« Bien sûr que tu pourras le faire. Certains de nos clients aiment aussi la discrétion, et il existe des entrées discrètes menant au sein du harem, où nous pouvons passer sans que personne ne les voit. »
En rejoignant le clan, Décatis partageait son patrimoine avec Mélinda, ce que la vampire lui avait expliqué. Pour le résumer autrement, et de manière familiale, au sein du clan de Mélinda, mi casa es tu casa. C’était ainsi que les choses se passaient. Si Décatis voulait profiter des chambres, ou de l’équipement, Mélinda ne pouvait que al satisfaire. Elle prenait très au sérieux son affaire de clan, et était, par conséquent, ravie de voir que Décatis s’en sortait bien, et était manifestement heureuse de traîner Kanna, s’imprégnant de toute cette luxure.
Les deux femmes marchaient donc vers une chambre libre, quand Décatis lui demanda si elle avait des esclaves particuliers, en évoquant notamment Limma.
« Hmmm... Limma est une exception, tu sais. La plupart de mes esclaves sont des individus tout à fait normaux. Enfin, j’ai eu une Ange comme esclave pendant un certain temps. Elle revient encore fréquemment, même si elle a fini son contrat de servitude, qui ne devait durer qu’un mois. Elle s’appelle Sya, et sert Lust. »
Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Mélinda à l’évocation de ce nom. Sya... Une excellente partenaire, qui avait terminé son contrat, mais revenait pour autant fréquemment au harem, en grande partie parce qu’elle était maintenant la « fille » de Samara. La vampire adorait autant prendre Sya que boire son sang. Douce, perverse, belle, Sya était tout simplement une perfection en matière sexuelle, et, comme elle oscillait entre son foyer à Caelestis et celui chez Samara, elle revenait très souvent au harem, soit pour voir celle qu’elle considérait toujours comme sa Maîtresse, soit pour retrouver Limma.
Mélinda continua à marcher, jusqu’à rejoindre une chambre vide.
« Après, j’ai aussi, dans mon entourage, quelques sommités politiques. La Princesse de Sylvandell, par exemple, est l’une de mes grandes amies. Mais, pour l’heure, voici une chambre... »
La vampire poussa la porte. Chaque chambre était globalement similaire aux autres. De belles pièces, qui trahissaient toute la dimension aristocratique de ce manoir, qui avait jadis été la demeure ashnardienne de ses ancêtres, de puissants nobles impériaux. La pièce comprenait donc un grand lit, un lustre, un parquet brillant, et de la tapisserie le long des murs. Il y avait quelques meubles très beaux, en bois ancien, régulièrement lustré et protégé. On était loin de la petite chambre et exigue dans les bordels traditionnels. Mélinda se déplaça un peu, et ouvrit un placard.
« Nous avons des salles de stockage, mais, généralement, chaque chambre est équipée par des objets. Pour les objets plus encombrants, on utilise nos gardes pour les entreposer quand un client en fait la demande. »
Le placard comprenait donc un assortiment de fouets, de cravaches, de godemichés, de gag-balls, de masques, le tout s’étalant sur des étagères à gauche. Sur la droite, il y avait une penderie où une série de catsuits pendaient mollement à leurs cintres. La pièce était très belle, avec un matelas rembourré. En matière de literie, Mélinda dépensait énormément d’argent, car il fallait régulièrement réparer les sommiers, remplacer les matelas qui devenaient trop mous, ou les draps trop sales. C’était toute une organisation.
Mélinda se rapprocha du lit, et appuya dessus.
« Comme tu le vois, il est bien ferme, et la chambre est propre. Il y a d’importantes équipes de nettoyage qui se relaient rapidement. Le harem tourne tout le temps, c’est une sacrée organisation, tu sais. Enfin... C’est dans l’une de ces chambres que tu pourras t’amuser avec ton amie. »
En théorie, elles auraient dû poursuivre encore la visite, en s’intéressant, cette fois, aux entrepôts de stockage, mais, avant ça, Mélinda eut un sourire.
« Tu veux venir tester l’équipement, Décatis ? Depuis tout à l’heure, nous ne faisons que marcher, mais... Il faut bien s’arrêter un peu pour se reposer, non ? »
Elle lança cette proposition en mettant la tête de côté, avec un petit sourire innocent, et une lueur, dans les yeux, qui était tout, elle, sauf innocente.