Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Là où se terre la vérité { Pv ~ Saune }

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Sorcelienne

Légion

Là où se terre la vérité { Pv ~ Saune }

mercredi 21 juin 2017, 03:40:07

C'était l'occasion d'une vie.

Akabe a dix-sept ans. Ce n'est pas grand chose, surtout dans le domaine du travail, et cela lui porte généralement malheur, car malgré le tout de son désir d'avoir enfin, pour elle, un travail qui se tient, quelques chose qui lui permettrait de gagner sa croûte, et d'obtenir de manière quasiment assurée le revenue nécessaire pour payer ses études futures, elle ne parvient pas à convaincre la majorité des employeurs, se trouvant toujours à essuyer refus après refus. Alors oui, on lui avait bien proposer de travailler dans une boîte de strip-tease, un lieu où elle aurait eut une paye mémorable, grâce aux cadeaux des différents clients, ainsi que la paie de base qui se présentait comme relativement attirante, et confortante, mais elle n'avait jamais considérée son corps comme une manière d'obtenir un peu d'argent, et cela se trouvait en plus confirmé par le fait qu'elle dansait comme un pied, ce qui lui ôtait définitivement l'envie de s'adonner à pareille occupation lucrative. Non, ce qu'elle avait toujours voulue, c'était écrire. Elle avait passé un baccalauréat littéraire seulement en ce but, et si l'été lui offrait désormais le temps libre pour se procurer plusieurs magazines, et préciser son don pour l'écriture d'articles divers et variés, elle n'avait jusqu'ici pas eut le cran pour se lancer dans cette activité, si bien qu'elle n'avait présentée que quelques menus curriculum vitae dans ce domaine précis. Et aussi étrange que cela puisse paraître, et ce même si cela fit le tout de son bonheur, elle eut droit à une réponse de la part d'un petit fanzine très exclusif dans sa clientèle, une proposition rêvée, qu'elle ne put bien sur refuser, malgré la particularité de la requête qui lui était soumise au travers de ce travail inopiné.

Le magazine en question portait le nom assez évocateur de « Clair de Lune », et si vous n'en avez pas entendu parler, c'est bien normal, celui-ci n'étant édité que dans quelques régions assez éloignées de la capitale japonaise, notamment à Kyûshu, où ils trouvent étrangement une clientèle suffisamment importante pour ne pas avoir à souffrir d'éventuel manque de vente. Il s'agit, de ce qu'elle en avait comprit durant le cours entretien qu'elle avait eut avec le directeur marketing, qui occupait aussi la place de directeur des ressources humaines, ce double-post justifié par la petitesse de la boîte d'édition, d'un magazine qui faisait dans le paranormal, dans l'étrange, dans le mystère, et qui cherchait chaque année de nouvelles histoires à raconter, soit pour offrir le petit frisson que quelques adolescents recherchent dans les histoire à faire peur, soit pour contenter quelques occultistes en manque de lecture de seconde classe pour tenter les rituels les plus saugrenus. Toutefois, ce qui allait lui être demandé était une habitude du fascicule, une tradition estivale, où ils offraient à quelques courageux entrepreneurs de faire un voyage dans un hôtel, une maison de jeunesse, ou un habitat en location qui aurait eut, selon quelques rumeurs, de biens tristes histoires, au point que celui-ci soit présenté comme hanté. Souhaitant d'ailleurs décrocher le travail, elle évita d'en rire, étant de celle qui n'avait que peu de croyance pour ce genre de fadaises, mais elle ne manqua pas, malgré tout, de hausser un sourcil, qui fut répondu avec un léger ricanement de la part de son employeur, celui-ci ayant sûrement peu l'habitude qu'on le prenne au sérieux.

« Ne vous en faite pas, mademoiselle Homura. Nous n'attendons pas de nos associés qu'ils soient en accord avec nos croyances et nos considérations. Bien au contraire, si nous engageons généralement des débutants, ou des particuliers pour ce genre de travail, c'est bien pour obtenir un travail le plus objectif possible, qui ne se base que sur les faits, et pas sur des intentions de créer le frisson. »

Ce fut en quelques mots ce qu'il lui annonça, et elle fut assez surprise de ces paroles, avant de finalement se laisser aller à la confiance pour lui dire qu'elle acceptait non seulement de faire cette article, mais qu'elle allait aussi prendre le temps nécessaire pour essayer de leur offrir quelque chose de suffisamment intéressant et propre à leur magazine pour qu'ils puissent compter à nouveau sur elle si l'occasion se représentait. L'homme accéda à cette requête avec un grand sourire vague, comme si il s'attendait à ce que ça ne soit qu'un seul article, produit par une désoeuvrée qui se tournera bien rapidement vers des journaux plus importants dés qu'elle en aura l'occasion, mais il n'en fit pas le commentaire, et préféra plutôt prendre son téléphone, afin de sortir une carte de l'île, et de chercher quelques adresses qu'il avait sûrement déjà enregistré en prévision de ce moment. C'est ainsi qu'il lui présenta son objectif : lui tendant le téléphone avec un calme des plus remarquable, il lui montra un itinéraire entre Fukuoka, où ils se trouvaient actuellement, jusqu'à la ville de Beppu, relativement connue pour quelques sources chaudes offrant un grand plaisir aux différents membres de la société nippone en temps de relaxation et de vacance. De là, il eut besoin de produire un zoom pour finalement lui présenter le petit village d'Akishaba, qui lui se trouvait être parfaitement inconnu pour la jeune adulte, et de lui expliquer qu'il s'y trouvait là-bas un vieil hôtel qui les avait contactés il y a de cela deux bons mois, en leur annonçant qu'ils fermaient boutique après un nombre inconvenant d'événements troublants. C'était là-bas qu'ils désiraient qu'elle fasse son enquête, et ce fut étrangement sans trop de réflexion qu'elle accepta à nouveau, terminant l'entretien par quelques modalités d'ordre financière...

Une semaine plus tard, elle empruntait le bus pour son long voyage vers l'Ouest du pays. Elle n'avait pas de quoi prendre le train, surtout si on considérait qu'elle ne comptait pas faire sa nuit à l'hôtel qui faisait l'objet de ses enquêtes, mais bien dans une petite auberge de jeunesse, bien plus côté, qu'elle avait trouvée lors de ses observations personnelles sur le net, notamment au travers des différents sites de randonnée du coin. Non pas qu'elle offre quelques vérités aux prétendues natures surnaturelles dont l'endroit était enveloppé, mais elle ne voulait guère passer une nuit complète, et plus précisément dormir, dans un lieu qui n'était pas tenue en état depuis plus de deux semaines, date à laquelle les précédents patrons avaient finalement quitter l'endroit pour le laisser dépérir, faute de repreneurs. Elle avait d'ailleurs voulue s'enquérir sur ce point, mais n'avait rien trouver à propos de l'éventuel projet de vente de cette hôtel, si bien qu'elle en restait toujours à la spéculation, ses premiers jets textuels se tenant sur un éventuel manque d'attractivité de la ville d'Akishaba, ou alors de quelques superstitions locales qui avaient le malheur de présenter l'antique bâtisse comme quelque endroit malsain, dénué de protection spirituelle, et elle en passait des meilleures. Elle préféra d'ailleurs reprendre ce passage de ses premières tentatives d'écriture pour finalement leur offrir un ton un poil moins provocateur, l'homme qu'elle avait vue lui ayant bien sur fait part de son désir de la voir agir naturellement, mais Akabe n'oubliant pas qu'en toute occasion, elle allait tout de même parler à des personnes qui estimaient toutes ces fadaises comme véridique... Et il ne fallait pas qu'elle perde tout ses lecteurs au premier paragraphe.

Le voyage en tout cas se déroula sans encombre jusqu'à Beppu, et un fois arrivée à la gare routière de cette cité pour le moins touristique, elle n'eut guère de mal à obtenir la direction la plus courte pour rejoindre le bus relais qui faisait la distance entre ce coin-ci, et le village reculé d'Akishaba. C'est à cet arrêt qu'elle devait retrouvée l'autre membre qui avait été engagée pour l'enquête, mais qui elle devait s'occuper de l'aspect photographique, et des enregistrements le temps de leur enquête, ceux-ci ayant pour vocation de finir sur la page web de « Clair-de-Lune » afin d'téayer un peu plus la lecture du magazine. Pour être honnête, cette idée gênant tout autant Akabe qu'elle trouvait cela brillant. Dans un sens, elle voyait d'un mauvais œil le fait qu'un support papier soit parasité par un support audio, qui lui avait peut-être l'avantage de pouvoir être fait sur le tas, mais manquait de travail à son goût. Dans un autre coté, elle comprenait aussi que cela avait un fort avantage, surtout pour un magazine à frisson comme celui pour lequel elle bossait, à savoir le fait qu'ils pouvaient ainsi ajouter à la lecture plus ou moins plate les réactions et les propos qui avaient été énoncés durant l'exploration, et donc produire un effet bien plus impactant sur le lecteur. Enfin, elle y réfléchissait tout en traversait la grande allée nord de Beppu, l'éloignant lentement des sources chaudes, puis elle bifurqua pour approcher du vieux quartier ouvrier de la ville, désormais quasiment à l'abandon, à part deux trois usines. C'est là, tandis qu'elle remarqua l'abribus, avec ses deux grosses horaires de passage placardées sur le flanc gauche, que la forme de sa camarade de travail se profila sur le banc métallique... Et elle alla directement à sa rencontre :

« Pardonnez moi de vous déranger. Bonjour à vous, je suis mademoiselle Akabe Homura, j'ai été engagée par Clair-de-Lune pour écrire l'article. Puis-je vous demander votre nom ? »
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Syla Engelhart

E.S.P.er

Re : Là où se terre la vérité { Pv ~ Saune }

Réponse 1 lundi 03 juillet 2017, 20:58:02

Suki, c'est le prénom que porte cette jeune femme de 18 ans, tout juste devenue adulte et diplômée d'une école de photographie.

Il est venu l'heure de faire ses preuves, elle ne peut plus guère se reposer sur ces lauriers. Cela fait maintenant 1 mois qu'elle a quitté le domicile familial, sans revenu, elle vit sur ses pauvres économies d'étudiantes. Le fond de sa bourse ne résonne presque plus. Il lui faut à tout pris un travail si elle ne veut pas se retrouver à la porte. Elle se voyait mal maintenant se pointer chez ses parents sans le sous et aller leur faire l'aumône. Elle avait plus de fierté que cela. Une pile d'annonce s'amoncelait sur le coin de son bureau. Elle passait en revue les différents journaux mais aucune proposition dans son domaine. C'est quand elle allait abandonner pour se tourner vers le Web qu'elle tomba sur la dernière page d'un torchon du nom de "Clair de lune". Jamais elle n'avait entendu parler d'un tel magasine, elle ne comprenait d'ailleurs pas comment il avait pu se retrouver dans sa boite aux lettres. Elle n'était pas abonnée. Il était encore recouvert d'un papier plastique transparent pour le protéger  contre les intempéries. Le nom du destinataire était noté dessus, un certain Isashi Yamamoto. Le nom lui disait vaguement quelque chose. Ah mais oui, bien sûr, c'était une des autres boites à l'entrée de son appartement. Un voisin en somme. Elle déchira le blister de protection et commença à feuilleter le contenu. Un magazine sur l'étrange dirait-on de prime abord. Totalement inintéressant, les pages glissaient entre ses doigts, elle n'y prêtait déjà plus attention, perdue dans ses pensées. Hasard ou chance l'avant dernière place proposait un job de caméraman-photographe. Juste ce qu'il lui fallait même si elle ne se faisait pas trop d'illusion sur le salaire qu'elle obtiendrait venant d'un magasine de seconde zone.

C'est ainsi qu'elle se présenta au rendez-vous, le vendredi de la même semaine. C'est sans surprise qu'elle passa les tests qu'on lui imposa, on la félicita pour ses résultats. Par contre, elle soupçonnait grandement d'être la seule à s'être présentée ce qui aurait expliqué pourquoi ils l'auront engagée sans même faire un second entretien. La somme était médiocre, mais pas une surprise... Son premier test serait de se rendre dans une pseudo "maison hantée", fallait vraiment être con pour qui y croire mais bon, tant qu'elle était payée après tout. Son premier jour de travail arriva, elle se rendit sur place avec son matos, un appareil photo lui appartenant ainsi qu'une caméra fournie par ses nouveaux employeurs. Etrangement, la qualité du matériel fournit était plus que potable, de l'équipement de professionnel tout de même.

Elle dut prendre plusieurs bus pour arriver à destination, le point de rendez-vous fournit par l'employeur était un abribus, le prochain arrêt serait à quelques centaines de mètre de la maison qu'elle allait devoir visiter en compagnie d'un journaliste. Elle s'installa tranquillement sur le banc, un peu en avance, dur d'arriver à une heure précise avec les transports en commun, soit on était trois plombes en avances, soit en retard. Enfin bon, elle avait déposé juste à côté d'elle son matériel, le gardant à porter de main pour le cas ou un voleur voudrait s'en saisir. Le coup pour se faire virer le cas échéant. Elle observait les passants, n'ayant aucune idée de ce à quoi pourrait ressembler son nouveau collègue; très probablement un jeune blanc-bec boutonneux et libidineux ou alors autre possibilité un vieux de la vieille à moitié parano qui voit des fantômes partout.

Elle soupira, l'attente était longue et pour cause, deux heures d'avance. Le temps passait lentement. Elle souleva son bras gauche pour regarder l'heure une ultime fois. Oh, bingo, c'est l'heure. Allait-il être en retard ? Une femme d'à peu prêt son âge se posta devant-elle et l'interpella. Elle travaillait pour le même nanar que la photographe. Surprise, elle l'était, laissant un petit blanc d'une vingtaine de secondes avant d'enchaîner.

Je m'appelle Suki Yamada, enchantée. Je suis contente de pouvoir travailler avec vous.
« Modifié: lundi 03 juillet 2017, 21:20:43 par Saune »

Sorcelienne

Légion

Re : Là où se terre la vérité { Pv ~ Saune }

Réponse 2 lundi 31 juillet 2017, 23:20:25

« Je m'appelle Suki Yamada, enchantée. Je suis contente de pouvoir travailler avec vous. »

Elle avait mise un peu de temps pour lui répondre, temps suffisant pour qu'Akabe se permettre de l'observer de manière plus précise, plus détaillée, et ce qu'elle voyait en cette jeune femme était quelque chose de bien plus rassurant, de bien plus agréable que ce à quoi elle s'était préparée en devant travailler avec un autre membre de la compagnie « Clair-de-Lune ». Elle ne semblait pas bien plus vieille qu'elle, ou si c'était le cas, cela n'était clairement pas reconnaissable à ses traits juvéniles, et il s'échappait d'elle une atmosphère calme, résolue, et terre à terre, le genre de qualités des plus nécessaires pour un travail où elles allaient se frotter à un lieu dont les prétentions ne se tenaient pas pour particulièrement détendante. Cela la fit même douter un instant, car elle avait bien du mal à imaginer une personne de ce genre faire un travail dans le domaine de la presse occulte, puis elle se rappela qu'elle-même n'était pas fondamentalement portée à ce genre de racontars, et qu'il était tout à fait envisageable que la photographe et ingénieur son soit ici sous les termes d'un contrats momentanés, surtout avec le parti-prit de la direction du magazine. Akabe ne s'attarda finalement guère plus sur la jeune femme ou sa tenue toutefois, finalement elle faisait tout simplement professionnelle, une jeune femme qui débutait, un peu comme elle, et qui restait donc assez simple, n'ayant finalement que le désir du travail bien fait, et peu d'autres curiosités quand à la missions à laquelle elles allaient devoir répondre présente. Une collègue charmante, et qui lui sera sûrement d'une grande aide, elle n'en doutait pas.

« Le contentement est partagée, je dois avouer que je craignais un peu l'éventuel support que l'on m'aurait attachée, et suis ravi de rencontrer quelqu'un qui semble être dans le même cas que moi. Oh hum, j'espère que ma façon de parler ne vous dérangera pas, à force d'écrire on me dit que j'ai perdu tout mon naturel... »

Elle vint poser son sac d'affaires aux cotés de l'équipement de son duo, puis elle se plaça juste à coté. Les rues étaient étrangement vide, mais cela finalement n'était pas très gênant aux yeux de la femme, plutôt heureuse de pouvoir échanger avec sa collègue sans avoir à craindre l'arrivée de quelques badauds prêt à entendre leur destination, et leur faire le résumé des légendes locales sur la ville de Beppu, ou sur la bourgade plus éloignée d'Akishaba. Non, comme sa collègue, si elle pouvait s'éviter l'aspect un brin rurale des légendes et autres croyances, elle en serait plutôt heureuse, et elle préférait plutôt faire connaissance avec la photographe plutôt que de se perdre dans les termes d'un vieillards prêt à tout pour que deux pauvres jeunes femmes écoute ses histoires passéistes pleines de préjugés et de valeurs bien trop peu à jour pour faire son intérêt. Si elle en avait l'occasion, elle fera mine d'avoir interviewé un citadin rapidement à son arrivée, mais pour l'instant ça lui passait un peu par-dessus la tête. Enfin, tout en écoutant les éventuels propos de la jeune femme en sa compagnie, elle prendra le temps de regarder les horaires de la navette en direction d'Akishaba, avant de finalement remarquer que celles-ci étaient bien rare, la prochaine arrivant sous peu, mais aucun retour n'étant envisageable une fois qu'elles auront atteinte le petit village où se trouvait l'hôtel avant l'après-midi prochain. Tant pis, elles allaient devoir prendre leur mal en patience une fois là-bas. Se tournant vers Suki, elle lui offrit un léger sourire, un brin d’amicalité pour bien démarrer leur relation, puis s'exprimera :

« La navette arrive d'ici une dizaine de minutes. Pour ce qui est de notre planning j'ai..., elle laissa sa phrase en suspens, fouillant dans un sac à bandoulières avant d'en sortir un carnet écorné et épais. Ah voilà. J'ai prévu un peu notre arrivée... Ce que je te propose, c'est que nous nous dirigions immédiatement vers l'hôtel, que nous fassions un premier tour avant le coucher du soleil, puis que nous allions déposer nos affaires à l'auberge de voyage voisine pour ensuite reprendre une observation, cette fois-ci nocturne. Qu'en dis-tu ? »

Et le temps qu'elles en discuteront, la vrombissement de la navette se fera de plus en plus entendre, avant de s'arrêter devant elles, et qu'elles embarquent en direction de la lointaine ville côtière.

. . . . .

Difficile d'imaginer que la navette était encore en état de marche, tout comme son chauffeur. Que ce fut lors de leur entrée, ou de leur sortie du véhicule, le vieil homme au crâne lisse, à la barbe broussailleuse, et à la cornée si opaque que l'on pourrait croire que ses yeux ont été remplacés par des miroirs, ne fit finalement que s'exprimer avec quelques grognements, et récupérer rapidement les quelques piécettes qu'elles lui donnèrent pour obtenir les tickets en carton d'un vert fade, venus d'un autre temps. Elles eurent toute la place pour s'installer, personne d'autre qu'elles ne s'étant arrêtées auprès de l'abribus pour monter dans celui-ci, mais pourtant elle ne purent trouver un seul endroit qui ne soit un tant soit peu confortable. Les sièges étaient gris de poussières accumulées, parfois éventrés, et en d'autre endroits, leurs supports de fers rouillés ne donnaient tout simplement pas envie de prendre le risque de s'y asseoir. La photographe tout comme la journaliste amatrice parvinrent toutefois à trouver une paire de places adjacentes, où elles pouvaient mener une discussion plus ou moins entendue sur leur travail, mais ce fut toutefois sans air frais, les vitres supérieurs semblant s'être scellées de crasse et de rouille, les obligeant à se résigner face à la chaleur provoquer par la vieille coque en tôle trouée de la navette. En somme, un voyage bien désagréable, qui ne manqua pas de se faire ressentir comme bien plus long qu'il ne l'était, car une petite heure et demi plus tard, qui en parurent sûrement trois pour les deux collègues engagées par « Clair-de-Lune », elles parvinrent enfin sur la petite place de la ville d'Akishaba. Si l'air marin leur permit enfin de respirer, l'odeur dérangeante du poisson fraîchement ramené du large pour être éviscéré ne fut pas prompt à leur donner un bon accueil.

« Oh bon dieu, j'en pouvais plus... Dire qu'on vas devoir faire le retour demain
 -  Hum hum ! »

Elle sursauta. Derrière les deux femmes et leur matériel, le vieillard se trouvait au bas des escaliers de sa navette, les observant d'un air indescriptible, principalement à cause de ses yeux dont l'opacité, encore une fois, ne manqua pas de provoquer chez Akabe un long frisson, qui lui remonta tout le long du dos. Il s'exprima d'une voix grave, cassée, éteinte, et dont certains mots étaient entre-coupés de sifflements asthmatiques qui ne manquèrent guère de provoquer une gêne tout à fait illusoire dans la gorge de la journaliste :

« J'vous ai entendu... durant l'voyage. Si vous cherchez l'vieux ryôkan, y s'trouve en haut d'c'te ruelle, juste à vot' gauche. Les gens du coin y disent qu'c'est pas bon d's'en approcher, mais c'rare qu'les citadins écoutent.
 -  M-Merci pour ces informations. Nous repartons demain, votre navette fera le chemin à quelle heure ?
 -  Pas l'matin en tout cas. S'vous voulez, restez-y d'vant l'auberge, j'y passera 'vant d'partir. »

Et il partit, laissant aux deux femmes le loisir de récupérer le tout de leurs affaires, d'éponger de leurs fronts la sueur provoquée par la chaleur étouffante de la navette, puis de se diriger en direction de leur objectif, tandis que le soleil déclinant offre un environnement de moins en moins cuisant pour Akabe et sa collègue. Autours d'elles, les maisons délavées et rabougries, à la paille grisâtre, ou aux tuiles teintées par les défécations de volatiles et le lichen, donne au village un aspect si ancien qu'il en devient dégoûtant, repoussant, comme si elles étaient quelques très jeunes filles rencontrant un arrière-arrière grand-père à la décrépitude avancée, aux tons sales, et à la peau terne et parcheminés, marque d'un passé qu'il est préférable d'oublier désormais :

« Pardonnes moi mes termes Suki... Mais que cette ville est laide ! »
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Syla Engelhart

E.S.P.er

Re : Là où se terre la vérité { Pv ~ Saune }

Réponse 3 dimanche 20 août 2017, 10:51:08

La demoiselle qui se tenait face à elle semblait sympathique de prime abord et bien loin de l'idée qu'elle se faisait d'un chasseur du paranormal. Elle avait peut-être été engagée comme intérimaire comme elle ? Plus elle y réfléchissait et plus cette possibilité s'imposait à elle. Une chose était sûre, Suki appréciait de ne plus attendre seule ce fichu bus. Elle commença par s'excuser sur sa manière de parler, il n'y avait aucune raison de le faire pourtant. Cette façon particulière de s'exprimer ne pouvait que mettre en avant ses qualités d'écrivain. Cela était plutôt rassurant d'ailleurs, elle ne désirait pas tomber sur de la troisième zone totalement blasé de son métier.

Ne vous tracassez pas, cela ne me dérange pas le moins du monde. Cela me fait même l'effet inverse en fait, ça me réjouit, j'ai hâte de pouvoir travailler avec vous.

Suki s'écarta un petit peu pour faire de la place sur le banc à la nouvelle venue, son fessier glissant doucement vers une des extrémités, délaissant le centre du banc. Elle jeta un rapide coup d'œil dans les rues environnantes mais pas âme qui vive, ça serait même étrange vu l'heure de la journée. Instinctivement, elle regarda sa montre, une dizaine de minutes encore et leur moyen de locomotion devrait pointer le bout de son pare-choc. Akabe lui précisa d'ailleurs qu'il restait tout au plus 10 minutes d'attente, une bien bonne chose. Sa nouvelle collègue semblait vouloir prendre les choses en main, une bien bonne chose, elle ne serait pas obligée de se dévouer pour cette tâche et pour être honnête, cela l'arrangeait fortement.

Vous avez tout planifié, voila qui est bien et nous évitera certaines déconvenues. Votre idée est bonne et je ne peux que l'approuver.

Elle échangea encore quelques propos tout ce qu'il y a de plus banal lorsque ce qu'elles attendaient toutes les deux fit son apparition. Suki récupéra ses affaires, laissant passer sa collègue devant elle, récupérant au préalable ses affaires. Elle monta à l'intérieur de la "chose" car elle ne voyait guère comment l'appeler autrement étant donné la vétusté du véhicule. Elle paya sa place auprès de l'ancêtre au crâne dégarni, une chose la choqua très fort, le conducteur était-il encore capable de voir quelque chose avec ses problèmes aux yeux ? Guère rassurant... Elle fit glisser dans le petit potiquet noir la somme requise et pris le ticket qu'on lui tendit. Un vrai tacot, des traces de rouilles sur les parties métalliques, combiné à un état de propreté des plus médiocres, rien de bien ragoutant au final. Elles finirent par se trouver une place l'une à côté de l'autre pour pouvoir parler, prenant bien soin de s'installer sur les sièges dans le meilleur état possible. La conversation repris pendant le trajet, Suki n'était pas une grande bavarde mais elle avait un pas mauvais feeling avec la journaliste.

Au bout d'une petite demi-heure de discussion, elle se leva, sortant son appareil photo de sa petite sacoche. Elle tenait entre ses mains un Reflex Canon EOS 5D Mark IV d'une valeur d'un peu plus de 5000 euro, de l'équipement professionnel haut de gamme. Elle le chérissait comme un parent le ferait avec son enfant. Elle écarta les jambes, se calant dans l'allée à l'aide de ses pieds contre les tiges métalliques soutenant les sièges. Elle pointa l'immortaliseur d'image sur Akabe, ses doigts vinrent doucement presser le petit bouton noir. Une image de la demoiselle se dessina sur l'écran, elle avait préféré ne pas la prévenir pour avoir une image la plus naturelle possible de celle-ci. Plusieurs déclics s'en suivirent, prenant le reste du bus en photo ainsi que le conducteur qui ne put s'empêcher de maugréer lorsqu'il comprit qu'il avait également été capturé par l'appareil photo. Distrait de ce fait, il ne vit qu'au dernier moment et dû piler, envoyant valdinguer la photographe qui termina sa course un peu plus loin dans un siège. Un réflexe primaire s'était emparé d'elle, protégeant l'instrument de son corps sous le regard surpris de sa partenaire.

Rien de cassé...

Elle retourna s'asseoir à sa place ne prenant plus le risque de prendre des photographies dans de telles conditions. Elle n'avait guère envie d'en racheter un vu le prix d'un tel objet.

Vous voulez voir, j'ai une jolie photo de vous.

Elle lui montra donc sur son petit écran l'image prise sur le vif. On pouvait remarquer aisément que Suki ne devait pas-être la dernière de sa promotion. Elle avait réussi à capter au mieux le naturel d'Akabe.

Vous êtes très photogénique. Désolée de l'avoir prise sans vous prévenir mais c'est ainsi que l'on tire les plus belles photos.

Le trajet sembla long mais se termina sans autre péripétie. Elles mirent donc pied à terre. La remarque justifiée de son associée fut rapidement interrompue par un gargarisme du propriétaire du car. Le conducteur repasserait donc ici demain, en même temps, le village ne donnait pas trop l'envie de s'y attarder pour une semaine entière, un nuit serait amplement suffisant pour prendre quelques photos de la bâtisse, un petit film de celle-ci à l'intérieur et quelques lignes couchées sur un bout de papier. Les maisons hantées, elle n'y croyait pas, juste des histoires pour terroriser les enfants ou bien les simples d'esprits. Tout dans cette ville suppurait d'un côté malsain, sale et d'une ville que l'on pourrait croire à l'abandon.

Oh, mais je vous pardonne, je suis totalement d'accord avec vous. Avant que nous nous mettions en route, vous croyez aux maisons hantées ? enfin, ce pour quoi on nous a envoyé réaliser ce reportage ?

Avait-elle les même opinions qu'elle ?

Direction l'hôtel maintenant si l'on suit vos plans. J'espère qu'il ne sera pas dans un état aussi piteux que le reste du village. Cela vous dérange si je prends une douche avant que l'on se rende au vieux manoir ? J'ai l'impression d'être couverte de poussière et qu'elle s'est adsorbée aux pores de ma peau avec la chaleur étouffante lors du trajet. 


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