Louane, le pas prudent et ses sens en éveil, pénétra finalement dans les vieilles ruines elfes souterraines dont elle venait de découvrir l'entrée après une longue journée de recherche dans les environs. La vieille carte que lui avait fournit son commanditaire était si vieille et abîmée qu'elle avait eut un mal fou à la déchiffrer correctement. Finalement, elle était tombée sur cette entrée, creusée dans la roche et masquée par un épais rideau de plante grimpantes et de racines épaisses. Heureusement, elle était assez fine pour s'y glisser. Les ruines étant plongées dans une obscurité totale, elle avait alors allumé une torche et tenait une épée courte dans l'autre main, juste au cas ou. Ces endroits lugubres étaient souvent l'endroit privilégiés de nombreux monstres pour y installer leur nid et elle préférait être prête à se défendre si elle faisait une mauvaise rencontre.
Le plus silencieusement possible, Louane s’engouffra dans les profondeurs des ruines. Elle était heureuse de ne pas être sujette à la claustrophobie, car il y avait de quoi paniquer dans un endroit aussi noir et profond. Ça sentait la vieille pierre et l'humidité là-dedans. Cet endroit avait sans doute été abandonné depuis des centaines d'années, si ce n'est plus. Pour le moment, il n'y avait nulle trace de passage, que ce soit des empreintes humaines ou animales, ce qui était plutôt soulageant. Durant de longues minutes, elle fraya un chemin dans cet inquiétant labyrinthe, croisant parfois de superbes gravures et statues elfiques plus ou moins ravagés par le temps. Elle ne s'y attardait cependant pas, préférant en finir au plus vite. Quelques jours plus tôt, la kitsune avait accepté un contrat alléchant proposé par un riche individu désirant mettre la main sur un vieil et puissant artefact elfique. N'étant pas un aventurier chevronné et désirant rester discret, il avait préféré faire appel à une inconnue compétente comme elle plutôt qu'à un groupe de mercenaires qui n'auraient pas hésité à fuir avec le butin ou a ébruité la chose. Il y avait une jolie somme à la clef, et Louane avait besoin d'argent, elle avait donc sauté sur l'occasion.
La mission était assez risquée, il fallait bien l'avouer et la belle hybride n'avait aucune information précise sur l'endroit exact de l'artefact, ni même sur son apparence. Étais-ce une pierre ? Un bijou ? Une arme ancienne ? L'homme n'avait pas du le lui dire. Trouver cet artefact ne serait pas facile.
Louane déambula pendant plus d'une heure avant de tomber sur une large et mystérieuse pièce dont les murs étaient recouverts de gravures telles qu'elle en avait déjà aperçut un peu partout dans les ruines. Mais il y avait surtout, face à elle, une large porte de pierre sur laquelle il résidait encore la trace d'une peinture ancienne. Impossible cependant de savoir ce qu'elle représentait exactement tant elle était abîmée. La kitsune chercha un mécanisme quelconque, mais ne trouva rien. Il devait bien y a avoir un moyen d'ouvrir cette fichue porte ! Soupirant, elle décida de s’asseoir un moment sur la pierre froide su sol, face à la porte, et en profita pour boire un peu d'eau.
« Réfléchis, Louane, réfléchis... »Ah, si seulement elle pouvait lire l'elfique ! Peut-être que toutes ces gravures lui auraient permit de comprendre quelque chose ! C'est alors qu'en remuant légèrement sur ses fesses pour trouver une position plus confortable, elle déplaça l'amas de poussière qui se trouvait au sol. Il apparut alors une inscription à la couleur étrange. Fronçant les sourcils, Louane rangea se gourde et, à quatre pattes dans la poussières, elle observa plus attentivement. D'après ce qu'elle pouvait voir, l'inscription devait avoir été autrefois écrites en lettre d'or. Voilà qui n'était pas banal.
Louane entreprit alors de repousser toute la poussière recouvrant l'inscription doré sur le sol. Une fois terminée, elle avait les mains sales, mais pouvait enfin déchiffrer entièrement les mots qui était apparus. Se relevant, elle se pinça les lèvres. C'était encore de l'elfique, bien entendu, mais quelque chose lui disait que cette phrase avait de l'importance. C'était, soit une formule pour ouvrir cette fichue porte, soit un indice. La kitsune pencha légèrement la tête sur le côté et prononça les mots à voix haute, quand bien même elle n'y comprenait rien :
-
Aen'drean vort, meàth tearth é anta s'bloed ana en andon.Louane soupira.
- Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ?Tout à coup la terre se mit à trembler violemment. La jeune kitsune faillit bien perdre l'équilibre et se protégea la tête des quelques petites pierres qui tombèrent du plafond en espérant que tout ne s'écroule pas sur elle. Puis, tout redevint calme. La porte était cependant toujours fermée. C'est alors qu'un espèce de grognement sourd se fit entendre, raisonnant entre les murs, juste avant qu'un
énorme monstre ne sorte d'un coin sombre, l'air menaçant. La kitsune attrapa son épée, prête à se battre. En observant le monstre qui apparaissait peu à peu à la lumière de la torche qu'elle avait laissé au sol, elle grimaça et lâcha avec un air de dégoût :
- Qu'est-ce que t'es moche, toi...Soudain, d'un bond, la créature fut sur elle. Crocs et griffes dehors. Ce ne fut qu''au bout d'un long et difficile combat que dans un cri, Louane parvint à décapiter la créature d'un mouvement circulaire sec et puissant, faisant gicler le sang de la créature un peu partout dans la pièce. Lorsqu'une gerbe de sang atteignit la porte et la souilla, celle-ci se mit à trembler... avant de s'ouvrir. Louane en resta bouche bée. Alors c'était ça ? Tuer le monstre et offrir son sang comme paiement pour passer ? Un test de force et de bravoure en somme. Évidemment. Pourquoi les elfes n'avaient-il pas eu la bonne idée de cacher leur clef sous un paillasson, comme tout le monde ?
Bien décidée à sortir de là au plus vite, la jolie rousse essuya rapidement le sang qu'elle avait sur le visage et entra.
Elle se retrouva dans une grande pièce circulaire, autrefois richement décorée. Plusieurs braseros se tenaient ça et là. A l'aide de sa torche, Louane en alluma quelques uns, histoire d'y voir plus clair. Elle décela alors grand escaliers de pierre, montant jusqu'à un promontoire. Sur celui-ci, un autel. Et sur cet autel,
une superbe pierre aux reflets roses. Pas de doute, ça devait être l'artefact en question.
Louane s'assura qu'il n'y avait pas de mécanisme caché ou de piège, puis s'empara de la pierre et la fourra dans sa sacoche. Heureusement, rien ne se passa, tout resta silencieux. La kitsune s'empressa donc de quitter ces ruines au pas de course.
* * * Louane était sur le chemin du retour depuis deux jours déjà. N'ayant pas eu les moyen de se procurer une monture, elle avait demandé à un marchand du coin de faire un bout de route avec elle sur son chariot, mais devait désormais continuer seule et à pied. Elle se sentait sale et était fatiguée. Elle aurait bien aimé s'arrêter dans une auberge pour se laver et se reposer, mais les villages étaient extrêmement rares dans le coin et les rares établissements demandaient un prix exorbitant !
C'est donc deux jours après son départ des ruines, alors que le soleil commençait à se coucher, qu'elle entendit un bruit de lutte un peu plus loin sur le chemin. Une petite voix lui conseillait de ne pas se faire remarquer et de contourner le remue-ménage sans s'en occuper. Mais il pouvait s'agir de terranides aux mains d'esclavagiste ou d'une famille aux prises avec des bandits ! Et l'âme généreuse et justicière de Louane lui criait d'intervenir. N'écoutant que son cœur, elle se mit donc à courir en direction du bruit. Elle tomba sur un groupe d'hommes lourdement armés avec des airs de truands. Ils étaient nombreux, beaucoup trop nombreux pour l'homme qu'ils avaient prit pour cible et qui tentait tant bien que mal de repousser ses adversaires. Louane put même apercevoir qu'il était déjà gravement blessé. Fronçant les sourcils face à cette injustice, Louane sortit, non pas son épée courte, mais le long bâton de combat aux extrémités pourvues de lames dont elle aimait se servir la plupart du temps. Sans hésitation, elle se lança dans le combat, attaquant sans pitié un premier homme par derrière. Elle eut le temps de tuer deux brigands avant que le groupe de réalise sa présence. Une bonne partie des types se détournèrent alors de leur cible pour se concentrer sur cette kitsune rapide comme l'éclair et agile comme un chat. Ils firent l'erreur de la sous-estimer, parce qu'elle était une fille et une sale hybride tout juste bonne à récurer les sols. Mais il se trompaient librement et finalement, quelques minutes plus tard, tous les hommes gisaient sur le sol tandis que deux lâches s'enfuyaient à cheval. Aussitôt, Louane chercha l'homme blessé des yeux. Il était en très piteux état, mais était encore conscient. Louane l'aida alors à se relever :
- Laissez-moi vous aider. Venez, éloignons-nous un peu de la route.Non sans mal, elle réussit à le guider jusque dans le bois, à l’abri des regards. Aussi délicatement que possible, elle l'allongea sur un tapis de mousses et s'autorisa à détacher sa chemise pour observer l'étendu des dégâts. Ce n'était vraiment pas beau à voir !
Louane commença à farfouiller dans sa sacoche. Elle en tira un flacon qu'elle ouvrit en arrachant le bouchon de liège avec ses dents et annonça :
- Ça risque de faire mal...Sur ces mots, elle fit couler l'alcool qui se trouvait à l'intérieur sur les plaie du blessé, afin de désinfecté le tout. Puis elle s'empressa d'essuyer le sang avec un linge propre, avant de sortir un boîtier contenant une pommade odorante d'une couleur suspecte. Elle l'appliqua alors généreusement sur les plaies les moins profondes. Pour les autres, il allait falloir recoudre. Heureusement pour cet inconnu, Louane était toujours très bien équipée pour ce genre de choses.
Il lui fallut un bon moment pour recoudre les blessures les plus importantes et ce ne fut sans doute pas agréable du tout pour son patient, mais elle n'avait pas le choix. Elle était habile de ses mains et le résultat était plutôt propre. Satisfaite, elle vérifia qu'il n'avait pas de fièvre et roula une de ses chemises propre pour le glisser sous la nuque de l'homme en guise de coussin.
- Monsieur ? Vous m'entendez ? J'ai fait ce que j'ai pu... vous devez vous reposer maintenant. Avez-vous la force de vous asseoir ? Il faut que vous buviez...Tenant sa gourde entre ses mains, elle attendit de voir s'il réagissait et s'il était encore conscient. Il avait eu beaucoup de chance... Si elle n'était pas intervenue à temps, l'homme se serait sans aucun doute vidé de son sang. D'ailleurs, elle n'était pas encore certaine qu'il survive, bien qu'il semblait assez costaud.