La belle Kazuha comprit rapidement que cette Terranide était une magicienne. Elle se débattait sous son poids, et sembla user de télékinésie, envoyant sur elle un pot de terre. Surprise, Kazuha bondit en arrière, libérant ainsi la Terranide, qui en profita pour se déplacer. L’esclave sortit alors de son soutien-gorge une arme de combat qu’elle s’autorisait à porter pour se défendre, une petite dague. Elle avait appris les arts martiaux, et, même si sa tenue ne plaidait pas vraiment en sa faveur, Kazuha était une redoutable escrimeuse... Ce qu’Azuria n’allait pas tarder à découvrir. La neko lui expliqua qu’elle se battait pour des Terranides opprimés, des esclaves qu’elle avait libéré, et qui étaient dans une grotte à proximité. Ses motivations, Kazuha n’en avait honnêtement pas grand-chose à faire. Elle était une esclave, et la question de son indépendance, de sa liberté, ne lui avait jamais traversé l’esprit... Ou, plutôt, si elle y avait songé, elle l’avait rejeté d’emblée. La servitude était ancrée dans ses gènes, filant dans son corps. Elle aimait l’idée d’être une esclave, et encore plus celle de Maîtresse Samara. Cette neko était rebelle, énergique, et avait tout pour plaire à sa Maîtresse, qui aimerait assurément l’exhiber devant ses amies et ses collègues magiciennes. Tout ce qu’il fallait, c’était réussir à la neutraliser.
Son adversaire manipula d’autres pots de terre, les découpant à l’aide de sa magie, une sorte de curieux mélange entre la télékinésie et la Terre, formant des disques tranchants, puis les lança tout droit vers la femme. Kazuha, en position de combat, les évita, ou les para avec sa dague. Certains disques frôlèrent son corps, la faisant saigner, mais ce n’était que des blessures superficielles. Elle avait appris à endurer la douleur, et sa Maîtresse, de plus, la fouettait régulièrement. La Terranide continua ainsi à l’attaquer, envoyant voler des disques, qui devenaient de véritables projectiles, et Kazuha bondissait de côté, roulant sur le sol. Un disque la frappa néanmoins à hauteur du torse, au-dessus des seins, et elle poussa un petit hurlement de douleur en tombant sur les fesses, roulant sur le sol. Couchée sur le sol, elle roula sur le côté, évitant un autre impact, et vit ensuite les disques restants former une armure en terre autour de la femme. Essuyant sa salive, Kazuha se releva. Elle avait mal à hauteur de la poitrine, et serrait les dents, énervée.
*Elle se bat bien...*
Elle se battait bien, et elle avait aussi la langue bien pendue. La Terranide lui proposa alors de briser son armure afin de la soumettre.
« Tu parles beaucoup... »
Kazuha, après cette remarque, courut rapidement vers la femme, mais sentit le sol vibrer. La neko maîtrisait la Terre, et elle en avait mis un peu partout avec ses disques terreux. Les grains s’animaient, formant comme de longs fouets qui s’abattirent vers elle. Kazuha bondit en hauteur, ou en avant, faisant de rapides roulades. Elle avait appris à se battre contre des magiciens, mais elle manquait encore d’expérience, et l’un des tentacules réussit à la fouetter au ventre. En hurlant, Kazuha eut le souffle coupé, et rebondit sur le sol, près du rebord du toit, lâchant son couteau. Des grains de terre trônaient sur son ventre, et elle se releva lentement, gémissant et soupirant. Un autre tentacule se releva pour la frapper, et elle tourna dans l’autre sens, basculant dans le vide. Elle aurait pu se rompre le cou en contrebas, mais la femme réussit à s’agripper au rebord de la toiture, sur une gouttière.
En bas, les badauds hurlèrent, tandis que des gardes, nerveux, se rapprochaient rapidement, non seulement sur le sol, mais aussi depuis les toits alentour, archers et arbalétriers se rapprochant de cette animation imprévue. Réfléchissant rapidement, Kazuha s’agrippa contre la façade de l’immeuble, et se déplaça rapidement, sautant d’un appui à l’autre. Elle arriva ainsi à une autre partie du toit, une zone encore relativement épargnée par la terre, et courut vers la femme. L’armure intégrale de la neko ne découvrait que son visage et ses pieds, et Kazuha opta donc pour les parties à découvert.
Le plat de sa main fusa à toute allure, et frappa la femme, pile à la jonction entre l’armure et sa tête. Elle avait à nouveau usé de sa vitesse, l’attaquant dans le dos, et, au moment où elle réussit à la toucher, un autre tentacule terreux la frappa encore, l’envoyant heurter une cheminée au milieu du dos. Il n’y avait plus qu’à espérer que le coup qu’elle avait porté à Azuria avait neutralisé cette dernière...
Autrement, Kazuha allait encore devoir continuer à se battre. En aucun cas, elle ne laisserait les gardes s’emparer de la future peluche de Maîtresse Samara !