Encore une autre journée des plus ordinaires au lycée Mishima. Depuis ce matin, Shiro a eu affaire à une lycéenne ayant fait une réaction allergique, un garçon qui a reçu un coup de pied dans les parties de la part de sa copine et une fille déprimée parce qu'elle ne supporte pas que ses seins soient si petits. La première a été soignée, puis relaxée par les caresses de Shiro, le deuxième s'est fait jeter dehors environ 10 secondes après être arrivé, avec un anesthésiant pour calmer la douleur et une poche de glace, et la troisième a eu droit au massage spécial de Shiro sur sa poitrine, censé aider les seins à grossir. En somme, une journée des plus ordinaires pour cette chère infirmière.
La cloche sonne, c'est l'heure du déjeuner. Shiro prend son panier-repas, va dans la salle des professeurs et partage un repas avec ses collègues. Bien qu'elle ne soit pas professeur, tous les enseignants du lycée la voient comme l'une des leurs. Elle est très appréciée par les adolescentes et les adultes du lycée, car son implication dans son travail est bien supérieure à celle de toutes les infirmières qui sont passées dans l'établissement avant elle. La seule personne qui a des problèmes avec elle, c'est le proviseur du lycée Mishima. Ce dernier l'accuse en permanence d'être trop proche des élèves. Et même si c'est vrai, c'est très vexant. Une infirmière se doit d'être le plus investie possible auprès de ses patients. Et si jamais une fille qu'elle soigne veut que sa jolie infirmière lui suce les seins, ou bien veut sucer les seins de l'infirmière, alors elle n'a pas le droit de refuser : le patient, ou dans ce cas la patiente, est reine. Et elle va le démontrer un fois de plus.
Une fois la pause déjeuner finie, Shiro retourne dans son bureau et commence à faire de la paperasse. Dehors, le temps orageux la fait déprimer. Elle déteste la pluie parce que, bien souvent, beaucoup d'élèves oublient de prendre un manteau, et ils attrapent froid. Certes, ils viennent ensuite à l'infirmerie, mais elle ne tente jamais rien avec les filles enrhumées parce que, même si leurs uniformes dégoulinants dévoilant leurs sous-vêtements sont particulièrement excitants, elles sont trop malades pour apprécier la compagnie de leur chère infirmière, donc elles ne peuvent pas être influencées, et résistent donc à la séduction. Alors à quoi bon avoir des filles aux uniformes transparents si on peut rien leur faire ? C'est ce conflit qui fait détester la pluie à Shiro.
Tandis qu'elle continue à remplier des papiers, quelqu'un tape à la porte.
« Oui, entrez. »
Shiro voit entrer une élève avec une mine de déterrée. Elle marche en titubant, ses muscles tremblent et c'est à peine si elle arrive à rester debout. Sa main gauche est posée sur son crâne, signe évident d'un mal de tête carabinée. Shiro veut se lever pour aller l'aider, mais la jeune fille lui fait signe que ça va aller. Elle arrive, avec un peu de mal, à s'asseoir sur la chaise en face de l'infirmière, et à lui demander, d'une voix faible, si elle peut lui donner de l'aspirine pour calmer son mal de tête. Shiro reste un instant à la regarder : des cheveux noirs, assez courts pour une fille de son âge, avec une mèche de chaque côté de la tête, des yeux possédant une teinte orange qu'elle n'avait jamais observé chez quelqu'un jusqu'à maintenant, des lunettes aux branches bleues, une taille et un poids dans la bonne moyenne et des courbes qui, bien que peu révélatrices, réveillent un certain intérêt chez Shiro. Elle qui est particulièrement gâtée par la nature, elle n'a jamais hésité à cacher son corps, et de voir comment l'uniforme de sa patiente dissimule ses attributs féminins lui fait penser que cette fille souffre peut-être de complexes. Un angle d'attaque intéressant.
« Oui, bien sur. Je vais te chercher ça. »
Shiro va ouvrir son armoire à pharmacie pour prendre l'aspirine. Mais au lieu de ça, une autre idée lui vient en tête : elle ouvre le compartiment secret de l'armoire et ouvre un flacon rose dans lequel elle prend un cachet tout aussi rose, puis elle prend un cachet vert dans un flacon avec un nom particulièrement compliqué écrit dessus, et enfin, un dernier cachet dans le flacon d'aspirine. Elle retourne voir sa patiente.
« Tiens, voilà pour toi. Le cachet blanc est une aspirine pour calmer ton mal de tête, le vert est un complément alimentaire pour t'aider à tenir jusqu'à ce soir, et le rose va te donner un coup de fouet. »
Bien sur, c'est un mensonge. Le cachet blanc est bien une aspirine, mais le vert est en fait un médicament qui, utilisé dans ce contexte, va accentuer son mal de tête. Quand au rose, c'est un aphrodisiaque spécialement conçu pour les femmes. Sur une adolescente avec les hormones en fusion, l'effet se fera très vite ressentir. Shiro aurait très bien pu se contenter de lui donner le cachet vert, mais ses principes d'infirmière lui interdisent de laisser une patiente dans la souffrance, elle lui a donc donné une aspirine qui, même si elle n'aura presque aucun effet, lui permet d'avoir la conscience tranquille. Quant au rose, c'est juste un petit plaisir personnel, histoire de pimenter un peu la situation. L'élève est trop diminuée pour se poser des questions, et avale les trois.
« Dis moi, je ne me souviens pas t'avoir déjà vue dans ce lycée. Tu es une nouvelle élève ? Tu peux me donner ton nom, que je jette un coup d'œil dans ton dossier médical ? »
La jeune fille dit s'appeler Mai Hawesara, et qu'elle n'est pas une élève, mais l'une des surveillantes.
« Vraiment ? Surveillante, à ton âge ? C'est impressionnant ! Je crois que tu as fini tes études encore plus vite que moi. »
Shiro rit gentiment. Mais apparemment, Mai n'a pas l'air d'avoir envie de rire.
« Si je puis me permettre, je crois que tu souffres de surmenage. C'est vrai que les élèves sont plutôt agités en ce moment. Tu devrais te reposer pendant une petite heure. Va t'allonger sur un des lits de l'infirmerie, je vais m'occuper de toi. »