Bouleversé, c'était le mot qui convenait le plus à mon actuel état. Je savais que cela finirait ainsi et je viens de la voir disparaitre dans un endroit où je ne pourrai la rejoindre. Je sentis mon c?ur se broyer et, incapable de rester debout, je glissai vers le sol et je m'y assis, me mettant à pleurer à chaudes larmes, tremblant de tous mes membres. Je répétai son nom une bonne dizaine de fois, serrant Hime, l'enfant homuncule que Xatiav avait créée pour moi et l'Izuna Kumiho, dans mes bras, désespéré et seul, encore une fois. Je l'ai aussi perdue et je ne sais même pas si elle reviendra un jour. Étais-je destiné à vivre des choses exceptionnelles pour ensuite en souffrir? Je regardai Mistile, mais j'avais beaucoup trop de mal à assimiler que ce ne sera pas les bras de mon aimée qui m'accueilleront à mon réveil, mais la chaude embrassade du néant. Je sentis alors les bras de Mistile me serrer bien fort contre elle, ainsi que Ama, tout juste revenue, pleurante elle aussi, ayant compris que sa maman ne sera plus là pour très longtemps. Un moment, nous restâmes ainsi puis, mes pleurs cessèrent. Je me levai, Ama et Hime dans les bras. Je les glissai sous les draps de mon lit et je les laissai là, leur disant de se reposer.. avant de m'affaler de tout mon long sur le sol, puis ce fut le noir.
Quelques jours plus tard, alité parce que déprimé et malade, les bras couverts de bandages pour protéger la peau rosée de ceux-ci, je regardai par la fenêtre de ma chambre, observant les roses blanches se fâner, ce qui m'attristait encore plus. Fiela n'étant plus à mes côtés, mon c?ur s'était fermé à tous, sauf à Taya, puisqu'Ama, Hime et Mistile me rappelaient trop la déesse qui a ravi mon c?ur, ce qui ne les empêchaient guère de me rendre régulièrement visite pour essayer de me remonter le moral. Puis vint un jour où Mistile vint me voir seule. J'étais enfin debout, portant une cotte de maille, un riche vêtement rouge de noble aux manches tombantes sur un chandail brun, un pantalon simple et des bottes brunes. Elle me posa une question, faisant résonner l'écho de la chambre.
-Que vas-tu faire?
-La guerre.
-À qui?
-Aux dieux.
- Et Reiseijou?
-Tu sais bien que je ne lui ferais jamais de mal... Je pars aujourd'hui et j'espères revenir dans un mois. Je sais bien que je ne suis pas le seul qui déteste ces êtres et beaucoup, j'en suis sûr, me rejoindront. Je commencerai ma croisade dans deux ans. Occupe-toi des enfants, contes-leur une histoire avant des les endormir et ne les laisse pas approche le saké
Sur ces mots, je me volatilisai en me servant des capacités divines dont j'ai hérité de Fiela pour me porter à la première cible de mes recherches. Me servant de mes nouveaux pouvoirs, je fis apparaître deux chiens démoniaques, des dobermans dont les chairs arrachées laissaient couler un flot continu de sang. Ils détalèrent vers deux temples, de Zeus et Arès, et s'attaquèrent aux gardes puis aux prêtres qui bénissaient les croyants ainsi que ceux-ci. Lorsque leur macabre tâche fut accomplie, ils ont écris avec leurs langues les mots: "Ragnarök arrive, Hérétiques, rassemblez-vous!".
Je posai mon regard sur ma main droite. Mon corps était capable d'assimiler l'énergie des entités, même moi, j'ai du mal à y croire. Je fermai les yeux et, pour la première fois, je priai. Je m'adressai à la seule divinité qu'aucun livre ne prononçait, qui vivra à jamais car ses prêtresses ne peuvent être attaquée par ma main, une main que je commande ou une main amie à la mienne, Mistile en est une preuve vivante: Fiela, divinité des vices et de la luxure, mais aussi, à mes yeux, seule et unique déesse.