Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Le Condamné

Une cellule froide. Sans barreaux ni fenêtres, sans rien d'autre que ce qui l'entoure lui. Les néons qui grésillent l'occupent. Il ne peut rien faire d'autre qu'attendre, accroché tel le Messie à l'aide de chaînes qui le relient aux murs. Dans la position du crucifié il attend, la tête baissée. La seule chose qui le fixe n'est pas humaine, ni même vivante. C'est une caméra, braquée sur son corps nu. Une simple caméra, placée à côté d'un haut-parleur. Aucun son ne se fait entendre pour le moment. Cela fait trois jours qu'il reste ainsi. Sans manger, ne buvant qu'une légère gorgée d'eau distribuée avec mépris. La douleur le fait suer, mais il n'ouvre pas la bouche. Crucifié dans les airs par les chaînes noires.

Il ne peut pas réfléchir, ni même penser. La douleur le tiraille, son corps tout entier semble vouloir se séparer. Son corps au dos large, à la musculature présente, son corps couvert de cicatrices. Ses longs cheveux noirs cachent une cicatrice en forme de croix dans son dos. De toute cette noirceur, seule une petite mèche de cheveux d'un rouge légèrement sombre vient se démarquer, proche de son œil droit. Ses yeux dorés qui se sont baissés pour le moment, sous la douleur et la volonté de ne pas laisser le moindre son sortir de sa bouche. Une cicatrice brune lui barre la joue droite depuis la mâchoire. Une autre cicatrice traverse son pectoral gauche horizontalement, venant se finir près de son épaule. Une dernière cicatrice barre la partie droite de son abdomen et remonte jusqu'à ses côtes.

Son corps est exposé à la caméra depuis trois jours. Depuis tout ce temps, la même question se pose doucement en boucle dans la cellule. D'une voix toujours aussi calme et patiente. Le genre de voix qui n'abandonnera pas juste parce qu'il est obstiné. Cette question réclame encore une fois sa réponse, de manière posée.

"Quel est ton nom ?"

Il n'y répond pas. Il se place dans le silence, préférant se rappeler sa vie comme il peut.

Mes premiers souvenirs. Être un enfant, devant un livre pour enfants. L'histoire est toujours la même. La gentille petite fille est là, présente, toujours joyeuse. Elle vit sa vie de manière innocente, presque sans avoir conscience de sa propre existence. Une petite fille, en sorte. Jusqu'au jour où arrive le loup, le grand méchant loup, le menaçant, le terrible. Le redoutable loup au pelage gris et aux dents tranchantes comme des sabres. Le loup est le méchant, et menace la petite fille. Mais la petite fille est courageuse, et fait sa grande confrontation avec le loup. A la fin, le loup s'en va et la petite fille revient vers ses êtres chers, saine et sauve et pleine d'expérience à la suite de cette rencontre. Mais moi, ce que j'y vois, c'est encore différent. Et j'en fais part à ma tendre et chère mère, les larmes aux yeux.

- Maman ? Pourquoi c'est toujours le loup, le méchant ?
- Parce qu'il faut bien un coupable dans ce monde, mon enfant.

Il se rappelle encore de cette réponse. Une réponse toute simple, sortie instinctivement, mais qui en cachait plus qu'il ne le pensait à l'époque. Jamais il n'aurait pensé devenir le grand méchant loup lui-même, par exemple. Jamais il n'aurait espéré porter le fardeau qu'est le blâme et la culpabilité de la terre entière. Jamais il ne l'avait redouté, jamais il n'y avait prêté attention. Du moins pas avant de voir son avenir se dresser devant lui.

Quelques années plus tard, j'entre dans la période qu'on appelle collège. Je n'étais pas trop passionné par les études, soyons clairs. Je trouvais ça d'une importance quelconque, cette éducation. Je vois ça à l'époque comme une réunion entre tous les animaux, où l'Homme dit à une meute de chiens, un banc de poissons et une pelletée de singes que celui qui montera le plus rapidement à l'arbre sera le plus intelligent. Évidemment, les singes seront les plus rapides. L'éducation nous oblige à penser qu'il n'y a qu'une forme d'intelligence. Ce qui est assez malheureux, en soi. C'est ce qui creuse l'écart entre moi et les autres, ce sentiment de ne pas être de la bonne intelligence.

C'est ce qui fait que je suis en retrait des autres. Personne ne me parle, et je ne parle à personne. Trop différent, ils disent. Je ne peux le démentir, j'étais assez différent. Il a fallu que j'attende avant d'avoir un ami. Il m'a fallu attendre longtemps.


"Quel est ton nom ?"

Nouveau bond de deux ans dans sa tête. Son corps n'est que douleur, il doit subir tant qu'il peut. Ne pas leur montrer ses faiblesses, ne pas leur montrer qu'il est à bout. Il doit maintenir l'illusion qu'il a connu pire et que tout cela ne lui fait pas grand chose. Après tout, il a connu pire. Il a connu l'horreur, la vraie. Il n'y repensera pas tout de suite. Il ne veut pas y repenser tout de suite.

Cet ami que j'ai eu, il est différent de moi. Quasiment mon opposé en fait. J'avais l'intelligence physique, je savais que faire au bon moment et comment faire. Lui avait l'intelligence logique, il savait résoudre tout problème et toute affaire qui tombait entre ses mains. On s'est rencontrés un jour extrêmement chaud, où la chaleur me donnait le tournis. Lui était dans la cour du collège, entouré par quatre garçons. Je savais ce qu'ils allaient faire, comme à leur habitude. Lui n'était que la victime du jour.

Je me suis approché. J'ai attrapé le premier venu par le col et je l'ai lancé sur le sol, à mes pieds. Les trois autres se sont retournés d'un bond, et l'un d'entre eux a tenté de me frapper au visage. J'ai arrêté son poing avec la main gauche et je lui ai tordu le bras jusqu'à ce qu'il tombe au sol. Les deux autres se sont enfuis à la suite, suivis un peu plus tard par leurs copains encore au sol. Quand le type qu'ils allaient utiliser comme sac de frappe a levé les yeux vers moi, j'ai juste tendu ma main. Il l'a attrapée et s'est relevé ainsi. Il avait un petit sourire, que je partageais.

- Merci, du fond du coeur.
- C'est rien, ça m'a occupé un peu.
- Je m'appelle Max. Et toi ?

Je lui ai donné mon nom. On a fini par trainer ensemble, se trouvant quelques points communs. Il m'aidait dans mon travail, je l'aidais à devenir un peu plus fort. On se complétait, d'une certaine manière. On a fini le collège ensemble, puis le lycée. On a été séparés par le destin à la fin de notre scolarité. Lui est entré dans ses études supérieures de littérature, tandis que je suis parti pour une carrière qui me correspondait plus : l'armée.

L'entrainement a été terrible. Nous étions au bas mot une centaine à tenter notre chance à l'armée : seule une dizaine d'entre nous a réussi à s'en sortir sans abandonner. On nous préparait à la va-vite, parce qu'on savait qu'un conflit allait éclater sous peu. Comment on le savait, je ne le sais pas. Mais ce n'était pas un fait qui était caché, bien au contraire. L'annonce d'un prochain conflit nous servait de motivation. Si nous voulions retourner chez nous en vie, il allait falloir nous préparer aussi bien que possible.


"Quel est ton nom ?"

Il continue de se repasser ses mémoires, dans l'ordre qui lui semble le bon. Peut-être qu'il y trouvera une réponse quelque part. Le chaos agite son esprit, un millier de barrières mentales se dressent devant lui. Le voilà interdit d'accès à son propre esprit, condamné à regarder son passé en filigrane, qui se déroule devant lui. Devant lui, impuissant.

Il était temps de partir pour nous. Nous n'étions pas au front, mais nous n'en étions pas loin. On s'occupait des prisonniers. Une occupation calme, qui me convenait. Nous n'avions que très peu de prisonniers au début, puis leur nombre s'est agrandi au fur et à mesure. Au final, nous avions un certain nombre de prisonniers, ce qui nous laissait parfois en déroute. Répondre aux appels de tous était impossible. Nous en ignorions donc, sans quoi ce travail n'était pas possible. Si on entendait le même problème deux fois, on s'en occupait. Sinon, on laissait couler et on attendait qu'on nous le redemande. Le travail n'était pas trop compliqué, et les prisonniers tentant de se rebeller étaient rares.

Tout ce que nous avions à faire était attendre, patiemment. On ne faisait que suivre les ordres donnés, sans réfléchir plus que ça. C'est ainsi que vit un soldat après tout. Ne pas réfléchir aux ordres donnés, les exécuter sans chercher à comprendre le pourquoi ni le comment. Ne jamais remettre en cause une consigne ou un ordre. C'était quelque chose qu'on nous avait appris à faire. Si un supérieur nous ordonnait de nous entretuer, nous n'aurions pas d'autres choix. Même si je pense qu'un tel ordre créerait tout de même une certaine révolte. Enfin, je ne suis pas là pour réfléchir à pourquoi je fais ce travail. Je suis là pour le faire, point.

C'est ce que je pensais vivre tranquillement, à l'abri du front. C'était sans compter sur les paroles d'un autre d'entre eux, l'un de mes supérieurs là encore. Celui qui s'est approché de nous, les matons improvisés, et nous a ordonnés de commencer à nettoyer l'endroit. C'est à dire, tuer les prisonniers de guerre un par un. Sans pensée pour quoi que ce soit d'autre que la tâche à exécuter.

- On ne peut pas faire ça ! Ce serait une violation des conv...
- Vous remettez en question mes ordres, soldat ?

J'ai été obligé de me taire, le canon d'un pistolet braqué sur mon torse. C'était ma vie contre celle des prisonniers. Et même si j'avais préféré mourir, ils auraient tout de même été tués. Je connais assez bien le genre humain pour savoir que ce n'est pas ma mort qui va les empêcher de nettoyer la zone après. Donc j'ai préféré survivre, ne pas mourir en vain. Et exécuter les ordres, quels qu'ils soient. Je me suis donc dirigé vers les cellules, mon arme à la main. Je suis entré dans la première, et j'ai regardé le prisonnier.

Lui m'a regardé d'abord, et a eu un petit sourire. Puis il a vu mon arme dans mon poing serré, et ce sourire s'est abaissé rapidement. Rapidement, son humeur presque joyeuse s'est transformée en angoisse, puis en peur. En terreur enfin, quand j'ai braqué mon arme sur lui. Je tremblais à l'idée de l'abattre. Cela signifierait beaucoup, et même beaucoup trop. Il a reculé comme il a pu contre le mur, et le canon de ce faiseur de veuves suivait son torse à la même cadence. J'ai fermé les yeux, je les ai rouverts, je me suis massé les tempes avec la main gauche. Puis j'ai appuyé sur la gâchette.

Je suis devenu un criminel de guerre dans une détonation.


"Quel est ton nom ?"

Je n'ai pas pu en tuer plus d'un. Je suis sorti en courant, abandonnant mon arme dans la cellule. Il était déjà trop tard, mais je continuais tout de même à fuir. Jamais je n'ai couru aussi vite dans ma vie. Je pensais qu'il serait facile de les semer, mais ils me rattrapaient. J'ai dû sortir mon couteau et en poignarder un avant qu'ils me laissent, atterrés. J'ai donc pu fuir après cela, courant une nouvelle fois de plus en plus rapidement. Je voyais enfin la liberté arriver à moi, la lumière au fond du tunnel, l'espoir après la fin, le soleil après la tempête. Je pensais que j'allais pouvoir vivre de nouveau une vie normale, planqué autre part, là où ils ne m'attraperaient jamais. M'échapper vers un endroit où je pourrais refaire ma vie. Avoir des amis, peut-être même une femme, qui sait ? Pouvoir vivre une vie normale, sans danger de mort...

C'était sans compter la balle qui me traversa la jambe et qui me fit tomber. J'étais incapable de me relever. Ils tombèrent à trois sur moi, me ligotèrent et me jetèrent dans une cellule. Ils me réservaient un sort pire que la mort. Ils me réservaient l'interrogatoire qu'on réservait aux déserteurs. Mais cette pensée était sans compter mon tout récent crime de guerre. J'avais tué un prisonnier. Et on allait me le faire payer. Je subis un procès normal en tant que criminel de guerre, procès que j'ai évidemment perdu.

Puis on m'a jeté dans ce trou.

Ce trou dont il n'y a aucune sortie possible. Enchainé aux murs, crucifié dans les airs, sans aucun moyen de bouger. Le sort réservé à moi et moi seulement, criminel de guerre et déserteur.


"Quel est ton nom ?"

Sa tête se relève, avec un léger sourire qui flotte sur ses lèvres. Une voix rauque s'exprime enfin.

"Mon nom... est Aaron."
« Modifié: dimanche 30 mars 2014, 15:43:14 par Enora »

Cassidy Green

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Lucy

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M'en fiche, j'avais raison... ^^

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Enora

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  • FicheChalant

    Description
    J'suis une rapide du katana. Quand je RP.
En effet : rerererere...rerererebienvenue !

Et validé, aussi ! ^^

Maelie

Humain(e)

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  • FicheChalant

    Description
    "Ce qui n'apparaît pas sur l'avatar du personnage" ;
    Eh ben...
    ♥
    Un corps de rêve,
    une niaiserie intempérer,
    des fautes de participe-passé.
    ♥
Dans le genre "style reconnaissable à trois kilomètres..." :D

Au moins, avec un départ comme ça, t'es sûr de pas pouvoir jouer avec grand monde, ça te fera une fiche vitrine de plus :p

Sinon, c'était plutôt cool !

Le Condamné

C'est une fiche-vitrine de plus, ouais. J'avais pas prévu de jouer le Condamné de toute manière. Il n'a pas grand intérêt en matière de rp. :D

(Je proteste pour le style reconnaissable, quand même. Y'a pire que moi. Genre Neena.)

Merci pour la validation, Noh' ! :D


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