Que celui qui n'a jamais péché tente de survire [Travis]

Freya était assise sur le comptoir en train de fumer une cigarette fine qui dégageait une vilaine odeur de tabac pas frais. Elle portait une longue robe rouge à paillettes, sa préférée. Sans manche, dévoilant ses épaules blanches et son décolleté ; fendue sur tout le long de la jambe droite. Une jambe qui des plus merveilleuse, restait à la vue de tous, car posée gentiment sur sa soeur gauche. De son magnifique oeil coloré, à la prunelle verte, elle scrutait la salle bondées d'hommes et d'autres...choses.

"Bienvenue à Nexus ma grande," se dit-elle en recrachant un peu de fumée.

"Vous désirez ma ptite dame ?" s'invita le tavernier dans son petit monologue.

"Rien tant que je t'aurai pas sonné," répondit-elle sans même daigner le regarder, avec un mépris évident. Et puis un silence s'ensuivit, durant lequel le tavernier se détourna, contrarié. et puis comme n'en ayant pas assez dit, elle rajouta en articulant avec dédain :

"Bouffon va."

Elle inspira une grande bouffée de tabac, gonflant sa poitrine à bloc qui manqua de faire exploser le corset de sa robe et expira, détendant le tout dans un mouvement lent. Une main dans sa belle chevelure rousse et hop le tour était joué. A cela on rajouta un peu de lumière divine pour l'irradier et tous les regards se tournèrent vers elle un instant.

Scrutant attentivement chacun des mâles présents qui la dévisageaient avec attention, elle semblait chercher une faille. Et quand enfin, elle la trouva, elle plongea la main dans son décolleté pour sortir un simple beretta. On avait beau se demander comment elle avait fait pour caler une telle chose dans sa poitrine, elle l'avait sorti rapidement. Gardant la cigarette en bouche, elle chargea lentement son arme, y prenant quelque plaisir.

Tendant ensuite le bras pour viser et elle fit passer les choses très vite. Son doigts pressa la gâchette, elle tira à vue et paf, un homme tomba au sol dans un "PAN" assourdissant. Sans plus y prêter d'attention, elle revint à son petit verre de vodka posé sur le comptoir à côté de sa cuisse nue et rangea son arme encore fumante. Déjà, le cadavre au sol se disloquait en une chose puante prouvant son origine démoniaque. Elle écrasa alors sa cigarette dans son verre et sauta au sol, malgré ses talons aiguilles pourpres qui claquèrent contre le plancher. Rapidement, elle fit disparaître son aura lumineuse et le vacarme reprit dans l'auberge.

Elle se dirigea vers les escaliers dans un vague "Mission accomplie",et fit une moue boudeuse et enfantine.

"Quel boulot de chien tout de même.."

Se tenant au mur, elle grimpa lentement les marches jusqu'à arriver dans le couloirs où elle s'arrêta pour allumer une nouvelle cigarette avec l'aide d'une des bougies accrochées au mur.

Et voila, il était de retour dans cette auberge. Celle qui l'avait accueilli il y a un moment déjà. Lorsqu'il se lança dans ce périple accompagné de sa pirate. Mais cette fois ci, il y entra à cause du coup de feu qu'il avait entendu non loin. Peut être y avait-il eu du grabuge ici? Apparemment c'était bien là que tout s'était déroulé. Mais bon, il n'avait que faire des victimes ou du tueur. Peut être qu'un peu d'action aurait pu s'offrir à lui. Il trouva un cadavre allongé mais qui étonnamment pourrissait à une vitesse fulgurante. Qui avait tiré un coup de feu avec tant de précision?

Travis s'avança au bar et demanda une bonne grande bière comme à son habitude et se retourna pour fier la salle. Il s'y trouvait encore quelques personnes. Le tabouret sur lequel il était assis était encore chaud. Par conséquent quelqu'un s'y était assis récemment. Il continuait son inspection du regard de la salle. Il y avait quelques personnes qui avaient de la peur dans les yeux même si elles tentaient de le cacher de par les traits de leur visage.

Il porta sa bière à ses lèvres et la bu d'une traite, il en avait bien besoin depuis le temps qu'il marchait. Puis il entrepris de faire un petit tour à l'intérieur de l'auberge. Mais d'abord, il devait réserver une chambre, il se tourna donc vers le tenancier.

- Eh tavernier, ce soir je reste ici alors donne moi une chambre.

Travis le regarda avec un air de défis et sur un ton provoquant il lança.

- S'il te plait.

Une fois sa clé en main, il se leva et se dirigea à l'intérieur de la salle tout en saluant les gens qu'il croisait. Il n'avait pas l'intention de se faire des amis en venant ici, il aimait jouer au dur même si ce n'était pas dans son habitude. Mais une chose était sûre, il n'était pas sociable. Il avait toujours son arme sur lui et savait qu'avec elle, il pouvait mettre n'importe qui à terre. Mais il ne s'en servait jamais, il n'en avait pas envie. simplement.

Son petit tour effectué, il monta à l'étage et quelle ne fut pas sa surprise de trouver une silhouette féminine qui allumait sa cigarette avec une bougie du couloir.  Silhouette qui n'était pas désagréable à la vue d'ailleurs. Mais si c'était elle qui avait tué l'homme ou la chose qui pourrissait en bas, elle ne devait pas manquer de piquant. Il monta les dernières marches qui le séparait de l'étage et s'avança vers la jeune femme, avec une certaine discrétion qu'il avait appris durant ses années de vies en pleine nature. Arrivé à sa hauteur, il se contenta de glisser ces mots avec une petite pointe de provocation.

- Vous avez fait du beau boulot.

Il dévisagea la jeune femme, elle était rousse, un brin superficielle mais elle avait quand même une certaine beauté naturelle qui lui conférait un certain charme. Cependant, c'était une tueuse, et cela ajoutait une touche que Travis ne savait décrire mais cela la rendait interessante.

Elle ne s'accommoda pas de la présence qui était arrivée à ses côtés et inspira longuement une bouffée de tabac revivifiante. Lissant sa robe de sa main livre, elle eut un mouvement de tête agacé alors qu'elle repensait au fait qu'il y avait trente six milles autres créatures à traquer, à éliminer : ou encore une autre mission telle qu'aider des petits humains trop cons pour regagner le droit chemin.


- Vous avez fait du beau boulot.

Mais voilà que la présence parlait maintenant, et s'il y avait bien cette chose qu'elle détestait c'était qu'on lui adresse la parole sans en avoir demandé la permission avant. Il été alors supposé que ce caprice était une déformation de son ancien statut de Grande-Duchesse. Elle compta l'ignorer avec superbe et indifférence quand elle sentit son regard sur elle. Alors, par curiosité, elle oublia son indignation et son humeur ronchonne pour se tourner face à lui. Relevant son petit menton, fièrement, elle le toisa à son tour.

Au départ, elle eut l'envie frappante de le nommer "gringalet", au vue de tout en fait. Cependant, alors qu'elle entrouvrait les lèvres d'où s'échappa un nuage de fumée, un sourire vint s'afficha sur son visage brillant de paillette. Elle arqua son sourcil fin, long et bien dessiné pour détendre son visage dans une mimique emplie de dédain féminin ; plus communément appelé : une séduction frappante.

"Tu trouves ?"

Elle avait articulé cela dans une voix grave et pourtant mielleuse qui la rendait ambigu quand à ce qu'elle pensait. C'était sûrement de l'ironie vu que personnellement, elle n'en avait rien à faire que l'on trouve sont travail bien effectué ou non. Elle leva une main, celle tenant la cigarette, à son intention juste au cas où il voudrait répondre à cette question rhétorique et, satisfaite, elle entreprit de marcher de sa démarche langoureuse qu'elle avait eu toute sa petite vie d'ange. Son bassin ondulait au rythme de ses pas qui faisaient que ses jambes se croisaient sans jamais se gêner.

Enfin, elle arriva devant la porte de sa chambre ou plutôt, son quartier général du jour. Elle détourna alors son regard vers Travis et plissa son oeil, faisant étinceler un peu de lumière divine autour d'elle histoire de lui rendre sa provocation avant d'ouvrir la porte d'un mouvement rapidement du poignet et de disparaitre dans la chambre.

Le problème, bien que ce n'en fut pas, était qu'elle ne referma jamais la porte derrière. Laissant le jeune homme libre de venir en apprendre plus sur son travail ou non. et puis qui savait peut-être pourrait-elle l'utiliser à des fins professionnelles également. Il lui manquait pas mal de chair à canon.

Une nouvelle germait dans son esprit. Cette jeune femme semblait le prendre d'une manière particulière, elle jouait sur certains effets de séduction. Mais une séduction emprise de dédain, celle de la femme fatale qui avait regardé un peu trop de films. Même si cela avait son charme dans ces films, il n'était pas attiré par ce genre de comédie qui vise à séduire un homme. Il n'était ni fortuné, ni gros et il n'avait rien à se reprocher et donc, ce n'était pas le genre de manège qui fonctionnait vraiment sur lui.

Travis était toujours en haut des escaliers au début du couloir et il observait la jeune femme dans on petit manège. Manège qui avait autant d'effet sur lui qu'une piqure de moustique sur un brontosaure. Elle lui adressa un "Tu trouves" sur un ton qu'il n'arrivait même pas à décrire mais, il savait ce que ça voulait dire. Elle le prenait de haut. Ce qui allait suivre le conforterait dans son idée.

Elle se déplaçait le long du couloir pour rejoindre sa chambre, dans une démarche, celle qui veut dire, "viens mon coco, tu vas t'en prendre plein la tête". Il n'était pas vraiment dupe. A vrai dire, il n'en avait même que faire. Malgré ses airs de petit jeune homme qui devrait se plier aux mille intentions d'une femme comme elle après son petit ballet, il gardait son calme puisque ça ne l'affectait pas le moins du monde.

Pour continuer dans sa comédie, elle se présenta face à sa porte de chambre et adressa un regard à Travis, elle se permis même de ne pas fermer la porte, comme si c'était une invitation à entrer pour la voire de plus près. Tout à fait le genre de situation qui ne l'invitait pas à entrer. Pour tout dire, elle avait tout d'une personne qui avait plus tendance à l'irriter et lui donner de la pitié que de l'envie.

Le jeune homme s'avança donc dans une démarche nonchalante. Ses cheveux lui couvraient un peu les yeux et il avait les mains dans les poches, il était légèrement incliné en avant.
Arrivé à la hauteur de la porte de la jeune femme, il entrouvrit ses lèvres pour glisser subtilement, mais avec plein d'arrogance et de provocation.

- Bonne nuit.

Après avoir dit ces deux mots, il sourit, un sourire provocant, celui qui invite à taper sur son hauteur plutôt qu'à lui lancer des fleures. Il continua son chemin jusqu'à la porte de sa chambre et enfonça la clé dans la serrure. Il entrouvrit la porte et réfléchit un instant sur le pas de la porte, histoire de voire si la charmante créature réagirait ou non. Malgré tout, elle l'intriguait, il ne savait que penser d'elle. Pourquoi avait-elle abattu un homme de sang froid, il avait eu la confirmation que c'était elle avec sa réponse. D'un côté, il voulait en savoir plus, la curiosité naturelle dont ne peut se séparer l'homme, mais d'un autre, il s'en contrecarrait puisqu'elle allait certainement disparaître le lendemain comme la plupart des voyageurs et il ne la croiserait plus avant très longtemps.

Freya était entrée dans sa chambre sans refermer la porte avec son petit numéro. Elle avait à peine envie de savoir si le gamin se déciderait à venir ou pas. elle espérait pour lui qu'il ne le fasse pas, puisqu'elle n'avait pas assez tué cette nuit-là. Bah, même s'il était innocent, il fallait bien remplir le Paradis de temps en temps. elle rit doucement à la remarque alors qu'elle allumait une lanterne avec un paquet d'allumette. Penchée sur le chevet, elle jeta le bout de bois carbonisée et passa une main dans ses cheveux avant de sortir le revolver de son décolleté.

Elle comptait le poser sur le chevet mais quelque chose de particuliers la stoppa dans son geste. La voix du jeune homme qui apparemment c'était décidé à venir. Dommage pour lui. Fronçant les sourcils, elle se retourna mais ce fut à peine pour attendre : "Bonne nuit" et voir sa silhouette partir. Quand ses doigts se serrèrent autour de la crosse du beretta, ses phalanges craquèrent sous la pression de sa colère qui subitement l'avait envahie.

Quel manque de respect, et puis, il était tout de même venu la provoquer. Et en cela il devait payer. la Mort , Finalement, elle ferait honneur à son rang d'ange et serait plus douce et honnête. Une balle bien logée dans la moelle épinière pour le paralyser à vie pourrait le faire réfléchir sur la conséquence de venir mépriser une personne aussi "iméprisable" qu'elle.  Alors, elle retira le cran de sécurité une nouvelle fois, avec une grande pitié pour cette pauvre créature mais également l'excitation de provoquer grande douleur chez lui pour ce qu'il venait de faire.


Elle ne s'embarrassa pas de venir dans le couloir et s'appuya à l'embrasure de sa propre porte, d'où elle pouvait voir le reste du couloir et des portes. Elle le vit à l'une d'entre elle et tira donc une première fois alors qu'il était en pleine réflexion. La balle se logea dans le bois de l'encadrement de la porte, ratant de peu son visage.


"Oh mince alors !" s'exclama-t-elle faussement déçue.

Elle abaissa son revolver, attendant patiemment qu'il se mette à paniquer ou à fuir, ou à faire n'importe quel acte insensé qui la ferait un peu jouer ce soir. C'était tellement de tuer autre chose que des démons. *Allez gamin, perds ton sang froid,* se dit-elle serrant son arme, *Sinon,  tu perdras ton sang d'indifférence...puisque je prendrais la peine de le faire répandre sur ce plancher misérable comme toi.*

Trop Facile se disait le jeune, elle avait fait irruption de sa chambre et elle faisait presque ce qu'il avait prévu. Elle tira sur l'embrasure de sa porte. Il s'attendait à une balle directe mais non, elle semblait vouloir tourner autour du pot. Soit. Il se rappelait ses entrainements longs et pénibles pour manier son revolver et utiliser ses capacités au maximum puisqu'il était fait d'orichalque, cette matière presque indestructible. Il lui servait par conséquent aussi de bouclier. Personne ne lui avait appris, il avait juste voulu sur un coup de tête devenir un fin tireur. Et c'est ainsi qu'il s'attela à cette tâche. Il avait déjà le physique nécessaire pour les combats mais la précision lui manquait lorsqu'il débuta son entrainement. Maintenant cette défaillance était comblée.

Il se sentait prêt pour un combat mais, il voulait pousser son adversaire à bout. Ainsi, elle comprendrait vite qu'il n'était pas le petit gars quelle imaginait et qu'elle se permettait de prendre de haut. Il n'avait rien à prouver, il s'amusait simplement. Elle semblait toutefois vouloir sa mort, ce qui n'était pas réciproque, tuer quelqu'un n'était pas dans ses priorités et c'était trop facile, chacun devait porter son fardeau jusqu'à ce que la la vie décide de s'en aller. Mais personne ne devait mettre fin à cela.

Travis gardait pendant un moment la tête inclinée vers le bas, ne quittant pas sa nonchalance, il voulait se montrer le plus mou possible à son adversaire, il devait réussir à lui faire prendre conscience qu'elle n'aurait pas le dessus mentalement sur lui. Il se gratta la tête et se retourna gentiment vers la jeune femme. Il releva la tête vers elle la fixait de son regard inanimé, vide.

Sans arrêter de la fixer et sans quitter ce regard, il esquissa un léger sourire, le même qu'auparavent quand il était passé devant sa porte. Il était prêt à toute évidence, il avait intérêt même mais, il devait de part sa tenue, réussir à s'affirmer auprès de son adversaire. Après tout, les humains n'étaient que des animaux, ils se comportaient comme tels. Les hormones qu'ils secrétaient voulaient tout dire, elles étaient emmêlée d'un certain érotisme tout en libérant une agressivité certaine. Tout était là, dans ce rituel de provocation qu'ils se lançaient juste avant de se livrer à un combat. Du moins c'est ce que la suite des choses révélerait certainement. Même si on est jamais à l'abri de rien.

Malgré tout, il lui laisserait le premier geste, elle pouvait faire ce qu'elle voulait, il n'était pas du genre à reculer et il tenait à ne pas décider de la suite des événements. Tout ce qui l'importait, c'était de s'amuser or, en ce moment, il était comblé. C'est alors que la dernière réplique de la jeune femme lui donna une idée de suite. Il gardait son sourire provocateur et lança sur un ton faussement amusé.

- Ce que tu vises mal toi alors.

Elle était pleine de colère et de rage gratuite. Le tout bien évidemment, était tourné vers lui. Il la remercierait plus tard. Pour l'instant, elle attendait et bien évidemment gagnait en ressentiment vis à vis de ce qu'elle appelait un gringalet : mais avec assez d'importance pour qu'elle foute une partie de sa nuit en l'air. Simplement pour qu'il touche à la plus délectable des souffrances. Elle passa une main agacée sur sa propre gorge, se tenant toujours contre l'embrasure de la porte.

Elle était ennuyée par tant d'émotions qu'elle ne pouvait canaliser tout de suite. Alors, sa patience mena enfin quelque part. C'est à dire dans le mur. Pauvre garçon. Elle ne savait pas trop à quoi il jouait, mais s'il pensait s'amuser plus qu'elle, c'était d'autant plus drôle.

- Ce que tu vises mal toi alors.

Tant de provocation, de familiarité, il était osé ! Mais malheureusement, elle n'aimait pas ça. Donc, elle déploya ses grandes ailes. Les siennes n'étaient pas d'un blanc pur dû à son rang inférieur, mais nuancée de gris comme celles d'un véritable aigle. Tellement grandes et les larges que l'embrasure de la prote dut sauter à leur sortie.

"Tu oses tutoyer l'envoyé de Dieu sur terre pour protéger des vies telle que les tiennes. Haha. Franchement, meurs mais tente de t'amuser avant quand même."

Elle tendit son bras tenait son arme et grâce à l'élan donné par ses ailes s'élança sans perdre de temps. Sa belle robe sulfureuse voleta autour de ses longues jambes blanches et brillantes. Elle plissa les yeux, fronçant les sourcils avant de tirer trois coups, fonçant sur lui. Tout sauta, les murs, les portes, il ne restait plus que de la fumée et des gravas et elle, debout au centre du couloir devant ce qui fut la chambre du jeune homme.

Jeune homme qu'elle cherchait du regard, elle n'était pas mort, elle le savait. Ses ailes battant doucement, elle se méfiait et vérifiait les alentours alors que quelques clients s'étaient enfuis en trombe. et oui, c'était le péché mignon de notre ange russe de tout défoncer sur son passage...fatal.

Son petit jeu marchait bien, il la poussait à bouts. En revanche, il ne s'attendait pas à ce qu'il allait suivre. Des ailes! Elle avait des ailes au dos. Enfin il ne devrait plus s'étonner de rien depuis le temps qu'il parcoure le monde et qu'il en voit de toutes les couleurs. Ces ailes n'étaient pas celles d'un ange puisque pas complètement blanche, mais pas non plus celles d'un démon. De plus un ange n'est pas censé tuer. Enfin assez réfléchi, le fait était qu'une créature à ailes était en face de lui et qu'elle braquait un flingue contre sa petite personne par conséquent, il avait intérêt à ne pas se déstabiliser maintenant que le résultat voulu était atteint, elle était sortie de ses gonds.

Il en appris un peu plus sur elle puisqu'elle se présenta comme envoyée de Dieu pour protéger les humains. Le corps qui pourrissait dans la pièce au rez de chaussée était certainement quelque chose qu'elle devait éradiquer, un démon ou quelque chose dans ce genre. Mais si elle s'attelait aussi bien à protéger les humains qu'elle avait envie de le tuer, elle ne devait pas avoir un franc succès dans sa mission. Enfin ce n'était pas ses affaires, pour le moment il s'amusait. Elle s'énervait toujours plus, il avait trouvé le bon ton. Tellement qu'elle en cassait tout, notez que ses ailes ne devaient pas être très confortables dans ce petit couloir.

Ce qui devait arriver arriva, elle tira. A trois reprises, ce qui en disait long sur son envie d'en finir. Travis garda sa position, il était stoïque et gardait son manque total d'expressions faciales lors du trajet des balles. C'est au dernier moment qu'il esquiva les balles tout en se protégeant de son revolver qu'il dégaina à une vitesse fulgurante. L'écran de fumé provoqué par les balles lui permettait de se cacher un instant mais ses ailes en viendraient rapidement à bout. Mais il n'avait pas de raisons de se cacher. Il se tenait au milieu de sa chambre et attendait, toujours stoïque, insouciant.

- C'est vous qui voyez.

Il la regarda avec son air de défi et arrogant. L'air de dire, "Alors, heureuse?". Si la vouvoyer suffisait à faire son bonheur après tout.