Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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L'Illusion de l'Idéal.

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SSiegfried

Humain(e)

L'Illusion de l'Idéal.

lundi 01 février 2016, 02:51:30

Ces temps-ci, Siegfried avait de sales sautes d'humeur. Il attribuait ça à son médicament, qui semblait mal contrôler les merdes qui tournaient dans son organisme. Son sommeil était particulièrement mauvais (plus que d'habitude), ses muscles se montraient souvent aléatoirement douloureux. Il lui arrivait d'avoir des nausées impromptues, ou des maux de têtes violents.

Il faisait tout pour ne pas décharger la colère dans laquelle il baignait en permanence sur ses étudiants, mais ce n'était pas la tâche la plus facile du monde – surtout quand ils se montraient particulièrement exaspérants.

Aujourd'hui, la classe entière avait écopé d'une punition à cause de trois seulement qui n'avaient pas rendus le devoir de ce jour. Les lycéens ne comprennent pas ce genre de sanctions, qu'ils trouvent injustes – surtout quand le reste de la classe a remarquablement travaillé. Peu importe. Ca lui a fait du bien sur le coup. En sortant de la salle, en revanche, il a commencé à avoir des remords, et ceux-ci perdurent sur le chemin du retour. Dans le bus, son dos et ses bras le tiraillent. Il déteste ressasser ses échecs. Il voudrait ne pas avoir agi sur une impulsion stupide, mais le mal est fait. Comme à l'armée : Lorsqu'elle est individuelle, la sentence est bien souvent inutile, mais collective, elle fait craindre à chacun le regard des autres, et personne n'ose plus fauter consciemment sous peine de se voir attirer les foudres du groupe. Peut-être a-t-il bien fait. Il ne sait pas. Il voudrait penser à autre chose.

Il n'était pas rare qu'il croise ses voisins. Habitant au rez-de-chaussée d'une petite résidence de trois autres étages dans le quartier européen, lorsqu'il sortait ses clés pour entrer chez lui, ils passaient souvent derrière lui et le saluaient. Le dernier locataire au-dessus de lui, un vieil homme plutôt sympathique, a déménagé il y a quelques semaines. L'allemand pensait être tranquille un moment pour faire gueuler ses partenaires. Il a rapidement déchanté : Dans ce quartier plutôt huppé, très calme et convivial, les places partent vite dès lors que des candidats ont les moyens. Et l'arrivée d'une petite métisse a terni sa fantaisie, et a ravivé au contraire certaines humeurs. Elle était indéniablement mignonne et il imaginait sans peine en faire un trophée.

Pourtant, aujourd'hui, elle tenta de se faire discrète lorsqu'elle passa derrière lui pour rentrer chez elle. En cause : Les cheveux humides, le maillot de bain sous le t-shirt, une serviette autour du cou, elle rentrait probablement de la piscine non-loin et ne voulait pas que son voisin la voit ainsi, ce qui est compréhensible. Ce sera à lui de faire le premier pas. La petite, gênée, répond timidement à l'appel, rougissante, et s'éloigne en pressant le pas.

Putain de japonaises. Leur attitude l'énerve autant que ça l'excite.

Il commence toujours par se préparer un thé, et pendant que l'eau bout, enlève son costume et allume les chaînes d'information. C'est sa petite pause avant de corriger les devoirs, de préparer les cours du lendemain. Il ouvre son porte-document en cuir afin d'en extraire un magazine érotique confisqué à un élève. Un petit con de 14 ans qui regardait ça en cours avec ses amis, se massant le plus discrètement la nouille à l'intérieur du froc. Siegfried n'est pas du genre à humilier devant toute la classe : Il a attendu la fin du cours pour lui signaler qu'il l'avait vu, confisque ainsi l'objet délictueux et le laisse partir sans punition, permettant de le tenir sous sa coupe « pour une prochaine fois ». En feuilletant les pages, il se trouve plutôt déçu : Rien de porno, juste des images, la plupart fort excitantes, de jeunes japonaises dans diverses tenues et positions, avec beaucoup de parlottes autour. Un dossier sur les « nouvelles starlettes venues d'ailleurs » retient son attention. Il va tout de suite voir la première concernée, centre même de l'étude.

Une métisse.
Une métisse qu'il semble connaître.

Son esprit cruellement terre-à-terre refuse d'y voir sa voisine, ce qui serait une coïncidence beaucoup trop absurde pour être vraie. Mais sa mémoire est infaillible. Malgré les maux qui égratignent son écorce, il est toujours sûr de lui.

Il réfléchit. La petite modèle sur papier glacé semble vouée à exciter son lecteur. Les mots qui entourent sa plastique le conforte dans cette idée. Loin de l'image que sa connaissance donne. Il se croit en train d'halluciner. Il se demande si son esprit ne mélange pas tout, simplement.

Il frappe à la porte.

Il n'a rien trouvé de mieux pour en être sûr. En chemise, pantalon et chaussettes, il aura grimpé les escaliers pour aller au premier étage, toquer à l'appartement de sa cible.

-Du miel.

C'est la première chose qu'il dira quand elle ouvrira la porte. Ca change du sucre.

-J'ai un affreux mal de gorge et je me demandais si vous auriez du miel. Le St John's est en rupture depuis une semaine et je n'ai pas envie d'aller loin.
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Noriko De Lange

Humain(e)

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    Description
    Noriko mesure 178cm pour 23 ans et est une modèle très connue au Japon, bien moins à l'étranger, quoi que tout de même un peu. D'origine française, elle possède une plastique parfaite selon les canons japonais, sublimés par un héritage européen qui lui donne un exotisme certain aux yeux de chacun. Elle est d'une nature réservée et timide, contrairement à ce que beaucoup de son travail pourrait laisser croire.

L'Illusion de l'Idéal.

Réponse 1 lundi 01 février 2016, 19:17:54

Noriko Katahira. Même si ni son nom ni son prénom ne le laissaient penser, sa mère était française, et ne souffrait pas d’être privé des excentricités occidentales, aussi la famille s’était-elle depuis toujours agglomérée au quartier européen, comme tant d’autres pour les mêmes raisons.

Depuis peu, la jeune femme vivait seule, son nouveau « foyer » ne permettant de toute façon guère d’accueillir plus qu’un jeune couple, simple appartement au premier étage d’un lot d’appartements pour ainsi dire parfaitement identiques, haut de trois étages, eux aussi se ressemblant à s’y méprendre. Même si elle n’éprouvait pas de besoin particulier d’épouser le mode de vie plus « à l’occidentale » du quartier, c’était là qu’elle trouva la meilleure opportunité de quitter le nid familial, à la fois proche de celui-ci et séparé de quelques rues, assez pour l’indépendance.

Elle n’était pour autant pas réellement fraîchement sortie de l’œuf, à 23 ans, et volait même - professionnellement - de ses propres ailes depuis un certain temps, quoiqu’étant toujours rentrée chez ses parents le soir jusqu’à il y a quelques semaines. Enfin elle goûtait à une certaine liberté, quoi que le sentiment était plus dilué qu’elle ne l’aurait imaginé, son train de vie étant quelques peu « speed ».

La plupart des gens qui la connaissaient le faisaient sous le nom de Noriko De Lange, prenant simplement le nom de jeune fille de sa mère. « Connaitre » était alors cependant un bien grand mot, car ceux-ci ne l’avaient alors sans doute jamais vue en chair et en os, quoi qu’ils ont sans doute eu un bon regard sur sa chair, mais sur papier glacé. En effet, la jeune femme était une des égéries de la mode nippone et les photos de sa plastique, plus ou moins dénudée - quoique jamais complètement - étaient légion.

Ce nom d’emprunt, quoi qu’elle le considérait tout de même résolument le sien, lui permettait l’anonymat et une vie simple, en tout cas plus que si n’importe quel « fan » pouvait lui rendre visite à toute heure du jour et de la nuit. Ses journées étaient pour autant tout aussi happées par le monde de la mode et ce qui l’entoure que si des paparazzis la suivaient à chaque instant.

Le matin, si un artiste avait requis sa présence à un quelconque moment dans la journée, pour un photoshoot la plupart du temps, elle en aurait probablement pour l’entièreté de celle-ci, même depuis une position aussi centrale que Seikusu et pour seulement une poignée d’heures de réel travail. Elle reviendrait le soir, montant les escaliers de l’immeuble, déverrouillant mécaniquement sa porte avant de s’effondrer sur son lit pour se reposer quelques instants, n’oubliant pas de mettre son MP3 et ordinateur portable à recharger, histoire de ne pas passer les heures de transport du lendemain sans ceux-ci.

Si elle avait cependant bénéficié d’un des rares blancs dans son emploi du temps, elle aurait tout de même à entretenir sa forme - littéralement - et faire du jogging ou de la natation, puis, une fois rentrée chez elle, prendre soin de gérer le dit emploi du temps entre autres détails plus ou moins administratifs et relationnels comme les réseaux sociaux de Noriko De Lange. Même en faisant cela, assise sur un coussin devant son ordinateur portable, elle était entourée de tenues et accessoires de mode, hérités d’essayages pour leurs marques respectives ou simples possessions ; Noriko devait avouer n’avoir pour l’instant accordé qu’assez peu d’attention au rangement de son appartement, et celui-ci regorgeant de bien moins de rangement qu’elle ne l’aurait pensé, ses affaires « débordaient » de ceux existant effectivement.



Aujourd’hui avait été un de ces rares jours d’une certaine liberté. Le matin, simplement exténuée d’un début de semaine qui était plus chargé que d’habitude, ou qu’elle avait plus difficilement enduré, elle ne savait au final pas trop, elle avait fait la grasse matinée. Pour se rattraper, après un déjeuner très frugal, elle avait passé une longue après-midi à la piscine - une activité qu’elle adorait et qui était d’autant plus pratique que les bassins étaient à quelques minutes de marche seulement de l’appartement.

Fait sans doute assez rare pour une personne, elle possédait plusieurs maillots. Bien sûr, une partie lui venait d’essayages, mais ce n’était pas exactement le cas pour tous. Noriko devait avouer avoir un certains penchant pour ces vêtements, et elle ne résistait pas à l’envie d’en porter certains lorsqu’elle les voyait. Un comportement compulsif qu’elle repérait souvent chez certaines collègues modèles, mais souvent bien plus généralisé là où la jeune « hafu » ciblait très spécifiquement les maillots de bain, les une-pièce en particulier. Il devait y avoir quelque chose dans ces atours qui la séduisait, et bien qu’elle ne savait quoi, elle cédait tout autant à cette envie maniaque.

Alors cette fois elle avait pris un « Arena » une-pièce ( La marque ne faisait pour ainsi dire que ça de toute façon ) bleu avec pour seules extravagances graphiques le logo du créateur et un changement de couleur - ainsi qu’un autre matériau, sans doute pour plus d’élasticité - au dessus des hanches. C’était sûrement un de ses maillots préférés, quoi qu’il était plutôt « révélant », les jambes, et surtout les fesses, dévoilées quasiment jusqu’à la taille pour plus d’aérodynamisme ; Noriko pouvait se défendre de tout étalage de chair puisque le décolleté lui, était à l’inverse très couvert, évitant que de l’eau ne s’y engouffre, aidé par la coupe globalement très serrée. Par chance nous étions en semaine et la piscine ne serait pas bondée voire déserte ; Le peu de gens présent seraient sûrement des retraités et peut-être quelques mères ne travaillant pas à plein temps et s’adonnant au même entretien corporel que Noriko. Il n’y aurait pour ainsi dire personne pour voir, ou en tout cas profiter de la coupe osée du maillot.


La séance s’était remarquablement bien passée ; Son petit excès de repos lui avait fait le plus grand bien et lorsqu’elle s’était arrêté, c’était plus pour se ménager, puisqu’il lui restait encore du travail cette semaine, après tout, que par exhaustion. C’était sur le retour qu’elle regretta son choix de maillot ; Les premiers lycéens revenaient des cours, et la proximité de la piscine l’avait naïvement poussée à faire l’impasse sur quoi que ce soit pour réellement se couvrir.

Le chemin du retour du se faire avec en tout et pour tout un T-shirt blanc et un jean par dessus son maillot. A peine avait-elle mis un pieds hors de la piscine municipale que l’eau de la « Arena » trempée transpirait. Son haut devenait transparent et collait au lycra et le tissu bleu du pantalon noircissait d’humidité selon les contours de la coupe haute, la révélant à qui voulait la deviner. Mettant sa serviette, aussi trempée qu’elle avait pu la faire devenir en se séchant, l’utiliser sur ses épaules, elle tenta de quelques peu masquer le décolleté osé des regards.

Alors qu’elle entrait dans l’immeuble, se croyant enfin « en sécurité », Noriko était déjà quelques peu rouge de honte après avoir croisé et été quelques peu suivie du regard par quelques lycéens, et tomba « l’homme du rez-de-chaussée ». Elle croyait savoir qu’il était professeur, ce que ses horaires - cette rencontre « fortuite » incluse - semblaient confirmer, mais elle l’appelait surtout ainsi parce qu’au milieu des retraités et autres étudiants voire jeunes couples, il était assez reconnaissable avec sa stature impressionnante et son air sévère ; Elle préférait même ça au titre de son voisin du dessous. C’est sans doute à cause de tout cela qu’elle n’osait pas vraiment l’aborder - contrairement à beaucoup des autres habitants de l’immeuble - et que, la plupart du temps, sans vouloir paraître impolie, ni y arriver, estimait-elle, elle se limitait aux salutations, ne se prêtant pas aux brèves discutions qu’elle échangeait parfois avec certains des autres résidents, échangeant à chaque fois des nouvelles et faisant part de celles dont il faudrait s’enquérir la prochaine fois, un cycle que beaucoup entretenaient sans doute simplement par réflexe.

Ce n’était sûrement pas cette fois qu’elle changerait de stratégie, en tout cas, au contraire, Noriko devinant aisément ses joues rosées de honte à la chaleur qui les inondait. Elle se tapit contre le mur lorsqu’elle du partager la faible largeur du couloir avec l’imposante carrure de « l’homme du rez-de-chaussée », se mettant de côté pour ne pas avoir à affronter un autre regard avant de recouvrir le havre de son appartement. Manqué. Il l’apostropha, ne devinant sans doute pas la gêne qui la motivait à ce silence, et elle était bien forcée de répondre.

Une main déjà contre la rambarde de l’escalier, elle crispa l’autre contre son jean et tourna doucement son buste vers son voisin du dessous pour lui répondre, le gratifiant d’un « bonsoir » après un instant de réflexion quant à l’heure qui se faisait quelques peu tardive ; Etrangement elle ressassa encore un bref moment si elle aurait plutôt du dire bonjour, mais cela ne la détourna pas de son envie de reprendre son ascension, détournant la tête avant de la baisser pour actionner ses jambes et rapidement sautiller jusqu’au premier étage.

Quelques secondes plus tard, elle se trouvait bête à ne pas avoir préparée son trousseau pour ouvrir la porte de son appartement et du se planter devant pour le sortir. Ayant retardé son repos d’un instant de trop, elle expira longuement en fermant enfin la porte derrière elle. Ensuite, elle alla s’asseoir confortablement sur le coussin devant la table basse qui lui servait de centre du foyer, pressant son maillot humide contre elle, ravivant le contact de l’eau sur tout son corps, puis laissant son dos s’en aller en arrière jusqu’à être arrêté par son canapé qu’elle n’utilisait pour ainsi dire que quand elle recevait des invité, préférant la position basse du coussin qui la plaçait au niveau de l’écran de son ordinateur.

Étendant un bras jusqu’à celui-ci, elle appose un doigt pendant un court instant sur une des touches pour l’allumer et patiente, son cou se reposant en laissant le canapé supporter sa tête, la laissant contempler le plafond dans un moment de calme qu’après tout ça, elle appréciait divinement. Elle passa seulement quelques petites minutes à reprendre contact avec le monde numérique - consulter ses mails, voir les derniers bulletins de ses sites préférés... - avant qu’elle n’entendit quelqu’un toquer à sa porte.

Il lui fallut un instant pour galvaniser son corps après cet instant de calme voire torpeur dans lequel elle s’était si bien coconnée , puis elle alla ouvrir après avoir très rapidement attrapé une poignée de chouchous pour nouer ses cheveux ensemble, ne cherchant pas à les coiffer puisqu’encore humides. Elle ne fait en vérité qu’entrouvrir la porte, appuyant une épaule sur sa tranche, les pieds en appui sur les deux sandales qu’elle avait utilisées pour aller à la piscine, évitant que ceux-ci ne touchent la partie « extérieure » de son appartement, celle les invités avant qu’ils ne se déchaussent.

« L’homme du rez-de-chaussée » ? Il semble bien moins « classe » que d’habitude, a-t-elle le temps de penser avant qu’il ne s’annonce.[/i]

-Du miel.

Elle s’étonna de ne pas être graciée d’une quelconque salutation, mais le souvenir de celle-ci, échangée il y a seulement quelques instants, lui revint bien vite.

-J'ai un affreux mal de gorge et je me demandais si vous auriez du miel. Le St John's est en rupture depuis une semaine et je n'ai pas envie d'aller loin.

Un peu décontenancée, elle garda le silence pendant une longue seconde avant de réagir, balbutiant

« O-oui, bien sûr, je reviens. »

En fait, elle n’était pas totalement sûre d’avoir du miel, mais ne se sentait pas non plus d’annoncer cette incertitude. Rapidement, elle se retourne, n’invitant pas son interlocuteur à entrer, ce qui paraît bien plus poli à une japonais qu’une européen ; Cependant, dans son départ vers l’intérieur, elle initie dans la porte un mouvement qui l’ouvre lentement en grand. Alors qu’elle se dirige vers la cuisine et ses placards, l’« invité » a un long regard sur le salon de son appartement et, au fond, grâce à la porte ouverte, la chambre.

La lumière de la pièce principale est allumée, mais pas celle de l’autre, bien qu’un regard perçant puisse encore déceler assez facilement son intérieur dans la faible lueur du crépuscule, mêlée du soleil et des lampadaires s’allumant graduellement dans tout Seikusu.

Dans le salon, les premiers objets à remarquer étaient un meuble TV très classique avec un écran plat qui de nos jours était plus que commun, une table basse avec dessus un ordinateur allumé ( Relié par un câble si bien rangé à une prise que ça devait être sa place attitrée ), entre celui-ci et un canapé pour environ 3 personnes un coussin encore quelques peu déformé par le poids de qui ne pouvait être que la jeune propriétaire. Ensuite, quelques décorations, la plupart sur un meuble dont la seule occupation semblait être d’occuper l’espace ; Une photographie apparemment quelconque de Noriko, une autre d’elle au milieu de ce qui ne peut être que sa famille - faisant d’elle une fille unique - et finalement une petite plante d’intérieur. Enfin, des cartons visiblement hérités du récent emménagement étaient éparpillés à travers la pièce ; Ils sont tous dans des coins, parfois empilés et peu conséquents, sans doute seulement des restes, le plus gros déjà rangé, et il serait impossible d’en deviner le contenu de l’entrée.

La chambre, elle, n’était pas aussi visible, le champ de vision depuis l’entrée se limitant à une vue de côté de la tête du lit, laissant deviner qu’une grande partie de la pièce restait cachée. Cependant, le regard n’en était pas moins instructif ; Sur le lit, encore défait du départ de ce matin, trônaient les deux parties d’un pyjama cyan satiné, un shorty et une chemisette présentement déboutonnée, évidemment. Derrière, une armoire imposante mais fermée, mais surtout, entre celle-ci et le matelas, ce qui ressemblait aux étendoirs utilisés dans les magasins de prêt à porter, garni de vêtements divers. Que des affaires ne soient pas encore convenablement rangés, seulement quelques semaines après l’emménagement, ne semblait pas si étrange vu les cartons encore dans le salon, mais l’étendoir avec son imposante barre qui ne pouvait accueillir que des cintres et pas les pinces servant habituellement à étendre les vêtements fraichement lavés pouvait aisément laisser perplexe quant à pourquoi une jeune femme en possèderait un. Le fait qu’elle possédait tant d’affaires que l’armoire trônant derrière, un meuble n’ayant rien à envier en taille aux armoires normandes centenaires et en chêne massif, ne puisse toutes les recéler, était tout aussi étrange.

Le temps que toutes ces observations et questionnements traversent l’esprit, Noriko était revenue de sa quête pour du miel, un pot fermement maintenant contre elle des deux mains pour qu’il ne lui échappe pas. En finissant d’approcher l’homme à la sa porte, elle l’écarta d’elle et fit mine d’en lire l’étiquette.


« Voilà, un pot de miel ; Vous pouvez le prendre, vous en avez plus besoin que moi. »

Bien entendu, elle aurait espéré le reprendre après que les maux de gorge aient disparu - le pot, vu son contenu, devant largement survivre à ces douleurs passagères - mais elle ne se sentit pas de presser son voisin du dessous de le rendre, préférant risquer de le lui laisser, ce qui, au final, ne lui coûterait que peu, ayant pris le dit pot sur conseil de ses parents sans réellement en voir l’intérêt elle-même ; En fait il ferait sûrement mieux de le garder - même si le miel ne se périt pas, c’est sûrement la seule façon dont la jarre serait jamais fini.

Après qu’il ait pris le pot, elle replia ses mains vers son ventre, faisant nerveusement se toucher les bouts de ses fins doigts. L’« Homme du rez-de-chaussée » devant elle finalement en tant que voisin amical, elle en oublie de rougir de ses vêtements qu’elle n’avait pas eu le temps - enfin, l’attention - de changer et qui eux n’avaient pas eu le temps de sécher, alors que ceux-ci n’avaient pas bien changé de condition.
Son T-shirt blanc, déjà naturellement taillé plutôt près du corps, épouse à la perfection, à l’exception de quelques marbrures caractéristiques d’un tissu mouillé, et laisse transparaître, de par sa finesse que la jeune femme avait sous-estimée, son maillot de bain, celui-ci épousant lui-même parfaitement la peau claire de Noriko ou plus précisément ses formes, sculptées comme celles d’une effigie romaine. Les hanches de la jeune femme sont si dévoilées par la coupe de son maillot qu’une partie de celles-ci dépasse de son jean, celui-ci sans doute fait pour être porté avec une ceinture et à peine retenu par le bassin de la jeune femme, laissant un large demi-cercle de sa peau blanche se voir à travers le tissu transparent du T-shirt entre les bleus de son pantalon et de sa « Arena ».


« Est-ce que...Vous avez besoin d’autre chose ? »

Demande-t-elle finalement, levant timidement ses yeux bleu lagon vers son voisin du dessous.
« Modifié: mardi 02 février 2016, 05:30:29 par Noriko De Lange »

SSiegfried

Humain(e)

Re : L'Illusion de l'Idéal.

Réponse 2 mardi 02 février 2016, 00:16:22

Lorsqu'il ne sourit pas, sa face se fige en un masque difficilement supportable tant il paraît sévèrement sombre. C'est paradoxalement à cause de cette inexpressivité qu'on lui attribue un éventail de sentiments négatifs dont il serait constamment rempli : La colère, le mépris, le désintérêt, la consternation, la méfiance, l'impatience, l'irritation, la rancoeur, la déception... C'est ce regard qui, trop longtemps soutenu, commence à faire éprouver de la culpabilité à celui contre qui il est dirigé. Comme s'il savait quelque chose. Comme s'il attendait quelque chose. Comme si il pouvait percer ses pensées et les saisir.

« Il a les yeux de son père », disait maman Königsberg.

Et c'est avec ces yeux-là qu'il la regarde après avoir pris le miel. Sans bouger, sans répondre, il la fixe de longues secondes ainsi, assez pour qu'elle sente le poids de son esprit qui tente de prendre le dessus. Elle pourrait bien avoir peur, craindre au viol, car il a tout l'air du type qui va passer à l'acte – un acte malfaisant, douloureux peut-être. Il désire qu'elle se transforme en animal craintif face à ses pupilles prédatrices qui irradient de tout son appétit de loup.

Et un sourire, enfin.

-Vous me sauvez la vie. Parler devant une classe entière est difficile avec ma gorge.

Il incline la tête, geste cordial mais emprunt tout de même de soumission, chose dont elle pourra s'étonner si elle est adepte de la psychologie de bazar.

-N'hésitez pas à passer si vous avez besoin de quelque chose. Au revoir.

Aussi vite était-il apparu devant sa porte, aussi vite aura-t-il disparu.


Dans son long regard, il tempérait la stupéfaction qui était la sienne à avoir reconnu formellement la fille du magazine. Maintenant qu'il a ouvert la double-page centrale sur sa table basse, il n'a plus aucun doute. Pour les étrangers, ceux d'ailleurs peuvent tous se ressembler... mais lui a assez pratiqué les japonais pour les distinguer sans se méprendre.

L'idée d'avoir une modèle l'excite. L'idée qu'elle se déshabille ainsi pour faire bander les mecs l'excite. Combien de fois des hommes se sont déversés sur sa plastique aplati, papier palpé, encre souillée ? Il aurait voulu la baiser sur l'instant, il aurait dû dès qu'elle était face à lui, les femmes l'adorent, il n'a pas le moindre doute sur son pouvoir de séduction. Son esprit le tiraille. Tu racontes de la merde, Siegfried, la séduction est un processus parfois long. On ne claque pas des doigts pour décrocher une inconnue. Du dos, la douleur est passée à la tête. Il voit trouble un instant. Il lui faut grignoter quelque chose, puis une fois sa queue sortie dans son canapé, il se branlera sur les pages en couleur. Faute de grive, on mangera des merles. Il n'a pas envie de s'ennuyer avec l'un de ses plans cul. Il va se contenter d'abattre son dédain sur le corps irréel de cette petite salope.


Il ne repassera pas. Quelques jours plus tard, après avoir pris son courrier dans la boîte aux lettres (chouette, le changement d'adresse est effectif concernant les factures...), elle trouvera posé au sol devant son entrée un petit paquet kraft avec un ruban doré. Dessus, un petit mot, en français :

« Pour la plus adorable des voisines. »

Dedans, non seulement elle trouvait un pot de miel neuf, mais il y avait aussi quelques chocolats européens et des sachets de thé d'une grande marque, chacun emballé dans un rikiki sac de toile absolument adorable. Elle n'éprouvera pas longtemps la gentillesse du cadeau, car l'une des enveloppes retiendra forcément son attention : Elle est blanche, sans timbre, sans inscription, mais contient cependant son lot d'horreur : Elle trouvera plusieurs photos d'elle, pages arrachées de magazine, chacune gondolée, tâchée par plusieurs traînées blanchâtres ou transparentes, dont la nature ne fait pas le moindre doute. Évidemment, il n'y a pas de signature, pas de mot.

Un petit jeu pervers dont elle est le jouet. Son identité semble découverte. Et celui qui garde désormais le secret semble vouloir s'amuser avec.

Est-ce qu'elle fera la corrélation avec Siegfried ? Tout juste des soupçons, se dit-il. Elle n'a aucun moyen de trouver qui est l'auteur du courrier vicieux : Il en est sûr.

Lui savoure son sadisme avec son thé, l'ayant vue rentrer par sa fenêtre. Il imagine sans peine l'effroi qu'elle ressent – ou l'excitation ? C'est ce qu'il voudrait, mais il sait que c'est illusoire. Elle est une fille « normale », après tout, n'est-ce pas ?
« Modifié: mardi 02 février 2016, 00:21:40 par SSiegfried »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Noriko De Lange

Humain(e)

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  • FicheChalant

    Description
    Noriko mesure 178cm pour 23 ans et est une modèle très connue au Japon, bien moins à l'étranger, quoi que tout de même un peu. D'origine française, elle possède une plastique parfaite selon les canons japonais, sublimés par un héritage européen qui lui donne un exotisme certain aux yeux de chacun. Elle est d'une nature réservée et timide, contrairement à ce que beaucoup de son travail pourrait laisser croire.

Re : L'Illusion de l'Idéal.

Réponse 3 mardi 02 février 2016, 02:20:24

L’attitude de « l’homme du rez-de-chaussée » était plus qu’étrange. Son regard, si Noriko l’avait soutenu ou simplement croisé  - ce qu’elle ne faisait d’ordinaire pas, et eut l’heureux instinct de ne surtout pas faire en cette occasion - l’aurait certainement bien plus interpelée si ce n’est choquée. Au lieu de cela, elle n’avait « que » la sensation que l’homme, confirmé professeur, était effectivement en prise de douleur, sans doute plus qu’un simple mal de gorge. Son sourire, plutôt rictus nerveux au point où c’en était dérangeant, laissait la nette et sûre impression qu’il ne contrôlait pas réellement l’impression qu’il donnait.

Les doigts de Noriko commençaient à se crisper de tension, si ce n’est, mais elle le cachait un peu mieux au moins, de peur, lorsque le voisin du dessous « désamorça » la situation en rompant le soleil, parvenant au moins dans ses paroles à sembler plus normal ; Amical, même, s’il avait pris la même attitude quant à ses expressions faciales qu’avec celles verbales. En fait, allant jusqu’à respectueusement incliner la tête devant la jeune femme qui lui rendit la pareille, voulant sembler polie si ce n’est déférente devant quelqu’un qu’elle ne voulait à aucun prix offenser, il semblait presque sincèrement sympathique. Mais l’impression qu’avait imprimé son rictus en Noriko lui interdisait une telle considération, aussi son pourtant simple et rapide geste de la tête fut quelques peu maladroit et saccadé, comme si quelque chose au plus profond d’elle lui criait de ne pas se comporter ainsi avec lui.

Mais à peine eut-elle fait cela que l’homme disparaissait en lui récitant une politesse, la laissant dans l’ouverture de sa porte, légèrement décontenancée par ce dont elle venait d’être témoin. En y repensant, tout cela lui faisait plus penser à la rencontre d’un animal que d’un autre être humain ; Motivé avant tout par le besoin, à peine capable de feindre l’amicalité au milieu de ce qui n’est qu’une trêve d’intérêt mutuel.

Noriko ferma machinalement la porte, perdue dans ses pensées, et retourna à la place qu’elle avant qu’on ne la dérange. Elle resta un instant plantée devant l’écran, ses yeux bleus lagon rivés sur celui-ci mais incapable de dire ce qu’il s’y trouvait, pour l’instant complètement inutiles à la réflexion à laquelle se livrait leur propriétaire.

Est-ce qu’il allait vraiment bien ? Il n’en avait pas l’air. Est-ce qu’elle avait échappé à une explosion de violence ? Peut-être, il semblait ne pas vraiment se contrôler...Elle était presque plus perturbée par ces questions que ce qu’elle avait vécu, comme lorsqu’on échappe à un danger mortel pour ne le réaliser qu’après coup. Un frisson glacial lui remonta le dos lorsqu’elle entendit, et cru même sentir la porte d’en dessous se fermer avec force. L’eau contre sa peau commençait vraiment à la frigorifier ; Elle alla se changer immédiatement, se séchant d’un rapide passage de serviette avant de mettre son pyjama qu’elle se maudit d’avoir ainsi exposé à un « invité », réalisant le parfait alignement avec l’entrée, et s’entoura d’une couverture, comme un cocon, un havre de protection.



Quelques jours plus tard, ce souvenir n’est plus que ça, et d’une manière plutôt consciente, Noriko ne tenant pas franchement à risquer une nouvelle rencontre avec « l’homme du rez-de-chaussée », prenant soin de rapidement franchir le plancher de l’immeuble pour rejoindre la relative sûreté des escaliers, puis du premier étage, où il n’avait rien à faire. Son offre de passer n’était plus qu’une politesse aux yeux de la jeune femme, et puis elle n’avait eu besoin de rien, en tout cas pas quoi que ce soit que l’urgence l’aurait forcée à aller chercher là-bas.

Ce jour là, la journée avait été longue ; Pas nécessairement exténuante, quoi qu’elle ne se sentait pas de courir un marathon, mais elle s’était connue plus enjouée par le retour à son foyer et son doux lit. Elle prit donc le temps de chercher sur son trousseau laquelle de ces clefs pouvait bien être celle de la boîte aux lettres - elle devait avouer encore confondre certaines de ses clefs, même après quelques semaines - pour ouvrir celle-ci. Elle pensait que l’amas de courrier que recevait sa famille chez ses parents était simplement du à toute une vie de cartes de visite laissées et trois personnes auxquelles les diverses administrations voire firmes pouvaient écrire, mais force était de constater que, même seule et à peine emménagée, Noriko recevait déjà presque autant de lettres en tout genre.

Elle se pressa de franchir la distance séparant le mur de boîtes aux lettres de l’escalier, ce qui était maintenant devenu une habitude, avant de se mettre à lire les enveloppes une par une, passant celle qu’elle venait de lire derrière les autres jusqu’à retomber sur la première ; Un geste qu’il faisait bon d’enfin comprendre. En fait elle pensait comprendre pourquoi il y avait tant de lettres : La plupart étant des prospectus et diverses publicités, chaque fente ressemblant ne serait-ce que passablement à celle d’une boîte aux lettres devait les recevoir, et tout cela noyait la quantité infime de missives utiles reçu qui pouvait bien doubler, tripler, puis revenir à zéro que ça ne changerait sensiblement rien à la pile de courrier. Alors qu’elle croyait avoir acquis une bonne idée de tout cela, elle apprêta son trousseau, qu’elle n’avait évidemment pas pris la peine de ranger, et commença à se tourner vers la porte de son appartement, mais fut arrêtée - ou plutôt s’arrêta - quand son pied buta dans un paquet.

Il était plutôt lourd, se rendit-elle compte par le très bref choc, même en arrêtant son pied bien avant qu’il ne force le passage. Ca ressemblait à un colis, mais si c’était vraiment le cas, il aurait été dans la boîte aux lettres - le facteur avait les clefs, non ? - et, surtout, n’aurait sûrement pas un ruban doré autour de lui, encore moins un parfaitement intact. Elle enfonça mécaniquement la clef dans sa serrure et déverrouilla sa porte, tournant la clenche avant de délicatement pousser sur la porte pour qu’elle achève de s’ouvrir seule. Sa main libérée du trousseau, resté sur la serrure, Noriko se baissa avec son élégance naturelle, fléchissant des genoux sans tordre son dos, et amena le paquet qu’elle confirma plutôt lourd sur ses genoux, glissant les lettres sur ceux-ci avant pour avoir ses deux mains de libre.

Le retournant rapidement, elle constata qu’il n’y avait pas un de ces autocollants pour signifier l’adresse d’expéditeur ; Par contre, ce qu’il y avait, perdu dans les méandres du nœud travaillé, c’était une petite carte, comme celle d’un bouquet de fleur ou d’un cadeau de Noël - en vérité tout cela ne constituait sûrement qu’une utilisation assez marginale de ce type de panneaux cartonnés, mais c’était à ça que Noriko les associait.


« Pour la plus adorable des voisines. »

Il fallut presque un instant à la jeune fille pour réaliser que c’était du français ; Ca faisait si longtemps qu’elle n’en avait pas lu : Au Japon, elle avait pris l’habitude que quoi que ce soit d’écrit en romaji soit ou une transcription ou de l’anglais. Quand le choc de la langue qu’elle parlait pourtant d’une manière plus que respectable fut passé, elle commença à réfléchir à ce que cela pouvait bien vouloir dire. Par réflexe, elle regarda autour d’elle, des deux côtés, constatant où se trouvaient ses voisins, et tentant de se remémorer qui ils étaient exactement, si jamais elle les avait déjà vu - elle devait avouer ne pas forcément savoir où, dans l’immeuble, habitaient les gens qu’elle rencontrait.

Ça ne lui disait rien, d’autant que le fait de parler français avec quelqu’un ici l’aurait sans doute plus marquée que cela, aussi fit-elle une moue de surprise avant de se relever et d’enfin pénétrer dans son appartement, n’oubliant pas de reprendre ses clefs avant de fermer la porte. Elle soupira, cette entrée symbolisant pour elle le relâchement bien mérité, et exécuta un rituel qu’elle ne manquerait pour rien au monde ; Elle accrocha son manteau derrière la porte, prenant soin avant d’en retirer son MP3 qu’elle n’oublierai pas de mettre à charger ensuite, se retourna ensuite, talons contre le début du plancher de l’appartement, pour enlever sans effort ses chaussures, les laissant là pour continuer nu pieds.

Elle posa son sac un peu plus loin dans l’entrée, pris dans le renfoncement créé par le coin entre un meuble et un des murs, et marcha doucement vers la table basse, y posant délicatement son MP3 toujours en main, puis y déposant tout le courrier. Soulevant légèrement le paquet d’une main pour tirer du dessous les lettres et les écarter de son « plan de travail », elle entreprit ensuite le déballage. Elle devait avouer n’avoir jamais été très bonne au jeu des nœuds, mais celui-ci était exceptionnel en cela qu’il lui suffit d’un essai et deux doigts pour l’ouvrir, tirant sur un des bouts de ruban qui glissa comme de la soie.

Ce qui ne pouvait être que sorcellerie s’arrêta cependant là et il fallut tout de même que Noriko écarte elle-même le papier kraft. Celui-ci dévoila d’abord un imposant pot de miel qui ne rappela au final rien à la jeune fille qui, comme elle l’avait prédit, ne regretta pas le sien le moins du monde ; Autour de celui-ci, qui, comme son dédain pour celui qui lui avait appartenu laissait penser, laissait la modèle de marbre, était aggloméré un ensemble d’autres « cadeaux ». Ceux-ci étaient cachés dans des sacs de toile à la simplicité artisanale pittoresque qu’elle s’empressa d’ouvrir avec un sourire aux lèvres. Elle le fit cependant un à un, prenant soin d’inspecter et apprécier chaque présent avant de passer au suivant ; Des chocolats, visiblement européens, les rendant immédiatement plu sophistiqués et l’attention plus généreuse ; Des sachets de thés dont Noriko n’avait pas les connaissances pour deviner leur préciosité à leur simple nom, quoi qu’elle le fit grâce à la globale abondance de débauche du paquet.

Tout cela déballé, prenant garde de ne rien oublier, elle posa le contenu du papier kraft dans un coin, le lui réservant, y mettant aussi le ruban comme souvenir de l’attention, et se leva pour aller jeter le papier kraft, l’inspectant une dernière fois avant d’opérer le tri sélectif. Quand elle revenu, elle posa rapidement son regard sur le pot de miel et ses agréments, puis passa aux lettres. Aimant s’organiser par « tas », deux piles se créèrent rapidement : Le courrier utile d’un côté, et de l’autre les enveloppes et le reste, à jeter. Étonnamment, ce dernier grandit bien plus rapidement, et Noriko faillit plusieurs fois discréditer certains courriers sur leur simple expéditeur. Comme si un courrier de « Digix Enterprises » allait être important. Mais par acquis de conscience, elle donna à chaque enveloppe sa chance de mériter la première pile, quoi qu’elle regretta souvent cette largesse. Un cas se présenta cependant à elle avec une enveloppe sans expéditeur, ni autre écriture, en réalité ; Une simple enveloppe vierge.

Noriko la retourna même une seconde fois, incompréhensive, mais elle devait se rendre à l’évidence : Cette enveloppe n’était pas passée par les services postaux. Peut-être qu’une agence de publicité utilisait ses propres livreurs et ne daignait pas marquer ses enveloppes ? Dans le doute, la jeune femme l’ouvrit, et son cœur manqua de s’arrêter lorsqu’il réalisa son contenu. Elle sentit l’appartement s’effondrer autour d’elle, tout disparaître, réalisant ce que l’expression « tomber des nues » devait signifier, et sa main libre trouva par réflexe le chemin jusqu’à sa bouche dont elle cacha l’expression d’horreur.

Comment est-ce que quelqu’un avait pu la retrouver ? Et en savoir autant sur elle ? Le français ? Non, ça, en fait, n’importe qui pouvait le savoir, réalisa-t-elle vite, ne se rassurant cependant pas. Rapidement, elle arrache l’enveloppe qui la contenait - Pas de rage, elle était trop mortifiée pour ça, mais pour savoir ce que cela pouvait vouloir dire : Rien. Elle passa avec horreur les photographies en revue ; Toutes très dénudées, et couvertes dans ce qu’elle n’osait imaginer, mais si elle savait que ça l’était, du sperme, ou plutôt des restes de semence, celle-ci aillant mouillé puis gondolé le papier en séchant.

Elle failli pleurer, pressant une main contre sa bouche lorsque les larmes perlèrent à ses yeux, mais se reprit, ou plutôt s’évita de sombrer dans la panique la plus totale, respirant fortement alors qu’elle regardait autour d’elle, ne sachant trop ce qu’elle cherchait ; De l’aide, une menace, elle ne savait pas. Elle se leva rapidement, en tout cas autant que son état le lui permettait, titubant légèrement, et se dirigea vers le carton contenant toutes les revues et catalogues dans lesquels elle avait paru, voulant chercher d’où pouvaient venir ces photos, mais se raviva quand elle réalisa que ça ne l’avancerait à absolument rien.

Elle ne comprenait pas. Est-ce que c’était juste une blague de mauvais goût ? Il n’y a avait même pas de motif, de demande ; Elle aurait presque été rassurée de savoir qu’il y avait un sens à tout ça, aussi pervers et cruel soit-il. S’asseyant à la hâte sur le canapé et prenant sa tête dans les mains, elle n’arrivait pas à comprendre ce qu’elle devait faire parce qu’elle ne comprenait même pas ce qui se passait.

Sentant des sueurs froides perler partout sur son corps, hallucinant sans doute plus qu’autre chose, elle se dévêtit rapidement pendant qu’elle marchait vers la salle de bain, y actionnant la douche aussitôt pouvait-elle et s’y précipitant immédiatement, pensant que ça l'aiderait, ne prenant pas la peine d'achever de se dévêtir. En fait, elle se retrouva vite à  se mettre face au mur, collée à celui-ci, tant l’eau était encore froide, n'aillant pas eu le temps de chauffer ; Même dans le coin où les jets ne touchaient que le bas de ses jambes, la froideur la poursuivait, collant aux vêtements qu’il lui restait, un T-shirt et sa culotte. Les larmes se remirent à perler, se mêlant à l’eau tombant de ses cheveux qu’elle n’avait pas pris la peine de rabattre derrière elle, et elle resta ainsi jusqu’à ce que la température de l’eau se fasse plus tolérable.


A ce moment, frigorifiée, elle se retourna et s’assit dans le coin où elle était, levant la tête vers la pomme de douche pour être entièrement baignée dans sa chaleur. Enfin elle commençait à réfléchir un peu plus clairement, à redevenir un minimum méthodique et logique.

Il n’y avait pas beaucoup d’options qui s’offraient à elle ; Elle n’allait pas retourner chez ses parents, même juste pour quelques temps, elle ne trouverait pas la force d’expliquer tout ça, et ça ne changerait sans doute pas grand chose. Elle pourrait deviner de qui il s’agissait. Un voisin ? Elle ne savait même pas qui c'était - n’imaginant pas à un instant qu’il pourrait s’agir du voisin du dessous, admettant d’emblée qu’il ne pouvait s’agir que d’un voisin de palier, si seulement c'était bien un voisin, le mensonge n'étant pas au dessous de quiconque avait pu faire ça - et n’allait sûrement pas commencer à lancer des accusations à l’aveugle, encore moins lorsque cela lui demanderait d’expliquer ce qui se passait. Elle ne pouvait qu’attendre. On n’avait clairement pas voulu qu’elle puisse réellement réagir, ne laissant ni adresse ni confession d’intention.

Oui, elle ne pouvait qu’attendre, et elle passa un long moment à attendre dans la douche, ne prenant même pas la peine de se laver, quand elle eut le courage de se relever, sortant immédiatement avant de très brièvement se sécher et se mettre en pyjama, vérifier que la porte d’entrée était bien fermée, et enfin se coucher, se terrant au fond de ses couettes, espérant se lever le lendemain avec la certitude que ça n’avait été qu’un rêve.



Les jours suivants furent tendus pour elle ; Chaque fois qu’elle était chez elle, là où elle se savait connue, exposée, elle surveillait les fenêtres, redoutant qui pouvait l’observer à travers et rechignant à fermer l’œil. Au travail, même si elle fut plusieurs fois accostée pour savoir si elle allait bien, les gens la trouvant pâle, fatiguée ou tendue, voire simplement tout cela à la fois, elle arrivait à fonctionner au moins correctement.

« Modifié: mardi 02 février 2016, 10:19:17 par Noriko De Lange »

SSiegfried

Humain(e)

Re : L'Illusion de l'Idéal.

Réponse 4 mercredi 03 février 2016, 03:42:23

Siegfried, lui, passait quelques jours plus paisibles. Ses douleurs se calmaient, les nausées avec. Il voulait croire que son traitement censé apaiser les effets nocifs des transformations induites par les expérimentations nazies marchait de nouveau. Il voulait croire que ce n'était qu'une passade, qu'il n'allait pas crever bientôt, son corps bientôt à bout de souffle. Il avait vraiment envie de croire que le Reich avait créé un immortel, et qu'il était celui-ci. Il se tenait fermement à cette idée.

Il ne manquait pas de se poster près de sa fenêtre une fois rentré chez lui, guettant le moindre mouvement humain afin de repérer sa petite voisine. Les rares fois où il la voyait passer, il n'en faisait rien. Monstre de patience, ce qui s'accommode bien avec sa cruauté, il se contentait d'échafauder, de penser à son prochain acte. Nul besoin de l'interrompre, de se montrer trop présent, ce qui élèverait peut-être des doutes chez elle. En bon cuisinier qu'il est, il aime regarder la viande mijoter, s'imprégner de ses parfums, suer sa vapeur en abondance, impuissante, son destin déjà fixé. Si les morceaux de l'animal pouvaient encore parler, supplieraient-ils ? Espéreraient-ils encore ne pas être mâchés et digérés ? Siegfried en est sûr. Chaque être s'accroche désespérément à la vie et au confort, alors même qu'il serait plus doux pour une existence torturée de s'abandonner à son sort sans rechigner. Observant le coq qui prenait son vin, l'allemand souriait, imaginant volontiers ce qu'allait subir la modèle.


-Bonsoir !

Elle était à sa boîte aux lettres. Lui y arrivait. Il venait de son appartement, où il s'était déjà mis plus à l'aise dans sa tenue, sans pour autant qu'il ne paraisse trop débraillé. Elle aurait découvert son courrier avant lui. Stupeur dès la petite porte écartée : Son corbeau a encore frappé. Cette fois-ci, il a scotché à l'intérieur du cube de métal plusieurs photos d'elle, déchirées à la va-vite, et certaines baignent dans ce qui semble être une petite mare de semence au fond du réceptacle à courrier. Peu d'odeur, mais une apparence plus que sordide : Son image est déformée par les fluides, le papier colle contre les parois, et on remercie les dieux que ces boîtes-là aient un demi-centimètres de rebord dans leur cadre, sans quoi les immondices couleraient au sol, formant une flaque qui auraient trahi sa découverte.

Siegfried, lui, semble d'une innocence rare. Il referme le verrou de sa poste et égraine ce qui lui est destiné : Deux enveloppes seulement, une à lettre simple, l'autre plus grande et plus épaisse, des papiers d'une importance sans doute supérieure, puis quelques prospectus qu'il jette immédiatement dans la poubelle qui en contient déjà quelques uns.

-Vous passerez boire le thé à la maison ? Si vous vous ennuyez. N'hésitez pas. Ma porte vous est ouverte.

Un moment passe pendant lequel il vérifie l'expéditeur de l'une de ses missives, puis la regarde, fronçant des sourcils inquiets.

-Quelque chose ne va pas ? J'ai eu une petite journée, aussi. Vous devriez vous reposer, vous avez l'air fatiguée.

Et il s'échappe sur l'instant. Les criminels reviennent toujours sur les lieux du crime, n'est-ce pas ? Siegfried ne l'a jamais vraiment quittée.


Il arrive que le « gentil » voisin manque de discrétion. Par deux reprises, elle l'aura entendu ramener une fille chez lui – et si elle a l'oreille fine et une mémoire correcte, elle décèlera deux identités différentes chez ses amantes successives. Et elles témoigneront de son appétit : De longs instants, à plusieurs reprises dans la nuit, on les entend hurler, quand elles ne gémissent pas assez bruyamment pour se faire entendre. Le sang pur se dope, c'est sûr. Il n'y a pas d'autres moyens pour être un athlète aussi remarquable.

On doit cependant apprécier les efforts déployés continuellement pour qu'il paraisse être un homme irréprochable : Son costume est toujours bien mis, de bonne facture, son manteau est brossé, sa coupe est impeccable, ses manières sont raides mais polies, et les autres voisins, si elle a l'occasion de parler de l'allemand avec, ne diront que du bien de lui. Le soupçonne-t-elle d'être son tortionnaire ?


La troisième offensive sera nettement plus vile. Son appartement sera violé. Le petit sanctuaire dans lequel elle pouvait se croire légitimement intouchable aura été visité. Le ou les intrus n'ont pas tout retourné, comme on aurait pu s'y attendre, ou tout sali. Tout juste trouvera-t-elle au sol, en rentrant, l'un de ses maillots de bain, traînant comme un cadavre, sanglant de foutre en son cœur. L'homme s'est fait plaisir dans le lycra, laissant l'objet du crime bien devant la porte afin que ce soit la première chose qu'elle voit en pénétrant chez elle.

Mais cette fois-ci, elle trouve un mot avec. Quelle délicatesse de la part du Diable. Une écriture vive, en japonais, faites à la va-vite.

« Jusqu'où iras-tu pour que ton secret ne s'ébruite pas ?
Négocie mon silence ou le monde entier saura.
Met ta plus belle tenue et viens donc chez moi ! »
« Modifié: mercredi 03 février 2016, 03:53:57 par SSiegfried »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Noriko De Lange

Humain(e)

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    Description
    Noriko mesure 178cm pour 23 ans et est une modèle très connue au Japon, bien moins à l'étranger, quoi que tout de même un peu. D'origine française, elle possède une plastique parfaite selon les canons japonais, sublimés par un héritage européen qui lui donne un exotisme certain aux yeux de chacun. Elle est d'une nature réservée et timide, contrairement à ce que beaucoup de son travail pourrait laisser croire.

Re : L'Illusion de l'Idéal.

Réponse 5 jeudi 04 février 2016, 02:09:28


Noriko croyait enfin voir les fin de ces jours de tourment. Comme à son habitude lorsqu’elle préparait quelque chose d’important, elle le faisait à l’avance, et ça lui avait permis d’un peu se détourner du récent passé. Alors, par moment, elle arrêtait quoi qu’elle ait été en train de faire, allait chercher un objet complètement sans rapport avec la tâche suspendue, et le déposait dans un sac de voyage près de l’entrée de son appartement, posé là, sagement, en attente. Ca lui évitait d’oublier quoi que ce soit, puisqu’elle aurait plusieurs jours pendant lesquels penser à quelque chose une seule fois suffirait à l’emporter.

C’était d’autant plus important que le voyage en question tenait à cœur à Noriko. Un réalisateur connu, qu’elle appréciait d’ailleurs beaucoup, souhaitait la rencontrer pour savoir si elle conviendrait pour le rôle - tant par sa personne que, évidemment, son jeu d’actrice ; Elle aurait déjà mis un pied dans le 7ème art si ce n’était pour ce détail, mais cette fois, l’occasion était trop belle et elle tentait sa chance. Ce séjour de seulement 3 jours dans le nord du Japon pourrait littéralement décider de l’avenir de sa carrière, entre une « simple » carrière de modèle et celle d’actrice ; Noriko devait aimer la perspective de la deuxième possibilité, et maintenant qu’enfin elle était en vue, elle se demandait pourquoi elle n’avait pas mis ce cap plus tôt.

Tout ça n’avait plus d’importance, elle comptait bien faire bonne impression. Alors, dès qu’elle eut sorti son sac de voyage, elle s’assura d’y mettre les essentiels, ceux qu’elle n’aurait jamais pu oublier : Trousse de toilette et de maquillage, serviette...Ensuite elle pensa évidemment, tout de même, à quelques impératifs ; Déodorant, parfum ,quelques vêtements de rechange et des sous-vêtements, choisis par ensemble et avec soin, réfléchissant longuement à quel impression elle voulait donner - elle fixa son avis sur de la fine couture mais dans des coupes peu osées, gardant une certaine sophistication mais sans risquer de sembler manquer de vertu, et ne rompit ce ton avec ses choix olfactifs.

Après cela, quelques objets un peu plus excentriques ; Un yukata, se sachant un peu grande, et ne voulant de toute façon parier son apparence, pendant le séjour dans ce qu’elle avait compris être une sorte d’auberge, sur celui qu’on lui donnerait là-bas. Celui-ci était d’une facture plus qu’excellente, avec des motifs floraux le grimpant dans une cascade de couleur, rivalisant même avec certains kimonos, loin de l’habituelle informalité de ce vêtement. Avec cela, quelques divers juban pour ne rien salir, de fines ceintures tissées pour ajuster à la perfection, et un somptueux obi, presque trop pour un simple yukata. Justement, elle emportait un furisode pour lequel la longue ceinture était bien plus adaptée, tant en noblesse qu’en motifs et couleurs ; Ces dernières étaient marines, mélange de bleus, violets et roses légers en passant par toutes les nuances les séparant, le tout agrémenté, évidemment, de blanc. Les dessins de fils fins étaient eux floraux, comme pour l’autre vêtement, mais bien plus riche, certains plus imposants que la fleure représentée, mais infiniment plus raffinés, complétés de cousines graduellement plus petites jusqu’à ce que chaque subtil point ne soit qu’un seul pétale. Avec, des zori et tabi, ces dernières constituant une certaine originalité puisque se déclinant en un bleu pâle, changeant du traditionnel blanc, mais s’associant si bien au vêtement qu’elles complétait

Le kimono était simplement magnifique et inestimable, tant par sa magnificence que le fait que c’était un cadeau acquis récemment grâce à sa carrière de modèle, et Noriko n’osait penser en porter un autre à cette occasion rêvée et à laquelle elle croyait encore à peine. Il était si beau qu’il semblait même pompeux, mais ça le rendait parfait pour « son rôle », celui d’une princesse à la beauté aussi inaccessible que fatale et raffinée.

Au cours des jours suivants, elle déposa encore d’autres objets - enfin, pour être honnête, du défaire le sac jusqu’à la position supposément meilleure pour l’objet, avant de tout remettre, devant, chaque fois qu’elle repliait un des plus précieux vêtements, vérifier sur internet comment le faire au mieux. D’abord, un photobook ; Pas n’importe lequel, un d’une revue de charme plutôt « raffinée », qui avait préféré certaines des photos les plus artistiques de Noriko aux dénudées ; Elle en avait acheté un nouveau, plus présentable pour un cadeau, au lieu d’utiliser celui qu’elle possédait déjà, collectionnant elle-même chaque ouvrage où elle apparaissait, souvent issus des tous premiers tours d’imprimerie. Plus tard, elle pensa à ajouter un appareil photo ; même si ça ne serait pas du tourisme, elle se dit pourquoi pas, constatant que son sac n’était pas encore incapable d’accepter une charge de plus. Chaque jour, elle enlevait et rajoutait, au gré de ses besoins, le chargeur de son MP3, gagnant l’habitude de le garder dans le sac chaque fois qu’il était inutilisé, pour ne pas l’oublier tout en continuant de garder le baladeur à pleine énergie.

Par une chance, mais aussi une stupidité innommable, elle ne se rappela que très tardivement que tous ses efforts vestimentaires sembleraient bien vain sans accessoires. D’abord, deux éventails, évidemment ; Un qui irait avec le yukata, commun et là plus par tradition qu’autre chose, et un plus richement orné, qui servirait à compléter la splendeur du kimono. Ensuite, quelques accessoires capillaires sans lesquels sa tenue supposée noble ne pourrait jamais être complète. D’abord, un adapté à la saison, qu’elle porterait simplement avec le yukata pour faire gage de bonne foi quant à son attention aux détails ; Ensuite, un bira-bira floral et son maezashi associé, ainsi qu’une large fleur aux pétales de soie fine. Le réalisateur qui souhaitait la voir comptait la voir personnellement, et nul doute l’inspectera-t-il de la tête au pieds dans le moindre de ses faits et gestes, et si elle ne pouvait compter que sur elle pour ne pas croiser les jambes ou sembler désinvolte, elle sentait avoir mis toutes les chances de son côté quant à la préparation.



C’est dans cette toute relative euphorie que Noriko arriva dans le hall de l’immeuble, se disant qu’elle ferait tout aussi bien de prendre son courrier en passant, ayant recouvert la présence d’esprit de préparer ses clefs à l’avance. Sur son nuage, elle faillit sursauter quand quelqu’un la salua alors qu’elle tentait - avec moins de réussite qu’elle ne l’aurait voulu - d’ouvrir la petite serrure. Achevant de tourner le verrou, elle détourna la tête vers son voisin, lui souri avec plaisir, constatant qu’il avait su se défaire de cet horrible rictus de l’autre jour, le gratifiant d’une humble inclination de la tête en même temps qu’elle lui rendait sa salutation, puis revint à sa boîte aux lettres.

Toute la chaleur et joie de vivre qu’elle avait pu accumuler les derniers jours disparut en un seul instant. Elle eut la contenance de ne pas lâcher ses clefs qu’elle avait machinalement extirpées pendant qu’elle saluait son voisin, mais sa mâchoire, elle, tomba bien. Là où jusqu’ici elle avait été apeurée, choquée, elle était maintenant morbidement outrée ; L’odeur, même si elle n’était au final que peu forte, lui donnait la nausée, et elle n’en crut pas ses yeux lorsqu’elle constata l’imposante quantité de fluide. Il y en avait trop pour une seule personne ; Est-ce qu’ils étaient plusieurs ? Depuis quand ? En fait, ce n’en était peut-être pas, ou diluée, mais la ressemblance était assez saisissante pour qu’elle ne se risque pas à vérifier, pas sans gants en tout cas, et encore.

Quand son voisin lui parla, elle n’entendit presque pas ; L’information passa bien jusqu’à son cerveau, l’atteignant, se voyant engrangée, mais n’entraina aucune réaction tant elle était inutile et hors de propos. A cause de ça, elle ne réagit tout simplement pas, et ce certain manque de politesse fut sans doute remarqué, car elle se voyait maintenant demander si tout allait bien. Non. Non, définitivement, tout n’allait pas bien, mais elle ne pouvait décemment pas lui dire.


« Je...O-oui, j’ai...Eu plusieurs heures de train, aujourd’hui...Dé...Désolée pour le thé, je crois que ce sera une autre fois...Je crois que j’ai comme vous besoin de me reposer... »

Elle avait remarquablement repris sa contenance, arrivant à glisser une politesse à la fin de sa réponse alors qu’elle alignait à peine deux mots au début, comme si feindre la bonne allure était devenu une seconde nature, pour elle, maintenant. Ce mensonge avait visiblement marché, « l’homme du rez-de-chaussée » rentrant dans sa tanière, encore que même s’il avait su que c’en était un, il aurait peut-être fait de même. Peu importe, elle referma la boîte aux lettres ; Elle la nettoierai plus tard, quand le voisin serait moins attentif au hall, et surtout quand elle aura eu l’occasion de chercher de quoi faire. Elle se pressa jusqu’aux escaliers et se précipita sur sa porte.

Ce qu’elle y trouva fut pire que ce qu’elle avait fui. Enfin, graphiquement, certainement pas, mais qu’on ait pu l’atteindre jusque chez elle, dans son foyer, ce qu’elle utilisait comme refuge depuis plusieurs jours...Elle ferma immédiatement la porte et s’y adossa pour que son dos y glisse lentement jusqu’à ce qu’elle se retrouve assise, une main pressée sur la bouche pour ne pas crier ; Pleurer était déjà inévitable, les larmes lui perlant aux yeux. Que faire, maintenant ? Et qu’est-ce qu’ils voulaient ? Ce n’était plus les moyens qui leur manquaient : Ils auraient pu la surprendre dans la nuit, seule, effrayée...C’est sans doute pour cela qu’il y avait un mot, se dit-elle. Enfin pourrait-elle savoir ce qu’on attendait d’elle ; Aussi horrible que ça serait sûrement, c’était une délivrance.

Qu’on lui refusa. Même pas une demande, c’était une promesse, celle que son voyage ne faisait que commencer. Finalement, mise devant cela, elle n’avait pas la force de relever le défi ; Ni celui de l’énigme, car elle n’était pas le moins du monde plus avancée quant à qui était son corbeau, ni de se jeter dans la gueule du loup, quand bien même elle aurait pu, faute de connaître sa tertre.

Elle se leva en hâte, tentant de se calmer à chaque pas, sachant que la clairvoyance et la rapidité lui étaient vitale. Elle courut à sa chambre, attrapant au passage le maillot souillé pour l’envoyer voler hors de sa vue, et commença à attraper des affaires, mais se retourna soudainement quand elle se rappela que c’était ce qu’elle avait fait depuis plusieurs jours ; Son sac de voyage, elle l’attrapa en passant sans même s’arrêter, sortit, verrouilla sa porte à toute vitesse, si seulement ça avait un intérêt, maintenant, et descendit les marches quatre par quatre.

D’une main peu assurée, elle toqua à la porte de son voisin qui selon toute vraisemblance serait là, lui aillant offert le thé il y a seulement quelques instants, rassemblant pendant les dernières secondes qu’il lui restait toutes ses force pour arriver à faire sa tirade.


« J-Mon appartement a été...Cambriolé...Je...Je ne veux pas y...y rester...Cette nuit...S’il vous plaît, est-ce que...Vous pourriez m’héberger..? Je vous promets que je ne prendrai pas de place...Je...Je ne veux juste pas dormir là où...On pourrait...Me faire n’importe quoi... »

Elle n’allait pas lui dire la vérité, mais pas non plus lui cacher la gravité de la situation ; Et puis, dans son état, il ne pouvait que se douter que ce n’était pas l’envie de changement qui la motivait : Les yeux rougies et encore humides de larmes, les balbutiements...Tout la trahissait. Par chance, son voisin avait l’âme charitable, quoi qu’il aurait été audacieux de refuser, osa-t-elle elle-même penser.

Il lui cuisina avec affection et un certain réconfort, quoi que Noriko resta globalement assez peu répondante et distante, d’une manière assez compréhensible alors qu’elle ne se sentait en sécurité nul part ; Malgré tout, elle ne le quitta pas de la soirée, même alors qu’elle aurait voulu aller dormir, restant sous sa surveillance aussi longtemps qu’elle le pouvait, et profitant de sa chaleur humaine, aussi petite soit-elle, après la froideur morbide des crimes dont elle était victime. Cela, jusqu’à ce qu’il aille se coucher, en tout cas ; Dans la canapé, l’allemand aillant catégoriquement refusé de ne pas laisser son lit à son hôte.

A ce moment, elle alla prendre une douche, se sentant sale ; Sans doute avait-ce une dimension psychologique, mais son stress et voyages de la journée ne lui avaient pas épargné de suées non plus. Elle ne profita qu’un bref moment de la chaleur de l’eau, se sentant fragile aussitôt son hôte n’était plus dans la même pièce, quoi qu’elle aurait à s’y faire pour dormir, pensa-t-elle. Quand elle eut fini, elle n’eut que son yukata à mettre ; Elle aurait tant voulu être à un onsen, son environnement si typique et traditionnel, pour le mettre, mais c’était mieux que rien ; Quoique. Elle avait pris le obi et juban avec elle dans la salle de bain ; Elle n’en avait pas besoin, pouvant se contenter seulement de la première ceinture plus fonctionnelle , mais ne voulait tout de même pas faire comme si elle était chez elle, et puis elle trouva le rituel du nouage du obi réconfortant. Posant une des extrémités par dessus son épaule, elle arriva pour la première fois à se calmer, prenant le temps de faire un beau nœud - peu élaboré, devait-elle avouer, mais bien réalisé tout de même.

Quand elle sortit de la salle de bain, ses affaires sales et trousse de toilette dans les bras, elle éteint la lumière de celle-ci, mais n’eut pas à allumer celles du salon, risquant de réveiller celui qui dormait sur la canapé. Elle pouvait aisément se retrouver ici, habituée à son appartement qui était rigoureusement identique, aux meubles près. Ca lui donnait d’ailleurs une étrange impression, comme une vallée de l’étrange immobilière. Elle marcha silencieusement jusqu’à la chambre et hésita un instant si elle devait fermer la porte ; Après des délibérations qui furent peu déchirées, elle la laissa grande ouverte, préférant ne pas se couper de son hôte.

Délicatement, elle glissa sous les draps et s’y cacha, comme une petite fille apeurée, remontant le tissu jusqu’au haut de ses épaule, et s’endormit finalement après de très longues minutes à ouvrir grandes ses oreilles à toute menace.




[ Si tu veux avoir glissé quelque chose dans les affaires de Noriko pendant ta visite de l’appartement, c’est évidemment possible, tu n’as qu’à le dire ]


SSiegfried

Humain(e)

Re : L'Illusion de l'Idéal.

Réponse 6 dimanche 07 février 2016, 13:36:10

Les grandes entreprises ont toujours besoin d'un moment pour être contemplées, appréciées.

Siegfried lui aura offert l'hospitalité, évidemment. Ses principes d'humanisme, se dira-t-on. Son appartement est certes le même que Noriko, mais il est notoirement plus aseptisé : Pas une poussière qui traîne, pas un souvenir personnel, pas un objet qui ne serait pas à sa place désignée par un rangement idéal. Sur les meubles ou aux murs, elle ne trouvera pas une photo de lui, de sa famille, ou de quoi que ce soit qui ferait son identité. Il n'y a pas une seule trace de germanisme non plus, par ailleurs : Nul drapeau, nul journal en langue allemande, pas un indice. On pourrait croire à la visite d'un appartement témoin tant l'endroit semble sorti de son emballage. Tout juste, en guise d'indice, entend-on une lancinante mélodie de Beethoven en fond sonore, mais bientôt Tchekov lui succédera, et alors on ne pourra plus prendre ça comme prétexte pour présumer de l'origine du professeur. Il n'y a bien que son nom, qu'il lui donne : Siegfried von Königsberg, « mais appelez-moi Siegfried », ce qui se révèle tout de même compliquée pour une nippone, et on en vient à bénir son sang français qui l'aidera dans la mémorisation et la prononciation du prénom du héros.

Comme on pourrait l'imaginer d'une personne vivant seule, au caractère semblant responsable et indéniablement maniaque, le garçon se révèle être un fin cuisinier. Il lui dit qu'il comptait se faire quelque chose de rapide mais puisqu'elle est là, il va au moins essayer de se montrer sous un bon jour culinaire. Il lui demande ce qu'elle aime, ou ce qu'elle n'aime pas, et préparera en conséquence un cake aux légumes en guise d'entrée, quelques filets de poulet qu'il aura fait mariner et des champignons frits et du riz sauvage en accompagnement, avec une sauce à la crème un poil épicée histoire d'agrémenter. Elle mangera peu, et c'est compréhensible, et ne semble pas lui en vouloir. Il gardera le reste pour lui, pour plus tard. Le débat quant à l'attribution du lit viendra après, et Siegfried doit s'animer un peu plus pour la convaincre d'utiliser son lit, précisant qu'il change les draps souvent et que c'est la moindre des choses d'assurer un nid confortable à quelqu'un qui vient demander l'hospitalité.

Il semble garder une distance quant aux événements qui lui arrivent, ne préfère pas poser de questions et semble s'en désintéresser, jusqu'à la fin de la soirée. Lorsqu'elle lui demande la permission d'utiliser sa salle de bain, il lui permet évidemment, et ô stupeur, elle le voit saisir en haut d'une étagère une arme de poing, un pistolet, vulgairement nommé 9mm dans les films. Il cache celui-ci sous sa chemise.

-Ne vous inquiétez pas, c'est un faux, pour faire peur. Je vais juste faire un tour dans votre appartement pendant ce temps, pour voir si il n'y a pas encore quelqu'un. Soyez tranquille, je fais vite. Personne ne peut entrer ici.

Et sans lui laisser le temps de la moindre protestation, il sort, et verrouille la serrure au passage. L'oiseau se sent-il en sécurité dans sa cage ?

Quand, enfin, elle sort de ses ablutions, lui est déjà revenu. Il est torse nu, un pantalon léger pour couvrir ses jambes. Il est allongé dans le canapé avec une veilleuse. Pas endormi, même si elle ne le voit pas, il est en train de lire. Alors qu'elle s'éloigne sur la pointe des pieds, il lui dit qu'il prendra sa douche demain afin de ne pas la déranger ce soir, et lui souhaite une bonne nuit.

Il dormira deux heures. Sa mauvaise conscience le réveillera avant l'alarme qu'il avait programmé. Il éteint celle-ci préventivement. Minuit est passé depuis un bon moment. Il va faire chauffer l'eau dans une casserole afin de faire le moins de bruit possible, savoure le goût d'une pâtisserie au melon, assis dans son fauteuil, un thé en main. L'obscurité totale règne, à peine perturbée par la rébellion d'un écran de smartphone dont la luminosité est au minimum – sauvegarde de batterie oblige. Dans son empire de ténèbres, l'allemand savoure sa victoire. C'est la contemplation de sa grande entreprise. Le cuir ronronne lorsqu'il se lève de son siège, il dépose le récipient de grès vide sur sa table basse, et pas un bruit ne suit ses pas lorsqu'il se dirige jusqu'à la chambre. Avant d'approcher Noriko, il fera un petit tour dans la pièce, manipulant çà et là quelques petits objets.

Réveil brutal.

-Shhht...

Son poids entier est sur elle. Sa paume puissante bouche son souffle en s'appliquant sur sa bouche et ses narines, le pouce et doigts agrippant fermement sa joue. Le crâne plaqué au lit l'empêche de fuir. Son téléphone posé sur la table de chevet éclaire à peine son visage.

-Je n'aimerais pas avoir à te tuer ce soir.

Ce « tu » est tout aussi violent que lui. Il semble ne plus montrer la moindre marque de respect envers elle, s'introduisant dans sa chambre temporaire, brisant son sommeil, osant même la toucher sans permission.

-Miss De Lange... Je n'ai jamais cru ce cliché selon quoi une femme qui usait de son physique pour gagner sa vie était forcément stupide, mais tu tends à le prouver. Tu viens te livrer toute seule à moi sans que j'ai à jouer plus longtemps avec toi.

Chaque mouvement qu'elle fait, il tente de le réprimer. Elle peut bien tenter de se débattre avec ses mains, avec ses pieds, mais il est si près d'elle, l'enserrant de ses bras et de ses cuisses, que sa marge de manœuvre est ridicule. Les draps forment une cellule massive et la force prodigieuse de l'occidental mate toute résistance avec une aisance folle. Elle peut s'agiter autant qu'elle le veut : elle sera fatiguée avant que lui ne ressente la moindre gêne. Et signe final de désinvolture : Il continue de parler sans se soucier de ses protestations.

-Difficile de se renseigner sur toi. Mais j'ai été ravi d'apprendre que tu cachais tes petites activités à ton entourage. Que diraient maman et papa s'ils découvraient que leur fille unique gagne sa vie en faisant bander et jouir les hommes ? De là à ce qu'ils pensent que tu es une pute... Je ne manquerai pas de leur souligner. Le déshonneur sur ta petite famille...

Il dépose un léger baiser sur sa joue, cherchant à éprouver de ses lèvres la peur et le dégoût qu'elle ressent.

-Tu manques cruellement de morale, Noriko, tu sais ça ? Mais je ne suis pas si méchant. Je vais te laisser une petite porte de sortie, qu'il te conviendra de prendre. Si tu hurles, je te fait taire. Compris ?

Et s'assurant que la menace est reçue, il enlève lentement sa main de sa bouche afin de saisir le téléphone, dont il braque l'écran sur elle. Il est sur son application mail, un envoi est prêt. Des photos sont en pièce jointe dont elle peut ne voir que le nom, suite absconse de numéros après des intitulés de magazine où elle a posé. Un message dont elle ne voit que le début prétend que Noriko vend son corps, qu'elle y prend plaisir, et autres critiques sur la déchéance du nom des Katahira. Un rapide slide du pouce pour revenir en haut, et on voit très nettement que le destinataire est son géniteur, une adresse professionnelle semble-t-il trouvée sur internet. Il y a d'autres receveurs qui ne sont pas affichés.

-C'est le mail de papa, n'est-ce pas ? Comme j'aimerais lui envoyer, ma petite Noriko. Mais vois-tu, j'aime les secrets. Moins les gens sont au courant, plus un secret a de valeur. J'aimerais que ce secret reste entre nous, Noriko, et je sais que toi aussi tu le désires.

Il se relève un peu, desserre sa puissante étreinte, reposant l'appareil juste à côté d'elle. Il semble écouter le silence. Pas un sourire. La bête se radoucit à vue d'oeil, allant même jusqu'à s'écarter sans toutefois s'éloigner d'elle - prêt à la saisir en cas de fuite.

-Faisons un marché. Tu vas me rendre quelques services, ceux qui vont à une bonne petite femme japonaise : Un peu de tâches ménagères, le service, ce genre de choses dont je manque cruellement. Je suis de plus en plus occupé et j'aurais bien besoin d'une auxiliaire. En échange, je t'aide dans ta carrière, et crois-moi, je vais pouvoir t'offrir beaucoup d'opportunités. Je te protégerai et t'assisterai dans tout ce dont tu as besoin. Et évidemment, ton secret restera entre mes mains. Si tu refuses, retourne chez toi maintenant. Je me ferais un petit plaisir de ruiner ta réputation, ta vie, celles de tes parents et de tes amis avec. Ni toi ni moi n'y trouverons profit. Ce serait idiot de ta part de choisir cette alternative.
« Modifié: vendredi 12 février 2016, 14:04:08 par Law »
SS-Hauptsturmführer Anton, baron von Königsberg.

Cette image mène à mon RP que je l'aime bien.

Ce personnage n'a pas pour but de faire l'apologie du nazisme et cherche au contraire à avoir une réflexion sur les suites de l'idéologie à travers le temps, la survivance des endoctrinements meurtriers et la reconstruction des esprits détruits.

Le joueur et son perso sont à dissocier.

Noriko De Lange

Humain(e)

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    Description
    Noriko mesure 178cm pour 23 ans et est une modèle très connue au Japon, bien moins à l'étranger, quoi que tout de même un peu. D'origine française, elle possède une plastique parfaite selon les canons japonais, sublimés par un héritage européen qui lui donne un exotisme certain aux yeux de chacun. Elle est d'une nature réservée et timide, contrairement à ce que beaucoup de son travail pourrait laisser croire.

Re : L'Illusion de l'Idéal.

Réponse 7 vendredi 12 février 2016, 17:42:06

Noriko dormait à poings fermés. S’endormir n’avait pas été aussi aisé que rester assoupie ; La journée, du moins sa fin, avait été haute en émotion, mais ce lit était rassurant. D’abord, la familiarité des lieux, même si pas complète, était assez grande pour que la jeune femme n’ait pas totalement l’impression d’être hors de son foyer, et, dans son yukata surmontant un juban, son corps était à une température parfaite, seul son visage étant épargné par cette tiédeur, gardant cette fraicheur, si agréable au milieu de la nuit. Il y avait aussi l’allemand ; Même si elle devait avouer avoir pensé de lui qu’il était plutôt « bizarre », elle en avait maintenant honte, celui-ci étant après tout charmant, lui ayant offert un repas et son propre lit, en plus d’avoir pris quelques risques pour elle, notamment celui d’aller dans son appartement, raison exacte pour laquelle elle ne voulait y dormir. Il avait même pris une arme, enfin, une arme factice, ce qui l’avait au départ un peu effrayée, et elle se demandait ce que ça pouvait bien vouloir dire ; Elle avait l’air si vrai...Est-ce qu’elle était en métal ? Il lui semblait bien que c’était interdit...Son avis sur Siegfried avait changé du tout au tout, et pour le meilleur, et s’il n’était pas là, montant la garde comme un Kongorikishi à un temple ; Enfin, le ungyö, se dit-elle, à cause de la fausse arme. Un gardien silencieux, tranquille...

Quelle surprise quand il la réveille en pleine nuit. Elle sursaute, évidemment, et tente de se relever, appuyant sur ses bras qu’elle plaque au matelas du lit, mais il n’y a rien à faire, sa force est dérisoire, et elle ne fait que se réduire, son souffle se raccourcissant à mesure qu’elle panique, dilapidant le contenu de ses poumons qu’elle ne peut renouveler d’autant plus vite. Sans même avoir le temps de comprendre qui, quoi se passe, les larmes perlent à ses yeux ; Il ne lui en faut pas beaucoup pour comprendre que sa situation est critique, et encore moins pour se rappeler ce à quoi cette invasion de son intimité, là où elle se croyait sûre, fait écho. Pas encore adaptés à l’obscurité, son regard balaye le plafond, seule chose qu’elle peut, ou plutôt qu’on lui laisse regarder, puis finit par tomber sur le visage peu éclairé et déformé par ses ombres de Siegfried.

Elle s’apprête à se débattre, mettant un instant à conjurer ses forces et son courage, mais ce dernier est aussitôt brisé par la déclaration de son agresseur, la menaçant d’un sort bien plus grave si elle ne prend pas le calme qu’on lui avait invectivé une première fois déjà, sans succès, la jeune femme à peine réveillée et surtout paniquée. Ses sens lui revenant lentement, Noriko abandonne sa résistance, autant parce qu’elle est vaine que parce qu’elle risque de la tuer bien plus vite que l’inaction, son souffle commençant cruellement à comprimer sa poitrine, quoi que c’était sans doute aussi le fait de l’allemand. Comme gage de sa soumission à l’ordre, elle laisse calmement reposer ses bras sur le lit, laissant les draps en dessiner leurs contours, tendus par le poids de leur vrai propriétaire, ses mains crispées, mais inertes.

Pendant que Siegfried monologue, comme un villain, cette ironie échappant complètement à la demoiselle en détresse, elle sent ses chaudes larmes couler long de ses joues, pressées par leurs consœurs qui se pressent à ses yeux au fur et à mesure que son agresseur l’humilie avec véhémence ; Des véhémences fausses, pour la plupart, sa famille sachant déjà bien ce qu’elle fait, mais qui restent ce qu’elles sont, avec leur ton répugnant. Elle le laisse faire, avalant sa fierté, faute d’oxygène, espérant qu’il en finisse avant qu’elle ne tourne de l’œil, ceux-ci déjà noyés de larme, ne lui laissant voir que quelques lignes brouillis blanches sur fond noir au lieu du visage de l’allemand. Alors que les poumons de Noriko tentent désespérément de se remplir, tirant sur la peau de la main qui l’étrangle, elle voit sa vision s’inonder du blanc qui ne peut être que celui du visage distordu par sa détresse de Siegfried, et le sent baiser sa joue.

Plus que de la soumettre à sa force, il la soumet à son affection, s’accaparant ce geste qui ne devrait être que celui d’un amoureux, d’un mari aimant. Sauvant le peu d’honneur qu’elle se sent encore avoir en ce moment, elle fait faire à son visage les quelques degrés d’amplitude qu’il a pour se détourner des lèvres de l’allemand, lui exprimant, faute de sa rage, incapable de réellement lui résister, son dégoût. Mais après ça, la délivrance - le fait qu’elle accueille ainsi ce chantage en disant bien long quant au désespoir qui l’avait envahie ; Il lui offrait une « porte de sortie » ; Une petite, il sentit de préciser, comme si plus que ça aurait été abusif.

Pour allier le geste à la parole, il lui permit de respirer, et après ça, quelques secondes de silence, enfin du sien, car la pièce s’emplissait des inspirations courtes et sourdes de Noriko, s’alimentant pour la première fois en de très longues secondes en oxygène, portant par réflexe les mains à son visage, comme pour empêcher que ça ne recommence, mais restant sagement sur le dos, ses jambes seulement très légèrement repliées, ne créant que de petites dunes dans les draps. Après quelques instants, elle arriva à reprendre un semblant de contenance et tenter de sécher ses larmes, ce qui, vu leur quantité, ne revenait qu’à les étaler sur son visage qui se mettait à perler à la moindre source de lumière, dans cette obscurité. Celle-ci s’avèra vite être un téléphone, qu’on braqua vers ses yeux, bien incapable de lire, et que le réveil brutal lui fit détourner, sa radiance encore trop forte.

Elle ne peut le confirmer, mais vu les efforts déployés par Siegfried, ses affirmations sont bien réelles, et même sans connaître l’exact contenu du mail, s’il n’est qu’à moitié aussi menaçant que son écrivain, il ne peut partir. Il veut donc rançonner son silence, et, se croyant peut-être plus malin qu’elle, ou la croyant bête, ce qu’elle se damnait déjà d’être, vu sa réaction au danger, à savoir se précipiter dans l’antre du loup, il se sent obligé de le dire. Il la libère enfin, mais elle n’ose bouger, restant dans cette position étrange à la fois emplie de soumission à sa force mais complètement exempte de celle-ci ; Il semble guetter cette réaction, et sans doute même l’apprécier, ne concluant pas son monologue, préférant voir ce qu’elle compte faire de cette liberté toute relative.


« Faisons un marché. Tu vas me rendre quelques services, ceux qui vont à une bonne petite femme japonaise : Un peu de tâches ménagères, le service, ce genre de choses dont je manque cruellement. Je suis de plus en plus occupé et j'aurais bien besoin d'une auxiliaire. En échange, je t'aide dans ta carrière, et crois-moi, je vais pouvoir t'offrir beaucoup d'opportunités. Je te protégerai et t'assisterai dans tout ce dont tu as besoin. Et évidemment, ton secret restera entre mes mains. Si tu refuses, retourne chez toi maintenant. Je me ferais un petit plaisir de ruiner ta réputation, ta vie, celles de tes parents et de tes amis avec. Ni toi ni moi n'y trouverons profit. Ce serait idiot de ta part de choisir cette alternative. »

Il le confirme, ses menaces ne sont pas exactement, voire pas du tout, que de révéler une vérité que tout le monde connaît déjà. Et, comme Noriko s’y attendait, cela ne la contraint qu’à une chose, l’obéissance. En vérité, même pas - si seulement - plutôt la soumission ; La même chose, à cela près qu’elle devait cacher son dégoût et son mécontentement. Et même dans la soumission, il arrivait à être odieux, la contraignant non pas à être sa victime, mais sa gardienne, prenant soin de lui, au point même d’oser se prétendre son mari, ou plutôt demander qu’elle prétendre être sa femme, car elle n’espérait pas que ce « mariage » soit bien réciproque.

Mais quelle que soit la vérité, ça ne changeait rien ; Noriko avait à être sa « petite femme japonaise », une expression qui aurait pu l’honorer mais l’emplissait présentement de dégoût. Cependant, le visage encore trempé de larmes, et le souffle encore haletant de son manque d’air, elle ne se sentait le courage de répondre, sachant pertinemment que sa voix s’étoufferait dans sa gorge. Hésitant à bouger, elle finit cependant par être sûre que sa réponse devrait être un gage de bonne foi, quelque chose qui symboliserait son acceptante, et lui assurerait surtout que la part du marché de Siegfried serait assurée.

Sans un mot, elle se releva très légèrement sur ses avant-bras, s’arrêtant un instant pour contempler son « mari », qui lui même semblait apprécier la vue de son yukata légèrement défait, aillant pris bien trop d’ampleur au niveau de sa poitrine et la dévoilant, cette impudeur rattrapée par le juban blanc et très légèrement transparent, qui lui continuait de la cacher, épousant mieux sa peau blanche au milieu de l’obscurité, et révélant d’autant plus toute imperfection, aussi bien dans la couleur que les contours. Doucement, elle glissa sur le matelas, vers Siegfried, allant chercher de son bras et entre ses doigts encore engourdis de tout ce remous, le drap qui la couvrait avant qu’on ne l’extirpe de son sommeil, et le ramena par dessus l’allemand, couvrant le « couple » comme s’il allait se coucher.

Pour finir cette vision, elle se pressa vers lui, gardant ses doigts, encore maintenus entre eux de crispation,  contre ses pectoraux nus, comme seul rempart entre elle et lui alors qu’elle vint déposer sa tête dans le creux de son cou, y déposant un unique et bref baiser en signe d’acceptation, avant de fermer les yeux et prier pour que son rôle d’épouse ait été rempli.


« J-...J’ai sommeil...S’il vous plaît... »

Sa voix étant suppliante, aillant à peine conjuré le courage suffisant pour l’élever depuis son mutisme, et sa peau était glaciale, légèrement tremblante.



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