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Les loups ne se mangent pas entre eux. [PV Ouka]

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Saïl Ursoë

Créature

Ahr, voilà une visite sur Terre qui se faisait de manière bien impromptue pour Khral, le loup-garou ne s’étant pas attendu à traverser la frontière entre le monde des Terranides et celui des Terriens par le biais d’un portail alors qu’il était tout simplement en train de chasser pour son repas du soir ; quelle ironie en réalité que l’évènement se fût produit alors que c’était davantage le loup que l’humain qui était aux commandes du corps pour l’occasion de l’acquisition du repas nocturne. Comme la fois précédente qui avait aussi été la première, la transition s’était faite comme un rien, en à peine une fraction de seconde, le paysage se distordant imperceptiblement pour qu’il passât de celui des luxuriantes forêts des terres sauvages à celui beaucoup plus tempéré des sous-bois de Seikusu, la mémoire eidétique de Saïl ne tardant pas à reconnaître ces lieux qu’il avait déjà arpentés par le passé. Pour autant, l’animal n’avait pas pu s’empêcher de paniquer un moment en constatant un changement aussi subit, mais son intelligence avant tout instinctive gardait heureusement en permanence un fond de capacités cognitives qui lui permirent assez vite de relativiser sa situation et de faire le point dessus pour s’y adapter. En tout cas, le fait qu’il eût eu la chance de vivre à nouveau la transition d’un univers à l’autre était un point éminemment positif que le scientifique ne manqua pas de prendre en note pour une analyse ultérieure afin de décrypter les différents éléments qu’il avait pu percevoir et tâcher de déterminer lequel pourrait être probant pour détecter la présence de l’un de ces couloirs de circulation surnaturels impromptus lorsque l’un d’entre eux apparaîtrait à l’avenir : il lui avait notamment paru sentir une bien curieuse fragrance alors qu’il circulait dans cette incroyable déformation spatiotemporelle et se promit de se pencher sur cette donnée.

Mais pour le moment, foin de telles tergiversations savantes ! Avec tout ce ramdam, il n’avait pas pu avoir l’occasion de se trouver quelque chose à grignoter, et comme ventre affamé n’a point d’oreilles, surtout pour les réflexions de haute volée, il s’empressa de rôder à travers les bois enténébrés pour dégoter une proie afin de satisfaire son grand estomac. Malheureusement, il fut bien vite déçu, car dans cette semblance de forêt trop proche de la civilisation pour receler un gibier de ce nom, il ne put dénicher que des bestioles trop menues et faiblardes pour satisfaire ses envies de traqueur : une taupe, un hibou, un couple de merles, un écureuil et pour finir, une truite en désespoir de cause, dont il rongeait à présent les arrêtes avec une mauvaise humeur provenant de l’absence consternante de défoulement à laquelle il s’était vu confronté. Bon sang, des animaux d’un gabarit aussi peu considérable n’avaient rien à voir avec les mastodontes bien en chair que l’on pouvait croiser dans son lieu d’approvisionnement habituel et à travers la peau desquels il prenait un plaisir de carnassier à faire passer ses griffes et ses crocs pour se délecter de leur viande toute juteuse de sang bien frais qu’il pouvait laisser à loisir dégouliner dans sa gorge avide ! Bien entendu, que ses désirs fussent insatisfaits ne voulait pas dire qu’il s’était transformé en brute sanguinaire latente qui n’attendait qu’une occasion pour déchaîner sa fureur, et il ne se serait pas plus permis qu’avant de faire passer de vie à trépas une créature pensante, mais il restait que ses pulsions le tiraillaient toujours, formant une désagréable boule dans sa gorge et agitant de tremblements ses membres qui avaient trop peu dépensé de leur énergie.

Avisant l’étang qui se trouvait devant lui et qui avait contenu quelques minutes auparavant ce qui avait été son dernier plat, il lui vint à l’esprit qu’à tout prendre, une petite baignade ne pourrait pas lui faire de mal pour le calmer autant que pour le débarrasser des diverses saletés poussiéreuses qui s’étaient nichées dans son pelage ces derniers temps, le point d’eau dans sa caverne formant une baignoire trop peu conséquente pour qu’il pût y faire trempette tout à son aise. Ainsi, après avoir vérifié qu’autant au son qu’à la vision, il n’y avait pas de visiteur indésirable dans les parages, il se débarrassa de son précieux et unique vêtement qu’il plia soigneusement, l’entreposa entre les racines d’un grand chêne proche, puis fit face à l’étendue d’eau élogieusement lisse sous le clair de lune dont l’imperturbabilité se retrouva très vite grandement troublée par la masse de presque un quintal et demi que pesait Khral qui se précipita sans autre forme de procès en plein cœur des flots qui firent entendre un puissant bruit d’éclaboussures dans la nuit. Se vautrant avec bonheur dans les draps aquatiques, il savoura la sensation des remous se frottant contre son corps pour le débarrasser de ses impuretés, sa capacité pulmonaire impressionnante lui permettant de rester un bon bout de temps immergé à s’agiter vigoureusement comme un vrai louveteau en s’amusant à faire peur aux poissons en claquant des dents pour les faire fuir. Lorsqu’il sentit que l’oxygène commençait à lui manquer, il refit surface d’un grand coup comme un fier vaisseau immortel surgi d’immémorielles étendues marines, s’ébrouant joyeusement pour asperger badinement les alentours. Levant la tête, il put voir que ce magnifique astre aux coloris laiteux qu’était la lune était dans sa plus grande majesté, se montrant d’une plénitude tout simplement resplendissante, comme un visage déposant sur Terre un sourire dont l’aménité titillait les instincts du loup-garou et le galvanisait d’une force renouvelée qui ne fit que redoubler son agitation intérieure, si bien qu’il ne put s’empêcher de laisser échapper un long et profond hurlement digne de la créature qu’il était, et dont l’écho se répercuta à loisir dans les bois à des kilomètres à la ronde, agitant sûrement d’effroi bien des citoyens de Seikusu.

Tout en riant dans sa barbe à cette idée, l’homme-loup rendu insouciant par la prévalence de son côté bestial prit une grande inspiration pour se gargariser de l’air frais de la nuit, gonflant sa cage thoracique par le biais de ses narines qui captèrent une odeur qui le fit tout à coup redevenir beaucoup plus attentif, ses yeux ainsi que ses oreilles se tournant dans tous les sens –et pas forcément dans la même direction- afin d’en détecter la provenance : il ne pouvait pas s’être trompé, cette émanation musquée ne pouvait être que celle d’un loup… et même celle, s’il ne se trompait pas, d’une louve ! C’était inespéré, et même incroyable en ces lieux, et pourtant il ne pouvait pas s’être trompé sur la nature de cette senteur si unique en son genre, si vivifiante, si entêtante aussi, car rencontrer un membre d’une espèce similaire à la sienne lui avait toujours apparu comme quelque chose de tout simplement inenvisageable ; une espérance de l’ordre du fantasme. Et voilà qu’une telle chimère semblait pouvoir se concrétiser !
Les flots clapotant sous les mouvements qu’il exécutait ainsi que sous ceux de sa queue tout bonnement atteinte de fébrilité, il explorait précipitamment les alentours, impatient de voir à quoi cette nouvelle venue pouvait bien ressembler, le cœur battant d’excitation à cette idée.
« Modifié: vendredi 29 mai 2009, 17:37:45 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Ouka

E.S.P.er

Re : Les loups ne se mangent pas entre eux. [PV Ouka]

Réponse 1 lundi 25 mai 2009, 21:02:04

Ouka arriva à Seikusu la veille, la ville lui parut si grande, mais à la fois si hostile, elle erra toute la journée en quête de quelque chose à manger, vers huit heure du soir un groupe de mendiant l'invitèrent à partager leur maigre repas, la femme s'approcha doucement, méfiante, elle avait faim mais ne voulait pas tomber dans un piège, cette attitude fit rire le plus vieux. Elle resta à l'écart, puis demanda si il n'y avait pas un point d'eau dans le coin. Les mendiants lui indiquèrent la direction du parc où il y avait un lac. Elle les remercia sincèrement pour le repas et cette information, puis elle se dirigea vers une allée sombre.

 Elle se changea en louve,ainsi elle gagnerait pas mal de temps et pourrait profiter pleinement de la fragrance nocturne du parc, sous cette forme elle passa de zone d'ombre en zone d'ombre, le trajet lui prit quatre minute avant de se retrouver devant la porte du parc, elle avait le vent dans le dos, si il y avait des animaux dans les parc ils devaient être au courant qu'un loup était dans le coin. Mais Ouka reprit un apparence plus humaine, elle garda les oreilles, les yeux et les griffes afin de pouvoir franchir la grille. La féline fût éblouit par le paysage qui s'offrait devant elle, de grands arbres où elle pourrait facilement dormir, des petites proies si jamais elle ne trouvait pas de quoi manger dans la journée et, d'après l'humidité de l'air un point d'eau. Ce parc avait beaucoup de senteur différentes, noisetiers, saules, fleur en tous genre, elle avait l'impression d'être en pleine campagne

Elle se dirigea vers cette endroit quand elle remarqua le silence, d'habitude même la nuit il y avait du bruit, elle grimpa à un arbre et sauta à un autre, cette façon de faire lui avait été très utile quand elle était dans les bas fond, sauf que c'était les toits. De cette façon elle pouvais voir sans être vu. Son regard fût attirée par une forme assez grande compte tenu des créature qui devraient résider dans ce lieu. Elle s'arrêta, prit le temps de questionner son instinct qui lui disait que cette « chose » n'était pas dangereuse, néanmoins elle resta trop longtemps sur la branche, celle-ci cassa net. Ouka pût, avec facilité, atterrir au sol prête à courir si il le fallait. Elle ne voulait pas que sa faculté soit vu, surtout si c'était par un être humain. Elle fit disparaître les griffes, les oreilles, mais garda les yeux pour voir dans cette obscuritée.
 

Saïl Ursoë

Créature

Re : Les loups ne se mangent pas entre eux. [PV Ouka]

Réponse 2 mardi 26 mai 2009, 02:19:48

L’odeur était bien présente, et toujours aussi indubitablement celle d’une louve, mais avec sa truffe humide et la foultitude de fragrances environnantes, discerner celle-ci parmi toutes les autres n’était pas chose aisée ! A ajouter à cela que la bougresse savait se montrer diablement furtive, raison pour laquelle ses oreilles ne parvenaient pas à percer sa présence au milieu du murmure de la végétation environnante, pas plus que ses yeux qui n’étaient de toute manière par son meilleur atout au niveau de la perception de son environnement. Grommelant dans sa barbe, il se mit à souhaiter que quelque chose survînt histoire d’accélérer un peu les choses qui se maintenaient dans une déplaisante stase d’incertitude et de rompre enfin cette tension qui l’agaçait au point de le tourmenter à buter ainsi contre l’impossibilité de dénicher l’objet de sa grande curiosité. Il sembla qu’un dieu eût entendu ses prières, car dans le fracas caractéristique d’une branche qui se casse en direction duquel Khral se tourna sans tarder, une forme se découpant nettement dans le paysage nocturne enténébré chut de son perchoir pour se réceptionner en fin de compte avec l’agilité d’un chat : la créature qu’il avait détectée, c’était elle !
Pas étonnant que son odeur lui eût parue étrange pour un être animal étant donné que d’après la morphologie de la demoiselle tout juste atterrie, celle-ci était une humaine, ce qui laissa l’homme-loup perplexe quant à son jugement de tout à l’heure : était-il possible qu’il se fût trompé en croyant qu’elle était d’une espèce cousine de la sienne et que son parfum provînt en réalité d’une autre source que ses origines profondes ? Il avait du mal à le croire, et il s’avéra qu’il avait raison lorsqu’une paire d’iris jaunes au scintillement des plus captivant se mit à luire dans la nuit comme un signe de reconnaissance ancestral auquel le loup-garou fut très sensible, son excitation montant encore d’un degré à croiser un regard aussi pénétrant. Si l’on exceptait ce point de détail pourtant frappant, l’arrivante possédait des courbes gracieuses et athlétiques que Saïl se surprit à observer d’un œil qui s’attardait un peu trop sur certaines parties pour pouvoir être revendiqué comme celui d’un professionnel objectif. Hormis cela, il voyait trop imparfaitement dans le noir pour se faire une idée plus précise ; toutefois, cela suffisait pour se rendre compte qu’elle avait une anatomie résolument humaine en dépit de ses pupilles à l’éclat résolument bestial… mais il pouvait sentir sans grand doute possible que cela cachait une nature qui n’était pas aussi éloignée de la sienne qu’on aurait pu le croire, aussi fut-ce avec un regard brillant d’intérêt et d’admiration qu’il s’adressa à elle en s’en approchant lentement à mouvements louvoyants :

« Bonsoir louve. »
La salua-t-il d’une voix qui laissait indéniablement percer de la franchise et de la bienveillance, mais aussi involontairement quelque chose de plus suggestif. « C'est un plaisir de vous rencontrer... à qui ai-je l'honneur ? »

Il s’arrêta de se déplacer au moment où s’avancer davantage l’aurait mis dans une posture où il aurait été trop peu recouvert d’eau pour se prémunir d’un attentat à la pudeur : certes, il n’était pas dans son état normal à se montrer sous une allure aussi caressante, et il était le premier à s’en étonner, mais pour autant, il n’en avait pas perdu tout sens des manières, et prenait par conséquent soin de ne pas dévoiler sa nudité complète trop abruptement. Le loup en lui se sentait de plus en plus fasciné par cette personne qu’il venait de rencontrer, et bien que sa part humaine s’insurgeât contre une pareille hardiesse, il se sentait l’esprit trop embrumé par ses instincts pour avoir les idées claires.
« Modifié: vendredi 29 mai 2009, 17:15:41 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
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« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
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Ouka

E.S.P.er

Re : Les loups ne se mangent pas entre eux. [PV Ouka]

Réponse 3 mercredi 27 mai 2009, 23:44:57

Elle put voir assez nettement qu'il s'agissait d'une sorte de bête et fût surprise de l'entendre parler. Il était un loup avec une attitude humaine. S'agissait-il d'un prêtre de Dieu-loup ?  Sinon qu'est-ce qu'il était ? Un loup-garou des légendes ? Il la salua comme aurait fait un galant homme, mais Ouka se méfiait, elle n'avait pas confiance en lui même si son instinct lui disait qu'elle n'avait rien n'a craindre. Elle se trouvait face à quelque chose de nouveau et cela lui faisait un peu peur, d'ailleurs, sans réellement le vouloir ses oreilles apparurent et s'aplatirent vers l'arrière. Elle décida de répondre mais avec une voix tintée de méfiance, mais pas violemment.

« Je me nomme Ouka dit aussi la Louve, vous devez savoir que je ne vous direz rien d'autre avant que vous ne vous présentiez un peu, j'agis toujours comme cela quand je rencontre un inconnu. »

Pour elle qui avait vécue dans la rue, les informations était un moyen de se protéger, elle préfèrer mettre en oeuvre la méthode "donnant-donnant' ainsi il lui était facile de deviner les principales intentions de l'autre.
Elle dessina une arabesque complexe dans l'air avec ses mains, si c'était un prêtre du Dieu-loup il saurait donner la réponse à cette façon de saluer, sinon il aura eu droit à une preuve respect de la part de la femme. Elle en profita pour se détendre un peu car son interlocuteur semblait se montrer intimider par la situation. Ses oreilles disparurent, il faudrait quelle apprenne encore à contrôler ses métamorphoses. Ses yeux regarèrent brièvement la lune, elle était magnifique ce soir, comme-ci elle avait joué un tour, un petit sourir bref appuya cette pensée.

Saïl Ursoë

Créature

Re : Les loups ne se mangent pas entre eux. [PV Ouka]

Réponse 4 jeudi 28 mai 2009, 01:03:14

Intéressant… très intéressant en vérité que la jeune femme fût capable de manifester ainsi à l’envi ses attributs lupins, pouvant les laisser apparaître et disparaître à son gré, même si leur surgissement se faisait aussi apparemment instinctivement comme le montra l’apparition d’une paire d’oreilles admirablement blanches comme le nard dont le mouvement de rabattement provoqua chez Khral un plaisir coupable de la voir ainsi le craindre : niveau sadisme, il était sans doute le moins enclin à des pratiques de ce genre, mais il avait tout de même une grande fierté de sa personne qui le poussait à apprécier la dominance qu’il avait manifestement sur cette louve sans même avoir à faire d’efforts. Toutefois, même si le loup primait dans l’esprit de Saïl tourneboulé par son excitation de ce soir exacerbée par la plénitude de la lune ainsi que par la présence de cette délicieuse créature féminine, il ne régissait pas totalement ses émotions, et ses convictions de gentleman s’empressèrent de s’interposer pour lui refuser inconditionnellement de tels penchants indignes et le tancer vertement pour s’être estimé supérieur à elle. D’ailleurs, plutôt que de se gargariser de la présence qu’il dégageait, il était bien préférable pour lui et pour dégonfler un peu son ego qu’il prêtât une oreille plus attentive que cela à la louve qui se révélait par son patronyme doublement louve étant donné que la louve était également la Louve. Amusant dans un sens, et amusante aussi la prudence dont elle faisait preuve, signe d’un esprit exercé à ne pas tendre étourdiment la joue, et qui, même si elle n’avait pas lieu d’être avec quelqu’un d’aussi gentil que l’homme-loup, était tout à fait légitime ; aussi il accueillit pareille exigence avec un geste conciliant de la main, et répondit d’une voix aussi amène que précédemment :

« C’est tout à votre honneur. Je m’appelle Khral, et je suppose que vous vous demandez ce que je suis… hé bien pas un loup-garou si c’est ce que vous pensiez ; juste un homme-loup… mi-humain mi-loup tout simplement. »

Simplement, en effet, car c’était là la version vulgarisée de ce qu’il était, et celle qu’il avait choisie pour la raison qu’il aurait été inutilement complexe et rébarbatif d’expliquer le fondement même de son extraordinaire nature : partir depuis l’idée même de la mise en évidence des caractères animaux des terranides jusqu’à l’implantation de tels caractères dans son corps humain… il n’avait pas envie de parler de choses aussi pointues ce soir. Cela était d’ailleurs assez étrange quand on y pensait, car d’ordinaire, c’était une grande joie pour le scientifique que d’exposer le résultat de ses recherches à qui voulait l'entendre, et qu’il ne s’en donnât pas la peine montrait qu’il n’était pas dans son état normal. De fait, il avait trouvé d’autres centres d’intérêt bien plus prosaïques, et le savant avait été comme en de rares occasions relégué au second plan pour laisser place à son côté animal qui trouvait Ouka bien plus inspirante que de rébarbatifs exposés théoriques sur la génétique. S’il avait été dans son état normal, Saïl se serait posé des questions sur cet étonnant changement de personnalité et sur l’attraction anormalement forte qu’un être du sexe opposé exerçait sur lui, mais le fait était qu’il n’était pas dans son état normal, aussi faisait-il abstraction de soucis de ce genre pour mieux se concentrer sur celle qu’il dévorait littéralement des yeux.
Celle-ci se livrait d’ailleurs à un bien étrange manège, agitant les mains dans le vide comme en un langage de sourd-muet, traçant dans l’air des signes qui ne disaient malheureusement rien à l’homme-loup, tout cultivé qu’il fût. Il devait d’agir là de symboles rituels dont la signification était réservée à quelques initiés en la matière, et comme il n’en faisait pas partie, Khral se contenta en guise de réponse de pencher la tête sur le côté, les oreilles tombantes en signe d’interrogation penaude. Comme si elle avait compris son embarras, l’humanoïde gracile laissa les siennes se résorber de manière toujours aussi superbement naturelle et cessa de l’observer, reportant son attention sur ce magnifique astre auquel ils paraissaient tous deux aussi sensibles, son regard bientôt suivi par celui du baigneur qui resta la tête rêveusement penchée en arrière, la lumière nocturne faisant jouer des reflets fugaces sur son pelage ruisselant et sur ses yeux brillants.

« La lune est vraiment splendide ce soir, vous ne trouvez pas ? »
Lança-t-il d’une voix un peu lointaine, rendu songeur par la contemplation de ce globe parfait couleur d’argent.

Involontairement, il ajouta en murmurant, « Il n’y a pas qu’elle… » avant de refermer aussitôt la bouche, confus de s’être laissé aller à des propos galants aussi éhontés, se rendant finalement compte qu’il avait les idées envahies de quelque brume capiteuse qui lui altérait le tempérament. Mais qu’est-ce qui lui arrivait ? Au fond, il le savait très bien, et si une partie de lui s’en voulait d’avoir de pareils désirs envers quelqu’un qui le connaissait à peine et qui n’avait probablement pas envie de se faire courtiser par un gaillard de son gabarit, une autre se montrait au contraire très enthousiaste à cette idée, se réjouissant pleinement d’avoir rencontré quelqu’un qui combinât des grâces qui étaient tant à son goût, et se résolvant à la poursuivre de ses assiduités autant qu’il le faudrait pour parvenir à ses fins pour le moins assez libidineuses. Comme on l’aura deviné, c’était le loup qui motivait des envies d’un tel genre, et bon gré mal gré, c’était lui qui avait le plus d’influence sur la psyché de Saïl ce soir, raison pour laquelle l’homme-loup habituellement si timoré se permettait quelques avances.
« Modifié: jeudi 04 juin 2009, 13:55:40 par Saïl Ursoë »
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Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
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Ouka

E.S.P.er

Re : Les loups ne se mangent pas entre eux. [PV Ouka]

Réponse 5 mercredi 03 juin 2009, 15:28:46

En regardant la lune Ouka fût perdus dans ses pensées, ceux-ci lui firent oublier sa soif. Ainsi cet homme-loup n'était pas un prêtre du Dieu-loup, dommage. Elle savait au moins qu'il existait d'autres personnes spéciales comme elle, il se nommait Kharl. Un nom tous à fait humain et il se comportait comme tel, aussi la louve laissa son visage s'adoucir un peu car elle décida de lui faire confiance. Bien peu d'inconnus avait eu cette chance, mais à chaque fois cette confiance était bien placée.

Lorsque Kharl lui demanda si elle trouvait la lune belle, Ouka sortit de sa rêverie et put entendre un début de compliment venant de l'homme-loup, bien que ce dernier fit silence assez vite comme si il avait dit quelque chose de mal, se qui fit rire la louve, un rire presque d'enfant. La femme n'était pas étonné de se voir complimenter, elle avait quelque chose qui menait la plupart des gens à l'apprécier, bien qu'elle ne sache pas quoi.

«  Elle est magnifique c'est vrai, mais un peu malicieuse aussi. N'est-ce pas ? »

Ouka adressa un petit clin d'œil à l'astre car quand elle brillait ainsi elle faisait des rencontres qui étaient assez étranges mais souvent bonnes pour elle. Elle se demanda quel histoire avait Kharl. Vivait-il ici ? Si oui depuis combien de temps ? Si non d'où vient-il ?
Pendant un bref moment elle se raidit car elle sentait qu'il y avait quelque chose dans les environ, c'était étrange, comme si elle se trouvait prêt d'une sorte de générateur produisant un champ magnétique, Ouka savait cela car elle avait déjà piqué un peu de courant dans une centrale. Elle guetta les alentours sans rien voir, elle irait jeter un coup d'œil ou sinon elle pourrait demander à Kharl, non pas vite cela ne serait pas très polit envers l'homme.

Sa soif oubliée revint de façon assez prononcé, comme elle ne savait pas si elle était sur le territoire de l'homme-loup elle lui demanda si elle pouvait aller boire un peu de l'eau du lac qui lui semblait cristalline, fraîche et de toute façon même si elle était immonde elle aurait bu, cela n'aurait pas été la première fois et certainement pas la dernière.
Elle avait un visage où toute trace de méfiance avait disparut, et eu une petite pensée: Peut-être que nous pourrions devenir amis ?
« Modifié: mercredi 03 juin 2009, 18:09:04 par Ouka »

Saïl Ursoë

Créature

Re : Les loups ne se mangent pas entre eux. [PV Ouka]

Réponse 6 jeudi 04 juin 2009, 05:11:59

Les traits de son visage commençaient de manière aisément perceptible à se détendre, ce qui encouragea l’homme-loup dans son entreprise de la mettre davantage à l’aise : oui, qu’elle se calme, qu’elle s’apaise, qu’elle s’attendrisse de plus en plus jusqu’au moment où il n’aurait plus qu’à aller contre elle pour la… pour la rien du tout ! Nom d’une immunodéficience acquise, il divaguait réellement complètement, et le pire était que cela se faisait d’une manière si imperceptible qu’il ne remarquait ce changement d’état d’esprit que presque trop tard, au moment où les pensées qu’il avait étaient celle du loup et non celles de l’humain, donnée qui inquiétait de plus en plus Saïl, étant donné que si cela se poursuivait à se rythme, il ne pourrait plus être tenu pour responsable de ses actes, s’adonnant possiblement à quelque inconvenance dans un moment d’égarement ; et le pire était qu’il ne pouvait décemment pas fausser compagnie à Ouka, autant parce qu’un tel geste aurait difficilement pu trouver une explication plausible que parce qu’il appréciait sincèrement sa compagnie somme toute agréablement décomplexée et dépourvue de ce recul instinctif qui saisissait d’ordinaire toute personne approchant un être aussi massif que lui.

Lorsqu’elle rit, il la fixa avec un peu plus d’insistance, et presque involontairement, sans doute par un effet de contagion propre à l’hilarité, un sourire se dessina sur ses babines animales en une mimique certes quelque peu incongrue étant donné son faciès animal, mais qui n’en conservait pas moins le caractère chaleureux et honnête de ce qu’il avait été sous sa forme d’antan. Étrangement, le savant n’avait jamais vraiment pu rire à gorge déployée, se contentant le plus souvent de sourire aimablement sans pour autant laisser échapper plus que quelques sons pas bien significatifs de ses poumons : peut-être était-ce là un effet de sa timidité, ou de son caractère naturellement mesuré, mais toujours était-il qu’il n’avait jamais hurlé de rire à s’en taper les cuisses. En comparaison de cela, celui de la jeune femme tenait de quelque chose de bien plus spontané et harmonieux, cette impression semblant émaner d’une juvénilité qui allait au-delà de son âge réel, car s’ils n’étaient espacés du point de vue chronologique que de quelques printemps à peine, Khral faisait montre de quelque chose comme une réserve pudique qui faisait qu’il ne parvenait jamais réellement à se donner à cœur joie. Pour autant, cela n’encombrait ni sa diction ni sa loquacité, ainsi lorsqu’elle lui posa sa question à allure rhétorique mais qui était une question tout de même, il lui répondit sans détourner le visage, mais avec quelque chose de vague dans le regard qui ne permettait pas vraiment de dire si la destinataire était la lune ou la louve :

« Magnifique, malicieuse, merveilleuse, mirifique, métamorphique. »
Récita-t-il, égrenant les synonymes sur le mode de l’allitération, l’énonciation ne rendant pas trop mal avec son timbre de baryton qui lui donnait un caractère cérémonieux.

Lorsqu’elle ponctua ses paroles d’un clin d’œil à l'astre, il ne put s’empêcher d’être légèrement troublé de cette expression typiquement humaine, comme si, par en effet de réfraction, une partie de cette œillade complice s’était répercutée sur le disque d’argent poli pour l’atteindre en partie. Cependant, soudain, elle se crispa, ayant probablement perçu quelque chose en approche qui fût de nature à lui causer l’inquiétude dont elle faisait montre et que lui ne pouvait s’expliquer, n’ayant ni entendu ni senti quoi que ce fût qui sortît de l’ordinaire en ces sous-bois fort peu dangereux de par leur nature plus ou moins aménagée selon les endroits et le degré d’éloignement avec la ville proprement dite. Placide, il n’eut garde de la déranger, se faisant la réflexion que de toute manière, le meilleur moyen de lui montrer qu’il n’y avait rien à craindre était de rester lui-même tout ce qu’il pouvait y avoir de plus calme, tablant qu’elle n’était pas du genre à se faire des idées pour rien. Pendant ce temps, il s’était recroquevillé pour mieux profiter de l’étendue d’eau relaxante, laissant uniquement le sommet de son visage ainsi que sa mâchoire supérieure dépasser, un peu à la manière d’un crocodile attendant sa proie, et lorsqu’elle lui demanda la permission de s’abreuver en ce lieu qui lui apparaissait de toute évidence comme étant sous la juridiction de Khral, celui-ci répondit en ce redressant, accompagnant ses propos d’une gestuelle associée après avoir bu une gorgée bien fraîche qu’il avait puisée au passage :

« Cet endroit est autant à vous qu’à moi, et la nature y fournit tout ce dont vous pourriez avoir besoin : de l’eau pure pour étancher votre soif… »
Il passa la paume de sa large main à la surface de l’étang paisible, créant de petites ondulations à la surface de l’eau miroitante. « … de la nourriture pour calmer votre faim… » En un geste diaboliquement vif qui évoquait un claquement de doigt, il plongea sa main dans les flots pour la ressortir aussi sec, ayant hameçonné au passage une nageoire de ce poisson appelé omble de fontaine qui s’agitait désespérément dans le vide, dardant sans comprendre ses yeux vides alentours jusqu’à ce que l’homme-loup le relâchât d’une chiquenaude qui le replongea dans l’étendue aquatique. « …et une surface assez considérable pour vous baigner. » Reculant un peu de sa position par une faible poussée des pieds qui le transporta doucement un chouïa à l’écart du bord du bassin, il renchérit d’une voix tout à fait cordiale. « Les ablutions sous la pleine lune sont très bonnes vous savez. »
« Modifié: jeudi 04 juin 2009, 18:02:14 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Ouka

E.S.P.er

Re : Les loups ne se mangent pas entre eux. [PV Ouka]

Réponse 7 dimanche 07 juin 2009, 14:23:37

  La réponse de Khral avait étonné la louve qui pensait que cet endroit était à l'homme-loup, mais apparemment elle s'était trompé, voilà qui était rare, mais bon elle ne connaissait pas bien les lieux, elle s'approcha doucement du lac mit un genoux à terre, par habitude, car elle savait que tout les êtres vivants étaient vulnérables lorsqu'ils s'abreuvaient et mangeaient, Ouka prit le temps de boire jusqu'à ce que sa soif fût étanché, l'eau était très fraiche, comme l'avait dit Khral, elle était pleine de ressources et un bon bain ne l'aurait pas dérangé. Elle eut une lueur de malice qui lui traversa les yeux, devait-elle en profiter ou non ? Elle avaient d'autres questions en tête mais voulait se détendre un peu. Elle eut envie de le taquiner un peu :

"Serait-ce une invitation à vous rejoindre ?" dit-elle d'une voix pleine de malice

Ouka ne savait pas comment allait réagir l'homme-loup et elle voulait faire un bon plongeon, elle bondit dans un arbre bien fournit, elle se déshabilla, étendit sur la branche une bande qui lui servait de T-shirt et de sous-vêtement, son jean troué par le temps et un boxer. Elle plongea de se plongeoir naturel, le contact avec l'eau lui faisait du bien, la louve refit doucement surface, Ouka adorait sentir l'eau glisser sur elle comme les jours de pluie, elle en oublia presque la présence de Khral, la femme se raprocha un peu de l'homme-loup, elle lui demanda avec une certaine curiosité :

« Vous semblez connaître ce lieu, vivez-vous ici depuis un moment ? »

Elle attendit un moment et en  posa une seconde:

«  Vous allez peut-être me prendre pour une folle...mais...il y a t-il une sorte de passage vers un autre endroit dans les environs ? »

Ouka était moins sûre d'elle à la deuxième question et elle tordit un peu ses doigts dans tout les sens, elle n'aimait pas être sûr de quelque chose d'aussi important.

La louve voulait en fait savoir si il existait un autre monde aussi excitant que les bas-fonds de son enfance, où les mystères sont à chaque coins de rue, de même que toute sortes de créatures, où une main secourable est plus facilement tendue que dans ce monde.

La louve se laissa bercer par le lac, elle pouvait de nouveau parler avec une autre personne sans avoir la crainte que celle-ci s'enfuit en voyant sa véritable nature et elle pourrait même...Elle commençait à avoir des pensés étranges qu'elle chassa vite fait, décidément quand la lune montrait ce visage, elle pensait un peu plus comme un prédateur que comme un être humain.
     

Saïl Ursoë

Créature

Re : Les loups ne se mangent pas entre eux. [PV Ouka]

Réponse 8 dimanche 07 juin 2009, 20:28:28

Quelle appréciable créature il avait rencontrée là : appréciable était son aspect physique à la plastique souple, harmonieuse et pourtant énergétique et indubitablement solide, appréciable était son attitude faite d’une franchise dépourvue de minauderie qui n’excluait pourtant nullement une mutinerie perceptible, appréciable était son comportement de réserve face à ce qui l’entourait sans pour autant le rejeter… tout cela était positivement aimable en elle, et l’homme-loup immergé dans l’étendue liquide fraîche et calme, y barbotant tout à son aise comme si de rien n’était, la dévorait des yeux sans en avoir trop l’air, tel un chasseur tapi dans des fourrées attendant le bon moment pour se montrer sans vraiment savoir s’il optera pour une convivialité cordiale ou s’il se montrera sans ambages dans toute sa puissance. Quelle simplicité et en même temps quelle grâce dans la posture qu’elle prenait pour s’abreuver, buvant l’eau avec volupté et gratitude envers la nature sans pour autant se jeter étourdiment dessus à la manière d’un assoiffé au milieu d’un désert, se montrant ainsi véritablement louve ! Lorsqu’elle lui répondit avec une intention de badinerie évidente dans la voix, quelque chose dit à son interlocuteur qu’il s’agissait là d’une question rhétorique, et bien que la perspective de ce qu’elle mentionnait faisait redoubler son agitation naissante à la pensée que leur proximité allait monter d’un cran, il fit de son mieux pour n’en rien laisser paraître, se contentant de hocher les épaules comme si cela lui avait été égal, ce qui n’était bien sûr pas le cas, mais en bien des occasions, il fallait tout simplement savoir laisser l’effet se faire sans chercher à brusquer la tournure que pouvaient prendre les évènements en imposant sa volonté.

Et effectivement, l’effet se fit quand d’un bond –et quel beau bond !-, elle alla rejoindre ce qu’elle s’était choisie comme cabine d’essayage improvisée sous le regard toujours aussi insistant de Khral toutefois masqué par le rideau végétal bien qu’il pût percevoir ici et là un mouvement dans le feuillage qui ne faisait que renforcer son excitation. Puis tout à coup, après un temps si court qu’il ne s’y était même pas attendu, la diablesse blanche émergea de son perchoir dans toute sa splendeur sous les yeux ébahis et ravis de son admirateur, aussi peu vêtue qu’à la naissance, pareille à une loutre en pleine forme, impression qui se renforça lorsqu’elle disparût sous les flots avec à peine une éclaboussure pour y évoluer avec une telle agilité qu’on l’aurait crue quelque espèce amphibie extraordinaire à la voir glisser au sein des étendues aquatiques comme sur des coussins d’air sans que le loup-garou pût un seul instant détourner sa vue d’un pareil spectacle : de fait, l’animal en lui était des plus sensible à l’absence de vêtements qu’elle avait choisi d’assumer, et c’était une bonne chose que la relative obscurité ainsi que la turbulence de l’eau pût lui fournir quelque camouflage, sinon elle aurait pu s’apercevoir que certaines parties de son corps étaient particulièrement réactives à la vision du sien. Fasciné, il ne put s’empêcher de reculer instinctivement alors qu’elle se rapprochait de sa position, non pas à cause d’une quelconque crainte qu’il aurait ressentie, mais par un sentiment de déférence instinctive devant cette splendeur à l’apparence humaine mais à l’énergie presque tangiblement bestiale qu’il aurait été aussi criminel de brusquer pour son plaisir que de faire fondre une magnifique sculpture de glace pour étancher sa soif.

Pour autant, lorsqu’elle refit surface et se dirigea vers lui, il ne la laissa pas croire qu’il aurait pu se sentir intimidé et fit de même, si bien qu’ils ne se trouvèrent plus qu’à un mètre et demi de distance à se toiser l’un l’autre : il aurait suffit à l’homme-loup de tendre le bras par la toucher, pour sentir sous ses paumes cette peau vigoureuse et souple, et cette simple pensée suffit à lui donner des frissons alors que ses pupilles se teintaient en arrière-plan de quelque chose de passionné et lubrique résultant de l’atmosphère électrique qui semblait s’être instaurée depuis qu’Ouka avait fait son apparition, et avoir redoublé en intensité depuis qu’elle l’avait rejoint. Cependant, quand la voix de celle dont il mirait les traits avec une insistance presque troublante se fit entendre, cela lui remit un peu les pieds sur terre, et, cessant de se comporter comme s’il avait vu le Saint-Esprit, il se passa une main sur le visage en un geste de réflexion pour se donner une contenance. Bigre, la première question ne lui posait aucune difficulté, mais la seconde était plutôt pointue dans ce qu’elle impliquait : il ne pouvait être sûr de ce qu’elle voulait dire, mais si elle pensait à ce à quoi il pensait, alors elle avait connaissance de Terra –non pas que ce fût étonnant pour un être comme elle en fait-, et sa personne en revêtait par conséquent un intérêt décuplé !

« Je ne vis pas ici non. »
Commença-t-il par répondre avec un air détaché, dessinant pensivement des arabesques dépourvues de réel sens dans l’eau du bout de la griffe. « J’y passe juste de temps en temps au détour de l’un ou l’autre voyage… et puis j’ai l’habitude d’évoluer en forêt. »

Cela amenait en quelque sorte le deuxième sujet, et celui auquel il lui serait le moins évident de répondre sans atermoyer étant donné que les portails n’étaient pas un point dont on pouvait discuter à la légère : passer d’un monde à un autre en l’espace de quelques secondes à peine, voilà quelque chose que l’on abordait pas entre le boulot et les enfants ! D’ailleurs, elle-même avait l’air de savoir l’importance qui lui était inhérente à voir à quel point elle était tendue, se tortillant sur place d’une manière si embarrassée, si mignonne, si… désirable qu’il en avait envie de s’avancer, de la prendre contre lui et de…
Hum ! Un peu de tenue ! Saïl était comme irrémédiablement laissé de côté maintenant qu’Ouka était aussi proche, mais ce n’était pas une raison pour agir comme un loupiot en rut, que diable ! Il savait faire preuve de maîtrise de soi, se montrer obligeant, délicat et poli, et s’il ne voulait pas avoir l’air d’un rustre de la pire espèce aux yeux de cette demoiselle toute faite de charme animal, ce n’était pas le moment de se mettre à baver devant elle, mais plutôt de lui apporter le plus d’informations qu’il lui était possible afin de la rassurer, elle qui semblait si nerveuse. Dans cette optique, il s’approcha d’elle sans précipitation de façon à lui montrer qu’il ne lui voulait aucun mal, et leva doucement les mains pour lui enserrer délicatement le visage entre ses considérables pattes, devant lutter pour ne pas tressaillir à toucher cette peau si attirante et si plaisante à sentir, avant de se pencher vers elle jusqu’à ce que leurs fronts se touchassent, de sorte que leurs yeux n’étaient plus qu’à quelques infimes centimètres l’un de l’autre, chacun ayant ainsi tout le loisir de contempler les iris de l’autre, ce que Khral ne se priva pas de faire alors qu’il reprenait la parole :

« Je ne vous prends pas pour une folle. » Son ton était dépourvu de toute agressivité, résonnant d’une bienveillance et d’une assurance presque lénifiantes. « Il existe bien des « passages », mais moi-même, bien que je connaisse leur existence, je n’ai pu jusqu’ici connaître leur fonctionnement : ils sont comme les trous d’une taupe, apparaissant et disparaissant tels des nuages sous l’effet d’un vent invisible. »

Achevant sur ces mots, il prit une posture moins directe qu’il espérait ainsi moins potentiellement intimidante, et se redressa, laissant au passage glisser ses mains le long des joues d’Ouka pour les poser sur ses épaules en une attitude protectrice, sans appuyer, sans forcer, la laissant réagir en toute liberté.
« Modifié: mercredi 15 juillet 2009, 01:31:02 par Saïl Ursoë »
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.



Ouka

E.S.P.er

Re : Les loups ne se mangent pas entre eux. [PV Ouka]

Réponse 9 mardi 14 juillet 2009, 15:59:52

-HJ- Pardon pour le retard, j'essayerais de rép plus vite maintenant que j'ai retrouvé l'inspi  ;D -HJ-

Apparemment, d'après le visage de Saïl, le dernière question était plus compliqué, sa gène s'en trouva un peu plus grande. L'homme répondit à sa première question puis il se rapprocha doucement, ce qui ne fit pas réagir Ouka, c'était étrange en temps normal elle aurait esquissé un pas en arrière, mais là rien, même pas un tressaillement lorsque les mains de son interlocuteur touchèrent son visage, la jeune femme trouva la situation étonnante car d'habitude c'est elle qui faisait ce genre de chose, cela eu pour effet de dissiper sa gène, il avait de joli yeux.

Saïl répondit à sa deuxième question avec plus de difficulté, le principe n'étonna pas la louve en effet, elle pensait que c'était une peu comme franchir une porte qui apparaît de façon aléatoire, cette pensé fit rire la jeune femme, résumer de manière aussi simpliste c'était bien elle.

-Et est-ce que tu saurais ce qu'il y a de l'autre côté ? D'après mes informations je serais originaire de là-bas.

Elle se rendit compte qu'elle tutoyait son interlocuteur, voilà qui n'était pas banal, en plus il paraissait mignon avec son attitude. « Bon ! ma grande faut te calmer » pensa t-elle, et puis zut, tant pis, elle lui sourit de façon charmante, il allait pas la manger, non il était craquant et Ouka se rapprocha un peu plus pour voir comment Saïl allait réagir, elle avait envie de mener la danse. Il était vraiment rare qu'elle se détende aussi facilement avec quelqu'un, et en plus il s'agissait d'une personne spéciale comme elle, Ouka voulait à la fois se rapprocher de Saïl et ne pas le faire. Elle se rendit compte qu'elle commençait à faire du charme à Kharl, décidément elle était irrécupérable pour ça, si une personne lui plait, elle cherchera toujours à l'envouter, pourtant cette fois c'était différent, elle n'avait pas voulut réellement le charmer, elle l'avait fait sans vraiment y penser, Ouka rougit un peu, puis elle se ressaisit. Ce n'était pas grave, si Saïl ne voulait pas être charmé il pourrait toujours reculer, et puis cette personne avait répondu à ses questions. Ouka essaya de chasser ses pensés, cela ne se faisait pas de faire du charme, sauf pour soutiré un peu d'oseille car c'était normal pour les personnes ayant passés toute leur vie dans la rue.

Avec cette petite confusion intérieur, elle ne remarqua pas qu'elle avait fait apparaître ses oreilles et sa queue, elle finit par s'en rendre compte, mais ne fit rien pour les faire disparaître et eu un petit rire devant ses petites métamorphoses qui lui arrivait rarement, deux fois en une soirée c'était un record.   

Saïl Ursoë

Créature

Re : Les loups ne se mangent pas entre eux. [PV Ouka]

Réponse 10 mercredi 15 juillet 2009, 06:44:32

Dans ce cas, je vais faire en sorte de te répondre au plus tôt et au mieux !

Les affaires prenaient un bon train. Oui, « les » affaires, non pas au sens de « les affaires sont les affaires », mais à celui de « un sujet » au pluriel : d’un côté, il y avait cette proximité entre lui et Ouka qui ne cessait de croître à sa grande satisfaction, et d’un autre, il y avait cette question de Terra, préoccupation pour le moins épineuse à aborder ! Toutefois, si, avec quelqu’un d’autre, cela aurait requis moult précautions et une bonne dose de circonspection de manière à s’assurer que les informations que Saïl pourrait divulguer ne tomberaient pas entre de mauvaises mains, il se sentait étonnamment à l’aise avec cette louve : il y avait entre eux comme une fraternité qui lui apportait la certitude que ce qu’il partagerait avec elle serait utilisé à bon escient. Pour autant, bien sûr, ce n’était pas l’allégresse à tous les étages, mais disons que même s’il l’aurait voulu, il ne serait probablement pas parvenu à faire montre de défiance ou de méfiance à son égard.
Originaire de l’autre monde hein ? Hé bien en toute logique, c’était bien évidemment loin d’être invraisemblable : après tout, il n’était pas difficile de deviner que les terranides venaient très certainement de Terra et avaient émigré sur Terre plus ou moins volontairement par le biais des portails ; alors pourquoi celle qu’il avait en face de lui n’aurait pas été née là-bas avant d’être projetée à Seikusu ou dans ses alentours par quelque coup du sort ? Cependant, résumer de telles contrées en quelques mots, voilà qui était à juste titre aussi peu aisé que de faire une description du monde dans lequel ils se trouvaient en rendant justice à tous les aspects qu’il pouvait avoir à la fois ! Cela dit, puisqu’elle le lui demandait, il fallait bien essayer de lui brosser un portrait de cet univers si unique en son genre, ce qu’il s’appliqua à faire, les mains toujours sur les épaules de sa vis-à-vis, l’air lointain, rêveur à l’idée de tout ce qu’il avait vu et vécu là-bas :

« Oui… comment te le dire ? »
Voyant qu’elle était passée au tutoiement, il ne se fit pas prier pour lui emboîter le pas. « Certains endroits ressemblent à un lointain passé, et d’autres ont l’air de venir du futur… c’est un monde plein de surprises et de magie… »

Ce disant, il s’était remis à la fixer, et n’eut aucun mal à remarquer qu’elle s’avançait vers lui avec dans les pupilles une lueur dont la teneur lui paraissait faire ton sur ton avec celle qui devait habiter les yeux de l’homme-loup en ce moment même à l’idée qu’ils pourraient possiblement en arriver à ce stade. Un reste de galanterie le fit d’abord amorcer un mouvement de recul de peur que le contact de l’abdomen d’Ouka avec son bas-ventre ne lui fît perdre le contrôle de ses moyens en titillant trop directement ses pulsions, mais très rapidement, son orgueil le fit camper sur ses positions en une posture qui tenait presque du défi tant il se montrait d’un mélange d’impassibilité et de réactivité fort éloquent : sans réellement bouger, il la dévorait du regard, passant avec un désir encore croissant sur les courbes délicieusement athlétiques et fermes de la jeune fille au physique décidément de plus en plus attrayant au fur et à mesure que leur proximité augmentait.
Apparemment, elle remarqua l’intensité presque vorace avec laquelle il l’observait, car elle piqua soudainement un ravissant fard qui ne fit que rehausser sa beauté, de même que la paire d’oreilles duveteuses qui avaient refait leur apparition sur ce crâne joliment formé ; des oreilles que Khral se sentit de lécher alors qu’il déglutissait. Quand elle rit, il ne se mit pas à rire de même, car son rire lui avait toujours apparu comme quelque chose de menaçant et de rauque plutôt que comme une manifestation d’hilarité bon enfant, mais la gratifia d’un sourire sincère dans lequel se lisait l’appréciation partagée de ce que la situation avait d’amusant… ainsi qu’une pointe de ce que l’on pouvait interpréter comme quelque chose de languissant, de suggestif.

« … quelque chose d’unique… de dangereux sans doute, mais de si splendide également… »
Poursuivit-il sur sa lancée, le sujet de la description divergeant toutefois sensiblement si l’on en jugeait par la façon fascinée qu’il avait de la fixer sans pouvoir détourner ses yeux des siens.

Il s’approcha très légèrement d’elle, mais cela suffit à combler l’écart qui les séparait, la pointe des mamelles d’Ouka commençant à effleurer son pectoral à la faveur de la réduction de distance qu’induisait leur respiration. Subrepticement, littéralement involontairement, une de ses mains glissa au niveau du buste de la louve –sans toucher la poitrine, car point trop n’en fallait !- tandis que l’autre recueillait dans le creux de sa paume le côté du visage petit en comparaison. Dans le même mouvement, il se pencha dans sa direction, sans intention visible particulière, laissant à la donzelle d’albâtre l’initiative de voir ce en quoi cette approche qui ne pouvait avoir dans le fond rien de tendancieux consisterait.
Dites, en me voyant, que voyez-vous ?                             En vérité, je suis partagé
Est-ce un monstre, un cauchemar, un loup fou ?                  Entre Khral, ce fougueux loup emporté
Est-ce un fort centaure qui brame et mord ?                       Et Saïl ce timide humain gêné,
Est-ce une bête de poils au coeur d'or ?                            Mais ça, jamais mal intentionné !
Est-ce Elephant Man qui crie, mis à mal :                          Certes, je grogne, je bondis je rue,
« Non, je ne suis pas un animal ! » ?                               Mais jamais je ne griffe ni ne tue.
                                                                               Aussi, approchez donc, n'ayez pas peur.
                                                                               C'est promis, je vous recevrai sans heurt.




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