Elle était vraiment belle, cette petite fleur. Dans son journal intime, Myrandra avait lu que beaucoup de fermiers la courtisaient, et qu’elle était promise à un écuyer, qui devait revenir cet été, et qui serait assurément un chevalier. C’était une belle petite Nexusienne, élevée pour être une parfaite épouse, comme la plupart des filles dans les campagnes de Nexus. Eaux-Plates n’avait même pas de manoir, et son seigneur vivait dans une maison similaire aux autres, à côté de l’église, seul édifice en pierre. Une localité très religieuse, où on devait dépeindre les Ashnardiens comme le Mal incarné. Difficile de leur reprocher cela, quand on voyait le raid qui avait eu lieu sur le village. Pour autant, les Impériaux avaient été plutôt calmes, et, s’ils avaient tué les quelques fermiers ayant voulu jouer aux héros, les principales victimes avaient été les personnes âges, et ceux trop faibles pour leur servir par la suite. Tout le reste n’était ensuite qu’une mise en scène destinée à satisfaire les goûts de Myrandra. Faire un feu était inenvisageable, tout comme faire un trop grand carnage. La putréfaction attirait les créatures nécrophages, et, si cela avait lieu, les Nexusiens étaient susceptibles de les repérer. Or, maintenant que le village était sous contrôle, Myrandra avait envoyé un cavalier prévenir Coehoorn, afin qu’il envoie des renforts. Il fallait donc tenir, en évitant de se faire repérer. C’était pour cette raison que la femme n’utilisait pas trop sa magie, ni ne faisait appel à des corbeaux. Nexus avait des faucons de guerre, qui traquaient leurs oiseaux, et des détecteurs de magie. Toute la zone était sous étroite surveillance, et la mage allait donc jouer avec la peur de la femme.
Sarah, la bouche libre, demanda, d’une voix marquée par la peur, mais très douce malgré tout, ce qu’elle comptait faire. L’Ashnardienne resta silencieuse pendant quelques secondes, avant de lui sourire silencieusement, et claqua alors deux de ses doigts. Des flammèches allumèrent alors toutes les bougies, sortilège mineur et indétectable. La lumière fusa donc dans la chambre, permettant de visualiser davantage Myrandra. La magicienne lui souriait sensuellement.
« J’ai lu ton journal intime, tu sais... Je suis surprise de voir quelqu’un qui soit capable d’écrire dans le coin. Même si ce que tu fais n’est pas de la grande littérature, pour une fille qui passe son temps à traire le cul des vaches, tu t’en sors bien. »
Les précédents rois de Nexus avaient développé des édits et des ordonnances pour développer l’éducation à travers tout le pays, et, si cette dernière était assurée par des instituteurs publics dans les grandes villes, dans des bourgs comme Eaux-Plates, les religieux s’en chargeaient. Sarah n’avait qu’une connaissance très limitée du monde qui l’entoure, mais manifestait, néanmoins, une grande curiosité pour le reste du monde, surtout pour Nexus. Traire des vaches, ce n’était pas indiqué pour une fille aussi belle qu’elle, et ça, ses parents avaient dû le noter très tôt, d’où leur souhait de la marier à un chevalier nexusien.
« Ce que je veux, c’est toi, Sarah. Tes parents, et les autres villageois, sont regroupés dans l’église en ce moment. Si tu veux qu’ils vivent, tu devras faire tout ce que je souhaite ce soir, ma petite beauté. Et, ce que je veux, en réalité, est très simple. »
Elle se déplaça encore, faisant claquer ses talons sur le sol, et s’assit sur le rebord du lit, croisant ses jambes, et attrapa l’ours en peluche qui se trouvait dessus. Tout, dans cette pièce, sentait la jeune fille amoureuse, romantique, qui devait probablement s’imaginer une vie idyllique avec son bon-à-rien de chevalier à Nexus. Les petites candides habituelles issues des campagnes de Nexus. Pour ces femmes, il n’y avait qu’une issue possible, selon Myrandra.
« Votre religion vous enseigne le culte du sacrifice pour sauver le troupeau, n’est-ce pas ? L’Homme-Jésus offrant sa vie aux hommes pour que le courroux de Dieu ne s’abatte pas sur eux... C’est de ça dont il s’agit, Sarah. Un sacrifice... Ton sacrifice. »
De la main, elle caressait l’ours en peluche, et lui sourit à nouveau.
« Il n’y a que deux manières de s’en sortir... Soit nous vous tuons tous, soit tu accomplis ton rôle, et nous repartirons... Mais toi, dans tous les cas, ta petite vie ennuyeuse et chiante à mourir de paysanne est finie. Sarah meurt ce soir dans tous les cas de figure, mais c’est à toi de choisir si tu veux revivre sous une autre identité, et mener une vie beaucoup plus fascinante. C’est à toi, en définitive, de décider si tu deviendras Cindy, mon esclave sexuelle, et nous avons toute la soirée, et même toute la nuit, pour nous décider. »
La mage rejeta finalement l’ours en peluche, et se rapprocha de la femme, fléchissant les genoux pour être juste devant elle. Sa main alla caresser sa joue, ses griffes glissant sur sa peau, mais sans l’entailler.
« Tu es tellement belle, ma chérie... Initialement, je comptais laisser à mes guerriers le soin de massacrer tous les villageois, mais, quand je t’ai vue... J’ai décidé que ta communauté, pour héberger une telle beauté, méritait bien une petite chance de survie. Et cette chance ne tient qu’à toi. »
Sa main se posa sur son menton, et ses doigts se crispèrent dessus, maintenant ce dernier droit, tandis que ses lèvres se rapprochaient. Myrandra lui sourit, et l’embrassa brièvement.
« Je vais te faire l’amour, Cindy... Puis tous mes hommes te passeront dessus, et, tout ce que tu devras faire, c’est y survivre. Que ça te plaise ou non, je m’en moque. Tu peux hurler, nous insulter, te défendre, faire tout ce que bon te semble, tant que tu ne sombres pas dans le coma. Si tu y arrives, alors tu deviendras mon esclave, et ta communauté sera sauvée. Si tu échoues... Disons que tu auras connu un dernier épisode fabuleux dans ta courte vie avant que ta flamme ne s’éteigne définitivement, ainsi que celle de ta famille, et de tous ces bouseux qui vivent dans ce trou puant et pourri. »
Elle se redressa alors, son bassin près de son visage, ses mains posées sur les chaînes métalliques retenant sa culotte, et sourit à nouveau, ressentant un intense frisson d’excitation devant le pouvoir qu’elle exerçait sur la femme :
« Tu peux choisir de refuser ce marathon sexuel, ou non... Dans tous les cas, ça ne changera rien, car nous te baiserons toute la nuit. En réalité, la seule chose que tu peux décider, en ce moment, c’est si tu préfères que je te baise la gueule, ou directement ta petite chatte... »
Comment dire qu’elle était méchante, vu le choix qu’elle lui offrait ?