Takeru adorait les vacances, le plaisir de ne rien avoir à faire et de faire ce que l'on veut par pur plaisir, de longues parties de foot, des courses sur les quais au cours d'un jogging...Il pouvait alors se défouler sans se soucier des horaires, rentrer à pas d'heure, manger n'importe quand.
Mais toutes les bonnes choses ayant une fin, après les vacances vint la rentrée, trop rapide au goût du lycéen et sentant les journées de labeur à gratter du papier à plein nez. Au moins était-il pris pour une année de plus, et avait-il réussi à conserver une bonne moyenne dans le total de ses notes. Le sport y était malgré tout pour beaucoup dans ce succès.
Un soupir nostalgique, et voilà qu'il arpentait les couloirs du lycée, qu'il commençait à connaître à force d'user ses souliers en se baladant dedans. Dans sa main, un papier, une sorte d'adresse, plus un numéro de chambre qu'il suivait à la lettre avec précision, assez connaisseur des lieux : en quelques foulées, il était arrivé. Il ne marchait que rarement et préférait trottiner pour le coup.
Les quelques connaissances qu'il croisa le virent passer en coup de vent et il ne prit même pas la peine de refermer la porte soigneusement en rentrant dans sa nouvelle antre, la claquant négligemment sans remarquer qu'elle se rouvrait lentement. A se déception, son camarade n'était, lui, pas encore arrivé sur place, et il allait devoir porter le premier coup décoratif à l'endroit.
Repoussant son lit vers un angle, il déposa dessus sa lourde valise et commença à ôter son T-shirt de supporter, embrassant ses biceps en rigolant tandis qu'il éventrait son bagage pour y chercher une chemise, projetant des vêtements un peu partout dans la pièce, ainsi qu'un ballon de football, une balle de tennis dédicacée, des posters encore enroulés...
Tout le petit barda de l'adolescent sportif recouvrait sol, lit et armoires, alors que la porte grinçait, s'ouvrant lentement :
Tu es en retard ! Déplaces un peu mon bazar et installes toi !
Un petit ricanement taquin et Tama gratifiait son nouveau colocataire d'un grand sourire amusé, qui fondit immédiatement. Ce n'était pas vraiment UN locataire, mais une fille. Et pas une mince !
D'un geste réflexe, il s'empara de son T-shirt laissé négligemment sur le lit et se couvrit de façon maladroite la plupart du buste, bafouillant :
T-Trompée de dortoir ! C'est les hommes, ici !
Il était moins rouge qu'elle, mais tout aussi gêné..