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Sur la route...

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Sur la route...

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Magnolia

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Sur la route...

lundi 30 juin 2014, 18:59:44

Quoi penser lorsqu'on voit une fille jeune en apparence, les cheveux au vent, seule dans des terres hostiles, avec un katana dans son fourreau ainsi qu'un arc et un carquois dans son dos ?

Cette fille, c'est Magnolia. Elle était partie d'Ashnard. Dans cette ville, elle possédait un véritable petit palace, "héritée" du vampire pour qui elle se faisait passer pour sa fille. Elle n'avait pas eu de réelles difficultés pour ce faire, car elle possédait tous les souvenirs de ce vampire. Et parmi ces souvenirs, de nombreuses techniques de combat, que cela soit au corps à corps, à l'arme blanche ou à l'arc. Et si elle n'avait pas les capacités extraordinaires des vampires, elle se débrouillait bien tout de même avec ce savoir. Un savoir ancestral. Elle avait trois siècles de souvenirs, avec seulement 17 années de vie. Ou 16... Cela n'avait plus vraiment d'importance. Maintenant, elle était riche, puissante et pouvait avoir tout ce dont elle voulait. Elle avait d'ailleurs hérité d'une douzaine d'esclaves, à qui elle avait proposé un choix : rester auprès d'elle ou partir. Seulement deux étaient restés : une jolie petite Neko, Futomi, qui était la servante et l'amante préférée du vampire, et une humaine, Kyoka,, esclave depuis son plus jeune age et ne pouvant pas imaginer d'avoir un autre style de vie que celle d'esclave, ce que Magnolia trouvait dommage. Elle l'avait donc mis au service de Futomi lorsqu'elle n'était pas au manoir.

Elle se trouvait sur la route sans aucun but précis, sans savoir exactement où elle allait. En fait, elle répétait le trajet qu'elle faisait lorsqu'elle était itinérante, prise d'une violente nostalgie. Sans le savoir, elle se dirigeait donc vers un petit village du nom de Kimata, perdu en plein milieu des terres sauvages. Sauf qu'il lui restait au moins deux jours de marche. Une formalité pour la jeune fille qui avait acquis une certaine endurance pendant les années où elle voyageait beaucoup. Elle avait bien évidemment assez de vivres pour plus d'une semaine, et de l'argent pour se ravitailler. Elle était à cheval, ce qui lui permettait d'aller plus vite mais aussi de ne pas s'épuiser physiquement. Mais le cheval ne fait pas tout, et elle le savait bien. Elle s'était déjà fait attaquer deux fois par des bêtes sauvages, problème réglé à coups d'épée et en brisant deux de ses flèches, une bien maigre perte pour sa vie. Et elle savait pertinemment qu'elle allait se faire attaquer de nouveau.

Sauf que cette fois-ci, ses adversaires étaient humains. Et ils avaient déjà les armes à la main lorsqu'elle les aperçut. Ses choix se réduisaient au fur et à mesure qu'elle continuait dans leur direction, et elle fut rapidement encerclée, sans que cela ne l'inquiète plus que cela. Les bandits étaient au nombre de six, ils étaient à cheval, et un d'eux tenait en laisse une terranide renarde, obligée de marcher.

« Descend. Maintenant, lui fit un des hors-la-loi, impassible. Certainement leur chef, car les autres avaient des petits sourires narquois, et elle repéra sans mal de nombreux coup d’œils déplacés.
- Ah bon ? Pourquoi ? » leur répondit-elle, insolente.

Son adversaire direct tira une lance et la pointa sur elle.

« Descend où tu y passes. »

Un rire. L'homme derrière elle était en train de se marrer. En effet, Magnolia avait passé une jambe par-dessus sa monture et s'était laissée tomber au sol, obéissant ainsi à cet ordre. Le mouvement suivant fut d'une vitesse inimaginable : elle passa ses deux mains dans le dos, prenant son arc de la main droite et une flèche de la gauche, encocha, banda son arc et ouvrit les doigts. Une flèche siffla dans l'air, percutant directement le front de celui qui s'était moqué d'elle, le tuant instantanément. Il tomba en arrière, percutant ainsi le dos du cheval qui fit une ruade pour se débarrasser du cadavre encore frais et s'enfuir. Pendant cette intervalle, la jeune fille avait encoché une seconde flèche et se tenait prête à tirer sur le chef du groupe qui eut un sourire cruel.

« Pose cette arme petite. »

Pour seule réponse, elle tira. Contrairement à ce qu'elle attendait, le projectile s'arrêta à quelques centimètres du cœur de sa cible. L'homme garda son sang froid.

« Capturez-là. »

La messe était dite, et le combat à proprement parler pouvait commencer. Les bandits descendirent de leurs chevaux, tirèrent respectivement une immense hache à deux mains, un sabre effilé, deux poignards et une hache à une main, et se mirent à attaquer simultanément la jeune fille des quatre cotés. Celle-ci lâcha son arc, tira son épée et fonça vers le premier venu, qui tenta de le faucher de son arme massive qu'elle esquiva sans peine. Puis elle frappa. Au cou et à la poitrine. L'homme, pesant plus d'un quintal, s'effondra. Elle se retourna pile à temps pour voir l'ennemi au sabre essayer de la décapiter, coup qu'elle esquiva en exécutant une pirouette qui la décala par rapport à son adversaire, ainsi qu'à celui qui fonçait sur elle de l'autre coté. Elle avait désormais deux ennemis devant elle, et bien qu'elle possédait une allonge avantageuse face à celui qui avait les poignards, elle semblait en difficulté. Semblait seulement, car elle perça la garde de l'un des deux hommes qui lâcha son sabre et porta ses  mains à son ventre. C'est alors que les bandits commencèrent à prendre peur. Magnolia esquiva habilement les deux poignards, lancés par son adversaire avant que celui-ci s'enfuit, accompagné de son comparse à la hache qui faisait demi-tour.

« Bande de lâches ! » leur hurla le chef, avant d'élancer sa monture vers la combattante.

Le duel fut rapidement expédié : elle esquiva le coup de lance et perça le flanc de son cheval qui s'effondra en hennissant. L'homme hurlait de douleur : une de ses jambes était bloquée, certainement brisée.

Juste avant le combat, Magnolia avait entendu d'autres personnes arriver de loin. Des spectateurs. Elle acheva le dernier survivant puis se tourna vers eux.
« Modifié: mardi 08 juillet 2014, 23:57:23 par Magnolia »

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Re : Sur la route...

Réponse 1 mercredi 02 juillet 2014, 14:06:36

Ils s'étaient arrêtés, et regardaient le combat de loin. Ils l'observaient certainement, et se demandaient comment elle avait pu faire cela. Ce n'était pas vraiment compliqué...

La jeune fille entendit un bruit derrière elle. Une sorte de plainte aiguë, un gémissement. Lorsqu'elle se retourna, elle put voir le dernier protagoniste de cette histoire, la terranide renarde. La jeune fille pouvait lire dans son regard de la peur. De la peur et du respect. Elle s'approcha, son épée toujours en main, et la regarda. Elle avait une corde autour de son cou, reliée au cheval, et ses mains étaient liées entre elles. L'esclave terrorisée recula autant qu'elle le pouvait, terrifiée par ce qui pourrait arriver. Elle avait peur de cette fille qui avait détruit ceux qui l'ont capturée. Et sans un mot, celle-ci pointa son arme vers elle. Elle pouvait presque sentir la lame contre son cou et elle ferma les yeux, persuadée que sa vie se terminait ici. Mais au lieu du coup fatal qu'elle redoutait, elle sentit une espèce de libération autour de son cou : ouvrant les yeux, elle put constater que la fille venait de trancher non pas sa gorge, mais la corde qui la maintenait attachée à l'animal. Elle fit de même avec celle liant ses poignets, avant de ranger son épée et de lui tendre la main, souriante. Son instinct lui hurlait de fuir, le plus vite possible, mais elle était faible... Si faible...

Ne prenant même pas la peine de se mettre debout, la terranide se retourna et commença à courir à quatre pattes, avant de s'effondrer au bout de quelques mètres, épuisée. Magnolia estima qu'elle n'irait pas bien loin, et donc qu'elle pouvait s'occuper d'un autre problème. Celui des spectateurs.

Elle ne savait pas qui ils étaient, mais il sembleraient qu'ils aient la technologie des tekhanes. Ou alors quelque chose s'en approchant. Elle fut donc très surprise lorsqu'elle se rendit compte que les deux émissaires venus à sa rencontre étaient des hommes. Elle n'était pas particulièrement hostile envers le sexe masculin, mais elle était très surprise que des hommes puissent avoir accès à un tel niveau de technologie sur Terra. Déjà, ils avaient des véhicules blindés. Ensuite, elle put distinguer que certains d'entre eux, restés près du chariot, avaient des armes auxquelles seules les tekhanes et d'autres civilisations exclusivement féminines à sa connaissance pouvaient avoir accès. Il devait certainement s'agir de voleurs, ou quelque chose comme cela. A moins qu'il s'agisse d'une des rares civilisations avancées à ne pas être profondément misandre. Elle évaluait les chances à 50/50. Sauf que dans un cas, elle n'avait presque aucun moyen de s'en sortir vivante, à moins de prendre un de ses adversaire en otage pour assurer sa survie.

Elle observa les deux hommes venus à sa rencontre, et les regarda s'approcher. Derrière eux, une couverture s'installait, et elle se douta qu'ils étaient prêts à tirer si elle avait un comportement hostile. C'est pourquoi elle ne bougea pas d'un pouce, et les laissa faire tout le chemin. Ils s'arrêtèrent à une dizaine de mètres d'elles, et l'un d'eux, certainement leur chef, prit la parole, lui demandant si elle était berserk. Et puis quoi encore ? Tout ça parce qu'elle a défait une bande d'incapables ? Un sourire amusé plana sur ses lèvres, et elle répondit :

« Vous n'êtes pas très observateurs... Si j'étais berserk, l'esclave derrière moi serait déjà morte. C'était juste une bande de pillards basique : démonstrations de force, intimidations, mais ils ne savaient pas vraiment se battre. C'est juste de la poudre aux yeux. Dès qu'ils rencontrent un véritable combattant, ils plient. »

Elle continua, à peu près sur le même ton que son interlocuteur :

« Avant d'échanger les formalité d'usage lors d'une telle rencontre, je me dois de vous poser une question : je dois m'attendre à vous combattre ? »

Elle était tendue, mais elle essayait de ne pas le laisser transparaître dans son comportement ou ses actions. Elle avait son épée à portée de main. Mais elle savait que ses chances de remporter cette victoire étaient proches de zéro. Elle pourrait peut-être s'enfuir, avec beaucoup de chance, mais en aucun cas les défaire tous.
« Modifié: mardi 08 juillet 2014, 20:36:58 par Magnolia »

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Re : Sur la route...

Réponse 2 vendredi 04 juillet 2014, 19:27:59

Les deux personnages en face d'elle étaient semblables, mais fondamentalement différents dans leurs métiers. Si le rôle de l'un se cantonnait à combattre et à suivre les ordres, l'autre, celui qui avait parlé, semblait être le chef de cette petite expédition, celui qui distribue les rôles et les blâmes. Comment le savait-elle ? Lorsqu'on a trois siècles d'expérience, on apprend à remarquer ce genre de choses. Il faudra donc ne pas énerver ce dernier, se calquer sur son caractère, ne pas le brusquer. C'était là une question de vie ou de mort. De vie si elle y arrivait, de mort si elle échouait.

« Un véritable combattant qui fait le travail d'une équipe d'extermination bien équipée et surentrainée. Eh bien, jeune fille, dîtes moi à quelle école vous avez étudié ! Le Rocher de Valmett auraient bien besoin de votre entrainement. »

Le même homme qui parle... Assurément, son analyse est la bonne. Et elle l'améliora même : il devait être un chef de guerre militaire, ou n'importe quel autre titre s'en rapprochant. La posture du militaire, le discours du dirigeant. Quant à l'autre... Il l'observait ostensiblement, cherchant à savoir quelque chose d'elle. Il l'étudiait, et cela dérangeait la jeune fille. Elle aurait bien aimé mettre fin à cette étude silencieuse d'une gifle correctement dosée, mais elle savait que c'était impossible pour le moment.

Magnolia étudia sa question un peu plus en détail. Pourquoi la posait-il ? Cherchait-il juste à faire la conversation, ou s'agissait-il de quelque chose de plus subtil ? Car en tant que dirigeant, il devait connaître moult techniques d'interrogatoire, et elle savait bien que cela en faisait partie. Il était donc intéressé par ses études... Voulait-il savoir d'où elle venait ? Par qui elle avait été entraîné ? Si elle était ennemie de leur faction ? Tout à la fois ? Tout était possible, et aucune piste n'était écartée. Et la seule certitude de l'adolescente était qu'il voulait en savoir plus sur elle. Malheureusement pour lui, à cette question, sa réponse fit :

« L'école de la vie. »

En effet, comment lui révéler qu'elle combattait grâce au savoir ancestral d'un vampire, à qui elle a "ponctionné" tout le savoir et toute l'expérience ? Et de toute façon, elle ne voulait pas le faire. Il s'agissait de son atout, et elle n'allait pas le gâcher juste à cause de ça. Il lui annonça ensuite qu'elle ne devrait pas le combattre, sauf si elle le voulait vraiment.

« Vaut mieux pas, non... marmonna-t-elle.
- Je pense que nous en avons fini avec les préliminaires, enchaîna-t-il sans l'avoir entendue. Passons aux choses sérieuses. Je suis le commissaire Anton et voici mon cadet, Eckhart.
- Je m'appelle Magnolia », répondit la concernée, pendant que la seconde personne devant lui, approximativement du même age qu'elle, faisait un salut presque militaire.

L'homme parla ensuite de sa mission, et elle en retira la provenance. Le Rocher de Valmett... Contrairement à ce qu'il pensait, elle avait déjà entendu parler de cette citée. Selon le marchand qui lui en avait parlé, il s'agissait d'une ville où la loi prévalait sur beaucoup de choses, à un tel point que les militaires étaient tenus de faire respecter leur loi. Ils ont une technologie assez avancée, sans toutefois atteindre celle de Tekhos. Si elle faisait la comparaison avec la Terre, elle mettrait leur niveau sur un pied d'égalité, ne pouvant pas déterminer lequel est le plus avancé, surtout parce qu'elle n'a jamais mis les pieds dans cette ville. Elle ne pouvait donc se fier qu'à ce qu'elle a entendu. Peut-être la réalité était différente... Seul l'avenir lui dira. En tout cas, le vampire ne connaissait pas le Rocher.

« Oui, il y a un domaine dans lequel nous sommes vraiment forts au Rocher de Valmett : Faire enrager les diplomates Tekhannes!
- C'est pas difficile. Il suffit d'envoyer des diplomates hommes un brin misogyne... répondit-elle avec un grand sourire.
- Je vous invite à rester cette nuit avec nous. Notre campement sera le vôtre. Mon subalterne, qui ne semble pas goûter mon humour est à votre service. Tout du moins pour le temps que vous compter rester avec nous. »

Magnolia inclina légèrement la tête avant de répondre :

« Merci de l'invitation. La solitude est parfois pesante, même pour une habituée. »

Rester avec ce fameux Eckhart... Elle aurait bien refusé cet homme, mais elle ne le pouvait pas. Elle savait qu'il s'agissait non seulement d'un guide, mais aussi qu'il serait là pour surveiller l'adolescente. Dans un sens, cela ne la dérangeait pas plus que cela, car elle n'avait pas grand chose à cacher. Magnolia est assez connue à Ashnard, même si elle se doutait que cette célébrité ne dépassait pas les frontières des hautes sphères ashnardiennes.

Il l'entendit ensuite l'interdire de... violer Eckhart ? Elle le regarda, les yeux ronds comme deux billes, avant de voir la réaction du concerné et de se retenir d'éclater de rire. Lui semblait extrêmement gêné et elle ne résista pas à l'envie de le taquiner :

« Mouais... Pas assez de matière à mon avis. »

Les présentations semblaient donc terminées, et Eckhart allait commencer à lui coller aux basques. Sans attendre, elle tourna les talons et elle se dirigea vers l'esclave, assommée par la chaleur et la fatigue une dizaine de mètres plus loin. Elle était très petite, pas plus d'un mètre trente, et ne devait pas peser plus de 30 kilos. L'adolescente n'eut donc aucune difficulté pour la porter de ses deux bras. Bien que ne possédant pas la force d'un vampire, elle commençait à avoir de l'expérience de combat, ce qui forgeait petit à petit ses muscles. Elle héla Eckhart :

« Dites, 'pouvez prendre mon cheval ? C'est le noir, là. Elle lui désigna son étalon de la tête. Et prenez-en un pour elle aussi, merci beaucoup. »

En effet, ayant les deux bras pris, elle ne pouvait pas s'occuper en plus des montures. Concernant la terranide, Magnolia ne se faisait pas trop d'inquiétude. Elle avait ce qu'il fallait dans un des sacs accrochés à son cheval.
« Modifié: mardi 08 juillet 2014, 20:38:27 par Magnolia »

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Re : Sur la route...

Réponse 3 mardi 08 juillet 2014, 20:35:03

Une question restée sans réponses... La vie en est pleine, et si Magnolia ne pouvait se targuer de toutes les connaitre, elle en avait déjà un bon paquet. Et une d'elle était "Pourquoi Eckhart n'a pas réagi ?". Elle eut sa réponse peu de temps après, lorsqu'il se replia sur lui-même, essayant de conserver un tantinet de dignité. Car il aurait pu réagir, il en était capable. Il n'avait pas la mine de celui qui ne savait pas quoi répondre. Il ne pouvait pas, tout simplement. Et cela, elle avait pu le déterminer en observant l'air constant de son supérieur hiérarchique, l'homme à coté d'elle. Même si elle ne l'avait pas laissé transparaître, cela l'avait faite rager. Contre cet homme déjà pour l'avoir lancée sur cet humour grivois, contre le système qui imposait les lois qu'ils suivaient, et contre elle-même pour avoir répliqué ainsi, ne faisant qu'augmenter sa gêne et sa colère. Mais son sourire ne se crispa même pas une seconde, preuve qu'elle avait un self-contrôle énorme. Elle se contenta d'imiter tous les autres, riant aux éclats et ne se préoccupant pas une seconde de lui en apparence.

« Quoiqu'il en soit, c'est votre serviteur à partir de maintenant et ce, jusqu'à ce que vous nous quittiez. Donnez lui n'importe quel ordre et il obéira. Bon, je vous laisse. »

Il avait continué à l'enfoncer plus bas que terre, puis avait prononcé cette phrase, mettant ainsi Eckhart à son service. Ce qui était une bonne chose, car en lui donnant un ordre, elle pourrait ainsi lui faire changer les idées, et qu'il puisse se sentir utile. Elle lui avait donc demandé de prendre deux chevaux, dont le sien, et de les amener à sa suite. Quant à elle, elle portait l'esclave dans ses bras. Elle savait exactement ce qu'elle allait en faire une fois rentrée, mais son attitude ici restait à déterminer, et dépendrait beaucoup de l'attitude des autres. La jeune fille n'était pas une esclavagiste, bien loin de là. Elle aurait préféré remettre cette esclave en liberté sur-le-champ s'il en était possible. Malheureusement, elle savait bien que les esclaves finissaient toujours par retomber entre les mains d'esclavagistes. Elle le savait grâce à trois siècles d'esclavagisme intensif. Cette expérience lui était offerte une fois de plus par la mémoire du vampire. Grâce à lui, elle savait exactement ce qu'il fallait faire pour que les esclaves ne soient plus jamais inquiétés par d'autres : il suffisait de les marquer. Tous les esclaves du vampire étaient marqués au fer rouge. Magnolia elle-même l'avait été mais, heureusement pour elle, lors de sa "résurrection", cette marque fut considérée comme une cicatrice et a été transférée à son ancien ravisseur, laissant sa peau immaculée.

Oui, la jeune fille comptait marquer au fer rouge la peau de la terranide entre ses bras. Mais à l'inverse de Magnolia, elle allait l’anesthésier fortement pour qu'elle ne ressente rien. Ainsi, quoi qu'elle décide de faire, tant qu'elle reste dans le secteur d'influence de la fausse fille adoptive du vampire, l'esclave ne risquerait strictement rien. Dans le pire des cas, elle pourrait se faire ramener à Magnolia, mais pas capturée à nouveau. Car la "famille" de la jeune fille était connue parmi les esclavagistes comme une des familles les plus sanglantes lorsqu'il s'agissait d'esclavage, et bien que la mort de l'ancien ravisseur de Magnolia ait totalement changé la donne, une réputation ne disparaît pas aussi facilement. Ils auraient donc tous peur d'une vendetta.

Avant tout ça, il fallait d'abord soigner cette jeune kitsune. L'adolescente était rapidement arrivée au diagnostic d'un début d'insolation mêlé à une fatigue extrême. Il lui faudrait au moins un jour de repos pour pouvoir être remise sur pieds... sur pattes. Elle la porta délicatement jusqu'à une vingtaine de mètres où s'étaient installés les citoyens du Rocher, un peu plus à l'écart de la route qu'eux, et la posa délicatement par terre. Elle se dirigea ensuite vers Eckhart, qui tenait par la bride deux chevaux, pris un des sacs se trouvant sur le sien tout en lui faisant :

« Si vous pouviez les attacher pas loin, ce serait parfait merci. »

Elle se dirigea ensuite vers sa nouvelle esclave, sortit une gourde et un bout de tissu qu'elle imbiba d'eau et qu'elle posa sur son front avant de verser un peu de ce précieux liquide dans sa gorge. Pour elle, cela suffirait à ce qu'elle aille mieux. Maintenant, seul le temps ou la magie pouvait l'aider. Elle s'assit sur un des rochers et avisa Eckhart du regard.

« Alors... Que me veut le Rocher de Valmett ? Et qu'êtes-vous supposé apprendre sur moi en restant collé à mes basques ? »

Elle jouait la carte de la franchise avec lui tout en espérant, avec peu d'espoir, qu'il ferait de même.

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Magnolia

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Re : Sur la route...

Réponse 4 lundi 14 juillet 2014, 03:15:47

S'était-elle trompée sur le cas d'Eckhart ? Avait-elle fait une mauvaise analyse lorsqu'elle en avait conclu qu'il s'agissait d'un assistant, de l'apprenti d'un stratège de haut vol, étant ici pour lui soutirer des informations sur elle-même ? Quel était véritablement son rôle ?

Tel était le questionnement de l'adolescente lorsque Eckhart se mit à s'agenouiller très, trop respectueusement, et se mit à l'appeler "maîtresse". Magnolia haïssait ce mot, qui met clairement un des interlocuteurs en supériorité hiérarchique par rapport à son comparse, mais cela la forçait à réviser son jugement. Ceux qui appellent les autres "maîtres" se pensent tellement inférieurs à ces personnes qu'ils se sentent forcés de les désigner par ce terme indiquant leur propre incapacité. Et là, elle ne l'avait nullement incité à l'appeler ainsi, il le faisait donc de son plein gré.

Puis il se mit à parler, et elle se rendit compte qu'elle ne s'était bel et bien pas trompé dans son premier jugement. Cherchait-il à l'induire en erreur ? Ou montrait-il une forme excessive de respect à son égard ? Elle ne saurait le dire. Tout aussi important, ses paroles lui apprirent que ce fameux Anton cherchait à savoir comment et pourquoi elle avait défait ses bandits. A la question "pourquoi", elle pouvait y répondre facilement : ils s'étaient juste mis sur son chemin. Mais à la question "comment", une part de mystère subsistait pour elle. Certes elle savait qu'elle avait tous les souvenirs d'un vampire vieux de plusieurs siècles, incluant des techniques avancées de combat et d'analyse, mais elle ne savait pas du tout comment elle avait eu cette mémoire. Le vampire avait essayé de la transformer complètement, et elle s'était réveillée, le vampire mort à coté de lui, vidé de son sang, possédant toutes les marques et les cicatrices qu'avait auparavant l'adolescente sur son propre corps. Peut-être était-ce dû à sa nature, où alors c'était le résultat de l'échec du plan du vampire. Elle ne saurait le dire.

« Puis-je faire quelques suppositions concernant votre identité, maîtresse ? » continua-t-il, la surprenant une nouvelle fois.

Elle aurait aimé réagir, lui dire qu'elle n'était nullement sa maîtresse, mais elle était encore plus curieuse d'avoir réellement son avis. Voilà pourquoi elle lui répondit vaguement un « Allez-y » totalement neutre en apparence. Il se mit ensuite à lui sortir une théorie bien construite, selon laquelle elle serait d'abord une noble d'Ashnard, ce qui la fit sourire doucement. Ce n'était pas vraiment faux, puisqu'elle appartenait pleinement à une des familles influentes de ce milieu. Officiellement en tout cas, car tout ceci était du plastique inventé par l'adolescente afin de faire main basse sur les possessions du vampire, en particulier des esclaves. Mais la suite, fort bien pensée cependant, ne correspondaient pas vraiment à la réalité.

« Votre présence sur la route laisse à supposer que vous êtes en quête de quelque chose ou que vous souhaitez faire vos preuves auprès de vos pairs. Peut être les bandits que vous avez chassés et tués ont offensé votre famille en attaquant une de vos caravanes marchandes. Je suppose que la terranide ici présente, que vous avez la bonté de prendre sous votre aile, correspond à une externalité positive à votre engagement dans votre tâche. Votre famille doit sans doute tirer une part de ses richesses du commerce d'esclave, mais ce serait sans doute m'avancer un peu trop que d'affirmer une telle chose. »

En effet, Magnolia était en quête, mais de rien de matériel. Il s'agissait d'une quête spirituelle, à la recherche de son passé, ainsi qu'un retour sur les plus belles années de sa vie, lorsqu'elle était sur les routes. Certains auraient appelé ça un pèlerinage, bien que n'ayant aucune connotation religieuse, d'autres diraient que ce n'est qu'un caprice d'une adolescente à la recherche de repères. Magnolia elle-même ne pouvait dire exactement de quoi il s'agissait, mais elle savait que c'était vital pour elle, vital pour ne pas se perdre dans les méandres des souvenirs du vampire qui pouvaient avoir tendance à empiéter sur les siens. La partie sur les bandits était totalement fausse, même si il s'agissait en effet d'une probabilité sur la raison de son expédition. Quant à la terranide... Il se trompait totalement. Elle n'était pas du tout une esclavagiste, bien au contraire. Elle libérait les esclaves en son pouvoir, se débrouillant pour qu'ils ne se fassent pas avoir une nouvelle fois en les protégeant. Enfin, lorsqu'il s'agissait de terranides sauvages, elle essayait de l'éduquer au maximum, et lorsqu'ils n'étaient pas réceptifs à cette éducation, elle n'avait aucun scrupule à les revendre sur le marché, considérant qu'ils sont tels des animaux. Ayant des ressemblances avec les hommes, mais des animaux tout de même.

Eckhart avait gardé le regard vers le sol, bien que Magnolia ait pu voir un coup d’œil jeté vers l'esclave allongée, mais en aucun cas il avait levé les yeux vers elle. Elle pouvait donc réfléchir aisément à sa réaction, ainsi qu'au rôle qu'elle désirait jouer. Elle ferma les yeux pendant quelques secondes, inspirant longuement, pendant que son cerveau tournait à plein régime. Pouvait-elle faire confiance à cet Eckhart ? Sa raison lui disait non, pourtant, une petite voix dans son cœur lui soufflait que cela était fort possible. Jouant ce rôle, il avait montré une loyauté sans failles à son supérieur, car ça lui offrait le meilleur taux de réponses intéressantes, et il ne semblait pas du genre à révéler des secrets sans s'en rendre compte. Mais il pourrait y avoir un cœur derrière cette apparence glaciale, totalement dévouée à son supérieur, un cœur capable d'admettre que son point de vue peut être pris en compte dans la balance. Non, elle ne lui ferait pas confiance. Pas totalement du moins. Mais elle pouvait tout de même lui raconter une partie de sa vérité. La partie la plus choquante.

Mais il fallait déjà commencer par le remettre à sa place, quitte à se montrer aussi froide, aussi sèche que lui. Elle le fixa des yeux.

« Déjà, ne m'appelez pas "maîtresse". Si vous voulez me montrer du respect, c'est "mademoiselle". »

Elle haïssait tellement ce terme qu'elle souhaitait le voir banni de toute conversation. Et cela ne la décrédibiliserait pas vraiment si elle décidait de jouer une esclavagiste, car il pourrait bien s'agir d'un ancien traumatisme.

« Ensuite, concernant ma famille, ils sont morts... »

Donc pas de dette à ce niveau-là. Mais c'est là qu'elle réservait sa surprise morbide. Elle se leva et marcha jusqu'à Eckhart, se baissant pour lui souffler à son oreille :

« ...avant ma naissance. »

Le déstabiliser, lui faire peur, le choquer... Tel était le but de Magnolia. Elle voulait connaître sa réaction. Après tout, elle ne risquait pas grand chose. Elle pourrait aisément prétendre lui avoir menti pour tester sa réaction et sa capacité à ne pas croire aux mensonges. Sauf qu'elle le disait avec un ton tel qu'on devinait aisément qu'il s'agissait de la vérité. Enfant de personnes déjà mortes... Tel était son destin. Et elle voulait absolument voir la réaction du jeune homme devant elle.

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Magnolia

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Re : Sur la route...

Réponse 5 mardi 22 juillet 2014, 00:20:07

Aucune emprise. Magnolia sentait qu'elle n'avait aucune emprise sur lui. Bien qu'elle lui ait dit la vérité, il restait de marbre, sans même un semblant de réaction. Elle ne pouvait pas savoir ce qu'il avait en tête, mais ce dont elle était sûre, c'est qu'Eckhart avait une parfaite maîtrise de lui. Et elle qui haïssait la politique et les longs parlementaires diplomatiques, cela l'agaçait légèrement de le voir ainsi. Un être qui a apprit à se maîtriser totalement pour exécuter sa tâche, quelle qu'elle soit, est pour elle un être qui n'a pas la vision globale de la situation. Les émotions sont un vecteur important d'informations, et elle n'en voyait aucune ici.

Lorsqu'il lui présenta ses condoléances, elle faillit lui mettre une gifle détonante. C'est la première fois que quelqu'un lui présente ses condoléances en sachant la vérité. Et franchement, cela lui semblait totalement déplacé. Ses parents ne l'ont même pas mise au monde intentionnellement. Ils étaient déjà morts lorsqu'elle n'était que dans le ventre de sa mère biologique, donc elle ne les a jamais connu. Ce ne sont donc pas des proches pour elle. Les condoléances sont totalement déplacées ici. Soit. Ce n'était pas vraiment le plus important...

Non, le plus important était qu'il en profitait toujours pour continuer sa petite enquête stupide, la pressant pour avoir plus d'informations encore plus rapidement. Tout cela semblait le plus important pour lui. Obéir, obéir, obéir... Magnolia n'aimait pas ce genre de personnes qui font passer leur devoir avant leur honneur. A la place d'Eckhart, elle aurait changé de pays depuis bien longtemps. Surtout au vu des rares rumeurs qu'elle avait pu en tirer.

« Peut être pourriez vous me livrer d'avantge de détails ? »

Il fallait trouver quelque chose qui le déstabilise vraiment, quitte à quitter son rôle d'esclavagiste. A vrai dire, elle n'en avait rien à faire de ce statut, juste qu'il lui servait de prétexte pour rester en vie. Et puis, il y avait toujours des anciens esclaves qui seraient prêts à faire beaucoup de choses pour libérer celle qui leur a offert la liberté afin de lui rendre la pareille. Elle le savait car elle avait entendu au moins une demi-douzaine de serments de ces hommes et terranides. Quoi qu'il en soit, si elle avait besoin d'aide, elle savait où chercher.

Elle prit sa décision assez rapidement, et continua son rôle un petit moment. Elle tourna autour de lui lentement en lui disant :

« Vous savez, si j'avais besoin de personnes pour prendre soin de moi, je ne serais pas ici... »

Magnolia se rapprocha alors dangereusement de lui, si près qu'elle pouvait sentir son souffle. Elle était forcée de lever légèrement la tête, mais cela ne la gênait pas. Et elle se colla littéralement à lui, jusqu'à ce qu'elle sente la poitrine du jeune homme contre ses seins. Beaucoup plus subtile, sa main gauche fila vers l'étui où se trouvait l'arme du soldat.

« Mais si vous voulez vous occuper de moi, rien ne coûte d'essayer vous savez... »

Alors que Eckhart pouvait penser que Magnolia essayerait de l'embrasser, il put voir une lueur amusée dans le regard de la jeune fille, et elle le repoussa avec son index de la main droite sur son front avant que celle-ci ne lâche un grand sourire. Il put aussi voir son arme entre ses mains lorsqu'elle recula de deux pas, arme qu'elle retourna dans tous les sens.

« Hummm... Arme utilisant de la poudre à canon... Certainement avec des balles... Z'êtes encore bien loin de la technologie des teckanes hein ? Par contre j'en ai jamais vu à Ashnard et très rarement à Nexus, sauf qu'elles étaient bien plus évoluées... »

Magnolia eut à très peu d'occasion la possibilité de tenir une arme à feu ou à rayons entre ses mains, et la plupart étaient de factures terriennes. Elle savait donc un peu comment fonctionnait l'arme ou, en tout cas, le rendre inutilisable. Pour le moment... C'est pour ça qu'en le "tripotant", elle ouvrit "accidentellement" le barillet et fit tomber toutes les balles.

« Oups, c'est tombé tout seul... » lui fit-elle d'un ton faussement coupable.

D'un lancer parfait, elle lui renvoya ensuite son arme. Déchargée.

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Re : Sur la route...

Réponse 6 lundi 28 juillet 2014, 14:43:13

La réaction de Eckhart ne fut pas du tout à la hauteur des espérances de la jeune fille. Elle qui espérait le voir apprendre et comprendre de nouvelles informations sur elle, qu'elle avait partagé sciemment, ne vit sur son visage que ressentiments à son égard. Il ne vit pas la mine d'informations cachée, ni sa demande implicite. Il avait encore des progrès à faire en tant que diplomate et politicien. Beaucoup de progrès...

Cependant, son sourire de façade revint vite, comme s'il voulait lui faire croire qu'il maîtrisait parfaitement la situation, et se mit à dévaloriser son royaume. Son rocher, celui dont il était si fier. Comment le savait-elle ? Tous les signes représentant son appartenance étaient parfaitement visibles sur lui et tous immaculés, signe qu'on leur a prêté une attention tout particulière il y a très peu de temps. Ce discours ne collait pas du tout avec son apparence, encore une erreur de l'apprenti politicien qui les multipliait depuis que Magnolia avait commencé à l'attaquer sur le plan physique.

Sa réaction aux paroles d'Eckhart fut de mettre sa main au front, comme s'il venait de dire une énormité, et de le regarder d'un air un peu déçu. Lui qui se targuait d'être celui supposé lui soutirer des informations venait de perdre toute crédibilité à ses yeux, et elle n'allait pas se gêner pour le lui faire remarquer. Elle espérait qu'une conversation plus franche pourrait certainement faire suite à cela.

« Vous avez encore des progrès à faire, Eckhart. Vous avez certainement eu une des pires réactions possibles. »

Elle soupira bruyamment et s'approcha de lui pour qu'il soit pile à portée pour un coup d'épée.

« J'ai commencé par vous montrer votre plus grande faiblesse. Si vous voulez devenir un jour un diplomate, vous saurez que personne ne vous fera de cadeaux, et si les tentatives dans ce genre vous font perdre vos moyens, vous finirez par vendre votre pays. Et vous vous êtes focalisés uniquement sur ce pauvre détail. Avez-vous compris que j'ai induit faire partie des hautes sphères de Nexus ? Apparemment non, fit-elle en voyant la réaction de son interlocuteur, ainsi que vous n'avez pas compris que je connais l'armement tekhan. Et, le plus important à mes yeux... »

D'un seul coup, sans même laisser le temps à Eckhart de réagir, elle dégaina son épée et coupa la sangle de l'étui de l'arme du jeune homme, faisant tomber le pistolet à terre.

« ...je n'accepte pas qu'on me parle en possédant une arme chargée. »

Elle lui offrit un petit sourire avant de rengainer son arme et de reculer de quelques pas. En effet, lorsque le jeune homme avait récupéré son arme, il s'était empressé de consciencieusement recharger celle-ci avant de la remettre dans son étui, ce qui l'avait agacée au plus haut point. Elle savait qu'il allait réagir. Il ne pouvait que réagir.

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Re : Sur la route...

Réponse 7 lundi 25 août 2014, 20:11:04

Au moins, elle avait eu le mérite de l'avoir surpris. Il ne s'attendait certainement pas à ce genre de remontrances de la part d'une fille de son age, encore moins à propos de la spécialité du jeune homme. Mais Magnolia est pleine de surprises, et dévoiler ses messages camouflés à l'intérieur de la conversation était fait pour lui donner un coup de jus, lui faire prendre conscience que cela ne servait à rien de jouer la comédie avec elle. Et surtout elle voulait en arrêter là avec les questions à propos de son existence. Il ne lui laissait pas l'occasion de répliquer avec ses propres interrogations, et elle devait avouer que cela commençait à l'agacer un petit peu.

Il commença par lui avouer ce qu'il avait deviné d'elle, soit qu'elle était Ashnardienne et qu'elle avait vécu à Tekhos, avant de la flatter sur ses talents à l'épée. Elle resta imperméable, mais intérieurement elle se tapait la tête contre un mur. Qu'est-ce que ce genre de choses vient faire ici ? Il se fait désarmer d'un coup d'épée, et lui ne fait que le flatter. Il ne s'inquiétait même pas pour sa vie, il restait concentré sur sa mission. La jeune femme avait l'impression qu'il ne vivait que pour cela, gâcher ses talents en suivant aveuglément les ordres qu'on lui donne et respectant une hiérarchie qui ne lui retourne même pas ce respect, le traitant comme un moins que rien. Si elle s'écoutait, elle lui mettrait une claque sur la joue immédiatement pour qu'il se rende compte de ce qu'était sa vie, sans aucune forme de liberté, sans aucune assurance de reconnaissance future. Juste l'inconnu, alors qu'il pourrait mordre la vie à pleines dents dans un tout autre contexte. Mais elle ne fit rien, et le laissa continuer à poser ses questions pour tenter de découvrir qui elle est vraiment.

Il fit un résumé de ce qu'il savait sur elle, pendant qu'elle s'asseyait sur un rocher traînant par là non loin d'elle, montrant une pointe d'impatiente. Et il lui demanda un nom de famille. Un nom de famille, sérieusement... Si elle lui donnait celui de Tekhos, cela ne lui parlerait pas. Celui d'Ashnard, il commencerait à prendre peur en prenant conscience qu'il s'agit d'une des plus violentes familles d'esclavagistes de l'Empire. A Nexus, n'y étant allé que très rarement, le nom qu'elle utilise ne lui dirait rien du tout. Enfin, il était absolument hors de question qu'elle lui parle de la Terre. Elle préféra lui offrir un sourire moqueur et de lui répliquer :

« Pour avoir un nom de famille, il faudrait déjà avoir une famille, Eckhart. »

Pour la première fois, elle l'appelait directement par son prénom. Elle aurait bien rajouté son nom de famille, mais elle ne le connaissait pas.

« Quelle serait l'utilité de vous donner un nom de famille que vous savez contrefait ? »

Bien entendu, elle saisissait l'intérêt de ce nom. Il s'agissait juste d'un moyen de mener des recherches sur elle, chose qu'elle voulait essayer d'éviter, même si elle savait que cela serait inévitable. Car elle avait rapidement réfléchi, et elle s'était rendue à l'évidence qu'elle devrait certainement les accompagner sur le chemin du retour. Elle ne serait pas capable de prendre l'ancienne esclave en main toute seule, surtout au niveau de la nourriture et de l'eau. Certes elle pourrait utiliser celle abandonnée par les bandits, mais elle ne faisait pas confiance à ce genre de choses. Si ça se trouve, la nourriture n'est pas consommable, et cela peut la tuer à petit feu. Et elle allait certainement devoir cohabiter avec cet Eckhart pendant toute la durée du trajet, alors autant mettre les choses au clair.

« Après tout, même si vous êtes une femmes, Tekhos ne laisse entrer personne et ceux qui sortent sont rarement en vie. »

Encore des questions, et des suppositions pour l'inciter à parler et à en révéler encore plus sur elle-même. Cela devenait fatiguant pour elle, mais il venait de mettre le doigt sur une étape dans sa vie qui n'aurait jamais pu arriver sans une sacré dose de chance. Très peu de carrioles marchandes peuvent faire affaire avec la capitale de la technologie, et par deux fois, elle était tombée sur l'une d'entre elles. A l'aller comme au retour. Mais ça, elle se garda bien de lui dire.

« J'ai lu certaines légendes disant que des liches étaient capables de porter et d'accoucher de rejetons... »

Elle le regarda d'un air surpris, comme s'il venait de dire une énormité, avant de pouffer de rire. Il devait être sérieusement désespéré pour la comparer à une liche, et elle trouva rapidement des éléments infirmant cette thèse. Mais elle n'eut pas le temps de les lui soumettre qu'il posa d'autres questions :

« Je...Bon. Qu'entendez vous par école de la vie et comment une jeune femme telle que vous peut avoir vécu autant d'aventure en si peu de temps sans vouloir vous vexer ?
- Une liche... Non mais où vous avez trouvé ça ? lui demanda-t-elle la voix riante. Sérieusement, réfléchissez deux secondes. Où avez-vous vu que les liches sont des êtres morts ? Et puis, si j'étais vraiment la fille d'une liche, j'aurais une puissante affinité avec la magie. Et sauf si vous avez pas de mage dans votre groupe, ce qui m'étonnerait un petit peu, vous m'auriez repérée à un kilomètre à la ronde tellement ces êtres empestent la magie noire à plein nez ! »

Elle continua quelques secondes sans parler afin de calmer le fou rire naissant qui commençait à pointer dans sa poitrine. Elle réussit tant bien que mal, et c'est avec un grand sourire qu'elle répondit à ses questions.

« Vous savez, certaines races paraissent jeunes pendant des siècles. Si j'avais été une vampire, cela n'aurait pas fait de différence que j'aie 20 ans ou 20 siècles. Mais vous... »

Elle s'interrompit immédiatement en voyant quelque chose bouger du coin de l’œil. Elle tourna la tête, sa main instinctivement sur la garde de son épée, prête à riposter avant de se détendre en constatant qu'il ne s'agissait que de la terranide qui reprenait ses esprits. Elle montra sa paume à Eckhart en se levant, lui faisant signe de l'attendre, avant de poser un genoux à terre juste à coté de l'ancienne esclave et de lui tâter rapidement le front. Il était encore chaud, mais elle progressait dans la voie de la guérison, ce qui était une excellente chose. Lorsqu'elle sentit le contact, la femme-renard ouvrit les yeux, apeurée, et croisa le regard rassurant de Magnolia. La terranide eut le réflexe de vouloir reculer, mais sa maîtresse officielle posa délicatement sa main sur la sienne en lui faisant :

« Ne t'inquiète pas, tout va bien. Je te veux pas de mal.
- A... Amie ? » parvint-elle à articuler, encore mal en point.

Magnolia hocha la tête en lui offrant un sourire rassurant, et l'autre reposa sa tête sur l'oreiller de fortune et ferma les yeux, totalement brisée physiquement. Elle se releva, un peu rassurée sur l'état de sa nouvelle protégée, et fit face une nouvelle fois à Eckhart, bien décidée à écourter l'interrogatoire qu'elle subissait depuis plusieurs minutes maintenant.

« Bon... Plus le temps de discuter. Il va bientôt faire nuit, et je dois nous installer. Déjà qu'il y a une chance sur deux qu'avec le feu que va allumer votre petite troupe, on va subir l'attaque de bêtes sauvages, et que je dois m'occuper d'elle... »

Son épée toujours à portée de main, elle se dirigea vers son cheval pour prendre un des sacs qu'il tirait et commença à installer son petit camp composé d'une unique tente où elle installerait sa protégée.

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Re : Sur la route...

Réponse 8 mardi 16 septembre 2014, 16:05:53

Elle hésitait encore : devrait-elle dormir elle aussi dans cette tente ou simplement se poster à l'entrée ? Le demi-sommeil auquel elle s'était habituée lors de ses trajets lui permettait de rester alerte pour un coût minimum en fatigue. Et une autre question s'annonçait à elle : devrait-elle attacher sa protégée pour éviter qu'elle s'enfuie ? Magnolia savait bien que l'espérance de vie d'une jeune terranide en plein désert, sans nourriture et eau, se résumait à une ou deux journées à peine avant de finir en tant que nourriture pour animaux sauvages, et si celle-ci tentait de s'enfuir, un horrible destin se profilait à l'horizon pour elle. Et Magnolia ne tenait pas vraiment à ce que ceci arrive. Ces deux questionnements étaient intimement liées et elle y réfléchissait pendant qu'elle déchargeait son cheval, jusqu'à ce qu'elle voit du coin de l'oeil Eckhart en train de parler à une des soldates à voix excessivement basse. Elle fronça les sourcils, tout en continuant à faire comme si de rien n'était en déchargeant quelques affaires nécessaires pour le bon rétablissement de l'ancienne esclave tout en réfléchissant à cette nouvelle problématique inattendue. Que voulait-il exactement ? Pourquoi discutait-il avec elle à voix basse ? Certes il semblait évident que les dirigeants de l'escouade se méfiaient d'elle, mais à ce point... Elle croyait avoir acquis un peu de leur confiance en étant soutenue par Eckhart, mais apparemment ce n'était pas du tout le cas. Pendant un de ses allers à l'intérieur de la tente, elle vérifia que son épée glissait correctement dans son fourreau, prête à toute éventualité, puis porta la terranide jusqu'à la tente sans grande difficultés grâce à sa légèreté pour l'installer aussi confortablement possible sur un sac de couchage pour qu'elle se remette un peu de ses émotions. Elle se réveillera certainement en pleine nuit et tentera de s'échapper... Un véritable casse-tête pour la jeune fille !

Pour l'instant, le plus urgent était de mettre les choses au point avec Eckhart. Elle ne voulait pas se faire empaler par surprise. Lorsqu'elle eut fini de s'installer, elle jeta à nouveau un œil à l'endroit où il se tenait, et le vit assit par terre totalement replié sur lui-même, comme s'il devait faire quelque chose qu'il allait regretter. Elle fronça les sourcils et se dit que la volonté du jeune homme n'était peut-être pas la même que celle de ses supérieurs. D'ailleurs, que voulaient-ils exactement ? Qu'espérait Anton en lui envoyant un pot de colle ? Et qu'attendait-il d'elle ? Voulait-il une preuve de sa bonne foi ? Voulait-il savoir de quoi elle était capable ? Magnolia était de plus en plus persuadée qu'Eckhart n'était en réalité qu'un boulet de canon pour eux, de la chair sacrifiée, et qu'ils attendaient de savoir si elle allait le tuer ou le laisser vivre alors que lui restait persuadé qu'il était essentiel pour eux. Et si elle arrivait à faire en sorte qu'Eckhart s'en rende compte, elle pourrait gagner un précieux allié pour la suite de son voyage. De plus, cela lui permettrait de se rendre compte de la stupidité de ses actes, de son aveuglement total pour sa "patrie" au point de se dévaluer lui-même. Mais cela n'allait pas être simple, et elle devait d'abord savoir exactement ce qu'il croyait.

Elle s'approcha de lui en faisant en sorte qu'il entende le bruit de ses pas, le regarda dans les yeux pendant une paire de secondes avantagée par sa position en hauteur, l'air mortellement sérieux, et lui fit :

« Suis-moi. »

Elle avait délibérément arrêté le vouvoiement si apprécié des personnes importantes pour un tutoiement plus honnête et plus propice à une discussion claire et sans faux-semblants. Elle se retourna et se dirigea vers la tente. Celle-ci ayant été enchantée, elle paraît faire à peine deux mètres carrés alors qu'elle en fait en réalité une quinzaine. Un artefact qu'elle a trouvé dans la fortune de sa "famille", utilisé pour les grands voyages. Elle s'arrêta juste devant et fit face à nouveau à l'envoyé du Rocher. De là où il se trouvait, il pouvait certainement constater l'enchantement, et peut-être même apercevoir la terranide installée dans un coin, dont les traces rouges autour de son cou du collier coupé par Magnolia étaient apparentes, ce collier avec une petite clochette maintenant attachée autour de son poignet sans que cela la serre trop.

« On va jouer cartes sur table. Dis-moi ce que tu es sensé apprendre sur moi, et je te répondrai par ce que je peux te révéler. »

Elle avait parlé d'une voix un peu plus basse qu'auparavant, signe qu'elle ne voulait pas vraiment que les autres personnes sachent exactement le but de cette conversation, son idée nécessitant que les autres ignorent certains points essentiels.

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Re : Sur la route...

Réponse 9 lundi 20 octobre 2014, 20:10:57

Enfin il commença à parler franchement, honnêtement de ce qu'il savait. Et ce n'était pas trop tôt, car la jeune fille commençait à perdre patiente. Et dès qu'il ouvrit la bouche, elle sut qu'elle avait pris la bonne décision de lui demander un face à face honnête. Elle apprit ainsi que son supérieur, le commissaire Anton, voulait savoir si elle avait un lien avec les bandits, chose stupide mais normale. Après tout, elle les avait quand même attaqué devant leurs yeux... Mais c'est la suite qui l'intéressa et qui surtout l'inquiéta :

« L'escouade va sans doute vous attaquer au cours de la nuit si je ne parviens pas à obtenir suffisamment d'informations sur vous et...
- Ah... lâcha-t-elle, ça c'était pas prévu ! »

L'homme resta silencieux pendant quelques secondes pendant que le cerveau de Magnolia tournait à plein régime. Elle ne pouvait pas lutter contre toute une escouade seule, ni même à deux avec Eckhart. L'esclave étant encore dans les vapes, elle serait plus un poids qu'autre chose durant l'assaut. L'option de la fuite précipitée n'était pas non plus la bonne solution, car elle ne pourrait pas fuir ses poursuivants et garder un œil sur l'ancienne esclave en même temps sans risquer qu'elle prenne la poudre d'escampette et qu'elle soi vouée à une mort certaine au fin fond de ces contrées hostiles. Sa seule option était de mettre en avant sa famille noble d'Ashnard et d'insister sur le fait que si ils touchent à un seul cheveux de la jeune fille, l'une des familles les plus puissantes d'une des puissances les plus grandes de tout Terra mènerait une véritable vendetta contre eux. Car bien qu'elle soit à la tête du trafic d'esclave, elle n'était pas non plus la n°1 de la famille, qui s'étalait dans de nombreux domaines tels la politique, l'armée et l'art.

« Le commissaire a tenté de m'imposer de faire quelque chose que je juge...très inapproprié afin de vous distraire pendant l'attaque. »

Elle leva les yeux vers Eckhart. Elle avait bien évidemment remarqué son érection, mais elle n'avait pas jugé bon de lui faire remarquer ni de lui en tenir rigueur, connaissant son appréhension de la chose. Cependant, elle ne put retenir un commentaire d'un ton neutre :

« Me séduire et me prendre, quoi...
- Pour ça et pour la manière dont mon supérieur me traite depuis quelques temps, vous avez mon soutien. »

Son soutient... Là par contre, il devenait très intéressant. Car si elle ne pouvait pas s'enfuir seule, avec Eckhart cela devenait totalement autre chose. Ils pourraient tous deux se relayer au chevet de la jeune terranide, et surtout il pourrait l'aider en cas de fuite. Elle se mit alors à réfléchir aux moyens de partir d'ici, et surtout pour couvrir ses arrières. C'est la raison pour laquelle elle rentra dans la tente, invitant Eckhart à faire de même, sortir le nécessaire pour écrire et se mit à rédiger un message à l'attention de l'escouade.

Spoiler: Message de Magnolia (cliquer pour montrer/cacher)

Elle posa sa plume et relut rapidement le message des yeux. Il s'agissait exactement du même message que le vampire aurait écrit s'il voulait dire la même chose, ce qui lui donnait une crédibilité à toute épreuve. La famille Louikor étant réputée à Ashnard, elle ne doutait pas qu'elle soit connue des dirigeants étrangers, même si elle ne savait pas si à son niveau, le commissaire pourrait la connaître. Quoi qu'il en soit, cet avertissement devrait faire assez peur au supérieur d'Eckhart pour qu'il cesse immédiatement ses recherches et qu'il parte la queue entre les jambes vers le Rocher. Elle le fit lire à ce dernier pour qu'il puisse donner son avis, tout en lui avouant :

« Le fameux Tsunahiro était un vampire influant d'Ashnard. Il a remarqué quelque chose d'étrange avec ma constitution et a décidé de faire de moi sa fille adoptive. Il est mort à peine une semaine plus tard, dans des conditions que moi-même je n'explique pas.  »

Elle avait légèrement déformé la vérité car le vampire ne voulait pas faire d'elle sa fille adoptive, mais c'est Magnolia qui, ayant fraichement hérité des souvenirs du vampire, a écrit son testament et l'écrit demandant l'adoption de la jeune fille. Après cela, elle se leva, pris la jeune terranide dans ses bras et fit à Eckhart :

« Prêt à partir ? Car je pense pas que tes supérieurs digèrent tout de suite l'aide que tu m'as apportée, même si tu leur a évité un sérieux incident diplomatique.  »

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Re : Sur la route...

Réponse 10 lundi 05 janvier 2015, 04:28:37

Lorsque tu repris le billet en main, tu pus voir que Eckhart avait enlevé la note concernant la protection. Cela te désolais plus que t'étonnais. Après tout, cet homme semblait totalement dévoué corps et âme à sa patrie et voulait seulement la servir du mieux qu'il pouvait, quitte à faire des erreurs. Là, il venait d'enlever son immunité et de sauver son honneur vis-à-vis du Rocher. Tu secouas la tête, te moquant bien de s'il pouvait le voir ou non, et posa le billet sur la table, bien en vue, avant de te préparer pour sortir. Tu pris bien moins de bagages que tu avais initialement prévu, te souvenant qu'un village se trouvait à deux jours de marche d'ici. Tu pourras ainsi refaire les provisions de ta petite troupe improvisée là-bas et faire examiner la jeune renarde par quelqu'un de plus confirmé que toi dans le domaine de la médecine. S'il y a un docteur dans ce village bien entendu. Bien entendu, tu as pris de l'or, assez pour t'assurer un retour vers Ashnard et bien plus même. Tu as pris une seule couchette, les autres étant superflues, et tu as pris de quoi vous nourrir tous les trois ainsi que les chevaux pour le temps du trajet vers ce village. Ce n'est pas bien difficile de l'atteindre, il suffit de suivre la route. Si ça se trouve, les hommes du Rocher sont passés par là pour atteindre cet endroit. C'est bien probable d'ailleurs, car tu te dirigeais dans cette direction et tu les as vu venir devant toi.

Tu pris la terranide dans tes bras, donna un sac à Eckhart, pris un second et vous sortirent tous les trois de la tente. Tu jetas un coup d’œil vers l'autre campement, et tu ne vis pas d'hommes prêts à vous sauter dessus. Vous prirent donc votre chance et chevauchèrent tant bien que mal, toi tenant l'esclave évanouie dans tes bras et ton compagnon d'infortune guidant un troisième animal. Tu feras l'inventaire de l'équipement des esclavagistes plus tard, peut-être s'y trouve-t-il de l'équipement qui vous sera utile. Alors que ton compagnon semble se morfondre sur son sort, tu guettes derrière toi pour essayer de distinguer un poursuivant, mais il n'y a rien. Votre fuite semble être passée totalement inaperçue. Tu n'aurais jamais cru que cela marcherait aussi bien.

« Froid... »

Tu baisses le regard et observe celle qui a parlé. La petite kitsune, qui grelottais. Tu ne l'as pas entendue se réveiller. Elle a les yeux mi-clos, encore légèrement fiévreuse, et tu hèles Eckhart pour faire une pause. Tu descends de ta monture et sors l'unique couchette qu'il vous reste. Dormir sans cette protection ne te dérangera pas, et elle en a vraiment besoin. Tu l'installes donc confortablement, et elle s'effondre comme une masse, déjà endormie. Tu contemples pendant une paire de secondes son visage tourmenté, avant de relever la tête. Eckhart semblait perdu, comme s'il ne savait pas quoi faire. Pire, il semblait attendre qu'on le guide. Lâchant un soupir, tu te redresses et te diriges vers lui.

« Tu dois vraiment l'aimer ton Rocher, si tu penses que risquer ta vie pour ton honneur en vaut la peine. Mais tes faiblesses te tueront, surtout si elles sont aussi évidentes que celle-là. »

Bien entendu, lui comme toi savez que tu te réfères à sa gêne envers le sexe féminin.

« Peut-être que je pourrais t'aider sur ce point... Qu'en dis-tu ? »

Tu le laisses répondre, car tu veux connaître sa réaction face à cette proposition faite d'un ton neutre. Il ne peut pas savoir ce que tu proposes, et c'est un risque qu'il va devoir prendre. Soit sa gêne sera plus forte que son envie de progresser, soit il mettra sa fierté de coté pour se soumettre à ton entraînement.

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