Le désert….cette masse imposante de sables chauds ici et là jonchée de dunes avait été bien plus grand que la Terranide aurait escompté. Ses pas l’avaient menés vers cette étendue aride et s’assurant d’avoir assez d’eau et de nourriture elle était partie à l’assaut de cette contrée désolée, voulant surtout savoir ce qui pouvait se trouver de l’autre côté. Bien évidemment, la Lycane n’était pas dupe et s’était doutée que la traversée ne serait pas chose aisée, elle avait passé la plupart de son temps à l’abri du soleil lors des périodes les plus chaudes de la journée, attendant des heures plus fraîches pour continuer son voyage. Mais, le désert avait semblé sans fin et peu à peu, ses rations avait diminuées, laissant que pour finir une lycane sans eau ni nourriture depuis à présent plusieurs jours. S’humectant les lèvres à l’aide de sa langue, la Louve continuait de marcher, sentant instinctivement que si elle s’arrêtait, cela pouvait lui signer son arrêt de mort. Voilà des jours qu’elle n’avait vu ni source d’eau, ni la moindre proie potentielle et son esprit était focalisé à présent sur le fait de trouver de quoi se substenter afin de ne pas passer de vie à trépas.
Quelle ne fut donc pas sa joie quand sa ligne de mire se posa sur une étendue aux couleurs émeraude à quelques pas de là. Une imposante forêt n’attendait plus que de l’accueillir et hâtive de se trouver à l’ombre des arbres avec une grande chance de calmer sa faim et sa soif, la Louve pressa le pas, atteignant l’orée de la forêt bienfaitrice en quelques minutes. S’arrêtant à l’ombre d’un grand chêne, elle souffla un coup, profitant de la douce brise qui emplissait les lieux. Ses oreilles se mirent à pivoter dans tous les sens, cherchant à capter le moindre son, son odorat analysait au mieux les fragrances qu’il percevait. Commençant à s’avancer dans cette étendue d’émeraude, la Lycane chercha pour commencer une source où s’abreuver. Par chance, elle ne tarda pas à la trouver, ses pas et son ouïe l’ayant mené jusqu’à une rivière où elle put se désaltérer. Remplissant aussi une gourde d’eau qu’elle accrocha à sa ceinture, la Terranide s’étira par la suite avant de se laisser tomber subitement en avant.
Lors de sa chute, ses membres se transformèrent spontanément, prenant une apparence plus animale et quand ses mains à présent devenues pattes touchèrent le sol, la Lycane avait revêtu son apparence lupine à la fourrure noire et bleutée. Humant de nouveau l’air et la terre fraîche, la Louve se mis en chasse d’une quelconque proie. Sa soif avait été étanchée mais sa faim, elle continuait à lui martyriser l’estomac, elle devait se nourrir. Avançant silencieusement dans la forêt, elle se mit en quête de son prochain repas, s’enfonçant toujours plus loin dans ce domaine végétale. Pourtant petit à petit qu’elle avançait, la Louve commençait à ressentir une certaine sensation, une étrange atmosphère magique à la fois sereine mais pouvant tout autant être mortelle semblait remplir les lieux. Ou était-ce cette sensation d’être observée de toute part ? A vrai dire, la faim lui faisait faire fit de tout cela, après tout que serait une forêt sans vie ? N’était-il pas normal de se sentir observée ? Mais ce que la Terranide ne savait pas pour l’heure, c’était le fait que ce n’était pas de simples animaux qui posaient son regard sur elle et observant chacun de ses faits et gestes.
Finalement, le regard azuré du carnivore se posa sur ce qui ressemblait de loin à un équidé. Encore une fois, la faim lui empêchait d’être parfaitement lucide, sinon la Terranide aurait remarqué qu’elle s’apprêtait à attaquer bien plus qu’un simple cheval : une licorne. Ventre à terre, la Louve se mis à avancer vers sa cible, prenant garde à la direction du vent. Puis, située à quelques pas du majestueux animale elle lança l’assaut, entamant une éreintante course poursuite à travers la forêt. L’adrénaline aidant, la Louve poursuivait sa cible sans relâche, ses pattes s’enfonçant à peine dans le terre pour perdre le moins de temps possible. Petit à petit elle s’en approchait et prenant soudainement un plus fort appuie sur ses membres postérieurs, la Louve bondit en l’air. Ses griffes et ses crocs ne furent qu’à quelques centimètres de la licorne avant que surgissant du sol, de puissantes racines vinrent s’enrouler autour de son corps et l’entrainèrent violemment vers la terre, ne laissant par la suite aucune possibilité de mouvement à la Terranide. Grognant, cette dernière tenta néanmoins de se libérer, s’agitant en tous sens. Elle aurait pu utiliser le feu pour s’en défaire mais la proximité des autres végétaux l’en dissuada. Après tout, la Lycane ne cherchait pas à créer un imposant incendie. Elle finit donc par se calmer, immobilisée par ses racines surgit de nulle part, tentant de réfléchir à un moyen de s’en défaire. Se retransformer ? Au vue de sa position actuelle cela était fort risqué. Elle n’avait d’autre choix que d’attendre. Un hennissement lui fait relever le museau et devant elle, dans toute sa splendeur, se trouvait la licorne qui la jonchait et la jugeait.
Écarquillant le regard de surprise, la Lycane put enfin voir l’acte infâme qu’elle avait bien failli commettre et fermant les yeux tout en attendant d’être libérée ou pire, elle souffla entre ses crocs :
« Désolé. »
Mais un tel mot pouvait il pardonner son acte ? Et était-ce la licorne qui avait provoqué cette éruption de racine ou était-ce une autre créature ? La Louve ne serait le dire, dans tous les cas, elle ne sentait pas son corps se faire attirer vers un autre lieu, elle écarte donc l’hypothèse d’une quelconque plantes carnivores pour l’heure, mais alors…quoi ?