LIARA
La jeune Asari avait envie d’utiliser le système de communication de la base pour contacter le
Normandy, et savoir ce que faisait Shepard. Elle lui manquait. La Commandante Shepard était une héroïne, et elle était le modèle de Liara, son égérie et sa source d’inspiration. Quand Liara avait accepté cette mission, elle avait ardemment souhaité que Shepard vienne... Mais elle avait d’autres priorités. Shepard avait du mal à exprimer ses sentiments, mais, quand elles s’étaient quittées à la Citadelle, Liara savait que Shepard était inquiète pour elle... Et ça lui avait fait plaisir. Bien plus qu’elle n’aurait osé l’admettre. Mais, maintenant... L’équipe était dans une planète très éloignée de sa galaxie, et, malgré la technologie gordanienne très avancée en matière de communications (le nerf essentiel de la guerre), il y avait parfois des ratés, des saturations... Le message devait atteindre l’autre bout de l’Univers, et il était fréquent que des perturbations empêchent la connexion de s’établir. Liara avait envie d’essayer. Cette planète était riche, et elle allait probablement y passer des semaines.
À cette idée, la jeune Asari se mit à soupirer.
*
Dès le premier jour, elle m’a manqué... C’est ridicule !*
Il y avait bien Kyltharn avec elle, mais... Ce n’était pas pareil. Il était également un fervent supporter du Commandant Shepard, et il avait su prouver sa valeur aux yeux de Shepard, mais... C’était un éternel enfant. C’était touchant, mais également irritant, parfois. Quand Liara l’avait rencontré, Kyltharn s’ennuyait comme gardien à Eden Prime. Ils avaient rejoint l’équipage du
Normandy, et il n’aurait jamais probablement envisagé de se retrouver à bord d’un immense mecha scientifique développé par une junte galactique millénaire.
Liara recherchait l’antenne de communications. Elle connaissait la procédure gordanienne. Les communications étaient l’une des premières installations que les Gordaniens installaient, précisément afin de pouvoir communiquer avec les autres. Alors qu’elle envisageait de la demander à un Gordanien, Cid reçut un appel de Kyltharn, l’informant que ce dernier avait aperçu des créatures.
«
Kyltharn. grogna Cid en aparté,
J’étais sûr que ce casse-cou allait faire des conneries ! »
La belle Asari se rapprocha du communicateur, et vit de curieuses créatures, qui semblaient communiquer entre elles.
«
Vous les voyez, Doc ? On dirait... Des espèces de dinosaures. -
Ils communiquent entre eux, mais... Je ne parle pas le dinosaure. -
Vous pensez que c’est formien, professeur ? -
Je pense que ça commence à me foutre la trouille... Vous n’auriez pas un genre de lance-flammes dans tout votre barda ? -
Restez calmes, Kyltharn, et ne faites rien de stupide ! -
Rien de stupide, hein ? Comme espionner des dinos en train de causer entre eux, vous voulez dire ? -
Si vous les avez vus, les Gordaniens aussi. »
Dans les fougères, discrètement,
de lourdes sentinelles s’avançaient en effet, hésitant sur les intentions de ces créatures.
«
Je ne pense pas que ce soit de simples créatures sauvages... J’ignore si c’est formien, Docteur T’Soni, mais je pense qu’elles viennent juste voir ce qui se passe... -
Alors, il vaudrait mieux éviter une effusion de sang. »
Cid hocha lentement la tête. Il était d’accord avec cette analyse, et il ne voulait pas non plus laisser
Jumbo au milieu d’une fusillade.
«
Faites demi-tour, Kyltharn. Ce robot géant doit les impressionner. -
C’est vous le doc, Doc’. »
Lentement,
Jumbo entreprit de faire demi-tour. Liara, de son côté, n’avait jamais vu de Formiens comme ça... Et ils étaient effectivement en train de communiquer. En soi, c’était insuffisant,
très insuffisant, pour dire qu’il y avait des Formiens. Il existait bien des espèces animales qui s’organisaient en microsociétés, avec des rôles sociaux. Parfois, la frontière était très étroite... Si ce n’est que de simples animaux, contrairement aux Formiens, ne constituaient pas une menace pour l’Univers entier.
MAJOR SONIA BLADE
Des Reapers ! Évidemment ! Serrant les dents, Sonia fit feu à travers son fusil d’assaut. Elle avait déjà rencontré ces immenses cafards. Des vermines de l’espace, qui n’avaient pas besoin d’oxygène pour vivre. Des saloperies qui se réfugiaient dans les épaves et les carcasses de l’espace afin d’y établir leur nid. Pour les Gordaniens, les Reapers étaient des Formiens séparés de leur ruche, et qui erraient à l’abandon, se réveillant quand des cibles se rapprochaient. Quand le lien entre un Annexien et sa Horde se rompait, les survivants de la Horde qui ne mourraient pas se mettaient à errer comme de vulgaires animaux, ou à sombrer dans un profond état catatonique. C’était l’ultime faiblesse des Hordes, et, si les Gordaniens de Sonia tombaient sur eux ici, c’était qu’il y avait des Formiens... Une ancienne Horde. Elle fit feu, en visant certains points précis.
«
Rappelez-vous les simulations, soldats ! Les Reapers se régénèrent. Visez les poches d’acide de leur organisme pour les détruire ! »
Les dissections et les autopsies réalisées sur des cadavres de Reapers avaient permis de voir que ces derniers sécrétaient du sang acide en grande quantité, à l’aide de poches blanches ressortant de leur corps. Ces excroissances blanches étaient très faciles à éclater, car elles n’avaient aucune carapace, et elles étaient le seul véritable point faible de ces insectes géants. Leur organisme se régénérait. Si on leur explosait la tête, ils continuaient à avancer, leurs multiples pattes repoussaient. Quand la grenade d’Halomer explosa, un épais nuage se répandit. Les Reapers pouvaient également faire sortir de leur corps une espèce de fumée acide qui, sans être mortelle, était légèrement corrosive, et leur servait de camouflage naturel. Pour aller plus vite, ils avançaient ensuite avec leurs multiples pattes, ce qu’ils entreprirent de faire.
«
Merde, ils sont trop nombreux ! »
Les balles résonnaient dans le couloir, et, en voyant que certains de ces monstres s’avançaient le long du plafond, le Major leva son arme, et fit feu en l’air, fauchant l’une des pattes d’un monstre, qui s’affala lourdement sur le sol.
«
On ne les contiendra pas ! Retraite ! »
Sa dispersion eut finalement lieu, car les Gordaniens durent filer dans plusieurs endroits. Malheureusement, l’un d’entre eux se fit attraper par les pattes supérieures du monstre...
Et fut proprement mis à mort par les pattes inférieures de la créature, qui défoncèrent son armure, et répandirent son sang et ses organes sur le sol. Le corps du Gordanien fut progressivement découpé en deux, et s’écrasa dans une gerbe de sang et d’organes.
Le Major n’avait pas le temps de le pleurer, et courait le long du couloir. Elle s’arrêta brusquement, et fit feu, explosant la poche de sang d’un des monstres, qui poussa un couinement de douleur. Elle tira ensuite sur la patte d’un des autres, le renversant, immobilisant les autres, et poursuivit sa course. Elle arriva à un autre escalier, qu’elle dévala rapidement, accompagnée par les Gordaniens qui la suivaient. Ils entrèrent dans une grande pièce en passant par une porte à double battant.
«
Condamnez cette porte, vite !! »
Ses hommes s’exécutèrent, en reversant un lourd meuble à côté de la double porte. Les Reapers se heurtèrent contre la porte, poussant des hurlements furieux, et leurs pattes commencèrent à s’enfoncer à travers, la découpant comme du beurre.
«
Ça ne va pas les retenir longtemps ! »
Sonia ne l’écoutait plus. Elle avait toujours la lampe-torche de son fusil d’assaut... Et elle voyait devant elle des espèces de cages d’expérience, avec un liquide verdâtre, dans lequel flottait des créatures.
«
Bordel... »
C’était une salle de recherches. Et il y avait un Reaper qui flottait dans l’une de ces cuves de recherches. Elle s’approcha des bureaux, voyant des notes, des papiers, des cahiers... Des notes de recherches, des équations.
«
C’était une station de recherches. Merde... Ils ont du amener des Reapers ici, et ces derniers se sont reproduits. Ça explique leur grand nombre. »
Elle secoua la tête.
«
Il faut prévenir le Général, afin qu’il nous envoie des renforts. »
Blade comptait suivre la procédure... Il y avait des pistes à exploiter ici.
Il fallait juste purifier cette station des indésirables qui y résidaient.