Le champs de bataille était éreintant, franchement. Je sentais mon bras ma faire affreusement mal. Les mages autour de moi lançait des sorts contre une armée de serviteurs divins. Des dryades, valkyries, des dragons et autres, tous étaient contre nous. Au milieu de la mêlée, je faisais siffler Ashura de droite à gauche, fendant des boucliers d'un mouvement. Je sentais la colère des dieux de me voir contre leurs forces et pire encore, d'y rivaliser. J'avais mal de partout. Mes jambes me soutenaient à peine, mes ailes ensanglantées n'arrivaient plus à battre, mes tentacules gisaient au sol, inertes. Je regardais mes ennemis avec pitié. Le sang qui giclait autour de moi me donnait envie de vomir, mais c'était ça, la guerre. Le temple de Dionysos était devant nous, on y était presque, mais je n'avais presque plus de troupes. Qui aurait pu croire que Zeus protégerais aussi bien un si petit temple. Les pierres noires dans ma poche n'avaient presque plus d'énergie en elles et elles tomberont bien vite en poussière.
Darimon et Caïn étaient à mes côtés, protégeant mes arrières. Mon projet était une véritable folie. Je ne pourrais pas détrôner par moi-même les dieux. Même Luhimi n'y pourrait rien. Jusqu'à maintenant, j'ai enlevé la vie de huit divinités mineures, mais ce n'était rien comparé aux Olympiens. Je voyais bien la terreur qui se teintait sur le visage de mes amis. Dans les enfers, mes troupes étaient en train d'évacuer les morts que j'avais fait. Je savais que je n'avais plus la moindre chance, parce que mes forces n'étaient plus. Je tremblais de partout et, au bout de mes forces, je plantais mon sabre dans le sol et j'invoquai la sorcellerie. Nous fûmes ramené à un avant-poste. Les deux mercenaires n'en pouvaient plus. Sur un sourire désolé, je leur ordonnai d'abandonner cette quête personnelle insensée. De toute façon, je sentais Fiela approcher. M'appuyant contre la pierre d'un pilier, je la vis apparaître et se mettre à m'insulter. Je savais depuis longtemps que la déesse n'était plus vraiment mon Abigaelle, qui n'aurait jamais osé me parler comme ça. Elle était bien moins diplomate que son précédent elle-même. La douleur de la voir était aussi intense que le jour où elle est partie. Alors comme ça, Zeus ne voulait pas jouer fair-play et en finir avec moi d'un coup bas ou d'un coup de foudre (Littéralement parlant). Je la serrai contre moi avec amour. Elle me demandait d'arrêter cette entreprise, que moi-même je trouvais désormais bien futile. Elle me dit qu'elle était prête à se mettre à genoux pour me demander de m'arrêter. Bien sûr, c'était inutile. Aussi, je me mis à genoux devant elle et je la serrai par le bassin contre moi.
-Fiela... tu arrives un peu trop tard pour me demander de me retirer de cette guerre.
Je fermai les yeux et je la serrai encore plus. J'avais toujours espéré la revoir et il fallait que je fasses la plus grosse connerie du monde pour qu'elle vienne enfin à moi. J'étais si fatigué de me battre pour quelque chose que je ne pourrais jamais gagner. Les hommes avaient besoin de relever des défis pour se prouver leur valeur, mais moi, je ne trouvais aucune fierté dans les gestes que j'ai posé. Je ne suis pas Luhimi, moi, mon coeur n'est pas de marbre aux souffrances que j'ai causée. D'une lettre à Hana, nouvelle bien-aimée d'Hadès, j'ai demandé la résurrection de toutes les personnes innocentes que ma croisade avaient dépouillées de leur vie.
-Toutes mes erreurs sont en train de s'effacer petits à petits. Les morts quittent leurs tombes, les temples se font reconstruire et je vais certainement mourir bientôt pour racheter mes péchés... car tu vas bientôt partir et je doutes que tu aies jamais envie un jour de me revoir, cette fois.
Je sentais déjà la colère de ma femme monter en elle, ou alors c'était de la pitié ou du dégout, qu'est-ce que j'en savais, moi, à ce moment. Je souriais légèrement, plein de remords et de culpabilité. Je me relevai doucement et je la regardai avant de l'embrasser passionnément, la serrant contre moi. Certes, je mourrai un jour, mais mes filles seront grandes et Taya n'aura plus besoin de moi, ni même son enfant. Mes pensées se ramenèrent sur la femme que j'aime depuis des années, celle que mon coeur réclame et mon corps désire. Une main tendre glissait dans ses magnifiques cheveux noires alors que ma main libre la soutenait par la taille pour ne pas qu'elle disparaisse, usant d,un tout petit peu de magie.