L'enquête se poursuit. [Mélinda]

« Ce...ce sont des choses qui ne regardent que moi. »

Petite Lycane rebelle… Arquant un sourire sur ses lèvres, Mélinda constata que Lucie ne comptait se laisser soumettre aussi facilement. Le pied de Mélinda continuait à machinalement caresser sa verge, et elle ne souleva pas l’ambiguïté de cette phrase. Elles venaient de faire l’amour comme des folles… Difficile, ce faisant, de dire que cette chose ne regardait qu’elle, surtout quand Lucas était l’esclave de Mélinda. La vampire en vint à se demander si la jeune femme ne chercherait pas à lui enlever son petit esclave, à trouver un moyen de le subtiliser. Maintenant qu’elle venait de jouir, elle semblait montrer à nouveau un masque d’hostilité. Lucie pouvait toujours croire qu’elle n’avait pas cédé, mais la vampire n’était pas dupe. Pendant un temps, cette rebelle femme était devenue sa chose, et, plus elle resterait là, plus elle aurait envie d’y goûter. Elle avait goûté au bonheur, elle avait goûté à des joies exquises, et elle voudrait les retrouver. Le contact du corps de la vampire la manquerait, de même que la perspective de pouvoir vivre en paix son amour incestueux avec son frère jumeau.

Délicatement, la vampire songeait à tout cela, tout en caressant encore un peu cette verge trempée et apaisée. Lucie ne devait pas trop comprendre, mais Mélinda était une grande fétichiste. Les pieds, ils avaient quelque chose de fascinants, quelque chose de magnifique, sans qu’elle ne puisse vraiment se l’expliquer. Elle entendit alors Lucie lui poser une autre question, continuant à songer à son frère :

« C'est bon ? Vous allez me mener à lui maintenant ? Vous l'avez la garantie que j'ai pas l'intention de fuir avec lui ? »

Une petite moue amusée éclaira le visage de Mélinda.

« Je l’aurais, oui, si je ne voyais pas cette lueur rebelle dans tes yeux… Mais, comme je te l’ai dit, je n’ai pas l’intention de séparer une sœur de son frère. Je connais la puissance de ces liens, et, même si je te refusais ce droit, tu insisterais quand même. Or, tu es une très bonne amante pour que je me fâche avec toi. »

La vampire ne mentait pas. Contrairement à tout ce qu’on pouvait dire sur elle, la vampire avait des sentiments. Elle ressentait des émotions, et elle était sincèrement compatissante pour les fratries brisées, car elle connaissait l’importance des liens de sang. Elle les connaissait même d’autant mieux qu’elle était elle-même une vampire, percevant ainsi le sang des autres. De plus, Lucie et Lucas étaient des jumeaux, liés par le plus intime des liens, un lien que Mélinda avait toujours jalousé, mais qu’il lui était impossible de reconstruire. Non, ce serait tout simplement trop cruel de les séparer, et, comme elle l’avait dit, elle savait que Lucie ne supporterait pas un refus. Or, elle ne voulait pas que son harem se transforme en terrain d’affrontement.

Cessant de jouer avec son sexe, Mélinda se redressa, et se mit sur ses pattes, debout face à la femme, et commença à récupérer ses vêtements, entreprenant de se rhabiller.

« Comme je te l’ai dit, dès que ton frère reviendra au harem, je l’enverrais te voir… Mais il n’est pas encore revenu. »

Avec un peu de chance, Lucas serait là ce soir… Ce qui donnait à Mélinda des idées. Tout en enfilant sa culotte, elle se retourna vers Lucie, un sourire mutin sur les lèvres :

« Pourrais-je assister à vos retrouvailles ? Ce doit être tellement mignon à voir… Deux jumeaux en train de se retrouver ensemble… Et de savoir que j’y ai contribué, hum… Ça me rend très fière ! »

Bingo!! Elle va faire venir Lucas au bordel, bientôt on sera à nouveau ensemble. J'ai un énorme sourire sur les lèvres, je retiens même une larme, pas question de montrer le moindre signe de faiblesse devant la vampire, elle serait capable d'en profiter. C'est quand même étrange, dans les livres j'ai toujours lu que les vampires étaient des êtres froids, sans âme et sans sentiments; mais là elle semble comprendre ce que je ressens, peut être qu'elle a vécu la même chose que moi?

-Vous semblez comprendre ce que ça fait d'être séparé de son frère...Je me trompe?" je demande, sur un ton intrigué. 

Mon objectif prioritaire reste mon frère, le reste j'aviserai plus tard. Je me demande si elle l'a déjà mordu? Parce que j'ai rien à faire en cas, je m'y connais pas du tout en vampirisation. Mais...ne je la pense pas capable de faire ça, après tout elle aurait pu me le faire à moi et elle l'a pas fais.

Bon, c'est pas tout ça mais je vais pas rester aussi peu vêtue: je me lève et m'habilles également. Je reste cependant perplexe quant à ce qu'elle me demande: elle veut assister à nos retrouvailles? Mais merde c'est NOS retrouvailles! Hélas, c'est pour elle que je vais travailler, alors autant éviter de me la mettre à dos.  D'autant plus qu'elle a l'air d'y tenir... Faisons preuve de bonne volonté:

-SI ça peut vous faire plaisir, pourquoi pas. Mais évitez d’interférer c'est tout ce que je demande." je dis en finissant de me vêtir.

-Dites moi vous savez pas où je peux trouver un endroit pas cher pour dormir? Je n'ai presque plus rien, mon voyage a mangé quasiment tous mon argent. J'ai un air un peu gêné. Il faut avouer que ça fait des mois que je dépense sans avoir de revenus. Peut être qu'en attendant le retour de Lucas je vais pouvoir travailler quelque part... il doit bien avoir du boulot pour moi dans cette satanée ville.

« Vous semblez comprendre ce que ça fait d'être séparé de son frère...Je me trompe ?
 -  Pas exactement, non... »

Pas du tout, même. Mélinda n’avait jamais été séparée de son frère, et, comme Lucie, si jamais quelqu’un venait à le lui enlever, elle ne le supporterait pas, et elle déploierait tous les moyens possibles pour le récupérer. Bran était SON frère, un lien de famille extrêmement fort pour une vampire, et qui expliquait pourquoi elle n’avait pas été capable de le tuer, jadis, alors même qu’elle le haïssait plus que tout au monde... À l’exception de son père. Elle l’avait dressé, éduqué, et elle aimait maintenant sincèrement son frère. En ce sens, elle comprenait le déchirement de Lucie, et son envie de retrouver Lucas. Voilà pourquoi elle lui avait assuré qu’elle pourrait le voir. Le grand sourire innocent de Lucie était un appel à part entière, la preuve que la femme était heureuse, et qu’elle lui appartenait. Une Lycane sauvage capable de manipuler le Feu, voilà qui présentait son utilité, après tout.

Elle accepta que Mélinda assiste à leurs retrouvailles, tout en y étant un peu chagrinée. Après tout, c’était un moment entre eux. Mélinda, ce faisant, était inquisitrice... Mais elle l’avait toujours été avec ses esclaves. Au sein du harem, le respect de la vie privée était un concept creux, un concept dont Mélinda n’avait jamais entendu parler. Elle voulait savoir tout ce qui se passait au sein de sa maison, absolument tout. Il n’y avait aucun secret qu’elle ne soit pas susceptible d’entendre, ce que ses esclaves savaient. Dissimuler quelque chose à leur Maîtresse leur était horrible et insupportable. Rares étaient ceux et celles qui lui avaient menti. Lucie, elle, entreprit de se rhabiller, et Mélinda la laissa faire.

Parfaitement rhabillée, Lucie se retourna vers Mélinda, en ayant une autre requête à lui formuler :

« Dites-moi vous savez pas où je peux trouver un endroit pas cher pour dormir ? Je n'ai presque plus rien, mon voyage a mangé quasiment tous mon argent. »

Un sourire amusé éclaira à nouveau les lèvres de la vampire.

« Tu es dans la capitale, les tavernes et les auberges ne sont pas données... Il existe des établissements abordables, mais dans des quartiers risqués, où tu es susceptible de te faire attaquer... Je peux néanmoins te proposer quelque chose. »

Se taisant pendant quelques secondes, Mélinda s’humecta les lèvres, puis reprit :

« Tu peux résider dans cette chambre... C’est celle de Lucas, après tout. T’imprégner de son odeur, voir ses vêtements, ses photographies... »

Chaque esclave commençait dans un dortoir commun, avant de progressivement évoluer, et de gagner une chambre individuelle. C’était ce à quoi Lucas avait eu droit, car il était bien implanté dans le harem.

« Qu’en dis-tu ? Tu pourrais faire une sieste dans ses draps, peut-être même sentir son odeur... Des cheveux, des poils, n’importe quoi... J’ai cru comprendre que l’odorat des Lycans était très développé... »

Elle comprenait le trouble que Lucie pouvait ressentir. Les vampires étaient réputés pour être arrogants, froids, et insensibles. Mélinda dérogeait un peu à cette règle, et était la preuve que le déterminisme social ou racial n’était pas une chose exclusive. Ce n’est pas parce qu’on était vampire qu’on était forcément monstrueux.

Une chambre gratuite en attendant Lucas ? Ça c'est pile ce qu'il me fallais !! Tout d'abord je suis ravie d'entendre ça, puis je me souviens que je parle à Mélinda Warren, une vampire. Si ça se trouve elle a une idée derrière la tête et a besoin que je reste pour ça...Mais d'un coté je pourrais attendre ici bien au chaud avec un vrai lit, pas comme les merdes que j'ai dû me payer durant les derniers mois à cause de mon voyage. Putain, je sais pas quoi dire...je la regarde, observe son visage et son regard pour y déceler une information qui pourrait m'aider à prendre ma décision. Mais elle a l'air de s'amuser de cette situation, c'est déstabilisant. Dois-je accepter ?  Dois-je l'envoyer se faire foutre ? Je peux pas me permettre ça, j'ai ni les moyens...ni l'envie. J'ai envie de me poser, d'enfin souffler après des mois de voyage, de galère et d'affrontements. Après réflexion, je regarde Mélinda et lui répond, d'un air résolue :

-D'accord j’accepte votre offre. Mais je veux voir Lucas dès qu'il mettra un pied ici. Si on peut être ensemble vous serez pas déçue de mon travail...tant que vous ne me demandez pas de faire la pute. » je précise d'un ton ferme.

Oui, c'est hors de question que je vende mon corps, même si cette suceuse de sang va me permettre de revoir mon frère. Je peux faire cramer ceux qui se montreront violent envers les employés ou faire un peut de tours de passe passe pour faire plaisir à tous les cons qui viennent dans ce bordel...je peux même m'occuper de la cheminée. Mais jamais de la vie je me transformerai en pute !

-Quant à l'odorat...le miens n'est pas aussi développé que ce qu'il devrait être. En fait, mon coté loup garou est assez refoulé chez moi, purement anecdotique. C'est une plaie d'être un lycan, une putain de galère. Je suis contente que ça ne se manifeste que pendant la pleine lune. D’ailleurs...vous avez pas eu trop de mal avec le coté bestiale de Lucas ? Il a pas mangé un ou deux clients par accident ? » je demande, un sourire narquois sur les lèvres. J'avoue que l'idée qu'il bouffe un enfoiré venu le baiser me plaît assez...

La relation entre les deux femmes se passait plutôt bien, mais Lucie, rapidement, précisa qu’elle n’avait nullement envie d’agir comme une prostituée... Une précision superfétatoire, car Mélinda avait déjà eu l’occasion de le réaliser. De toute façon, elle ne savait pas encore ce qu’elle allait faire de cette Lucie. La faire travailler au harem était tentant, soit en tant que garde du corps, soit au sein de sa guilde, mais tout était encore sujet à caution. Mélinda hésitait, et, pour l’heure, elle envisageait déjà les retrouvailles entre elle et Lucas. Lucie, quoi qu’il en soit, avait accepté son offre, et lui expliqua que son côté Lycan, contrairement à celui de Lucas, n’était pas trop développé, et elle espérait que ce dernier n’avait pas posé beaucoup de soucis.

À la suite de cette phrase, un délicat sourire orna les lèvres de la vampire, qui haussa les épaules.

« Lucas a toujours été quelqu’un de très sage et de très gentil... Les rares fois où il s’est transformé, il a été un peu plus... Brutal, oui... Mais il m’est soumis. Je pense que cela vient de son côté Lycan. Jadis, les Lycans étaient les serviteurs des vampires, et, si certains se sont arrachés de leur chaîne, d’autres ont encore, profondément ancrés en eux, cette soumission naturelle. Lucas n’a donc encore mangé personne... »

Les vieux contes sur la création des Lycans, une espèce mutante conçue par des vampires, devaient bien avoir une certaine part de vérité. Comme Mélinda venait toutefois de le dire, il s’agissait d’un mythe, et, dans les faits, rares étaient maintenant les Lycans soumis instinctivement aux vampires. Il était aussi possible, chez Lucas, que cela vienne de son comportement naturel, qui était celui d’un garçon efféminé et effacé, timide, poli, et très soumis. Mélinda était plongée dans ses pensées le concernant, et reprit :

« Mes filles adorent l’habiller... Lui mettre des collants, des bottes, de belles robes, ou encore le parfumer... Il n’est vraiment pas à plaindre. Elles prennent soin de lui, et les clients qui viennent le voir ne le brutalisent pas... Je sais que, de prime abord, travailler dans un harem ne semble pas... Reluisant, surtout quand on est un esclave, mais il faut aussi voir les à-côtés. Au moins, Lucas est protégé ici... Et heureux. »

Mélinda parlait sans trop y réfléchir, simplement pour le plaisir de parler. Elle se redressa lentement, laissant planer de longues secondes.

« Je vais te laisser te reposer, Lucie... Si jamais tu veux te promener dans le harem, tu as le droit... Mais je te déconseille de rentrer dans les chambres. Si tu veux croiser mes autres filles, et en savoir plus sur Lucas, tu peux toujours aller au rez-de-chaussée, dans la partie réservée au personnel. »

Elle ne voulait pas harceler Lucie en restant là, après tout, surtout qu’elle ne voyait plus trop quoi faire avec elle.

Ouai c'est bon, j'ai compris qu'il est bien ici pas besoin de me le répeter toutes les 3 minutes. J'ai l'impression qu'elle tente de me convaincre de ça  sans même que je puisse voir Lucas. J'aviserai quand il sera en face de moi, si jamais j'apprends qu'elle m'a mentis je la ferai cramer, elle et tout son putain de harem !
Mais pour le moment elle me laisse tranquille, visiblement elle a d'autres choses à faire...parfait je vais pouvoir être un peu seule et m'allonger sur ce lit. Il est super confortable, surtout comparé avec les merdes que j'ai dû subir tous ces mois de voyage. L'envie de paresser dessus est très forte, je me laisse peu à peu aller, sans même m'en rendre compte, jusqu'à m'assoupir quelques temps. Mes rêves furent agités, je revois en cauchemars la fois ou je suis arrivée devant le manoir calciné de ma famille, les cadavres que j'y ai vu surtout. Mais cette fois, quelque chose vient briser mon tourment, mon frère vêtu d'une robe noir comme sur la photo vient me prendre la main, avant de m'enlacer dans ses bras. Nous pleurons ensemble mais je ne me suis jamais sentie aussi bien…

Le rêve fut dissipé par le bruit d'une fille un peu trop bruyante dans la chambre d'à coté. Un peu bougonne, ne sachant pas combien de temps je me suis assoupis, je me redresse et constate que le soleil ne va pas tarder à se coucher. Mon visage se posa ensuite sur l'album photo : je l'ouvre, curieuse de voir mon frère, non pas pour le sexe mais pour observer ses traits, son visage ainsi que son corps. Il me ressemble vraiment beaucoup mais visiblement nous ne sommes pas des jumeaux parfaits, exactement comme dans mes souvenirs. Tiens, il a une mèche rose ? Étrange, sûrement les filles du harem.

Le temps passe, et je commence à m'impatienter, je n'ai toujours pas de nouvelle de la vampire. C'est long, vraiment long, le temps passé dans cette chambre transforme une minute en dix. J'ai réussis à manger les restes de la cuisine du harem afin d'éviter de dépenser mes derniers sous. Heureusement, j'ai pu parler avec certaines filles et obtenir certaines informations sur mon frère pour passer le temps.

Le harem de Mélinda était un grand établissement, un immeuble divisé en plusieurs zones. Les derniers étages abritaient les chambres les plus luxueuses, celles réservées à Mélinda, aux hôtes de marque, et aux clients fortunés. Les chambres étaient de véritables suites, grandes, avec plusieurs pièces, et de beaux balcons permettant de voir toute la capitale. Mélinda se rendit précisément dans son bureau, dans l’un de ces étages, et passa le reste de l’après-midi à s’occuper des affaires de son harem. Son établissement était une entreprise, et, partant de là, elle avait de nombreuses responsabilités. Si elle n’avait pas de conseil d’administration (c’était une société au fonctionnement très particulier), elle avait une comptabilité à tenir, des courriers à écrire, des responsabilités à prendre. Elle passa donc l’après-midi le nez dans les papiers, tâche fastidieuse, mais, hélas, indispensable pour permettre à son entreprise de fonctionner. Elle vérifia notamment le planning de ses filles. Comme le harem ne devait jamais fermer, il fallait bien faire tourner le personnel, répartir les filles disponibles entre celles d’astreinte, soit celles qui, sur une plage horaire, feraient office de courtisanes pour les clients, celles de repos, et celles chargées des tâches annexes, comme le ménage, le rangement, ou assurer le service dans son restaurant. Elle avait plusieurs services spécialisés s’occupant de tous les problèmes complexes : un service comptable, qui avait fort à faire, entre les achats du harem, les cadeaux offerts aux filles de la Terre (quand elles voulaient acheter des jeux vidéos, des livres, des fringues, c’était l’argent du harem, reconverti sur Terre en une monnaie connue, qui était utilisée), et les excentricités de Mélinda, un service juridique, souvent occupé à rédiger des actes juridiques ou à résoudre les litiges entre le harem et d’autres rivaux, et un service administratif, dont la principale responsabilité était l’organisation des roulements, du planning, et l’organisation globale du harem. Pour toutes ces raisons, et en sachant que Mélinda était en train d’étendre son activité, elle embauchait des personnes externes, personnes qui n’avaient pas le statut d’esclaves, mais de salariées. C’était, en somme, toute une vaste organisation, mais les bilans comptables étaient globalement positifs. Le chiffre d’affaires progressait, même si, pour l’heure, les investissements récemment entrepris par Mélinda, comme l’achat et la restructuration d’une guilde, avaient mis certains chiffres dans le rouge.

Après ce passage sur les chiffres, Mélinda se rendit dans les premiers étages, où il y avait une partie publique, et une partie privée, abritant les quartiers de ses esclaves. Des salles communes, un réfectoire, et, notamment, un grand dortoir, abritant des rangées de lits superposés. Les esclaves de Mélinda n’étaient pas forcément tendres entre elle, et, en chemin, Mélinda put ainsi voir que l’une de ses esclaves en humiliait une autre, en lui fouettant les fesses, faisant hurler la petite soumise. Voilà le fonctionnement que Mélinda aimait, celui d’un harem où les esclaves dressaient les autres esclaves, ce qui permettait à la société de fonctionner, en évitant qu’elle passe tout son temps dans le dressage. Il lui avait fallu des années pour aboutir à un tel fonctionnement, mais elle était bien contente du résultat.

Mélinda se rendit dans une salle de détente où plusieurs filles jouaient à un poker spécial, les perdantes devant filer sous la table pour sucer des queues ou lécher des vagins, sans aucune interruption, ce qui permettait aux participantes de ne pas se lever de table. Si elles avaient envie d’uriner, leurs toilettes vivantes se tenaient sous la table. Le genre de jeux que Mélinda tolérait volontiers.

« Informez-moi quand Lucie sera arrivée, j’ai une cliente qui souhaite la voir... »

Elle parlait du jeune homme au féminin, et les femmes acquiescèrent. La journée se terminait lentement dehors, ce qui, pour le harem, signifiait un accroissement de clients, ainsi que pour le restaurant, qui se trouvait à quelques blocs à proximité.

Pour l’heure, il ne restait plus qu’à attendre le retour de Lucie, et ses retrouvailles avec sa sœur...

L'esclave à qui Mélinda donna l'ordre s'exécuta sur le champ, allant contacter le harem où avait été envoyé Lucas. Cependant, une nouvelle étrange lui fut rapportée : Lucas n'a pas été vu au dit harem depuis plusieurs jours. Le jeune homme fut réservé par une caravane qui passait dans la région mais il n'en revint pas, bien sûr des recherches ont étés effectuées mais le/la responsable de l’établissement venait à l'instant d'apprendre une terrible nouvelle… La messagère s'en retourna donc auprès de sa maîtresse, visiblement très inquiète. Elle entra donc dans la salle de détente, yeux baissée et voix faible :

-Maîtresse Mélinda, il y a un problème au sujet de Lucie…

Dans la salle, ceux qui avaient entendue leur collègue parler furent curieux et bientôt, le silence régna, beaucoup d'entre-eux connaissaient Lucas, certains ont même pu profiter de son expérience rare en sexe oral. Il était plutôt apprécié dans l'établissement et sa mutation fut accueillie avec une certaine tristesse. Les regards se tournèrent donc vers la jeune messagère, qui se senti soudainement un peu mal :

-J'ai contacté la responsable du harem où vous avez envoyé Lucie Maîtresse, cependant...Elle m'a annoncé que Lucie était introuvable depuis 2 jours.

A cette nouvelle, de nombreux chuchotements se firent entendre dans l'assemblée inquiète à son tour, ils savaient tous que Lucie était une jeune « fille » très soumise, très gentille et très obéissante. Pour eux, jamais il ne lui serait venu en tête de fuir, donc c'est forcement qu'il lui était arrivé quelque chose de grave :

-Lucie a été louée à une caravane de marchands qui passait en ville et n'en ai pas revenue. Mais la caravane a été retrouvée cet après midi, massacrée et pillée. Toutes les femmes ont disparues, seuls les cadavres des hommes étaient là bas. » dit elle en baissant la tête.

En attendant une réponse sur l’emplacement de la caravane ramenant Lucas, Mélinda se rendit dans un petit salon, où elle regardait deux esclaves se faire l’amour sur une table, une esclave en tenue de maid en prenant une autre avec une verge s’enfonçant dans son corps. La main gauche de Mélinda, elle, caressait le corps d’une autre servante, frottant ses fesses, et cette dernière, en gémissant et en soupirant, car elle était toujours vierge, lui offrait une bouteille de sang avec une paille, que la vampire avalait avec plaisir, sentant un sang frais éclabousser dans sa bouche, filant dans sa gorge. C’était délicieux, et, alors qu’elle se reposait, et réfléchissait à la meilleure façon de besogner sa servante, celle à qui elle avait demandé des nouvelles de Lucas débarqua en trombe, et lui expliqua, d’une voix paniquée, qu’il y avait eu « un problème ».

« Quoi ?! » s’exclama Mélinda.

Un problème ? Quel genre de problème ?! La réponse à cette question tacite fusa bien rapidement. La caravane ramenant Lucas avait été attaquée, probablement par des bandits de grand chemin. C’était une caravane marchande, ce qui revenait à dire qu’elle était protégée, Mélinda veillant toujours à emmener ses esclaves dans des endroits sûrs. Autrement dit, la caravane avait été attaquée par des ennemis bien organisés, qui avaient massacré les hommes et capturé les filles... Avec un peu de chance, ils avaient pris Lucas pour une fille, vu qu’il ressemblait, trait pour trait, à une femme. Le plus probable était qu’ils avaient été attaqués par des contrebandiers revendant illégalement des esclaves à des guildes ou à des particuliers. Mélinda se pinça les lèvres, et réfléchit rapidement. En moyenne, il y avait un délai maximal d’un mois pour réussir à les retrouver. Autrement, les esclaves risquaient d’être déjà vendus, et introuvables. Or, Mélinda tenait à éviter ceci à sa belle Lucie. Très rapidement, elle ordonna d’envoyer un membre de sa guilde sur cette piste, et de faire une annonce publique.

« Je veux qu’elle soit affichée d’ici la fin de la semaine dans tout Ashnard. Mélinda Warren offre une récompense de 1 000 pièces d’ors pour quiconque lui ramènera l’une de ses esclaves, avec nom et photographie... Et une prime de 50 pièces d’ors par tête de brigand tué. »

L’esclave acquiesça, puis se mit en marche. Mélinda comprit alors qu’elle allait avoir un autre problème... L’autre Lucie. Elle soupira lentement, clignant des yeux, laissant passer quelques secondes, puis ordonna à la maid à qui elle palpait les fesses d’aller la chercher.

« Dis-lui que nous avons des nouvelles concernant son frère...
 -  B-Bien, Maîtresse... »

Mélinda s’attendait à un peu de protestation de la part de la femme, mais elle se devait de l’en informer.

Finalement je commence à y prendre goût à cette chambre, si on oublie le bruit des filles qui jouissent à côté c'est plutôt agréable. En ce moment mon esprit plane un peu, j'ai enfin terminé ma quête, je n'ai plus qu'à attendre pour en récolter les fruits. Lucas devrait arriver d'ici peu de temps et je lui rendrai la mémoire...un sort d'entrave mémoriel est difficile à briser mais je vais y arriver, je le dois : pour Lucas et pour mes parents. Merde, voilà que je verse une larme : la perceptive de voir mon frère me comble, j'ai même du mal à tenir en place. Pour occuper mon esprit et ne pas imaginer 9000 scénarios de retrouvailles possible, je m'entraîne en utilisant les bougies présentes dans la  chambre. C'est un soucis que j'ai : je suis capable de balancer d'immenses boules de feu, d'embraser une zone entière très facilement, par contre j'ai un peu de mal à maîtriser ma magie de façon plus...douce. En conséquence je fais en sorte que les flammes des bougie grossissent, faiblissent et bougent sans mettre le feu, ça serait quand même con de casser quelque chose.

Soudain, alors que je suis en plein entraînement, on vint frapper à ma porte, impatience je fonce ouvrir et découvre une jeune « employée » du bordel, visiblement pas très rassurée. Mince, je fais si peur que ça ?
Elle me sourit, un sourire un peu forcé et m'annonce :

-­Bonjour, maîtresse Mélinda souhaite vous voir.
-­Lucie est enfin arrivée ? » je demande avec un plaisir non dissimulé, un énorme sourire aux lèvres.
­-...nan. Dame Mélinda vous renseignera, veuillez me suivre je vous prie.
­-Euh...d'accord.

Mon attitude change du tout au tout ; d'heureuse je devient méfiante, stressée. Cette fille a la tête des messagers qui apportent de mauvaises nouvelles. Dans mon esprit s'ébauchent tout un tas de théories : Lucas était mort ? Il avait disparu ? Il refusait de me voir ? Ou alors, une des pires : Est-ce que Mélinda s'est foutue de ma gueule tout ce temps ? SI ça se trouve elle ne sait pas où est Lucas, si ça se trouve elle l'a vendu, ou alors elle n'a aucunement l'attention de nous réunir ? Cela expliquerait pourquoi elle...nan elle avait l'air sincère en parlant...Putain c'est une vampire ! Les vampires sont fourbes et manipulateur c'est bien connu, ils font tout pour arriver à leur fin ! Je me suis fais baisée, dans tous les sens du terme.

Je sens que le calme dont je faisais preuve jusque là commence à se dissiper. Nan nan nan, respire Lucie respire, ce n'est rien, tu te fais des idées. Mélinda va juste te dire que Lucas aura un peu de retard, c'est tout... Nous arrivons devant une porte que l'esclave ouvra et je rentre...hum apparemment ils s'amusent bien ici, ça baise dans tous les coins. Mais je m'en fou, dès que je trouve Mélinda je ne la lâche pas des yeux et avance, un regard méfiant, montrant que mon état émotionnel peut basculer à tout moment...Je ne le remarque pas mais, à mon entrée, les flammes des bougies s'agitent soudainement .

­-Bonjour. J'ose croire que vous m'avez fait venir pour m'annoncer une bonne nouvelle ? »

Malgré le trouble émotionnel suscité par la disparition de Lucas, Mélinda n’empêcha nullement les esclaves dans le dortoir de continuer à se faire l’amour.  Elle se rendit dans une salle annexe, avec un fauteuil, et s’y assit, se mordillant nerveusement les lèvres. Outre la colère prévisible de Lucie, Mélinda était tout simplement inquiète pour Lucas, car l’homme restait son esclave… Et cette attaque était donc préoccupante. Qui avait attaqué cette caravane ? Était-ce un simple hasard, ou un concurrent ? Quelqu’un qui cherchait à malmener son organisation ? La vampire savait que, contrairement aux préjugés et à ce qu’on disait, l’esclavage n’était pas un milieu binaire et dualiste opposant, d’un côté, le corps uni des esclaves, et, de l’autre, celui des esclavagistes. Dans les faits, les esclavagistes étaient de redoutables concurrents, n’hésitant pas à faire tous les coups bas possibles pour obtenir des marchés rivaux, et ainsi agrandir leur propre groupe. Pensive, Mélinda réfléchissait donc, jusqu’à ce que l’une de ses esclaves vienne ramener Lucie, en traversant le dortoir commun.

Le regard de Lucie indiquait qu’elle se doutait que quelque chose venait d’arriver, et calmer cette dernière serait le premier de ses problèmes. Cette femme était impulsive, et risquait tout à fait, en apprenant cette nouvelle, de s’énerver, et de tout faire flamber… Ce que Mélinda, évidemment, tenait à éviter.

« Bonjour. J'ose croire que vous m'avez fait venir pour m'annoncer une bonne nouvelle ? »

Elle se pinça les lèvres, et ne répondit pas pendant quelques secondes, une moue sur son visage. Elle se mordilla ensuite un ongle, puis finit par regarder Lucie.

« J’ai bien peur que non, Lucie… »

Mélinda se releva, posant ses pieds sur le sol, et s’avança un peu vers elle, de quelques mètres.

« Sur le chemin du retour, le chariot transportant Lucas a été attaqué… Quelqu’un l’a enlevé, Lucie… Et je n’y suis pour rien. J’ai envoyé mes propres hommes sur sa trace, ainsi qu’un mandat de recherche pour que les autorités ashnardiennes le retrouvent. »

La vampire avait parlé vite, car elle savait que Lucie allait s’énerver, et qu’elle la tiendrait pour responsable de ce qui venait de se passer.

« Je te jure que je n’y suis pour rien, Lucie, et que je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour retrouver ton frère. »

C’était une promesse qu’elle lui faisait, et qu’elle comptait bien tenir… Car Mélinda tenait toujours ses promesses.

En entendant la fin de la première phrase de Mélinda, je sens déjà que l'envie de tout faire cramer remonte en moi, et en force. Je dû me retenir de ne pas lui balancer une boule de feu en pleine gueule car j'avais envie de connaître le fin mot de l'histoire avant de prendre une décision trop hâtive. Elle était visiblement triste et inquiète de l'état de santé de Lucas mais…à ce moment je n'en ai rien à foutre. Mes craintes étaient fondées, dans ma tête elle s'est foutu de moi et le fait que mes yeux soient emplis de flammes veulent tout dire. Les flammes des bougies de la pièce triplèrent de volume, et violemment en plus, effrayant les esclaves présents dans la pièce.

Tous mes espoirs s'écroulent, toute la bonne humeur et la joie que j'ai ressentie pendant toutes ces heures se transforment en colère qui ne demande qu'à sortir...

-Putain je le savais !! » je hurle, très énervée. En marchant rapidement à sa rencontre, une fois proche de Mélinda, je lui attrape le col avec les deux mains et le peu de forces que contiennent mes bras.

-Vous avez jamais eu l'intention de nous réunir !! Tout ce que vous vouliez c'est me baiser et et garder Lucas pour vous !! Si vous l'avez encore bien sûr car si ça se trouve y a belle lurette que vous l'avez revendu !! POUFFIASSE !! »


Là j'ai du mal ne pas laisser le feu consumer le bâtiment, mes yeux sont un mélange de rage et de désespoir, je vais même jusqu'à me mettre à pleurer j'enchaîne d'une voix tremblante :

-10 ans...ça fait 10 ans que je crois ma famille morte...10 ans que je vis avec ce trou dans le cœur ! En me faisant un coup pareil, c'est comme si j'avais perdu Lucas une seconde fois...tu va me le payer je te le promet… »

Je « lâche » finalement la vampire, oui entre guillemets car elle n'était pas vraiment bloquée par ma faible force physique. Puis je recule vers la porte, les yeux plein de haine et les flammes de la pièce commençaient à s'étendre au premier truc inflammable qui était à proximité. Les rideaux prenaient doucement feu, un coup de chance pour Mélinda, d'habitude mes colères sont explosives et instantanées.  D'ailleurs les esclaves ont bien remarqué les flammes et commençaient à s'agiter partout en voyant le feu grandir sur les rideaux, puis d'autres cris se firent entendre, cette fois ci dans tout l'étage.

-Je te laisse une dernière chance : OÙ EST LUCAS ? T'es une des femmes les plus puissante de la région, tu vas pas me dire qu'un de tes esclaves peut être enlevé comme ça, aussi facilement!!!??? » je dis d'une voix mauvaise pendant que mon corps entier se recouvre de flamme sans vraiment m'en apercevoir...comme d'habitude durant mes crises de colère.

C'est quand même étrange, pourquoi n'ai-je tout simplement pas explosée comme à mon habitude? Car oui, en temps normal j'aurais fais une énorme explosion de feu, rasé le bâtiment et l'affaire aurait été bouclée. Là c'est comme si j'étais furieuse mais qu’inconsciemment je croyais en la bonne fois de Mélinda, nan nan elle me ment c'est sûr,  c'est une esclavagiste qui veut garder un de ses "biens"...merde fait chier c'est la première fois que je doute en pleine crise.

Mélinda s’était attendue à ce que Lucie explose. Vu le tempérament de feu de la jeune femme, c’était tout à fait prévisible, et ce fut ce qui arrivera. En cas de risque, la vampire avait toujours, autour du cou, un discret collier avec un pendentif… Il y avait, à l’intérieur, un cristal en dymérite, un cristal ayant des propriétés magiques spéciales, puisqu’il permettait de neutraliser les pouvoirs magiques, de manière encore plus efficace et imparable que l’obsidienne. Le cas échéant, Mélinda était prête à s’en servir, car elle ne comptait clairement pas se faire marcher sur les pieds par l’irascible Lucie. La jeune Pyromancienne était énervée, ce que Mélinda comprenait volontiers, et elle pensait naturellement que la vampire voulait la doubler. Quand elle se crispa à elle, la vampire sentit un mouvement d’appréhension dans la pièce, auprès des autres esclaves qui observaient la scène… Et notamment de Bran, son fidèle garde du corps, qui était prêt à bondir sur place. Néanmoins, de la main, Mélinda lui fit signe de se retenir, et Bran resta donc en retrait, bien que restant sur la défensive, et alerte.

Lucie accusait surtout le coup, et elle relâcha Mélinda. Certains rideaux commençaient à flamber, ce qui amena Mélinda à triturer son pendentif. Il n’y avait pas encore à craindre un feu de forêt, mais ça s’en rapprochait… Surtout quand la vampire vit des flammes tournoyer autour du corps de Lucie.

« Je te laisse une dernière chance : OÙ EST LUCAS ? T'es une des femmes les plus puissantes de la région, tu vas pas me dire qu'un de tes esclaves peut être enlevé comme ça, aussi facilement !!!??? »

Mélinda s’assit à nouveau, et, après quelques secondes, répondit rapidement :

« Tu crois que l’esclavage est facile ? Entre les rivaux, les brigands, la Scoia’tael, et les assauts de Celkhanes, il est fréquent que des convois d’esclaves soient attaqués… J’essaie de tous les protéger avec mes guerriers de la guilde, mais je n’ai pas encore assez de guerriers… Et les gardes réguliers sont faciles à vaincre. »

La vampire conservait un ton calme, afin de montrer à Lucie qu’elle conservait la tête froide, et que Lucie pouvait se reposer sur elle pour retrouver Lucas. Elle comprenait la souffrance de la sœur, si proche de son frère jumeau, et pourtant si loin…

« Mais je ne compte pas laisser ces gens voler Lucas… Si je voulais le conserver pour moi-même, et te capturer, toi, je n’aurais pas eu besoin d’inventer une telle histoire… Je sais que tu penses que je mens, mais je n’ai aucune raison logique de le faire… Car je tiens à mes murs… »

Elle lui sourit gentiment, tout en ayant bien conscience que Lucie aurait du mal à l’entendre.

« Nous le retrouverons, Lucie… Je vais te transmettre l’itinéraire du chariot, et là où il a été attaqué… Tu as raison, je suis une femme puissante, et ceux qui s’en sont pris à moi et à ton frère comprendront que mes griffes ne sont pas limées. Sur place, il suffira d’enquêter, de trouver des camps de brigands, de se rendre dans les tavernes pour trouver les lieux de vente illégaux… »

Tout le monde savait quelque chose, et tout le monde finissait par parler.

« Je ferais tout ce qui est en œuvre pour que tu puisses retrouver ton frère, Lucie… Je ne suis pas ton ennemie. Lucas n’est pas le premier des esclaves qu’on tente de me voler, et j’ai toujours réussi à les retrouver, et à faire payer ceux qui ont cru pouvoir se jouer de moi. Lucas ne sera guère différent. Nous le retrouverons, Lucie, je t’en fais le serment. »

J'écoute parler Mélinda, même si une partie de moi veux la voir réduite en un joli petit tas de cendre vampirique. Peu à peu, je me calme, les flammes voient leur intensité faiblir, et les esclaves présents ne cèdent plus à la panique et sont en train d'éteindre le résultat de ma colère. Je desserre les dents, ma respiration se calme… Elle est très forte avec les mots celle là, rares sont ceux qui peuvent me calmer uniquement en me parlant, je me demande où elle a appris à faire ça… Mais l'heure n'est pas à ce poser ce genre de question : Lucas a été enlevé et les mecs qu'elle a envoyé à sa recherche sont sûrement aussi compétents que ceux qui étaient censés veiller sur lui...à savoir de grosses merde pas foutus de faire leur travail !!

-Très bien, je vous fais confiance...à vous mais pas à vos hommes ou à ceux qui voudront une prime. Je vais me charger de l'enquête moi même. Je vais les traquer et tous les tuer un par un, jusqu'à ce que je retrouve mon frère. Les hommes sont moins enclin à garder le silence après avoir vu leur camarade brûler vif d'un simple claquement de doigts d'adolescente.

Ma voix est mauvaise, on voit bien que j'ai envie de me défouler, heureusement pour les esclaves présents, ce ne sont pas eux qui sont les cibles de ma colère.

-Il me faudra un cheval par contre, je ne pourrai pas travailler correctement à pied. Donnez-moi toutes les informations dont vous disposez, après tout d'après ce que j'ai compris vous tenez à Lucas alors, vaut mieux ne rien me cacher...Je vais me préparer, je serai dans ma chambre.

Je me retourne et pars, sous le regard ahuris des esclaves qui ne comprennent pas comment on peut parler ainsi à leur maîtresse...et surtout comment une ado comme moi peut être aussi colérique. Sauf que je n'y prête pas la moindre attention, je quitte la pièce au pas de course et vais directement dans ma chambre. Je range dans mon sac le peu d'objets en ma possession...puis je vois l'album avec les photos de Lucas. C'est la seule image que j'ai de lui depuis des années, je ne peux me résoudre à le laisser ici. Je le met dans mon sac, bien au milieu pour qu'il soit le plus à l'abri possible. J'ai envie qu'il soit avec moi, comme ça j'aurai l'impression que Lucas est à mes cotés…

Je n'ai plus qu'à attendre les informations de Mélinda, j'espère qu'elle ne va pas tarder.