Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Infestation - Le destin de Fort Elizabeth

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Hegeria Moriarty

Humain(e)

Infestation - Le destin de Fort Elizabeth

mardi 29 novembre 2016, 23:55:13

Fort Elizabeth, première ligne de la zone de quarantaine formienne
   - Il y a 43h.


Bouteilles de bière à la main, Velma sifflotait joyeusement en avançant dans le couloir des dortoirs. Son tour de repos venait à peine de débuter, lui laissant 24h de tranquillité -à moins d'une alerte, bien sûr- qu'elle pouvait passer comme elle l'entendait. Et pour une fois, ça coïncidait avec les horaires de Jessy. Aaaah, Jessy. Une petite nouvelle de la section technique du fort, qui s'occupait de récurer les armures de combat et d'entretenir les engins de terrain. Une novice bien gaulée, qui avait besoin d'être rassurée parce qu'elle avait encore du mal à se faire à l'idée d'être stationnée aussi près du météore formien. Un cauchemar d'affectation quand on venait à peine de faire ses classes, assurément. Velma se félicitait déjà d'avoir proposé son épaule à la jeune femme, ce qui lui avait donné un accès rapide à ses cuisses à tout le reste.

Quand elles s'étaient organisé leur petite sauterie privée, moins de deux heures auparavant, Jessy avait expliqué à Velma qu'elle ne se sentait pas bien. Un peu nauséeuse, l'estomac lourd. "Sûrement le rata infect de la cafet'", avait rétorqué la soldate. Jessy avait acquiescé sans grande conviction et Velma ne s'en était pas plus soucié. Un cacheton, une rasade de bière et hop ! La mécano serait vite d'attaque.
Visiblement, elles n'étaient pas les seules à s'être prévu un petit cinq à sept coquin. En passant devant les portes de quelques chambrées, Velma s'était réjouie d'entendre les cris et les gémissements qui filtraient. On s'amusait bien ce soir, à Fort Elizabeth. Et fort. Certaines camarades criaient bizarrement. Velma s'arrêta devant la porte de Jessy et tendit l'oreille vers le corridor, aux aguets. Elle entendait jouir, mais il lui semblait entendre la douleur. Et en soldate vétérante, elle savait la reconnaître. Ou alors son esprit lui jouait un tour ? Elle était fatiguée, après tout... Sa garde avait été longue. L'envie lui prit d'aller toquer à une porte mais celle de Jessy s'ouvrit et elle n'y pensa plus.

La mécano était là, devant elle. Et apparemment, plus très malade ! Un sein hors du débardeur, la belle était assez en sueur pour que le tissu blanc lui colle à la peau. Son teint était un peu livide, ses yeux cernés et... oh. Entre les cuisses, un gode vibrant était profondément enfoncé et remuait péniblement. Velma aurait dû s'amuser de la vue, s'en exciter même. Et pourtant, quelque chose l'en empêcha. Son instinct peut-être, qui lui criait qu'il se passait ici quelque chose de pas clair. Quant à Jessy, elle ne bougeait pas et respirait bruyamment.

- Jess chérie, tu... tu vas bien ?

Un cri d'horreur fit sursauter la soldate, qui en lâcha ses bouteilles de bière. Elles se fracassèrent sur le sol et éclaboussèrent ses rangers et les pieds nus de Jess, qui fit un pas ou deux sur les tessons. Velma n'y prêta aucune attention, trop occupée à scruter le couloir alors que sa main s'était automatiquement posée sur le flingue qui gisait contre sa cuisse. La tekhane en arma le chien et dégaina tandis qu'une des portes s'ouvrait, laissant passer une camarade couverte de sang. La femme voulu filer dans le couloir mais une furie fonça sur elle depuis l'intérieur de la chambre, la mordant si violemment à la gorge qu'une large gerbe de sang vint éclabousser la paroi la plus proche.

- Putain de merde !

Velma n'eut pas le temps de tirer. Poussant un cri inhumain, Jessy se rappela à son bon souvenir et la soldate n'eut que le temps de faire volte-face pour la voir lui fondre dessus en lui attrapant les épaules et la poussant de tout son poids contre le mur. Le dos musclé de la militaire percuta durement le boîtier d'alarme et la douleur l'empêcha de se défendre contre l'assaut de Jessy qui lui arracha la joue.
Alors que la sirène se déclenchait dans tout Fort Victoria, Velma poussa un hurlement profond qui résonna longuement dans le couloir...





Section Communication de l'armée régulière, Tekhos
   - Il y a moins de 10h.


Sur l'image de mauvaise qualité qui s'affichait sur l'écran de la salle de contrôle, la gradée semblait un peu lasse. La fatigue se lisait sur ses traits et au côté un peu débraillé de sa tenue -tout à fait excusable pour un rapport anodin.
Elle se massa la nuque en soupirant après avoir rapporté des faits sans grand intérêt, puis évoqua le sujet de filles sujettes à ce qu'elle appela en grinçant des dents "une crise de nymphomanie aïgue et spontanée". Plusieurs mécanos avaient presque agressés quelques camarades en se plaignant de bouffées de chaleurs. Et elles s'étaient montré violentes en cas de refus, si bien que leurs officiers avaient dû les faire maîtriser avant de les placer en quarantaine à l'infirmerie du fort.


"[...] La section médicale me rapporte que les soldates concernées sont un peu plus calmes, pour le moment. Je crois que leur...leur frénésie sexuelle s'est calmée. Nous cherchons des explications autres qu'un contact formien, puisque nous n'avons pas croisé de créatures depuis deux bonnes semaines déjà. Il est possible que l'agitation vienne des températures en hausse dans cette partie de la zone de quarantaine alliées aux émanations d'une de nos cuves de carburant, qui a été endommagée suite à une mauvaise manoeuvre lors d'un chargement, il y a deux jours." Elle poussa un nouveau soupir las. "Enfin. Certains cas sont moins graves que d'autres et quelques filles ont été autorisées à regagner leurs chambres. C'est au moins ça. Je laisse la situation sous observation pendant les 48 prochaines heures, et je demanderai l'appui du QG selon l'évolution de la situation. Vous trouverez un rapport médical plus approfondi avec l'enregistrement du doc-"

Dans le fond de l'écran, une lumière rouge se mit à pulser et une sirène d'alerte couvra tous les autres bruits. On vit la femme se lever d'un bond, la caméra captant l'instant où elle se saisissait du holster de son arme réglementaire pour le passer à la ceinture avant qu'elle ne quitte la pièce. Une fraction de seconde plus tard, le message annonçant la fin de transmission clignotait.
D'un clic de souris Askandy Belldandra, générale en charge de la section de communication pour l'armée de Tekhos, coupa l'enregistrement et laissa le pc afficher son écran de veille, soit une représentation 3D du logo des forces militaires.
Elle croisa les mains derrière le dos et posa son regard sur ses officiers.

- Vous allez envoyer une unité m'éclaircir cette merde
, lâcha-t-elle tout de go.

Quelques hochements de tête approbateurs et ce fut tout. Rien d'étonnant à ça : envoyer une escouade aussi près de la ligne de front contre les formiens, c'était risquer de les envoyer à la mort avant même qu'elle n'atteigne son but. Personne ne voulait envoyer ses soldates au hachoir si facilement et surtout avec si peu de précisions, pour ne pas se prendre le savon de leur -presque certain- échec à ramener les informations désirées. Askandy continua néanmoins son exposé ; elle imposerait son choix si nécéssaire à la fin.

- Depuis l'envoi de ce message, plus aucune communication n'a été possible avec Fort Elizabeth. Il faut s'assurer de son sort et ce quel qu'il soit. Si cette station est tombée, nous avons une faille cruciale dans notre système de défense et nous devons impérativement prendre des mesures.
- Une attaque ennemie, générale ? hasarda l'une des officiers.
- C'est plus compliqué que cela. Nos avant-postes sont truffés de capteurs et autres systèmes de détection. Biométrie, rayons X, mouvement, chaleur, son... Je vous passe la panoplie complète, mais les forts de première lignes sont équipés de façon à ne pas se laisser surprendre par des attaques furtives. Les détections sont immédiatement signalées au fort et au central de comm' où nous nous trouvons actuellement pour que nous puissions réagir le plus efficacement possible. Or, aucune intrusion n'a été rapportée et l'équipement est en parfait état de marche. Nous ignorons donc ce qui a déclenché l'alarme intérieure et coupé les communications.
- C'est peut-être... enfin...une erreur humaine ? Un incendie, et le commandant posté là qui aurait oublié de faire son rapport par la suite le temps de gérer les dégâts ?

Askandy afficha un léger sourire en coin. Proprement glaçant, à vrai dire. Sa façon à elle de fusiller du regard un interlocuteur et de lui faire baisser les yeux. Cela ne manqua pas et l'officier s'intéressa soudain au bois de la table autour de laquelle toutes se retrouvaient à cet instant, pendant que Belldandra se fendit d'une explication.

- Le commandant de Fort Elizabeth, c'est Jesta O'Reilly. Un officier plus décoré que vous toutes ici, qui a affronté les formiens dès les premiers jours du conflit. Son compteur de missions en territoire hostile est l'un des plus hauts de l'armée. Vous voulez savoir qui est Jesta O'Reilly ? Une soldate qui, alors qu'on lui a proposé un poste de bureaucrate bien à l'abri dans la capitale en remerciement de son dévouement, a préféré réclamer une mutation sur la ligne de front. Voilà qui est Jesta O'Reilly. Tout sauf une minette dépassée par les événements impromptus et les situations de crise.

La générale serra les poings dans un crissement de cuir. Son explication rendait la situation encore plus surprenante, plus dure à accepter. Comment quelqu'un du calibre d'O'Reilly avait pu laisser une situation dégénérer jusqu'à ce que l'armée doive considérer Fort Elizabeth comme perdu pour la cause ? Ce qui s'était passé là-bas devait absolument être élucidé. Un nouveau type de formien absolument indétectable ? Une mutinerie ? Un "simple" accident ?

- J'ai une unité pour cette mission, générale.

Toutes les têtes se tournèrent vers la voix qui venait de s'exprimer. Dans son fauteuil, Flavia Bennington savourait son petit effet. Askandy détailla la blonde au cache-oeil. Un officier nouvellement promue, qui avait les dents longues et assez de tripes pour foncer tête baissée dans la mêlée. Une femme expérimentée et solide dont l'unité était spécialisée dans les missions de reconnaissance. Des éclaireurs hors-paire, disait-on. Efficaces, malgré leur petite tendance à trop aimer la pyrotechnie lors des combats.
Autour de Bennington, les autres militaires se détendirent un peu. Ce n'étaient pas à elles que revenait la gamelle pleine de merde et elles s'en montraient tout à fait satisfaites. En plus, Flavia était considérée comme une pétasse arriviste... un échec la remettrait à sa place pour de bon.

- Mais, avec votre permission, j'ai une demande.

Askandy plissa les yeux, mais l'invita à parler en hochant la tête à son attention.

- Je veux qu'on m'autorise à inclure à cette mission un Devastator que je choisirais moi-même.

Quelques râclements de gorge autour de la table. Un ricanement même, que personne ne prit la peine de relever. La général déposa son regard d'acier dans l'oeil unique de son officier, la jaugeant en silence le temps d'un instant qui parut s'éterniser. Flavia ne cilla pas, soutenant le défi de sa prunelle claire.
Un ange passa avant que la voix d'Askandy ne vienne enfin rompre le silence pesant qui s'était installé.

- Accordé.

Les autres officiers s'agitèrent sans oser montrer plus avant leur agacement, comme elles turent par lâcheté leurs protestations. Aucune n'avait osé se proposer avant Bennington et maintenant il était trop tard pour ça. Belldandra fit rompre la petite assemblée et attendit que les autres soient parties pour apostropher la volontaire en privé.

- Que les choses soient claires entre nous, Bennington. Dans une quinzaine d'heures, je devrais expliquer à la Grande Sénatrice en personne pourquoi un fort de la première ligne en zone de quarantaine ne répond plus, comme je devrais lui expliquer que j'ai perdu un de ses plus grands héros de guerre. Je veux des réponses convaincantes à lui fournir, sinon je vous jure que je ferai en sorte que vous finissiez votre carrière à récurer les chiottes de l'académie.
- A vos ordres, mon général.





Intérieur du transport de troupe blindé de l'unité Hellcats
   - En ce moment.


Flavia achevait de sangler sa combinaison, maintenant que son exposé de la mission était posé et ses troupes briefées. Cinq femmes en plus d'elle, parfaitement rôdées au combat contre les formiens. A l'intérieur du véhicule lourdement renforcé, le Hammer, l'ambiance était relativement bon enfant. Les soldates s'envoyaient quelques vannes en vérifiant leurs armes et en achevant de préparer leurs tenues et paquetage. La situation pourtant potentiellement critique ne semblait pas les émouvoir mais Flavia n'en faisait pas grand-cas : elle savait que ses girls seraient prêtes à agir le moment venu. De plus, elles se sentaient concernées. Fort Elizabeth et Jesta O'Reilly étaient des légendes militaires qui avaient bercé leurs classes à l'académie et aujourd'hui elles pourraient découvrir les deux ; une chance et un honneur, à n'en pas douter. Gare aux formiens si ils avaient attaqué ces monuments !

Ce qui était un peu plus préoccupant -et encore- c'était la présence de l'impressionnante forme armurée qui reposait sagement dans un coin du Hammer, comme un vieux robot déglingué qui attendait qu'on le switch sur On. C'était là en fait un Marines mâle, le fameux membre des Devastators qui avait été réclamé par Bennington. De la chair à canon derrière une armure archaïque... Une hérésie au vue des standards de l'armée tekhane. Pour autant, ces survivants avaient leur intérêt. L'expérience, l'ignorance de la peur, la "domestication" et l'efficacité d'armes qu'on ne trouvait plus dans les rangs matriarcaux actuels.
Il n'en restait plus beaucoup. L'armée les éclusait au mieux pour s'en débarrasser mais certains coriaces subsistaient. Comme celui dont Bennington caressait pensivement l'arête du casque. Si elle avait demandé son intégration, ce n'était absolument pas innocent.
Elle ne dit ni ne fit rien de plus et s'éloigna pour rejoindre le pilote à l'avant du Hammer, ses doigts glissant sur l'épaulière fatiguée du Marines.

*

*           *

Mercurius tourna un peu la tête pour regarder Bennington s'éloigner, puis ses optiques firent le point sur les différents membres des Hellcats. De nouveaux compagnons d'arme, qui ne l'aimaient sûrement pas. Bah. Il n'en avait rien à faire. Ses frères Devastators avaient été les seuls camarades valables qu'il n'ait jamais eu, mais les formiens les avaient réduit à rien. Eux et les manipulations politiques d'un gouvernement qui avait trouvé ses propres créatures finalement trop encombrantes. Qu'on lui donne l'occasion de combattre à nouveau était une aubaine. Si il faisait ses preuves grâce à Flavia, peut-être l'autoriserait-on à intégrer de nouveau le service actif ? Mercurius se raccrochait à cet espoir pour se sortir de la vie misérable qu'il subissait depuis qu'on l'avait écarté du front.

Pour tout masculiniste qu'il était, le Devastator avait toutefois un respect certain pour les soldates des premières lignes comme O'Reilly et ses sbires. Tenir face à ces saloperies spatiales depuis si longtemps était un exploit appréciable au-delà des considérations sexuelles et sociales et Mercurius s'estimait lui aussi chanceux de rencontrer de si bons militaires.
Pensif, l'homme étreignit la poignée de l'épée-tronçonneuse qui battait contre sa cuisse. Artefact brutal et rassurant, tout comme le bolter qu'il portait également. Il avait eu le droit de prendre, par précaution, un armement un peu plus lourd mais qui devrait rester dans le Hammer si son utilité n'était pas avérée.

Tranquillisé par la présence de ces armes, Mercurius retourna à sa veille silencieuse et écouta les conversations qui s'échangeaient dans le blindé.
Quelques minutes plus tard, ce dernier s'arrêtait et déployait antennes et radars. On entendit Flavia passer des appels radio qui restèrent sans réponse, et la commandante finit par quitter le cockpit du Hammer pour attraper son fusil. D'un coup, l'atmosphère s’appesantit tout le monde se prépara comme un seul homme.

- Allez, mes cailles, enfilez votre tenue de bal ! Pas de musique dans la salle des fêtes, on va aller voir si des emmerdeurs n'ont pas gâché la boum. Le Hammer reste ici sous camouflage, vous allez me muscler ces culs flasques en marchant jusqu'au Fort. En selle, les artistes.  Mercurius, en tête de file !

Le soldat armuré se leva sans rien dire et dépassa ses camarades pour se diriger vers les portes du véhicule qui s'ouvrirent, dévoilant le désert de la zone de quarantaine formienne. Il fit quelques pas à l'extérieur, faisant tourner les détecteurs intégrés à son armure pour repérer toute menace immédiate éventuelle puis fit signe aux autres que tout était clean. Bennington sorti donc, suivie des quatre autres.

De la roche à perte de vue. Au niveau de la ligne d'horizon, on pouvait apercevoir un bâtiment puissant qui surmontait une haute muraille qui s'étendait loin au-delà de la vue. La délimitation de la zone de quarantaine autour de la Ruche, no man's land où la loi du plus fort régnait plus intensément que les lois de Tekhos. Ces terres désolées avaient été gorgées de sang durant les premières années de l'invasion spatiale et les tekhanes stationnées là payaient presque chaque semaine leur tribut aux horreurs de la guerre.
Comme un veilleur silencieux mais inflexible, Fort Elizabeth et ses ailes s'imposaient comme un bastion de l'ordre et de la sauvegarde du matriarcat. De hauts miradors puissamment armés, des portes et des murs pensés pour résister à des tirs de missiles, des chiennes de guerre équipées pour livrer le plus éprouvant des conflits. La prétention de Tekhos à défendre ses positions et ses enfants, coûte que coûte.

Une citadelle imprenable qui, d'aussi loin, semblait figée dans le temps et prise dans un pesant silence de mort.
En formation serrée, les Hellcats et leur Devastator engagèrent la route vers Fort Elizabeth et ses mystères.


Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : Infestation - Le destin de Fort Elizabeth

Réponse 1 jeudi 01 décembre 2016, 18:59:18

L’énorme hélicoptère de combat et de transport de troupes amorçait lentement sa descente vers l’un des multiples héliports de l’immense zone se situant sous ses pieds, après en avoir fait le tour.

« Le Containment Point, Mesdames... Et Monsieur, énonça la voix de la femme. Inutile de vous en faire un topo, vous le connaissez. C’est notre ligne de front, là où 70 à 80% de nos ressources militaires se trouvent. »

Une immense zone circulaire, construite autour d’une ancienne forêt, qui avait été rayée de la carte le jour où l’Univers avait décidé de toquer à la porte de Terra en lui balançant un caillou sur la figure. L’astéroïde avait pulvérisé cette ancestrale forêt, s’enfonçant dans la roche, et avait libéré une nuée de saloperies violettes anthropophages, les Formiens. Depuis lors, les Tekhanes avaient pu repousser ces monstres, mais sans jamais réussir à les vaincre définitivement. En conséquence, on avait construit, tout autour du cratère, le long des falaises, d’innombrables bases, complexes militaires, canons défensifs, bunkers souterrains... Cette base comprenait, tout autour d’elle, d’innombrables pistes d’atterrissage, hangars, entrepôts de stockage, tourelles, miradors, barbelés électriques, et même des centrales alimentant tout ce bordel. L’ensemble était une immense installation, très impressionnante, vue du ciel, et comprenant également, le long du cratère, avant le no-man’s-land, de multiples super-tranchées, énormes, permettant la circulation de chars d’assaut, de camions, et d’unités mechas.

Le Containment Point était à ce jour la principale force militaire mondiale, l’une des zones de conflit les plus chaudes au monde, un endroit où les civils étaient rigoureusement interdits, et où l’armée avait, pour ainsi dire, le droit de tirer à vue sur tout intrus. Et, tout le long de cette installation, il existait des bases un peu plus reculées, servant généralement de forts de détention, ou de zones de recherche prioritaires, le temps de transmettre des prisonniers ou des spécimens vers des laboratoires, après s’être assurés de les avoir décontaminés et purifiés. Fort Elizabeth était, justement, un fort de ce type.

Avant d’embarquer dans le Hammer les amenant au fort, les Hellcats recevaient leur dernier briefing de la bouche d’une femme, adjointe du général Belldandra, Nora Strämm. Strämm avait un parcours assez atypique, car elle n’était pas une militaire, mais une cadre appartenant à la fameuse mégacorporation « GeoWeapon Corp. », qui disposait de multiples contrats de collaboration avec l’armée, et ce à tous les niveaux : fourniture d’équipements, R&D, et même la défense et le combat. Aujourd’hui, les officiers comme Belldandra étaient obligés de collaborer avec les mégacorporations, car, ensemble, l’armée et les surpuissants conglomérats financiers assuraient la défense de la population contre la menace formienne. Nora était ainsi rattachée au Containment Point, où elle assurait tout le soutien et la coordination des équipements et soldats fournis par GWC. Une tâche lourde et difficile, mais qui lui permettait d’avoir un salaire particulièrement élevé, même si elle revenait rarement à Tekhos Metropolis, dormant dans la base.

Strämm portait un impeccable tailleur noir moulant en cuir, et avait la sensuelle manie de sucer une sucette. Elle ne cachait même pas le fait d’aimer coucher avec les militaires, ses lunettes sévères abritant un regard lubrique. Une Tekhane pur jus, sexuellement frustrée d’être séparée des précieuses esclaves et prostituées de luxe de la métropole pour avoir droit à des militaires. L’hélicoptère avait survolé la zone, permettant à l’équipe d’avoir un aperçu de Fort Elizabeth, une série de bâtiments ternes le long d’une falaise.

« Fort Elizabeth est un fort particulier, disposant d’un complexe souterrain. Évidemment, dès que nous avons perdu les communications, Fort Elizabeth a été totalement bouclée. Avant que vous n’arriviez, une équipe est venue sur place, conformément au protocole d’usage. En fait, précisa-t-elle, c’est quand nous n’avons plus reçu aucune nouvelle de cette équipe, et que nos scanners ont détecté des présences formiennes dans le fort, que nous avons verrouillé tous les accès.
 -  Vous n’avez pas attendu les instructions de l’état-major avant d’agir ? s’étonna l’un des membres de l’équipe.
 -  La procédure requiert une intervention rapide en cas de problèmes. Ce que ne permet pas le fait d’envoyer un message à l’état-major, et d’attendre une réaction. Fort Elizabeth ne répondait plus, nous avions reçu des messages d’alarmes, on a envoyé une première équipe. Cette dernière n’est pas revenue, alors nous avons placé le site sous quarantaine, et verrouillé tous les accès. Personne ne peut en sortir. »
C’était la procédure classique, tout simplement. Fort Elizabeth était maintenant verrouillé, et il incombait aux Hellcats de découvrir ce qui se passait. L’hélicoptère se posa ensuite sur l’un des héliports, et Nora conduisit le groupe dans l’un des garages, où un Hammer blindé les attendait, et leur transmit des instructions supplémentaires.

« Toute une équipe vous soutiendra depuis la cellule de crise. Vous avez nos fréquences radio, nous vous fournirons toutes les informations tactiques dont vous avez besoin. Votre priorité est de rétablir le courant, qui a été coupé, afin de nous offrir un accès aux caméras de surveillance. »

L’examen des caméras de surveillance n’avait pas fourni grand-chose. Chaque base était reliée au serveur central, partageant ses données. Ainsi, depuis l’unité centrale, on avait pu consulter les enregistrements vidéos de Fort Elizabeth avant que le fort ne soit coupé, sans aucune explication. Sans caméras, il était impossible de savoir ce qui se passait. La mission était faite à la hâte, dans la précipitation, car Belldandra voulait des réponses... Et ça, Lisa n’aimait pas ça.0 Dans ce genre de missions, il était important de repérer les lieux. Elles avaient un plan de Fort Elizabeth, bien sûr, mais il y avait encore quantité de données à exploiter. La première équipe de surveillance avait dû venir avec des caméras, car elles-mêmes en avaient à leurs casques. Ces caméras avaient bien dû filmer quelque chose.

Comme si elle lisait dans leurs pensées, Nora fit quelques précisions complémentaires :

« Nous pensons que l’infection émet des parasites électromagnétiques, ce qui expliquerait pourquoi le courant a été coupé, ou pourquoi les transmissions vidéos de la première équipe de secours n’ont pas pu aboutir.
 -  Les Formiens peuvent faire ça ?
 -  Certains Formiens sont capables d’émettre des ondes IEM perturbant le fonctionnement normal des machines. C’est aussi pour ça que nous avons demandé une équipe ayant peu d’implants cybernétiques. »

Les informations essentielles étaient données. Une base reculée, une infestation, des perturbations électroniques... Les Hellcats mémorisèrent ces informations, et le convoi partit.

Outre Flavia et Mercarius, l’équipe se composait des membres suivants :

  • La Majore Dante Gallieri. Aussi belle que sexy, la Majore avait fait carrière dans les unités d’espionnage et les escouades tactiques. Sortie major de sa promotion à l’académie militaire, elle était ensuite devenue une Officière, et avait choisi de rester sur le terrain, participant à des missions spéciales. Elle bénéficiait, à son actif, de plus d’une centaine de missions, dont certaines avaient été particulièrement périlleuses. Au niveau de ses décorations, Dante arborait la plus haute distinction militaire tekhane, la Medal Of Honor, qui lui avait été remise en personne par la Grande Sénatrice, comme le voulait la tradition... Avant d’avoir une nuit particulièrement intense en sa compagnie. Tout ceci fait de Dante une « force tranquille », capable de se faire obéir sans hurler, haussant rarement la voix, et bénéficiant auprès des autres d’une autorité naturelle et charismatique, qui fait que, même si Flavia est officiellement la chef des Hellcats, Dante est souvent considérée comme une chef officieuse ;

  • La Sergente Lisa Thompson, qui assurait le rôle de fantassin classique. Affectée au 35ème Régiment du Containment Point, elle avait tué son lot de Formiens, et bénéficiait d’états de service excellents, et de plusieurs hautes-distinctions. Lisa avait ainsi reçu à plusieurs reprises la Soldier’s Merit, une distinction récompensant les soldats mettant sa vie au péril des autres. Elle avait également reçu la Silver Star medal pour avoir réussi à sauver, toute seule, son unité d’une escarmouche formienne, en se faisant passer pour morte, et en parvenant, à l’aide d’une grenade, à exploser leur bio-Ruche, libérant ensuite ses équipières, qui avaient ensuite tenu la position jusqu’à l’arrivée de renforts. Déterminée et volontaire, Lisa était droite dans ses bottes... Et avait déjà couché avec la majorité des membres de l’unité, qui fantasmaient tous sur son petit cul ;

  • La Sergente Carol Stricker représentait l’unité d’élite au sein des Hellcats. C’était  en effet une tireuse d’élite, qui avait abattu, pour l’heure, plusieurs centaines de Formiens à elle seule. Capable d’un sang-froid extraordinaire, elle avait également sauvé bien des petites fesses tekhanes lors de situations périlleuses. C’était un membre indispensable, car permettant d’offrir des couvertures efficaces, et qui servait autant pour les missions de repérage, d’infiltration, que de soutien à distance. La rumeur disait même qu’elle était sur le point de rejoindre la Ghost Academy, cette école formant et entraînant les Ghost, les militaires tekhanes les plus talentueuses de l’armée ;

  • La Caporale Mila Taylor. Benjamine des Hellcats, elle avait un style très bourrin. Véritable garçon manqué, Mila n’avait de cesse de prouver sa valeur, et vouait une affection secrète pour Dante et pour Flavia, et qui était au courant de la lutte de pouvoir « officieuse » entre les deux femmes au sein de l’escouade. La jeunesse n’empêchait nullement Mila d’être efficace, même si son dossier comprenait quelques notes mentionnant son « insubordination chronique », et ses propos assez peu respectueux de la hiérarchie. Mila était tout simplement très franche. « Que tu sois la 2nde classe récurant les chiottes ou la Colonelle décidant de recourir à l’arme atomique, si tu es une conne, tu restes une conne ! » avait-elle ainsi coutume de dire. Mila ne respectait pas, en soi, le grade, mais le personnage, et estimait que le respect, le vrai respect, ne s’acquérait pas dans une école, mais sur le terrain. Elle était ainsi très respectueuse de Dante, dont le calme relatif contrebalançait avec le ton emporté de Mila.



L’équipe était composée de membres se connaissant plutôt bien. Le seul inconnu, en réalité, était Mercurius, qui s’attirait déjà la foudre de la cadette de l’époque. Mila avait décidé de rejoindre l’armée parce qu’elle avait été violée et séquestrée par un homme, qui avait voulu la vendre comme esclave. Suite à cette expérience, elle avait rejoint l’armée, et vouait depuis une haine féroce aux hommes.

Le Hammer, piloté par Natasha Travellyan, s’arrêta à l’entrée du fort, éclairant l’entrée du garage de ses puissants phares, conformément à la procédure d’usage. L’équipe sortit donc, enfilant des casques de protection et des combinaisons intégrales, puis s’avança prudemment vers l’entrée.

Du fait de la mise en quarantaine, chaque porte était recouverte par une herse blindée très étanche, s’ouvrant manuellement, ce que fit Carol en mettant un genou à terre, et en ouvrant un terminal. Au bout de quelques secondes, la porte s’ouvrit, et le groupe pénétra rapidement dans un garage, où un autre véhicule d’assaut les attendait... Celui de la première équipe d’intervention, vide. Dante s’avança rapidement, et porta la main à son comlink.

« Central, vous me recevez ?
 -  Affirmatif. Images et sons OK. Faites entrer le Hammer. »

Les filles obtempérèrent, et le lourd véhicule rentra dans le garage, que Carol referma ensuite. Les puissants phares du véhicule éclairaient la zone, tandis que Natasha déployait les systèmes défensifs, une puissante tourelle se dressant sur le toit de la machine, des sonars balayant la zone.

Lisa se dirigea ensuite vers le véhicule abandonné, et constata que la soute était ouverte, à l’arrière. Elle glissa un coup d’œil, et ne vit aucune trace de la première équipe de sauvetage.

« Okay... Natasha, déployez l’AFD.
 -  Reçu. »

Une trappe s’ouvrit sur le plafond du Hammer, et libéra une petite machine circulaire. C’était l’AFD, pour Assault Flying Drone, un drone de combat volant, disposant de multiples capteurs, d’une lunette IR, et qui permettrait de prélever directement des échantillons, ce qu’il fit d’ailleurs, en faisant des relevés de l’air ambiant, envoyant ces données au Central, afin que l’équipe les soutenant prenne le temps de les analyser.

Il n’y avait personne qu’elles dans le garage, en tout cas, mais il y régnait un silence pesant.... Comme si elles venaient de rentrer dans un tombeau.

Hegeria Moriarty

Humain(e)

Re : Infestation - Le destin de Fort Elizabeth

Réponse 2 vendredi 02 décembre 2016, 11:37:50

Mercurius avançait d'un pas lourd dans le garage, usant des optiques et capteurs liés à son armure. Non pas qu'il ne se fiait pas à l'AFD, mais le Devastator considérait que deux précautions valaient mieux qu'une. De plus, la chair à canon masculine était équipée de détecteurs légèrement différents de ceux des équipes actuelles et son action était complémentaire à ce qu'accomplissaient les filles et l'équipe de soutien restée bien en arrière. Le Marines ne trouva toutefois rien à ajouter et se contenta de vérifier ça et là qu'un formien isolé ne les guettait pas depuis les ombres ou un renfoncement de l'architecture. Absolument rien. Pas une trace de présence, ni une trace de combat. D'après Mercurius, c'était plus inquiétant encore que la perspective d'une embuscade prête à leur tomber dessus.
Le Devastator ne dit rien et fit le tour du garage pour se rendre vers l'un des murs du fond, à moitié caché par des caisses de rations lyophilisées stockées là. Il les contourna, à la recherche de quelque chose de précis. Une simple vérification.
En arrivant à ce qu'il cherchait, soit le rack réglementaire de fusils, il constata que la plupart des emplacements étaient vide. Il allait revenir sur ses pas quand son oculaire capta, dans un coin, une forme avachie sur le sol. Otant la sécurité de son arme dans un claquement sec, Mercurius s'approcha de la masse à terre.

Flavia, de son côté, détaillait les données renvoyées par l'AFD grâce à la tablette numérique prévue à cet effet. D'après le drone, le garage était aussi dégagé qu'il était safe et l'accès qui menait plus profondément dans la base était déverrouillé. L'action de la première équipe à n'en pas douter, qui avait au moins à réussi à aller plus loin que le garage avant de perdre le contact. Les Hellcats pourraient suivre leurs traces.
En quelques pianotements sur l'écran de sa tablette, Bennington afficha un plan en trois dimensions du niveau de Fort Elizabeth. On voyait les points représentant l'équipe briller au niveau de l'emplacement du garage. La borgne fit défiler la structure holographique pour suivre un chemin jusqu'au local électrique. Trois cent bons mètres à travers une enfilade de couloirs qui passaient par la cafétéria. Un goulot d'étranglement pour toute sa troupe. Elle avisa Dante, lui désignant la carte.

- Prends Mila et Carol avec toi et allez rétablir le courant. Je prends Mercurius et Lisa pour aller à la salle des communications. Elle désigna la dite salle sur le plan, révélant qu'elle se trouvait à l'exact opposé du local électrique, les pièces séparées par l'armurerie, la salle de sport et les quartiers des officiers. On y trouvera le bilan interne de la base, qu'on transmettra à Strämm. Rassemblement ici, devant l'infirmerie.

Les deux femmes échangèrent un regard entendu et Flavia laissa Gallieri battre le rappel pour le briefing. Les Hellcats se rassemblèrent et Mercurius revint vers le groupe, plaçant sa masse métallique à côté de Taylor. Il activa son micro de communication et sa voix rendue caverneuse par le haut-parleur intégré à son casque intégral s'adressa à Bennington, expliquant les raisons de sa légère absence.

- J'ai été voir le râtelier à fusils. Il est vide, commandante. Les mécanos qui étaient là ont prit le temps de s'armer avant de disparaître suite à l'alarme. Mais j'ai aussi trouvé autre chose. Juste à côté, il y a un corps. Une soldate, morte. Le pantalon déchiré au niveau des fesses. Elle a été saillie de force, à en juger le sang qui maculait l'intérieur de ses cuisses et de son cul.

Une rumeur passa dans les rangs et quelques armes se levèrent, mais Mercurius continua après avoir élevé un peu le volume pour se faire entendre du groupe.

- Je n'ai détecté aucune phéromone formienne, ni vu aucune trace caractéristique des viols par ces saloperies. Tout ce qui se trouve dans l'air, c'est tekhan. Ce n'est pas tout, par ailleurs. Si la soldate est morte, c'est parce qu'elle a été prise violemment contre le mur... Sa tête l'a heurté probablement dès le début du viol et l'auteur ne s'est pas arrêté pour autant malgré les chocs répétés du crâne sur le béton, vu l'état du front de la victime.


Quand les Devastators avaient été mis en service, on avait équipé leurs armures d'un capteur phéromonal. L'idée était simple : les viols que pratiquaient les formiens sur les troupes tekhanes déployaient immanquablement dans l'air tout un paquet de signaux hormonaux et les Devastators se dotaient ainsi d'un bien singulier radar pour repérer les nids et autres salles de fécondation. Bien entendu, puisque ça menait autant à des formiens reproducteurs qu'à des femmes la plupart du temps sans défense, l'outil avait engendré son lot de déviances au sein des rangs de ces mâles frustrés. Les Marines blindés dégagés du service actifs, leurs détecteurs l'avaient été également et l'idée rarement réitérée par la suite. Dans le cas présent, le gadget avait été utile et jetait un trouble supplémentaire : d'après les déductions de Mercurius, c'était bel et bien une soldate qui en avait violé une autre dans des conditions pour le moins saugrenues. En pleine alerte, et si brutalement que la victime en était décédée. Comment envisager ça ?

Flavia fit signe à Mila d'aller vérifier, tout en disant à Dante d'envoyer l'AFD confirmer les relevés du Marines. Elle fit ensuite son briefing, parlant assez fort pour être entendue par toutes.

- Okay, les filles. Deux groupes. Stricker et Taylor, vous accompagnerez la majore jusqu'à la salle des générateurs et vous me rallumez le courant. Thompson, vous venez avec moi et Mercurius à la salle de transmission pour qu'on transmette le bilan interne du fort au QG. Rassemblement devant l'infirmerie dans 40 minutes, contact radio permanent. Natasha reste ici, cloîtrée dans le Hammer. Elle gérera les infos envoyées par l'AFD et les différents capteurs pour nous les dispatcher. Prudence maximum, mes cailles, même avec les survivantes. Si tout ce que dit le mâle est vrai, nous avons au moins une excitée tueuse dans nos propres rangs, sans compter les responsables de toute cette merde. En piste, les danseuses, c'est l'heure du show !

Les soldates obtempérèrent et les groupes se formèrent rapidement tandis que la pilote des Hellcats refermait sur elle la porte blindée du transport de troupe et s'assurait ensuite de la bonne qualité des transmissions de chacune de ses camarades, qu'elle soit audio ou vidéo. Natasha adressa son feu vert à Bennington et les équipes se mirent en branle dès Mila revenue, Mercurius passant le premier dans le couloir de liaison pour faire office de bouclier humain -son rôle désigné, au demeurant. Lisa le suivait, ainsi que Flavia qui précédait le groupe de Dante.
Dans le corridor, rien n'était cependant à signaler et les mètres furent accomplis rapidement jusqu'à la séparation. A gauche s'enfonça le Devastator pour ouvrir la voie de son groupe, tandis que les autres prenaient le chemin opposé.


*
*       *


Groupe Bennington
   - 7 minutes après la séparation au garage.


Flavia s'était attendue à rapidement devoir enjamber les cadavres de ses camarades du fort, pour tout dire. Non pas qu'elle fut pessimiste, mais elle connaissait bien les champs de bataille impliquant des formiens et les forces de Tekhos ne remportaient jamais de victoire ou n'essuyaient jamais de défaite sans laisser de (trop) nombreuses camarades au champ d'honneur. Qu'elles furent sous les ordres de la légendaire O'Reilly ne changeait rien pour les troupes de Fort Elizabeth : elles avaient nécéssairement des pertes. Pourtant, rien dans les couloirs. Ni impacts d'armes sur les murs, ni traces de griffes sur le sol. On ne retrouvait aucune coulée de ces coulées de bave caractéristique des xenomorphes, bien que les capteurs de Mercurius tournaient à plein régime pour ne rien rater. Bennington en était venue à penser à une mutinerie. Une explication rationnelle à laquelle elle ne croyait pas vraiment. Jesta O'Reilly, incapable de mater quelques rebelles ? Impensable, d'autant que l'héroïne de guerre aurait sûrement eu de nombreuses filles de son côté pour maîtriser les mutins.
Quelque chose clochait. Incontestablement, ce qui se tramait ici n'était pas une guerre ordinaire.

Seul signe d'une activité d'urgence, la lumière verdâtre qui baignait les couloirs et qui signalait silencieusement que la base avait été hermétiquement bouclée -selon le protocole, pour faire face à un assaut. Et ce halo fantômatique peignait sur les surfaces d'étranges ombres qui mettaient instinctivement sur la défensive, d'autant que le silence profond qui régnait dans les entrailles de Fort Elizabeth jouait sur les nerfs.

Le groupe arrivé au dernier coude du couloir avant la porte de la salle de communication, Mercurius fit signe aux deux femmes de stopper. Il passa la tête avec prudence à l'angle du mur et scruta le corridor autant qu'il le scanna, ne découvrant rien de menaçant. Le local était là, la voie dégagée et au vu du voyant bleu qui surmontait la serrure électronique, la porte automatique n'était pas verrouillée.
En silence, le Marines fit quelques signes de main à Flavia et Lisa pour indiquer que la voie était libre. Il s'engouffra ensuite dans le couloir le bolter au clair pendant que les femmes filaient vers la salle de communication pour y pénétrer, laissant Mercurius en garde à l'extérieur. Son armure aux épaules trop larges ne pouvait passer l'encadrement de la porte et de toute façon, il était plus prudent de laisser une sentinelle pour éviter que l'équipe ne se fasse acculer dans la salle.

Ordinateurs et radars étaient bien entendus éteints et les murs où s'étalaient les écrans de contrôle gérant l'intérieur de la base aussi bien que sa périphérie extérieure étaient plongés dans le noir, où ils resteraient tant que Dante n'aurait pas fait repartir l'alimentation principale. Cependant, ce n'était pas utile pour se connecter à la mémoire générale du Fort, qui était justement prévue pour tourner en continue grâce à un mini-générateur interne.
Flavia se brancha grâce à sa tablette et n'eut pas de mal à trouver les données protégées qu'elle cherchait. Son grade ne lui en autorisait pas l'accès, aussi se contenta-t-elle d'envoyer le tout au Hammer qui ferait la liaison avec le QG et Nora Strämm. Eux feraient parler le cerveau éteint de la base fantôme.

L'écran tactile de la tablette affichait une barre de transmission de données qui avançait peu à peu, ce qui donna le temps à Flavia de contacter Gallieri par radio.

- Dante, nous avons atteint notre objectif et nous transmettons la mémoire au QG. Comment ça se passe de votre côté ? Nous n'avons croisé absolument personne... ni même un signe d'affrontement. Et vous ?
« Modifié: vendredi 02 décembre 2016, 11:42:37 par Jessandra Chavez »

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : Infestation - Le destin de Fort Elizabeth

Réponse 3 samedi 03 décembre 2016, 11:23:58

Groupe Gallieri
15 minutes après la séparation au garage


La vue du cadavre était la preuve que quelque chose de violent avait eu lieu ici. Qu’il n’y ait pas de phéromones dans l’air ne manquait pas de perturber Mila, qui réfléchissait dans sa petite tête. Qu’est-ce qui avait pu provoquer une telle crise ? Elle ne faisait pas confiance au Devastator, mais elle savait de quoi ces métas étaient capables. Beaucoup de légendes circulaient sur les Devastator, et on disait qu’ils suivaient des thérapies génétiques destinées à améliorer sensiblement leurs performances, de manière à leur faire porter de puissantes armures assistées. Mais, pour le reste, on disait quantité de rumeurs sur eux. Qui choisissait de se rendre volontaires à un programme pareil ? Pour certains, des grands blessés de guerre. Pour d’autres, des cobayes pris dans les prisons, notamment à Eternum, car le traitement broyait leur esprit, les rendant dociles, en faisant d’eux davantage des machines que des hommes.

Mila n’aimait vraiment pas ça. Fort Elizabeth comprenait plusieurs centaines de membres, mais il n’y avait personne. Tous les couloirs étaient vides, donnant l’impression d’être dans un mausolée. Le plus flippant, c’était que tout avait l’air normal. Pas de griffes le long des murs, pas d’explosions, de fils électriques qui pendouillaient, de cadavres déchiquetés, si ce n’est ce corps dans le Hammer de l’équipe de secours.

« C’est pas normal... Qu’est-ce qui pourrait avoir provoqué ça, si ce n’est des Formiens ?
 -  Nous sommes justement là pour le découvrir, reste concentrée, Mila. »

Dante avançait en tête, tenant dans ses mains un puissant fusil à pompe. Mila hocha la tête, admirant, comme toujours, son calme. Leur objectif était de rejoindre les générateurs, et elles s’aidaient, pour cela, du plan de la base. Chacune portait un casque, et, dans ce casque, le plan apparaissait en bas à gauche. En fait, leur vision ressemblait beaucoup à celle qu’on avait dans un jeu vidéo. Les soldates disposaient d’un HUD affichant le plan sur la gauche (ou sur la droite), ainsi que les canaux de communication à droite. On pouvait consulter, depuis le HUD, leur base de données. Le tout était très complet, et, quand Mila se détendait en jouant à des jeux vidéos avec des casques en réalité virtuelle, elle était souvent surprise de voir à quel point la fiction avait pu rattraper la réalité.

Le groupe s’approcha d’un escalier, et Dante le descendit, ses pas résonnant le long des marches. Toujours aucun bruit, et, avec le verrouillage, la plupart des portes étaient fermées, et les vitres bloquées. Tout ça ressemblait à un mauvais film d’horreur. La quarantaine était très stricte, en réalité, précisément pour empêcher les infestations formiennes. Quand une base tombait en état de quarantaine, tout était verrouillé à l’intérieur. Les Tekhanes ne prenaient aucun risque. En l’occurrence, c’était Natasha, depuis le Hammer, qui avait ouvert le chemin aux deux groupes, déverrouillant les herses sur leur passage. Qu’il n’y ait personne pouvait donc être trompeur, puisque tout était verrouillé.

Elles traversèrent le couloir, jusqu’à rejoindre la salle des générateurs. Dante ouvrit manuellement la porte. Faute de courant, les rares portes qu’elles devaient traverser s’ouvraient en retirant le boîtier de contrôle, et en bidouillant les fils. La jeune femme rousse retira donc le boîtier, puis fourra ses doigts gantés au milieu des câbles, jusqu’à provoquer quelques crépitements. Pendant ce temps, Carol regardait autour d’elle. Silencieuse comme à son habitude, elle restait concentrée, partageant, elle aussi, les appréhensions de Mila. La porte s’ouvrit alors, et elles se préparèrent.

Il n’y avait visiblement personne à l’intérieur. La salle était relativement grande, comprenant de multiples générateurs, ressemblant à de grosses armoires informatiques, avec une série de câbles menant au générateur central. Les générateurs se trouvaient en contrebas, le trio avançant sur un pont au milieu d’une surface en verre étanche permettant de voir les générateurs. Toue les câbles remontaient au fond de la pièce, où une grosse machine était là. Dante s’en approcha prudemment. Son casque grésilla alors, et elle reçut un signal de Flavia, auquel elle répondit, tout en s’agenouillant devant le générateur.

« Idem, aucun signe... Nous sommes devant le générateur central, je l’inspecte. »

Ce dernier comprenait un compartiment, que Dante ouvrit. À l’intérieur, il y avait tous les fusibles des générateurs, qu’elle examine consciencieusement. Tous les fusibles étaient intacts... Et aucun câble n’avait été arraché. Alors, pourquoi est-ce que le courant ne fonctionnait pas ? Dante referma le compartiment des fusibles, et tenta de relancer le générateur. Les lampes grésillèrent pendant quelques instants, avant de s’éteindre à nouveau.

« Bizarre... Natasha ?
 -  Oui ?
 -  J’ai besoin de l’AFD  pour inspecter le générateur.
 -  Okay, il arrive ! »

Faisant office de soutien tactique et de reconnaissance, l’AFD se retourna, et fila vers la salle des générateurs. Dante, de son côté, l’attendit, tout en regardant autour d’elle.

« Il n’empêche que c’est bizarre... Qu’est-ce qui a bien pu se passer ici ? réitéra Mila.
 -  Je n’en ai aucune idée... Mais, ce qui est sûr, c’est que le personnel n’a pas pu disparaître.
 -  Ouais... C’est flippant, en tout cas. »

Des lumières apparurent dans le couloir, accompagnant le bourdonnement de l’AFD, qui se rapprocha du générateur, et commença son examen, en utilisant des outils sortant de son ventre pour retirer écrous, vis et boulons retenant la plaque principale du générateur. Cette dernière fut ensuite attrapée par Dante, qui la posa sur le côté, permettant de voir l’intérieur du générateur. Il y avait une espèce de grosse turbine blanche avec un enfer de câbles et de boîtiers situés tout autour. L’AFD examina lentement ce dernier, tandis que Natasha, depuis son siège, observait les résultats en direct.

« C’est... C’est bizarre. L’AFD a repéré des... Des espèces de trucs dans la machine.
 -  Des trucs ?
 -  Attendez, je vous bascule l’affichage. »

Natasha pianota sur son clavier, et, depuis le HUD, une petite image se forma dans un coin, que Dante agrandit. L’AFD examinait l’intérieur de la turbine, ce qui permit de voir... Dante fronça les sourcils, en croyant discerner d’étranges lucioles fluorescentes.

« C’est quoi, ces trucs ? On dirait... Des genres de parasites.
 -  Elles émettent un champ électromagnétique, confirma Natasha. Visiblement, ça doit perturber le générateur...
 -  Mais... Pourquoi les générateurs de secours ne se sont pas mis en marche ?
 -  Ben... Tu l’as vu par toi-même. Les fusibles sont là, les câbles aussi. En fait... Les générateurs de secours ne s’enclenchent que s’ils ont l’impression que le générateur principal est éteint, mais, là, ce dernier tourne toujours. Regarde... L’AFD ressent d’infimes stimulations électriques. Le générateur tourne, mais les parasites empêchent la production d’électricité. »

Dante hocha la tête.

« Okay... J’avais encore jamais vu ça. Bon, dans ce cas, en attendant de pouvoir se débarrasser de ces parasites... »

La jeune femme se rapprocha des fusibles, ouvrant à nouveau le compartiment, et retira le fusible principal.

Immédiatement, les générateurs de secours s’enclenchèrent, et de faibles lumières vinrent à s’allumer un peu partout dans le complexe...
« Modifié: vendredi 09 décembre 2016, 15:58:03 par Princesse Alice Korvander »

Hegeria Moriarty

Humain(e)

Re : Infestation - Le destin de Fort Elizabeth

Réponse 4 jeudi 08 décembre 2016, 14:47:01

Quand les éclairages verts de la situation d'alerte passèrent à une teinte normale, Mercurius leva son arme dans un geste réflexe. La chose l'avait un peu surpris, mais le Devastator s'attendait surtout à découvrir, sous les flaques lumineuses nouvellement peintes à travers la base, les monstres formiens qui n'auraient attendu qu'un signal de départ pour se jeter sur les Hellcats, terrés dans les ombres à un souffle de l'équipe. Ces merdes adoraient ce genre de plan et le Marines voulait être prêt à les recevoir... Heureusement, sans utilité pour cette fois. Ses optiques scrutèrent les couloirs et n'y discernèrent rien de plus que leur longueur conforme, à peine réveillée par un éclairage qui restait pour le moins sommaire.
Néanmoins, les générateurs de secours alimenteraient au moins les serrures électroniques et mécaniques à travers Fort Victoria, ce qui faciliterait grandement la progression des équipes.

A l'intérieur de la salle de communication, Flavia remercia brièvement Dante pour son intervention et lui demanda, pour peu que ce fut possible, de prendre dans une boîte l'un des parasites qui gisait dans le cœur de la turbine. Un spécimen intéresserait peut-être les scientifiques.
A côté, Lisa Thompson suivait les ordres et profita du rétablissement du générateur de secours pour allumer l'un des ordinateurs. Il s'agissait davantage d'une sorte de gros disque dur avec un clavier et un écran sommaires destinés à facilité les démarches réglementaire. En effet, cette machine ne servait jamais que de mémoire : tout ce qui était accompli manuellement ou informatiquement dans l'enceinte de la base y était enregistré et devait être renvoyé vers Tekhos en cas de souci majeur. Lisa suivait donc cette procédure à la lettre, ne pouvant malheureusement pas avoir accès aux informations qu'elle faisait transiter. Secret Défense.

- Ça va prendre du temps, majore. La connexion est mauvaise et les données sont volumineuses.
- Je vois. Et il n'y a rien d'exploitable pour nous ici ?
- Hm... Pas avec la seule puissance du générateur. Mais je peux essayer de bricoler quelque chose. Attendez voir
.

La jeune femme fit rouler sa chaise vers une autre partie du mur couvert d'écrans de contrôle, de boutons et de claviers. Elle s'intéressa à une console particulière, sous laquelle elle passa afin de traficoter quelques fils à sa façon. Ca n'avait rien de très réglementaire, mais cela importait bien peu. Au bout de quelques minutes, Lisa remonta pour mettre en marche l'appareil. Après quelques gémissements évoquant le bruit d'antiques modems internet, l'écran s'alluma et dévoila une carte sommaire. Flavia n'eut pas de mal à reconnaître les dessins architecturaux de Fort Victoria. Rien ne se passait en particulier jusqu'à ce que Thompson n'entre une commande ; puis la carte afficha quelques points rouges.

- Qu'est-ce que c'est ?, interrogea Bennington.
- Les armes de poing de service, majore. Comme vous le savez, les premières lignes sont équipées de Seung 545 réglementaires et obligatoires. Ce qu'on sait moins, c'est que ces flingues sont pucés. Pour traquer les soldates qui déserteraient ou celles qui finiraient... dans les nids formiens.

Aucune soldate n'ignorait le sort des camarades attrapées vivantes par les insectes spatiaux. Les habitants de la Ruche se servaient des tekhanes comme reproductrices par commodité et il n'était pas rare que les attaques soient destinées non pas à la destruction mais au renouvellement de leurs parcs de pondeuses. Alors, après un raid formien, l'état-major traçait parfois les corps grâce à la puce du Seung bombardait la zone si celle-çi constatait une trop grande concentration de soldates. Considérées perdues d'avance, ce qui n'était pas tout à fait faux tout en n'étant pas non plus une vérité absolue.
En l’occurrence, le procédé avait son utilité même au sein des propres lignes du matriarcat. Lisa dézooma l'image et chercha à faire un point rapide, qu'elle exposa ensuite à Flavia. Visiblement, la sniper ne s'était pas attendue aux résultats qu'elle avait découvert.

- Les filles -tout au moins leurs armes- sont éparpillées un peu dans toute la seconde partie de la base. Il y a une concentration ici et là, mais rien de bien fou. Deux ici, quatre là... Bref. Vous voyez l'idée.
- Les formiens réunissent leurs proies, pourtant. Ils consomment souvent sur place avant de retourner à la Ruche avec leurs victimes.
- Tout à fait. Elles devraient être rassemblées en plus grand nombre. Bien sûr, certaines armes dans le lot ont simplement pu être perdues pendant la bataille et traîner sur le sol. Mais toutes ? Je ne crois pas, non.
- C'est du direct ?
- Hein ? Ah, oui, absolument.
- Aucune n'a bougé depuis tout à l'heure, même pas dans les poches de plusieurs points. Aucun mouvement.

Voilà qui était plus étrange. A considérer que la base soit envahie de formien, ou même simplement de quelques retardataires d'après l'attaque, la lumière rallumée aurait occasionné du mouvement. Ils seraient peut-être partis mais n'auraient pas manqué d'emporter quelques malheureuses. Et si la base était déserte de toute présence ennemie, les soldates auraient dû réagir au retour d'un éclairage plus correcte. Or, il n'y avait absolument aucun mouvement depuis la bidouille de Thompson et le démarrage du programme. Peut-être que Fort Elizabeth était devenu un véritable charnier.
Flavia serra le poing dans un crissement de latex.
L'hypothèse était envisageable, mais il faudrait découvrir comment ces saloperies spatiales étaient parvenues à s'infiltrer dans un fort de première ligne, qui comptait des capteurs issues des plus fiables et compétentes entreprises tekhanes et novaquienne. En somme, l'exploration continuait.
Elle ruminait quand Lisa sursauta.

- Là ! Il y a un mouvement de flingue !

La sniper désigna un point en particulier, qui bougea à nouveau alors que Flavia se penchait sur l'écran. Aucun doute ! Le flingue qui correspondait à cette détection était en mouvement. Léger, certes, mais en mouvement quand même ! La majore, grâce à Lisa, identifia rapidement la pièce. Il s'agissait de la cafétéria, dont l'accès était plus facile et rapide depuis la salle des générateurs.
Flavia se rua sur son com' pour alerter Dante.

- Gallieri ! Mouvement à la cafétéria ! Troisième porte sur le mur de gauche, à droite en sortant de la salle où vous vous trouvez ! On ignore ce que c'est, alors soyez prudentes. La porte est fermée, mais déverrouillée. Contact constant. Reçu ?


Thompson, qui avait tiré tout ce qu'elle pouvait des pauvres moyens à sa disposition, en informa sa supérieure. Flavia hocha la tête et lui fit signe de sortir avant de l'imiter non sans s'être assurée que la transmission du contenu du disque dur était bien en cours. La barre de progression affichait un 53% rassurant mais désespérement long.

- Nous en avons terminé avec la salle de com'. Natasha, informe le QG que l'envoi est lancé. Nous nous rendons à l'infirmerie, nous avons de bonnes raisons de penser qu'il y a de la présence là-bas. Gallieri, dès que possible, rapport de situation.

Les femmes sortirent et Bennington ordonna à Mercurius d'avancer, lui donnant le chemin vers l'infirmerie. Le puissant mâle armuré se mit en branle sans mot dire, entamant les mètres qui séparaient son groupe du prochain point de rendez-vous.

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : Infestation - Le destin de Fort Elizabeth

Réponse 5 vendredi 09 décembre 2016, 17:57:36

Suite à l’ordre de Flavia, Dante s’exécuta sans mot dire, et laissa l’AFD récupérer l’un des parasites. Il avança de longues seringues, prêt à se défendre en cas d’attaque, et attrapa l’un des parasites, avant de l’extraire. La créature se colla contre la paroi, avant de lentement s’en détacher, et l’AFD la stocka ensuite dans l’un de ses compartiments. La créature ressemblait à une sorte de sangsue translucide.

« C’est un nouveau type de Formien ? demanda Mila. Je n’avais encore jamais vu un truc comme ça, c’est... Répugnant !
 -  Ce qui est bizarre, c’est que nos scanners n’ont pas détecté ces créatures. »

Or, si elles étaient des Formiens, les détecteurs auraient dû les repérer. Dès lors, il était légitime de s’interroger sur leur nature. De simples insectes terrans ? Dante commençait déjà à envisager l’hypothèse que ces parasites soient des insectes ayant muté à cause de la présence des Formiens. Elle avait lu et vu quantité de théories et de débats très intéressants sur l’impact des Formiens sur l’écosystème. Ces créatures étaient un véritable cancer, et, même après une infestation, les études tekhanes avaient permis de montrer que les zones infectées ne redevenaient jamais totalement comme avant... Ou, en tout cas, pas immédiatement. On retrouvait des créatures bizarres, des animaux qui avaient muté, comme des chiens sauvages ou des loups, sans parler de certaines plantes qui poussaient. Les Formiens laissaient leurs traces partout, que ce soit dans l’eau, l’air... Même après leur disparition, il y avait des risques de contamination. Mais on parlait d’incidents bénins, pas de quelque chose impliquant toute une base, avec des sangsues qui avaient perturbé les champs électroniques d’un générateur.

Ce qui se passait ici était aussi bizarre qu’effrayant. Néanmoins, l’AFD avait accomplis a mission d’extraction, et, alors que Dante envisageait de revenir vers l’infirmerie, Flavia lui indiqua qu’il y avait des traces d’activité à proximité, dans la cafétéria. Dante savait où c’était. En venant au générateur, elle avait vu un panneau indiquant le couloir y menant.

« Okay, on s’y rend ! »

Le trio sortit précipitamment de la salle du générateur, Dante renvoyant l’AFD au Hammer pour y déposer l’échantillon. Dante en tête, les trois jeunes femmes sortirent, et prirent à droite, s’engageant dans un couloir sombre. Les portes étaient encore recouvertes par les herses de la quarantaine, et Dante demanda à ouvrir celle de la quarantaine, tout en ordonnant à ses deux agents de se déployer, à droite et à gauche. De fait, les trois portes signalées par Flavia permettaient toutes les trois d’entrer dans le réfectoire, et les herses s’ouvrirent lentement, révélant, outre les portes, des vitres blindées.

Dante rentra la première, pointant son fusil à pompe en avant, et éclaira la zone. Elle fronça alors les sourcils, devant une sorte d’épaisse brume qui était en train de recouvrir la zone.

« D’où ça vient, ça ?
 -  Je n’aime pas ça... »

Dante s’avançait, avant de sentir des interférences et des nuages le long de son comlink.

« Natasha ? Natasha... ? Tu me reçois ?
 -  KREEEEEE... KRRRREEEEEEEEEEEEEEEE...
 -  Méfiez-vous, les filles, ça doit être ces parasites !
 -  J’aime encore moins ça ! »

Mila avait, pour l’occasion, sorti ses deux pistolets, deux Desert Eagle qui promettaient de faire du dégât. La brume recouvrait toute la cafétéria, et, à travers cette dernière, Dante commença à apercevoir d’étranges silhouettes, des lumières bleuâtres qui brillaient dans cette épaisseur moite. Elle fronça les sourcils, crispant ses doigts sur le canon de son arme. Plusieurs paires de yeux bleus les observaient, et, tout en s’avançant, au milieu des tables, elle vit d’étonnantes silhouettes, qui se dandinaient sur place, marchant comem des pantins désarticulés, les bras ballants, le dos voûté, ou se crispant soudain sur place.

« Que.. ?! »

Incrédule, Mila vit ces corps, qui avançaient lentement, hagards, tenant dans leurs mains leurs armes de service.

« Mais qu’est-ce qui leur est arrivé ? HEY, LES FILLES !
 -  Tais-toi, Mila ! »

Dante les regardait en clignant des yeux. Elle en voyait quatre à proximité, se déplaçant lentement. Des coups sourds se firent soudain entendre sur sa gauche, et elle pivota sur place, éclairant la brume, et s’approcha. La cafétéria était construite sur une sorte de  terrasse creusée dans le sol, avec, le long de cette dernière, un couloir à suivre, menant tout droit aux différents comptoirs. Une barrière noire faisait office de séparation, et, contre l’une de ces barrières, une soldate leur tenait le dos, en frappant répétitivement contre le barreau, provoquant ces chocs sourds que Dante entendait.

La Majore se rapprochait lentement, hésitant sur la démarche à suivre, et tapota avec le bout du canon le corps de la femme, qui s’arrêta brusquement, et commença à tourner la tête.

« Vous... Vous allez bien ? »

Le temps sembla se suspendre aux lèvres de la mystérieuse femme... Qui se retourna brusquement, et poussa un hurlement terrifiant, écartant de l’épaule le canon de Dante, et bondit sur elle, ouvrant une gueule impressionnante... Et un coup de feu retentit brusquement, transperçant le crâne de la femme, l’envoyant s’étaler sur le sol, laissant sur le visage masqué de Dante des filaments de sang, et quelques bouts de sa cervelle.

Avec sa célérité et sa précision légendaire, Carol Stricker avait sauvé les miches de Dante... Mais ce tir n’allait sûrement pas rester sans conséquence auprès des autres femmes infectées...


Répondre
Tags :