Prenant note des avertissements de l’ours, la sorcière atténue sa magie, jusqu’à la laisser s’estomper complètement. Mais elle se tenait prête, au besoin, à en faire usage de nouveau. Un sourire satisfait prit place sur ses lèvres quand il commença à parler affaire. Il était plus grand qu’elle, évidemment, mais elle ne se sentait pas pour autant inférieure, et son maintien arrogant le lui faisait bien comprendre.
« J’ai évidemment tout ce qu’il faut pour payer, lâcha-t-elle, presque avec dédain, comme si elle était offensée qu’il puisse la croire sans honneur. »
Elle fit glisser la lanière du petit sac qu’elle portait à l’épaule, et quand elle le posa sur le sable, celui-ci tinta. Il était empli de pièces. D’or, d’argent, de pierreries. Mais son regard se dirige bientôt vers une pierre que brandit le terranide. Elle en avait entendu parler, longtemps auparavant, et souhaitait en acquérir. Qu’il soit présenté devant ses yeux raviva son avidité, et elle laissa ses prunelles d’obsidiennes montrer à l’ours l’intérêt que représentait la gemme.
« Magnifique… »
Sa voix, rauque et sensuelle, reflétait tout l’intérêt qu’elle portait à ce trésor. Elle n’était ni moqueuse, ni suffisante. Elle ne pouvait détacher ses yeux de l’œil de drake, et ses doigts se serrèrent en poings pour réprimer un pas en avant. Elle ne devait pas se montrer impatiente, et pourtant, elle désirait cette pierre plus que tout.
« J’ai… Dans ce sac, il y a largement assez pour cette première cargaison. Considérez le surplus comme… Un pourboire. »
Si la phrase paraissait condescendante, il n’en était cependant absolument pas question. Elle ne pensait pas à mal. Mais, fascinée par la gemme, la sorcière n’avait pas mesuré ses paroles. Détachant, avec difficulté, son regard du cœur rougeoyant, elle posa alors ses yeux sur le terranide.
« Si jamais vous en avez d’autres… Je suis preneuse également. Peu importe le prix… »