« Et elle est vierge »
Shion bloqua un instant sur cette phrase. C’était une vérité simple, et quelque chose qui ne lui avait pourtant jamais posé problème, puisque le métier d’Intendante nécessitait beaucoup de temps, n’en laissant que très peu pour les choses aussi frivoles et temporaires que les relations intimes. Mais maintenant, elle se rendait compte que pour servir Melinda, elle allait devoir sacrifier cette part d’elle, qui n’avait pourtant jamais eu d’importance. Maintenant, elle se rendait compte qu’elle ne se donnerait pas d’elle-même à une personne, elle devra céder, à un moment ou un autre. Ne pas connaître les plaisirs de la chair était une chose quand il s’agissait d’un choix, et choisir son premier amant également, mais c’était autrement plus dur à supporter quand elle comprenait que celui ou celle qui s’emparerait de son corps en tirera certainement beaucoup plus de plaisir qu’elle-même.
Un peu troublée par les derniers événements, elle se dit qu’elle irait sans doute mieux après avoir dormi. Évitant soigneusement de croiser le regard de ceux qui batifolaient joyeusement autour de son lit, elle grimpa dans celui-ci, l’examinant préalablement pour s’assurer qu’elle ne s’allongerait pas dans quelque chose qui la dégouterait. Heureusement, elle n’eut aucune raison de s’inquiéter; les draps étaient blancs, propres, soyeux, comme dans une chambre d’hotel. Elle regarda autour d’elle puis se dit qu’il était ridicule qu’elle dorme toute habillée; si elle devait partager la vie de ces gens, elle devait au moins montrer un peu de bonne volonté. Elle passa donc ses mains dans son dos et tira doucement sur les boutons qui maintenaient son corset en place. Les anneaux de métal se détachèrent de leur socle, et le corset relâcha sa prise sur son corps. Pas qu’elle eut nécessairement besoin de corset pour paraître fine, mais lorsque sa robe et le corset tombèrent, il était évident pour les regards qui se massaient sur sa jeune personne qu’elle avait des courbes particulièrement alléchantes. Elle n’était pas squelettique, ni dodue, mais dans un petit poids confortable entre les deux, qui soulignait parfaitement sa féminité. Et de plus, ses sous-vêtements n’étaient pas sans rappeler les tenues de soubrette érotiques que certaines femmes de cet endroit avait l’habitude d’enfiler pour leurs clients, quoi que beaucoup moins révélateurs; son soutien-gorge était fait de soie, soutenant délicatement sa poitrine, laissant même paraitre au travers du tissu fin deux tétons aux aréoles roses, pâles. Son teint était si pâle qu’elle aurait pu passer sans problème pour une femme des neiges, ou une albinos, et elle semblait presque briller dans cet endroit. Elle se sentit un peu rougir, mais elle se glissa dans le lit, et décida d’ignorer les autres qui, pour la plupart, reprenaient leurs activités. Elle entendit même quelques commentaires en sa direction, mais ne pouvant traduire leur langue respective assez rapidement et surtout toutes en même temps, elle se dit que cela ne devait pas être très important, et ferma les yeux.
La nuit aurait pu se passer sans encombre. Shion avait seulement commis une seule erreur; penser que ces gens voulaient qu’elle se mêle à eux et respecteraient sa solitude. Non. Ces gens avaient été entrainés à respecter leurs besoins les plus primaires, soit manger, boire, dormir et baiser. Les règles sociales ne s’appliquaient pas en ces lieux. En se laissant sombrer dans le sommeil, elle laissa le champ libre à un groupe de quatre hommes et une fille pour s’approcher d’elle une fois qu’ils furent convaincus qu’elle dormait bel et bien. Le premier passa à côté du lit et lui enfourna une petite pilule dans la bouche, lui bouchant immédiatement le nez et lui versant de l’eau dans la gorge pour la forcer à avaler, évitant ainsi la noyade. Elle voulut hurler, mais les effets de la drogue avaient déjà commencé à faire effet; sa gorge fut instantanément saisie d’engourdissement, et aucun son ne parvint à sortir de ses lèvres. Ses bras tombèrent ensuite le long de son corps, inertes, et même si elle l’avait voulu, il lui aurait été impossible de se débattre.
Il n’était pas anormal pour ces gens de voir un tel événement. Après tout, il y avait de nombreuses filles qui se faisaient ainsi accueillir, dépendant des instructions de la maîtresse, et certaines y prenaient même goût; n’être qu’un bout de viande dans lequel les hommes crachaient leur foutre. Incapable de remuer le petit doigt, Shion ne put même pas se défendre quand l’u n des hommes la souleva pour se placer sous elle, son membre dressé plaqué contre son dos.
« Putain, les gars, cette fille est froide comme un glaçon! commenta-t-il, presque pour les avertir.
- Tu crois qu’elle est du Nord? J’ai entendu dire qu’il y avait des fées des glaces, dans le coin.
- Mais non, elle ne peut pas être une fée des glaces, crétin. Sinon, sa bite aurait déjà des engelures!
- Qu’est-ce que t’en sais? T’en a déjà vu, une fée des glaces, toi?
- Non, mais j’ai lu que…
- Tu sais même pas lire!
- La ferme, je sais juste qu’elles gèlent tout ce qu’elles touchent! »
La femme ne porta aucune attention aux autres hommes. Plutôt que de les encourager dans leur débat d’idiots, elle s’approcha entre les cuisses de l’esclave et de Shion, lui reniflant doucement son intimité. Étant incapable de bouger, elle ne risquait pas de lui poser la moindre résistance, et avec ses cordes vocales endormies, elle ne pourrait même pas refuser quoi que ce soit. Se léchant les lèvres avec envie, elle passa délicatement une main sur les sous-vêtements immaculés de la petite nouvelle et d’un doigt, elle fit un trait sur le vêtement, et une seconde plus tard, une déchirure en ligne droite dans le vêtement, qui se sépara sous la pression exercés par ses monts de vénus sur le vêtement, révélant une intimité parfaitement imberbe.
« C’est soit une gamine, soit je suis veinarde et elle s’entretient! Génial! J’aime pas les poils! »
Elle ricana et commença à jouer d’un doigt sur l’intimité de la demoiselle, commençant par taquiner son clitoris intouché et sensible. Ne s’attendant bien entendu à aucune réaction, elle ne fut pas surprise quand le silence suivit son geste; c’était le but de cette drogue. Pendant ce temps, les quatre autres hommes avaient fini leur discussion. Celui sous Shion glissa immédiatement ses mains sous le soutien-gorge de celle-ci et palpa ses seins, plus rudement que de raison, ce qui arracha des larmes de douleur à la suppliciée, qui aurait bien voulu se débattre, mais rien n’y faisait; ses muscles ne répondaient à aucun ordre mental de la jeune femme. Pendant ce temps, un deuxième homme vint se placer au dessus de sa tête et celle de son complice. Se servant de l’épaule du premier pour la contraindre à basculer la tête vers l’arrière, elle sentit quelque chose d’inconnu, chaud, se presser contre ses lèvres, mais il recula d’un coup.
« Putain, t’as raison! J’en ai les burnes qui rétrécissent juste à la frôler!
- J’t’avais dit! »
Évitant un nouveau débat, l’homme pressa sur le menton de Shion, lui forçant à ouvrir la bouche, et enfonça sa chose à l’intérieur, presque délicatement, commençant par frotter la partie plus épaisse de l’étrange membre contre la langue de la paralysée. Il grommela sous le froid qui l’assaillit soudainement, mais ce qu’il venait de mettre dans la bouche de Shion ne semblait que s’épaissir davantage, alors qu’il commençait à le faire bouger dans sa bouche, dans un mouvement de va-et-vient lent, répétitif.
« Ah ouais… sa bouche est tellement bonne…
- Tu connais pas encore sa chatte, répondit la femme entre les cuisses de la nouvelle esclave. J’l’ai à peine touchée et elle coule! Elle adore ça, en plus! »
Shion ne comprenait pas les termes qui s’échangeaient. Sa bouche était bonne? Bonne pour quoi? Elle ne s’en servait que pour manger, ou souffler des bougies! Et l’autre parlait de ses parties intimes comme d’un animal. Mais ce qui était sûr, c’est qu’elle n’aimait pas ça. Ou du moins, son esprit était dans un état de panique incroyable, alors que son corps semblait apprécier ce qui se faisait sur elle. Les mains sur ses seins commencèrent à les masser plus vivement, alors que soudainement, les deux autres hommes s’emparèrent de ses mains et les posèrent sur leur sexe. Les emprisonnant des leurs, ils commencèrent à se frotter sous l’étau glacé, frissonnant à la fois du froid et de plaisir alors qu’ils secouaient leur viande par-dessus le corps de la jeune femme. La Rousse, celle qui se trouvait entre ses cuisses, lui releva soudainement les jambes et les écarta, révélant à sa vue les lèvres intimes de sa victime, et posa un premier coup de langue dessus. Ce qu’elle goûta sembla lui plaire, puisqu’elle se mit à lécher l’intimité de la jeune femme avec énergie.
« Oh par le cul de la Maîtresse… les mecs, ce truc, c’est du bonbon!
- Tu nous suces pourtant souvent, tu dis la même chose.
- Ta gueule! Ton bout de saucisse cocktail pue encore la chatte de l’autre conne. Ça, c’est de la chatte de première qualité. Elle prend son bain souvent, elle! Attends, je veux voir un truc… »
Elle se décala soudainement et releva davantage les jambes de Shion, mettant en évidence ses fesses et révélant le sexe turgescent de l’homme. Elle découpa davantage la petite culotte de Shion et révéla son petit trou arrière, puis elle y passa lentement sa langue, et gronda de satisfaction.
« Elle est propre de partout! Joie et bonheur! »
Cette fois, elle enfourna sa langue sans détour dans le petit cul de Shion, dilatant l’anus pour. Les autres hommes se mirent à rire joyeusement en la voyant faire, alors que Shion pleurait à chaudes larmes, incapable de faire le moindre geste pour protéger ce qui lui restait de pudeur. Les coups dans sa bouche devinrent même plus agressifs, lui coupant sa respiration aussi sauvagement que fréquemment, alors que les mains des hommes emprisonnant les siennes se mirent à s’agiter avec plus d’énergie. L’homme lui pinca même les tétons, douloureusement, en les tirant et les tordant. Les trois hommes relâchèrent soudainement des grondements, et leurs mouvements devinrent plus saccadés pendant un instant, plus empressés, également, puis quelque chose de chaud jaillit dans la bouche de Shion, et sur son corps aussi. Quelque chose de chaud… odorant… et dégoûtant au goût. Elle crut qu’elle allait vomir, avalant instinctivement l’étrange gélatine pour libérer sa gorge silencieuse.
Les hommes n’en avaient pas fini pour autant.
« He, la Rousse! On change de côté, tu veux? Je veux tester cette chatte…
- Et moi, son cul! Allez, vite, avant que la drogue ne cesse de faire effet.
Les hommes la retournèrent immédiatement sur le ventre, elle vit alors le visage d’un de ses agresseurs. Il était grand, baraqué, mais laid comme un porc, le visage affreusement mutilé par une quelconque blessure de bataille. Si elle aurait pu hurler, elle l’aurait fait. les deux hommes lui agrippèrent alors la taille, alors que la femme lui relevait les fesses et lui écartait les jambes, laissant la place à l’un des branleurs pour qu’il se mette en position, toujours dur comme un pal. Les deux autres, soit l’autre branleur et celui qui venait de violenter la bouche de Shion s’emparèrent de ses bras et la tirèrent pour la redresser, ricanant, pressant deux objets non identifiés sur son intimité et son anus. Elle pleura avec plus de vigueur, terrifiée..
Les hommes s’apprêtèrent à passer à l’acte quand un grand rugissement se fit entendre.
« STOP! »
Soudainement, la présence de l’objet de l’homme sur ses fesses disparut, et un rugissement de douleur se fit entendre. Un cri de femme et des bruits de coup retentirent, alors que Shion tombait sur son agresseur. Une main épaisse s’approcha alors de son agresseur, et les yeux de Shion et ceux de l’homme se croisèrent. L’instant où ils se regardèrent, l’homme se figea. Plus le contact visuel se maintenant, plus ses pupilles se dilataient, et soudainement, de ses vieilles blessures se mit à couler du sang, épais, noirâtre. Il cracha un de cet étrange liquide sur le visage de Shion, mais elle ne dévia pas le regard. L’esclave perdit littéralement la tête, quand celle-ci se fendit en deux, du sommet de son crâne au centre de sa gorge, aspergeant Shion de sa cervelle et d’autres liquides, qui se mêla au gout du sang et du sperme dans sa bouche.
« Putain, mais qu’est-ce qui s’est passé? Hé, petite, répond-moi! Merde, ils l’ont drogué, c’est pour ca qu’elle n’a pas crié…
- Mais bordel, Garett, on faisait que jouer avec elle! fit la Rousse, outrée et effrayée.
- C’est une nouvelle, espèce de sombre conne! La Maîtresse aura votre cou pour avoir tenté de lui voler son privilège!
- Elle est nouvelle, ca veut quand même pas dire que…
- Bon sang, y’a qu’à la regarder! Même sous l’effet de la drogue, elle tremble comme une feuille! Elle est vierge, donc réservée à la Maîtresse. Et vous avez failli la déflorer sans son accord! »
Cela sembla causer un silence consterné parmi les esclaves. La virginité n’avait pas une très grande valeur pour eux, mais ils savaient que Melinda voulait être la première à passer sur le corps des vierges. Pour quelles raisons? Ils l’ignoraient tous. Peut-être parce que les femmes inexpérimentées lui rappelaient son innocence perdue, ou un truc du genre, quand elles tremblaient devant elle, à la fois de frayeur, mais aussi de désir.
« Bordel… regardez-moi ce foutoir… Allez réveiller la Mère-Ushi avant que la drogue ne se dissipe. Et lavez-la au plus vite. Je vais aller faire mon rapport à Melinda… -Il rajouta en marmonnant pour lui-même- Et accessoirement me faire trucider pour l’avoir interrompue pendant qu’elle prend son pied… comme chaque fois qu’il ya un problème… »
Le colosse disparut derrière la grosse porte de fer. Entretemps, les esclaves s’empressèrent de porter Shion aux bains pour la laver. Ils la traitèrent avec la plus grande attention, mais à ses yeux posés sur eux, ils comprirent qu’ils l’effrayaient, et qu’elle les détestait du plus profond de son être. Même s’ils n’étaient pas responsables de ce qui s’était passé, ils marmonnèrent de vaines excuses pour ne pas avoir intervenu. Ils ne la mirent pas dans l’eau. À la place, ils se mirent à l’arroser généreusement avec de l’eau réchauffée, et lavèrent son corps inerte avec des éponges, lui nettoyant les lèvres et la bouche. Mais même si elle était nettoyée de l’extérieur, elle se sentait sale jusqu’au fond de son corps. Ils la rhabillèrent avec une robe de chambre, chaste, opaque, qui la soustrayait le plus possible à leur regard, et ils la portèrent jusqu’à une chambre séparée du reste. Nue comme à sa naissance, la Mère-Ushi fit signe aux esclaves de lui apporter la nouvelle esclave. Ils la déposèrent donc sur son lit. S’il y avait une personne capable de rattraper une gaffe comme celle-là, c’était bien cette femme. Ils sortirent donc pour la laisser seule avec la jeune femme et fermèrent la porte derrière eux. Ce n’était pas la première fois qu’une fille était ainsi traumatisée, ou même un garçon, et il y avait des procédures en place pour éviter les dommages permanents, car autrement, ils devenaient inutiles à Melinda, sauf si elle désirait avoir une véritable victime non-consentante. Elle pouvait être inhumaine si elle le désirait, après tout, puisqu’ils lui appartenaient tous.
Entretemps, Garett s’arrêta devant la porte de la chambre de sa maîtresse. Le Gladiateur faisait à la fois office de garde et de jouet pour Melinda. Elle l’avait racheté pour de nombreuses raisons, et si son apparence était peu flatteuse, car musculeux et l’air particulièrement sauvage, il était cependant l’un des premiers recours physiques aux situations dangereuses, et parfois même, il combattait pour Melinda dans ses nombreux paris. Il lui avait fait gagné plusieurs esclaves grâce à ses faits d’armes, et également beaucoup d’argent; les amateurs de l’Arène étaient prêt à dépenser de coquettes sommes sur lui pour le voir se débattre contre des monstres hideux issus des pires laboratoires d’Ashnard. Il prit une grande inspiration et cogna à la porte.
« Maîtresse Mélinda… il y a eu un problème avec la nouvelle… »
Il attendit qu’elle lui ouvre la porte pour tout lui raconter.