Que les contrées du Chaos étaient grandes, j’avais beau marcher depuis plusieurs jours sans dormir, il semblait n’y avoir pas de fin. Et je ne pouvais même pas m’arrêter dans une des villes Ashnardienne des environs, depuis mon départ de la capitale, mon visage était placardé partout, donc impossible de trouver un gite et le couvert sans qu’on me dénonce à la première garnison. Puis le Conseil Impérial avait dû envoyer des hommes à ma poursuite à l’heure qu’il est. De toute manière à y penser, je serais sans cesse en danger, car je n’avais pour le moment pas l’intention de quitter l’Empire, je souhaitais juste prendre le large vis-à-vis des horreurs de la guerre. Et rester isolé en plein milieu des contrées du Chaos n’était pas la solution. Puis, sans provision et sans repos je finirais par mourir, je n’avais donc pas le choix, ma prochaine destination devait être une des villes Ashnardienne les plus proches. Et puis avec un peu de chance, vu que j’étais emmitouflé dans cette longue cape, mon visage caché sous une grosse capuche, on ne me reconnaîtra pas.
Pour le moment je suivais sans problème le sentier qui menait semblait-il à un petit village à l’Est de la Capitale d’Ashnard. Là-bas je pourrais m’acheter des provisions avec l’argent que j’avais emporté dans ma fuite. Mais au détour de deux ou trois arbres et arbustes je pouvais entendre un son s’élevait dans les airs et plus je m’approchais, plus ce son prenait forme. Un rire ? Voir même un fou rire apparemment. Intrigué, je quittais le sentier pour tomber sur un jeune homme en plein milieu de la plaine, pris dans un fou rire incontrôlé. Je m’approchais prudemment, mon long katana toujours dans ma main gauche, histoire de ne pas être sans défense. Mes yeux vairons scrutaient les alentours avec attentions depuis l’ombre de ma capuche. Oui, ça pouvait être un piège et je préférais rester sur mes gardes. Arrivant à sa hauteur, j’élevais la voix.
- Bonjour jeune homme. Désolé de t’aborder comme ça, mais votre rire s’entendait jusqu’au sentier et j’étais intrigué.
Resserrant ma prise sur mon katana, j’attendais une quelconque réaction de sa part, toujours prudent. Puis j’étendais mon pouvoir autour de moi, me permettant de sentir les moindres mouvements d’air dans un rayon de cent mètres.