Auteur : BRANDON LIAO
Identité : Carlee Abigail Carter
Âge : 19 ans
Sexe : Féminin
Race : Humaine.
Origine : Planète Sirius (Une planète très semblable à la Terre aussi bien géologiquement que technologiquement, quoique légèrement plus avancée.)
Sexualité : Encore indéterminé. Elle est vierge.
Physique : – Quelle est la corpulence de votre personnage ? Carlee est une jeune femme d'environ 1m70, assez grande donc et au corps mince, mais avec de belles formes. On peut dire qu'elle a le corps athlétique.
– À quoi ressemble son visage, nez, yeux, bouche, cheveux ? Son visage est assez avenant. Elle a des cheveux mi-longs de couleur blond platine, de grands yeux bruns, de longs cils noirs, un nez droit et fin, une bouche aux lèvres douces et épaisses, une dentition parfaite.
– Possède-t-il des traits particuliers qui le distinguent, des tatouages, des cicatrices ? Il n"y a rien de vraiment notable qui soit particulier dans le physique de Carlee. Sa mère n'a jamais voulu entendre parler de tatouage ou de piercing.
– Comment a-t-il l'habitude de s'habiller ? Porte-t-il des armes ? Autrefois la jeune fille s'habillait comme toutes les ados. Un jean délavé, un petit haut coloré, des baskets. Désormais elle porte le genre de tenue qu'on trouve sur Tekhos, c’est-à-dire des combinaisons intégrales ou plus déshabillées en deux pièces, fines et légères ou bien des armures pour les patrouilles. Et bien sûr, elle ne se sépare presque jamais de son arme. Une arme de poing la plupart du temps, calée à sa ceinture dans le bas de son dos. Mais il y a aussi son arme de service de bien plus gros calibre.
Caractère : Carlee est active, dynamique et courageuse, énergique et passionnée. En apparence adaptable et malléable, elle fait valoir ses droits et ses idées avec douceur et parfois s'il le faut, avec fermeté. Elle a de multiples projets, de grandes idées : encore faut-il qu'elle sache les mettre en application. Agir lui permet de canaliser sa grande nervosité. En règle générale, elle est stimulée par la difficulté. Son sens de la justice est très aiguisé, et elle a des réactions violentes devant toute iniquité. L'être humain l'intéresse et elle a souvent un idéal humanitaire qui la fait s'intéresser à autrui ou adhérer à des groupes et des associations à but social ou idéologique. Elle est féministe et peut entrer en compétition avec les hommes... Elle possède une grande intuition, mais affiche son esprit logique qui impressionne davantage. Elle peut osciller entre une possessivité absolue et un certain altruisme. Elle est aussi volontaire, bonne élève, travailleuse, sportive, parfois très perfectionniste, voire maniaque dans un domaine particulier, et totalement indisciplinée dans un autre... Elle apprécie les activités de groupe permettent de développer son sens de la solidarité. Carlee peut aussi avoir une alternance déconcertante de suractivité et d'indolence.
Elle est très soucieuse de sa sœur et fait beaucoup d'efforts pour conserver une bonne harmonie avec elle et leur nouvel environnement. Elle aime la paix, mais n'hésite pas à entrer en guerre s'il le faut. Elle a souvent un sens esthétique développé qui la fait s'intéresser à l'art ou aux belles choses. Elle apprécie le confort d'un nid douillet. Sentimentalement, elle est difficile et recherche la perfection, en se donnant en exemple. Aussi, à cause de son intransigeance, il lui arrive certainement de passer à côté du bonheur, sans le voir... Dirigiste et pointilleuse, imbue de grands principes, elle pourrait, si elle n'y prend garde, lasser ou agacer son entourage.
Auteur : Eve Ventrue
Identité : Robin Alyson Carter.
Âge : 17 ans
Sexe : Féminin
Race : Humaine
Origine : Planète Sirius
Sexualité : Elle a toujours rêvé du prince charmant, mais sait apprécier la beauté des femmes. Bisexuelle, donc ? Peut-être. Elle est vierge.
Physique : – Quelle est la corpulence de votre personnage ? Robin est une jeune femme qui mesure 1m 68, une taille moyenne. Son corps est fin et bien proportionné même elle a moins de formes que sa sœur cela n'enlève rien à son apparence gracieuse et féminine.
– À quoi ressemble son visage, nez, yeux, bouche, cheveux ? Elle a de longs cheveux bruns et lisses, des yeux bruns, un nez droit et fin, une bouche épaisse aux lèvres roses, une dentition parfaite. C'est un visage agréable à regarder dans l'ensemble.
– Possède-t-il des traits particuliers qui le distinguent, des tatouages, des cicatrices ? Rien de particulier, Robin est une jeune femme tout au naturel.
– Comment a-t-il l'habitude de s'habiller ? Porte-t-il des armes ? Robin s'habille à peu près pareil que sa sœur, même si elle ose un peu moins porter des choses trop légères qui laisseraient trop voir son corps. C'est une pudique.
Caractère : Robin cache une sensibilité et une émotivité au-dessus de la moyenne. Son intuition est considérablement développée et elle s'en sert avec maestria dans ses rapports humains. En effet, plutôt passive et souvent rêveuse, elle sait observer, être à l'écoute des autres. Effacée, timide, elle saura aisément émouvoir autrui mais elle saura aussi se montrer redoutable. Elle est discrète et pudique, au point d'apparaitre souvent peureuse et distante. Elle a la goût de l'intimité et cultive le secret. Voila pourquoi Robin est souvent une énigme pour son entourage ! Elle tend aussi à se protéger car elle se sent sensible et vulnérable. En cas de problème affectif, elle se retranche du monde, et peut même vivre des périodes de dépression. Pourtant, elle sait aussi faire preuve de courage et de détermination lorsqu'elle est sensibilisée par une cause qui la touche, sociale le plus souvent. En fait, elle demeure complexe et sa nature la pousse à une certaine spiritualité, un intérêt pour les autres, et l'incite à faire partie de groupements ou d'associations ayant les mêmes idéaux. Mais méfiez-vous, car Robin est une petite maligne qui, si elle doit protéger ceux qu'elle aime, peut devenir manipulatrice, et sous ses dehors de sagesse, de réserve et de gentillesse, elle peut vous réserver des surprises ! Elle est par ailleurs souvent lunatique. D'un autre côté, elle a un grand besoin d'affection. Elle adore les contes et les légendes. En cas de déception affective, elle s'évadera dans ses rêves.
Sentimentale, elle est attirée par la vie à deux. Elle possède profondément le sens de l'amitié et sait se montrer de bon conseil. Elle redoute la solitude et tend à être conciliante et patiente dans ses rapports avec autrui. Coté c œur, elle est plus tendre qu'elle n'en donne l'air, mais, au moindre chagrin, elle adoptera rapidement une attitude glaciale.
Histoire : Je ne comprends pas. C'est un cauchemar. C'est forcément un cauchemar. J'espère à chaque seconde que je vais me réveiller et que tout sera redevenu normal. Mais je perds espoir petit à petit.
Ma mère, Robin et moi, on a pris la voiture pour aller voir grand-mère, comme on le fait régulièrement après les cours ou le week-end. Elle s'appelle Abigail, c'est pour elle qu'on m'a donné ce deuxième prénom, et j'en suis très fière. C'est une femme formidable qui raconte toujours des histoires incroyables. Elle m'a appris à coudre et à tricoter, et même si beaucoup trouvent ça ringard, moi je trouve ça génial. Depuis peu, je peux confectionner mes propres vêtements. J'ai encore besoin d'un peu d'entrainement, mais je me débrouille déjà très bien.
Ce jour-là, on se rendait chez elle. Je savais qu'il y avait une éclipse de prévue, mais sincèrement, je m'en fichais. J'étais une ado débile en ce temps-là. Ce genre de truc n'intéressait que mon père et Robin. Robin, c'est ma sœur de deux ans ma cadette. Dans la voiture elle était excitée comme une puce. Ma mère avait décidé de partir plus tôt à cause des embouteillages. Malheureusement, on s'est retrouvé bloquées à cause d'un accident. Les flics nous ont dit que ça allait durer un bon moment. La poisse. Robin et ma mère sont sorties près de la voiture pour voir l'éclipse qui commençait. Moi j'avais mis mes écouteurs sur mes oreilles et j'envoyais des sms à des copines.
Au bout d'un moment, la musique a commencé à bourdonner bizarrement, mon portable a bipé, m'indiquant qu'il n'y avait plus de réseau... et puis plus rien. Mon portable avait tout bonnement cessé de fonctionner. J'ai enlevé la batterie, l'ai remise, mais rien. Je l'avais pourtant rechargé avant de partir ! Je me suis mise à bouder et j'ai allumé la radio de la voiture. Ma mère et Robin étaient toujours dehors.
Au bout de quelques minutes, le trafic a commencé à reprendre tout doucement. On a repris la route, mais ça n'avançait pas bien vite. A ce moment-là, j'aurais tout donné pour pouvoir être ailleurs. C'est alors que la voiture est tombée en panne. C'était pas notre jour. Ma mère a essayé de relancer le moteur, en vain.
- Maman, regarde lui aussi il est en panne ! A lancé Robin.
Effectivement, la voiture à côté de la nôtre restait immobile malgré les insultes et les cris proférés par son conducteur visiblement énervé. Les klaxons ont hurlé un peu partout, les gens sont sortis de leur voiture, c'était bizarre. Ma mère nous a demandé de rester à l'intérieur et est sortie à son tour pour voir ce qui se passait. Aussi incroyable que cela puisse paraître, tout le monde était en panne ! Aucun des véhicules ne pouvait rouler. Là, j'ai commencé à flipper quand-même. Il faisait sombre, très sombre, et il se faisait tard. Ma grand-mère devait s'inquiéter de notre retard, déjà.
Ma mère a dit qu'on ne pourrait pas aller plus loin et qu'on allait devoir laisser la voiture là. Robin a commencé à se plaindre qu'elle avait faim. Du coup, maman a décidé d'aller chercher à manger à côté. J'ai refusé de les accompagner, préférant les attendre dans la voiture, comme d'habitude. Ma mère m'a filé les clefs, puis elles se sont éloignées.
Je ne me sentais pas rassurée quand même. Mais le pire c'est quand tout est devenu noir. Je veux dire... vraiment noir ! Toutes les lumières, les néons et les enseignes lumineuses de la rue se sont éteints. Tous, sans exception ! Mon cœur s'est mis à battre la chamade. Ça ressemblait à un mauvais film d'horreur. Anxieuse, j'ai finalement décidé de rejoindre ma mère et ma sœur, mais quand j'ai voulu ouvrir la portière... rien. Elle était coincée. J'ai forcé comme une malade, j'ai essayé toutes les portières, mais rien à faire ! J'ai appelé ma mère à pleine voix, comme si elle pouvait m'entendre. Et ce foutu portable qui ne marchait toujours pas !!
Je suis resté un instant immobile sur mon siège, les jambes remontées contre ma poitrine. Les gens autour semblaient un peu inquiets eux aussi. Puis il y a eu des hurlements, les individus qui se trouvaient sur l'avenue se sont mis à courir en criant, l'air terrorisés. J'ai commencé, moi aussi, à paniquer complètement. J'ai regardé par les fenêtres, je voyais les gens fuir, mais je ne savais pas pourquoi. Je frappais les vitres, suppliant cette satanée voiture qui refusait toujours de s'ouvrir. Je me demandais où se trouvaient Robin et ma mère, priant pour qu'elles reviennent me chercher, mais rien. C'est alors que j'ai vu un tigre bondir sur le toit d'une voiture. Oui, un tigre. J'ai d'abord cru à une hallucination. Puis il y a eu un bruit atroce, j'ai sursauté. Quelque chose venait de s'écraser sur le toit de la voiture et le tigre s'est jeté dessus. J'ai entendu un hurlement de douleur mêlé aux grognements du tigre. La voiture tremblait dans tous les sens. J'ai hurlé de frayeur, plaquant mes mains sur mes oreilles pour ne plus entendre les cris. Et puis le corps d'un homme a glissé le long du pare-brise, laissant une trainée de sang dessus. Le félin s'est empressé de rejoindre sa proie afin de commencer son repas, juste sous mes yeux. Que j'ai fini par fermer aussi fort que possible.
J'étais blême, à deux doigts de vomir, complètement hystérique. C'était quoi ce cauchemar ? Qu'est-ce qui se passait ?!
J'ai finalement entendu le tigre s'éloigner, trainait sa proie qui n'était plus qu'un pantin désarticulé. J'ai de nouveau appelé à l'aide à plein poumons, frappant à coup de pieds contre les vitres.
C'est vrai, j'étais sans doute plus en sécurité à l'intérieur, mais j'ai toujours été légèrement claustrophobe sur les bords. Je pleurais comme une idiote en me disant que j'allais crever là de faim, de soif ou de froid. Je suis resté une bonne heure dans cette voiture sans pouvoir rien faire. Quand soudain, un homme est apparu près de ma portière. C'était un homme très grand, costaud, à la peau noire, habillé d'un costard un peu déchiré.
Auteur : Philip Boutte Jr
- Ça va là-dedans ? M'a t-il demandé d'une voix forte.
J'ai hoché la tête, ravie que quelqu'un vienne enfin m'aider. Bon, à vrai dire ça n'allait pas du tout. Le type a regardé autour de lui, puis a reculé d'un pas et a levé une grande barre de fer qu'il tenait à la main. Il m'a fait signe de m'éloigner. Je me suis donc glissée à l'arrière de la voiture... et il a brisé la vitre. L'alarme ne s'est pas déclenchée. Apparemment, cette bagnole était fichue.
Je me suis enfin retrouvé à l'air libre, hagarde, terrifiée. L'homme a enlevé sa veste et me l'a posée sur les épaules avant de se pencher sur moi.
- T'es ok ? - Qu'est-ce qui se passe ici ? Le type a fait une sorte de grimace et a haussé les épaules avant de regarder dans le ciel, l'air mécontent. Il faisait noir, on ne voyait pas grand-chose.
- J'ai entendu des dingos parler de fin du monde, mais pour être honnête, j'y crois pas vraiment. - Quoi ?! C'est la fin du monde ? Me suis-je écriée.
- Bah... peut-être b'in. Bon, t'étais pas toute seule dans cette caisse, hein ? Où sont tes parents ? - Ma mère était partie chercher de quoi manger dans le coin avec ma sœur, mais... elle est pas revenue. En prononçant ces mots, j'ai réalisé ce qui avait pu leur arriver, revoyant ce tigre déchiqueter ce pauvre mec. J'ai tremblé et je me suis remise à pleurer. L'homme s'est mis à secouer ses mains devant lui.
- Non, non arrête de chialer ! T'inquiète pas, elles se sont peut-être juste perdues où elles se sont mises à l’abri. Y a des bêtes un peu partout qui ont complètement débloqué, ils se sont échappés d'un peu partout..., mais tu crains rien avec moi. J'ai séché mes larmes avec le dos de ma main et je l'ai regardé d'un air suspicieux.
- Ah, parce que vous savez domptez des tigres affamés du bout de votre baguette magique ? J'ai désigné la barre de fer à ses pieds, il s'est mis à rire. Il n'y avait pas de quoi se marrer, vraiment, mais lui a semblé trouver ça hilarant.
- C'est bon, je me casse ! Ais-je balancé.
- Wow, wow, wow ! Ça va pas la tête ? Je crois que t'as pas bien compris la situation, là. C'est le bordel ! Y a pas que les animaux qui ont perdu la tête ! Les gens sont persuadés que c'est la fin du monde, ils détruisent et pillent des magasins, il se battent pour avoir de la bouffe, des trucs utiles ! J'ai même vu une pauvre vieille se faire tuer par un mec pour une bouteille de jus d'orange ! Tu piges ? J'ai ouvert de grands yeux ronds. Étais-ce possible ? Je me trouvais dans un de ces foutus films de zombies et de cataclysmes. C'était la fin de tout, vraiment ? Non... tout allait redevenir normal. Petit à petit tout allait s'arranger, les lumières reviendraient, les voitures démarreraient... et on irait voir grand-mère en riant de tout ça autour d'un bon thé. Point final.
- Faut que je retrouve ma mère et ma sœur, soupirais-je.
- Pas possible. A l'heure qu'il est, soit elles sont mortes, soient elles sont perdues quelque part, ou alors elles ont quitté la ville. En tous les cas, les chercher serait une pure perte de temps et du suicide ! - Je m'en balance ! Vous avez qu'à vous tirer si vous voulez, moi je vais les retrouver ! Et puis vous êtes qui d'abord ? Pourquoi je devrais vous suivre ? Le type a levé les bras et les yeux au ciel en grognant, apparemment agacé par mon entêtement. Il a semblé réfléchir, faisant les cent pas le long du trottoir avant de revenir en face de moi, me pointant du doigt.
- Ok, petite délurée. On va chercher ta mère. Mais si dans deux heures on n'a rien trouvé, je quitte la ville. Avec ou sans toi. Pigé ? - Pigé. Il a semblé satisfait, s'est redressé de toute sa hauteur, puis m'a demandé dans quelle direction ma sœur et ma mère étaient parties. On s'est mis en route, prudemment. Les rues semblaient maintenant complètement désertes. On entendait pourtant des cris au loin, des bruits de verres brisés...
Nous sommes entrés dans une petite épicerie déjà vandalisée. Les étagères étaient toutes vides ou presque. Il faisait tellement noir qu'on ne voyait pas à plus de 2 mètres. Puis j'ai entendu une voix faible. Le type s'est crispé, puis est passé devant pour avancer dans le fond du magasin. Je l'ai suivie, mon cœur battant la chamade.
Elle était là. Ma mère était assise, péniblement adossée contre le mur, et un couteau de cuisine planté dans la poitrine.
- Maman !!! Je me suis jetée près d'elle, écartant ses longs cheveux bruns de devant ses yeux. Elle m'a regardé avec douceur, esquissant péniblement un sourire.
- Ma chérie... tu vas bien... - Oui... qu'est-ce qui s'est passé ? Où est Robin ? Ma voix était tremblante, mon visage inondé de larmes. Elle m'a brièvement expliqué que des gens s'étaient battus pour avoir de la nourriture. Elle avait tenté de protéger Robin et de raisonner un des vandales, mais il lui avait enfoncé ce couteau dans le ventre. Après cela, elle n'était plus sûre, tout était devenu trop flou pour elle.
J'ai essayé de lui demander où était passé Robin, mais elle n'a pas pu me répondre. Elle a murmuré qu'elle m'aimait, m'a caressé la joue... puis s'est endormie pour toujours.
J'ai pleuré et supplié. Elle ne pouvait pas être morte ! Tout ça c'était un cauchemar ! L'enfer !
L'homme m'a agrippé l'épaule, et m'a fait sortir de la boutique. Je me débattais, mais il m'entrainait. Il ne s'est arrêté que plusieurs mètres plus loin dans une ruelle. Il m'a calmée, m'a rassurée, et m'a promis de veiller sur moi. Il m'a dit qu'on devait quitter la ville, que ma petite sœur était sûrement entre de bonnes mains et qu'on finirait par la retrouver ainsi que le reste de ma famille.
Il s'appelait Jalil. Un boxeur qui fêtait sa énième victoire avec ses amis et son coach autour d'un petit cocktail quand tout a dérapé. Ils avaient loué une belle voiture pour sortir... et ils ont eu un grave accident. L'accident sur l'avenue... c'était eux. Lui et un autre de ses amis s'en étaient sortis, mais pas les autres. L'ambulance est ensuite tombé en panne comme tous les autres véhicules. Les gens ont paniqué et il a quitté l'ambulance pour voir ce qui se passait. Ensuite, deux gros éléphants échappés du zoo juste à côté ont débarqués et on écrasés et bousculés tout sur leur passage. L'ambulance s'est fait éjectée... il a fuit. Et il m'a trouvé un peu plus tard.
Jalil et moi on a marché longtemps, jusqu'à trouver refuge dans une petite maison de campagne. Le peu d'informations qu'on a réussi a avoir sur ce qui se passait, c'est que c'était peut-être l'éclipse qui avait déréglé toutes les énergies, bien que ça paraisse stupide. La majorité des gens étaient restés chez eux en ville, là où la pagaille régnait. Sans véhicule, sans énergie, il était difficile pour les forces de l'ordre ou les pompiers d'agir contre les bandits ou les animaux sauvages errants. Les gens qui étaient persuadés que c'était la fin du monde avaient mis bien du bazar. C'était un peu tiré par les cheveux. Pourtant, de plus en plus de monde commençaient à y croire. Moi y compris.
Mais ce n'était pas la fin du monde. Pas au sens ou on l'entendait. On l'a compris une semaine plus tard en arrivant dans la ville où vivait ma grand-mère. On venait tout juste d'arriver sur les lieux déserts lorsqu'un vaisseau très étrange a atterrit. J'étais surprise, parce que ce genre d'engin capable de voyager un peu partout dans l'espace n'était encore qu'au stade de développement sur Sirius. Des créatures répugnantes en sont sorties, de celles dont on devine immédiatement la dangerosité. Jalil et moi on a réussi à se cacher et à les éviter par miracle. Mais une chose était sûre : ma grand-mère et mon père n'en s'en étaient certainement pas sortis. Les créatures avaient rasé la ville et massacrés tout le monde. Il ne me restait plus que Robin, mais elle était toujours introuvable.
Les jours, les semaines, puis les mois s'écoulèrent. Les créatures venues d'ailleurs étaient presque partout maintenant. Jalil et moi survivions encore. Il avait réussi à trouver des armes puissantes à bord d'un camion militaire renversé sur le côté de la route... au milieu de cadavres démembrés et à semi dévorés. Mon compagnon de route avait plus ou moins réussit à m'apprendre comment m'en servir et j'eu malheureusement plusieurs fois l'occasion de m'en servir pour fuir ces créatures.
On croisait très peu de survivants et quand c'était le cas, personne ne se faisait vraiment confiance. Alors on restait jamais longtemps. En tous cas, après tout ce temps, j'avais appris à bien connaître Jalil et à le considérer comme mon grand frère malgré son fort tempérament. Il était volontaire, efficace, entreprenant, actif et courageux. Jalil avait vraiment une puissante personnalité, parfaite pour diriger et commander. Il savait briller, impressionner et attirer le regard sur lui. Aussi ne supportait-il pas l'échec qui le rendrait aigri, envieux ou amer. Il savait parfaitement saisir les opportunités qui s'offrait et était rapide d'exécution. Le plus compliqué à gérer était sans doute son impatience et sa tendance à être irritable et intolérant. Mais il alliait la force de l'action à la mûre réflexion et agissait rarement par impulsivité, sauf quand sa colère éclatait. C'était grâce à lui que je survivais.
Le jour où j'ai cru mourir pour de bon, Jalil et moi on s'était fait encercler par plusieurs groupes de créatures pendant la nuit. Dos à dos, les lampes tactiques de nos fusils balayant les alentours on attendait sans rien pouvoir faire d'autre. Bientôt, l'une de ces créatures allait surgir de l'obscurité et se jeter sur eux. Ils n'auraient sans doute pas assez de munition pour les repousser et surtout... ils n'étaient que deux. J'ai vu une ombre se faufiler sur ma gauche, mais ce fut une autre venue de droite qui s'est jetée sur moi, poussant un hurlement affamé. J'ai changé de cible aussi vite que possible et j'ai commencé à tirer. Bientôt, je n'entendais plus rien à part les détonations de mon arme automatique ou de celles de Jalil qui beuglait pour se donner du courage. J'ai pensé mourir. Une des créatures avait réussi à bondir sur moi pour me mettre à terre. C'est alors qu'une lumière aveuglante a envahi mon champ de vision, puis un vacarme insupportable s'en est suivit. Je crois qu'à ce moment-là j'ai pris un coup sur la tête, parce que je ne rappelle plus vraiment ce qui s'est passé ensuite.
En revanche, je me souviens de m'être réveillée dans un endroit très lumineux, allongée sur une couchette et tout à côté, penchée sur moi, une femme inconnue aux cheveux roses dans une sorte de combinaison de combat qui me regardait en souriant.
- Ah ! Tu es enfin réveillée. Parfait ! Je vais aller prévenir la chef dans ce cas. Mais lève-toi d'abord, allez ! Y a quelqu'un qui attend depuis des plombes que tu reviennes à toi. Elle me lança un clin d'œil, puis me tendit la main. J'étais perdue, je ne savais pas qui elle était, d'où elle sortait, où je me trouvais. Mais je m'inquiétais pour Jalil également et je n'ai pas eu la présence d'esprit de poser de questions. C'est ainsi qu'on me fit parcourir des couloirs étranges, sans fenêtres, bas de plafond et surtout, tout en métal. Jusqu'à me faire entrer dans une grande salle où s'affairaient un bon paquet de monde. La plupart était des gens blessés, certainement des survivants comme moi. Tous étaient assis, sur des sièges et banquettes en suspension accrochés aux murs ou à-même le sol. La femme aux cheveux roses attira mon attention en se glissant derrière moi, en agrippant mes épaules et en me faisant pivoter vers un coin de la pièce. Là, mes yeux se posèrent sur une fille aux longs cheveux bruns, les yeux et les joues trempés de larmes, les mains plaquées sur sa bouche pour tenter de retenir les sanglots de joie qui la faisait trembler des pieds à la tête. Alors que mon cœur explosait dans ma poitrine, la jeune fille laissa subitement éclater ses émotions et se jeta dans mes bras, secouée de sanglots sans pouvoir s'arrêter. Pleurant à mon tour, je refermais mes bras aussi fort qu'il m'était possible de le faire autour de ses épaules. J'avais retrouvé ma petite sœur.
Jalil était mort, je l'appris un peu plus tard. Le vaisseau spatial dans lequel je me trouvais étais intervenu une seconde trop tard pour lui. J'en fus dévastée, mais la présence de Robin m'aida à tenir bon. Nos sauveurs faisaient partie d'une coalition galactique et possédait une base spatiale non loin de Sirius. Comme ils ne pouvaient pas nous garder là-bas, il fut décidé qu'ils nous confieraient à un peuple d'une autre planète de notre système solaire : Terra. On nous a alors laissé à Tekhos plus précisément et on nous a expliqué que les créatures qui avaient envahies Solarius étaient des formiens. Une race venue d'un autre système et qui annexait bon nom de planètes. Les Tekhans étaient en pleine guerre contre eux sur Terra et leur tenait tête pour le moment. C'est en surveillant des activités inhabituelles des formiens et en suivant un de leur vaisseau que la coalition a compris ce qui se passait sur Sirius. Il était bien trop tard pour sauver notre planète malheureusement, mais les rares survivants trouvés avaient été sauvés. Quant aux formiens, la majorité des troupes avaient déjà quitté la planète pour repartir sur Terra. Ils en avaient fini ici.
C'est ainsi que je me suis retrouvée sur Terra, dans la ville incroyable de Tekhos en compagnie de ma sœur Robin. Un endroit bien étrange qui ne ressemblait pas du tout à Sirius et ou les hommes étaient considérés comme inférieurs. Ici, c'est les femmes qui commandaient. Robin et moi on a été accueillies chaleureusement et on nous a offert une chambre au sein de l'ordre militaire. Comme je savais bien me débrouiller avec une arme, on accepta que je devienne soldat. Ma jeune sœur était moins douée que moi. Le groupe qui l'avait aidé à s'en sortir sur Sirius lui avait appris deux trois trucs, mais pas à tirer ou à tuer. Comme j'avais refusé d'être séparé d'elle, on décida de la former jusqu'à ce qu'elle soit capable de tenir une arme et de se battre.
Voilà où j'en suis. Je découvre encore Tekhos et son impressionnante technologie, j'essaye de m'améliorer en combat rapproché et en attendant qu'on me confie des missions plus importantes, je passe le plus clair de mon temps à patrouiller dans la métropole. Je repense souvent à Sirius et à ma famille. Je repense aussi à Jalil à qui je n'avais même pas eu le temps de dire merci d'avoir sacrifié sa vie pour moi. C'est quoi mon avenir, maintenant ?
Autre : Rien à ajouter.