Nathaniel Duparc était un honorable marchand nexusien membre d’une guilde. C’était un homme assez âgé, quoique distingué, qui se déplaçait toujours en se tenant avec une canne, et qui achetait des esclaves pour entretenir sa propriété, un ravissant cottage en bord de mer. C’était un homme qu’on voyait peu, et ce n’était pas surprenant. Si, d’extérieur, sa maison était très belle, en y pénétrant, on ne pourrait que constater que quelque chose n’allait pas. Il n’y avait rien dedans. Rien, si ce n’est des murs délabrés, une odeur persistante de moisi, des meubles brisés, et la tenace impression que cet endroit était abandonné depuis des années, particulièrement vétuste. La table à manger était brisée, et, si on s’avançait, on verrait un escalier menant à la cave…. Normalement. En réalité, cet escalier s’enfonçait encore plus loin, car, de la cave elle-même, un passage secret conduisait à des grottes souterraines, profondes et sinueuses, jusqu’à un Portail infernal. C’est ce chemin que Duparc emprunta, tenant entre ses bras la délicieuse silhouette raffinée endormie.
En s’enfermant dans son cottage, l’honorable marchand laissa tomber ses frusques, révélant alors sa véritable apparence, celle d’un démon à la peau rouge, portant de légers vêtements, arborant fièrement une longue queue caudale, une belle tignasse de cheveux sombres et courts, ainsi que, cerise sur le gâteau, de beaux yeux bleus intenses. Alastar Magoa avait une érection en contemplant cette belle proie endormie, droguée par de puissantes potions. C’était une Ange, une véritable Ange, avec un corps magnifique, et une beauté spirituelle renversante. Quand il l’avait vu, il l’avait acheté tout de suite, incapable de la refuser. Les simples esclavagistes l’avaient vendu à un prix très élevé, mais eux-mêmes n’avaient pas conscience de la valeur réelle de cette femme. Lui le savait, car il était un démon. Il était le pire ennemi des anges, mais aussi l’un de ceux qui les connaissaient le plus. Il sentait sa puissance, cette force, et il la conduisait lentement vers le Portail.
« Un monde nouveau s’ouvre à toi, ma belle… murmurait Alastar à cette dernière. Et je te guiderais, ma chérie… Oh oui, tu verras, ce sera formidable. »
Elle, ce serait son esclave. Il était exclu qu’Onyxian ne la lui pique, comme elle lui avait déjà volé bien d’autres esclaves. Non, pas cette fois ! Cette fois, Alastar la conserverait avec lui, au chaud, il la formerait, il l’éduquerait, et ensemble, ils feraient l’amour pendant des heures. Ou des jours entiers. Rien qu’à y penser, il en avait des tremblements, avec de fortes envies de jouir sur place. Il bandait sévèrement, ayant presque du mal à marcher. Se retenir, se retenir… Ah, mais comment faire, quand on voyait un aussi joli minois ? Comment se retenir de ne pas lui sauter tout de suite dessus, de la baiser dans sa courte armure blanchâtre, quand on voyait cette silhouette de rêve ? Les anges avaient toujours été beaux, d’une sainte beauté, et Alastar allait devoir se débrouiller pour conserver cette pureté, cette incroyable beauté, tout en pouvant en profiter au mieux. Fort heureusement, le désir avait chez lui cette force de stimuler son imagination, de l’exciter, et les idées affluaient dans son esprit.
Il n’avait plus qu’à les appliquer concrètement.
L’Ange, dont il ignorait jusqu’au nom, se réveilla dans les cachots du château familial, en Enfer. On aurait pu l’enfermer dans des cellules communes, mais, luxe inouï, Alastar l’enferma dans une chambre individuelle, et ce en prenant un maximum de précautions. Il fallait surtout éviter qu’Onyxian, sa sœur, ne soit au courant. Elle voudrait lui piquer cette Ange, il la connaissait assez pour le savoir. Il l’enferma donc en personne, en éloignant les geôliers, et conserva pour lui la clef. Tandis qu’elle divaguait, émergeant peu à peu, le Diablotin observa son corps de rêve, sa silhouette magique… Lentement, il lui caressa les cheveux, avec une douceur infinie, et partit précipitamment.
Pendant les quatre prochaines heures, il fit sauvagement l’amour avec plusieurs de ses esclaves, pensant à cette Ange, à cette beauté transcendante, à cette innocence délicate qu’il palpait entre ses doigts. Oh, comme elle était belle ! Il se revoyait encore toucher cette belle peau, glissant sur ses lèvres… Il avait été jusqu’à lui souffler un baiser pendant son sommeil, et y repenser renforçait son agressivité, accroissant son envie de sexe, l’amenant à baiser ses nekos avec un acharnement renouvelé, ses deux queues labourant la belle petite Terranide qui poussait de longs hurlements entrecoupés de miaulements frénétiques.
Le Diablotin délaissa sa chambre après cette intense partie de sexe, laissant derrière lui des Terranides épuisées, puis retourna dans les cachots du palais. La partie supérieure du palais, abritant le harem des succubes et des incubes, ainsi que leurs chambres individuelles, était très belle, un palace fastueux et luxueux où il était très agréable de vivre. Il retourna dans les escaliers en pierre menant dans les profondeurs du palais, et retourna près de l’épaisse porte fermée. L’Ange était derrière, enchaînée au mur. Contrairement à une prison infernale classique, la prison des succubes était un lieu de sexe perpétuel, où on ne torturerait que pour faire jouir, et où les gardes se plaisaient à multiplier des tournantes sauvages sur de belles prisonnières. Ainsi, s’ils apprenaient qu’une ange était là, sa pureté disparaîtrait immédiatement, fondant comme neige au soleil. Il laissa donc des gardes passer, puis ouvrit la porte, et s’engouffra à l’intérieur.
La pièce était plongée dans la pénombre, et le mince rai de lumière qui jaillit de la porte ne devait pas permettre de le voir très bien. Il referma tranquillement cette dernière, puis tendit sa main, et utilisa un bref sort de Feu pour éclairer des bougies dans les coins, révélant ainsi divers instruments « de torture » : chevalet, croix, fouet, cheval en bois… Autant d’instruments sadomasochistes qui semblaient horrifiants, à première vue. Un sourire sur les lèvres, Alastar vit que la belle ange était bien réveillée, et qu’elle semblait paniquée. Il s’avança lentement vers elle, sa queue caudale glissant sur le sol, son vêtement noir peinant à masquer son érection.
Il s’accroupit devant elle, un léger sourire séducteur sur les lèvres.
« Salut, toi… Je m’appelle Alastar Magoa, mais on m’appelle aussi Le Diablotin. Comment t’appelles-tu ? »
Sa voix était calme, chaleureuse. Elle avait déjà suffisamment peur comme ça, il ne voulait pas lui donner des raisons supplémentaires de paniquer, et de perdre tout contrôle sur elle-même.
Chaque chose en son temps.