles velues s'occuper de la situation. Devait-elle en profiter pour tourner les talons discrètement et disparaître ? Une partie d'elle avait envie de le faire guidée par sa peur tandis que l'autre la retenait de le faire. Elle décida d'attendre, espérant qu'il saurait la tirer d'affaire. Son regard bifurqua un peu et se fixa sur la queue de l'homme chat ? Renard ? Loup ? Elle n'en avait aucune idée mais en tout cas, elle était bien touffue. Elle fut chassée de ses pensées quand pour la désigner auprès de l'homme, elle se fit attribuer le sobriquet de ma belle... Mais, mais, ça allait s'arrêter de l'appeler ainsi ? Cela semblait-être son plan pour faire fuir le nuisible ce qui visiblement avait fait effet car l'autre avait déguerpis sans demander son reste.

Il se tourna ensuite pour s'adresser à elle. Il avait donc bel et bien utilisé ce petit mot doux pour mettre en fuite le marin. Elle lui devait clairement une fière chandelle pour l'avoir tiré de ce mauvais pas. Elle se présenta donc en retour la voix un petit peu tremblante, elle n'avait pas trop l'habitude de parler avec les gens hormis sa soeur. Sa main relâcha instinctivement la dague cachée dans les replis de sa robe.

"Je m'appelle Syla. Merci beaucoup de m'être venu en aide. Je ne sais pas trop comment vous remercier. Je ne suis pas encore vraiment pêcheur mais j'ai loué de quoi m'y essayer."

Elle désigna de sa main nouvellement libre la canne repliée qui dépassait de son sac à dos.

"Je cherche en effet à embarquer sur un bateau. Je serais contente si vous acceptiez de me prendre à bord comme vous me le proposez. Je ne sais pas trop ce que je pourrais faire pour vous aider mais il paraît que j'ai un don pour la cuisine. Je pourrais mijoter des petits plats pour vous et votre équipage en échange ? Je ne saurais vous offrir d'argent en tout cas, je n'en possède pas. J'ai déjà du faire un deal avec le marchand pour la location en lui laissant un objet de valeur en gage de ma bonne foie de le rembourser dès que je retoucherais sol et que j'aurais vendu mes prises. Je ne pourrais faire de même avec vous pour la simple raison que je n'ai plus d'objet de la sorte."

C'est à la fin de cette phrase que sa dague mal refixée en profita pour choir au sol dans un bruit métallique. La jeune femme devint Blême en se rendant compte de ce qui venait de choir.

"Je...Je..."

Elle n'arrivait pas à terminer sa phrase, à exprimer le fait que ce n'était qu'un mal-entendu et qu'elle ne voulait de mal à personne.

J'étais naturellement respectueux envers les femmes, c'était inné chez moi. Je n'aimais pas qu'on parle mal à une femme, qu'on les traite comme des objets.  Alors j'étais intervenu entre cet homme sale, dégoûtant, mal fringué, et cette jolie jeune femme qui avait l'air vraiment en mauvaise posture. J'avais fait dégager le pêcheur qui n'avait aucune vertu, et je m'étais excusé de lui avoir donné un surnom aussi intime. Elle n'était pas à moi, mais je voulais que l'autre crétin pense que c'était le cas. Alors je m'étais permis de le faire, mais cela ne signifiait rien à mes yeux, aucun attachement, aucune envie de la séduire. Elle sembla alors plus détendue, sûrement parce que j'exprimais autre chose qu'une envie de lui sauter dessus. Et parce que je puais pas de la gueule, mais ça, faut pas le dire trop fort. Quoi qu'il en soit, elle relâcha sa robe, qu'elle avait dû saisir par peur de se faire déshabiller en public. Ensuite, elle prit la parole pour me répondre. Elle s'appelle Syla, un prénom qui, je trouve, lui va à ravir. Elle me remercie de l'avoir aidée, en affirmant qu'elle ne savait pas comment me remercier. Je fais un signe de tête, ce n'est pas nécessaire de me remercier. Et, enfin, elle répond à ma question en m'affirmant qu'elle n'était pas pêcheur, mais qu'elle avait loué du matériel pour essayer de sortir quelques poissons. Je souris doucement, c'est assez agréable de voir une jeune femme qui n'a pas peur de se lancer dans une activité assez masculine. C'est vrai, on dit souvent qu'une femme à bord cela porte malheur, alors aucun homme n'accepte d'embarquer une femme sur son bateau. Pour ma part, je ne crois pas à ces sornettes stupides. Les femmes n'apportent pas la poisse, et en plus une bonne partie d'entre elles sont de très bonnes cuisinières. La jeune femme continue de parler :

Je cherche en effet à embarquer sur un bateau. Je serais contente si vous acceptiez de me prendre à bord comme vous me le proposez. Je ne sais pas trop ce que je pourrais faire pour vous aider mais il paraît que j'ai un don pour la cuisine. Je pourrais mijoter des petits plats pour vous et votre équipage en échange ? Je ne saurais vous offrir d'argent en tout cas, je n'en possède pas. J'ai déjà du faire un deal avec le marchand pour la location en lui laissant un objet de valeur en gage de ma bonne foie de le rembourser dès que je retoucherais sol et que j'aurais vendu mes prises. Je ne pourrais faire de même avec vous pour la simple raison que je n'ai plus d'objet de la sorte.

J'avais tout écouté avec calme, ayant un tique lorsqu'elle affirma avoir eu besoin d'un objet de caution pour louer le matériel de pêche. Ma main s'enfonça dans ma poche droite, et quelques pièces tintèrent gaiement. J'avais amplement de quoi acheter ce matériel pour elle, parce qu'elle le méritait bien. Il fallait avoir du cran pour essayer de se lancer dans la pêche, envers et contre les jugements des marins. Elle me proposait qu'en échange d'embarquer, elle soit notre cuisinière. Je n'en demanderais pas plus, si elle pouvait trouver son bonheur en naviguant parmi des hommes, en pêchant comme elle le souhaitait, et qu'elle prenait un peu de son temps pour satisfaire les estomacs de mon équipage, alors cela m'allait parfaitement. J'allais répondre quand un objet tomba de sa robe de maid. Un objet brillant, qui tinta sur le sol dans un bruit métallique que je connaissais bien. J'attrapais la dague qui avait chuté de son vêtement avec ma queue, avant de la prendre en main. Elle semblait très mal à l'aise, balbutiant "Je...Je..." sans parvenir à terminer de se justifier. Mes doigts courraient habilement sur le manche, sur la lame, je l'observais. Elle était en assez bon état, bien qu'elle manquait un peu d'aiguisage. Mais je pourrais toujours arranger ce petit défaut. Je reposais mes yeux sur la jeune femme, qui était toujours aussi gênée par cet objet qu'elle avait en sa possession. Sans grande gêne, j'attrapais le morceau de sa robe d'où la dague venait, un fil semblait avoir cassé. Je reculais légèrement, ayant toujours son arme en main. Pourtant, je n'avais pas l'air étonné, effrayé, au contraire. Cela semblait normal pour moi, et je finis par prendre la parole avec un ton assez amusé, loin d'être étonné par ce qui venait de se passer :

Eh bien, si tu es un cordon bleu, je t'embarque ! Pour le matériel de pêche, tu vas m'emmener là où tu l'a loué, et il sera à toi. Et tu récupèrera ton objet de valeur, bien entendu. Sur mon navire, je dois avoir des fourreaux pour ta dague, je regarderais.

Je lui tendais son arme, un petit sourire aux lèvres. Puis, d'un geste assez simple, je lui montrais le fourreau de mon épée, accroché à ma taille. Je ris doucement en reprenant :

C'est une bonne chose de toujours avoir de quoi se protéger. Même pour un pirate. Mais n'aie crainte, je ne te détrousserais pas.

Je souriais doucement.

Le tintement continuait de résonner dans son esprit comme une fausse note lors de cette première rencontre. Elle devait se pencher et le ramasser mais elle fut bien trop lente, ne sachant quoi dire ni quoi faire. Pendant ce laps de réflexion, la queue touffue se saisit de l'objet en question. La demoiselle se sentait de plus en plus mal à l'aise tandis qu'il l'inspectait d'un peu plus prêt sans rien dire. Le regard du terranide se porta sur elle, par réflexe et peur mêlée, elle détourna le regard, fixant ses ballerines plutôt que de d'oser l'affronter. Lorsqu'il s'exprima, elle releva le visage, sa voix semblait amusée et non sévère, sèche ou menaçante. La suite la surpris un petit peu faisant valser au loin son côté pusillanime. Il ne semblait pas s'en offusquer où lui en vouloir d'avoir caché ainsi cette arme, il lui proposait même qu'elle embarque avec lui. Il proposait en prime de payer son matériel argent comptant afin qu'elle puisse récupérer ce qu'elle avait mis en gage. Elle était terriblement touchée du geste mais, elle profitait déjà bien assez de la gentillesse de l'homme en voyageant uniquement en s'occupant des repas.

"Je...je suis contente que vous m'acceptiez à bord de votre vaisseau alors que je n'ai pas de quoi payer. J'avoue que j'aimerais vraiment beaucoup récupérer cet objet. il a une histoire qui fait qu'il m'est très cher bien plus que sa réelle valeur marchande. J'ai juste l'impression d'abuser de votre bonté. Je ne suis pas sûr que mes talents de cuisinier mérite tous ces cadeaux."

Elle ne pouvait accepter le deal ainsi, elle avait dépendu de sa soeur toute sa vie, maintenant qu'elle avait un petit peu pris son envol, elle ne voulait pas profiter des autres ainsi. Une idée germa dans sa tête, elle savait quoi lui proposer en échange.

"J'accepte que vous m'avanciez l'argent pour que je puisse acquérir le matériel mais je fais la promesse de vous rembourser dès que j'aurai revendu mes prises. Je vous remercie infiniment pour tout ce que vous faites pour moi."

Elle espérait tirer assez d'argent avec ses premières commande pour solder sa dette. Il fallait juste qu'elle réussisse à attraper quelque chose. Cela prendrait le temps que ça prendrait mais elle n'avait qu'une parole. Il lui tendit l'arme, qu'elle récupéra et cacha à nouveau dans un coin de sa robe. Elle n'était pas la seule à porter une arme, à la ceinture de l'homme pendait une épée. Elle réalisa à ses paroles que la personne avec qui elle s'entretenait n'était autre qu'un pirate. Elle frissonna légèrement, cette profession était réputée pour réunir des gens très peu recommandable. Elle n'était plus totalement sûre de son choix d'un coup. Il gardait pourtant son sourire rassurant ce qui apaisa un peu la demoiselle.

"Vu le peu de possession que je possède vous ne gagneriez pas grand chose".

Un petit sourire timide naquit au coin de ses lèvres avant qu'elle ne fasse volte-face.

"Le marchand n'est guère loin, un petit 10 minutes de marche et nous serons devant son échoppe."

Elle se mit en route pour finalement arriver devant une petite boutique qui ne payait pas de mine. Lorsqu'elle entra à l'intérieur, le marchand était au comptoir avec ce qui semblait-être un client, dans la main de celui-ci, un demi-cœur en argent accroché à une cordelette.

"J'vous en donne 5 pièces pas plus, c'est de la camelote votre truc."

"Ah non, je le lâche pas à moins de 7 pièces, moins cher je me fais arnaquer"

Le visage de Syla blêmit et d'une voix chevrotante elle s'exprima :

"Me...mais c'est à moi, vous pouvez pas le vendre comme ça, nous avions un accord. Vous deviez me le rendre une fois que j'aurais remboursé ce que je vous devais. On...On a signé un papier..."

"Petite gourde, tu ferais mieux de regarder mieux ce que tu signes, tu aurais vu que je n'avais pas fixé de délai pour la revente, c'est noté tel quel que si je trouvais le délai de remboursement trop long, je pouvais me permettre de le revendre. Devine quoi, le délais est trop long."

"Ca fait moins d'une heure que j'ai quitté l'établissement."

"Trop long..."

Mais je vous faisais confiance.

A tord visiblement, faut se fier à personne. T'es vraiment conne toi

Je...je suis contente que vous m'acceptiez à bord de votre vaisseau alors que je n'ai pas de quoi payer. J'avoue que j'aimerais vraiment beaucoup récupérer cet objet. il a une histoire qui fait qu'il m'est très cher bien plus que sa réelle valeur marchande. J'ai juste l'impression d'abuser de votre bonté. Je ne suis pas sûr que mes talents de cuisinier mérite tous ces cadeaux. J'accepte que vous m'avanciez l'argent pour que je puisse acquérir le matériel mais je fais la promesse de vous rembourser dès que j'aurai revendu mes prises. Je vous remercie infiniment pour tout ce que vous faites pour moi. Vu le peu de possession que je possède vous ne gagneriez pas grand chose. Le marchand n'est guère loin, un petit 10 minutes de marche et nous serons devant son échoppe.

J'avais tout écouté sans l'interrompre, j'étais respectueux des paroles de chacun. Elle avait l'air indépendante, ou du moins elle voulait paraître indépendante, et c'est sans attendre que je ne bouge qu'elle prit le chemin de la boutique. Je la suivais, observant sa façon de se déplacer, de bouger, tout en restant attentif à notre environnement. Malgré son arme, elle ne parviendrait probablement pas à se défendre en cas d'attaque. Mais, heureusement, elle était tombée sur un très bon escrimeur, et il ne nous arriva rien sur le chemin. La devanture du magasin n'était pas spécialement tape-à-l'oeil, mais pas vilaine pour autant. Un magasin assez banal, que je ne connaissais pas. Pour la simple et bonne raison que je n'avais pas besoin d'acheter de matériel de pêche, j'avais déjà ce qu'il me fallait. La demoiselle poussa la porte en premier, et je la suivis à l'intérieur. Cela puait la malhonnêteté, le vendeur n'avait pas vraiment l'air sincère. Il était avec un client, discutant autour d'un objet assez singulier. Une cordelette assez simple, qu'on trouve dans n'importe quelle petite boutique, au bout de laquelle pendait un pendentif. Un demi-coeur fait en ce qui semblait être de l'argent véritable. Il était fin, féminin, et je compris assez rapidement qu'il s'agissait de l'objet de valeur en question qui appartenait à Syla. Ils discutaient à propos du prix, l'un affirmant qu'il ne le prendrait pas à plus de 5 pièces, et l'autre soutenant qu'il valait au moins sept pièces. Ils ne nous avaient pas encore remarqués, trop occupés par leurs magouilles fort déplaisantes. J'avais presque envie de surenchérir, pour voir à quel point le marchand était faux-cul. Mais je n'eus pas le temps d'ouvrir la bouche, parce que déjà ma nouvelle compagne se manifestait auprès du vendeur d'un ton assez surpris :

Me...mais c'est à moi, vous pouvez pas le vendre comme ça, nous avions un accord. Vous deviez me le rendre une fois que j'aurais remboursé ce que je vous devais. On...On a signé un papier...
Petite gourde, tu ferais mieux de regarder mieux ce que tu signes, tu aurais vu que je n'avais pas fixé de délai pour la revente, c'est noté tel quel que si je trouvais le délai de remboursement trop long, je pouvais me permettre de le revendre. Devine quoi, le délais est trop long.
Ca fait moins d'une heure que j'ai quitté l'établissement.
Trop long...
Mais je vous faisais confiance.
A tord visiblement, faut se fier à personne. T'es vraiment conne toi.

Ce fut le mot de trop. Il pouvait toujours essayer de l'arnaquer, mais l'insulter devant moi n'était pas une chose à faire. Je m'approchais du comptoir, avant de poser une main ferme sur le poignet du vendeur. J'avais un visage neutre, voir même presque froid. J'étais toujours très bon en affaires, et je ne comptais pas laisser cet idiot s'en tirer comme ça. D'un simple coup d'oeil, l'autre client comprit qu'il pouvait abandonner l'idée d'acheter ce collier. Et il sortit, nous laissant alors seul. Mes oreilles bien droites sur ma tête, je pris la parole d'un ton froid, méchant, mauvais :

Que ce soit bien clair, marchand de mes couilles, ne t'avise plus de parler comme ça d'aucune femme sinon je viens, j'te fais un noeud à la bite et je repars avec des boules en souvenir. Donc maintenant, on va avoir un petit arrangement...

J'attrapais le collier, l'arrachant de sa main potelée et le rendant à sa propriétaire. Personne n'en tirerait le moindre bénéfice, pas aujourd'hui. Je laissais dix pièces en or tinter sur le comptoir, avant de lâcher :

L'équipement de pêche qu'elle a est désormais à elle, et c'est inutile de lui faire signer un papier. Et que je ne t'y reprenne plus.

Je lâchais son poignet sans qu'il n'ait pu protester, et j'entraînais Syla hors de cette boutique. Le marchand pourrait essayer de nous rattraper, j'étais assez doué pour le renvoyer sur les roses. Et c'est bien connu, un pirate ça ne respecte pas les règles stupides imposées par une société corrompue. Et justement, je venais de bafouer une de ces règles stupides. Je posais mon regard sur elle, avant de reprendre :

Je pense que ma cargaison est arrivée, souhaite-tu m'accompagner sur le port, ou bien rejoindre directement mon navire ?

Elle pouvait aller dessus, je savais qu'elle ne piquerait rien. Elle n'était pas une voleuse, et même si elle s'enfuyait avec quelques sous, cela ne se verrait pas étant donné que j'avais pas mal de réserve.

La demoiselle ne savait plus quoi faire, elle se rendait bien compte qu'elle s'était fait rouler. Il devait bien y avoir une solution pour récupérer son dû, ça ne pouvait pas finir de cette façon. Sa soeur le prendrait mal si elle apprenait qu'elle avait perdu ce pendentif, symbole de leurs retrouvailles. La force, elle pourrait user de la force... Non... Non, elle ne pouvait s'y résigner, elle pourrait perdre le contrôle et tuer des innocents. Il la traitait de conne et en effet, elle se rendait compte qu'il n'avait pas tord. Elle avait vécu la plus grande part de sa vie dans la demeure d'un maître mal intentionné, de par ce fait, elle n'avait eu que très peu d'interactions sociales. Elle se rendait compte qu'elle n'arrivait pas à discerner le mensonge chez les gens. Shad l'avait par la suite formée à la survie en milieu hostile mais pas ce genre de milieu qu'elle avait actuellement devant ses yeux. Elle baissa les yeux, elle n'allait avoir d'autre choix que de quitter le lieu, elle ne pouvait rien faire. Son regard était abattus et chagriné mais pourtant, elle ne voulait pas abandonner son projet qui allait lui permettre de devenir indépendante. Elle se battrait pour réussir, peut-importe ce qui arriverait.

Elle serra ses poings et c'est à ce moment là que l'homme qui l'accompagnait se décida à passer à l'action. Il bloqua le poignet du vendeur d'une main ferme, l'invectivant d'un langage peu châtié. Il prenait à nouveau sa défense, récupérant ainsi son bien. Il avait usé d'une autorité qu'elle n'avait pas, laissant qu'un seul et unique choix au marchand rendre la propriété extorquée. Il laissa tomber sur la table de quoi payer, une dizaine de pièce d'or à vue de nez mais la demoiselle n'avait pas regardé avec plus d'attention que cela. Il lui tendit le pendentif qu'elle renoua prestement autour de son cou, le bas du demi-coeur s'arrêtant à la naissance de sa poitrine. Le mouvement qu'elle entreprit pour se faire révéla de manière fugace son œil qui en temps normal restait caché derrière sa chevelure. Avant qu'elle n'aie eu le temps de dire le remercier, elle sentit la main de celui-ci prendre la sienne avec douceur et l'entraîner en dehors du bâtiment. Elle le suivit, sans résister, se laissant guider.

"J'aimerais venir avec vous si ma présence ne vous dérange pas. Je ne sais juste pas comment je peux vous remercier d'être ainsi encore intervenu en ma faveur. Sans vous, jamais je n'aurais pu le récupérer et je tiens très fort à lui. J'ai l'impression de passer mon temps à accumuler des dettes. Je vous suit donc"

C'est à ce moment là qu'elle se rendit compte qu'il lui tenait toujours la main et pour une raison qu'elle ignorait, cela la fit légèrement rougir. Étrangement, il dégageait une chaleur rassurante, elle ne fit donc rien pour stopper ce contact, préférant qu'il en prenne lui même l'initiative. Cela faisait bien longtemps qu'un homme ne lui avait pas tenu la main. La dernière fois, à son plus grand regret, elle avait perdu cet ami d'une manière atroce. Elle avait dû choisir qui entre sa soeur et lui serait épargné... Elle refoula rapidement ce souvenir pour revenir au moment présent.

J'aimerais venir avec vous si ma présence ne vous dérange pas. Je ne sais juste pas comment je peux vous remercier d'être ainsi encore intervenu en ma faveur. Sans vous, jamais je n'aurais pu le récupérer et je tiens très fort à lui. J'ai l'impression de passer mon temps à accumuler des dettes. Je vous suit donc.
Ce n'est rien, disons que vous me remercierez en cuisinant de bons petits plats. Venez.

Les doigts de la demoiselle toujours dans les miens, je ne la lâchais pas. J'aimais bien la douce chaleur que dégageait sa main, cette même chaleur qui pourrait rendre n'importe quel homme fou. Mais pas moi, je n'étais pas ce genre d'hommes qui sautait sur "tout ce qui bouge", comme on dit. Au contraire, le fait de tenir sa main permettait qu'elle ne se perde pas dans la foule, et qu'elle ne s'attire aucun ennui. Car, il faut se l'avouer, elle avait le chic pour s'enfoncer dans des pétrins dont elle ne parvenait pas à se sortir toute seule. Mais en même temps, quand on la voyait, on devinait aisément ses faiblesses. Déjà, physiquement, elle était faible. Je ne parle pas de ses atouts physiques, comme sa poitrine ou ses hanches, mais bien la faiblesse des muscles de ses bras. Elle n'avait pas assez de forces pour se battre. Ensuite, il y a le fait qu'elle est naïve. Très naïve, même, on voit aisément qu'elle ne connait pas le coin, qu'elle s'aventure dans des endroits qui ne sont pas pour elle, et généralement on n'y fait pas de bonnes rencontres. Enfin, sauf quand on a la chance de tomber sur un beau jeune homme, un bel hybride parcourant les mers sur son navire de fortune, là c'est une bonne rencontre. Oh, oui, je parlais bien de moi, vous ne vous faites pas d'idées. Après tout, je ne suis pas le plus moche, ni le moins fort, alors j'avais le droit de me la péter, non mais ! Je tenais la main de la donzelle jusqu'à ce qu'on soit arrivés au port. A partir de là, ce fut ma queue qui, en se glissant très doucement dans son dos, l'invita à avancer à mes côtés. Jamais une femme n'avait à se cacher, pas même au port, et je savais que là où on allait, elle ne risquait rien. Je m'approchais d'un bateau, tout en gardant un oeil attentif sur la jeune femme qui m'accompagnait. Une voix me fit tourner la tête :

Bien le bonjour, Kane ! Tu viens récupérer ta marchandise, elle est prête !
Exact, je suis là pour mes réserves. As-tu pensé à en rajouter un peu, comme je te l'avais demandé ? Je comptais partir un peu plus longtemps que prévu.
Bien entendu, je t'ai doublé la commande. La pêche a été très bonne aujourd'hui !
Voilà vingt pièces d'or, dans ce cas !

Il me remercia d'un signe de tête, avant de remarquer Syla. Le capitaine de navire était assez beau jeune homme, avec ses cheveux mi-longs bruns et ses yeux verts. Malheureusement, il ne s'intéressait pas aux femmes, ni aux hommes non plus, c'était un solitaire. En dehors de son équipage, peu de gens réussissaient à conquérir son amitié. Moi, j'y étais parvenu après de nombreux achats sur son bateau. Il lui adressa un sourire malicieux, tout en nous faisant signe de repartir. Je lui fis donc un signe de main, avant de repartir avec, à ma suite, deux matelots bien costauds qui portaient notre cargaison. Une fois arrivés au bout du port, je leur fit signe de laisser les caisses au sol et de repartir à leurs besognes. Chacun reçut cinq pièces d'or pour leur service, et alors je déclarais :

Je vais rappeler mes troupes, il est temps que nous prenions la mer. Aviez-vous besoin d'autre chose, avant de partir ?

Mon regard se posa sur elle, alors que j'agitais un petit carillon qui, malgré le boucan de la ville, résonnait de sorte à ce que mon équipage l'entende. Il ne restait plus qu'à les attendre.

C'est main dans la main que les deux protagonistes avançaient. Cela faisait un peu bizarre à la demoiselle que sa main soit tenue par un homme. Après tout, uniquement sa soeur lui donnait la main en tant normal. Elle sentit la queue de l'hybride se poser contre son dos pour lui intimer d'avancer ce qu'elle fit avec plaisir. Elle se sentait actuellement protégée et pouvait un petit peu se relâcher. Ils arrivèrent près d'un marchand auprès duquel le Capitaine commanda une double dose de victuailles. Elle était surprise, elle ne mangeait pas à ce point là. Elle fut soulagée lorsqu'elle se rendit compte que la raison en était qu'il comptait prendre la mer plus longtemps que d'habitude. Il régla la somme dûe puis Syla pris la parole de sa voix douce. 

"Vous comptez partir combien de temps ? Je me rend compte que je ne vous ai pas posé la question avant d'accepter votre invitation".

Ils se remirent en route accompagnés par deux marins portant les caisses de marchandises. Une fois le service effectué et rémunéré, les deux hommes reprirent la direction de leur bateau.

"C'est gentil mais je ne pense pas avoir besoin d'autre chose vous savez, j'ai déjà bien assez profité de votre gentillesse."

Elle était toujours un peu gênée de cette situation. L'homme lui tenait d'ailleurs toujours la main. Plus elle restait près de lui et plus elle lui trouvait un certains charme. Il était même bel homme et très gentil en prime.

"J'aurais une autre question, vous êtes nombreux sur votre navire ? J'espère que vos hommes ne me jugeront pas trop vite car j'ai lu dans pas mal de livre qu'avoir une femme à bord portait malheur."

Elle savait que beaucoup de marins croyaient à toutes ces superstitions.

"Vous me feriez visiter le navire avant l'arrivée de vos Hommes ? C'est la première fois que je mets les pieds sur un bateau. La première fois que je prends la mer également."

La poupiotte était un peu impressionnée par la taille du navire et espérait de tout coeur ne pas avoir le mal de mer. Elle ferait avec et s'habituerait au pire. Elle n'abandonnerait pas pour si peu. Elle savait qu'elle était actuellement entre de bonnes mains.