Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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hell hath no fury (PV)

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For the Emperor

Légion

hell hath no fury (PV)

mardi 08 juillet 2014, 00:51:12

Aujourd'hui est un jour bien spécial en Enfer. Pour la première fois depuis des dizaines d'années, voire des centaines, le palais infernal était pas mal animé. Peu importe où on regardait, des centaines de démons courraient un peu partout. Des soldats transportant des armes ou de simples diablotins avec des vivres en mains, personne ne semblait savoir où donner de la tête. En même temps, depuis quand les démons étaient des êtres organisés? Mais en ce jour, tout le monde semblait donner son plein pour que les invités du palais se sentent à l'aise. Principalement par crainte pour leur propre vie. Aujourd'hui était un grand jour, car pour la première fois depuis très longtemps, les grands seigneurs infernaux allaient se rassembler dans une même pièce. Le sujet de cette rencontre était un secret dont nul n'en savait la réponse, mais on pouvait facilement deviner qu'il s'agissait de quelque chose d'une importance capitale. Le point de rencontre avait lieu dans la grande salle d'audience en plein cœur du palais, comme le voulait la procédure.

Bien qu'utilisée une fois par quelques centaines d'années, l'énorme pièce ovale était très bien entretenue, contrairement à bien des ailes du palais infernal. Cette pièce bien éclairée par d'énormes chandeliers était presque dépourvue d’ameublement. En son centre se trouvait une énorme table faite d'un bois magnifique et unique originaire d'un arbre éteint depuis des millénaires dans une des strates des enfers, aussi solide que l'adamantium. Partout autour de cette table se trouvait quelques sièges d'allure très confortable, prêt à siéger au moins une centaine de participants. Oh, pas qu'autant de démons participaient à ces rencontres, mais plutôt pour laisser un peu d'espace pour les seigneurs quand le débat devenait un peu... Explosif. Tout était d'une propreté impeccable et lustrée pour qu'on puisse voir notre réflexion à même le sol de marbre.

À l'une des extrémités se trouvait non un siège, mais un imposant trône fait d'os où celui qui convoquait les réunions avait droit. Normalement, ce trône était réservé à Lucifer. Mais cette fois-ci, le seigneur des enfers n'était pas celui qui avait lancé cet appel. Le responsable n'était pas encore sur les lieux, mais il s'agissait réellement d'une première en Enfer. La première fois qu'un démon aussi faible aurait le droit de siéger sur ce trône. Pour le moment, la grande pièce ne possédait que deux des nombreux invités qui devaient bientôt se présenter. Le premier était le fameux seigneur de l'Orgueil qui, contrairement à ses habitudes, semblait plutôt contrarier... Ou était-ce plutôt de l'inquiétude? Peut-être un peu des deux. Après tout, même s'il n'était pas l'hôte de cette rencontre, sa réputation et son rang sont en jeu. À ses côtés se trouvait son bras gauche, le redoutable Mork qui s'était présenté avec son armement au complet, fidèle à ses habitudes. Les seules personnes ayant droit d'assister à cette rencontre étaient les seigneurs, un de leur soldat ainsi que quelques démons privilégiés. Mork, lui, était le champion choisi par Pride pour l'accompagner. La logique aurait voulu qu'il se pointe avec son successeur, mais le seigneur démon préférait perdre l'usage de sa virilité plutôt qu'amener ce bouffon dans un endroit public. Les deux hommes étaient silencieux, attendant avec grande patience le grand dénouement.

Le silence fut brisé par le lourd grincement des gonds de l'énorme porte à l'allure lugubre. Les deux gardes à l'extérieur poussait de toute leurs forces afin de laisser une ouverture suffisamment grande pour y laisser passer une jeune femme à la peau sombre et aux yeux dorées, armée d'un simple rouleau de parchemin. Elle s'inclina respectueusement aux deux démons qui la saluèrent d'un simple hochement de la tête. Girimehkala, la secrétaire non officielle des enfers et l'officier de confiance de Lust. Comme d'habitude, la démone avait été choisie pour cocher la liste des invités et annoncer leur arrivée. Les démons de l'orgueil savaient également que son maître ne devait pas être très loin et qu'il attendait simplement le bon moment pour faire son entrée.

Encore une fois, un silence de mort tomba sur la pièce. Quelques heures plus tard, on annonça l'arrivée de Pram, la prophétesse . Longue chevelure blanche flottant derrière elle, l'Oracle prit place à son siège attribuer, tout juste à côté du trône de l'organisateur. Pram était l'une de ces ''privilégiées'' qui assistaient à ces réunions. Il faut dire que son cas était spécial, car son rang n'avait beau ne pas être aussi important que celui d'un seigneur infernal, son opinion est toujours hautement mise en valeur lors des grandes décisions, pour une raison évidente. Vous savez, don de clairvoyance et toute cette merde.

Peu longtemps après, Girimehkala se racla la gorge, se levant pour pouvoir annoncer d'une voix forte qu'on pouvait entendre dans toute la pièce. Les invités étaient tous présents, il était maintenant le temps pour les seigneurs de faire leur entrer. Pride poussa un long soupire. C'était maintenant que le jeu commençait. Un jeu mortel où l'organisateur mettait son honneur et sa vie en jeu pour faire valoir son point de vue par le bien de la démocratie ou de la violence. Le seigneur avait de nombreuses fois été l'organisateur de ces assemblés et il savait exactement à quoi il pouvait s'attendre des autres démons. Il avait transmis son savoir à son jeune protégé, il souhaitait seulement qu'il soit capable d'utiliser sagement ses conseils.

- Son honorable seigneurie, le Grand Greed. L'accompagnant, Belphegor le Terrifiant.

Comme à son habitude, le visage de Greed était illuminé par un sourire sinistre, comme s'il savait le sujet de cette assemblée et qu'il en attendait le déroulement avec impatience. Pride savait très bien que de tous les démons qui seront présents, Greed était de loin le plus dangereux. Le seigneur de l'Avarice était charismatique et il possède tout un don pour tourner une assemblée de son côté ou de trouver des failles dans les raisonnements et les arguments présentés. Le pire dans tout ça? Il triche. Le sujet d'une assemblée se devait de toujours rester secret jusqu'à son déroulement. Mais d'une façon ou d'une autre, il arrivait toujours à savoir ce qui l'attendait, lui donnant le temps de se préparer à faire bien du dégât. Greed était armé de Contractor, comme d'habitude. Derrière lui, Belphegor traînait une lance énorme, approprier à sa grande taille.

- Son honorable seigneurie, la Somptueuse Envy. L'accompagnant, le seigneur du mensonge et de la tromperie, Belial.

Encore une autre dont on devait se méfier... Si Greed était la logique, Envy, elle, n'était rien d'autre qu'une imbécile qui comprend absolument tout de travers. Elle a également tendance à exacerber tout ce qui est dit. Elle prit place sans dire un seul mot, suivit de Belial qui s'assit à ses côtés.

- Son honorable seigneurie, le Répugnant Gluttonny. L'accompagnant, le tout aussi dégueulasse Doc Holiday.

Il n'y avait pas grand-chose à dire sur Gluttonny lui-même, car le démon n'arrive même pas à dire deux mots sans faire fondre le plancher sous une marre de salive. Non, le danger avec lui vient de son représentant, Doc Holiday. Ce gros rat est un mal au même titre qu'Envy. Il a tendance à tout exagérer et sa paranoïa a tendance à le pousser à causer des gestes ou dire quelque chose qui peut changer un débat pacifique en un bain de sang.

- Son honorable seigneurie, le Bâtard Sloth.

Rien à craindre de ce bâtard... Même lorsque la violence est la seule solution, c'est à peine si Sloth daigne lever le petit doigt. Il assiste à ces réunions pour une seule raison: il y est forcé.

- Son honorable seigneurie, l’Infatigable Wrath. L'accompagnant, Shooter, la Sombre.

De tous les démons présents, Wrath était probablement la plus importante à convaincre. Elle n'a pas le charisme de Greed, ça, il en est certain. Mais si l'organisateur de l'assemblée avait la décision peu sage de la contrarier ou de la mettre en colère, alors il n'est pas mieux que mort. Pride lui avait dit de maintes fois, il l'avait prévenu encore et encore, mais si Wrath décide de le tuer, il n'allait probablement pas être en mesure de venir à son aide. Pride était puissant, certes, mais invincible? Non. Il n'y a qu'une façon de gagnée dans ces assemblées: mettre Wrath de son côté ou alors convaincre assez de seigneurs pour qu'elle-même hésite avant de s'en prendre à l'organisateur.

- Le... urgh... Le plus beau démon, le plus grand, le plus doué au lit, le seigneur de la luxure et de ma chatte, le Magnifique Lust...

Comme d'habitude, Lust fit son entrée de façon plutôt bruyante. Les grandes portes s'ouvraient avec fracas, un long tapis rouge se déroula jusqu'à son siège. Lust s'avança dans la grande pièce, saluant ceux déjà présents, levant les bras comme pour calmer une foule en délire inexistante. Pas besoin de le dire, mais Lust est là principalement pour faire un peu de bruit et enlever le sérieux d'une rencontre politique. C'est simplement comme ça qu'il roule.

- Finalement... L'organisateur de cette assemblée. Levez-vous pour accueillir Helel. L'accompagnant...

La démone plissa les yeux, comme pour s'assurer qu'elle avait bien vu ce qui était écrit sur son parchemin.

- L'accompagnant, Mélisandre.

À ce nom, plusieurs des seigneurs et leur accompagnateur s'échangèrent quelques murmures. Personne n'avait jamais entendu ce nom... Est-ce que le protégé de Pride avait amené une démone de bas étage pour l'accompagner? Les trois seuls à ne pas dire un mot étaient, bien entendu: Pride, qui connaissait un peu cette nouvelle démone, Greed qui pouffait de rire, probablement car il avait entendu quelques trucs intéressant à son sujet ainsi que Wrath, qui se contentait de lever le sourcil, éclatant la bulle de chewing-gum qu'elle avait entre les lèvres.

- Sir Helel, vous avez fait appel à cette assemblée afin de partager un certain... Projet. Je vous laisse le bon soin d'expliquer vos intentions.

Mélisandre Cairn

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Re : hell hath no fury (PV)

Réponse 1 samedi 12 juillet 2014, 14:46:53

Imputable à la chaleur des bains, des reflets moites et satinés paraient la chair alanguie des baigneuses. De hauts piliers de marbre blanc jalonnaient les bassins, jetant dans leur eau claire des ombres démesurées. Leur auguste éminence, coiffée d'un dôme aux moulures raffinées, s'élevait jusqu'à des latitudes indécentes. Une lumière pure, surnaturelle, tombait de la voûte comme d'un soleil aux rayons tamisés. Seuls des jeux d'éclaboussures et des éclats de voix féminins prétendaient égratigner la sérénité des lieux. Le tableau si parfait semblait receler une part de paradis. Il s'agissait en réalité d'une section contigüe aux quartiers de la Marquise, laquelle s'apprêtait à régaler son corps dévêtu des vertus de l'eau chaude. Elle n'était pas la seule. Des regards fugitifs, teintés d'obédience et gavés de convoitise fourmillaient sur sa peau constellée de goutes tandis qu'elle progressait dans le bassin principal. Les rivages des bains abritaient une petite communauté de courtisanes, pour la plupart des esclaves. Toutes possédaient une histoire propre, et toutes s'étaient fatalement retrouvées enchaînées à une entité ou piégées dans l'antre peu réjouissante des Enfers où elles écoulaient dorénavant une éternité de servitude. Parmi elles, certaines devaient blâmer l'insolence de leur beauté, d'autres un orgueil mal placé, quelques-unes leur bêtise. Quoiqu'il en soit Mélisandre n'avait jamais maltraité ni abusé aucune d'elles et, contrairement à leurs homologues masculins, tolérait leur compagnie dans ce lieu propice à la détente et à la récréation. Créatures damnées mais non moins sensibles, ces femmes figuraient jouir d'une forme exceptionnelle de sollicitude de la part de la diablesse. Fait suffisamment rare et déplacé au sein du palais infernal pour l'assurer de remporter leur dévouement. Un moyen fiable d'avoir des yeux et des oreilles un peu partout pour l'Indocile. Son rang exigeait désormais qu'elle s'implante entre ces murs.

" Lave-moi ", somma la noble à l'une des filles.

La désignée possédait d'amples boucles d'or qui encadraient un visage rond, presque poupin, mais largement sorti de l'adolescence. Ses pommettes s'enflammèrent après que ses lèvres eurent marmonné une formule de politesse inintelligible, puis elle s'exécuta. Mélisandre recueillit l'eau au creux de ses paumes pour s'en enduire les épaules, la nuque et la poitrine émaillées de perles humides, tandis qu'une éponge moelleuse effleurait son flanc.

" Tu es nouvelle , affirma la brunette, constatant la maladresse embarrassée de la jeune fille, posant alors un regard appuyé sur l'empourprement de ses joues. Elle saisit délicatement son poignet et le dirigea vers le sommet de son ventre rond, d'où se mit à ruisseler un maigre filet clair. L'eau léchait son nombril à peine immergé. Quel est ton nom et à qui appartiens-tu ?"

" Je m'appelle Isis. Maîtresse. Maîtresse W-Wrath ", bredouilla sa mignonne petite bouche. Elle n'osait pas même la regarder en face.

Saisie par l'étonnement, la belle ne laissa cependant rien paraître. Wrath. Une des Sept à ne sûrement pas contrarier. Pour autant qu'elle sache, la perversité de son altesse n'avait d'égale que sa propension à la cruauté. Or, la peau de pêche de la petite blonde n'en arborait pas les stigmates. Le trouble de l'esclave semblait trop sincère et trop vaste pour autoriser le mensonge. Peut-être avait-elle un semblant de valeur aux yeux de sa propriétaire pour justifier son batifolage au sein du palais.

" Mmmh. Mélisandre cueillit le délicat petit menton dans sa paume puis l'incita à redresser la tête. Ses grands yeux possédaient l'éclat de l'améthyste. La crains-tu ? L'effroi qu'elle déchiffra au fond des prunelles mauves s'avéra plus parlant que n'importe quelle réponse. S'inclinant alors vers elle, la démone déposa un baiser, fugace et doux, contre ses lèvres pleines, tempérant son angoisse. Ici tu n'as pas à craindre quoi que ce soit. "

Comme l'Indocile pressa son poing dans le sien, l'éponge se dégorgea d'eau et de savon, traçant un sillon humide contre son ventre maternel.   

" Je vais devoir te ramener à ta maîtresse. Mais tu pourras revenir ici quand il te plaira. Maintenant frotte. On m'attend ailleurs. "

Quand on frappa au vantail, la Marquise s'érigeait seule au milieu de la chambre. Elle ne permettait à quiconque d'y pénétrer. Ni amant ni amante. Ni esclave, ni connaissance, ni ami ou ennemi.  Entre ces murs, la diablesse ne désirait rien de plus que régner sur un royaume de solitude. Aussi n'ouvrit-elle les portes que pour en dépasser le seuil et les refermer brusquement derrière elle, d'un claquement de doigts sec. Sa peau embaumait le jasmin. Elle revêtait une longue robe ivoire rehaussée de brocart d'or, somptueuse dans la simplicité de ses motifs. Dos nue, les seules brides qui cerclaient son cou se composaient de maillons niellés, incrustés de minuscules rubis sanglants. Elle avait choisi de souligner sa grossesse en ceignant sa taille d'une ceinture nacrée, incrustée d'un gros grenat. Fidèle à ses habitudes, sa crinière cascadait librement sur ses épaules, indisciplinée mais moirée comme l'aile d'un corbeau.

" Mélisandre. Les yeux de la vampire luisaient à la faveur des chandeliers, pareils à deux billes de charbon. C'était la première fois qu'elles se trouvaient l'une en face de l'autre. La chitine de sa cuirasse tranchait radicalement avec le blanc laiteux de sa chair. Sa prestance pouvait s'enorgueillir d'une beauté froide mais non moins fascinante. Suis-moi. "

Litith ne s'embarrassa pas davantage et elle avait raison. La démone attendait sa venue, même si le billet glissé préalablement sous sa porte ne l'avait pas mentionnée.

Lorsqu'elles atteignirent leur destination, elles n'étaient plus deux mais bien trois à se présenter devant les portes de la grande salle d'audience. Isis s'était jointe à elles, comme convenu. Même fagotée dans une vulgaire robe de chanvre, elle restait tout à fait adorable. Le bain avait rafraichi son teint et rosi ses joues. Elle semblait savoir qu'elle n'était pas à sa place ici car ses prunelles ne se détachaient pas du sol. Qu'importe, car Mélisandre avait suffisamment d'assurance pour deux et personne ne l'empêcha de l'introduire à sa suite. La Marquise embrassa l'assistance d'un regard qui ne souffrait nulle appréhension, pétrie d'orgueil, le cœur sauvage et résolu. Son petit seigneur était déjà là. Elle repéra également Silat, posté à l'entrée, ainsi que quelques rares figures connues. Et surtout, Lucifer, éblouissant dans son rôle de souverain suprême. Gratifiant tout ce beau monde d'une légère révérence, l'amante contourna les rangées de sièges afin de rejoindre son maître. En se déplaçant l'étoffe de sa robe auréolait sa silhouette, la flattant d'une allure princière. Sa démarche suffit à éclipser la petite esclave trottant aveuglément dans son sillage. En guise d'hommage la belle Indocile régala Helel d'un charmant sourire sur lequel planait l'ombre immuable de sa malice. Elle prit place à sa droite sans un mot, si ce n'est pour sa petite fleur blonde, campée près d'elle :

" Reste debout. "

Isis obtempéra, littéralement pétrifiée. Wrath faisait naturellement partie du nombre des invités. Mélisandre ignorait encore quelle serait sa réaction, si tant est qu'il y en ait une, mais elle s'en préoccupait peu à vrai dire. Son attention alla au Prince et à son annonce, à laquelle succéda celle de son tuteur. Une clameur formidable s'éleva aussitôt, balayant le semblant d'ordre qui régnait encore dans la salle. La physionomie paisible de la diablesse se fendit d'un léger soupir tandis qu'elle se laissait choir au fond de son siège, attendant patiemment l'intervention de leur Père pour rétablir un simulacre de calme et mettre fin au chaos ambiant.   
« Modifié: samedi 12 juillet 2014, 14:58:11 par Mélisandre Cairn »

For the Emperor

Légion

Re : hell hath no fury (PV)

Réponse 2 jeudi 17 juillet 2014, 04:53:26

L'honneur entre démons est une chose rare. Que ce soit l'honneur par rapport au rang, au statut ou au sang, très peu reconnaissent l'autorité d'autrui. En ce monde cruel et sauvage, seule la force est nécessaire afin de rallier les autres à sa cause. Dans l'assemblé, il n'y avait qu'une seule personne capable d'imposé un tel respect sur ceux rassemblés autour de la table. Bien entendu, il s'agissait du grand souverain et maître des enfers, Lucifer lui-même. Lorsque le seigneur du Malin exigeait le silence, alors le silence tombait. Lorsque le seigneur du Malin exigeait qu'on se jette dans la gueule du loup pour lui, démons de tout rang s'enlignaient pour la potence métaphorique. Un contrôle absolu, appuyé par le puissant pouvoir de la peur. Ceux autour de la table n'étaient pas des exceptions et personne n'oserait tenir tête à Lucifer par crainte de subir sa colère ou de celle de sa ''fille'', Wrath. Mais malheureusement, l'organisateur de cette assemblée démoniaque ne possédait qu'une infime portion de ce respect et cette crainte. En cette pièce, on le craignait pour celui qui se trouvait à ses côtés et pour rien d'autre. Chose qui peut autant jouer en sa faveur que contre lui, songeait Pride.

La surprise causée par l'annonce de la présence de l'inconnue au nom de Mélisandre fut rapidement remplacée par une atmosphère de déception. ''Elle n'a rien d'extraordinaire pourtant'', ''Pourquoi elle a le droit d'être là, elle?'', ''Tu parles d'une blague...'' C'est le genre de chose qu'on pouvait entendre dans l'assemblée, les démons ne prenant même pas la peine de couvrir leur voix. Franchement, on devait être plutôt sourd pour ne pas tout entendre de la cacophonie qui s'élevait tranquillement au sein de la pièce. Des commentaires peu agréables de la part de Belphegor, des insultes qu'on pouvait facilement traduire comme de la jalousie de la part d'Envy ou alors des commentaires pervers sur son fessier venant de Lust. Enfin, tout le monde était présent, on pouvait enfin connaître la raison de ce petit rassemblement. Connor ne les avait certainement pas invités pour simplement prendre un verre et leur présenter sa nouvelle concubine. Quoiqu'il s'agissait d'un sujet de rencontre plutôt original, ne nous le cachons pas.

La réaction fut presque unanime chez les démons autour de la table. Normalement, un démon serait fou de joie à l'idée de participer à un génocide en règle, mais la réaction reçue ne devait pas exactement être ce à quoi Connor songeait. On pouvait s'attendre à des protestations, peut-être des éclats de rage, mais non... Suite à son annonce, un lourd silence tomba sur la pièce, comme si un magicien venait de maudire ces lieux afin de tout figer sur place. Ce silence fut éphémère par contre, car il fut vite remplacé par un éclat de rire général de la part de l'assemblée. Ce qui avait débuté comme un simple briefing militaire se transformait rapidement en un one-man-show d'humoriste d'expérience. Le peu de respect qu'avait Connor venait de se dissiper, il n'était plus que sujet à blague pour la plupart des démons présents. Mork se leva furieux de son siège et frappa quelques puissants coups de lance sur son énorme bouclier. Le vacarme causer par le guerrier eu tôt fait de faire taire l'assemblée qui n'eut d'autre choix que de se couvrir les oreilles. Wrath n'avait pas bougé. Pas d'un seul poil. Elle ne s'était pas jointe aux autres démons pour tourner Connor en ridicule et elle n'avait même pas réagi aux coups de bouclier. Elle restait là, à fixer la jeune Isis ainsi que Mélisandre. Frustré de voir son esclave aux côtés d'une autre femme? Non. Même qu'elle ne la connaissait pas du tout. Wrath avant tellement de sous-fifres sous son contrôle qu'elle n'arrivait plus à se souvenir qui lui appartient ou non. En fait, son regard ne démontrait que mépris, curiosité et écoeurement. Comme si, la seule existence de Mélisandre lui donnait l'envie irrésistible de vomir. Son officier par contre? Elle, elle semblait savoir qu'Isis n'était pas vraiment à sa place en ce moment et semblait particulièrement livide.

N'avez-vous pas honte de vous comporter de la sorte devant un compatriote et en la présence votre seigneur? Rugis Mork.

Contrairement à votre... Espèce, cher Mork, nous ne sommes pas des putes à gloire en quête d'une mort épique pour le ''bien collectif''. Rétorqua Lust dans un demi-rire.

Mork n'eut pas le temps de répliquer qu'on le rappela à l'ordre. Un simple regard du tyran fut nécessaire pour le convaincre de céder l'argument et de simplement ravaler amèrement l'insulte du seigneur de la luxure, au grand amusement de ce dernier. Une fois le calme revenu, c'était au tour de Pride de se lever pour prendre la parole.

Mes frères démons. Depuis combien de temps sommes-nous en guerre contre les forces célestes? Depuis trop longtemps. Depuis trop longtemps, cet affrontement stagne. N'est-il pas le temps de pencher la balance de notre côté? Une victoire sur Ashnard est un gain net pour les forces démoniaques. Un gain de territoire dont nous avons terriblement besoin si nous voulons en finir avec tout ça. Ashnard n'est qu'un piédestal et bien que cela comporte des risques, le jeune Helel possède ce que plusieurs d'entres-vous ne possède pas: les couilles pour cesser de se contenter du statu quo! La victoire n'est pas impossible et je suis d'avis que l'enjeu en vaut pleinement les risques.

Vraiment? Coupa une voix au fond de la pièce.

Greed frottait son monocle à l'aide d'un petit linge de poche, toisant les seigneurs de l'orgueil comme il en avait tant l'habitude de le faire.

Pour moi, cette idée semble suicidaire. Que comptez-vous faire? Cogner à la porte d'Ashnard et leur demander le trône? Tenir un siège durant des jours, voir des semaines ou même des années? Pendant que les anges sont à nos portes à attendre qu'un seul moment de faiblesse de notre part? Le démon soupira, ajustant son monocle sur son oeil droit. Jeune Helel, j'espère que vous comprenez le ridicule de la situation, vous qui nous demander de couper nos forces pour votre désir de gloire.

Greed semblait prêt à continuer à pointer les faiblesses du projet du jeune démon, mais il fut interrompu par un petit toussotement. L'assemblée au complet se tut alors que la belle démone à la chevelure de neige se leva de son siège. Les bras croisés sous sa petite poitrine, Pram fixait sévèrement le seigneur de l'avarice.

La moquerie ne serait vous avancer dans votre cause monseigneur. La folie semble guetter les dires de cet honorable homme, par contre, peut-être est-il trop tôt pour ce genre de jugement? Aussi improbable soit-elle, la victoire ne semble pas impossible. Ou l'est-elle? L'issu ne dépend peut-être pas de celui que vous croyez.

Alors peut-être que notre petit Helolo aimerait nous expliquer son plan? Je dois admettre, je suis plutôt curieux de voir quel genre de plan l'orgueil peut créer. Est-ce que ça implique plus que ''se frapper la tête très fort sur le mur jusqu'à ce qu'il casse''? Parce que ça serait une première venant de vous. Surtout de toi Pripri. J'espère que j'ai raison...

Lust pouffa de rire. Les coudes sur la table, les doigts liés sous son menton, il semblait attendre avec grande impatience ce ''plan''. L'oracle faisait de même. Bien que son regard voulait plutôt dire ''s'il te plait, prouve-moi que je ne suis pas en train de faire une connerie monumentale en t'offrant mon support''.

Mélisandre Cairn

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Re : hell hath no fury (PV)

Réponse 3 dimanche 20 juillet 2014, 15:02:57

Mélisandre rejeta doucement la tête en arrière, contre le capitonnage moelleux du siège. Le plafond, s'il y en avait un, disparaissait dans un épais manteau de ténèbres. Elle aussi, était longtemps demeurée au couvert de son impénétrable cape, opaque et clandestine. Mais Helel l'avait trouvée malgré tout et poussée sur cette scène. Une scène sur laquelle elle n'avait rien à faire, à en croire les réflexions de son public. Ses doigts s'insinuèrent dans l'enchevêtrement de sa crinière. La coiffant en arrière, la Marquise dégagea doucement son visage. Elle souriait en douce. S'ils savaient... Elle se rappelait la petite ruelle qui l'avait abritée, ce jour là à Ashnard. Elle n'était alors guère plus qu'une fugitive dépouillée de tous ses biens. Nue et farouche. Pourtant digne, toujours. Le mépris dont on l'éclaboussait à présent glissait sur elle comme sur le duvet d'un oiseau. Mais il lui faudrait plus que ça de leur part. Elle devrait gagner le début de leur considération.   

Sans surprise, les démons se querellèrent autour de la table. Pendant ce temps, consciente d'être reléguée au second plan, la jeune femme se prélassa dans son fauteuil. D'un point de vue extérieur, elle semblait tout à fait désinvolte, macérant dans une mare de nonchalance, enveloppée de sa noble allure féline. Elle écoutait distraitement cependant, surveillant d'un œil curieux la physionomie de son petit seigneur ainsi que celle du Prince. Le Duc ne se laisserait pas démonter. Après tout, il ne devait s'acquitter là que d'une formalité. Un peu tumultueuse, il est vrai.
La véhémence des échanges couvrit le grondement impérieux de son estomac. Posant la main sur son ventre, la diablesse eut une légère grimace. Un rapide échange de regards avec la jeune esclave s'ensuivit. Cette dernière redouta sans doute l'appétit de l'infernale, car l'ombre acérée de l'anxiété opacifia la teinte de ses iris. Je ne vais pas te manger.

" Va donc chercher de quoi me restaurer " lui jeta-t-elle discrètement.

La blondinette opina dans la seconde puis s'éloigna. Mélisandre soupira, aux prises avec sa fringale. Depuis quelque temps, la croissance du fœtus la fatiguait beaucoup plus. Mais elle n'en montrait rien et seul un examen attentif aurait pu relever la crispation de ses maxillaires lorsque l'enfant ruait en elle. Après tout, elle couvait un petit démon
Lorsque le Lord Belmont entama son plaidoyer, elle ne songeait qu'à manger, guettant impatiemment le retour de la petite domestique. Elle le savait, la présence d'Isis pouvait être interprétée comme une provocation. Dans l'immédiat toutefois, l'affamée ne voyait en sa servante que le remède à sa longue agonie, et chaque seconde qui s'écoulait menaçait de la voir tomber d'inanition. Ou pas. Mais elle avait tout de même foutrement faim. Aussi, quand la voix du Déchu retentit dans la salle, la jeune femme eut une seconde de flottement. Isis n'était toujours pas revenue. Sa panse combla le silence qui s'ensuivit d'un gargouillement gargantuesque. Les mots " je suis en train de mourir de faim " chatouillèrent insidieusement ses lèvres. Au lieu de quoi Mélisandre se leva face à l'assistance, la toisant d'un regard austère, une main couvrant la proéminence féconde de son ventre comme pour en contenir les rugissements.

" Pour la plupart ici je ne suis qu'une lubie d'Helel. Tout au plus un faire-valoir. Là devant vous, vous ne voyez pas se dresser une Reine mais un incubateur qui vous fait l'affront d'être assis à cette table. Il lui semblait que la faim lui grignotait les entrailles comme une gangrène. Heureusement, la conviction féroce qui s'empara d'elle suffit à écarter son obsession. Moi, ce que je vois, ce ne sont pas les Sept et leur suite. Ce sont trois espèces distinctes de démons, dans lesquelles vous vous répartissez tous : les partisans d'un côté, les sceptiques de l'autre et les opposants. Ses prunelles sombres parcoururent lentement l'assemblée pour la jauger. Les premiers ont placé leur confiance en notre Père qui a lui-même foi en Helel et en son plan. Ceux-là sont avisés, car comme mon maître l'a laissé entendre, ils se verront rétribués à la hauteur de leur mérite. Mais ils ne sont pas encore assez, songea-t-elle. Elle posa délicatement l'extrémité de ses doigts sur la table, forte d'une assurance impétueuse. Chacun de nous ici aspire, a aspiré, ou aspirera au pouvoir, ce qui explique aujourd'hui votre présence. Certains cercles ont déjà plus d'influence que d'autres, mais rien n'est immuable. Au sortir de cette salle, les dès seront jetés et le changement viendra. Jamais les nôtres n'aurons eu bastion plus important sur Terra, où nous exercerons une influence sans commune mesure. Encore faut-il en être. Ceux qui seront restés de côté perdront inévitablement en envergure car les fidèles qui auront cru en notre Souverain seront les seuls à bénéficier du fruit de ses desseins. Cette fois, elle semblait sonder les infernaux chez qui elle décelait une once d'hésitation. La menace que vous pensez percevoir est moins grande que les conséquences qu'apporteront vos doutes. Redressant doucement le menton, la Marquise se para d'un léger sourire, trop doux pour être totalement dénué de férocité. Libre à vous , frères et sœurs, d'exprimer votre hostilité. La jalousie, la crainte, la colère ou le sentiment de vengeance nous a tous déjà motivés, mais il ne vous aura jamais été aussi néfaste, car vos agissements ne seront pas oubliés et vous serez considérés comme des traitres. Traitres aux intérêts de notre monde, traîtres à notre espèce, traitres au futur Empereur et par extension à son garant, Lucifer. Je n'ai qu'un conseil à vous donner : faîtes judicieusement vos jeux. "

Quelque chose frôla son coude. Isis était revenue sans qu'elle s'en aperçoive, les bras chargés d'une lourde jatte de fruits. Mélisandre rayonna, prélevant une pomme aussi rouge que le grenat de sa ceinture pour y croquer dedans avec avidité. Le jus coula sur son menton, sirupeux et sucré. La diablesse  reprit sa place, là où elle dévora sa récolte à belles dents. Et, comme elle gardait un œil charbonneux sur son auditoire, son regard attrapa celui de Wrath. Sans aucun doute, l'incorrigible Indocile avait attiré son attention par son improbable petite suivante. Dès lors qu'elle s'était installée, elle avait surpris plusieurs œillades converger vers elle. Ce qui, pour la plupart des individus saints d'esprit, n'aurait pas été fondamentalement une bonne chose. Mélisandre détacha un gros grain de raisin et le porta à sa bouche, imperturbable. Elle le fit rouler contre sa langue avant de prendre plaisir à le sentir céder sous la dent. 
Elle s'adressa cette fois au seigneur de la colère, d'un ton aussi détaché que sa personne.   

" L'enfant à venir ne sera pas dénué de puissance. Son avenir sera grand, à la hauteur de son ascendance. Béni de notre Prince et appelé à régner un jour. C'est pourquoi il devra être bien entouré et apprendre de ses tuteurs. Elle considéra brièvement Connor, avant d'en revenir à son interlocutrice. Hélas les rois, d'en bas ou d'en haut sont souvent accaparés par leur rôle. Wrath, votre cercle est éminemment respecté, vous incarnez sa force et sa renommée. Votre expérience servira à notre héritier. Lui-même contribuera à la pérennité de votre puissance si vous acceptez de le prendre sous votre tutelle et de le guider sur le chemin qui sera le sien. "

Cette fois, elle évita soigneusement de rencontrer le regard d'Helel. Le pacte était proposé et il ne tenait plus qu'à Wrath de le rejeter ou de l'accepter. Dans ce dernier cas, une alliance durable serait forgée. Et personne ici n'était sans savoir que l'avis de la noble démone pesait lourd dans la balance. Suffisamment pour leur éviter de longues circonvolutions. Mélisandre y voyait également un intérêt plus personnel. Elle aimait avoir ses alliés propres. Et s'ils étaient de l'envergure de celle qu'elle essayait de s'arroger, c'était encore mieux. En attendant, sa main tâtonna et se referma sur une grappe de dattes qu'elle s'appliqua à dépouiller de ses fruits.
« Modifié: lundi 21 juillet 2014, 14:29:22 par Mélisandre Cairn »

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Légion

Re : hell hath no fury (PV)

Réponse 4 jeudi 24 juillet 2014, 23:46:04

Tout ça n'était qu'une farce. Une blague élaborée, conçue par un jeune présomptueux qui se cachait sous la jupe de son père pour qu'on prenne ses plaisirs égocentriques au sérieux. Aucun des seigneurs autour de la table ne semblait prendre la situation au sérieux. Sloth se fouillait dans le nez en baillant, Greed massait sa tempe comme si le simple fait d'écouter le plan de Connor lui donnait un mal de crâne horrible, Gluttonny et Envy avaient tout simplement arrêter d'écouter et Lust, fidèle à lui, se retenir de ne pas éclater de rire devant l'absurdité de la situation. Il désirait se servir d'eux. Il demandait l'aide des plus puissants démons au monde... Pour servir d'appât afin de saisir le pouvoir à lui seul. Pour une récompense non spécifiée. Le seigneur de l'avarice prit la parole suite à l'intervention de Charon et Connor.

On dirait que tu n'as jamais traité avec notre peuple avant aujourd'hui... La mort de nos troupes pour que tu puisses te hisser au sommet d'Ashnard en échange d'une récompense fictive et non spécifiée? Pour quel genre d'imbécile est-ce que tu prends tes supérieurs? N'oublie pas ta place, Helel. Tu prétends que nous pouvons te faire confiance, toi et tes envies mégalomanes. Je me fous de ton enfant, je me fous complètement de la bâtarde que tu as décidé d'engrosser pour prendre ta place quand ta stupidité mettra fin à tes jours. Tu veux aller crever aux mains de l'Empereur d'Ashnard? Soit. Mais laisse-moi en dehors de tes histoires. Je n'ai pas confiance en ton plan et je n'ai certainement pas confiance en TOI.


Ce qui avait débuté par de simples murmures s'était transformé en une véritable cacophonie mélangeant ovation pour le seigneur et quelques protestations contre les insultes envoyée vers le duc. Ce qui avait commencé comme étant un débat plutôt hostile était maintenant devenu une véritable guerre d'insultes, de menaces et de gestes hostile. Presque tout le monde s'était relevé de son siège, prêt à se lancer sur la personne la plus proche. ''Il fait simplement ça pour nous tuer!'', ''Traitre!'' ne sont que quelques exemples qu'on pouvait entendre. Doc Holiday était monté sur la table et pointait Helel.

Non non non non! Toi pas utilisé le maître! Personne n'utilise le maître! Toi vouloir prendre sa place, avoue! PRENDRE NOTRE PLACE À TOUS! Toi pas me remplacer! Toi mourir avant!

À la vitesse de l'éclair, le rat dégaina son arbalète et tira un carreau empoisonné dans sa direction. Le projectile fila à travers la pièce, directement vers le démon. Bien que ses yeux sont sur le côté de sa tête, le rat était un excellent tireur. Le projectile vint rebondir sur la surface de l'énorme bouclier en écaille de Mork qui avait bondi devant Helel pour le protéger.

On dirait que tu es pressé de perdre la vie, animale.

Empoignant sa lance, le guerrier s'avança vers Doc Holiday qui s'empressa de recharger son arme. Avant qu'il puisse réagir, Mork empoigna sa lance qui s'enflamma et prit un élan. Alors que l'arme glissait sur ses doigts, lui et son adversaire s'arrêtèrent net. Il n'arrivait plus à bouger... Comme si on l'avait pétrifié. Et il faisait froid. Horriblement froid.

Ça suffit.

De l'autre côté de la table, Pram avait levé une main vers les deux imbéciles qui s'apprêtaient à se tuer. Le deux n'était d'ailleurs que de vulgaires blocs de glace. Pas besoin de vous le dire, mais l'Oracle ne semblait pas du tout amusé.


Pathétique, tout simplement. Dois-je vous rappeler qu'il s'agit d'une réunion diplomatique en présence de notre maître à tous? Êtes-vous de fier et puissant démon? Ou êtes-vous de simples gamins qui se sont faufilés parmi nos rangs? En ce moment, je peine à voir la différence. Seigneur Pride, Gluttonny, je vous demanderais de garder vos subordonnés au bout d'une laisse, car vous serez pris responsable de leurs actes et je n'hésiterai pas à congeler chacun et chacune d'entres-vous pour le prochain siècle si c'est pour vous épargner cette disgrâce.


Le silence était aussitôt retombé sur l'assemblée. Plus personne n'osait parler suite aux menaces de Pram. Même Greed semblait s'être calmé. Les tensions étaient toujours là, mais au moins l'Oracle semblait avoir été suffisamment convaincante pour que le débat puisse enfin avancer semi-pacifiquement. C'était maintenant au tour de la bâtarde de prendre la parole, malgré les quelques protestations de Greed qui se tut rapidement, intimidé par un seul regard de Pram. Ce que Mélisandre exprima à l'assemblée eu l'effet d'une bombe atomique et presque tous avaient cesser de murmurer, bouger et même de respirer. Même les rots de Gluttonny avaient cessé.

Ce qu'elle venait d'annoncer n'avait que très peu de lien avec le sujet principal. Oui, certes, cet enfant était l'héritier d'Helel ainsi que celle qui gouvernerait sur le monde des hommes une fois Ashnard conquis, mais autrement... Pourquoi amener le sujet maintenant? Que cherchait-elle? Tous les regards s'étaient tournés vers Wrath en attendant sa réponse. La sauvageonne n'avait pas changé d'air et resta silencieuse pendant un moment, brisant l'atmosphère par le son de ses bulles de chewing-gum qui éclataient.


... C'est une blague? Finis par dire la démone. Elle poussa un soupir, se levant ensuite de son siège pour sauter sur la table. Tu me répugnes, petite impure. Le simple fait d'être assise à la même table que toi, de partager le même air que toi me donne l'envie irrésistible de vomir. Tu as vue juste sur une chose: c'est un affront pour notre espèce de te retrouver à cette table. La maîtresse de la colère s'arrêta devant Mélisandre. Elle glissa les doigts sous son menton, la caressant presque tendrement, glissant vers sa joue pour redescendre sur sa gorge. Elle enfonça ses doigts autour de sa gorge, soulevant la démone de son siège, l'étranglant alors que ses pieds ne touchaient même plus le sol. Ton existence... Si fragile... Il serait si simple de seulement briser ton misérable cou ici et là. Tu m'en crois incapable? Tu crois que je n'oserai pas faire une telle chose devant mon père et mon frère? Aucun d'entre eux ne peut lever le petit doigt. Je suis un fragment d'âme de Lucifer, ma vie est liée à la sienne de plus d'une façon. Sachant cela, tu désires tout de même confier la vie de ton enfant à une démone tel que moi? Que souhaites-tu avec une union du genre avec moi? Tu espères gagner mon support pour la cause d'Helel? M'attendrir? Si tu penses que ce genre de tactique fonctionne sur moi...

Wrath pouffa de rire. Normalement, elle aurait continué. Normalement, elle se serait fait un grand plaisir à voir la vie quitter ses yeux. D'entendre le bruit des os qui cède sous la pression exercée... Mais aujourd'hui n'était pas une journée normale, non? À la grande surprise de tout le monde, Wrath déposa Mélisandre.

... Mais tu savais déjà tout ça. Tu sais qui je suis. Tu sais comment je te regardais, le dégout et la haine à ton égard et pourtant... Tu viens à moi. Je n'ai pas saisi du premier coup, mais je vois ton petit jeu. Je vois également que toi et moi... Nous nous ressemblons sur plus d'un point. Girimehkala, prend note.


Wrath se retourna pour faire face à tous les démons présents dans l'assemblée. Elle avait croisé les bras sous sa poitrine. Son air ''j'en-ai-rien-à-foutre'' avait repris place, comme si tout ça ne lui avait fait ni chaud ni froid.

J'accepte l'offre de Mélisandre. Je mets mon honneur en jeu pour faire de cet enfant, un souverain digne de notre héritage. Un puissant et parfait monarque infernal. Craint, respecté et un combattant fier.

Girimehkala présenta un document à l'air bien banal. Wrath présenta son poignet à sa queue à tête de serpent qui enfonça ses crocs dans sa chaire, lui arrachant une petite grimace de douleur. Elle laissa le précieux liquide rouge couler le long de ses doigts fins. Sans trop lui laisser le choix, elle et Mélisandre échangèrent une poignée demain, pendant laquelle, sa queue vint mordre la démone enceinte au même endroit. Leur sang mélangé s'égoutta sur le document, qui absorbait le tout. Le pacte avait été signé et les deux démones étaient à présent liées par le sang. Wrath se pencha à l'oreille de Mélisandre et lui chuchota: ''C'est le début d'une très belle amitié entre toi et moi... Crois-moi.''

Suite à tout ça, la noble démone sauta de la table et se dirigea vers la sortie, faisant signe à Shooter de la suivre.

Où est-ce que tu crois aller, Wrath? Cette assemblée n'est pas encore terminée!

Elle l'est pour moi. Helel a mon support. La démone marqua une pause avant de daigner un regard vers Connor. Change ton plan. Si tu veux mon aide, arrange-toi pour que je puisse me battre. Tu veux mon aide? Arrange-toi pour que je puisse tuer quelqu'un de fort. Je reviendrai te voir plus tard pour entendre ta nouvelle suggestion et je te conseille fortement qu'elle soit à mon goût. Sinon, l'empereur d'Ashnard ne sera pas la seule personne qui perdra la tête. Compris? Oh, j'attends aussi la visite de ta... Concubine. Nous avons l'avenir d'un enfant à discuter.

Sans attendre une réponse, Wrath quitta la pièce. Connor n'avait pas place à répliquer avec elle. Shooter, elle, lança également une petite pique. Pas vers Connor ou Mélisandre... Mais vers Isis.

Fais attention... Tu sais comment notre maîtresse et moi-même punissons les traitres. Maîtresse Wrath est de bonne humeur, alors je t'épargnerai l'exécution publique... Par contre, souhaite de ne plus jamais recroiser mon chemin, car je ne serai pas aussi clémente deux fois de suite. Bonne soirée et bonne chance mes amours.

Shooter souffla un baiser vers l'assemblée avant de refermer les lourdes portes derrière elle. Tout le monde reprenait son souffle, pas mal de choses venaient d'arriver en même temps, ça y'a pas à dire.

...Vous, vous avez eu un beau weekend?

Mélisandre Cairn

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Re : hell hath no fury (PV)

Réponse 5 lundi 29 septembre 2014, 00:21:47

Ca y est. Mélisandre leur inspirait quelque chose de plus que du mépris. Elle devenait doucement l'objet d'une considération nouvelle. La tension était palpable. Suffisamment oppressante pour combler le vide démesuré de la salle. Pour sa part la Marquise ne trahissait aucune nervosité. Une sérénité calculée ? Peut-être. En vérité la présence de son petit seigneur agissait comme un tranquillisant. Comble de l'ironie, le Grand Duc était l'un des seuls autour de cette table en mesure de faire éclore cet insidieux fourmillement derrière sa nuque. Elle lui jeta un regard furtif, presque curieux. D'ordinaire sa mâchoire se crispait sous le coup de la colère. Mais en l'état, la jeune femme ne parvenait pas à déchiffrer sa physionomie absconde. Il semblait confiant. Sans doute était-il en train de se projeter dans la suite des évènements.

Isis eut un imperceptible mouvement de recul à ses côtés. L'esclave connaissait bien sa maîtresse et ce qu'elle pressentait l'effrayait visiblement. Mélisandre reposa précautionneusement la grappe de fruits puis passa la main sur la rotondité de son ventre, concédant à Wrath un regard impénétrable. Tandis que les invectives fusaient, la belle conservait un masque lisse, assorti à des lèvres scellées. Ses prunelles flamboyèrent simplement au moment où la démone effleura son visage. L'Indocile n'aimait pas qu'on la touche. L'enfant rua violemment en elle comme sa génitrice n'esquissait pas le moindre geste pour se défaire de l'emprise létale. Les pieds de la mère battirent mollement le vide. Bientôt, son corps se mit à trembler doucement, à la merci du Seigneur de la colère, le souffle tari. Mais l'intensité de son regard lui, ne flancha pas.

L'étau se défit de manière aussi abrupte qu'il s'était imposé autour de son cou. Mélisandre se réceptionna comme elle le put, s'appliquant à investir ses poumons d'oxygène. Le simple fait d'inspirer la supplicia. Sa gorge comprimée exhibait à présent la marque violacée des doigts tyranniques. Fermant les poings sur la table, la noble se redressa lentement, cherchant le support du siège tandis que ses yeux accrochaient la silhouette juvénile de Wrath. Elle ne la craignait pas davantage qu'auparavant. Seule l'ombre rancunière de l'amertume s'était rajoutée. L'incorrigible diablesse se laissa ponctionner le sang nécessaire à l'édification du contrat, consciente des implications futures. C'était ce qu'elle voulait.

" J'en suis sûre ", répliqua la Marquise d'une voix éteinte mais neutre.

Puis elle ramena la plaie de son poignet près d'elle, affectant un air impassible. Le sang qui en dégorgeait tacha sa robe jusqu'à présent immaculée. Connor n'avait pas bougé d'un pouce. Elle était la seule responsable de ses initiatives et ces dernières ne contrevenaient pas au contrat qui les liait.
Au terme de la séance, un autre verdict fut sur le point de tomber. Celui-ci ne changerait pas l'avenir d'un individu mais déterminerait celui de tout un royaume. Mélisandre contempla Lucifer, subjuguée par l'intensité de sa puissance souveraine. Puis la pierre angulaire des projets de son maître fut posée, sobrement énoncée par Charon.

" Ceci étant sous la condition qu’Helel confie l’éducation de son enfant à Lucifer dès que le Maître le désirera. "

Avec l'enfant, le Malin disposerait d'une garantie supplémentaire et surtout, il consoliderait son influence sur l'héritier du trône. Autrement dit sur Terra toute entière. Pas question donc de laisser toute la marge de manœuvre à Wrath. Mais toutes ces clauses ne contrariaient pas l'aspirante Impératrice. L'enfant devrait se montrer à la hauteur de la tâche et ils ne pourraient que l'y aider.       

" De plus, un échec résulterait en le bannissement définitif d’Helel, dans les eaux du fleuve Styx. "

Un frémissement irrépressible s'empara de l'Indocile. Pour la première fois depuis longtemps, elle observa Connor avec des perspectives nouvelles. Inavouables. Si son maître venait à disparaître... eh bien, elle n'en aurait plus. Mélisandre n'aurait plus à ressentir ni l'obédience ni l'entrave de l'assujettissement. Elle prendrait simplement sa place. Assumant d'incarner la volonté de Lucifer sur Terra dans son rôle de souveraine ou un autre. Elle pourrait également réintégrer l'anonymat dont il l'avait tiré.

Vois où ça t'a menée par le passé.

La sulfureuse diablesse déglutit à son tour. Elle détourna les yeux, laissant tomber sur sa figure le chaos ténébreux de sa chevelure. Son cœur frondeur s'emballa. Sous l'étoffe délicat de la robe, ses mamelons pointaient effrontément. Sa chair se hérissa de frissons au souvenir des mains mâles qui l'avaient possédée. Elle se sentit fiévreuse, soudain, victime des affres d'une passion irraisonnée et irrationnelle. La démone éprouvait son emprise, comme dépendante, incapable de s'en défaire. Ce constat la fit se lever avec plus d'empressement qu'elle ne l'aurait voulu. Craignant de voir ses pensées décryptées ou bien son émoi révélé, la belle quitta la place sans jeter de regards en arrière, Isis sur les talons.

" Maîtresse la Marquise ? " piaula la blondinette, une fois le couloir du conseil engloutit derrière elles. Elle se risqua à frôler le bras de la noble comme cette dernière conservait son élan mutique.

Mélisandre s'arrêta net, retournant à l'esclave une gifle magistrale. La jolie servante vacilla, les yeux agrandis de terreur, une main portée au préjudice qu'elle venait d'essuyer. 

" Ne me touche pas sans ma permission. Le ton était froid. Cinglant, mais maîtrisé. Va chercher ta Maîtresse. Fais-lui savoir que je l'attends dans mes quartiers. Seule à seule. "

L'Indocile s'en retourna et Isis fondit silencieusement en larmes.

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Légion

Re : hell hath no fury (PV)

Réponse 6 lundi 27 octobre 2014, 04:30:35

''Était-ce vraiment prudent de faire un contrat avec cette chose?''

Cela faisait déjà un bon moment que Wrath et sa seconde avaient quitté la grande salle de rassemblement. Depuis ce moment, aucune des deux n'avait osé adresser la parole à l'autre, laissant place à un silence étouffant et ennuyant. Avait elle pris la bonne décision? Difficile à dire. Bien entendu, laisser Wrath s'occuper de l'enfant lui promettait un avenir grandiose digne d'un héritier au prince des ténèbres et de s'assurer que l'enfant soit fidèle à son père et maître. Il n'était pas question que ce futur héritier des enfers serve la volonté de cette pouffiasse, cette intruse, ce parasite qui se croit supérieure simplement parce qu'elle est la concubine d'un démon supérieur. La jeune démone soupira, redressant sa casquette sur son crâne.

''Peu importe si c'était la bonne chose à faire ou pas.''

''Peu importe? Oh Wrath, ma pauvre... Un contrat de la sorte ne peut pas être pris à la légère. Pas même un démon de ton statut ne peut échapper aux conséquences qu'on réserve aux briseurs de contrat. Tu as déjà oublié ce qui est arrivé à Atavka?''

''Oui Shooter, je me souviens. Je sais ce que je fais, compris?''

''C'est drôle, tu me disais la même chose quand tu as décidé de faire du blind date sur Terre avec Fredericka. Comment ça a fini déjà? Ah oui! Ton partenaire d'une nuit était un cheval. ''

Shooter est probablement la seule personne qu'on peut dire que Wrath considère comme une sœur. Une sœur chiante, cruelle et qui prend grand plaisir à la tourmenter, mais une sœur tout de même. Les deux démones ont traversé tellement de choses qu'il était difficile pour Wrath de faire autre chose que lui faire le mauvais œil de temps en temps. Comme quoi même les plus puissants démons ont un point faible ou deux. Shooter est probablement la seule démone existante qui a été capable d'emmerder Wrath à plusieurs reprises sans se faire tuer.

''Va te faire pendre par les couilles et va te faire foutre de côté avec une hallebarde pendant que tu y es sale pétasse de merde!''

''Je ne crois pas que ce soit confortable, sanitaire ou physiquement possible.''

Le blind date... Probablement l'expérience la plus humiliante de sa vie. Sa disciple terrienne, Fredericka, lui avait mal expliqué le principe et Wrath avait compris qu'offrir son corps était obligatoire pour obtenir les faveurs d'un seigneur. Alors qu'en fait, c'est le ''seigneur'' qui devait lui offrir des faveurs en espérant qu'elle lui offre son corps. Et elle ne sait pas trop comment, mais elle a fini au lit avec ce... Truc. Heureusement, Shooter sait garder un secret. La démone pressait le pas, maugréant des insultes à sa seconde qui avait l'air de s'amuser plus qu'autre chose.

Même à l'intérieur de son boudoir, le repos n'était pas au programme pour la jeune démone. À peine avait-elle eu le temps de sauter sur son lit que quelqu'un cognait timidement à sa porte. D'un geste de la main, Wrath laissa le bon soin de répondre à sa seconde. À sa grande surprise, Shooter tomba nez à nez avec la jeune esclave leur appartenant qui accompagnait Mélisandre lors de l'Assemblée.

''M... Madame la Marquise demande à voir maîtresse Wrath dans ses quartiers...'' Dit-elle faiblement, plus qu'intimidé par la femme qui se trouvait devant elle.''

La démone poussa un soupir. C'était déjà fini? Lucifer avait probablement été précoce à trancher la décision finale. Impossible qu'un vrai débat entre ces imbéciles se soit terminé naturellement en si peu de temps, surtout avec un sujet aussi controversé et inhabituel que la conquête d'une nation de Terra. Peu importe, si c'était la décision de son père, alors c'était sans doute la meilleure décision à prendre. Sans dire un mot de plus, elle sauta hors de son lit, quittant la pièce nonchalamment sans dire un seul mot à Shooter ou Isis. Sa mission accomplie, la jeune esclave tourna le dos à la démone qui se trouvait encore dans la pièce. Pas la peine de rester là plus longtemps, non? Du moins c'est ce qu'elle disait avant que Shooter lui empoigne le bras, grand sourire aux lèvres.

''Tu sais ma belle, ma mémoire n'est pas exactement la meilleure... Mais je croyais t'avoir prévenu que la prochaine fois que nos chemins se croiseront, je comptais te tuer. Je suis une femme de parole, tu sais?''

La jeune femme blêmit alors que la main de la démone se mit à briller d'une faible lueur verte, sombre comme si la lumière ambiante elle-même était absorbée par le maléfice qui l'enveloppait lentement. La douleur atroce que la pauvre ressentait était carrément insupportable, de chaudes larmes coulant le long de ses joues alors qu'elle s'époumonait au coeur du palais infernal. C'était comme si on lui déchirait tous les muscles pour ensuite exercer une immense pression sur son bras pour en extraire le jus. Petit à petit, son bras se dessécha pour finir en une espèce de languette de chaire grise sans vie. D'un coup sec, Shooter tira le bras d'Isis vers elle, lui arrachant d'un seul coup. Son sang si infect aux yeux de la démone s'échappait de sa blessure telle une fontaine cramoisie, tachant le sol à ses pieds. La démone s'empara de son autre bras qui se mit à désécher de la même manière avant de se faire arracher. Shooter lança les deux appendices plus loin, toisant la pauvre esclave qui se roulait de souffrance dans son propre sang, s'époumonant comme une truie qu'on égorge avec un couteau de mauvaise qualité. La disciple de la colère la souleva de par terre d'un seul bras, ses doigts contre le front d'Isis, menaçant de s'y enfoncer à tout moment. Rapidement, le corps entier de la jeune femme se momifia, ses hurlements se taisant, ses pleurs se limitant à quelques larmes qui coulaient paresseusement le long de ses joues. Shooter la laissa tomber au sol, se léchant les lèvres, en pleine extase devant ce véritable chef-d'oeuvre. Isis n'était pas encore morte et était toujours consciente. Comme si la démone offrait la simplicité de la mort à ses victimes... Non, elle voulait que cette chienne sente la mort venir. Elle voulait qu'elle sente son état des plus pathétiques que la douleur ne soit que mal secondaire à comparé à son désespoir. Elle ne pouvait plus parler, tous ses muscles n'étaient rien de plus que de la viande séchée et ratatinée, mais ses yeux imploraient Shooter. Un regard des plus déchirants, celui d'une pauvre innocente qui ne désirait pas disparaitre de cette façon. Comme seule réponse, Shooter lui enfonça la pointe de son talon aiguille dans son orbite oculaire, son oeil éclatant dans un bruit visqueux, arrachant une nouvelle plainte de douleur à Isis.

''Mhmhmm... Ça te va comme look. Pathétique, comme un vulgaire insecte qui tente de supplier l'oiseau de ne pas le tuer... Tu n'es rien de plus qu'une vermine dégueulasse et inutile, disparais de ma vue.''

Son talon bien enfoncé dans son oeil, Shooter exerça une pression avec le reste de son pied, écrasant la tête de la jeune femme jusqu'à ce que le crâne cède sous son pied, répandant le sang qui lui restait et son cerveau en compote sur le carrelage du palais. Voilà qui était magnifique à voir! Usant de magie, Shooter fit mouvoir le sang qui se trouvait sur elle, formant une sphère devant elle qu'elle sirota. Elle était propre, comme si elle ne s'était jamais souillée par le liquide. Comme si elle n'avait jamais tué Isis. Elle fit signe à un serviteur de s'approcher.

''Ramasse.'' Fut son seul ordre avant de retourner dans la chambre de sa maîtresse, claquant la porte derrière elle.

_______________________


Du côté de l'assemblée, seuls Pride et Lust étaient restés suite au verdict de Lucifer. Greed était furieux, bien entendu. On pouvait s'attendre à ce que la participation du seigneur infernal soit minime, voire inexistante. D'après Lust, sa frustration n'était pas vraiment du fait qu'on l'obligeait à participer, mais parce qu'on lui avait fermé le clapet alors qu'il croyait avoir le dessus sur l'assemblée. Le démon était bien trop prétentieux et bien trop narcissique pour admettre tout ça. Sloth l'était également, mais c'est simplement parce que ce crétin n'avait pas envie de se bouger le cul. Envy était un peu dans le même bateau que Greed dans le sens où elle déteste l'idée de se voir obligé à porter son support à quelqu'un d'autre sans rien avoir de concret en retour. Il ne restait donc que Pride, Mork, Lust et Girimehkala et l'Oracle Pram avec Connor.

''Je dois admettre Helel, c'est un très beau spectacle que tu nous as offert. Ça fait longtemps que je n’ai pas vu une assemblée aussi divertissante. C'était d'une beauté légendaire... J'en ai les larmes aux yeux!''

Typique de Lust. Ce démon se foutait complètement de l'issu de l'assemblée, tant qu'il avait de quoi s'amuser un bon coup. Connor pouvait compter sur son assistance, bien qu'il était plutôt difficile de savoir ce qu'une telle chose signifiait. Sa secrétaire gardait un air froid tandis qu'elle griffonnait quelques trucs sur un document. La connaissant, elle préparait probablement un emploi du temps pour que l'opération de Connor se déroule de façon impeccable, ordonnée et efficace. Comme quoi son talent et son sérieux étaient véritablement gaspillés avec son maître.

L'assemblée ne s'est pas vraiment terminée de manière conventionnelle, mais j'imagine qu'il s'agit d'un gain net. Qu'en pensez-vous messeigneurs?

Pram était celle qui avait soulevé la question à l'avis de Connor, son petit sourire narquois étirant subtilement le coin de ses lèvres. Pride hocha la tête, à la fois pensif et légèrement inquiet. Pas pour le plan, celui-ci se déroulait à merveille et Pride était tout à fait confiant du succès de son protégé. Non, ce qui l'inquiétait, c'était le petit manège entre Wrath et la concubine de Connor. Ce que ces deux-là préparaient et les possibilités que cela pouvait amener... Ça lui laissait un goût amer au fond de la gorge. Malheureusement, le contrat avait été signé, donc rien ne pouvait empêcher la bâtarde et le seigneur de la colère d'agir comme bon leur semblait avec le futur enfant.

Helel... Qu'est-ce que tu comptes faire avec cette... Femme?

En entendant cette question, tout le monde s'était tu et tous fixaient Connor. Même Girimehkala avait cessé de griffonner et regardait le démon par-dessus ses notes.

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Il y a de cela plusieurs jours que le Clan des Ombres avait reçu une missive urgente venant de Charon lui-même qui réclamait non seulement l'aide du clan, mais plus particulièrement, celle de la puissante Tsukikage elle-même. En temps normal, elle aurait simplement envoyé l'un de ses nombreux effectifs répondre à l'appel de Charon, elle avait pleinement confiance en leurs capacités. Par contre, cette mission avait attiré son attention. C'était une première, même pour elle. Alors qui était-elle pour refuser? Elle se présenta donc au lieu de rendez-vous dans le palais infernal avec pour seul compagnon, sa garde du corps et soeur cadette, Mizuki. Celle-ci refusait obstinément de quitter l'ombre de sa petite soeur, peu importe ce que la Tsukikage tentait de lui faire comprendre. Elle finit par céder, se disant qu'une mission à trois ne pourrait pas être si mal. À trois? La lettre avait été bien claire: on tenait absolument à ce qu'un proche de son client soit présent, probablement pour s'assurer que tout se déroule bien et que les intérêts de son maître soient assurés.

La mission ne risquait pas d'être simple... Retrouver l'ancien roi d'Ashnard de l'autre côté du Styx, un endroit très dangereux et excessivement hostile, même envers les démons et prendre le sang de ce roi. Personne ne s'aventurait dans ce coin pour de très bonnes raisons et peu en reviennent vivants. C'est une région abandonnée, ses horreurs régnant en maître depuis des millénaires. Ça risquait d'être particulièrement périlleux... Et excitant! Ce que son client comptait faire avec ce sang ou qui était la personne avec qui elle allait devoir faire équipe lui importait peu. Son boulot était d'obéir, pas de questionner. Pour ce qui est de l'autre... Et bien, la Tsukikage est une espionne et une tueuse, pas une babysitteuse. S'il est incapable de se protéger et de suivre le rythme, alors tant pis pour lui.

Le lieu de rencontre était une pièce vide, sombre et dénuée de fenêtres, comme il était coutume quand on rencontrait le Clan des Ombres. L'ombre garde ses secrets et quand on s'y adapte et qu'on le dompte, il n'y a nulle part d'autre où un membre du clan se sent à l'aise. Les deux femmes restaient debout contre le mur, fondant dans l'obscurité. Complètement immobiles et silencieuses, les deux femmes restèrent ainsi durant de longues heures, jusqu'à ce qu'un homme finisse enfin par entrer. On attendit qu'il referme la porte avant que Mizuki seule s'avance. Elle le scruta, observant chaque petit détail de son être.

''Silat... C'est la première que nous nous rencontrons, mais je reconnais votre visage de plusieurs rapports. Je suis Mizuki, bras droit et garde du corps de la Tsukikage.'' La démone s'inclina légèrement comme simple geste de politesse. J'imagine que vous allez être notre... Accompagnateur dans cette mission.

La Tsukikage s'avança, faisant signe à sa sœur de lui laisser la parole. Il n'y a pas à dire, la démone dégageait une aura des plus impressionnantes. Une aura qui inspirait à la fois puissance, sagesse et un puissant et écrasant désir de tuer. De quoi donner des sueurs froides à plus d'un homme. Elle circulait autour de Silat, son regard perçant l'observait avec encore plus de profondeur que Mizuki. Le regard d'un fauve qui observe sa proie, étudiant son anatomie, juger ses forces et ses faiblesses avec rien d'autre que ses yeux.

''Je vais garder le briefing court. Nous devons aller retrouver une âme perdue de l'autre côté du Styx. Hors de la juridiction de notre espèce. Nous devons trouver cette âme et nous approprier son sang d'une manière ou d'une autre. Nous quittons tout de suite. Questions?''

Mélisandre Cairn

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Re : hell hath no fury (PV)

Réponse 7 vendredi 28 novembre 2014, 20:21:57

Sa bouche goûta une coupe de lait tiède délicatement portée à son visage. Personne n'aurait pu combler le vide de la chambre autour d'elle, aussi inanimé que la fourrure d'ours polaire étendue sous la plante de ses pieds. Les chandeliers jetaient des formes vacillantes contre les murs rehaussés de tentures pourpres, accouchant d'oscillations furtives qui n'étaient rien de plus que des ombres écarlates disséminées sur le faste des ornements muraux. Celle de Mélisandre s'orienta vers le volumineux lit à baldaquin. Le fouillis des draps lui inspira l'alanguissement du corps, une décadence exquise et grisante qui la libèrerait, car sous la robe tachée de rouge de la Marquise couvait un désir ardent et moite. Un instant durant, son regard se perdit dans les fronces des soieries comme dans les remous sensuels d'un océan de plaisir. En avait-elle réellement envie ? Ses doigts raffermirent leur prise autour du pied en cristal tandis qu'elle achevait d'une traite le contenu de son verre. Non. Elle désirait autre chose.

Une bonne heure s'était écoulée depuis qu'elle avait envoyé Isis quérir Wrath. Les larmes de l'esclave avaient été justifiées au moment de leur séparation. La diablesse savait qu'elle envoyait l'ingénue blonde dans la gueule du loup. Ce qu'elle ignorait, c'était la réponse de la colérique petite démone suite à son invitation. Manifestement, l'indifférence avait primé sur le reste et personne n'était venu troubler sa solitude en dépit de l'heure tardive. La carotte de l'héritier ne devait pas être si alléchante, en fin de compte. Soit. La belle patienterait le temps que son altesse vienne à elle.

Les pas feutrés de l'Indocile hantèrent l'aile dévolu au Seigneur Sloth. L'éminent elfe n'avait guère laissé de souvenirs mémorables lors de l'audience, brillant, comme à son habitude, par son ineffable flegme. Il partageait en outre le mépris de ses pairs avec Mélisandre. Les voiles vaporeux de sa robe l'emmaillotaient dans des corolles de soie carmines tandis qu'elle arpentait les vastes couloirs d'un pas indiscret. Quelqu'un, quelque part, pinçait les cordes d'un instrument. Une mélodie aguicheuse aux notes suaves se répandait telle une liqueur moelleuse sur un palais au sein de la résidence. De monumentales arches de pierres structuraient la voûte, chacune d'elles donnant sur des salles au raffinement étudié. La démone flânait à présent, appréciant les peintures exposées. Il y en avait de toute sorte et de tous les horizons. De larges fresques coloraient également les murs sous la lumière pure de lustres de cristal et la musique continuait à charmer ses oreilles. Dans l'intimité des bains, des esclaves avaient déjà évoqué les richesses somptueuses du palais de Sloth. Elles ne mentaient pas.

Un buffet d'ébène servait de présentoir à un assortiment de joyaux et de parures flamboyantes d'or et de pierreries. La Marquise se saisit d'un bracelet blond, large et plat, surmonté d'une pierre de feu ceint d'un entrelacement de serpents ambrés s'entredévorant. Le corps du bijoux était gravé de femmes lascives et nues enchaînées à la pierre sertie dans l'or. Séduite par les détails minutieux de l'ouvrage, l'Indocile en caressa délicatement les contours, jusqu'à ce qu'une présence se détache dans son dos et la fasse soigneusement reposer le bracelet.

" Vous collectionnez les belles choses, " déclara la féline sans se retourner, le regard happé par les chatoiements solaires des délicats ouvrages. 


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