Seikusu, vers 21h30. Il fait noir, c'est emblèmatique. La genèse, le début de toute vie... Tout commence du néant, le vide infini et inaltérable, incalculable, impossible. C'est tout simplement le début d'une nouvelle vie, une avancée dans le monde humain. Un grand pas pour l'humanité... Un pas qui les mènerai droit au gouffre.
De ses mains expertes, la Créatrice avait assemblé, confectionné, pensé, ébauché sa création. Sur la base de quelques informations, elle, la rejetée parce qu'elle était différente, son intelligence avait fait peur aux autres, voilà pourquoi elle était exilée. Seulement, ce n'était pas suffisant pour la faire disparaître, et son nom résonnerait encore plus, grâce à elle, la vie n'était à présent qu'une matière malléable à souhait, tout serait chamboulé et même la notion de règne humain serait obsolète. La perfection remplacerait tout, un monde parfait, sans guerre, sans faim ni soif, sans maladies, sans émeutes, sans problèmes. Rien ne saurait l'arrêter à présent, et surtout pas son enfant.
Assemblé, la check-list vérifiée trois fois, son laboratoire équipé d'une simple lampe économique au fond du cave lui avait servi de base secrète toute ces années. Ne vivant presque que par la bonne grâce des autres, elle avait consacré son temps et son énergie à plancher sa vengeance, une vengeance qui lui avait coûté cher mais dont elle ne serait pas déçue. Surtout que c'était bien grâce à ceux qui l'avaient rejetés qu'elle avait pu commencer à construire sa machine... Il serait le premier à pouvoir montrer la supériorité de son intelligence, prouver qu'elle étais bien plus supérieure que n'importe qui.
Sa créature, non, son enfant prenait vie. Pas d'air dans ses poumons, son coeur ne battait pas mais vrombissait. A sa poitrine, on entendait comme si on avait activé un ventilateur, puis commença à se taire rapidement. Ses yeux, des pupilles digitales, s'illuminèrent d'un rouge malveillant. Sa peau de plastique commença à se plier sous les mouvement des articulations et du squellette de métal, tout autant que son visage artificiel qui esquissait plusieurs émotions inscrite dans son schéma. Seulement, elle allait vite connaître l'erreur: avoir utilisé des gènes humains sur laquelle baser l'expérience... Elle découvrirait bientôt que prélever l'ADN de l'enfant de sa soeur était une mauvaise idée.
" ... Maman ? "
Le tronc se redressa. Son visage expressif rappellait celui d'un enfant innocent, mais son sourire, un sourire qui ne reflétait que de la folie meurtrière, lézardait son visage. Il n'était pas mignon comme un nouveau né, il faisait peur comme un monstre...
" Maman ! "
" ... Oui, je suis Maman. "
Il souriait toujours avec cet air de clown effrayant. Seulement, peu lui importait son impression, elle voulait voir ce qu'il valait.
" Tu vis, tu réfléchis et tu penses. Tu sais beaucoup de choses. A partir de ça, va explorer l'extérieur, découvre le monde, fais ce qu'il te plaît. Ce monde t'appartiens. Il sera ton terrain de jeu. "
" ... "
Pas de réponse. Un simple sourire. Et il se leva, et se mit a marcher. Sa séquence adn était assez évoluée pour pouvoir lui permettre des actions simple et compliquée. Seulement, elle verrait ce qu'il valait plus tard...
22 h 00...
" Il as fini de jouer. "
Le corps tomba au sol. Le jeu n'avait peut-être pas été à son goût, seulement tester la résistance des corps face à son équipement. L'objet nommé dans ses données "Foreuse" sembla faire céder la résistance du corps de son cobaye. Dommage, il devra trouver un autre cobaye... Pour d'autres jeux. Dans son dos, deux ailes mécaniques énormes se déployèrent, et aidé de réacteurs, la machine humanoïde prit son envol, pour ratterrir des centaines de mètres plus loin, après avoir trouvé une nouvelle personne identifiée comme "humaine" selon ses données visuelles. Atterissant juste en face, il ne donna pas plus d'explication, il leva la main en guise de "salut" et tenta d'exprimer d'un ton enjoué
" Bonjour ! "
Son corps a moitié nu ne semblait pas si différent, seulement les traits des jointures du plastique étaient visible, et le "coeur" énergétique n'était pas recouvert de peau synthétique. Autrement dit: son appartenance non-organique était flagrante.