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Hellhound [Valilouvée]

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Asshaï

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Hellhound [Valilouvée]

mercredi 29 juillet 2015, 14:15:53

- J'ai... peur....papa....j'ai peur...

Comme un éclair illuminait à nouveau la nuit à travers les volets de la chambre, sa lumière instantanée lança de sinistres ombres sur les murs. Les objets du quotidien devenaient des ombres allongées et menaçantes, semblables à des démons vomis par les heures sombres. La jeune Maddy, une adolescente d'à peine quatorze ans, se ramassa de peur sous ses draps. Son père, assis sur le bord de son lit, lui caressa la tête pour tenter de la calmer. L'orage le mettait curieusement mal à l'aise, lui aussi. Peut-être que parfois, vos descendants parvenaient malgré eux à vous transmettre leurs terreurs enfantines ? La soirée infernale que leur faisait vivre l'orage contribuait à cet héritage d'estomacs noués et de poils dressés sur la nuque. L'homme affecta pourtant de se montrer rassurant.

- Allons, Maddy, tout va bien. Tu as déjà vu des orages, non ? Celui là est simplement un peu plus fort ! Inquiète toi surtout pour les roses de maman !
- Mais, papa... Timothée dit qu'on a vu le Gallytrot et que c'est lui qui a emporté John Kerry ! Une nuit d'orage comme ce soir !
- Foutaises, ma chérie, foutaises. Ce sont des racontards et Timothée est un fichu menteur.
- Il... le Gallytrot ne viendra pas, tu me le promets ? Il ne me prendra pas ?
- Je te le promets, Maddy. Le Chien Noir n'est qu'une fable pour faire peur aux méchants ! Maintenant, il faut dormir. Demain matin, tu auras oublié tes peurs.


La jeune fille hocha péniblement la tête. Elle doutait de pouvoir oublier le frisson qui la parcourait malgré qu'elle soit emmitouflée dans son épais duvet mais son père avait été catégorique : il fallait dormir. Et si il disait que le Gallytrot, ce Chien Noir synonyme de malheur était une histoire de bonne femme et bien, il avait sûrement raison. Bon gré mal gré, l'adolescente regarda son père refermer la porte de sa chambre sur lui après lui avoir adressé un dernier signe de la main. A l'instant même où le battant de bois se fermait, un nouvel éclair déchira la nuit et illumina sa chambrée et Maddy ferma fort les yeux.
Cela l'empêcha de voir l'ombre quadrupède peinte sur le mur le plus dénudé de sa chambre, qui ouvrait la gueule avant que la nuit et la fureur de la pluie ne paraissent la dissoudre et l'emporter ailleurs. Vers la porte de la maisonnette perdue à la sortie du village.

***

Le fracas de la table renversée contribua à la réveiller, le hurlement strident de son père la fit bondir hors de la sécurité de son lit et de ses draps. L'enfant n'était plus dans sa forteresse de tissu et prenait conscience de la réalité sonore : on se battait, au rez-de-chaussée. On s'était battu, pour le moins. C'était terminé et ce qui restait comme trace des évènements se résumait à un gargouillis noyé qu'elle n'entendait peut-être que dans son esprit. L'adrénaline pulsait dans ses veines, décuplant ses sens. Une décharge supplémentaire pompée par son coeur affolé lui donna le courage de se diriger vers l'autre bout de sa chambre, puis de poser la main sur la poignée de porte. Mais avant qu'elle n'ait pu le faire, celle-çi s'abaissait déjà. Lentement. Maddy recula instinctivement, la peur au ventre et les bras serrés sur sa maigre poitrine. "Papa ?", tenta t'elle une première fois, les yeux rivés sur le halo de lumière orangée qui peignait le sol alors que la porte s'ouvrait peu-à-peu. "Papa ?", dit-elle plus faiblement. L'ombre qui courait sur le plancher n'était pas celle d'un homme.
Elle était montée sur quatre pattes et sur son crâne oblongue se dressaient deux oreilles pointues qui, l'espace d'une terrible seconde, lui évoquèrent des cornes.
Maddy redressa la tête alors que sa vessie l'abandonnait, la faisant uriner le long de sa jambe et souiller sa chemise de nuit d'un blanc virginal. Ses yeux croisèrent le regard flamboyant d'une flamme infernale et son cri d'horreur resta coincé au fond de sa gorge alors que d'un bond, la gueule de l'animal fondit sur elle.

***

Le sol était terriblement boueux et faisait grogner l'attroupement de badauds qui pataugeait dans la tourbe depuis vingt bonnes minutes dans l'espoir de saisir de nouvelles informations. C'était Killian Keel, un gamin du village qui flirtait tendrement avec Maddy, qui avait ameuté tout le monde lorsqu'il était revenu en courant comme un dératé vers la place du marché avant d'hurler à pleins poumons que l'orage avait sorti le Chien des bois de l'Enfer. Beaucoup avaient couru vers la masure occupée par Maddy et son père Thomas, ne pouvant que constater l'horreur des faits une fois sur place. Un cordon de sécurité fut rapidement mis en place par les hommes désignés par le Baillis local, qui eut pour tâche dresser un rapport détaillé sur les faits à l'intention de l'administration nexusienne dont dépendait leur bourgade. Qui se soucierait des histoires qui battaient les campagnes éloignées, là-bas, auprès de la jeune Reine Elena ? On les prendrait au mieux pour des bouseux imbibés par l'alcool et effrayés par une tempête, prêts à se raconter des légendes imbéciles pour passer le temps.
Et pourtant...

Le Bailli Cornacher avait été présent sur les lieux du meutre de John Kerry, puisque le village de ce dernier se trouvait dans les terres soumises à sa juridiction. Comme pour Kerry, il avait été obligé de s'éloigner pour vomir après avoir posé les yeux sur le corps sans vie. Ce qui avait été John Kerry avait été odieusement éventré à coups de crocs et ses entrailles se retrouvaient un peu partout dans la salle à manger. Le sang maculait le sol et son corps avait été violenté -il s'était défendu, ce foutu bûcheron. Le visage barbu de Kerry avait été lardé par des griffes et on avait sciemment piétiné quelques organes.
Cornacher fut invité à monter à l'étage, où l'attendait une horreur supplémentaire. Il n'avait plus rien à vomir quand il découvrit Maddy, si ce n'était une bile terriblement acide qui sembla lui fondre la gorge quand elle passa ses lèvres. La jeune fille gisait à terre contre ses draps, semblable à une poupée désarticulée. Sa chemise de nuit lui collait à la peau, tant par le sang que par différents fluides déposés sur son corps. Le médecin en fit une rapide analyse, mais l'odeur était assez caractéristique lorsque l'on approchait de la dépouille à la gorge arrachée.

- C'est...ô, Dieux... c'est du sperme... Maddy a été... violée...

Il n'osa pas achever. C'était trop terrible de penser à l'identité du violeur, qui ne faisait pourtant l'ombre d'aucun doute lorsque l'on portait attention aux empreintes sanglantes qui s'étaient imprimées sur les lattes de bois du sol. Celles, exclusives, d'un canidé.
D'un chien.

- C'est... l'Asshaï...

La constatation de Cornacher avait été une pensée formulée à voix haute. L'Asshaï. Le plus dangereux des Chiens Noirs, des Gallytrots dont la légende voulaient qu'ils parcourent Terra pour semer terreur, mort et malédiction. Un concentré de vilénie monté sur quatre pattes, doté d'un appétit pour l'horreur et la chair. Un Chien Noir qui pensait comme un homme -non, comme un démon odieux craché par l'Enfer. Une bête sans considération pour la morale et l'innocence, dont la sauvagerie avait fait de nombreuses victimes et qui continuerait probablement à frapper pour toujours.

- Au nom de tout ce qui est saint sur terre, docteur, parvint à articuler Cornacher, que veut-il ?
- La vengeance, Bailli. On raconte qu'il recherche la vengeance pour ce qui s'est passé à Blackwater, même si cette vengeance ne sera jamais assouvie. Pour cela, l'Asshaï continuera à hanter la nuit à tout jamais.




On avait volontairement retardé le procès en haut lieu, parce qu'on considérait à Nexus que la justice ne concernait pas les chiures ashnardiennes. Si le roi Liam Ivory préférait rendre la justice afin de consolider la foi du peuple en ses dirigeants et leurs capacités à gouverner et à punir les criminels, certains seigneurs régionaux ne voulaient pas entendre parler d'équité pour un démon à peau d'homme comme celui qui venait de passer les portes de la prison de Blackwater lourdement entravé, qui traînait ses pieds enchaînés à travers les couloirs défoncés qui puaient la pisse, la merde et la moisissure. Cela avait été le cas de celui sur les terres duquel on avait attrapé le captif, qui prétexterait pour la couronne une mort quelconque sur le chemin de la détention provisoire. Mieux valait faire comprendre aux engeances qu'on pouvait répondre au mal par le mal, surtout entre les murs de Blackwater, d'après ce noble vindicatif et peu effrayé par d'éventuelles répercussions. Le secret, si il restait ainsi, ne gênerait pas la couronne et son sens de la Justice...
On l'amenait vers l'une des cellules les plus isolées afin qu'il y passe le restant de ses jours avant le procès -qui ne s'ouvrirait probablement que lors des premières notes des trompettes du Jugement Dernier. Il y serait laissé isolé, ses pauvres repas servis par un sourd-muet et partagé avec les rats qui hantaient l'édifice plusieurs fois centenaires, grouillants dans les couloirs comme autant de promesses de douleurs. On l'y laissera crever dans ses déjections avec pour seule vue sur le monde une meurtrières étroite laissant voir la mer à perte de vue, afin de lui passer l'espoir d'une évasion. Seuls Peine et Agonie, maître mots en ces murs humides et sales, seraient ses compagnons. Jusqu'à ce que Mort vienne l'embrasser, ce dont on s'assurerait que ça arrive le plus tard possible. Et certainement pas pour le plaisir de le voir vivre quelques décénnies supplémentaires.

Azor Azaï méritait son sort et la sinistre Blackwater  ne l'impressionnait pas. Bien que coupé de sa magie par un puissant sort lancé par un archimage à la solde de la couronne, l'homme estimait rester redoutable : il possédait un esprit particulièrement aiguisé, un puissant instinct de survie et d'excellentes capacités de combat. Alors il patienterait dans sa cage jusqu'à l'ouverture d'une brèche qui lui permettrait de fuir d'une façon ou d'une autre, perspective qui lui avait fait adopter un sourire en coin aussi arrogant que celui qui avait agacé ses gardes pendant le transport. On l'avait battu comme plâtre, peut-être brisé quelques côtés. On l'avait insulté, on lui avait uriné à la figuré puis molesté encore. Mais Azor Azaï n'avait pas cédé, malgré sa gueule tuméfiée qui rendait bien moins intimidant son intriguant reagard rougeoyant, obtenu par magie et à présent indissociable de son image.

Le mage avait été nécromancien et avait profané de nombreux cimetières. Il avait été fabricant de potions et avait testé quelques flacons capables de répandre la peste, propageant ainsi un fléau mortel sur de petites régions frontalières de Nexus sans être arrêté. Il se fit voleur et fut désigné comme violeur et barbare. Cet homme -bien qu'on doutait que son esprit malade fut celui d'un humain- était une marmite de vices et d'immondices, perclus d'idées qui suintaient l'horreur. Son intelligence était un fait avéré, comme son éducation et sa culture, qui lui avaient très souvent permis d'adopter des rôles très convaincants pour répandre le malheur et mener ses petites affaires. Si Azaï avait été du côté des justes, qui sait ce qu'il aurait accompli pour eux ? Mais il avait plongé dans les ténèbres et s'y était vautré. Ses méfaits l'avaient conduit à s'intérésser de trop près à l'enfant d'une famille noble. Une gamine d'à peine dix ans, qu'il s'apprêtait à violer quand il avait été enfin arrêté. Ce n'était pas la première fois qu'Azor Azaï finissait emprisonné, mais c'était la première fois qu'on mettait autant de soin à le garder en captivité.
Il s'en sortirait, il le savait.

Sous l'ordre du directeur de la prison, un homme gras et laid dont le visage était marqué par la gnôle, le groupe d'escorte et son prisonnier s'arrêta. L'homme bedonnant se tourna vers son prisonnier pour lui tirer les cheveux en arrière, avant de lui mollarder à la face sans préambule. Tandis que le glaviot coulait sur le visage d'Azaï, les rires fusaient, vite suivis d'autres crachats du même acabit.

- On ne va pas te mettre tout de suite dans la suite de luxe, clébard puant. Ca serait un traitement de roi, mais toi t'es surtout une salope, hein ? Un putain d'clébard qu'à la rage ! J'me suis dis qu'on allait t'dresser. T'sais, le roi va pas te juger. Tu viens d'Ashnard, y paraît... Tu mérite pas l'tribunal, fils de pute. Les gars ! On va à la fosse !

Le criminel ne cilla pas, se contentant d'essuyer le plus gros des outrages du revers du bras. Ce gros lard ne pouvait pas lui faire peur, se disait-il. Comment pouvait-il espérer intimider quelqu'un qui répandait l'enfer sur Terra, qui s'entendait avec les pires diables ? Folie de ce tas de graisse de penser qu'il avait le pouvoir de faire frissonner Azor Azaï. Alors ce dernier se contenta de se parer une fois encore de son sourire en pleine face du directeur, qui cracha à ses pieds en aboyant l'ordre de se mettre en branle.
Plutôt que de monter vers les cellules individuelles, le groupe emprunta des escaliers descendant et se retrouva plusieurs niveaux en dessous de la mer sur laquelle était perdue le rocher de Blackwater.

Derrière les lourdes grilles, la pénombre et une odeur réellement insupportable. Le directeur fit ouvrir le fer qui ceignait le niveau le plus profond de sa prison par les gardes en faction ici, faisant découvrir à Azor la réalité de la Fosse; un étage laissé à l'abandon dont les cellules crevées depuis des lustres ne retenaient plus personnes. Ceux qui étaient parqués là n'était ni enfermés ni enchaîné : ils étaient libre de leurs mouvements mais cela ne signfiait rien. Les protections de la fosse leur interdisaient de croire qu'ils jouissaient d'un traitement de faveur et quand bien même, aucun n'aurait été en mesure de le comprendre.

- Tu vois, c'sont des tarés. Des débiles mentaux. On les fout ici pour qu'ils pourrissent ensemble. Des fois, y'en a un qu'à un éclair d'génie. Les aut' l'butent. Le directeur poussa Azaï et referma sur lui la lourde grille. Bienv'nue chez toi, Clébard. AHRAHARAHR !

Le rire gras de l'homme résonna de concert avec ceux de ses hommes. Azor s'en moqua et avança dans la fosse, voyait s'étaler devant lui les ruines d'un étage ordinaire que le temps avait usé. Les grilles portières avait été jetées à terre depuis des années et la paille des cellules était imbibée de déjections en tous genre. Le mage déviant repéra même un cadavre en pleine putréfaction dans un coin, ce qui ne l'intimida pas. Il continua à avancer à travers la fosse et ses débris effondrés, sentant la présence des centaines d'yeux qui se posaient sur lui. Les premières ombres se mirent à bouger et s'aventurèrent dans la faible lumière; des hommes décharnés, aux corps couverts de crasses et de cicatrices. Aucun ne portait de vêtements et leurs queues pendaient lamentablement entre leurs cannes sèches, sous leur estomacs gonflés par la faim. Ces zombies (le terme s'imposa de lui-même à Azor) semblaient le contempler avec curiosité avant que le mage ne comprenne que ce n'était pas ce qui les animaient. Loin de là.
Ce qu'il y avait au fond de leurs pupilles ternes, c'était de la faim.
Leurs regards s'animèrent soudain et leurs corps malingres se ruèrent vers le nouvel arrivant, qui leva les bras pour se défendre... Chose que les chaînes lui rendirent impossible. Il chercha à rendre les coups infligés et ne s'en sortit pas trop mal -il était encore dans une excellente condition physique, par rapport à ces choses pathétiques- jusqu'à ce qu'un des assaillants qu'il avait jeté à terre ne le surprenne en lui mordant et sectionnant le tendon d'Achille. Azor perdit l'équilibre et la partie, se courbant sous la pluie de coups et les premières morsures qui arrachèrent des morceaux de sa chair avec voracité. Il hurla des malédictions et des insultes, se débattit comme un beau diable et leur donna du fil à retordre. Jusqu'à l'arrivée du pas traînant qui força les autres à s'écarter de lui.

- T'plais à Gogg, Clébard, cria le directeur. J'savais qu'tu lui plairais, AHRAHRAHR !

Gogg était plus qu'un homme. Un résultat de viol entre un putain d'orc et une fermière humaine, qui avait laissé pousser dans ses entrailles le bébé qui était devenu ce qu'Azor Azaï contemplait maintenant : plus haut que la moyenne humaine, plus large aussi. Une gueule à faire peur aux miroirs et une verge déjà bandée, qui explicitait ses intentions alors qu'il se rapprochait de la scène. Le mage tenta bien de se relever, mais son tendon sectionné le lui interdisit. Il incanta un sort quelconque, ce qui n'eut aucune espèce d'importance qu'il en était incapable.
Lorsque Gogg l'assomma à moitié de son poing massif pour lui faire relever le bassin et mettre sa croupe à portée de son gland croûté de crasse, Azor Azaï découvrit un sentiment jusque là jamais éprouvé. La terreur lui arracha un frisson violent et la sodomie impitoyable un cri déchirant de douleur.

Le monstre le baisa jusqu'à se vider en lui dans un râle rauque et animal avant de le laisser tomber à terre pour l'abandonner. Comme Azaï l'avait souvent fait lorsqu'il était à la place du violeur... Là, il ne fut pas en mesure de bouger. La douleur infligée par le vît turgescent du monstre déchirant son fondement l'avait brisé, le livrant aux assauts similaires d'autres prisonniers jusque là restés en retrait. Et alors qu'un nouvel organe génital lui perfora la croupe et qu'un autre lui ouvrit la mâchoire malgré sa futile résistance, le terrible Azor Azaï senti des dents lui arracher la peau par livres entières. La douleur parvint à lui faire sectionner le sexe puant qu'il avait sur la langue, qu'il cracha alors que le sang coulait abondamment sur son menton.

"Je reviendrais, hurla t'il entre fureur, honte et douleur. Je vendrai mon âme à tous les démons de l'Enfer pour revenir ! Je leur promettrai des milliers de proies et tout autant d'âmes pour revenir. ET JE VOUS DEVORERAI TOUS, PUTAINS DE SALOPES ! JE VOUS DEVORERAI TOUS ET JE LIVRERAI VOS AMES AUX TOURMENTS ETERNELS DES PLUS PROFONDS CERCLES ! JE BAISERAI VOS FEMMES ET VOS FILLES, J'EN FERAI DES CHIENNES SERVILES AVANT DE SAILLIR LEURS CADAVRES ET VOUS CRAINDREZ LA FUREUR IMMORTELLE D'AZOR AZA-"

Le reste se perdit dans un gargouillis noyé quand on lui arracha la gorge avant de lui briser la mâchoire à coups de pierre, déchirant sa langue pour en faire un festin de roi.
Azor Azaï ne rendit pas l'âme, non. Elle n'avait jusque là appartenu qu'à lui et aucun dieu n'en aurait voulu. Ce fut à des diables qu'il l'offrit, quelque part dans les niveaux les plus dévastés et redoutables de l'Enfer. Sa rage et son esprit de vengeance avaient engendré, par les pires grâces infernales, un animal aux instincts destructeurs plus violents que les tempêtes qui accompagnaient ses arrivées. Azor Azaï ne rendit pas l'âme, non. Il la mua en une chose au pelage plus profond que la nuit, qui répandait un parfum d'horreur et de barbarie dans son sillage.

Il était devenu l'Asshaï, le plus vicieux des Chiens Noirs, fléau des Hommes et tortionnaire des femmes.



Assis sur la chaise où Maddy avait pour habitude de plier ses affaires à l'heure du coucher, le Bailli Cornacher s'épongea le front de son mouchoir. Il s'y reprit à plusieurs fois, sa main s'avérant trop tremblante pour lui permettre un geste assuré, même pour une banalité comme celle-çi. Le docteur avait terminé sa sordide histoire en couvrant d'un drap la dépouille souillée de l'innocente demoiselle, déclamant à voix basse une prière pour le salut de son âme éternelle. Ceci fait, il se releva pour se rapprocher du Bailli que l'histoire d'Azor Azaï avait visiblement beaucoup ébranlé. Prévenant, le médecin de campagne posa une main amicale mais ferme sur l'épaule du représentant du pouvoir royal et celui-çi leva vers lui un oeil terrifié. Ce fut un gros effort qui lui permit de retrouver l'once de contenance nécéssaire pour parler, soulagé de ne plus voir le corps brisé de Maddy. Le drap était rassurant et voilait la réalité sordide.

- D'où... d'où tenez vous ces fables, docteur ?
- De John Kerry, Bailli.
- Kerry ?
- Il me les livra un soir où je m'étais attardé chez lui pour les soins de la jambe qu'il avait brisée en chutant dans les bois. Il était tard et l'orage grondait au loin, ce qui semblait l'inquiéter plus que de raison. Lorsque je l'interrogeai sur l'origine de sa crainte, il évoqua l'Asshaï non sans sursauter à chaque bruit.
- Un simple légende n'aurait pas fait trembler ce foutu connard de Kerry
, osa le Bailli. C'était un soldat à la retraite qui avait combattu Ashnard, bon sang !
- Kerry n'était pas la première victime de l'Asshaï. Les carnages ont commencé il y a près de vingt ans, après tout. Avant la naissance de la petite reine.


Cornacher interrogea le médecin du regard. Quel rapport avec tout ça ? L'Asshaï faisait parti du folklore, comme les autres Chiens Noirs et autres monstres de contes maléfiques. Bien sûr, le carnage qu'il avait sous les yeux accréditaient son existence. Mais pourquoi la croire ? Pourquoi Kerry, un si solide gaillard, avait-il craint le monstre-chien ? Pourquoi cette saloperie (à considérer qu'elle exista vraiment) s'en prenait-elle à de braves types comme John Kerry, Thomas et sa fille Maddy ?
Le médecin se mit en devoir de répondre à ses questions en continuant son récit.

- Le grand-père de Kerry travailla un temps à Blackwater, Bailli. C'est lui qui transmit à son fils la légende d'Azor Azaï, au sort duquel il avait assisté parmi les gardes accompagnant le directeur.
- Je... vraiment ?
- Oui. Et Thomas avait eu de la famille emprisonnée dans la Fosse. Un ancêtre à l'esprit malade qui fut jeté dans la Fosse et qui participa au sort du mage noir. J'ai mené ma petite enquête, fut un temps : beaucoup de victimes retrouvées mortes à l'issue d'une tempête orageuse avaient un lien avec le personnel de l'époque de Blackwater. Et leurs femmes comme leurs filles, quand ils en avaient, avaient subi le sort de Maddy.
- ...C-comme Azor Azaï l'avait dit...


L'homme de soins hocha lentement la tête, opinant gravement aux mots de Cornacher. L'évidence l'avait frappé lui aussi après son enquête et plus jamais le médecin n'avait douté de l'existence de l'Asshaï ni de sa nature profonde. Le Chien Noir était la gueule vengeresse d'un magicien sadique et dangereux qu'on avait humilié et dévoré vivant pendant qu'il proférait à pleins poumons une malédiction aux relents étouffants de soufre. Azor Azaï se vengeait grâce aux crocs du plus terrible chien des Enfers, il en avait la solide conviction.
S'humectant les lèvres, le toubib reprit.

- Sa vengeance ne connaîtra jamais de fin. On raconte que l'âme du Directeur de Blackwater, celle qu'il désire plus que tout dévorer, est déjà la possession d'une créature infernale ô combien plus puissante que l'Asshaï, qui n'est pas en mesure de la réclamer. Alors il chasse les descendants des personnes présentes ce funeste jour à la prison, s'annonçant par le plus terrible des orages.
- Mais... mais un jour, tout le monde sera mort. Que se passera t'il, quand le dernier des fils aura été égorgée, la dernière des filles souillées ?


Le médecin s'accorda une minute pour réfléchir, bien qu'il avait déjà formulé une réponse intérieure à cette terrible question. L'évoquer à voix haute le terrorisa et c'est pendant qu'un frisson d'effroi parcourait son épine dorsale qu'il répondit au Bailli d'une voix mal assurée.

- Ce jour là, il faudra prier pour le salut de nos âmes à tous. Car la Bête, qui ne sera jamais rassasiée, tournera son regard sur les tous les innocents.



Asshaï est un Chien Noir, démon présent sur la Terre et Terra et envoyé là pour tourmenter les humains. Si la plupart des Chiens de l'Enfer se contentent d'annoncer leur mort prochaine et douloureuse à ceux posant leur regard sur eux, l'Asshaï est lui un boucher, tueur violent par essence. Son ascendance le classe à la tête de sa propre caste démoniaque et en fait un démon moyen qui est tenu de répondre aux démons supérieurs et autres princes de l'Enfer. Il possède un maître -celui là même qui fit de l'âme d'Azor Azaï le fléau qu'est aujourd'hui l'Asshaï, mais c'est plus formel qu'autre chose, le molosse refusant d'être soumis à un rapport de domination directe. C'est pour cela qu'il erre la plupart du temps sur les plans humains sous la forme d'un chien presque ordinaire, ne retournant en Enfer que lorsque cela lui est imposé, échappant ainsi à une autorité qu'il ne supporterait pas.

Très semblable à celui d'un doberman, le corps d'Asshaï est puissant, couvert d'un poil ras et noir comme la plus funeste des nuits. Il est plus gros qu'un animal ordinaire, son dos venant aisément au niveau du haut de la cuisse d'un homme moyen. Sa gueule est large, carrées, sertie d'yeux d'un orangé flamboyant lorsqu'il est dans son rôle de Chien Noir. Le reste du temps, ses yeux sont à l'unisson de son poil et peuvent même en devenir dérangeants : cette silhouette apparentée à une ombre solide et musculeuse n'étant pas pour rassurer quiconque la croiserait. L'Asshaï est un canidé très puissant, dont la morsure peut broyer en même temps chairs et os. Ses muscles sont tout à fait fonctionnels et lui permettent de délivrer une force invraisemblable digne des démons auxquels il appartient. Ses crocs sont de véritables lames capables de causer d'importantes blessures à presque n'importe quoi et les oreilles triangulaire dressées sur sa tête peuvent entendre les pulsations cardiaques et les appels infernaux aussi bien que les convocations faites par des sorciers.
Lorsqu'il apparaît en tant que démon carnassier, l'Asshaï ne change que peu ou prou d'apparence. Ses yeux s'enflamment et de petites ramures ombreuses lui poussent sur le crâne, descendant jusqu'à la moitié de son échine. Sur son front apparaît une marque infernal évoquant un brasier flamboyant; en vérité une rune lui permettant de voler les âmes des gens qu'il tue. L'orage qui annonce sa venue est toujours assimilable à une tempête et frappe toute une nuit durant, s'apaisant lorsque l'Asshaï repart se fondre dans les ténèbres.


***


Issu de la haine maudite d'Azor Azaï, le molosse infernal est un condensé de vices soudés par un puissant esprit vengeur et haineux. A l'image du magicien, Asshaï n'a aucune considération pour la vie si ce n'est quand elle peut lui servir à quelque chose. Mû par l'intérêt et le Mal, le Chien Noir est un être viscéralement mauvais qui a toutefois apprit des erreurs l'ayant conduit à sa perte. Il réfléchit avant d'agir et mesure les risques qu'il encourt sur le plus ou moins long terme avant d'agir, trait qui a tendance à disparaître pourtant derrière des instincts purement primaires et bestiaux infligé par sa condition animale -toute infernale qu'elle fut. Ainsi, l'Asshaï est essentiellement une bête à l'intelligence vive et aiguisée dont il sait tirer un parti parfait. Mauvais et déviant, le Chien Noir prend plaisir à semer le malheur dans les vies qui croisent son chemin et n'est jamais sans refuser une aventure que d'autres considéreraient comme négligeable : il affecte de découvrir ce qu'il ne connaît pas et de jouer des jeux de rôles qui le poussent à adopter parfois la position d'un brave petit chien du commun, qui saura mordre avec la férocité d'un fauve enragé une fois son plaisir prit, son objectif accompli.

Bien qu'il apprécie de délivrer la douleur, Asshaï n'apprécie pas spécialement la torture physique, lui préférant la violence immédiate temporisée juste ce qu'il faut pour la rendre savoureuse. Son parti à lui réside davantage dans la torture psychologique, augure de ténèbres aimant à entraîner ses proies le longs de chemins tortueux. Il use pour cela de nombreux moyens, comme entre autres la convocation de monstres et démons inférieurs autant que de ses pouvoirs magiques initiaux et amplifiés par son ascendance maléfique.
Qui peut dire ce qui se passe vraiment sous le crâne de cette bête au pelage de nuit, après tout ? C'est un dédale sans fin qui symbolise son esprit puissant et compliqué.


***

L'Asshaï étant un magicien à la base, il est toujours capable d'invoquer des sorts tout en se cantonnant aux simples attaques et autres utilisations maléfiques et nécrotiques. Le Chien Noir est un mage puissant mais pas parfait et qui peut donc être contré, compensant sa relative faiblesse par une force physique et un instinct prédateur et carnassier qui l'érige en bête de guerre capable de déchirer un homme de ses crocs et de ses griffes pourtant modestes. La magie du molosse, pour y revenir, lui permet d'aller et venir entre la Terre et Terra sans problème.

En tant que seigneur de la caste des Chiens de l'Enfer, Asshaï est capable de diriger ceux qui lui sont inférieurs et de les convoquer lorsque cela lui semble nécessaire. D'autres petits démons et créatures affiliées au Mal et à l'Enfer sont tenus de lui répondre en cas d'appel mais lui-même doit se soumettre aux personnalité supérieures régissant le Très-Bas.

Enfin, Asshaï est capable de théoriser parfaitement la concoction d'une potion sans être possesseur des mains lui permettant de préparer les précieuses formules. De plus, le molosse maléfique est doué de parole, s'exprimant d'une voix profonde et grave dénotant une virilité certaine qui lui confère un certain "charme".
« Modifié: mercredi 29 juillet 2015, 15:09:56 par Asshaï »

Catalina Taylor

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    Peu farouche quand elle trouve quelqu'un à son goût, mais secrète quant à son passé.

Re : Hellhound

Réponse 1 mercredi 29 juillet 2015, 14:27:58

Miam <3
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Evangile selon Sainte Cata 28:11 : "Venez à moi, vous tous qui avez envie de RP, on va s'enjailler grave j'm'en bats les couilles j'vous prends tous"
Evangile selon Sainte Cata 28:12 : "Vous trouverez du repos pour vos âmes en mon sein, à condition que vous soyez un mâle bien membré et prêts à me casser le bassin"

"Elle attire les bites comme le miel attire les abeilles" - Destin.

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Shad Hoshisora

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Re : Hellhound

Réponse 2 mercredi 29 juillet 2015, 14:48:10

Je ne peux qu'approuver !
Superbe  histoire en effet.
Allez hop, validé !
"Tapote la tête de l'Asshaï" c'est qui le gentil chien ? C'est qui le gentil chien ?

Asshaï

Créature

Re : Hellhound [Valilouvée]

Réponse 3 mercredi 29 juillet 2015, 14:53:20

Merci les filles !


*Sourire colgate*

Maintenant j'vous baise.
*chope la main de Shad pour la boulotter* èwé

Shad Hoshisora

Terranide

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Re : Hellhound [Valilouvée]

Réponse 4 mercredi 29 juillet 2015, 14:56:42

"Frappe la tête du chien"
Méchant chien ! Méchant !

Princesse Alice Korvander

Humain(e)

Re : Hellhound [Valilouvée]

Réponse 5 mercredi 29 juillet 2015, 14:59:21

Re-Bienvenue, je suppose ^^

À l'avenir, ça pourrait être bien, quand on récupère une partie du BG d'autres membres, de voir avec eux si c'est logique ou pas. Parce que, quand tu écris ça, ça me fait un peu tiquer :

Citation de: Asshaï
Le roi Liam Ivory* ne voulait pas entendre parler d'équité pour un démon à peau d'homme comme celui qui venait de passer les portes de la prison de Blackwater lourdement entravé, qui traînait ses pieds enchaînés à travers les couloirs défoncés qui puaient la pisse, la merde et la moisissure. On l'amenait vers l'une des cellules les plus isolées afin qu'il y passe le restant de ses jours avant le procès -qui ne s'ouvrirait probablement que lors des premières notes des trompettes du Jugement Dernier.

Sauf s'il s'agit d'un homonyme (mais j'en doute, puisque ça se passe à Nexus, et que Liam Ivory est un personnage que j'ai créé, contrairement à Elena, que je n'ai fait que reprendre), auquel cas cette remarque n'a aucun intérêt, Liam Ivory (enfin, surtout sa femme, mais ça ne change rien, vu que le couple royal prenait les décisions à deux) était avant tout un Roi juste, quelqu'un qui croyait en la justice, en l'égalité des gens, et en la nécessité d'avoir une justice forte et indépendante (d'où sa volonté, d'ailleurs, d'abolir l'esclavage). J'ai donc du mal à concevoir qu'il puisse ainsi enfermer quelqu'un à vie dans une prison assez sinistre, et ce sans aucun procès préalable. Que la personne accusée soit horrible et mérite à coup sûr sa condamnation ne fait que renforcer la nécessité d'avoir un procès, afin de montrer au peuple que justice a été rendue, et que le monstre n'impressionne pas un État civilisé. Après, on peut aussi dire qu'il y a eu une détention provisoire, en attente du procès, mais ça ne change rien au fait que Liam (enfin, mon Liam) aurait tenu à ce qu'un procès soit organisé.

Nonobstant ce léger détail, le reste de la fiche était pas mal :)

Asshaï

Créature

Re : Hellhound [Valilouvée]

Réponse 6 mercredi 29 juillet 2015, 15:04:19

En vérité, il était question d'évoquer le roi précédent non pas pour faire un parallèle mais pour rester cohérent avec l'univers étendu du jeu (ceeeeertes, c'est effectivement raté) et surtout pour établir une base chronologique lisible et volontairement vague -en utilisant en parallèle le nom d'Elena pour situer l'action la plus récente, l'évocation de son père ramenant donc à l'époque la plus éloignée lors des événements de Blackwater. Je ne pensais pas que cela coincerait, mais c'était effectivement déplacé de ma part de ne pas t'en parler avant.

Merci de ton intervention, je vais rectifier ça pour coller davantage à la réaliste rôlistique. En plaçant sur le chemin judiciaire un quelconque seigneur local moins regardant quant à la Justice, sûrement :)

Edit : c'est fait ! :)
« Modifié: mercredi 29 juillet 2015, 15:10:15 par Asshaï »

Cassidy Green

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Re : Hellhound [Valilouvée]

Réponse 7 mercredi 29 juillet 2015, 15:06:15

Bienvenue ;D
Voici mon topic pour découvrir mes autres comptes. Veuillez aussi me contacter sous ce compte pour mes autres personnages, vu que je suis plus souvent connecter avec Cassidy Green qu'avec les autre ;D

Roxie

Humain(e)

Re : Hellhound [Valilouvée]

Réponse 8 mercredi 29 juillet 2015, 16:13:47

Bienvenue ! J'aime beaucoup ^^

Ayahito Shin

Humain(e)

Re : Hellhound [Valilouvée]

Réponse 9 mercredi 29 juillet 2015, 17:13:10

Bienvenue  ;D

Asshaï

Créature

Re : Hellhound [Valilouvée]

Réponse 10 jeudi 30 juillet 2015, 15:31:57

Merci !


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