Quoi penser lorsqu'on voit une fille jeune en apparence, les cheveux au vent, seule dans des terres hostiles, avec un katana dans son fourreau ainsi qu'un arc et un carquois dans son dos ?
Cette fille, c'est Magnolia. Elle était partie d'Ashnard. Dans cette ville, elle possédait un véritable petit palace, "héritée" du vampire pour qui elle se faisait passer pour sa fille. Elle n'avait pas eu de réelles difficultés pour ce faire, car elle possédait tous les souvenirs de ce vampire. Et parmi ces souvenirs, de nombreuses techniques de combat, que cela soit au corps à corps, à l'arme blanche ou à l'arc. Et si elle n'avait pas les capacités extraordinaires des vampires, elle se débrouillait bien tout de même avec ce savoir. Un savoir ancestral. Elle avait trois siècles de souvenirs, avec seulement 17 années de vie. Ou 16... Cela n'avait plus vraiment d'importance. Maintenant, elle était riche, puissante et pouvait avoir tout ce dont elle voulait. Elle avait d'ailleurs hérité d'une douzaine d'esclaves, à qui elle avait proposé un choix : rester auprès d'elle ou partir. Seulement deux étaient restés : une
jolie petite Neko, Futomi, qui était la servante et l'amante préférée du vampire, et une
humaine, Kyoka,, esclave depuis son plus jeune age et ne pouvant pas imaginer d'avoir un autre style de vie que celle d'esclave, ce que Magnolia trouvait dommage. Elle l'avait donc mis au service de Futomi lorsqu'elle n'était pas au manoir.
Elle se trouvait sur la route sans aucun but précis, sans savoir exactement où elle allait. En fait, elle répétait le trajet qu'elle faisait lorsqu'elle était itinérante, prise d'une violente nostalgie. Sans le savoir, elle se dirigeait donc vers un petit village du nom de Kimata, perdu en plein milieu des terres sauvages. Sauf qu'il lui restait au moins deux jours de marche. Une formalité pour la jeune fille qui avait acquis une certaine endurance pendant les années où elle voyageait beaucoup. Elle avait bien évidemment assez de vivres pour plus d'une semaine, et de l'argent pour se ravitailler. Elle était à cheval, ce qui lui permettait d'aller plus vite mais aussi de ne pas s'épuiser physiquement. Mais le cheval ne fait pas tout, et elle le savait bien. Elle s'était déjà fait attaquer deux fois par des bêtes sauvages, problème réglé à coups d'épée et en brisant deux de ses flèches, une bien maigre perte pour sa vie. Et elle savait pertinemment qu'elle allait se faire attaquer de nouveau.
Sauf que cette fois-ci, ses adversaires étaient humains. Et ils avaient déjà les armes à la main lorsqu'elle les aperçut. Ses choix se réduisaient au fur et à mesure qu'elle continuait dans leur direction, et elle fut rapidement encerclée, sans que cela ne l'inquiète plus que cela. Les bandits étaient au nombre de six, ils étaient à cheval, et un d'eux tenait en laisse une
terranide renarde, obligée de marcher.
«
Descend. Maintenant, lui fit un des hors-la-loi, impassible. Certainement leur chef, car les autres avaient des petits sourires narquois, et elle repéra sans mal de nombreux coup d’œils déplacés.
-
Ah bon ? Pourquoi ? » leur répondit-elle, insolente.
Son adversaire direct tira une lance et la pointa sur elle.
«
Descend où tu y passes. »
Un rire. L'homme derrière elle était en train de se marrer. En effet, Magnolia avait passé une jambe par-dessus sa monture et s'était laissée tomber au sol, obéissant ainsi à cet ordre. Le mouvement suivant fut d'une vitesse inimaginable : elle passa ses deux mains dans le dos, prenant son arc de la main droite et une flèche de la gauche, encocha, banda son arc et ouvrit les doigts. Une flèche siffla dans l'air, percutant directement le front de celui qui s'était moqué d'elle, le tuant instantanément. Il tomba en arrière, percutant ainsi le dos du cheval qui fit une ruade pour se débarrasser du cadavre encore frais et s'enfuir. Pendant cette intervalle, la jeune fille avait encoché une seconde flèche et se tenait prête à tirer sur le chef du groupe qui eut un sourire cruel.
«
Pose cette arme petite. »
Pour seule réponse, elle tira. Contrairement à ce qu'elle attendait, le projectile s'arrêta à quelques centimètres du cœur de sa cible. L'homme garda son sang froid.
«
Capturez-là. »
La messe était dite, et le combat à proprement parler pouvait commencer. Les bandits descendirent de leurs chevaux, tirèrent respectivement une immense hache à deux mains, un sabre effilé, deux poignards et une hache à une main, et se mirent à attaquer simultanément la jeune fille des quatre cotés. Celle-ci lâcha son arc, tira son épée et fonça vers le premier venu, qui tenta de le faucher de son arme massive qu'elle esquiva sans peine. Puis elle frappa. Au cou et à la poitrine. L'homme, pesant plus d'un quintal, s'effondra. Elle se retourna pile à temps pour voir l'ennemi au sabre essayer de la décapiter, coup qu'elle esquiva en exécutant une pirouette qui la décala par rapport à son adversaire, ainsi qu'à celui qui fonçait sur elle de l'autre coté. Elle avait désormais deux ennemis devant elle, et bien qu'elle possédait une allonge avantageuse face à celui qui avait les poignards, elle semblait en difficulté. Semblait seulement, car elle perça la garde de l'un des deux hommes qui lâcha son sabre et porta ses mains à son ventre. C'est alors que les bandits commencèrent à prendre peur. Magnolia esquiva habilement les deux poignards, lancés par son adversaire avant que celui-ci s'enfuit, accompagné de son comparse à la hache qui faisait demi-tour.
«
Bande de lâches ! » leur hurla le chef, avant d'élancer sa monture vers la combattante.
Le duel fut rapidement expédié : elle esquiva le coup de lance et perça le flanc de son cheval qui s'effondra en hennissant. L'homme hurlait de douleur : une de ses jambes était bloquée, certainement brisée.
Juste avant le combat, Magnolia avait entendu d'autres personnes arriver de loin. Des spectateurs. Elle acheva le dernier survivant puis se tourna vers eux.