Jezebel et Mélinda suivirent Lissa à travers les coursives du manoir. Il était assez vaste, confirmant la fortune de la femme. Mélinda croyait volontiers Evangeline quand elle lui disait que ce village était sous sa coupe réglée. Elle était suffisamment belle, intelligente, et charismatique, pour s’emparer d’un village si reculé, et en être la première dame d’importance. Qui sait ? Si Mélinda n’avait pas récupéré un harem au cœur de la capitale, mais un petit domaine reculé dans les montagnes, elle aurait pu, elle aussi, devenir une châtelaine provinciale. Elle s’imaginait bien ainsi, se marier avec le seigneur local, puis se débrouiller pour le tuer, et avoir, tous les jours, des serfs qui viendraient lui baiser les pieds… Mais le destin en avait décidé autrement, et Mélinda était devenue une bourgeoise. Elle avait perdu le titre de noblesse attaché aux Warren pour se retrouver à gérer un harem, et, tel le Phénix, l’Empire Warren ressurgissait de ses cendres. Mélinda y songeait en se rendant dans les jardins.
*Un bain dehors…*
Était-ce bien sain ? Certes, la constitution vampirique de Mélinda la protégeait un peu plus des intempéries que les humains normaux, mais… Et bien, elle était aussi sensible au froid, et, en pleine montagne, il n’était pas recommandé de prendre des bains dehors ! Evangeline, néanmoins, savait faire ce qu’il fallait, et Mélinda lui faisait confiance. Elle avançait donc le long des allées d’un agréable jardin, jusqu’à atteindre un bassin, avec une belle vue sur une montagne. Mélinda devait admettre que le spectacle était magnifique, et elle sentit l’air chaud autour du bassin. Évidemment, c’était chauffé. L’éclairage, lui, venait de pierres lumineuses réfléchissantes disposées autour du bassin. Tout ça sentait la magie à outrance, et la vampire eut un autre frisson, s’approchant lentement. Evangeline se tenait là, en compagnie d’Echo, et d’une autre esclave, ressemblant à une petite chipie. L’hôte portait juste un long voile recouvrant son corps, et visiblement facile à retirer, ce qui attisa l’excitation de Mélinda. Elle se mordilla les lèvres, et vit ensuite Evangeline congédier les servantes s'étant occupées du bain.
Mélinda aimait les bains bien chauds. Quand elle était toute seule, elle versait de l’eau presque bouillante, une eau que de simples humains ne pouvaient pas supporter, mais qu’elle appréciait beaucoup. Encore une fois, c’était l’un des avantages qu’il y avait à être un vampire. Elle confirma ce qu’Evangeline était en train de lui dire :
« Oui, rien de mieux qu’un bon bain chaud en charmante compagnie… Surtout quand la vue est aussi belle. »
Et, par là, elle ne parlait pas que de la montagne. Elle s’avança un peu, ses doigts se rapprochant des nœuds noirs à hauteur de sa poitrine. Dans l’assemblage complexe de sa robe, c’était ce lacet noir qui retenait toute la structure de la robe. Si elle les défaisait, la robe s’ouvrirait en plusieurs parties à hauteur du bassin. Mélinda aimait bien cette robe, à la fois simple et complexe, tout en étant extrêmement élégante. Evangeline finit par leur présenter Rosa. Mélinda avait pu deviner qu’il s’agissait d’une démone, grâce à son sang, et elle se tourna ensuite vers Jezebel.
Néanmoins, ce fut elle qui franchit le pas, en s’avançant un peu :
« Je m’appelle Jezebel, et je suis une guerrière travaillant pour Miss Warren. Je ne suis donc pas l’une de ses esclaves, tint-elle à préciser. J’ai été chargée de protéger le convoi entre le harem de Miss Warren et votre demeure, et Mélinda m’a proposé de me détendre un peu en votre compagnie. »
Mélinda acquiesça en souriant, et s’écarta du corps de Jezebel :
« Bien… Vous aurez l’occasion de vous rapprocher dans le bain, les filles… »
Elle s’avança vers ce dernier, et tira sur le lacet noir. La robe s’abaissa donc, révélant Mélinda dans toute sa nudité, le vêtement glissant le long de ses jambes. Il ne restait plus que sa culotte, qu’elle retira en se penchant en avant, et, toute nue, entra dans l’eau, frissonnant quand son beau pied rencontra l’eau chaude. Leur offrant le spectacle de son corps nu, sans aucune pudeur visible, Mélinda s’enfonça dans l’eau, et se retourna ensuite, observant les femmes avec un sourire espiègle, l’eau remontant jusqu’à hauteur de ses seins.
Oui, elle adorait les bains !