Perdue dans un sentiment à la ligne médiane entre la tristesse et la joie, Mira ne savait plus où elle en était. Elle aurait voulu faire taire son cerveau et n'écouter que son cœur, qui lui disait de rester pour toujours entre les bras d'Eris, pour goûter chaque jour à la douceur, à la chaleur et la beauté du corps de la femme des sables. Elle qui avait tout fait pour lui offrir un déflorement magique, intense et, en même temps, si tendre et amoureux. Celle qui, pour l'heure, occupait toutes ses sensations, hormis celle du bulbe infecté qui s'activait dans sa boîte crânienne (son cerveau, quoi...)
Toujours pendant qu'elle se faisait caresser les cheveux, elle sentit un doigt se poser sur sa poitrine nue. L'un des doigts d'Eris, qui lui dit qu'elle sera toujours ''là'', à n'importe quelle heure du jour, que la mercenaire serait toujours la bienvenue pour visiter son palais et voir son harem, et qu'elle pourrait aussi l'appeler si elle était vraiment trop frustrée. En gros, elle restait à sa disposition en cas de crise de frustration sexuelle trop intense.
Mira se mit à imaginer à quoi pouvait ressembler le harem d'Eris : c'était sûrement rempli d'hommes aux muscles saillants et à la ''virilité'' tout en longueur, de femmes aux courbes splendides et à la peau lisse. Des personnes qui ne vivaient que pour l'entretien de leur corps, le sexe et pour satisfaire leur maîtresse. Le genre d'endroit auquel la mercenaire rêvait durant ses pires moments de tristesse et de frustration. Un lieu où elle pourrait évacuer toute son envie en une seule nuit, entre les mains de personnes des deux sexes, expérimentées et attentionnées.
Il fallut attendre encore quinze minutes avant que Mira ne trouve la force de se détacher de l'étreinte d'Eris. Elle rassembla ses vêtements, se rhabilla sans mettre ses sous-vêtements car ils étaient trop souillés pour être portés. Elle regarda la femme des sables qui, même au moment de son départ, restait à ses côtés pour la consoler et l'empêcher de changer d'avis. Non pas qu'elle ne voulait plus de cette charmante jeune fille fraîchement déflorée chez elle, mais elle avait bien compris que cette dernière avait des choses importantes à faire sur Terre.
« Eris... Encore une fois, merci pour tout. Grâce à toi, j'ai vécu l'un des plus beaux et des plus idylliques moments de ma vie. J'ai également pu réaliser un de mes rêves, que je remuais depuis des années. Tout a été parfait, et c'est à toi que je le dois. »Mira embrassa Eris une dernière fois.
« Ne m'oublie pas... parce qu'un jour, je reviendrai te voir. Et d'ici là, je me serais améliorée en tant qu'amante. »La mercenaire fit un ultime clin d'oeil à la femme des sables, puis activa son anneau. En une seconde, elle se retrouva dans sa bonne vieille chambre de pensionnaire. Elle mit ses sous-vêtements blancs dans son bac à linge sale, en se mettant en mémoire qu'elle devait les laver au plus vite pour pouvoir les remettre ensuite dans sa boîte. Ils allaient devenir des souvenirs éternels de sa première fois, qui seraient toujours là pour lui rappeler une époque meilleure où, pendant un instant qui lui a paru être une éternité, seul le positif vivait dans son corps et dans sa tête.
La pendule atomique de sa chambre indiquait 17h40, ce qui voulait dire qu'elle avait passé plus de sept heures dans le lit d'Eris.
Ouah... Tant que ça...Mira rangea son pyjama, enfila des sous-vêtements propres et une autre tenue, lit quelques mangas pendant la soirée car elle avait l'esprit trop flouté pour travailler, puis remit son pyjama et alla se coucher aux alentours de 22h. Elle eut un peu de mal à trouver le sommeil, même avec les techniques d'apaisement mental, mais elle réussit finalement à s'endormir. Dans son rêve, elle sentit la caresse d'une brise du désert sur sa peau.