L’Enfer n’était autre que le désespoir incarné. Telle était ma définition personnelle de cet endroit, avec ces grottes immenses, ces villes arachnéennes suspendues, ces lacs de lave, ces monstres terrifiants et ces âmes torturées… Une apparence bien évidemment radicalement différente du monde des mortels, autant que pouvaient l’être les démons des humains. Ce que Asuka s’apprêtait justement à découvrir dans la douleur. La domination ici dépassait de très loin son simple et gentillet
kinbaku, une affaire de sang, de violence et de hurlements.
Ainsi que des larmes. Je regardai sans la moindre surprise Asuka éclater en sanglots pitoyables sous le regard cruellement amusé de Faera, qui s’estimait victorieuse. Certes, cette issue était prévisible dans la mesure où la mortelle était encore sous le choc de sa nouvelle vie, de cette condamnation à l’Enfer irrévocable. Ce n’était après tout, qu’une pauvre humaine habituée aux combinaisons roses et aux chansons mignonnes imbuvables. Hors, j’étais déçue. Non par Asuka, mais envers la succube qui semblait voir toute cette épreuve comme une sorte de concours pour gagner mon affection.
« Dame Faera ? » Répétai-je avec un brin de mépris.
« Tu te figures que je suis incapable de faire régner l’ordre dans ma propre demeure ? »En l’occurrence, Faera eut extrêmement brièvement un rictus narquois, s’estimant probablement suffisamment maligne pour mettre en doute ma capacité à la contrôler. Une mimique discrète et très brève qui ne m’échappa pourtant pas. Celle-là ne perdait décidément rien pour attendre.
« Et tu veux rentrer chez toi ? Tu es en Enfer, Asuka, et tu ne sembles pas saisir pourquoi tu es ici. Mais tu vas vite comprendre. »Le fait est que je possédais une idée très précise du rôle de l’humaine dans cette histoire. Des mortels à embarquer en Enfer, ce n’était pas ce qu’il manquait. Mais une perverse, aux tendances masochistes, avec un physique appétissant, c’était légèrement plus difficile à trouver, et bien plus précieux. Asuka était destiné à devenir le parfait objet sexuel vivant, et soumis.
« Laissez-moi la punir. » Coupa Faera en reprenant le chat à neuf queues avec assurance.
« Je sais dresser les petites putes pleurnicheuses. »Tant d’insolence et d’aveuglement. Faera n’avait toujours pas saisi que je voulais faire de cette mortelle un objet sexuel de luxe, non une amante comme elle se l’imaginait dans sa jalousie, et que je comptais justement sur elle pour la former. Sentant une colère croitre en moi, je me levai brusquement de mon fauteuil pour lui arracher le fouet des mains de la succube surprise.
« Mais Des-… Argl… ! » Commença Faera avant que je ne la saisisse par la chaine dorée encerclant son cou délicat, la coupant net dans sa protestation.
La succube était simplement trop fière, et trop pourrie par le luxe du Cercle de la Luxure pour reconnaitre mon autorité. Cela, et avouer des sentiments latents de soumission que je lui soupçonnais. La leçon allait être double cette fois-ci, et de ma main libre, je soulevai Asuka par une lanière, heureusement fort résistante, de sa tenue avant de la jeter sur mon épaule. Le traitement était moins délicat pour Faera qui se retrouva trainée sur le sol, à moitié étranglée par le collier que je tenais d’une main. La démone était somme toute, assez résistante pour le supporter.
Me voilà ainsi à trainer une succube suffocante et une mortelle pleurnicheuse vers une salle adjacente, dont la grande porte noire cerclée de métal ouvragé s’ouvrit d’elle-même et se ferma ensuite. La nouvelle pièce était plutôt grande, sombre comme toute l’architecture de ce palais, avec ces piliers antiques et ces frises de scènes cauchemardesques, mais elle était aussi complètement dépourvue de fenêtres.
Mais, et c’était bien le plus important, les murs étaient surtout couverts de présentoirs et de râteliers hébergeant une incroyable variété d’instruments de bondage. Fouets multiples, plug en métal, baillons variés… Une très belle collection faite par les meilleurs artisans infernaux, et ce qui m’intéressait à présent, c’était les deux
croix de Saint-André disposées face à face à l’avance. J’avais effectivement parié au préalable que mes deux esclaves allaient nécessiter une bonne séance.
En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, Faera, qui tâchait de reprendre son souffle, se retrouva liée à l’une des croix, la tête vers l’intérieur et les fesses bien exposées puisque je lui déchirai ses fins vêtements d'une violente saccade de la main. Asuka, malgré ses pleurs, suivit le même trajet même si celle-ci conserva sa tenue toute neuve. Je pris un peu de recul et admira le spectacle avec un air satisfait. La mortelle et la succube, attachées chacune à une croix, l’une en face de l’autre dans une position particulièrement humiliante, les fesses et le dos nus, complètement exposées.
« Quelques explications s’imposent. » Marchant vers l’un des présentoirs, j’opta pour un
autre chat à neuf queues, un modèle totalement en cuir noir cette fois.
« Asuka, tu vas devenir une parfaite petite chose de compagnie, une perverse bien dressée que je compte emmener avec moi pour aborder d'autres démons. Faera, tu étais sensée la rendre présentable dans ce sens, et je suis très contrariée que tu t’embourbes dans des jalousies puériles sans chercher à comprendre ce que j'attendais de toi. »« Att- Maitresse !... Attendez !... AAAH » Hurla Faera au moment où le fouet cingla son postérieur rebondit avec un claquement sonore.
Le fait est que le visage de la succube se trouvait pile en face d’Asuka. La mortelle était donc aux premières loges pour voir les magnifiques expressions se peindre sur le visage de la démone rebelle.
« Tu as pris trop de libertés, Faera, et je suis lassée de ton insolence. Quant à toi Asuka, j’attends de toi mieux que des pleurnicheries, alors regarde bien comment on s’y prend avec une démone lubrique, ça te servira à l’avenir. »Et le fouet claqua à nouveau. Le dos de la succube fut zébré d’une belle trace rouge, mais je la savais capable d’encaisser largement les coups. La douleur, elle, demeurait cuisante, sans compter l’humiliation de se faire
punir devant une humaine.
« AAAH ! » Elle donnait de la voix, affichant une expression de souffrance, serrant les dents en fermant les yeux.
« C’est tout, Faera ? Je me demande où est passée cette volonté de rébellion... »Le fouet s’abattait encore et encore pendant de longues minutes, frappant le dos, les fesses, les cuisses exposées de la succube qui ne saignait pas, mais dont la peau mauve affichait de belles marques. J’alternai savamment les coups de fouets impitoyables aux claques sonores du plat de la main, et aux caresses sur les belles fesses de Faera, frôlant ses lèvres intimes. Quant à ces cris, ils se modifiaient au fur et à mesure, passant des hurlements de souffrance à des couinements beaucoup plus lubriques. L’expression de son visage se décomposait de la même manière, passant d’un masque de souffrance crispé à celle d’une soumise prenant un grand plaisir à la punition. La démone faisait entendre d’onctueux gémissements à chaque coup, se mordant les lèvres, tirant parfois la langue lorsque mes doigts caressaient sa peau à vif… Et tout cela, Asuka le voyait justement en gros plan !
« Aaaah… … N-non… Aaah… ♥ » Couinait-il au fur et mesure, baissant les yeux comme pour cacher sa honte d’être ainsi traitée et mise dans cet état sous le regard de la mortelle.
Faera gémissait désormais, manifestement incapable de contrôler le plaisir paradoxal éprouvé malgré la douleur. Je m’arrêtai l’espace d’un instant pour passer ma main entre les fesses de la démone, caressant brièvement son intimité. Laquelle était complètement trempée. Une preuve indiscutable que la succube cachait bel et bien des tendances masochistes.
« Tu mouilles déjà, Faera, ça n’aura pas trainé. » Je passai sur le côté pour coller mes doigts couverts de cyprine devant le nez de la mortelle.
« Tu vois Asuka, ce sera ton premier travail ici. »La succube, le souffle court, au comble de l’excitation, exhalait un incroyable parfum surnaturel de luxure, et celui-ci emplissait la pièce toute entière. Léchant mes doigts sous le nez de Faera, je détachai finalement Asuka de la croix afin qu’elle soit libre de ces mouvements.
« Maintenant va me nettoyer cette chienne, Asuka... Et avec ta langue. »L’ordre était clair. Et au regard autoritaire que je jetai vers la mortelle, aucun refus n’était possible. Cela dit, comment refuser ? Faera était une succube somptueuse, aux courbes outrageusement parfaites, et elle était là, les tétons durcis, les cuisses trempées et écartées sur la croix, son postérieur rebondit complètement exposé… Et manifestement, à sa plus grande honte, elle attendait que l’on s’occupe d’elle !