Aïe, Magdalia touchait une corde sensible, l'amour propre qui semblait particulièrement développé chez cette précieuse mademoiselle à cornes. Aurait-elle été plus à même de parler, que Magdalia lui aurait sous entendu que cette impossibilité de supporter la critique, venait probablement d'un manque de confiance en elle lui même découlant d'une fait qu'elle était probablement une petite arriviste, out tout simplement une salope. Mais bon, quand on a la bouche aussi pâteuse que ça, articuler à ce point est une tâche ardue, surtout quand en parallèle on essaye de rassembler le peu de force qu'on a de disponible pour essayer de s'échapper.
Sauf que bon, littéralement, Magdalia était à la merci de Samara. Elle ne pu pas se défendre, quand bien même l'aurait-elle vraiment pu, quand elle la prit par l'une de ses jambes pour la maintenir face à son visage, la tête vers le bas. La gravité faisant son office, le seul vêtement qu'elle portait pendit vers cette même direction. C'était un bout de serviette qu'elle avait un jour volée dans une maison humaine, un parmi d'autres dont les humains ne s'étaient jamais rendus compte de la disparition, mais dont la petite fée avait adoré le motif. Elle en avait fait, très grossièrement, une espèce de pagne qui lui serrait les hanches et protégeait vaguement ses parties intimes d'une vision directe. Seulement voilà, c'était une sorte de pagne, pas une sorte de string, alors dans cette position, ça ne cachait plus rien.
Magdalia en était parfaitement consciente, et allait s'apprêter à protester, quand la démone la priva de parole. Sur le coup, se rendant compte que ses paroles ne produisaient aucun son, elle s'arrêta net, l'effet de surprise, de peur, couplé au fait que dans sa position le sang affluait en masse à son cerveau, elle se rendit compte qu'elle était probablement plus dans la merde qu'elle ne l'imaginait...si, c'était possible apparement, le destin avait décidé de ne pas faire les choses à moitié et de bien lui baiser la gueule en profondeur.
Magicienne. Quand elle entendit ce mot, là elle eu vraiment peur. Et le premier réflèxe d'une fée qui a peur, c'est de battre des ailes pour s'envoler, et s'enfuir en quatrième vitesse. Seulement voilà, non contente de la priver de sa verbe, la démone décida aussi, cerise sur le gâteau, de la priver de ses ailes. En l'espace d'une seconde, Magdalia ne sentit plus ses ailes, cette partie si importante de son être, et quand elle se rendit compte que ce n'était pas que ça, mais qu'elle n'en avait plus tout court...là elle paniqua. La mage la tenait fermement, et heureusement, car elle se débattait comme un beau diable. Paniquée, à l'idée de ne plus avoir ce qui faisait d'elle une fée, ce qui lui permettait de survivre malgré sa taille ridicule. sans ses ailes, elle était tout juste bonne à mourir, un élément de la nature complètement désarmé, privé de tout.
Et puis vint le coup de grâce, à ce balcon, quand elle vit l'environnement certes urbain, mais que tout aux alentours n'était qu'un désert stérile. La nature était morte ici, et sur des kilomètres à la ronde, même avec ses ailes elle n'avait que peu de chances de sortir vivante d'un désert, peu habituée aux fortes températures qu'elle était. Et puis cette femme, elle lui faisait vraiment, mais vraiment peur maintenant. Son petit corps frêle tremblait de tous ses muscles car elle était effrayée, terrorisée même par cet afflux de mauvaises nouvelles.
Et elle la lâcha dans le vide...
Si elle avait pu crier, elle l'aurait fait, elle le faisait d'ailleurs, mais aucun son n'en sortait. Alors voilà, c'était ainsi qu'elle allait finir ? Privée de ses ailes, s'écrasant sur une construction humaine sans avoir pu revoir sa forêt natale ? Ce n'était pas que de la peur qui la tiraillait, mais aussi du désespoir, à se rendre compte à quel point ces grandes personnes étaient allées loin pour s'assurer que jamais elle ne serait libre. Même si elle était parvenue à s'échapper, jamais elle n'aurait pu retourner dans un endroit qui lui aurait convenu, où elle aurait pu vivre à nouveau dans son coin. Cela lui fit mal, beaucoup mal, et alors qu'elle s'apprêtait à heurter le sol, elle sembla vraiment penser que finalement, c'était peut-être pour le mieux, et qu'en heurtant le sol tête la première ça serait rapide. Instinctivement elle tentait de faire fonctionner ses ailes, mais rien, rien du tout.
Pas même une mort de délivrance, car elle fut ratrappée par magie.
Dans la paume de la main de l'archimage, Magdalia était perdue, le regard vide, c'était à peine si elle comprenait ce que cette femme était en train de lui dire. Tout ce qui la marquait dans sa voix, c'était son ton menaçant, ce visage effrayant.
Elle ne se rendit pas compte tout de suite du retour de ses ailes, mais quand elle le fit, son premier réflèxe fut d'arriver à se dégager de l'emprise de la femme et de s'envoler...mais pas vers l'extérieur. L'extérieur, ici, était encore plus effrayant. Elle se dirigea, avec une étonnante rapidité, vers le seul endroit qui durant ces derniers jours, lui était familier: sa cage. Magdalia rentra dedans, car à ce stade, c'était le seul élément de repère qu'elle pouvait avoir. Mais voir la démone l'effrayait, elle lui avait pris ses ailes, et pouvait le refaire sans doute à volonté, et ça la terrifiait. Elle se colla dos contre une des parois de la cage, tout en se saisissant de la feuille de laitue, et s'en servit alors pour se cacher, recouvrit intégralement son corps qui tremblait à nouveau de tous ses muscles.
Elle respirait lourdement, et rapidement, elle se mit à pleurer et à gémir.
Niiiiiiiiiiiiiiiii...Niiiiiiiiiiiiiiiiiii...Niiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii...
Elle était perdue, désemparée, désespérée, terrorisée, et tout lui était venu d'un coup. C'était de trop même pour elle. Sa seule option à peu près valable était de retourner dans la cage et de se cacher derrière une feuille de salade, de gagner ainsi quelques précieuses secondes où le monde ne viendrait pas tout de suite lui en foutre plein la gueule.
Et quand on en est à ce point là, il semble tout naturel pour n'importe qui de se mettre à pleurer dans un coin.