Fiore avait retrouvé sa dernière acolyte improvisée. Celle-là même qui réprimais le meurtre et qui pourtant se prenait pour une justicière. Le retour de cette vision, si l’on peut réellement nommer cela ainsi de la part d’une aveugle, ne l’enchantait pas spécialement. D’autant plus que cette femme pourrait tout à faire tenter de l’arrêter pour ensuite la livrer aux autorités. L’aveugle savait que c’était possible, qu’elle se mettait en danger en approchant de nouveau cette femme qu’elle n’appréciait pas. Mais d’un autre côté, la costumée devait avoir vu qu’elle n’était pas mauvaise. Preuve en est qu’elle avait libéré des esclaves qui aurait pu mourir dans cette explosion. De plus, elles avaient collaborés ensemble. Et certains justiciers avaient leur part d’ombre en eux, chose qui était indéniable pour la belle rousse. Et puis si jamais elle devait se battre, pour se sauver par la suite bien entendu, elle avait certains avantages que l’autre n’avait pas.
Selon ses dire, la costumée n’avait pas fait exploser le bâtiment. La bretteuse resta septique à cette réponse car elle avait remarqué que son interlocutrice possédait tout un tas de gadgets en tout genre. Une bombe ne ferait pas tâche dans le reste de son arsenal. De plus, l’explosion concordait un peu trop en temps avec le potentiel meurtre du gérant. Une case noire ajoutée au tableau.
Restant silencieuse, Fiore suivit la justicière, jusqu’à arriver dans une ruelle apparemment vide. La réalité fut tout autre car un véhicule un peu trop moderne au goût de la terranide fit son apparition. Décidée à suivre celle qui parlait un peu toute seule depuis un moment, la rousse fit une courte grimace quand elle grimpa à bord de la Batmobile. Autant elle pouvait supporter sans couiner un voyage rude dans une vielle carriole tape-cul avec des animaux crades et bruyant, autant un trajet dans un véhicule fermé qui puait la matière synthétique et tout aussi fermé qu’un bureau de poste après 16 h 30… Et bien, c’était pas vraiment sa tasse de thé.
« J’espère qu’elle ne compte pas me torturer l’estomac pendant longtemps… »
Cette pensée intérieure fut accompagnée d’un léger soupir. Ce dernier passa inaperçu car sa compagne de route faisait un monologue citant ce qu’il venait de se passer. Néanmoins, sa dernière question suscita un certain étonnement. Apparemment, cette femme connaissait Terra. En un sens, c’était logique car auparavant, elle venait de citer les Terranide et même en mettant de côté cela, vu la quantité d’information qu’elle devait avoir récupérée avant de s’infiltrer dans le bâtiment, elle devait savoir qu’il y avait des non-humains dans ce dernier. Après un court silence, elle finit par répondre :
- Je n’ai nulle part où aller jusqu’au début de la semaine prochaine. Donc trouve-moi un endroit sûr et durable si tu veux vraiment m’aider.
Il avait une certaine amertume dans ses mots. D’une part, le voyage ne lui était pas vraiment confortable et par conséquent, cela jouait sur son humeur. D’une deuxième part, rester en présence d’une personne qui l’agaçai n’aidait pas vraiment, même si elle devait clairement admettre que sa bienveillance lui valait certains honneurs. Tant qu’à proposer de l’aide, Fiore pendant à également à quelque chose d’important :
- Et s’il y a des vêtements de rechange, je ne serais pas contre. Je n’ai pas envie de rester ainsi habillée pendant plusieurs jours.
En temps normal, cela ne lui aurait posé aucuns soucis. Mais sur Terre, c’était différent. Les gens étaient beaucoup moins enclins à accepter ce genre de tenue, excepté dans certains endroits bien spécifiques. Elle aurait très bien pu se faire passer pour une prostituée sur les bons trottoirs ou dans une maison close, voir un Love Hôtel dans le pire des cas, mais cette idée était contre ses principes liés à sa fierté.
Dehors, le paysage urbain défilait un peu trop et, ne voulant pas se sentir plus malade que son estomac ne pouvait le supporter, elle tourna son visage un peu partout, faisant mine d’être un peu perdue. Dans un sens, c’était assez vrai vu qu’avec la vitesse de la Batmobile et son incapacité de sonder la zone, impossible de déterminer où elle se trouvait, même partiellement. C’est dans ce moment-là qu’elle regrettait de ne pas avoir d’yeux marchant convenablement. Histoire de tenir la conversation et penser à autre chose que ce trajet durant des siècles pour elle, elle posa une question :
- Vous êtes combien dans votre équipe ? Avec la justicière déguisée et la voix dans sa tête, je présume qu’il y a toute une organisation derrière ce costume.
L’ouïe très fine de la terranide avait entendu des voix au préalable provenant de cette femme. Néanmoins, elle ignorait totalement de qui il s’agissait et encore moins de ce qu’elle disait. Et puis une personne qui possédait autant de gadget devait comporter au moins une personne capable de lui livrer tout ça.