Sale voleur ! >.<[la Divine Ophélie]

Je n'avais pas beaucoup d'activité en cours et comme à chaque fois que l'ennui me pesais, je faisais un petit tour sur les champs de batailles. Il y en avait justement un en cours de préparation. Perché sur un rocher, je pouvais admirer ses deux groupes se foncer dessus avec enthousiasme. Je ne comprenais pas la motivation de mourir pour des idéaux, seul l'argent m'intéressait et aussi le pouvoir.  Ce combat était très ... ennuyeux, d'un côté des terranides faiblement armés et je ne parle pas des armures de cuir qui n'arrêtaient pas grand chose. De l'autre nous avions des esclavagistes et des mercenaires, autant dire que le déséquilibre ne pouvait être que flagrant. L'un de ses primates croyait que j'étaie une proie intéressante, le pauvre ne comprit pas ce qui allait lui arriver. Laissant des graines de plantes carnivores, parmi les plus voraces, tomber sur le sol, un petit sort de Gaïa et il finit à l'état de lambeaux, une goutte de sang vint s'étaler sur mon visage.

D'un geste de la main droite je retire la goutte et fixe le champs de bataille avec des yeux de tueur. Je me mis à jeter des graines dans la meute et faire pousser les plantes. Le combat fut rapidement fini, tout les peureux avaient fui. Il ne restait qu'un terranide mal au point, il était agonisant, mais allait servir. Son âme était assez rare pour un animal, suffisamment de force pour égaler celle d'un humain charismatique. Il devait s'étonner de voir une personne aussi ambiguë, portant une tenue plus proche des égyptiens que des tenues dont il était habitué. Je me mis à poser ma main froide sur son poitrail bouillant par la fureur des combats. Il vint à pousser son dernier soupir et je me mis à saisir son âme pour le sortir du corps. D'un petit coup de magie je fis apparaître un bocal pour enfermer l'âme.

Une bonne chose de faite.

Je me mis à observer cette âme, il était certain qu'avec lui j'aurais une jolie somme. Je me mis à faire demi-tour avant de tomber sur une personne indésirable. Ce fut avec un grand sourire que je dis.

Déesse Ophélie, quel bon vent vous amènes ?

Que faisait-elle là ? Une bonne question. Une bien bonne question. Et pour Ashoum, c'était plutôt un vent du nord gelé, glacial et terriblement dangereux qui amenait en une tempête la Jeune Déesse. Parce que mère des Morts-vivants, elle détestait qu'on lui enlève un sujet. Et là, volant l'âme d'un pauvre mort, il venait de se mettre à dos une Jolie Déesse enfantine. Elle était légèrement de mauvaise humeur, du coup. Pourtant, la journée avait très bien commencée ! Elle s'était assise dans un coin pour regarder le massacre dans l'espoir de récolter quelques morts-vivants intéressant et de les assujettir à son service en tant que fidèles. Et cet idiot d'Ashoum avait tout fait capoter. Il avait même rajouter des "méchants" au champ de bataille, se mettant plus encore à dos la Jeune Déesse.

Déesse qui lui lança un regard terriblement fusilleur, d'un air qui ne laissait pas au marchand un quelconque espoir de gentillesse. Le pointant de sa patte, son coussinet face au visage du marchand, d'un air supérieur et divin. Son bikini moulait sa poitrine, et ses voiles mauves courraient autour de ses pattes inférieures. Son museau pointant vers le jeune marchand à l'allure si féminine, elle eut un grognement qui rappelait son appartenance aux félins, classe supérieure par excellence, leur agilité et démarche prouvant qu'ils étaient faits pour le pouvoir. Elle avança d'un pas rapide vers Ashoum, chacun de ses pas ponctués par un mot de la Déesse qui les assénaient comme des lames qui auraient pu s'enfoncer dans la peau tendre du vil marchand.

"- Que je ne te trouve plus en train de voler une AME !" L'air d'Ophélie était sans appel, elle était en rage. Ses sourcils bruns étaient froncés, ses yeux mauves plissés, sa patte tapant contre le torse du marchand pour l'enfoncer et pour bien lui faire comprendre. "- Et donne moi cette âme ! Tu ne la vendras pas, vil rustre que tu es. Tu mériterai que je t'envoie dans un bagne pour purger tes erreurs ! Tu as massacré deux armées et volé l'âme d'un pauvre terranide. Donne moi cette âme, allez."

Etre autoritaire était une preuve d'énervement chez Ophélie, elle qui était une adolescente naïve et gentille. Elle tendait sa patte pour qu'il lui file justement ce bocal. Hors de question qu'il puisse en plus y gagner aux change et faire des profits !

Ce qu'il y a de pire chez les chats c'est qu'une fois qu'ils ont une pelote de laine entre les pattes,  ils ne la lâche plus. Visiblement j'avais contrariée cette déesse ... non, était-ce de la fureur ? Il ne manquait plus que ça. Elle se mit à me parler, sans même être courtoise. Si ses mots pouvaient me tuer, j'aurais expérimenté la mort plus d'une cinquantaine de fois.  La morale de cette déesse me donna un coup de barre, une divinité aussi faible, je peux aussi parler, mes pouvoirs n'ont rien de spectaculaires.

Je devais avouer que cette "collègue" avait au moins l'art de mettre en valeur ses formes. Il était cependant dangereux actuellement de se permettre une allusion à ses formes. Je n'avais jamais eu affaire à Ophélie, n'ayant eu vent de sa description et de son caractère assez enfantin par des rumeurs de couloir. Laisser traîner ses oreilles un peu partout est bien pratique. Je savais par exemple que cette chatte colérique pouvait devenir une vrai furie, comme une autre divinité égyptienne.  Mon sourire perdit en intensité, tendant le bocal à contre-coeur, elle dut un peu forcer pour que je lâche le réceptacle. Je pouvais dire adieu à mon retour sur investissement.

Mon visage eut une légère moue, comme un enfant à qui l'on venait de dire non pour l'achat d'un jouet. Cette âme vaut vraiment son pesant d'or, mais bon je sais pertinemment que si je l'ennui de trop, elle va se fâcher et se plaindre aux supérieurs. Je n'aime pas trop l'idée de me faire convoquer par Osiris, il parait qu'il est assez cinglant et puis je perdrais du temps. Aussi je tourne les talons, traînant les pied de frustration.

Bon dans ce cas je vais y aller. Heureusement que les autres dieux ne sont pas aussi conservateur et enfantin, sinon cela coulerait mon commerce.

Désolée, je ne pouvais m'empêcher de lui lancer une pique à cette divinité qui venait de me pourrir ma journée.

Ophélie tira sur le bocal pour l'attraper, lançant un nouveau regard fusilleur au marchand d'un air qui n'admettait toujours pas qu'il la contredise. Bien sûr, en soi, Ophélie ne pouvait même pas faire peur à une mouche, tant elle était une enfant sans pouvoir, une Déesse qui ne pouvait jamais vraiment s'imposer et qui avait du mal à se faire même respecter. Ashoum n'était qu'un exemple parmi tant d'autres, et pour une fois, la Jeune Déesse n'avait même pas été courtoise et polie comme lui avait appris son cher Papa Ruloc. Ouvrant le bocal, l'âme s'envola comme si elle était vivante, disparaissant dans l'air et elle jeta de nouveau le bocal au marchand pour lui rendre.

"- Tu es capricieux Ashoum ! Et ne me parle pas sur ce ton. Moi au moins, je ne vends pas mon corps pour que mon "commerce" fonctionne, marchand. Et ma réputation ne fait pas rire dans les couloirs."

La pique que lui avait envoyé Ashoum était bien payée par celle de la Jeune Déesse. Il était vrai qu'en plus d'être décrite comme enfantine, Ophélie avait une réputation presque parfaite. Par rapport aux nombreux Dieux pour le moins "volages", Ophélie était carrément une chaste pucelle. Mais elle n'était pas vierge et juste plus ou moins chaste parce qu'elle restait timide et naïve. Elle s'étira en approchant du jeune marchand pour lui donner une légère tape sur la tête, de manière à se faire de nouveau bien entendre. Oui, avoir une petite voix qui supplie dès qu'on ouvre la bouche était un problème pour l'autorité. Alors Ophélie insufflée son autorité par quelques violents petits coups.

Elle attendait un peu de voir comment il le prendrait, parce qu'elle se trouvait presque méchante, maintenant. Elle allait presque regretter de lui avoir dit ça alors qu'il venait de la provoquer ouvertement. Mais La Jeune Déesse était une petite enfant qui avait un si bon fond qu'elle lança un regard presque gentil au marchand, prête à s'excuser si la réaction du marchand lui semblait méritée...

Je vis cette énervant témoins se mettre à ouvrir le bocal, j'aurais dû marchander avec quelques dieux des runes de protections pour qu'elle ne puisse aussi facilement  retirer le couvercle. Ce fut donc avec une certaine rage que je pus voir mon butin se mettre à prendre la poudre d'escampettes. Cette chatte voulait vraiment que je la jette un sort de mauvaise fortune, je ne voyais que cela. C'est alors qu'elle continua sa leçon de moral ... non ce n'était qu'un petit retour sur ma pique.

Ophélie se mit à avancer pour me donner une tape sur la tête.Cela me fit doucement sourire, un léger rire perçant le silence pour gagner en intensité, les mortels ont dû m'entendre de loin.

Ô déesse ... vous saurez que j'incarne les marchands, les fille de joie ne vendent-elles pas leur corps ? Les clients ne paient-il pas pour se reposer dans les maison de passe? on pourrait aussi dire la même chose pour les esclaves, on vent leurs corps en délaissant leurs esprits. Vous voyez tout peut être marchander, le corps, les biens et aussi les sentiments.

Je refis la même chose que cette petite déesse, sans doute trop prude pour connaître les bien faits du sexe, m'approchant par de petit pas félin, séduisant, très féminin et sensuel. Une fois assez proche je lui vola un petit baiser, me léchant avec sensualité les lèvres avant de dire d'une voix charmeuse.

Je n'ai que faire de la réputation divine, ici je suis une créature puissante, intelligente et douée pour les affaires. Ici tu n'es qu'une simple terranide.

Je la titillais, je désirais la bousculer pour qu’elle aille dans mon sens, j'allais faire un retour sur investissement avec cette petit idiote qui se pensait suffisamment instruite, j'allais acheter son silence ... et peut être plus.

Il se mit à rire. La Jeune Déesse lui lança un regard froid, tant ce rire lui déplaisait. Elle eut un mouvement rapide de la patte, ses beaux sourcils se fronçant d'un air dur. Ses oreilles se mirent à remuer, sa queue s'enroulant nerveusement autour des jambes d'Ophélie, avant de se remettre à battre l'air , donnant de légers coups au marchand de temps en temps. Elle continuait à l'écouter, une moue, une réelle grimace de dégout se dessinant sur le doux faciès de la Déesse si bien disposée à le pardonner. Il perdait beaucoup de points, et il allait regretter son discours.

L'anti-esclavagiste qu'était Ophélie se réveilla en un grognement sourd. Elle était aussi contre la prostitution, même si d'une manière, elle pouvait avoir une ou deux fois acheté des fidèles en donnant son corps. Mais elle ne considérait tout de même pas normal de parler des esclaves et des filles de joie de cette manière, comme si seulement leur corps étaient importants. Elle allait lui répondre une réponse cinglante, mais l'action du marchand l'arrêta. Un frisson vint chatouiller le pelage de la Déesse, alors qu'elle reculait d'un pas après le baiser d'Ashoum. Elle regarda ailleurs, le rouge monta sans qu'on le voit à son museau, la chaleur inondant le visage de la jolie terranide.

"- Comment oses-tu ? Tu parles des esclaves comme de simples objets et tu le fais devant moi comme si j'allais être d'accord avec de telles paroles ! Tu mérites tout le mépris de l'humanité Ashoum, tu es un marchand sans âme, sans rien d'humain." Sa voix frêle comme son apparence était nerveuse. Elle rapprocha du marchand de son pas rapide et ses moustaches tremblait de colère. Elle trébucha soudainement, tombant sans le faire exprès dans les bras d'Ashoum, à son plus grand énervement. Savait-il qu'elle n'avait aucun pouvoir ? Qu'elle ne pouvait rien lui faire ? Qu'elle était une ancienne esclave ? Les questions se bousculaient dans le cerveau de la jeune femme, qui essaya plus ou moins bien de se relever.

Ha ... cette déesse savait au moins m'amuser quelque peu, dire qu'un simple petit baisé avait suffit à la faire reculer, comme si je venais de retirer les vêtements d'une riche bourgeoises devant la foule de Nexus. La pauvre petite déesse devait pertinemment savoir que, de nous deux, j'avais clairement le dessus. J'avais un pouvoir de Gaïa, je pouvais massacrer la richesse de ses fidèles avec tant de facilité ... une ordure vous dites ? Non la simple loi de la concurrence, il vaut mieux affaiblir ceux et celles qui pourraient devenir une gêne dans le futur, même si Ophélie resterait de toute manière une divinité mineur et peu reconnue par les mortels, tel est la popularité.  Je gardais mon sourire, la voir détourner le regard m'intéressait grandement, si elle était une humaine de la Terre, nul doute qu'elle aurait les joues aussi rouge que le coquelicot. Voilà ce qui arrive ma chère quand on n'est pas fichu de s'instruire convenablement.

Comme pour essayer de se contenir et de garder une image forte, elle vint à vouloir me faire mal. Cette fillette était vraiment hilarante, croire que me faire inculquer la notion de moral, que je n'étais pas humain, serait suffisant pour me déstabiliser ? Allons, allons, il me semblait que les divinités étaient plus intelligente que ça. Après tout ne sommes-nous pas censée représenter une forme de vie supérieur que tout mortel souhaiterait avoir ? Son discourt aurait put avoir plus d'impact si sa voix ne laissait pas transparaître sa nature trop douce et nerveuse. Certes, elle était en colère, mais cela ne donnait à Ophélie qu'une image encore plus mignonne, le genre de fille qui se fait passer pour méchante alors qu'elle est très gentille au final. Sur terre elle aurait beaucoup de fidèle et donc mieux valait s'arranger pour l'empêcher d'y aller par une méthode très simple ... montrer entre nous deux qui étaient le plus fort.

Par simple réflexe je rattrape la terranide, mon corps  fut un peu malmené, car je ne suis pas réputé pour ma force physique et puis abuser de certaine capacité innée chez les divinités n'est pas amusant. Un marchand n'a besoin que de sa langue et de son cerveau, rien de plus. Bon je doit avouer qu'avoir le visage assez près de sa poitrine n'est pas désagréable, mais cela allait compliquer la situation actuelle. Je me mis à la regarder dans les yeux, je pouvais observer des doutes. Se questionnait-elle sur la situation présente ? Des secrets inavoués ? Quoi qu'il en soit j'allais encore plus l'acculée par mes propos.

Bien, très bien, c'est ton genre de trébucher sur les gens que tu n'aimes pas ?

Je la laisse réagir, se relever et sans doute rougir par cette remarque qui pouvait être tout à fait innocent dans la bouche d'une autre personne que moi.  Une fois qu'elle se soit un peu remit de ses émotions, je la regarde avec une détermination particulière. Ses réactions m'avaient suffit pour comprendre certaine chose.

Je m'avance peut-être, mais n'aurais-tu pas vécu comme une esclave avant d'obtenir ton rang de déesse ? Tu les défends avec un peu trop de vigueur pour une personne ignorante de la condition de ses êtres, après tout je me suis amusé une fois à jouer les esclaves et il y a beaucoup de différence entre voir et subir.

Je fis apparaître un éventail, cachant mon sourire. En quelque seconde je pris une attitude séduisante, tentatrice, incarnant une fille de joie assez riche et très expérimentée. Continuant avec ma voix sensuelle, je pose mes conditions.

Tu es de plus en plus intéressante. Moi qui pensait que tu allais me punir, je vois bien que tu es trop ... jeune, pour savoir t'y prendre contre des aînés. Tu penses être capable de faire une bonne maîtresse ?  Prouve le moi. Je serais ton esclave, dit moi quelle apparence avoir, quel sexe incarner et j'obéirais à tes demandes. Si je ne suis pas assez doué pour assouvir ton idée de ce que doit être un esclave ... hum ... je serais à ton service le temps que tu désireras. Qu'en dis-tu ?

La suite se promettait d'être intéressant. Certes avais-je prit un grand risque, après tout Loki est assez fourbe et cette déesse pouvait aussi cacher son jeu, mais mon petit doigt me disait qu'elle n'était pas assez douée pour ce genre de chose, l'intuition du marchand.