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Victime du passé [Kalriiel]

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Camille Temple

Créature

Victime du passé [Kalriiel]

jeudi 05 février 2015, 19:03:54

Si mes rêves étranges m’avaient bien appris quelque chose, c’était que dans mes ancêtres, l’une d’elle avait été le jouet de l’empereur. La sorcière personnelle et contrainte du souverain d’Ashnard. Dorea. Elle était liée par magie. Elle ne pouvait donc que s’exécuter, jetant des malédictions aux opposants de son maître.

J’étais fascinée par cette aïeule que je ne connaissais pas. Je la retrouvais au travers de mes rêves. Mais jamais je n’aurais imaginé être confrontée à l’une de ses victimes. Et pourtant, alors que je rentrais d’une expédition harassante, j’étais tombée dans un traquenard.

La famille Von Hebb, autrefois puissante, avait été réduite à néant, frappée par un sort terrible. Ils étaient affublés d’une variole terrible, sans fin, qui les défigurait. Très contagieux, ils avaient été mis au ban de la société, et en étaient réduits à mendier depuis.

Ils m’avaient reconnue, car je ressemblais beaucoup à mon ancêtre. Ils n’avaient jamais oublié les traits de celle qui les avaient affligés de cette infortune. De père en fils, et de mère en fille, le portrait de la sorcière d’Ashnard était transmis. Pour qu’un jour, ils puissent se venger.

Ils avaient réussis à trouver une pierre d’obsidienne assez puissante pour annuler ma magie un moment, et m’avaient eue par le nombre. A présent ligotée, un lingot d’obsidienne régulièrement glissé dans la tunique que je portais, j’étais en chemin vers je ne savais où.

On s’arrêtait le soir, pour qu’ils mangent. Malgré mes suppliques, ils me laissaient mourir de faim. J’ai commis l’erreur de leur dire que j’avais un enfant à naître, et que je devais absolument me nourrir pour ne pas faire de fausse couche. Depuis, ils prenaient un malin plaisir à me frapper au ventre.

Je craignais pour l’enfant. Il était encore à l’état de fœtus, mais sa croissance était plutôt rapide. Je n’étais enceinte que depuis deux mois, et pourtant, on voyait déjà les signes de la grossesse.

J’étais épuisée. Affamée. J’avais mal. Et j’avais peur pour mon bébé. Je commençais à croire que leur réserve d’obsidienne était inépuisable. Toutes les deux heures, le lingot était remplacé. Ma magie, cherchant à se libérer, émiettant la pierre pour la rendre inefficace. Et j’ignorais totalement où on était en plus.

Kalriiel

E.S.P.er

Re : Victime du passé [Kalriiel]

Réponse 1 lundi 09 février 2015, 22:07:09

J’étais enfin sorti d’Ashnard, du moins c’est la première pensée qui me venais à l’esprit quand je voyais s’étendre devant moi, l’immensité des landes dévastées. Le lieu de rendez-vous des pires monstres de la zone. Pour y être allé à de nombreuse reprise quand j’étais Maréchal, je sais pertinemment à quel point c’est une zone terrible. Si tu n’es pas un combattant aguerri, tu es certain de ne pas pouvoir y revenir vivant. Dans mon cas, les seules fois où j’ai fait le voyage, j’étais toujours accompagné d’une escouade de guerrier.  C’était donc une première pour moi, même si j’étais confiant, ma puissance était suffisante pour y survivre. Bon je faisais un peu l’arrogant, mais c’était vrai, les monstres de cette plaine je les connaissais.

Je soupirais un bon coup en serrant le fourreau de mon katana entre mes doigts moites. Puis resserrant ma cape autour de moi je m’engageais sur les plaines, prêt à en découdre avec les innombrables créatures du lieu.

** 2 jours plus tard **

Du tranchant de mon épée j’achevais le dernier monstre de cette meute. Un long soupir traversa mes lèvres alors que ma main pleine de sang coagulé de monstre venait essuyer la sueur sur mon front. J’essuyais comme je pouvais ma lame sur un des cadavres avant de la rengainer, pour m’asseoir sur un rocher pas loin. Les deux jours avaient été terribles. Je n’avais pas eu l’occasion de dormir une seule fois, tellement la zone était propice aux attaques nocturnes, que ça soit par des monstres ou même par des mercenaires en quêtes de butin facile. J’avais grand besoin de dormir. Pour la nourriture ça allait, je pouvais me nourrir de la viande de monstre, même si c’était pas les meilleurs mets au monde, c’était comestible et ça remplissait le ventre.

Alors que je cherchais mon souffle, un mouvement attira mon regard bi-couleur à l’horizon. A première vu c’était une sorte de caravane, qui avançait lentement sur les plaines. Curieux, je décidais de m’approchais discrètement d’eux. Me fondant dans l’air, je me rendais invisible, grâce à mon pouvoir. Puis je me laissais emporté par les douces brises avant de me laissais retomber derrière un gros rocher, non loin de la caravane, elle semblait s’être arrêté pour la nuit. Au vu des gardes tout autour, on pouvait le comprendre. En les regardant de plus près, on voyait bien que c’était des guerriers aguerri.

Au bout d’un moment, entre les différentes tentes, j’apercevais une jeune femme brune aux jolies formes avantageuse. Elle semblait ligotait, prisonnière contre sa volonté. Et juste après je soupirais à cette pensée qui grimpait dans mon esprit. Fallait toujours que j’aille sauver la veuve et l’orphelin quand j’en voyais, je ne pouvais pas m’en empêcher… Kalriiel ça te tuera un jour. Quoi qu’il en soit je ne pouvais pas agir précipitamment, les guerriers étaient trop nombreux, ils auraient raison de moi. Donc il fallait attendre que tout le monde dors, que je me faufile dans le camp. En attendant je repérais un peu les tours de garde des différents guerriers, leurs positions, ainsi que les personnes à l’intérieur du périmètre.

Une fois que tout le monde fut couché et endormi, je décidais d’agir, me fondant une nouvelle fois dans l’air, je me laissais portais dans le camp, évitant par la même occasion les gardes. Une fois sur que personne ne me voyais, je reprenais consistance, avant de ramper doucement vers la jeune femme. Une fois à sa hauteur je plaçais une main sur sa bouche, murmurant tout bas à son oreille. « Ne parlez pas… Je suis là pour vous libérez. Faites-moi confiance.». Puis d’un mouvement de son autre main, l’index et le majeur joint, je tranchais ses chaines avec des lames de vent, partant de mes doigts. Une fois fait, je passais un bras sous ses jambes et l’autre dans son dos pour la soulever, la portant contre mon torse. Une fois fait, je redevenais invisible, avec elle.

Une fois suffisamment éloigné du camp, je la faisais s’allonger contre un rocher, à l’abri des monstres et de cette mystérieuse caravane. Annulant mon pouvoir, je m’asseyais devant elle, pour la regarder avec insistance. Elle était vraiment belle en fait. Je soupirais et chassais cette pensée de ma tête, me concentrant sur son état. « Vous allez bien ? J’ignore si j’ai bien fais de vous sauver, mais je ne pouvais pas rester à rien faire en vous voyant ainsi enchainé. ». Marquant une pause, il se permit de regarder un peu autour d'eux pour être sur que personne les avais suivi. Une fois sur d'être seul il retira sa capuche, dévoilant son visage fin, d'un homme très beau, les yeux vairons, donc un rouge et l'autre vert. Ses longs cheveux châtains voletaient un peu dans tous les sens. « Je m’appelle Kalriiel et vous ? »

Camille Temple

Créature

Re : Victime du passé [Kalriiel]

Réponse 2 lundi 11 mai 2015, 20:39:14

Je délirais sans doute un peu, au vu de la privation d’eau et de nourriture. La douleur de leur coups répétés sur mon corps, pour beaucoup localisés au niveau du ventre, m’avait aussi affaiblie. De temps à autre, je bougeais faiblement la tête. J’essayais de dégager ce lingot qui pesait sur mon diaphragme. Le fait que ma magie soit occupée à le ronger m’épuisait également. Tremblante par instant, je resserrais les dents avec force, espérant calmer les tremblements qui agitaient mon corps.

Une main se posa sur ma bouche, et je faillis hurler faiblement. Je devais délirer. Personne ne venait me libérer, en me chuchotant de ne pas faire de bruit. Si ? Pourtant, les chaînes se défirent d’un coup, tombant souplement et silencieusement au sol. Le lingot, lui tomba avec un bruit mat quand l’homme me souleva dans ses bras. Craignant qu’on ne l’ait entendu, je me cramponnais autant que je pouvais à la tunique de mon sauveur, respirant enfin librement. Cette entrave à ma magie me pesait, jusqu’alors. Elle faillit d’ailleurs jaillir en fanfare, enfin libérée, quand le lingot chût. Mais je la muselais, me mordant l’intérieur des joues pour ne pas céder à cette impulsion.

Blottie contre l’homme, je fermais les yeux. On n’était pas encore en sécurité, toutefois, mon esprit agité s’apaisa. Ces hommes ne me frapperaient plus, risquant la vie de cet enfant à naître. Je ne sais pas si je me suis assoupie ou non, pendant qu’il quittait le camp des Von Hebb. Mais je fus surprise de sentir un rocher dans mon dos, lorsqu’il me déposa. Combien de temps s’était-il écoulé depuis qu’il m’a prise dans ses bras ? Je n’en avais aucune idée. Papillonnant des yeux, je dévisageais légèrement mon sauveur. Sa capuche masquait son visage jusqu’à présent, mais il finit par l’enlever, et je fus fascinée par son regard bicolore. L’un de ses yeux avait la couleur des rubis, tandis que le second préférait l’émeraude.

Malgré moi, ma main se leva doucement, venant se poser sur sa joue. Je vérifiais qu’il était bien réel, que je n’étais pas en train de rêver. Mais la pulpe de mes doigts toucha une peau bien tangible, et je fus assurée de ne plus être attachée dans le camps des Von Hebb avec un lingot d’obsidienne sur la cage thoracique. Je n’étais pas assoupie à rêver vainement de liberté. J’étais bel et bien libre.

« Merci, soufflais-je d’une voix à peine audible. Vous auriez de l’eau ? »

Ma voix n’était qu’un souffle un peu rauque. J’avais soif. Si soif. La gorge sèche, j’esquissais malgré tout un sourire et répondit à sa question.

« Je m’appelle Camille. Camille Temple. »

Mes doigts s’étaient machinalement repliés vers moi, et entouraient à présent mon ventre avec soin. J’avais sûrement des bleus. Je l’aurais senti, si l’enfant avait été blessé, compromis. Il semblait en parfaite santé. Sa magie l’avait sûrement protégé. Mais moi, j’étais en moins bon état. J’avais mal. J’avais faim. J’avais soif aussi. Mais je n’avais plus peur. J’étais sauvée.

« Vous avez bien fait de me sauver, ajoutais-je, ma voix commençant à s’éclaircir un peu, reprenant de l’assurance. Ils m’ont prises pour une autre. Pour une de mes ancêtres. Je ne les avais jamais vu auparavant. »

Je ressentais le besoin de m’expliquer. Je ne voulais pas qu’il croit que je n’étais qu’une vagabonde, ou qu’une voleuse. M’adossant un peu mieux à la roche, je complétais donc mon début d’explication :

« Une de mes ancêtres, une sorcière, était liée à l’empereur d’Ashnard. Elle ne pouvait qu’obéir à ses ordres, et lancer des malédictions sur les ennemis de l’empereur. On l’appelait la sorcière d’Ashnard, pour les plus polis. D’autres la surnommaient la catin de l’empereur. Un jour, elle a dû lancer une malédiction sur le clan Von Hebb, et depuis, ceux-là sont défigurés, génération après génération. Mis à l’écart par la société, ils mendient pour se nourrir. »

Enroulant mes bras autour de moi, je frémissais en repensant à mes rêves.

« Quand ils m’ont vue, il y a deux jours, ils ont cru que j’étais mon ancêtre. Ils n’ont pas voulu me croire. Je sais que je lui ressemble pas mal, mais ils ne voulaient rien entendre. Ils allaient me laisser mourir de faim, et de soif. Et ils essayaient de me faire avoir une fausse couche en me frappant au ventre régulièrement. »

Je n’étais pas belliqueuse en temps normal, mais je me promettais de me venger si je recroisais leur chemin. Je n’allais pas les poursuivre, bien sûr, mais je ne me montrerais pas clémente la prochaine fois que je les verrais. Je leur ferais autant de mal qu’ils m’en ont fait. Je n’étais pas Dorea, je ne leur avais rien fait avant.

« Je mourrais à petit feu quand vous êtes intervenu. Et je vous en suis très reconnaissante. »

Ma voix reprenait un peu d’assurance. J’avais toujours soif néanmoins, et faim. Ma magie s’employait à guérir les dommages de mon corps, mais elle ne pouvait ni m’abreuver, ni me rassasier. Toutefois, elle effaça la fatigue qui s’était accumulée.


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Tags : sorciere