« Fais chier ! » Disais-je en esquivant l’attaque du soldat, ou plutôt de l’officier Ashnardien. D’un revers de bras j’enfonçais l’extrémité de mon fourreau dans ses côtes, le faisant gémir et cracher une gerbe de sang. Ça me dégoutait de devoir blesser ainsi mes anciens camarade, mais je n’avais pas le choix, il fallait absolument que je m’en sorte vivant. Deux ou trois contre-attaques plus tard, une fois mes adversaires au sol j’en profitais pour devenir invisible, histoire qu’il ne me trouve plus, je me laissais donc fondre dans le vent pour m’éloigner de la zone. Une fois suffisamment loin je reprenais consistance et je me mettais à courir à toute jambe pour mettre plus de distance entre eux et moi. J’étais en colère contre moi-même donc je ne faisais même pas attention à mes arrières. Comment j’avais pu relâcher à ce point ma vigilance, au point de me faire prendre dans une embuscade, tendu par d’ancien membre de mon régiment en plus. Heureusement que j’étais suffisamment puissant pour m’échapper, mais au passage ils avaient réussi à me blesser. En attester la longue coupure au niveau de ma hanche gauche, sous ma cape, d’où perlaient des gouttes de sangs. Jurant entre mes dents, j’appuyais dessus de ma main libre pour faire pression et ainsi retenir du mieux que je pouvais l’hémorragie, certes minime mais bien présente malgré tout. Au bout d’un moment je réalisais que je m’étais rapproché de la capitale Ashnard, au lieu de m’en éloigner… Quel idiot putain. J’étais tellement pressé de m’enfuir que je n’ai pas fait gaffe. Et mes poursuivants étaient suffisamment compétents pour retrouver ma trace.
La seule solution était de trouver un endroit pas loin pour me cacher. Je fermais les yeux pour fondre mon esprit dans l’air et ainsi visualiser mon entourage. Me concentrant je repérais un cimetière pas loin de la zone, peut être que là-bas, je pourrais m’y réfugier. Je souriais tout bas, alors que je reprenais un peu espoir. Sans attendre je me remettais à courir entre les arbres en me rapprochant du cimetière. Mais au bout d’un moment, je pouvais sentir à travers l’air, que mes poursuivants c’était rapproché de moi. Serrant les dents, je réfléchissais rapidement à un autre moyen de les semer. Levant mes yeux vers le ciel, je réalisais que les branches des arbres étaient vraiment hautes et assez solide pour supporter un corps humain. Soupirant, je m’envolais, n’ayant pas la force de sauter, je laissais le vent me porter, avant de me poser sur une des branches. Me concentrant ensuite, je devenais invisible pour pas que les poursuivants me repère. Heureusement que cette facette de mon pouvoir, était méconnue. Silencieusement je les voyais courir en contre bas, prenant un malin plaisir à les regarder s’éloigner dans la mauvaise direction. Une fois sur qu’ils ne me suivraient pas, je redescends en souplesse sur le sol et je repris ma marche vers le cimetière.
Me tenant toujours la hanche ou mon sang continuait de suinter, j’essayais de ne pas m’effondrer sous la décharge de douleur. Je me servais de mon long katana comme d’un bâton pour me retenir. Pour ne pas penser à la douleur, je laissais mon esprit vagabonder, retournant en enfance, je me rappelais des longues heures d’entrainement que mon père m’imposer, sur le maniement des armes mais aussi sur le renforcement de mon corps. Le nombre de combat que j’avais été obligé de faire contre mon père et le nombre de défaite que j’avais reçu et me faisais encore frissonner aujourd’hui. Revenant au moment présent, je remarquais une grande bâtisse, qui était caché derrière les arbres. A première vu c’était une église. C’était peut-être une meilleur cachette qu’un cimetière, je me détournais donc de mon objectif précédent pour me rendre à l’église. Une fois devant, je donnais trois grands coups de poing dessus pour frapper. Le bruit résonna longtemps dans la bâtisse avant qu’un long silence prenne place. En absence de réponse j’ouvrais les lourdes portes avant de me faufiler à l’intérieur. Il faisait très sombre, alors que j’avançais prudemment, titubant un peu, alors que le sang continuait de couler le long de ma jambe, depuis ma hanche. J’avais les sens aux aguets, le plus calme possible en avançant sur l’allée principal qui menait au pupitre. « Il y a quelqu’un ? »