"Hum... Arigato? Thank you?"
Le grand père en face de lui s'inclina poliment en souriant et rentra chez lui, laissant à Phil une paire de clés. Le voilà locataire d'un petit appartement dans une banlieue pavillonnaire, de ces petites chambres souvent utilisées par les étudiants. Pas très cher, proche des transports en commun ; il pouvait bien rester ici un an avec toutes ses économies.
Phil changea de pallier et arriva donc en face de la porte de sa nouvelle demeure. Après être entré, il fit la première chose qu'il y avait à faire... Tout ouvrir. Il ne savait pas depuis combien de temps cet appartement était inoccupé, mais y régnait une tenace odeur de renfermé, et aérer tout cela n'était pas du luxe.
Il pouvait s'estimer chanceux: les fenêtres de ce qui allait faire office de salle à vivre était orientées au sud : il pourrait profiter de la lumière du soleil. A part ça, comme on pouvait s'en douter, sa nouvelle adresse était vide. Il y avait juste un réfrigérateur, bien entendu vide ; et quelques armoires au dessus du plan de travail de la cuisine. Il se tourna alors vers l'extérieur: des cartons attendaient en bas, déchargés d'une camionnette qui était déjà parti. Il faudrait qu'il pense à remercier ses parents pour l'aide qu'ils lui avaient fournis. Il déposa sa veste, ne gardant qu'un vieux T-shirt blanc usé ; et descendit l'escalier pour commencer à remonter ses affaires. Un exercice qui prit un peu de temps mais qui ne se révéla pas difficile. Maintenant en sueur, Phil alla inaugurer sa douche pour éliminer toute trace de l'effort.
Lorsqu'il sortit de la salle de bain, une serviette autour de la taille et une autre autour du cou, il se dirigea presque par réflexe vers le frigo. Et... Vide, oui. Il comptait ouvrir une canette de soda, mais il lui fallait peut-être faire des courses, avant ça. Il se retourna vers son bazar de cartons. Il devait être environ 14h. Partir en ville aurait été une bonne idée. Trouver de la nourriture, éventuellement une agence d'intérim. Une boutique d'un opérateur internet, aussi. Il lui fallait avoir une connexion internet s'il voulait redevenir économiquement performant... Et pour son propre plaisir, aussi. Passer à une agence bancaire, éventuellement une succursale de sa propre agence en Angleterre. Des meubles, aussi. Il lui fallait une table à dessin. Il avait emporté de chez lui le stricte minimum: du matériel de dessin, de photos, des vêtements. Il lui fallait un minimum pour pouvoir vivre, ne serait-ce qu'un matelas pour dormir. Mais sans parler le japonais, ses débuts ici allaient être compliqué. Phil se sécha rapidement, s'habilla, et quitta son petit chez lui. Il avait 500 yens, sans doute de quoi prendre le bus. Au pire, il utiliserait sa carte bancaire pour retirer de l'argent là-bas, dans un ATM.
Arrivé en ville, Phil fut surpris du vide dans les rues. C'était d'un calme! Était-ce du au fait que l'on se trouvait en plein milieu d'après-midi, en semaine? Ne parlant déjà pas le japonais, le lire était pour lui chose impossible... Alors trouver son chemin ici allait être une mission impossible, car il n'arrivait pas à déchiffrer les panneaux. Un frisson lui parcouru l'échine. Tout cela allait être compliqué.
Ou peut-être pas. Une jeune fille en uniforme marchait sur le trottoir d'en face. Sans doute une lycéenne locale, elle pourrait le renseigner. Il traversa la route, se dirigeant vers elle.
–Hum, excuse me? Do you speak english? Je suis perdu, j'aurais besoin de renseignements...