« Le Ministère public va interroger différents témoins. Quand ce sera à vous, je suppose qu’il axera sa position sur les points forts de son dossier. L’un des éléments faibles, que je vous invite à travailler, est votre argumentation divine. Je ne demande qu’à vous croire, mais, quand vous affirmez que c’est une Déesse qui vous a permis de soigner votre transformation, l’argument est faiblard. D’autant plus qu’Unhazaal Dovahiiz n’appartient pas à la mythologie officielle impériale. »
Commentaire des plus utiles pour le coup, mais qui apparut pour le vampire comme difficilement solvable, et pour cause, qu'il lui avait bien précisé de ne pas mentir, et qu'il y avait là le tout de la vérité : L'entitée, divine, avait eut le don de le limiter, de l'empêcher de l'attaquer, de l'éloigner finalement même des toits de la cité pour le faire passer par dessus les remparts, et de finalement le dominer par la force alors même qu'ils se trouvaient à l'extérieur de la ville, dans les champs, hors de toute présence humaine. Si il ne venait pas à confirmer cela, comment pouvait-il le justifier ? Ce qu'il présenter comme une divinité n'était en fait qu'un représentant, qui dés lors l'avait converti à sa foi par quelques mots bien élégamment choisi ? Fadaises, pour tout ceux qui connaissaient l'état d'un vampire dans des périodes de frénésie sanguine, il n'existait ni mot, ni ton, ni expression capable d'atteindre la raison d'un tel être en nécessité de se sustenter, et quiconque se permettrait pareille idiotie, même en considérant un éventuel fanatisme, aurait tout malheur à subir les crocs de la créature nocturne ! Engager la discussion en prétextant que la divinité mineure avait été envoyée par une divinité supérieure, qui elle avait eut la toute puissante tendance de se trouver parmi le panthéon Ashnardien, et par là-même avait voulut couver ses citoyens du danger que représentait le vampiroïde, surtout en considérant toute la sauvagerie de son naturel bestial ? Cela, finalement, lui paraissait lui être une solution satisfaisante, mais là il pêchait de culture, car si il avait passer bien du temps dans les rues de la grande cité impériale, il n'avait, pour autant, pas eut la curiosité de s'informer des croyances communes du domaine, et n'avait donc pas le moindre élément suffisamment crédible pour constituer un "arrangement de vérité" :
« Il faudra leur rappeler que, lors du combat à Mälrunn, vous avez réussi à vous contrôler et à soutenir les Sylvandins.
- Ce en quoi je pourrais témoigner.
- Mais vous faites partie de ma liste des invités, Princesse, ainsi que d’autres Sylvandins.
- Ah bon?
- Mais, comme je ne sais pas encore s’ils viendront, je préfère ne pas vous en parler, de manière à ne pas créer de faux espoirs.
- Ils se risqueraient peut-être à quelques huées, quelques désaccords qui pourraient leur devenir bien préjudiciable. Si les soldats Sylvandins m'apprécient, ce n'est pas le cas du peuple Ashnardien, qui auront toute tendance à rejoindre un avis sensiblement proche de celui de Bismarck. Je ne pourrais leur en vouloir de préférer se préserver de déaccords publiques sur le territoire impérial. »
Rien ne justifiait que d'autres sacrifient leur réputation, leurs accords commerciaux, ou leurs liens avec les membres de la société Ashnardienne pour sa propre sûreté, il en avait grandement conscience, et le fait de savoir déjà qu'Alice serait présente pour la défendre dans ce genre d'échanges complexes, à l'issue imprévisible, était déjà suffisamment plaisant pour réchauffer un peu le coeur froid du vampiroïde, dont les doutes remontaient à toute vitesse. Alors, bien sur, si d'autres personnes que sa protectrice présentait à l'assemblée que l'homme, malgré toute la fureur et la rage qu'il incarnait sous sa forme monstrueuses, avait fait preuve d'un comportement digne du plus grand et loyal soldat lors de son affrontement avec le mage chaotique, il était clair que ces témoignages gagneraient en poids, en importance, mais pour cela il fallait bien sur considérer qu'il avait suffisamment marquer les esprits pour qu'on veuillent l'aider. Et cela, l'homme n'en était vraiment pas sur, il ne s'était jamais connu d'un grand charisme, ou d'une grande sociabilité. Il se rappelait encore ce moment gênant, dans les camps Ashnardo-Sylvandins, où sa tentative d'avaler quelques gorgées d'alcool s'était soldée par quelques vomissures, et des regards de reproches et d'inimitié dans le cercle des soldats alentours. Il n'avait pas l'apparence d'un homme dont on offrait valeur et confiance, mais bien de l'être qu'on tolère tant qu'il défend des intérêts communs, et cela, bien sur, pouvait grandement lui porter préjudice en cette journée, selon la présence effective, ou non, de ceux que l'avocat avait conviés.
« Reste encore la question de Lyz Bismarck. Sur ce point, vous avez reconnu les faits. Ne revenez pas sur votre position. En revanche, je vous encourage à être plus clair sur ce que vous entendez faire pour réparer le préjudice subi. L’idéal est d’éviter une peine d’emprisonnement. Aussi me dis-je qu’il pourrait être intéressant de proposer au Tribunal, à défaut d’une peine d’emprisonnement, une peine de servitude au sein de l’armée de Sylvandell. L’armée sylvandine est reconnue comme une armée étatique impériale. Vous avez aidé à Mälrunn, et nous prouverons sans peine que vos faits militaires ont été reconnus là-bas. Il ne faut pas vous leurrer, Balthazar, vous serez condamné. Non seulement vous avez reconnu les faits, ce qui, juridiquement, signifie forcément que le Tribunal va entrer en voie de condamnation, mais, politiquement, Emhyr ne peut pas se permettre une relaxe. Ma stratégie n’est pas de jouer sur une relaxe, mais d’insister pour une condamnation qui soit juste et équitable. Autrement dit, vous faire servir à Sylvandell pendant une certaine durée. »
Alors là, par contre, l'homme fut sidéré. Pas parce que son avocat lui annonçait qu'il allait être condamné, ça il s'en doutait depuis un long moment, et il avait même prouvé, autant dans ses pensées que dans son comportement, qu'il n'avait finalement que bien peu d'espoir de se trouver à l'air libre une fois qu'il serait parvenu à atteindre la fin du procès, se voyant plutôt à croupir durant quelques longues années dans un cachots profond, au coeur de la cité d'Ashnard, avec des gardiens terrifiés n'osant même pas lui apporter un simple repas. Non, si il avait actuellement, en dépit de toute connaissance juridique, et de la moindre lucidité sur la réussite de l'opération dans laquelle son alliée se lançait, la surprise qui parcourait le moindre compartiment de son esprit, c'est bien parce qu'il ne s'était jamais imaginé qu'une éventuelle peine de ce procès serait suffisamment arrangeante pour qu'il ne s'en sente même pas handicapée. Alors oui, il était un voyageur, il avait bien du mal à rester en un seul lieu, quelque soit le temps, quelque soit son régime politique, quelqu'en soit son peuple, mais n'avait-il pas avoué lui-même qu'il trouverait parfaitement son plaisir à s'établir en Sylvandell ? Travailler dans une armée lui demanderait fondamentalement des efforts, surtout qu'il l'avait déjà expliquer, mais il voyait mal comment des capacités aussi brutales et anarchiques que les siennes sauraient se trouver utile au milieu de l'ordre et de la précision des soldats, mais dans le fond, et ce avec toute l'honnêteté du monde : Il avait tout le mal du monde à considérer un travail à Sylvandell comme une fatalité, et non sans adresser un regard envers la princesse qu'il pourrait ainsi côtoyer -et se reprenant rapidement de peur que la démone maline, ou l'avocat ne détectent son intérêt- il laissa le maître finir sa présentation, avant de s'exprimer :
« Maintenant, à vous de me donner votre avis. Voici la stratégie que je vous propose, qu’en pensez-vous ?
- Vous l'avez bien sûrement remarqué, Maître Teckhart, mais je compte bien rester humble sur tout ces points. Vous êtes, assurément, une personne qui à pleine conscience des enjeux de ce procès, et je ne peux que m'accorder à vos propositions. Elles me conviennent oui, parfaitement, et je vais encore réfléchir à la manière de présenter mon contrôle de moi-même de façon à soutenir celui-ci comme certain, et fiable. Autrement, vous avez toute ma confiance, et je n'ai aucune raisons de repousser un éventuel amendement en participant aux efforts militaires de Sylvandell. »
Il aurait put encore préciser un peu sa pensée, mais l'heure avait déjà filée, et le soleil commençant à monter, le vampiroïde n'eut pas eut trop de mal à deviner que l'heure de son départ était proche. À peine d'ailleurs avait-il finit de répondre à l'avocat que quelques coups légers se firent entendre aux larges portes qui menaient à la salle à manger où ils échangeaient, et ce fut avec beaucoup de lenteur et de politesse que l'une de celles-ci vint à s'ouvrir pour laisser voir une des servantes de l'Ambassade, calme, qui vint entrer non sans exprimer quelques excuses. Apparemment, les gardes étaient arrivés, et demandaient à ce que le vampiroïde vienne les rejoindre pour qu'il soit ferré, puis emporter jusqu'à la cour, où il sera garder le temps que les différents membres du procès se réunissent, malgré le commencement relativement tôt de la séance aujourd'hui. L'homme se leva donc sans un mot, offrant un léger mouvement de tête à celle qui était venue les prévenir pour lui indiquer qu'il arrivait, et rapprochant la chaise de la table pour ne pas que celle-ci se trouve sur le chemin, il ne manqua pas d'offrir un léger regard aux trois autres personnes avec qui il venait de passer rapidement en revue les événements de la journée. Tout allait se jouer désormais, et pour le coup, il aurait apprécié avoir un peu plus de temps, mais bien sur, celui-ci ne lui était pas véritablement offert pour qu'il puisse se préparer à la moindre éventualité. Il offrit alors un salut bien respectueux et solennel, puis s'exprima d'un ton léger, cherchant à ne pas paraître trop troublé par l'imminence du procès, moyen de rassurer ceux qui avaient tout de même tant fait pour l'aider à se sortir de ce mauvais pas.
« A vous trois, un grand merci pour votre soutien. Je vous retrouverais au procès, d'ici là, profitez donc bien de votre matinée. A plus tard. »
Puis il quitta la pièce, avant de finalement rejoindre la cour extérieure, et ses gardes, qui l'emportèrent rapidement jusqu'à la salle fatidique de son jugement.