L'ascension des dizaines de mètres entre le balcon inférieur et celui du Penthouse, amenant au niveau de la piscine ouverte, se déroulait sans encombres, Sasha s'agrippant aux ornements architecturaux en saillies dans son avancée se mit lentement à ralentir la cadence. Plus elle approchait du haut de l'hotel, plus elle entendait clairement que le Penthouse n'était pas vide, le bruit de circulation de la rue principale en bas de l'hotel n'était plus audible, alors qu'au contraire, la musique et les rires faisaient bien comprendre que la fête battait son plein là haut.
Préférant éviter d'arriver en trouble-fête au milieu de la partie qui se déroulait au Penthouse, la jeune voleuse se déplaça latéralement le long du balcon, elle n'était plus qu'à un ou deux mètres des bords du Penthouse, n'importe qui aurait pu la remarquer en passant la tête à ce moment là. Allant jusque là où les appuis voulait bien la conduire, elle s'arrêta donc au niveau de la cuisine, là où le balcon se finissait et au rez-de-chaussée du Penthouse. Pour elle, il n'y avait que deux endroits possible où trouver le collier: Un coffre dans la chambre à couchée ou autour du cou de la femme de Yaroslaw. Sasha espérait seulement que le coffre de la chambre ne serait pas vide.
Son ascension discrète mais dangereuse s'arrêta-là, elle allait devoir poursuivre son avancée vers la chambre en passant directement par les couloirs du Penthouse, cette fois-ci, elle allait devoir la jouer fine avec d'avantage de prudence. Au moment où ses pieds touchèrent le plancher, Sasha longea la baie-vitrée, apercevant au passage nombreux invités et peut-être des prostituées, ces dernières semblaient enchaînées, soirée bondage?
En se ruant dans la cuisine, pour se cacher d'un gros-bras de la mafia approchant dans sa direction, la voleuse remercia sa bonne étoile. La cuisine avait deux accès, le premier étant celui d'où elle venait, le second accès menant au balcon opposé du Penthouse, qui semblait totalement vide et surtout non éclairé. Ce côté du Penthouse était effectivement vide, à l'exception d'un garde semblant admirer la vue en tirant sur sa cigarette, il n'avait pas repérer Sasha, mais au moment où elle allait s'approcher de lui pour l'assommer, l'homme se retourna en direction de la cuisine. D'un mouvement aussi vif et précis, la voleuse s'adossa au mur à côté d'elle, se fondant totalement dans la pénombre, retenant sa respiration, elle regarda du coin de l’œil l'homme la frôlant presque à son passage. Il s'en était fallu de peu.
De ce côté du Penthouse, elle observa l'étage supérieur, encore des balcons... Impossible de voir d'en bas si quelqu'un se trouvait sur l'un de ces balcons ou à l’intérieur d'une de ces pièces, heureusement que la jeune femme avait toujours avec elle ses lunettes de "détection de vie". Les enfilant, elle pouvait voir qu'une des pièces était occupée, vu la position qu'ils prenaient, ils n'étaient certainement pas en train de monter la garde, avec un peu de chance, Sasha espérait même pouvoir jeter un coup d’œil au passage. Elle se prépara à une nouvelle ascension, bien moins risquée que de passé par l'intérieur grouillant d'invités et de gardes et Il fallait faire vite, ne sachant pas quand le garde allait revenir depuis la cuisine, ou même d'un autre accès.
Visant les hauteurs du Penthouse, elle utilisa encore une fois son grappin, ce dernier vint s'enrouler autour d'une gouttière de béton en forme, non pas de Gargouille, mais d'Ange pour changer, Pressant un bouton de son outil, elle se laissa entraîner par la traction, puissante mais silencieuse, du grappin. Sasha lâcha un instant le bouton lorsqu'elle arriva à la hauteur de la chambre occupée, un homme était clairement en train de prendre son pied, contrairement à la femme dont la chaîne autour du cou était attachée aux barreaux du lit. Déçue d'une telle scène, que certaine personne pourrait même qualifier de "triste" ou "d'immonde", la voleuse remonta jusqu'au toit du Penthouse et prit le temps de décrocher son grappin avant de se laisser tomber sur le balcon d'une des chambres abritant un lit baldaquin des plus luxueux. En utilisant son "Thermostylo", elle découpa un cercle dans le vitrage blindé avec aisance, cercle suffisamment large pour passer sa main et saisir la poignée de la baie coulissante.
Pas âme qui vive dans la pièce et grâce à ses lunettes, Sasha savait que personne ne risquait de faire éruption depuis la porte d'entrée de la chambre, personne dans le couloir et mis à part les deux d'avant, personne non plus dans les autres pièces de l'étage. L'endroit puait le luxe, le lit baldaquin de soie, tableaux de maîtres, meubles anciens style baroque, même le lustre central en cristal, censé éclairé la pièce, devait très certainement valoir plus cher que le nouvel appartement de Sasha. Bien évidemment, la première chose que fit la voleuse en commençant à chercher le coffre fut de regarder derrière les tableaux, un classique que l'on pouvait voir au cinéma ou lire dans les livres, mais cela représentait une bonne partie des gens, continuant de cacher leur coffre derrière des tableaux ou dans de rares occasions, sous un faux plancher.
*Quand apprendrons-ils?* Pensait-elle.
Impossible pour Sasha d'identifier ces tableaux, ne connaissant pas encore très bien la culture et les arts de la Terre, c'est sans se douter, ni se soucier, qu'elle jeta sur le lit sans la moindre précaution, "Le Massacre des innocents" de Rubens, ou du moins une belle imitation. La seule chose qui l'intéressait c'était le coffre fort se trouvant justement derrière ce tableau. Un magnifique coffre en Vibranium dernier modèle de classe TITAN avec trois combinaison de code pour l'ouvrir, très pratique et dissuasif face à des cambrioleurs conventionnels, mais face à une voleuse équipée d'un outil capable de percer et découper n'importe quelle matière non magique, le coffre fort et son alliage, sois disant "le plus résistant au monde" dévoilaient toute leur impuissance à ce petit outil magique qu'affectionnait beaucoup la jeune voleuse. Se préparant à découper la porte du coffre, Sasha lança un dernier regard derrière elle pour s'assurer que la voie était libre. Pas une personne à l'étage, dommage qu'elle n'ait pas pensé à regarder en hauteur...