L'art de la Luxure [Mélinda Warren]

-Et  je finis l'appel par le nouveau. Ayahito Shin.  
-Présent Madame.    
-Parfait tout le monde est la.  

La professeur écrit les noms des présents sur son carnet d'appel et le referme. Elle commence a lancer le club de dessin sans plus tarder ! Aujourd'hui pour Ayahito, c'est une grande première qu'il participe à ce genre d'activité extra-scolaire. Il voulait explorer un peu de sa créativité dans autre chose que de la mécanique, ou des maths. Il s'essaye alors au dessin pour changer un peu de routine. La professeur écrit alors le sujet du club au tableau et il s'avère que c'est un sujet casse-tête ! "Comment voyez-vous le futur dans 30 ans." ? Oh, bien sûr. Ayahito en a bien une idée. Sa réponse est déjà préfabriquée, car il a déjà longuement réfléchi à la question. Toutefois n'ayant pas encore de pupitre il en demande un à la professeur qui lui apporte très ravie de voir qu'il s'investit dans le club. Il s'installe à côté d'une lycéenne qui dessine déjà et prend du matériel pour pouvoir réalisé son dessin. Il est interrompu par la professeur qui vient lui poser une question.

-Tu as ce qu'il te faut ?  Tout est dans l'armoire.    
-Oui, oui. J'ai le matériel Sensei.  
-Très bien.  Alors vous avez une heure pour le faire.  
-Une heure ? Très bien. On peut mettre de la musique ?    
-Oui, tant que ça ne gène pas les autres.  
-Merci.    

Il enfile une paire d'écouteurs noirs et branche le bout à son téléphone pour profiter de la musique japonaise qu'il a récemment téléchargé. Il mastique son crayon à papier en même temps qu'il réfléchit pour mieux faire son dessin correctement, puis commence à dessiner tranquillement. Normalement, son mode de lecture est réglé pour que les musiques se lancent toutes seules. C'est plus pratique ainsi. Il retire alors une paire de ses écouteurs en appelant la professeur en levant la main. Il retire alors une paire de ses écouteurs en appelant la professeur en levant la main. Celle-ci vient le voir, puis il lui pose sa question à son tour.

-Les jeux vidéos sont permis dans le thème ?  
-Oui. Tu peux.    
-Je vous remercie.  

La professeur repart et le voilà qui repart de plus belle dans son dessin. Il dessine un personnage fictif tenant un sabre-laser bleu avec une pose héroïque. Il sort des pastels de son sac et commence à colorier les détails avec soin. Même si le dessin n'est pas fameux, on y reconnaît la forme. Le type avec son sabre, un background futuriste. Il a laissé du blanc sur le papier là où est la lumière du sabre. Une petite astuce pour faire des reflets est de laisser blanc le papier. Il s'est renseigné sur internet avant de venir en cours pour ne pas paraitre pour un débutant en peinture. Merci YouTube pense-t-il avec amusement. Il ne cherche pas à impressionné, mais juste a montrer qu'il sait se débrouiller tout seul. Le club se passe sans grand encombre, mais sa playlist arrive à la fin. Donc il range son téléphone et commence à s’intéresser aux personnes présentes au cours d'art. Il regarde un peu au tout de lui et se lève pour aller regarder les dessins des autres. Il y a des élèves qui le font déjà, donc il suppose que c'est autorisé. Arrivé au fond de la salle, il remarque une fille de loin très belle et il s'aperçoit que c'est sa voisine de droite. Ce qui l'a fait tilter, ce sont les yeux de la lycéenne qui brillent comme des joyaux. Il hausse alors un sourcil et retourne à sa tranquillement. Il reprend ses couleurs en main et recommence à colorier son dessin. Il lui pose alors une question.

-Tu veux voir mon dessin ?  Je suis curieux de voir le tien, si ça ne te dérange pas.  

Il s'arrête de parler un instant pour reprendre tranquillement son souffle et reprend d'une belle voix cristalline. L'une de ses qualités est bien sa voix. Il en a une très attirante alors cela facilite le contact avec les autres, mais hélas, il ne s'en sert pas pour chanter, ni dans le social. Il s'aperçoit également que lui et cette lycéenne ont tous les deux les yeux verts. Les siens ne sont pas aussi purs qu'elle, mais il se défend bien quand même.

-Tu te verrais comment toi dans le futur ?    

Le budget du lycée Mishima était assez élevé, ce qui permettait au lycée d’avoir de grands locaux, et aussi un vaste éventail d’activités extra ou périscolaires, qu’on désignait généralement sous le terme de « clubs ». Chaque lycéen pouvait librement et gratuitement s’inscrire à n’importe quel club, une pratique que le lycée encourageait vivement. Les clubs se déroulaient après les horaires des cours, selon des plannings qu’ils déterminaient eux-mêmes, et selon des thèmes librement choisis, sous réserve du contrôle du conseil d’administration du lycée. À chaque session ordinaire du conseil, les demandes d’ouverture de club étaient analysés par le conseil, qui décidait de les autoriser ou non... Mais chaque élève savait qu’il existait aussi des clubs officieux, des clubs qui n’avaient pas besoin de l’approbation du conseil, ni de figurer sur les brochures de présentation du lycée, mais qui existaient quand même. Ce n’était pas le cas du club artistique, qui était animé par une professeur. Par défaut, chaque club devait être coaché par un professeur, mais ce dernier n’assistait pas forcément à toutes les réunions du club (en principe, il était obligé de le faire, mais, en pratique, il était fréquent que les clubs se déroulent juste entre amis). Ces clubs étaient relativement prisés, car très populaires, et Mélinda avait l’habitude de s’y promener, afin de repérer des proies potentielles, des personnes qu’elle pouvait amener dans son manoir, afin d’en faire de nouvelles esclaves. Ce soir, elle était donc au club artistique, dans son uniforme de lycéenne, un uniforme moulant à la perfection ses formes, surtout sa magnifique poitrine.

Aujourd’hui, le club accueillait un nouvel élève : Ayahito Shin. Le jeune homme à lunettes était un individu qui venait d’arriver récemment, et Mélinda n’avait pas encore énormément d’informations sur lui. Généralement, elle essayait toujours de se renseigner un peu sur les nouveaux arrivants, d’obtenir leurs dossiers scolaires, mais, en l’occurrence, Ayahito était là depuis trop peu de temps pour qu’elle puisse réussir à obtenir des informations sur lui. Elle le regarda d’un air curieux, puis la senseï donna le sujet : se visualiser dans 30 ans. Immédiatement, on se mit à papoter, et elle-même s’assit sur son bureau, en mode décontractée, pour farfouiller sur son téléphone portable.

Mélinda, elle, contempla sa feuille blanche, pensive. Elle observait les personnes dans cette pièce, en cherchant celles qui pourraient aller dans l’autre pièce... Car, quand Mélinda songeait à ces clubs officieux, elle songeait, de fait, surtout aux siens. Un club ne figurant sur aucune brochure, mais qui, à chaque fois qu’il s’organisait, attirait toujours du monde, hommes ou femmes. Elle n’était pas sexiste, et, de ce point de vue, son club admettait aussi bien des hommes que des femmes. Les critères étaient différents.

*Il est toujours difficile de choisir...*

La vampire se mordilla les lèvres, continuant à réfléchir, quand Ayahito se rapprocha d’elle.

« Tu veux voir mon dessin ?  Je suis curieux de voir le tien, si ça ne te dérange pas. »

Mélinda le regarda sans rien dire. Sa voix était forte et prenante, et il était plutôt mignon. Elle n’avait rien dessiné, et sa feuille était toujours blanche. Elle s’humecta les lèvres en le regardant, plantant ses magnifiques yeux verts contre ses lunettes. Il avait, lui aussi, des yeux verts, ce qu’elle nota rapidement, avec curiosité... Et aussi avec amusement. Un léger sourire s’échappa ensuite des lèvres de Mélinda quand Ayahito lui demanda comment elle se visualiserait dans trente ans.

« Et bien... Hum... »

La vampire croisa les jambes, puis ouvrit sa trousse, et en sortit un tube de glu. Sans rien dire, elle attrapa ensuite son sac à dos, le posa sur ses genoux, et farfouilla à l’intérieur, puis sortit un gros appareil photo, le genre qui photographiait et imprimait immédiatement par une petite fente.

« Tiens, rends-toi utile, et prends-moi en photo. »

Elle lui tendit l’appareil, et lui fit un sourire éblouissant. La photo fut prise, et, toujours sans s’expliquer, Mélinda la colla au milieu de la page, juste sous le titre : « Comment je me visualise dans 30 ans ». En souriant, elle colla la photo bien proprement, puis le regarda.

« Voilà comment je m’imagine dans trente ans... Aussi belle que maintenant. Pas toi ? Et... Je m’appelle Mélinda. »

Peut-être bien que c’était lui qu’elle allait emmener... Elle aimait bien ses yeux verts.

Sa voisine à l'instar des autres élèves n'a pas cessé de toucher à son téléphone pendant le club et de regarder les autres élèves apparemment, car sa feuille reste vierge. Lorsque je lui ai posé la question du dessin, elle avait planté son regard dans le mien. Il ne sait pas trop pourquoi, mais il est très envoutant et pleins de charme. À se laisser tenter ! Toutefois, le silence fut rapidement interrompu par une prise de parole de la lycéenne. Elle semblait réfléchir vu que des mots sortaient de sa bouche sans distinguer quelque chose en particulier. Soudain, elle se mit à fouiller dans son sac au grand étonnement dAyahito. Un tube de colle et un appareil photo argentique comme à l'ancienne ? Un modèle assez chic de faire des photos souvenirs instantanément. La voilà qui d'une voix presque autoritaire lui demande de prendre la dite photo.

-D'accord je me charge de la photo.  

Il prit l'appareil photo qu'elle lui tend, s’éloigne un petit peu pour que tout soit dans le cadre, il met le viseur contre ses yeux et cible la lycéenne qui lui fait un de ces sourires à faire tomber quelqu'un par terre. Il pense alors qu'il n'a pas besoin de lui demander un joli sourire. Il appuie sur le bouton et le flash retenti étonnant un peu les autres élèves, mais sans pour autant créer d'embrouille avec qui que ce soit. Il prend le film qui sort de l'appareil et le tend à sa voisine, puis lui rend son appareil photo. Il le pose, sur un coin de table, vu que celle-ci est occupée à coller sa photo sur son dessin vide. Elle lui répond en le regardant tranquillement que c'est comme ça qu'elle s'imagine dans 30 ans. Cela esquisse un petit sourire sur le coin de lèvre d'Ayahito.

-J'aimerais bien être immortel aussi par moment pour garder cette belle apparence toute ma vie.

Bien sûr, cela révèle beaucoup d'information en une seule phrase. La première, qu'il n'est qu'un simple humain désireux de pouvoirs surnaturel, mais en même temps qu'il ne croit pas en la magie. C'est un de ces vieux rêves quand on est gosse de devenir un jour une sorte de super-héros avec les pouvoirs qui vont avec. Lui, il disait ça sous forme d’ironie, car il sait très bien que rester comme ça toute sa vie, c'est impossible. Il s'assoit donc à sa place tourner vers Mélinda en décontracté lui aussi. Il entame une petite conversation avec elle, il a obtenu son prénom tout à l'heure, il s'agit de Mélinda.

-Enchanté Mélinda. Moi c'est Ayahito.    

Un nom, peu courant parce qu'on pourrait penser que c'est son nom de famille, mais en fait, c'est l'inverse. Ayahito est son prénom et Shin son nom de famille. Il regarde donc la photo un peu étonné, car de toute évidence, cela évite à Mélinda de dessiner quelque chose de mauvais puisqu'elle a collé sur sa page une photo d'elle-même. Cela offre un indice sur le caractère de sa voisine. Il pense que Mélinda doit beaucoup s'aimer pour imaginer rester 30 ans pareils. Pour lui être immortel serait un atout et non un fardeau. Il pourrait voir la technologie évoluer au fil des âges et raconter aux autres comment c'était avant, mais ce n'est point là le sujet du club le fantastique. Et puis la magie, ça n'existe pas, même s'il était presque tenté de pactiser avec une créature imaginaire pour lui donner ce qu'il désire intimement même s'il n'y croit pas trop. Il a envie d'en savoir plus sur elle, car après tout, il a commencé à l'accoster. Autant lancer la discussion et voir où ça va lui mener.

-Tu fais quoi dans la vie toi ? Moi je suis fan de la technologie.  

Ses yeux verts croisant ceux de la lycéenne, il la regarde sans rien dire et tranquillement en attendant ce qu'elle va dire. Son dessin à Ayahito est assez explicite sur le genre de personnes qu'il aimerait être, mais que le monde humain ne peut offrir.

La répartie d’Ayahito arracha un léger sourire sur les lèvres de Mélinda. L’immortalité... Mélinda n’était pas immortelle, non. Si elle était immortelle, cela voudrait dire que rien ne pourrait la tuer. Or, elle était aussi vulnérable que n’importe qui. Qu’on la décapite, et elle ne serait plus de ce monde. Elle était donc plus attachée à l’idée d’éternité, en ce sens que, pour elle, est éternelle une personne qui ne subit pas les affres du temps. L’immortalité était donc pour elle une notion différente de l’éternité, et elle se concevait comme une créature quasiment éternelle. Quasiment car, si le vampirisme avait pour conséquence de rajeunir perpétuellement les cellules sanguines, et ainsi d’empêcher le vieillissement, sur le très long terme, le vieillissement avait quand même lieu. C’était juste que l’espérance de vie d’un vampire se comptait en millénaires plutôt qu’en un siècle, comme pour les humains lambdas. La phrase d’Ayahito expliqua en tout qu’il était effectivement un vrai nouveau, quelqu’un qui ne savait rien des réels enjeux de ce lycée, et des forces qui l’habitaient.

*Un innocent... Typiquement le genre de personnes que j’aime bien.*

Il y avait de la vanité dans le geste de Mélinda, mais aussi du bon sens. Dans trente ans, son corps n’aurait pas pris une seule ride, et c’était un fait, incontestable. La vampire observa donc la photo. Bien des personnes n’appréciaient pas de voir leur propre image, se trouvant toujours horribles et laids. Si c’était parfois vrai, très souvent, c’était l’expression d’une sorte de honte interne, quelque chose qui amusait beaucoup Mélinda, et qu’elle-même ne ressentait pas du tout. Chaque fois qu’elle voyait son beau visage, ses magnifiques yeux verts, ses joues admirables, ses fossettes, elle n’avait qu’une seule envie : s’embrasser elle-même, et se faire l’amour. Ce que Mélinda adorait tout particulièrement, quand elle avait sous la main des Polymorphes, c’était qu’ils prennent son apparence, afin qu’elle leur fasse joyeusement l’amour.

La vampire continuait à s’observer, quand Ayahito se tourna vers elle, intrigué :

« Tu fais quoi dans la vie toi ? Moi je suis fan de la technologie. »

Elle le regarda encore, et sourit lentement.

« Oh... Tu es un otaku, alors ? Moi, je crois que je suis incompatible avec elle. »

Elle vivait depuis plusieurs siècles, après tout, et raisonnait comme une personne âgée faisant face à un ordinateur pour la première fois de sa vie, le genre de personnes à appeler le clavier un « touchier », et à mettre un « l » apostrophe devant « Internet », comme pour signifier clairement qu’elle n’y comprenait rien. L’informatique et, plus généralement, toutes les technologies électroniques, relevaient pour elle d’un grand ensemble incompréhensible, ce que ses esclaves terriennes savaient très bien, et s’en gaussaient. Quand il fallait faire des recherches sur Internet, ou envoyer des SMS, Mélinda avait toujours quelqu’un pour le faire à sa place, car elle en était incapable. Elle ne comptait plus le nombre de téléphones portables qu’elle avait pulvérisé en les envoyant contre le mur en peinant à faire ce qu’elle voulait faire sur ces touches minuscules.

Cependant, Ayahito lui avait posé une question, et elle lui répondit, avec un léger sourire :

« Quant à ce que je fais... Hum... Je pense que tu ne me croirais pas si je te le disais, alors... Je vais te laisser deviner. Et je te dirais si tu chauffes ou non. »

Elle était joueuse. Elle l’avait toujours été.

Mélinda sourit à Ayahito avant de lui répondre qu'il est un otaku. Oui, on peut dire ça, mais ce qui le fait réfléchir, c'est qu'elle dit être incompatible avec elle comme si elle parlait d'une personne vivante. Il prend alors la parole pour lui répondre.

-Un Otaku ? Oui, on peut dire ça comme ça.

Elle avait l'air de savoir utiliser un téléphone portable de ce qu'a vu le jeune homme. Un ordinateur ne devrait pas lui poser trop de problèmes pense-t-il. Pour lui, il y baigne depuis sa tendre enfance, donc il est un peu débrouillard et bidouilleur. Monter des postes à la main et les configurer, il en a acquit le savoir et la connaissance. Maintenant, il envisage même de se créer son propre soft de logiciel pour faire tourner sa machine plus puissante que la normale. Un ordinateur bon marché et au maximum de ses capacités. C'est l'un des points forts du lycéen, il est calé en informatique. Ce qui semble être l'inverse de Mélinda même si les apparences sont trompeuses. Et pour cause, il l'a vue manipuler son téléphone sans trop de souci. Elle lui répond à son autre question, par une autre question. Un jeu ? Il semblerait. Il doit deviner ce qu'elle est dans la vie.

-Une énigme ? Très bien, je vais essayer de trouver la réponse.

Il se mit alors à réfléchir. Ce n'est donc pas une otaku, ça lui fait un indice de plus, mais à quoi peut-elle bien pouvoir occuper ses journées si elle ne le passe pas devant l'ordinateur ou sur son téléphone comme le ferait n'importe quel lycéen de nos jours. De la couture ? À cela, il met une main sur ses yeux un court instant, comme s'il y avait une gouttelette sur le côté. Un uniforme qui lui va à ravir, des jolis cheveux, des jolis yeux verts diamant. Il essaye de prendre un maximum de détail sur elle physiquement. Avec un physique aussi parfait, il pense que ça peut-être une de ces riches qui vient au lycée pour s'amuser, mais d'un coté, il y a un hic. Son coté Vintage, voir carrément ancien, sa façon de parler montre quelque chose d'autre. Comme si elle venait d'une autre époque, mais peut-être est-ce juste un tic de langage qu'elle a pris au cours du temps. Il ne voit vraiment pas ce qu'elle pourrait être, de ce fait avec les indices laisser plutôt dans le club, il se fait petit à petit une idée sur Mélinda. Un appareil photo argentique hors de prix, une façon de parler d'une autre époque, un corps à faire tomber un homme par terre, des yeux d'une beauté sans précédent, un uniforme parfaitement agencé. Trop d'éléments visibles pour êtres ignorés. Son caractère semble être des plus autoritaire.

-Alors laisse moi deviner, tu ne serais pas propriétaire d'un endroit de luxe à l'extérieur de la ville par hasard ?

En vrai, Ayahito pense que le hasard n'existe pas, puisqu'il n'y a que là-bas ou on peut trouver ce genre d'endroit de luxe. Dans la ville, les gros endroits sont rares et très chers au niveau du prix. Même pas deux minutes se sont écoulées avant qu'il ne sorte une réponse. Il a eu du mal à faire le rapprochement, mais avec ces quelques indices, il y est parvenu. Du moins, il y croit à présent. Il poursuit tranquillement la suite de ses explications. Aux yeux des autres élèves Ayahito et Mélinda sont en train de discuter, comme tout élève du club. Leur discussion passe inaperçue.

-Ensuite pour ce que tu fais, là, j'avoue que je n'en sais rien. De la musique, l'érotisme ou de l'art peut-être ? Vu que tu viens toi aussi au club d'art.

Les devinettes, le jeu... C’était quelque chose que Mélinda avait toujours apprécié faire avec les autres. Elle ne partait pas du principe que l’esclavage consistait à briser les autres. C’était avant tout une question de lien, un lien entre le dominant et le dominé, un lien intime et fort, qui s’exprimait en ce moment, qui s’exprimait dans la manière dont on se faisait obéir aux autres. La stratégie de domination de Mélinda reposait tout simplement sur l’idée d’un lien, d’une dépendance. Ses esclaves étaient ses esclaves car ils avaient besoin de quelque chose que seule Mélinda pouvait le leur offrir, que ce soit le confort, la sécurité, ou simplement le plaisir sexuel. C’était ainsi qu’elle fonctionnait, et, en ce moment, elle se demandait ce qu’elle allait faire d’Ayahito, d’Ayahito et de ses beaux yeux verts pénétrants. Est-ce ce que les autres ressentaient quand ils voyaient son propre regard ? Elle devait bien admettre que c’était... Attirant. Rien que pour ça, rien que pour les beaux yeux verts de l’homme, elle se sentait bien capable de le capturer, et d’en faire l’un de ses concubins.

Mais, pour l’heure, elle restait calme, laissant Ayahito réfléchir à ce qu’elle lui avait soumis. Après quelques minutes, il la surprit, en supposant qu’elle était prioritaire d’un « endroit de luxe à l’extérieur de la ville ». Il avait tapé dans le mille, et elle fronça légèrement les sourcils, en se demandant s’il avait juste eu de la chance... Tout en se disant que cette remarque innocente était un peu trop placée et un peu trop centrée pour être simplement anodine. Autrement dit, était-il en train de lui glisser un message implicite ? Il venait juste de débarquer à Mishima, et Mélinda ne savait encore rien sur lui... Il pouvait donc tout à fait être un homme qui avait mené ses recherches sur Mélinda Warren. Elle n’était pas très discrète au sein du lycée Mishima, et son visage était assez connu au sein de la capitale impériale.

*Est-ce qu’il me tend un piège ? Est-ce qu’il sait qui je suis ?*

Elle était en train de se poser ce genre de questions, et Ayahito multiplia les hypothèses... Et parla de « l’érotisme ». Pourquoi parler de ça ?! Mélinda connaissait de plus en plus les Terriens, et elle savait que ce n’était pas le genre de trucs qu’un Terrien normal répondrait. Que lui cachait-il donc ? Qu’est-ce que tout cela dissimulait ? Sourcils froncés, elle attendit un peu, cherchant la réponse la plus appropriée. Feindre ? Le mettre au pied du mur ? C’était lui qui était venu s’installer à côté d’elle, après tout... Mais elle se ravisa. Mélinda n’en savait pas encore assez sur lui pour se lâcher d’un coup. Il avait peut-être juste eu de la chance.

*Je n’en sais tout simplement pas encore assez...*

Elle lui sourit donc, et répondit rapidement :

« Et bien, tu devines juste... Je dirais que tu chauffes... Oui, je suis propriétaire d’un manoir. Et, parmi les trois éléments que tu as indiqué, il y en a un qui me correspond. Tu peux féliciter ton intuition, Ayahito. Rares sont ceux qui peuvent, d’un simple coup d’œil, deviner que je suis propriétaire d’un manoir dans les hauteurs de la ville. »

Il y avait, dans cette tirade, un léger sarcasme... Comme si elle ne croyait pas vraiment que cette réponse soit purement liée au hasard.

Les devinettes ? C'est son point fort grâce à son intelligence, il peut résoudre pas mal d'énigme proposée. Il est en train de le faire pour Mélinda, la réponse d'ayahito en la voyant froncé les sourcils lui indiquent qu'il a tapé dans le mille et cela lui fait sourire discrètement. Alors qu'un jeu de regard s'instaure, elle sourit au beau jeune homme qui semble sur de ses convictions. Avec lui la chance est difficilement praticable, car il connaît bien Seikusu. De cette manière après avoir analysé et rayer pas mal d'indice, il pouvait aisément trouver ce que cache une personne. Il l'écoute parler d'une voix gracieuse est calme qu'il avait deviné juste. Il prend une petite inspiration avant de parler.

-Très bien... Il reste donc une autre partie de l'énigme à trouver.

Sur de lui, il se mit alors à réfléchir pour la dernière chose. Était-elle une fille aimant l'érotisme ? L'art ou la musique ? De toute évidence, cela ne pouvait pas être l'art dans un sens puisqu'elle avait uniquement collé une photo sur sa feuille et ne semblait pas très intéressée par ce cours, mais qu'y était-elle venue chercher ? Il y ignorait que c'était lui la cible de Mélinda, mais ce n'est pas le bon endroit pour y réfléchir. Quant à la musique, il aurait certainement répondu ça, s'il était quelqu'un de normal, mais comme monsieur est associable et que ça semble aussi être le cas de cette jeune fille, il pose alors pour le dernier penchant. L'érotisme. Il ne voit vraiment pas tenir cette demoiselle un instrument de musique, peut-être la flûte, mais cela se joue plus en groupe que tout seul. Il prend la parole pour lui répondre.

-Je dirais la deuxième proposition. Dans l'érotisme...

Une fille aussi belle ne profitant pas des plaisirs de la vie et qui se croit capable de rester comme ça dans plus d'une dizaine d'années cela ne court pas les rues. Il peut donc aisément affirmer que Mélinda est différente des autres élèves tout comme lui bien qu'il soit qu'un simple humain, mais que Mélinda est une vampire, mais ça, il l'ignore. Il n'est pas devin, juste bon en déduction. Le fait est qu'il est trouvé pour le manoir fait sourire le jeune homme sans pour autant lui afficher un caractère triomphant. Le fait que sa personnalité soit un peu effacée montre à Mélinda de quel côté se trouve Ayahito dans les jeux de soumissions. La musique aussi est un facteur d'isolement, car il ne parle pas beaucoup aux autres. Toutefois, il a de la chance d'avoir ses capacités intellectuelles.

-Merci, oui c'est vrai que je me fie beaucoup à mon instinct tu as raison sur ce point.

Mélinda sentait chez cet homme une vive intelligence. Est-ce que ça changeait quelque chose ? Oui… Et à la fois non. La vampire était une manipulatrice. En soi, elle était donc intelligente, mais elle avait tendance à considérer que l’intelligence était une notion vague, car elle pouvait prendre différentes formes. Ayahito était un homme intelligent, ce que les élèves appelaient un « intello’ ». Mais il semblait aussi être timide, et assez effacé, plutôt du genre à préférer les jeux spirituels et les énigmes que les interactions sociales. Ou alors, Mélinda se faisait juste des idées… Mais, dans tous les cas, il était venu à elle, et elle comptait bien le conserver dans ses belles griffes. De plus, s’il était intelligent, elle trouverait encore plus de fonctions à lui faire. Et, quand bien même… Qu’on soit Einstein ou un débile profond, tout homme avait une queue entre les jambes, une queue qui avait envie qu’on s’occupe d’elle. On les piégeait tous avec ça, de toute façon. Le sexe, une donnée commune, universelle, propre à tous les êtres humains.

Ayahito opta pour la piste de l’érotisme, ce qui fit sourire Mélinda. Il était bon, oui… Difficile de savoir quelles associations il venait de faire dans son esprit, mais les conclusions étaient bonnes. Et, plus il réfléchissait, plus il essayait de percer l’insoluble énigme « Mélinda Warren », plus l’intéressée se disait que, effectivement, il aimait bien les jeux de ce type. Partant de là… Et bien, le mieux semblait de continuer dans cette lancée, et, fort heureusement, Mélinda avait bien quelques idées.

Elle qui avait pensé au début à un piège, optait maintenant davantage pour cette piste-là. Une question d’instinct, tout simplement. Et sa suspicion légitime laissait place à une curiosité amusante.

*Aucun rival ne s’adresserait à moi de cette façon… Après, il peut toujours être un tricheur, quelqu’un qui s’est renseigné sur moi au préalable… Mais c’est aussi une méthode valable. L’essentiel, c’est d’avoir des informations.*

Et, puisqu’il voulait jouer…

Souriant tendrement, Mélinda se rapprocha de lui, et ne tarda pas à poursuivre :

« J’ai un jeu à te proposer… Tu as l’air d’aimer les devinettes, toi, alors… Voilà ce qu’on va faire. Je vais te poser une devinette. Si tu y réponds, tu auras le droit de me poser une question à laquelle je ne dirais que la vérité. Et, si tu échoues… Et bien… Disons qu’on va mixer plusieurs règles. On va faire un… Euh… Un ‘‘pendu du jeu de la vérité’‘. »

Elle prit une feuille blanche, un stylo, et le mit devant elle.

« À chaque mauvaise réponse ou absence de réponse de ta part, je ferais mon pendu. Et, si le pendu est constitué… Disons que tu seras mon esclave. Ça te va ? »

Quand elle disait ça de manière si brutale, on croyait toujours à une plaisanterie… Mais, quand on connaissait Mélinda, on savait que l’humour était quelque chose de subtil chez elle.

Ayahito cerne un peu mieux Mélinda lui aussi, une envie irrésistible de jouer avec tout ce qui entoure, une intelligence, un désir de contrôle et plusieurs autres atouts magiques insoupçonnés. Il pourrait en faire un portrait, mais il n'en a ni le temps ni l'envie. Cette charmante demoiselle doit certainement pensé qu'il essaye de la piéger, mais ce n'est pas du tout le cas. Il se contente de répondre aux questions anodines, mais il en a lui aussi qu'il aimerait poser genre : c'est qui ? Il se doute bien que Mélinda ne soit pas ordinaire et il n'est pas au bout de ses surprises dans la salle de classe pour le club de dessin. La proposition érotique qu'il avait donnée était la bonne. En plein dans le mille pour le jeune homme. Il ne tarderait pas à enchaîner de surprise en surprise avec elle, mais jusqu'où, il l'ignore. Le club se passe sans encombre et le temps s'écoule au fur et à mesure de la discussion. Il ne leur reste plus que la moitie, mais ce serait bien suffisant pour le petit jeu de Mélinda.

Il espère pouvoir mettre ses capacités sur "on", car le prix à payer serait énorme en guise de défaite, mais il n'en a pas encore conscience. Il attend donc la suite des explications de Mélinda pour entendre les règles du jeu d'énigme. Le prix l'intéresse grandement, mais il ne montre pas plus que ça une expression de non-gérance de sentiments. On pourrait appeler ça "pendre la vérité".

"Je vois, si je gagne, elle me dira la vérité."

La voilà qui prend une feuille de papier et la met en face d'elle et prend de quoi écrire. Le stylo marquera la mort d'Ayahito à chaque trait noir tracé sur le papier. La distance entre les deux s'est considérablement réduite et ils ne sont qu'à quelques petits mètres l'un de l'autre. Comme deux amis qui sont en pleine discussion pendant le club de dessin. La professeur continue de surveiller la salle sans interférer et laisse les élèves tranquille à partir du moment ou il ne font pas trop de bruit. Ayahito prend une pose décontractée et il écoute la suite des explications. Une partie lui met la pression < Disons que tu seras mon esclave. Ça te va ? > Un esclave ? Dans le genre esclave érotique ? Donc pour lui, c'est 50/50. S'il trouve la bonne réponse Mélinda lui donne une réponse à ses questions, mais s'il perd, alors il devient l'esclave de Mélinda ? Cela ne lui déplairait pas non plus, lui qui ne sait pas quoi faire de ses journées.

-Très bien. Cela me convient, on commence quand tu veux.

Il regarde la feuille avec une légère pression, mais esquisse un sourire et semble prêt à jouer à la roulette russe avec Mélinda. Il ignore quel genre d'énigme elle va lui lancer, mais il fera de son mieux pour y répondre. Le but du jeu est de répondre correctement aux questions pour avoir le droit à une vérité, mais en cas de blancs ou de mauvaises réponses, elle trace un pendu sur sa feuille. S'il est pendu, il fera le souhait de Mélinda. De toute manière, il y réfléchit bien. Même s'il perd, il aura réponse à ses questions au fil du temps, car il pourra mieux la connaitre et l'analyser tranquillement, car il aura tout son temps auprès d'elle pour découvrir ses petits secrets.

"C'est un pari risqué, mais je prends le jeu."

Il attend donc la première énigme de Mélinda en toute sérénité. Il fait abstraction du gain perdant, c'est son astuce pour ne pas crouler sous la pression soudaine que lui a mit l'étudiante.

La spécialité d’un cours d’arts plastiques, de ce que Mélinda avait pu en voir, c’était de ne servir à rien. Le professeur était souvent occupé à lire après avoir parlé pendant cinq minutes au début du cours pour demander aux élèves de faire un dessin foireux, et, pendant ce temps, tout le monde faisait tout, sauf ce qui était demandé. Certains sortaient leurs téléphones portables pour jouer, d’autres jouaient au bras de fer, d’autres dessinaient des mangas… Et Mélinda jouait avec Ayahito. Elle avait beau avoir quelques siècles d’existence dans les pattes, côtoyer des jeunes à longueur de journée avait pour effet de la rajeunir continuellement, la rendant aussi espiègle et malicieuse que si elle avait eu seize ans… Et puis, elle n’avait jamais vraiment eu d’enfance, alors… Il fallait bien qu’elle se rattrape. Ayahito étudia brièvement sa proposition, et Mélinda, curieusement, ne sentit pas vraiment de réaction de peur quand elle avait parlé d’en faire son esclave. En soi, ce n’était pas surprenant, il devait probablement penser à une plaisanterie. Et c’est tout naturellement qu’il accepta le jeu. Mélinda, qui s’était lentement rapprochée de lui, sourit.

« Bien ! Alors… On va commencer par quelque chose de facile. »

Les êtres humains adoraient utiliser leur intelligence. Et ils avaient bien raison, car c’était une chose fascinante, l’arme qui leur avait permis de se hisser au-dessus des animaux. Et, pour une fois, Mélinda n’avait pas juste à jouer sur la frustration sexuelle de sa proie. C’était différent, plus original… Et nettement plus amusant ainsi. Un léger sourire orna ses belles lèvres. Elle se les mordilla, et commença donc par quelque chose de facile :

« Alors… Quand je nais, j’ai quatre jambes… Quand je grandis, j’en ai deux, et, au moment de mourir, j’en ai trois. »

Cette énigme était assez connue, mais elle pouvait fournir une bonne base, et c’était pour ça que Mélinda venait de la poser.

« Qui suis-je ? »

-Quelque chose de facile ? Très bien.   

Ayahito se demande quel genre d'énigmes elle va utiliser pour essayer de le piéger. Bien sur, il ne pense pas une seconde qu'elle blague quand elle dit qu'elle le veut en esclave.  Il est au courant que cette fille sort de l'ordinaire, alors toute son intention vient à Mélinda et à son jeu d'énigme. Surement par envie elle commence à s'agiter en se mordant les lèvres, puis en souriant avant qu'elle ne prenne la parole. Il ouvre un œil surprit de l'énigme. Pourquoi le désignait-il dès le début avec ce genre d'énigme ? Était-ce pour lui faire comprendre qu'elle compte bien repartir avec lui en tant que sujet ? Il l'ignore,  mais il reprend bien vite ses esprits et sourit sereinement et sans perdre un seul instant il donne la réponse à l'énigme, sur de lui et confiant en plus de cela.   D'un geste de son pouce il se montre lui même pour donner la bonne réponse. 

-Moi, l'être humain.   Cette énigme correspond à notre cycle de la vie. 

Effectivement, ce fut facile pour Ayahito, elle était des plus connues cette énigme. Lui qui avait l'habitude de passer des heures sur internet entre des téléchargements et des mises à jours de jeux en réseaux. Il se demande pourquoi elle a choisi une énigme comme-celle la.  Cela à le mérite d'annoncer la couleur. L'être humain est la seule réponse qu'il envisage.  Il dessine tranquillement sur une feuille blanche de papier tout en se prêtant au jeu de Mélinda, cela fait plus crédible au yeux de la prof, qui ne fait pas grand chose de son coté, puisqu'il s'agit d'un club libre. Juste le thème est imposé afin de forcer les étudiants  à sortir de leurs zones de conforts pour progressé. Ayahito sourit de plus belle avant de lui dire quelque chose concernant l'énigme.   

-Cette énigme est passée dans une série animée japonaise que j'ai regarder il y a peu.   Du coup c'était simple de trouver la bonne réponse en effet. Tu avais raison  Mélinda.   

Il  lui sourit tranquillement, puis redeviens sérieux tout en continuant son dessin. Première réponse correcte, car facile  et connue, cependant. Il pense qu'elle va à présent chercher des énigme en rapport avec ce qu'elle veut savoir, ou encore des énigmes le concernant directement. Il reste à l'affut, car le jeu n'est pas fini.  Vu son avoeux,  il n'a pas montré son intelligence, mais il lui a montré  sa chance et sa franchise.  S'il doit lui dire quelque chose il n'hésitera pas à le faire.  Mélinda n'a vraiment pas eu de chance avec cette énigme. Il semble prendre au gout au jeu de Mélinda. 

-On passe à la suite ?

Le caractère facile de cette devinette venait du fait qu’elle était très connue. C’est l’énigme que le Sphinx, dans la mythologie grecque, posa à Œdipe. La légende disait que les voyageurs tentant de braver le Sphinx, et échouant à répondre à ses énigmes, étaient mangés. Œdipe réussit à répondre positivement aux énigmes du Sphinx, et, en récompense, devint le Roi de Thèbes. Ayahito répondit donc assez rapidement, et de la bonne manière, ce qui fit sourire Mélinda. Elle s’attendait à ce qu’il réponde. C’était un début en douceur, comme elle l’avait dit. Mais il ne fallait pas croire qu’elle n’avait rien d’autre sous sa besace. Elle était une vampire qui était plusieurs fois centenaire, après tout ! Elle en avait d’autres sous la caboche.

« Très bien, Ayahito... Tu as de la culture, alors. Voyons ce que vaut ta matière grise, maintenant. »

Elle se tut un peu, et laissa planer quelques secondes. Il fallait bien ménager un peu de suspens ! Les différentes possibilités évoluaient dans sa tête. Allait-elle poser la seconde énigme du Sphinx ? Hum... Peut-être pour plus tard. La question finit par fuser entre ses belles lèvres :

« Qui va son cours, mais ne marche point. Qui a une bouche, mais ne dit rien. Qui a un lit, mais n’y dort point. Qui a des bras, mais pas de mains ? »

Après avoir énoncé son énigme, la vampire esquissa un léger sourire, et termina ensuite :

« Qui suis-je, Ayahito ? »