Tout le monde se bousculait pour acheter, vendre, marchander... C'était la foire, le souk ou simplement, le cirque de la vie. C'était le seul endroit où les gens de tous les horizons se retrouvaient et où il était impossible de dire qui était quoi. Une telle foule ne laissait pas de place à la différence, tout était uniforme, il y avait tellement de couleurs qui s'entrechoquaient qu'on aurait dit que le multicolore était une couleur. Tout était tellement actif, rien n'était immobile si ce n'était les marchandises sur les plateaux des petits stands. Chacun tentait de se faire sa place, tant le marchand que l'acheteur et tous étaient pressés.
Au milieu de tout ça, il se trouvait un jeune homme. Il observait tout cela, c'était encore mieux que n'importe quel programme télévisé. Ici on pouvait se rendre compte que l'homme n'avait pas tant de différence avec ses autres collègues animaux. Il aimait voire cette ruche désordonnée, cette fourmilière sans organisation. A tel point qu'il se retrouvait au milieu d'une foule en souriant. Et Dieu sait à quel point il pouvait détester la foule. Des sentiments bizarres se retrouvaient confrontés en lui. Il était immobile et observait simplement les gens, personne ne faisait attention à lui, tant mieux en fait mais il trouvait ça drôle. Les gens étaient tellement affairés que si une personne avait le malheur de tomber, elle se retrouverait piétinée aussitôt et réduite à l'état de crêpe en moins de tant qu'il n'en faut pour dire dingspoums. Il se disait qu'il faudrait installer des perchoirs avec des gardiens comme à la piscine si cela continuait ainsi. Mais il aimait se retrouver là au milieu. Il avait l'impression d'être tellement différent des autres mais en même temps il était dans cette foule et donc pareil. Un nouveau paradoxe se présentait à lui.
Il se mit à marcher gentiment pour se promener au milieux de ces gens et continuer de les observer, il était comme un étudiant qui fait un exposé sur quelque chose et qui doit l'observer attentivement pour en tirer des conclusions. A la différence qu'il s'amusait juste. C'était difficile de s'imaginer qu'on puisse s'amuser à faire ça mais Travis y arrivait, il aimait observer les hommes et les voire comme des animaux autant bête que les autres. Comme d'habitude il était accompagné de son fidèle petit écureuil paniqué comme jamais, la petite bête était sur son épaule et tremblait de tout son corps, il faut dire qu'il n'était pas habitué à être entouré d'autant de personnes.
- Allons petit gars, faut pas t'en faire, ces gens font autant attention à toi qu'à un arbre au milieux d'une forêt.
Travis se trompait. Le petit animal attirait le regard d'une petite fille, une enfant assez jeune qui devait s'ennuyer avec sa maman pendant qu'elle faisait les courses. Il y avait de quoi aussi. Travis aimait les enfants car pour lui, c'était les seuls qui étaient vraiment différents dans une foule. Il aimait pouvoir les regarder et se souvenir que l'innocence existe. Il se baissa pour que la petite fille puisse caresser son écureuil et il lui adressa ces quelques mots:
- Si seulement tu pouvait ne jamais devenir comme eux.
La petite fille n'y comprenait rien mais Travis savait pourquoi il disait cela. Il espérait qu'elle s'en souvienne en tant voulu. Puis la petite fille se fit rappeler par sa mère et elle s'éloigna dans la mer de gens. Travis se retrouvait à nouveau à se balader dans cette mer désordonnée sans but précis.