Identité : Messagère des Mille Royaumes, Émissaire de l'Ordre et du Chaos, Gardienne de tous les Sceaux, Botte Secrète des Arcanes de Maître Rashandir Al Miraaj ; Hazel Mezafoolia, pour vous servir.
Âge : Dois-je prendre en compte mon stade embryonnaire ? Si oui, j'atteins probablement les cinquante ans.
Sexe : Je suis une belle femelle.
Race : Mon apparence a été conçue pour être celle d'une Terranide, mais je suis en réalité l'incarnation numéro zéro des arcanes de mon maître, The Fool. Considérez-moi comme une entité magique avec un corps. [Note hrp : je ne sais pas trop où me caser en terme de groupe. Soit terranide pour l'apparence ou créature pour la race réelle ?]
Sexualité : Je mange mes plats à toutes les sauces.
Physique :
Une terranide des chaudes terres du sud. Voilà à quoi je ressemble, bien que je ne le sois pas réellement. J'ai un corps humain auquel se sont greffées quelques parties animales, soit une paire de grandes oreilles très similaires à celles des fennecs, ainsi qu'une longue, très longue et fine queue terminée par de longs poils bordeaux à l'aspect volatile, presque éthéré. Ces parties arborent les mêmes teintes que ma chevelure longue et soyeuse, peut-être même un peu trop longue puisqu'elle m'arrive au niveau des chevilles. Mais n'ose pas m'appeler Raiponce, ou ne me compare même pas à elle. C'est une insulte ! Je suis plus belle et plus exotique que cette princesse à trois pièces de cuivre. Mon teint halé me donné un attrait que certaines n'ont pas, tout comme le fait mon élégante et svelte silhouette. Si je devais deviner quel est mon atout principal, je dirais mes jambes, cela dit en passant. Grâce à elles, je m'élève à une hauteur honorable d'un mètre soixante quatorze, potentiellement un mètre quatre-vingt avec des talons, et même un mètre quatre-vingt dix si on prend en compte mes oreilles.
Pour ce qui est du visage, j'arbore les traits fins et féminins d'une humaine qui serait dans la fleur de l'âge, peut-être au beau milieu de sa vingtaine, peut-être un peu moins. Mes yeux sont cependant particuliers et peuvent inspirer la peur à ceux qui s'en préoccupent trop. Si les pupilles ambrées ne sont plus si rares, ce n'est pas non plus tous les jours qu'on croise une personne dont le sclérotique est noir plutôt que blanc.
Le reste de mon corps est tout aussi bien taillé, toujours fin et hypnotique. Je regrette cependant que mon maître ne m'ait pas conçue avec une poitrine un peu plus imposante, mais je me contente de ce que j'ai, soit d'une taille de bonnet qui n'est pas la plus impressionnante mais reste moyenne pour une adulte, d'autant plus que ces formes sont mises en valeur par la finesse de ma taille et les courbes de mes hanches qui dessinent une silhouette en huit. J'apprécie ce corps qui m'a été donné et ne le cache pas, préférant l'esthétique et le charme des habits moulants plutôt que le confort d'habits amples. Il est même commun que certains humains me prennent pour une prostituée de luxe, chose avec laquelle je joue en leur faisant comprendre qu'ils ne m'auront jamais à leurs côtés, que ce soit dans l'attitude en général que dans la gestuelle la plus précise et détaillée.
Caractère :
Je ne suis pas la vingt-deuxième mais la première. La première avant la première. "Je suis la zéro", ça ne sonne pas bien. Bref, une sorte de joker.
Non, mortel ! Je ne me maquille pas en clown, ne fais pas exploser des hôpitaux, ne kidnappe pas des filles de comissaires pour les trucider... Rien de tout ça ! Je pense que tu es parti sur le mauvais joker, alors oublie ça tout de suite.
Quand je parle de joker, je fais davantage référence à celui d'un jeu de cartes. Je suis une sorte d'extension, de petit plus que l'on choisit ou non d'ajouter à la partie et dont le rôle varie d'un jeu à un autre. Je peux aussi bien être la carte qui te fait perdre que celle qui te fait gagner. En clair, je suis imprévisible et aime n'en faire qu'à ma tête. D'un point de vue humain, je dirais qu'on peut me qualifier de lunatique. Cependant, toutes mes sautes d'humeur sont justifiées. Je suis juste un peu plus sensible à mon environnement que les autres. De facto, un simple mot mal placé de ta part suffit à faire basculer la balance de l'autre côté. Sauf si tu m'apportes de quoi jouer. J'adore jouer. Paris, compétitions, défis... Je suis réputée pour ne rien refuser, même si les choses sont en ma défaveur. Dans mon cas, vous autres mortels parlent d'addiction au jeu. Peut-être. Mais quand on a une vie aussi spéciale que la mienne, on peut se permettre de céder des plus grosses mises, et c'est justement ce qui est grisant. Que je gagne ou perdre, peu m'importe tant que je m'amuse au cours de la partie. Par contre, il ne faut pas s'attendre à ce que je sois honnête. Si tu n'es pas assez fûté pour remarquer que je triche, tant pis pour toi, tu mérites la défaite.
Je suis chiante. C'est ce qu'on me dit souvent, et je sais que c'est justifié. J'aime pousser les autres à bout. C'est une sorte de hobby que je pratique de bien des façons. Lesquelles ? Accroche-toi parce que je vais sûrement te donner des crises d'urticaire rien qu'en te le disant. Premièrement, j'adore répondre aux questions par d'autres questions. C'est un simple renvoi d'ascenseur mais ça pousse l'interlocuteur à réfléchir plus qu'il ne le devrait en temps normal. Deuxièmement, j'aime bien me donner des airs de chat du cheshire, à disparaître et apparaître où bon me semble tout en parlant. Troisièmement, je peux te faire tourner en rond dépendamment de si ta tête me plaît ou non. Tu es perdu et me demande par où se trouve ta destination ? Au nord jusqu'à la prochaine forêt. Puis quand tu as bien marché pendant deux heures, je réapparais à côté de toi pour te dire que je me suis trompée, et qu'en fait il fallait suivre une rivière sur quelques kilomètres puis partir à l'ouest. Quatrièmement, ça ne sert à rien de me donner ton prénom puisque je t'appelerais par des surnoms dégradants tant que tu ne te seras pas attiré mes bonnes faveurs. Cinquièmement, je passe du coq à l'âne si ce que tu me racontes ne m'intéresse pas. Que tu sois un roi et me parle et de tes difficultés militaires face au fief voisin, je m'en fiche. Laisse-moi plutôt te parler de cette spécialité culinaire locale que j'ai gouté il y a trois jours de ça. Sixièmement, j'exploite toutes les faiblesses que je découvre pour peu qu'elles soient psychologiques. Je ne m'attaque pas à ceux que je croise, je me défends juste. Septièmement, je peux te faire passer pour un fou en plein public. Je suis capable de me rendre invisible et inaudible aux yeux et oreilles de ceux que je n'ai pas marqués de mon sceau. Huitièmement et dernièrement, fais attention aux mots que tu emploies car j'aime sortir les éléments de leur contexte, ou même faire semblant de ne pas comprendre ce que tu racontes. Chiante, je dis.
Même si je suis capable de simuler des émotions humaines et de les comprendre, j'ai encore beaucoup à apprendre sur la complexité de l'Homme, si bien que vos actions échappent parfois à ma logique. Par exemple, je me tue à essayer de comprendre pourquoi vous vous mettez en danger au quotidien alors que vous êtes mortels, ou pourquoi vous continuez de vous entretuer pour quelques babioles sans intérêt. Je trouve que vous seriez bien mieux à agir comme des animaux, à chasser uniquement pour vous nourrir et à baiser pour vous reproduire. Le plaisir et les loisirs devraient être réservés aux sages personnes qui ne s'en servent pas pour nuire à leur prochain, comme mon maître ou même moi. Noooon, qu'est-ce qui vous fait croire que je fais preuve de mauvaise foi ? Vous n'accuseriez pas une aussi belle créature que moi, et sans preuves qui plus est ?
À l'instar d'un animal sauvage, on ne m'apprivoise pas comme ça, pas d'un claquement de doigt. J'avoue cependant avoir quelques faiblesses, quelques péchés mignons qui sont capables de soudainement attirer mon intérêt et de faire en sorte que je vous écoute pour au moins quelques instants. Les sucreries par exemple. Si tu ne me les donnes pas, je te les vole. Quand j'en mange, je désactive mes inhibiteurs de ressenti, absolument tous. Tu n'auras pas de meilleure opportunité pour me faire mal, mais c'est à tes risques et périls. Quoique... Je pense être encore plus vulnérable lors d'une bonne partie de jambes en l'air. Mais où serait le plaisir si je ne ressentais rien dans ces moments ? Il n'y a pas meilleure sensation que celle de s'abandonner à son partenaire et le laisser vous faire grimper au rideau, le laisser vous posséder pour un moment. Depuis que mon maître me l'a enseigné, je ne peux plus m'en détacher. En dehors de ça, j'ai aussi un faible pour les bijoux et pierres précieuses en tout genre. Pourquoi laisser de telles beautés entre les mains de pathétiques mortels qui vont se dépérir bien avant ?
J'entretiens une relation assez spéciale avec mes semblables. Même si j'en déteste certains pour leur caractère que je suis incapable de voir en peinture, je reste leur grande sœur, leur aînée. J'ai ainsi développé un certain attachement à chacun d'entre eux. Je ne suis jamais violente en temps normal mais pourrais le devenir avec une personne ayant maltraité un seul de mes pairs. Je suis la seule à pouvoir le faire, quoique notre maître en a aussi le droit s'il le désire.
Que dire d'autre ? C'est que je commence à m'épuiser, moi. Et puis vous, les mortels, êtes toujours aussi indignes de ma présence... D'ailleurs, la façon dont je me présente est toujours impeccable puisque je soigne les moindres détails. Mon apparition a toujours pour objectif de véhiculer une émotion, que ce soit de la peur, de la fascination ou même du désespoir. Tout ça dépend de mon humeur ! Mais s'il y a bien un point commun à toutes ces alternatives, il réside dans ma présentation physique irréprochable. L'hygiène est l'une des choses qui font la différence entre un paysan sans le sous et un seigneur. Je déteste me sentir sale ou voir ne serait-ce qu'une seule imperfection physique sur mes habits ou moi-même. C'est notamment pour cette raison que je lévite plus que je ne marche, pour éviter de salir mes bas et chaussures. Si je pose le pied à terre, c'est que j'estime être dans un milieu propre. Estime-toi donc heureux si je daigne marcher lorsque nous sommes chez toi. Autrement, il arrive que je doive me forcer à marcher sur des sols peu praticables, notamment dans le cadre de missions diplomatiques ordonnées par mon maître. Dans ces situations là, j'évite d'avoir recours à la plupart de mes pouvoirs et emprunte l'identité d'une princesse d'un riche peuple terranide du sud ayant fait fortune grâce à la présence de minérais précieux sur leur territoire, l'identité d'une fière héritère d'un micro-royaume résistant encore aux pressions humaines grâce à leur richesse et leurs relations. Sous cette couverture, je ne me permets que de parler avec les animaux, ou à la limite de communiquer via télépathie avec quelqu'un, mais rien de plus.
Maintenant, je pense avoir fait le tour de tout ce qui est important. Du balai ! On se voit sur la partie suivante.
Histoire :
Quelque part, dans un immense bâtiment de plusieurs étages, d'architecture gothique et aux pierres noircies par le temps...
Une femme plutôt âgée, à l'air particulièrement sévère et la tenue impeccable, se tient à l'extrémité d'une table de bois ciré en sirotant un café noir et en consultant machinalement de nombreux documents, pendant que d'autres individus à la prestance bien plus effacée débattent entre eux.
« Rashandir est un génie, braille l'un de ces individus, il doit être suivi et pris en charge afin que son potentiel se développe et puisse servir de nobles desseins !
– Monsieur Tezcatopoulos, vous ne semblez pas saisir la pleine étendue de se problème, conteste un autre. Cet enfant a de sérieux problèmes ! Il faut le prendre en charge psychologiquement plutôt que de l'instruire à l'utilisation de la magie !
– C'est vous qui ne comprenez rien, malheureux ! On ne reverra sans doute pas de génie pareil avant le prochain siècle. Il est une aubaine pour cette génération ! De plus, la magie a toujours agi comme une catharsis pour tous les problèmes liés à l'enfance. Nos élèves développent une passion, un amour, une dévotion à la magie ! Donnez-moi le nom d'un seul de nos élèves qui a mal tourné.
– Aucun. C'est parce que nous les avons tous expulsés avant qu'ils ne créent des problèmes.
– Pourquoi ne devrions-nous pas continuer sur cette lancée, dans ce cas ?
– C'est différent. Il est intelligent et très prometteur, plus que n'importe qui. Si nous lui donnions les outils, même les plus basiques, pour qu'il développe sa magie, qui sait ce que ses troubles pourraient le conduire à faire ?
– Mais pensez aux problèmes qu'il pourrait résoudre une fois mature ! Il est une chance qu'il ne faut pas laisser passer, et il est de notre devoir de la guider sur le droit chemin.
Des minutes de débat plus tard, la conversation est brisée par la voix de cette femme aux airs stricts. Elle annonce le verdict final, sa décision en tant que propriétaire de ce prestigieux établissement magique. Le petit Rashandir sera formé comme il le mérite, à condition qu'il soit en permanence encadré par des professionnels qualifiés et prêts à l'arrêter si ça dégénère.
Deux mois plus tard, toujours dans ce même établissement.
Le décor est celui d'une grande salle remplie de chaises en bois et de pupitres derrière lesquels les élèves avaient l'habitude de travailler. Cette salle, bien qu'immense, est pourtant presque vide. Il n'y a qu'un petit garçon en son centre, lequel est accompagné de deux adultes perchés à ses oreilles pour lui souffler des indications. L'enfant griffonne sur la table avec de la craie, toujours sous le regard de ses instituteurs. Un cercle, deux cercles, trois cercles, puis un quatrième. Ils s'embriquent les uns dans les autres et contiennent chacun des motifs indescriptibles à l'allure très ésotérique. Le petit garçon se met alors à incanter. À tour de rôle, les cercles se mettent à luire puis à crépiter. Quelques volutes de fumée blanche s'en échappent et se diffusent aux alentours jusqu'à ce qu'ils soient finalement assez peu denses pour qu'on puisse distinguer une silhouette, très petite et étrange, en leur sein. Les adultes applaudissent et semblent féliciter l'enfant, puis le somment de rappeler son invocation. La mine de l'enfant se déchire, se déforme, se décompense. Il se plaint, il dit qu'il peut faire plus, bien plus. Le ton est élevé du côté des adultes qui commencent à menacer l'enfant désobéissant qui joue la sourde oreille. Il n'écoute toujours pas. Un des adultes se voit obligé de contre-incanter, chantant des rimes inquiétantes d'une voix grave et résonnante. L'enfant se met à crier et proteste pour qu'on ne détruise pas sa création. Il se lève en renversant son pupitre, pousse les adultes sur son chemin et court jusqu'à la porte après avoir pris la petite créature dans ses bras. Ses jambes de petit garçon ne lui permettent pas de s'enfuir assez vite. Il se retrouve bloqué, pris au piège dans un coin de la salle par le seul adulte qui n'incante pas. L'enfant pleure. Des larmes de rage. Il pose son invocation au sol et lui hurle de faire payer aux adultes le prix de leur étroitesse d'esprit. La créature diforme se met aussitôt à grandir, encore et encore, jusqu'à ce que le sommet de son crâne frôle le plafond. Ses bras massifs font à présent l'épaisseur de troncs, ses mains semblent assez larges pour attraper un humain et le broyer sans efforts, mais ses jambes sont toutes fines et fébriles. Le monstre peine à marcher mais parvient à attraper un premier adulte grâce à l'effet de surprise. Il tient le professeur qui se débat et finit par exercer sur une pression sur toute sa colonne vertébrale. 'Crac'. L'homme hurle de douleur alors que son collègue, pris de panique, cesse toute incantation et s'enfuit en passant au travers de la fenêtre. Le monstre finit par lâcher sa proie qui se tord à présent de douleur, à même le sol. L'enfant ne réalise pas la gravité de ses actes. Il s'accroche à son invocation qui prend la fuite en explosant un mur comme si de rien n'était. « L'incident du polymorphe de la classe E. »
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Autre part, au beau milieu de ruines.
Une expédition a été menée en ces lieux afin de percer les mystères de cette mystérieure bâtisse rasée il y a une vingtaine d'année de cela. Quelques documents inquiétants ont été préservés des flammes grâce aux casiers dans lesquels ils ont été conservés. Voici le plus inquiétant d'entre eux.
Patient numéro 724, Rashandir Al Miraaj.
Nutrition : OK.
Hygiène : OK.
Communication : Nulle.
Empathie : Indéterminée.
Diagnostic : Déviant.
Le patient 724 est un cas unique. Il est conscient de sa situation actuelle et ne tente pas de se mutiler ou de se suicider. Il subvient à ses besoins les plus vitaux sans rechigner et refuse de s'affamer. Il se montre imperméable à toute tentative de communication avec le personnel et ne répond jamais à qui que ce soit. Son intellect et ses facultés de compréhension semblent cependant intacts puisqu'il s'exprime par des grimaces. Il y a un mois, l'hypothèse qu'il soit devenu muet suite à un choc post-traumatique a été émise. Cette hypothèse a aujourd'hui été infirmée : un membre de l'équipe a surpris le jeune Al Miraaj en train de marmonner dans son coin. L'employé est immédiatement rentré dans la cellule d'isolement pour tenter d'établir une communication avec le patient, en vain. Ce dernier s'est arrêté de parler, a tourné le dos au médecin et n'a plus rien dit. Le patient a été immédiatement placé sous une garde permanente. Ses lèvres auraient apparemment bougé plusieurs fois pour former des mots. Mais à chaque fois que quelqu'un rentrait pour l'écouter, il ne bougeait plus. Nous l'avons alors placé sous la surveillance d'un expert en profiling capable de lire sur les lèvres. Si on se fie à cette tierce personne, le patient ne ferait que tenir une conversation des plus banales, sans que personne ne semble lui répondre. Elle affirme également avoir perçu un début de sourire sur les lèvres de l'enfant. Nous en sommes arrivés à la conclusion que le patient 724 pouvait être atteint d'un trouble de la personnalité dissociative. Nous avons mobilisé nos plus grands experts dans le domaine afin de percer le mystère de cet enfant. Lorsque ceux-ci l'ont abordé en faisant mention de voix, Al Miraaj leur a répondu pour la première fois. « Ce ne sont pas que des voix. Levez la tête, monsieur. » Le personnel entier qui était présent a levé la tête... et ne l'a plus jamais abaissée. La cellule a été évacuée dans l'urgence et les corps, d'apparence en bon état, ont été examinés dans l'heure. Nuque fracturée d'un geste sec et précis. Aucun n'a rouvert les yeux. Cependant, le plus inquiétant reste que...
À partir de là, le document rédigé à l'encre et la plume semble présenter une écriture totalement différente de celle utilisée au début.
… je leur aie ôté le cœur tout comme ils ont essayé de me soustraire à mes amis. Mes vrais amis.
L'équipe d'excavation a d'abord cru à un canular mais a dû se rendre à l'évidence en fouillant les ruines plus en profondeurs. Des dizaines de cadavres ont été retrouvés, tous présentant les mêmes caractérisques : un trou béant dans la cage thoracique ainsi qu'une absence de cœur en déposition. L'affaire n'a pas été ébruitée, de peur de créer une panique généralisée. Mais jamais plus dans l'histoire de cette planète de tels massacres ont été perpétrés.
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Où suis-je ? Il fait sombre. Je ne vois rien, je ne sens rien. Tout ce que je perçois sont... des bruits. Des bruits à la fois insupportables et reposants qui semblent étouffer tout ce qu'il pourrait y avoir plus loin. J'entends une voix, elle aussi étouffée par ce son continu et régulier. Je ne sais pas ce qu'elle dit, je ne la comprends pas. Je parviens juste à saisir... de l'excitation ? Oui. La voix semble enthousiaste. Et moi ? Que suis-je si ce n'est une conscience ? Je n'ai pas le temps de méditer sur la question. Je m'éteins. Mon dernier sens s'affaiblit jusqu'à disparaître.
…
J'entends de nouveau. Je... je sens. Quelque chose tient une partie de mon corps. Instinctivement, je tente de déterminer ce que c'est. Je m'éveille et vois. Je vois le monde autour de moi. Un plafond. Des murs. Une lampe. Un lit. J'ai une tête. Je parviens à la tourner. Mon regard suit le mouvement. À ma droite se tient un homme. Sa main tient la mienne alors qu'il me sourit. Il s'exclame avec empressement, me dit que je suis vivante, qu'il a réussi. J'ouvre la bouche pour essayer de lui répondre. Blocage. Je n'arrive pas à dire quoi que ce soit. Je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas quoi penser. Suis-je au moins capable de parler ? Oui. Je parviens à répéter tout ce que l'homme dit, mais pas à répondre. Et tout ça... me fatigue. Je ferme les yeux et sombre de nouveau. Je ne rappelle que des derniers mots de cet homme, ces mots qui résonnent dans mon crâne jusqu'à ce que je m'évanouisse. « Grâce à toi, nous quitterons bientôt cet univers. Repose-toi bien, mon premier ami. »
…
J'ouvre les yeux. Depuis combien de temps ne les avais-je pas ouverts ? Je pouvais presque sentir la lumière du soleil me brûler les pupi... Ah non. Tiens. Pourquoi ça ne m'aveugle pas ? Comme si j'avais fait ça toute ma vie, je me lève et me dresse sur mes deux jambes. Je traverse une pièce qui ressemble à s'y méprendre à une chambre et déboule dans une salle à l'aspect antique. Quelqu'un se retourne. C'est un homme. C'est... Je le connais, lui. Son visage me dit quelque chose. Lui aussi semble me connaître puisqu'il se lève et vient me prendre dans ses bras. Je réponds à son étreinte, incrédule, mais ne lui cache pas ma surprise. Où suis-je ? Qui suis-je ? Qui est-il ? Il s'introduit et avance que nous avons l'éternité pour discuter de ça. Rashandir Al Miraaj, mon... créateur ? Je n'assimile pas l'information, lui ris au nez et tente de m'en aller. Mais d'une simple commande vocale de sa part, je sens toute force abandonner mes jambes. Je tombe à genoux. Il s'approche, passe sa main dans mes cheveux et me somme de lui laisser le temps de s'expliquer. Du temps ? Je n'ai pas l'éternité, moi.
…
Quelques mois plus tard, j'appréhende enfin le fait d'avoir cette éternité devant moi. Je suis éternelle, immortelle, une création parfaite de mon maître. Il m'a donné la vie, m'a aimé et a pris le temps de m'éduquer. Il m'a aussi raconté mon passé, ou plutôt notre passé. Si j'ai bien eu du mal à le croire au départ, toutes ces preuves et l'emprise qu'il exerçait sur moi avaient fini par me raisonner. Je suis sa première création parfaite, The Fool, capable de relier les mondes et les univers par l'intermédiaire de portails. Je suis un vaisseau, un amplificateur. Mon objectif est d'accueillir une partie des pouvoirs de mon maître et de les développer en mon sein jusqu'à ce qu'il décide de me les reprendre. En contrepartie à cela, mon cœur n'est pas situé dans mon corps mais dans une machine. Il est alimenté par une source d'énergie originaire de notre plan, la magicithe. Tant que ce cœur est alimenté, je vis quoi qu'il arrive. S'il ne l'est plus, je meurs. Mais, selon mon maître, mes capacités nous permettraient justement de traverser des brèches pour retourner m'alimenter en magicithe.
J'ai aussi appris ne pas être la seule dans ce cas. Je suis sa première création, mais pas la dernière. Il en avait vingt-et-une autres, encore toutes endormies. Seuls les cœurs étaient en activité pour le moment. Et à chacun de ces cœurs, mon maître transmettait une autre fraction de ses pouvoirs, ce qui lui permet de les utiliser à volonter plutôt que de dépendre de ses propres réserves magiques. Mon créateur est un génie, un vrai. Il est même parvenu à se rendre lui-même immortel, ceci en entrant parfois en cycle de longue hibernation. Pendant ces cycles, les activités physiques de mon créateur s'estompent. Sa conscience continue de vivre au travers du cœur qu'il appelle The World, cœur au travers duquel il dit pouvoir observer le monde dans son intégralité. Au sein de ce cœur, il développe lui-même ses capacités magiques et ressort toujours plus puissant de chaque cycle. Un jour, il fut de retour en annonçant être en mesure de renouveler ses cellules. Ne doutant plus de ses capacités, j'ai assisté à ce renouveau, à cette renaissance. Son corps de vieillard s'est progressivement changé en corps de jeune homme, celui qu'il avait été par le passé. Il est devenu immortel.
Au fil des années, j'ai assisté à la naissance de mes frères et sœurs à qui je transmis tout mon savoir sur notre maître, à l'exception de son objectif qu'il voulait que je garde secret. Il a fini par nous appeler de différentes façons, nous appelant d'avoir ses « voix » puis ses arcanes, en référence à sa magie que nous abritions. Puis finalement, nous avions été nommés afin de ne vous fondre dans ce nouveau monde où nous vivions, car il nous faudra accomplir diverses missions pour notre maître. Malgré la présence des autres, je suis restée la privilégiée de mon créateur. Un soir, il se confessa à moi, m'affirmant que j'avais vécu dans son esprit pendant de longues années, mais que maintenant j'étais réelle. Il voulait me considérer comme son égale, son amie de toujours. Moi, je le voyais toujours comme mon maître et mon créateur, celui à qui je devais tout. Je veux lui offrir ce qu'il y a de mieux. Et j'ai éventuellement fini par m'offrir à lui sous tous les aspects possibles.
En tant que messagère de mon maître, j'ai pour responsabilité de gérer nos relations diplomatiques. J'ai carte blanche pour négocier avec les dirigeants et influenceurs de mon choix, ou même pour en jeter certains s'ils ne conviennent plus à nos idéaux. Pour faciliter cette mission, mon maître m'a façonné une nouvelle apparence, celle d'une des nombreuses races qui arpentaient ce monde. Les populations locales appelaient ça un terranide, une sorte de croisement hybride entre l'humain et l'animal. Mon maître m'a faite irrésistible selon ses critères, afin que je puisse séduire davantage d'alliés potentiels. Grâce à ça, j'ai pu enchaîner les conquêtes diplomatiques, que ce soit pour nous ayons accès à certaines ressources ou pour que notre territoire soit sous la protection militaire d'une région voisine.
Je suis The Fool, celle qui trompe et manipule, qui séduit et promet, qui joue et gagne.
Autre :
Je suis l'incarnation d'une major arcana du tarot, The Fool, et possède quelques particularités qui sont liées à cette condition on ne peut plus atypique.
Il est bon de savoir que je suis immortelle, selon les standards humains. Une balle dans le crâne ne me tue pas, une perte massive de sang ne me fait même pas sourciller (ce sang n'est que de la poudre aux yeux, de toute manière), les conditions climatiques extrêmes ne me tuent pas non plus. Fait est que je peux choisir ou non de simuler de la douleur ou d'autres ressentis purement humains, uniquement si cela m'intéresse. Seul mon créateur (ou toute autre entité qui se révélerait plus puissante que lui) est capable d'aller à l'encontre de ces lois. Il existe cependant un moyen de me tuer ; c'est de détruire mon coeur détenu par mon maître, soit la source d'énergie à partie de laquelle j'ai été créee.
Je possède également quelques pouvoirs que je peux utiliser à volonté (ou presque) tant que mon maître continue d'alimenter mon coeur en énergie. Je peux me rendre invisible aux yeux de certaines personnes ou même de tout le monde, je suis également en mesure de me téléporter sur des distances plus ou moins longues, avec cependant un battement entre chaque téléportation dont la durée dépend de la distance parcourue. On m'a aussi offert l'étrange capacité de communication avec les animaux. Si je leur parle, ils me comprennent. De mon côté, je ressens leurs émotions sous la forme d'une empathie magique particulière. Plutôt que de marcher, je peux aussi léviter à un mètre du sol. Comme toutes les autres arcanes, j'ai également la possibilité de prédire l'avenir d'autrui par l'intermédiaire d'un baiser, bien que cela ne se limite qu'à des prédictions qui auront lieu dans deux heures, dans mon cas. Je peux aussi marquer ou effacer mon sceau personnel qui se présente sous la forme d'une coloration d'un oeil en rouge. À défaut d'être discret, ce sceau me permet de communiquer par télépathie avec les marqués, de lire leurs pensées et de leur permettre de me voir et me localiser en toutes circonstances. Enfin, je suis la seule de toutes les arcanes à pouvoir ouvrir et fermer des portails entre Terra et la Terre.
En dehors de tous ces pouvoirs, il est bon de mentionner que j'appartiens à une certaine organisation, si on peut l'appeler ainsi. Il s'agit d'un rassemblement de vingt deux arcanes, dont je fais partie, et de notre maître à tous, notre créateur. Nous lui accordons une obéissance totale, puisqu'il est la raison pour laquelle nous vivons. Quel est l'objectif de notre organisation ? En tant que première création du maître, je suis la seule à le savoir. Ce n'est que pour remplir un seul et unique objectif, soit celui de faire de notre créateur un véritable Dieu, bien que nous le considérions déjà comme tel. Un jour viendra, un jour où il sera capable de s'approprier tous nos pouvoirs et de les contenir dans son unique corps sans que celui-ci ne se désagrège, un jour où il fera de nous de simples mortels lorsqu'il aura atteint son objectif. Mais même en sachant cela, je l'adore. Je lui dois la vie, je lui dois tout. Qu'il me reprenne ce qu'il m'a donné n'est qu'un juste retour des choses.
Comment avez-vous connu le forum ?
Vu sur un topsite, lu quelques trucs à droite à gauche puis parachutage immédiat pour plusieurs raisons, dont un intérêt pour le contexte libertaire et ma perversité latente. J'espère d'ailleurs que mon concept n'est pas trop tiré par les cheveux, mais j'aime ça !
Extra :
Je reconnais avoir pris connaissance du topic sur le traitement des données personnelles.
(qui m'a appris des choses, cela dit en passant)