Ashley Rogers venait de réussir un mince exploit : elle avait mis fin aux affres d’un dictateur sanguinaire sévissant dans un pays de l’Extrême-Orient. Une intervention et inhabituelle pour
Captain America, une super-héroïne qui avait rarement l’habitude de participer aux conflits militaires armés. Seulement, quand il s’agissait d’un tyran sanguinaire qui gazait sa population, et se livrait à un génocide contre une minorité ethnique, Ashley n’avait pu que réagir. Elle avait agi de la même façon que l’avait fait son grand-père, le légendaire Steve Rogers. Le premier Captain America avait affronté les Nazis, et était mort en les combattant. Si la mère d’Ashley n’avait pas hérité de ses gènes, ceux-ci ayant sauté une génération, Ashley était née avec les pouvoirs améliorés de son grand-père, et avait usé de ses capacités au mieux.
Elle ressortait d’une campagne militaire autorisé par le Conseil de Sécurité de l’ONU. Plusieurs semaines de campagne dans ce pays désertique, jusqu’à renverser le tyran en place. Il allait maintenant être jugé par la Cour Pénale Internationale. Captain America avait fait fi des critiques la décrivant comme le suppôt de l’impérialisme américain. Elle était fière d’avoir réussi sa mission, mais pensait surtout à autre chose. De fait, après avoir remis le dictateur à La Haye, elle avait filé dans un avion à direction, non pas de Washington, mais... De Bora-Bora.
Ashley avait réservé une semaine de vacances à Bora-Bora, dans un hôtel grand luxe, et quelqu’un l’y attendait déjà. Et ce
quelqu’un n’était pas n’importe qui. Difficile pour Captain America d’avoir une vie privée, mais, pour l’heure, elle se félicitait qu’aucun paparazzi ne sache qu’elle était, depuis plusieurs mois, en couple avec une superbe rousse, une sulfureuse femme qui attendait impatiemment Ashley dans leur suite de luxe :
Rebecca. Dans le jet privé appartenant à Stark Industries, Ashley appela Rebecca, lui annonçant qu’elle arrivait. Rebecca l’avait vu à la télévision, et, comme toujours, elle s’était inquiétée pour elle. Après tout, Ashley avait dû affronter des chars d’assaut, mais également des unités mecha, le tyran ayant dépensé une bonne partie de la fortune de son pays dans la construction et l’achat de robots lourds de combat. Et encore, Ashley avait dissimulé à sa belle ces combats musclés. Une grenade avait une fois explosé contre son bouclier, l’envoyant valdinguer dans une chambre, et elle avait affronté bon nombre de soldats lourdement armés.
Tout en somnolant dans le jet, Ashley se rappela quand elle avait vu pour la première fois Rebecca.
À cette époque, elle habitait à New York, et faisait la justicière du quartier. Elle avait affronté une mafia locale qui extorquait tout un quartier. Une enquête de longue haleine qui l’avait amené jusqu’au siège de leur trafic, un hôtel minable du Bronx servait de couverture pour un ensemble de trafics allant de la drogue à la prostitution et à l’esclavage. Elle y avait découvert Rebecca, une strip-teaseuse et prostituée locale, droguée, en passe de devenir une esclave. Captain America l’avait sauvé des griffes d’un pervers qui voulait la violer, et avait conduit elle-même la jeune femme à l’hôpital. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais Ashley était retournée voir Rebecca. Elle avait veillé sur elle, et l’avait conduit en cure de désintoxication.
Petit à petit, les deux femmes s’étaient rapprochées... Et Rebecca avait fini par l’embrasser. Un geste qui avait surpris Ashley, et que Rebecca avait sur le coup regretté... Avant qu’Ashley ne le lui rende.
Et maintenant ? Maintenant, Captain America était une légende vivante. Elle avait affronté des terroristes, des criminels, voyagé d’un bout à l’autre du monde. Elle était à la tête des Avengers, ce groupe de super-héros internationaux, et était la digne héritière du Commandant Rogers. Elle était la femme la plus populaire des États-Unis, qui n’avait pas hésité à afficher publiquement être bisexuelle. Un geste fort, à l’époque, car la présidence américaine était sous la houlette du
Grand Old Party, le Bureau Ovale étant occupé par un ultraconservateur. Depuis lors, Ashley avait rencontré des hostilités, mais avait tenu bon, campant sur ses positions. Elle était une femme forte, une militaire qui était dure, mais qui favorisait l’éducation, expliquant que la pauvreté et les inégalités sociales étaient le vivier de la criminalité. Une femme parfaite...
...Et qui allait passer une bonne semaine de vacances à Bora-Bora, en compagnie de sa petite-amie. Mais Ashley pouvait aussi se montrer cachottière. Elle comptait profiter de ses vacances pour faire à sa douce et sensuelle Rebecca une offre qu’elle ne pourra pas refuser.
Le truc, en revanche, c’est qu’elle avait directement sauté dans l’avion, de sorte qu’elle ne s’était pas changée, et portait donc son uniforme. Elle avait néanmoins retiré quelques jambières, dénudant ainsi ses cuisses, et attendait avec impatience de revoir sa belle, à Bora-Bora...