Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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[Terminé] Le Fléau [Partie 2] [PV]

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Serenos I Aeslingr

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 30 mercredi 12 février 2014, 17:45:06

Le Roi avait décidé de laisser ces gens se conforter dans leur crainte de la téléportation. Il ne prit même pas la peine d’établir avec eux que le sortilège qu’il avait lui-même confectionné requérait certes plus d’énergie que la téléportation normale, mais qu’il permettait au jeteur de s’assurer que toute l’espace nécessaire était disponible à l’aide d’un repère magique, peu importe le nombre de « passagers ». Lorsque Nyoron leur signala qu’ils passeraient la nuit dans cet auberge, le Roi hocha simplement de la tête. Après tout, il leur restait encore deux jours, selon les dires de l’acolyte de la Dame Grise. S’ils venaient prendre du retard, Serenos leur fausserait simplement compagnie pour aller à sa vitesse habituelle; il foncerait droit vers ses ennemis, en passant outre des pièges et embûches, taillant son chemin au fil de son épée. Agrippant Ehredna comme une canne, il se redressa de son siège, souhaitant au passage la bonne nuit à ses compagnons avant de se diriger vers les escaliers. Il parut un peu découragé face à l’entreprise que consistait l’ascension de ces maudites marches, mais lorsqu’il était épuisé à ce point, il ne se voyait pas user de la magie pour se porter en haut; il les monta donc une par une, en s’appuyant à la fois sur son épée et sur la rampe pour supporter son poids et en délester ses jambes qui, de toute évidence, ne le portaient qu’avec peine. Cahos, pour sa part, annonça à la troupe qu’il prendrait les devants; fort de sa formation, il ne craignait pas les monstres et il préférait voyager de nuit, pendant que les monstres les plus sauvages rôdaient, pour avoir la meilleure chasse possible jusqu’au moment de gagner le sommeil. Il les assura néanmoins qu’il les retrouverait sur le chemin. La voie des sorceleurs réclamait que ceux-ci se donnent à corps et âme à l’extermination des créatures nuisibles et, bien qu’il se garda de le leur dire, il n’aimait pas être dans un groupe; même pendant la Guerre Continentale, il avait préféré mener ses combats de son côté. C’était bien ancré en lui, et il ne se sentait pas de quitter ses habitudes. Il prit la peine de poser une main amicale sur l’épaule de Cirillia, qui pouvait se traduire par un salut envers un autre « sorceleur », puis prit la porte.

Dans sa chambre, le Roi prit place au centre de la pièce puis planta son épée dans le bois du sol avant de s’asseoir, face à la fenêtre, et de joindre les mains, les avant-bras posés sur les jambes dans une prière négligée. Bien que n’étant pas un homme pieux ou de prière, il trouvait dans la méditation spirituelle quelque chose de profondément religieux, qui lui semblait ancré au plus profond de son être. Il prit plusieurs inspirations et laissa autant d’expirations profondes dans l’espoir de réguler le rythme de sa respiration. Lentement, sa perception du monde se brouilla. En plongeant dans cet état de transe, il se retrouva dans un espace blanc. Il ne ressentait plus la douleur de ses membres, ou la fatigue de son esprit; il n’y avait que la quiétude. Il ouvrit alors la porte à ses souvenirs, et alors entrèrent dans cet endroit paisible le Roi Liam, la Reine Nöly, l’Archimage Darimon et la Sorcière Mélisende, ces quatre personnes qui furent autrefois ses guides, qui avaient rendu sa vie un peu plus supportable. Bien que n’étant pas les gens tels qu’ils étaient mais tels qu’il les connaissait, il savait que dans ce recueillement, il ne s’adressait pas réellement à eux; ils représentaient en quelques sortes des facettes de sa propre personnalité. En Liam, il voyait le Roi juste et inébranlable, son modèle en tant que dirigeant. En Nöly, il voyait la sagesse, le renouveau et la modération, car grande réformatrice, elle avait aidé à la renaissance de Nexus en tant qu’état de liberté et de justice pour tous. Darimon était et resterait toujours son guide dans le monde chaotique de la magie; c’est avec lui que le Roi pesait le pour et le contre de chaque décision d’origine magique qu’il prenait. En Mélisende, par contre, il voyait sa propre faim de pouvoir, son besoin irrépressible d’être au-dessus de tout. Lorsqu’il discutait avec elle, la prenant en modèle, il voyait jusqu’où sa propre insatiabilité s’étendait, et c’est là où il voyait où il devait mettre ses limites.

Pendant une bonne heure, le Roi délibéra avec les quatre mentors pour la bonne marche à suivre. Liam lui conseillait une plus grande assurance, recommandant qu’il conserve une attitude de dirigeant face à la situation; s’il n’en prenait pas contrôle, elle prendrait contrôle de lui. Avec Nöly, il eut droit à un sermon sur son insensibilité face à ses compagnons, qu’il traitait comme des poids morts. Elle lui inspira un peu de compréhension et de prévoyance envers eux, et s’il se montrait bon avec eux, ils le lui rendraient. Il doutait honnêtement de cette dernière partie, mais il ne se permit pas de fermer son esprit à cette possibilité. Lorsque vint le tour de Melisende, il vit son désir de délaisser ses compagnons, favoriser ses objectifs et faisant fi de leurs conseils et de leur peur générale. Sylvandell, disait-elle, était un pays de rustres peureux, qui se confortaient dans leur héritage et leurs vieilles croyances. Elle le confronta à sa propre avidité, à son empressement et à l’urgence d’être toujours un pas devant ses adversaires, et de profiter au maximum des avantages offerts par ses alliés. Elle établit également que leur manque de foi en leurs propres mythes et légendes mettaient leur royaume en péril. Pour des gens qui vénéraient des dragons, ils ne semblaient incrédules quant aux histoires d’autrefois sur les guerres qui les concernaient. Devant ces arguments, le Roi se sentit sourire alors qu’il quittait cet espace blanc de son esprit pour regagner son corps physique.

« C’est mon rôle de leur ouvrir les yeux, déclara-t-il dans un lent soupir de détente. C’est pour ça que je suis ici; pour qu’ils comprennent le danger, non pas pour créer un état de panique, mais pour qu’ils soient prêts, le moment venu. »

Fort cette conviction, le Roi se releva enfin, délogeant Ehredna du bois avant de gagner le lit. Magiquement, plus par hygiène que dédain, le Roi chassa la poussière et la cendre qui couvrait les draps avant d’ouvrir la fenêtre et évacuer les immondices de la pièce. Une fois acceptable, le Roi se débarrassa de son manteau, puis défit la fermeture éclair de sa tenue pour se libérer la partie supérieure du corps avant d’aller s’allonger sur le matelas, serrant son arme contre lui. Il n’aimait pas reposer sans son équipement en terrain inconnu. Naturellement, il se positionna sur le dos, sans les couvertures qui risquaient de le gêner si quelque chose se produisait.

Au milieu de la nuit, le Roi fut réveillé par ses sens magiques qui l’alarmaient d’un danger. Les émanations magiques, naturellement captées par les mages, étaient relatives à la menace que représentait celui ou celle qui les produisait. Et cette menace, bien que dépourvue d’intelligence, recelait bel et bien un pouvoir redoutable. Méfiant, le Roi se redressa discrètement de son lit et passa sa combinaison sur ses épaules avant de remonter la fermeture éclair et se diriger vers la porte, Ehredna tirée du fourreau. Se servant de l’épée comme d’un levier, le Roi écarta lentement la grande planche de bois qui séparait la pièce du corridor et jeta un coup d’œil. Il vit alors une ombre furtive passer au travers de la porte. Kynarth. Le Roi se rua alors dans le couloir, glissant sa lame dans l’interstice de la porte et il tira d’un coup sec pour briser le mécanisme de fermeture, s’élancant à l’interieur juste à temps pour lancer vers l’ombre un jet de lumière. Il se précipita alors vers le jeune homme et tâta son pouls à toute vitesse, lâchant un soupir de soulagement lorsqu’il comprit que le monstre n’avait pas eu le temps de l’attaquer. Il secoua alors l’homme par l’épaule en l’appelant par son nom pour le réveiller.

« Kynarth, réveillez-vous! Réveillez-vous! murmura-t-il d’un ton pressé. Nous sommes attaqués. Nous n’aurions pas dû rester dans ce village; les Ombres nous guettent. Allez, debout, maintenant!

Cirillia

Humain(e)

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 31 vendredi 14 février 2014, 01:33:02

Kynarth prit une chambre dans un coin de l’auberge, et y alluma un feu de cheminée dans la petite cheminée fournie dans la pièce. Le Commandeur était éreinté et épuisé, et se retrouvait torse nu quand il entendit du bruit dans son dos. Sursautant, l’homme se retourna, et sentit son trouble s’accentuer en voyant Cirillia, accoudée contre le rebord de la portière, jambes croisées. Elle avait un léger sourire sur les lèvres, et ses bras étaient également croisés.

« Nerveux, Kynarth ?
 -  Nerveux, moi ? Alors que je vais me coucher dans un village qui a été entièrement massacré par des forces obscures ? Il n’y a vraiment pas de raison... »

Il s’assit sur le rebord du lit, et Cirillia s’avança dans la pièce, faisant craquer le bois, refermant lentement la porte derrière elle. Elle avait aussi sa propre chambre, mais, en se rapprochant de la pièce de Kynarth, Ciri’ avait fait sa curieuse, et avait vu que le dos de l’homme était orné de quelques cicatrices. Son torse était glabre, délivrant une belle masse musculaire. Un corps de guerrier, le corps d’un homme qui entretenait sa force physique. Cirillia s’avança lentement, restant debout devant lui. Elle était suffisamment intelligente et clairvoyante pour deviner le trouble qui agitait le Commandeur. C’en était amusant, et elle se surprit à lentement sourire.

Kynarth finit par relever la tête.

« Et... Et vous ?
 -  Et moi ?
 -  Ben… Est-ce pour ça que vous êtes là ? Parce que vous êtes... Inquiète ? »

Restant face à l’homme, Ciri’ sourit, croisant à nouveau ses bras.

« Oserais-je vous rappeler que j’ai connu, étant jeune, le massacre de toute ma ville par un dragon ? Je ne vous cacherais pas que je ne trouve pas cet endroit lugubre, mais quelque chose me dit que le courageux Commandeur que vous êtes n’est pas uniquement troublé par ces lieux... »

Kynarth se racla la gorge, reprenant son souffle. La chasseresse vit ses mains. Elles tremblaient lentement, et il les posa à plat sur ses cuisses. En relevant la tête, il avait une formidable vue sur les seins de Ciri’, qui décroisa les bras pour ça, tout en se penchant légèrement vers lui, offrant ainsi à l’homme la vue d’un superbe décolleté. Kynarth réussit à ne pas rougir, mais ne put empêcher son regard d’observer la poitrine de la belle. Il cligna des yeux, et, comprenant alors qu’on l’observait, les rabaissa.

« C’est là quelque chose qui me dépasse... Si prompt à manier l’épée, mais si incapable face à une simple femme... »

Kynarth se releva alors, faisant légèrement grincer le lit, et son torse frôla les seins de Ciri’.

« À quoi est-ce que tout ceci rime ? Êtes-vous venue là pour me narguer ?!
 -  J’admirais vos cicatrices... Et je me demandais une chose... Pourquoi les Dieux ont-ils créé les cicatrices ? »

Décontenancé par cette question, Kynarth secoua la tête. Le pauvre Commandeur ne voyait pas l’évidence, alors qu’elle pendait sous son nez. Comme quoi, les hommes n’étaient parfois pas très doués. Elle était sûre qu’il était encore puceau. Cirillia savait que Kynarth éprouvait un béguin d’enfance envers la Princesse de Sylvandell, tout comme elle savait que la Princesse aurait laissé à Kynarth le soin d’accomplir ses rêves, s’il n’avait pas été aussi timide. C’était là un troublant paradoxe, car, au combat, Kynarth était un bretteur redoutable, habile et vif. Cependant, sans son armure, c’était le fermier qui revenait, un jeune homme impressionné par les belles robes des dames de la Cour, par leurs parfums, et les mots savants. S’il avait été moins empoté, Cirillia était sûre qu’il aurait forniqué avec bon nombre de femmes durant ses instructions militaires.

Elle poursuivit rapidement, tout en retournant Kynarth, et en embrassant son dos, à l’emplacement des cicatrices, ses mains glissant sur ses hanches. L’homme sursauta, son pouls s’accélérant, mais il n’osait rien faire.

« C’est pour que leur femme puisse les embrasser le soir, afin de les soulager de leur affliction. »

Kynarth se surprit à sourire, alors que les mains de Cirillia venaient caresser ses tétons. Il sentait avec délice les seins de la femme s’enfoncer contre son dos, mais se retourna.

« Honnêtement, Cirillia, j’ai du mal à vous imaginer en tant que femme au foyer... »

Devant cette réplique inattendue, Cirillia faillit pouffer. Elle resta proche de lui, un sourire amusé sur les lèvres.

« Vous maniez à merveille l’épée, Kynarth, mais vous n’êtes guère doué avec les femmes...
 -  Je ? Quoi ?!
 -  Vous restez convaincu que la Princesse vous considère toujours comme un bon petit fermier, et, ce faisant, vous vous convainquez que les femmes ne voient pas en vous le bel homme que vous êtes devenu... Votre humilité confine au ridicule, Commandeur.
 -  Mais... »

Il ne put pas achever, car, d’une pousse, Cirillia le renversa sur le lit, et se mit à califourchon sur lui.

« Vous êtes l’une des principales raisons m’ayant poussé à ce trekking dans ces montagnes infernales, Kynarth...
 -  Ah... Ah bon ?! »

Cirillia sourit lentement, caressant le visage de l’homme, tout en sentant sa virilité poindre entre ses cuisses.

*Ah, tout de même, j’aurais fini par m’inquiéter !*

Les yeux de Kynarth étaient exorbités, comme si l’homme ne comprenait pas ce qui lui arrivait.

« Maintenant, et pour résumer... C’est l’heure de passer à la casserole ! »



Le soir, des vents glaciaux s’abattaient dans la chaîne de montagnes. Sans la lumière du jour pour éclairer ces monts élevés, le froid s’abattait, et on pouvait entendre les sifflements du vent. Depuis les points les plus élevés des montagnes, là où gisaient d’anciens temples, on pouvait même voir, par-delà les ruines, au milieu d’un océan d’étoiles, des aurores boréales. Kynarth dormait couché sur le dos, d’un sommeil de plomb, Cirillia posée à ses côtes, sa tête sur le côté de son corps, une main caressant ses omoplates. Les deux amants dormaient tendrement. Pendant un bref moment, Cirillia avait réussi à faire oublier à Kynarth sa morosité, ce en quoi il lui en était infiniment reconnaissant.

Dehors, le vent sifflait. Nyoron se trouvait au rez-de-chaussée, et ne dormait pas vraiment. Il méditait, pour être plus exact. Yeux fermés, assis en tailleur, la magie vibrait intensément autour de lui, et il rectifiait son équilibre magique. Néanmoins, quand il sentit une présence sombre approcher, ses cercles de perception s’en retrouvèrent modifiées, perturbées. Une puissance phénoménale approchait, et il se releva subitement, tandis que les volets se mirent à claquer, sous l’effet d’un vent particulièrement fort. Il entendait des mugissements glauques, ainsi que de sinistres reflets se découlant sur la lumière de la Lune. Percevant des bruits contre la porte d’entrée, Nyoron attrapa son bâton magique, et le brandit vers cette dernière, envoyant des sorts magiques pour repousser les apparitions.

En hauteur, Kynarth et Cirillia furent subitement réveillées de leur sommeil. Kynarth entendit parler d’Ombres, et une force souleva alors le Roi, l’écartant pour l’envoyer heurter le mur d’en face.

« Mais que... ?! »

Kynarth sentit soudain une forme au-dessus de lui, et bondit de côté. Quelques instants plus tard, le lit fut découpé en deux, envoyant voler des plumes. Il se retrouva sur le sol, tout nu, et attrapa son épée, tandis que des ombres noires volaient dans les airs, semblables à des Poltergeist. Une chaise dans un coin de la pièce fut alors soulevée, et s’envola, frappant Kynarth à la tête. Ce dernier poussa un hurlement de douleur en s’affalant sur le sol, alors que la pièce était en train de se déchaîner.

En contrebas, tous les objets de la pièce principale de l’auberge tourbillonnaient dans les airs, essayant de frapper Nyoron, tandis qu’une épaisse fumée noire le recouvrait. Ce dernier se protégea avec un solide bouclier, un dôme magique, mais la magie noire l’effritait à chaque coup, le faisant saigner du nez.

Une force maléfique était à l’œuvre entre ces murs, et elle était puissante.
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Serenos I Aeslingr

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Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 32 vendredi 14 février 2014, 21:30:44

« Kynarth! Argh! »

Le Roi venait de se faire brutalement repousser par une Ombre, qui l’envoya contre un mur. Le bois sec céda sous l’impact, mais le craquement que tous entendirent ne provenaient pas de celui-ci; les os du Roi avait manqué de peu d’être brisés par la brutalité de l’arrêt. Cloué au mur par cette force étrange qui les prenait d’assaut, le Roi ne put pas s’élancer, comme il l’aurait voulu, au secours du trio. Il dut rassembler beaucoup de force pour arriver à rejeter à la force de son énergie pure le maléfice qui le maintenait en place. L’étranger se jeta alors devant les ombres et se mit à irradier de la lumière, effrayant un moment les ombres avant qu’un ne le frappe à la tête avec un pied du lit. Il vit passer des étoiles devant ses yeux, tombant presque au sol sous l’étourdissement soudain, mais il parvint à reprendre ses esprits assez rapidement pour prévenir la chute. Des décombres du lit, les ombres avaient graduellement tiré le corps de Cirillia, mais Serenos ne comptait pas les laisser filer aussi facilement avec le corps d’une de ses accompagnateurs. Il se jeta alors sur les créatures de ténèbres, invoquant une nouvelle fois la lumière dans la paume de sa main et les aveugla juste assez longtemps pour récupérer la jeune femme de leurs griffes. Il fit plusieurs bonds vers l’arrière pour éviter les pics d’ombres que les créatures formaient avec leurs corps sans forme, bien qu’il dut encaisser une entaille au dos alors qu’il se retournait pour épargner les dommages à la jeune femme. Il la déposa dans les bras du Commandeur puis il se releva.

Au moment où une ombre reculait pour s’élancer à toute vitesse vers le commandeur, Serenos fit apparaitre du bout de ses doigts un fil doré qu’il fit claquer dans l’air, avant de l’envoyer s’enrouler autour d’une des formes de ténèbres; la créature émit un son, mais qui n’en était réellement pas un; leurs esprits avaient captés ce cri dans le vide. Cet usage de la magie causa néanmoins un saignement de nez au Roi; il n’avait pas encore récupéré ses forces, et chaque appel de la magie provoquait chez lui de nouveaux maux. Le Meisaen tira brutalement sur le fouet de magie, tranchant net la créature qui disparut dans une volute de fumée. Devant la disparition d’une des leurs, les ombres comprirent que le Roi représentait une menace pour les êtres de leur espèce, aussi se penchèrent-elles plus sérieusement sur son cas. Le Roi les regarda un bon moment puis il tourna la tête vers Nyoron.

« Je vais faire diversion… profitez-en pour sortir de la zone. Vers Kor-Tarath. Allez! »

Serenos leva alors les mains vers les créatures, cette fois bien décidé à leur donner une vraie résistance, mais dans sa distraction, il n’avait pas remarqué qu’elles s’étaient mises en amas pour former une forme indistincte de magie noire avant de se propulser comme une volée de chauve-souris contre lui avec une telle force qu’elles emportèrent le Roi au travers du mur, avant d’obliquer légèrement vers le haut pour le pousser en hauteur. La voix du Roi se fit entendre alors que sa surprise se laissait entendre dans un grand cri. Une fois assez en hauteur, les ombres s’écartèrent pour laisser le monarque chuter vers une mort qui aurait dû être certaine, mais au prix d’une immense douleur dans la poitrine, le Roi parvint à se stabiliser dans les airs et d’invoquer les Sylphes pour le porter. Les petites fées vertes s’amassèrent sous les vêtements du Roi et le soulevèrent de tous leurs petits corps lumineux, alors que le Roi tirait son épée. Les ombres avaient disparu, et il parcourait les alentours du regard. Il sentit un mouvement derrière lui, mais encore trop faible pour pouvoir contrôler adéquatement les petites fées, il dût encaisser un nouveau coup aussi brutal et douloureux qu’un coup de masse. Les Ombres enchainèrent dans un succession violente d’impacts brutaux, ce qui agitait le Roi dans tous les sens sans lui laisser le temps de répliquer. C’était un lynchage pur et dur. En temps normal, il aurait pu à nouveau irradier la lumière, mais dans son état actuel, ses forces au déclin ne lui permettaient qu’à peine de voler. Comme ultime coup, les ombres se glissèrent derrière ses jambes avant de les pousser brutalement vers le haut, prendre ensuite de la hauteur et se propulser sur le roi, maintenant dos au sol, le forçant alors à un atterrissage des plus brutales sur le sol de pierre dur. Les ombres s’acharnaient sur lui de façon à être entièrement sûres qu’il ne pouvait plus s’opposer à elle, et du coup, une fois le Roi à terre, malgré ses os brisés et le sang qui coulait, les ombres se divisèrent en petites sphères noires et entreprirent de massacrer leur ennemi au sol tant qu’il ne pouvait pas se défendre.

Au bout d’un moment, la douleur était telle que Serenos ne les sentit plus que comme des mouvements contre sa peau. Sombrant lentement dans l’inconscience, il s’apprêtait à s’y abandonner quand brièvement, le visage de Shunya apparut dans un recoin de son esprit. Elle avait besoin de lui. S’il ne lui portait pas secours, qui le pourrait? Il leva alors la main, et malgré les ombres qui grugeaient sa chair, il parvint à en agripper une et il planta ses dents dans l’immonde masse noire avant d’en arracher un lambeau. L’énergie dont était composé ces monstres étaient souvent d’origine maléfique, car elles n’apparaissaient que dans des zones où de morts violentes et inhumaines s’étaient produites, mais Serenos, qui était un être entre deux mondes, ne craignaient plus la puissance des ténèbres; cette fois, il prendrait aux ténèbres ce qu’elles lui avaient volé, et il absorba l’énergie noire de bon cœur. Très bientôt, il eut dévoré trois ombres. Sur les dix qui les avaient attaqués, il n’en restait plus que sept, et elles avaient compris que si elles ne le relâchaient pas, il les dévorerait également. Elles entreprirent donc de s’échapper et de trouver une proie plus adaptés à leur niveau, et ils se dirigèrent vers l’auberge, mais alors qu’elles allaient s’engouffrer dans l’ouverture qui aurait dû être une porte, ils frappèrent un mur immatériel. Derrière elles, le Roi était à nouveau debout; ses vêtements avaient été déchirés par les nombreux coups qu’il avait essuyés, et il laissa tomber le haut de sa combinaison qui, de toute façon, ne le protégeait plus; de son corps musculeux et couverts de cicatrices s’ajoutait maintenant une impressionnante collection de bleus. Vivifié par son nouveau pouvoir, le Roi leva une main. Des décombres de la chambre de Kynarth jaillit alors l’Épée Royale, qui regagna sa main. Le Roi leva une main et fit signe aux ombres d’approcher.

« Venez voir, mes jolies. Ehredna a faim, elle aussi. »

Se sachant piégées, les créatures se mirent à hurler de colère et se lancèrent aux trousses de Serenos, qui se mit alors à courir vers la sortie du village. Les Ombres ne pouvaient survivre en dehors d’une atmosphère viciée par la mort. Une fois en zone saine, elles ne pourraient plus le suivre, car si elles tentaient cette chance, elles se verraient dépouillé de l’essence même de leur existence, ce qui les tuerait presque sur le champ. Fendant ses ennemis de la pointe de sa lame pour repousser celles qui s’aventureraient à s’approcher de lui tout en gardant les vêtements retirés par-dessus son épaule, il fit sa course jusqu’à la sortie du village. Il se sentait étrangement bien, comme s’il venait d’avaler une bouteille complète de Jÿgmelröm à lui seul; ses forces étaient de retour, et il se sentait à son pic physique et mental. Pas de la même manière qu’il l’est en Meisa, mais cela restait une expérience des plus particulières; il était en pleine forme!

Mais les ombres n’étaient pas les seuls prédateurs qui rodaient dans les lieux de carnages; à la petite troupe de monstres maléfiques se mêla même de petits démons mineurs, surnommé les Charognards, et quelques goules. Rien à voir à ce qui s’était produit plus tôt, mais cela rajoutait quand même du challenge à cette course-poursuite. Décidant de poursuivre un peu le jeu, le Roi bifurqua sur la droite plutôt que de gagner la sortie et décida d’amasser le plus grand nombre d’opposants possibles pour porter un coup destructeur aux forces ennemies. Le Roi attirait le plus de monstres négatifs des environs, puis il se mit à les bombarder de projectiles enflammés pour les énerver davantage et garder leur attention rivé sur lui. Difficile de le croire pour lui-même, mais il s’amusait follement de les voir redoubler d’efforts pour l’attraper; plus ils accéléraient et plus il faisait de même, gardant éternellement une distance entre lui et ses poursuivants. Ces monstres n’étaient pas sujets à la fatigue, et lui non plus; il était bourré d’énergie comme il ne l’avait pas senti depuis bien longtemps. Cet état d’ivresse le rendait joueur, et comme à l’époque de la Tour Noire, il avait fait des créatures dangereuses ses jouets pour se distraire. Heureusement, il remplissait son devoir de diversion à merveille; Nyoron et les deux amants n’auraient pas trop de problèmes à passer vers la sortie du village.
« Modifié: samedi 15 février 2014, 04:58:11 par Roi Serenos de Meisa »

Cirillia

Humain(e)

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 33 dimanche 16 février 2014, 02:20:43

Cirillia sentait une sorte de force surnaturelle la tracter, juste au-dessus d’elle. L’esprit encore enfariné, embrumé de la sueur et du corps de Kynarth, elle émergeait rapidement, mais peinait clairement à comprendre ce qui lui tombait dessus. Le Roi de Meisa intervint alors, et repoussa l’ombre, libérant Cirillia, qui se retrouva sur le sol, près de Kynarth. Les deux étaient nus comme des vers, et le Roi leur ordonna de partir.

*À poil ?!*

Les ombres tournoyaient follement, semblables à des espèces de nuages sombres, mais, avant de partir, Cirillia prit quand même ses vêtements, et se retrouva dans le couloir avec le Commandeur, laissant Serenos jouer avec ces monstres. Dans le couloir, l’homme et la femme se rhabillèrent rapidement, ne pouvant décemment pas espérer se battre avec les fesses à l’air. Ciri’ se mit à courir, dévalant les marches, et eut droit à un singulier spectacle en descendant. Kynarth l’attrapa par l’épaule, la basculant en arrière, ce qui permit à Ciri’ d’éviter un morceau de table qui s’explosa contre le mur. Une espèce de tornade se déchaînait à l’intérieur de l’auberge, soulevant et renversant tous les objets, qui fonçaient vers un dôme lumineux, au centre duquel Nyorkin lançait des imprécations runiques, brandissant son bâton, envoyant des ondes magiques qui faisaient gonfler le dôme, repoussant les objets et les ombres dans tous les sens. Cirillia se tenait en haut, accompagnée par Kynarth, médusée. Qu’est-ce qui était en train de se passer ici ?! Elle n’arrivait pas à le comprendre, ni à le réaliser. Tout ça était bien trop dangereux, et la magie noire était à l’œuvre.

« Il nous faut aider Nyoron !
 -  Et comment comptes-tu t’y prendre ? C’est l’enfer, là-dessous ! »

Nyoron semblait de plus bien s’en sortir, mais Ciri’ parlait avec l’œil d’une profane. En réalité, Nyoron était en grosse difficulté, et était en sueur. La magie qui était à l’œuvre ici était bien trop forte pour lui, et il n’arrivait pas à la repousser, submergé par cette dernière. Parfois, son dôme se réduisait à sa stricte personne, avant de repartir dans un flamboyant éclat, brisant alors brièvement le sortilège qui animait les objets. Les poutres de l’auberge tremblaient également, des lézardes traversant leur surface, faisant tomber des volutes de poussière depuis le plafond. Les flammes dans la cheminée et les torchères vacillaient. Kynarth hésitait, tandis qu’on entendait l’auberge craquer longuement, tremblant sur ses fondations.

Kynarth bondit alors, et atterrit au bas de l’escalier. Une chaise volait vers lui, et il invoqua sa magie, envoyant une onde de choc qui repoussa la chaise, tout en la faisant exploser. Cirillia le rejoignit alors, restant dans son dos. Les Commandeurs maîtrisaient la magie, et elle avait l’impression de voir deux amants s’avancer ensemble. Kynarth envoya une autre onde de choc, ce qui déchiqueta plusieurs planches sur le bois, explosant une table. Il continua à courir, et le duo traversa le cône lumineux.

« Nyoron ! Il faut partir ! »

Nyoron allait dire quelque chose, lorsque la double porte d’entrée explosa subitement. Le choc renversa Nyoron, livrant passage à plusieurs hommes aux yeux luisants. Il y avait également des femmes, l’ensemble dans des armures légères et élégantes. Nyoron saignait du nez, et se releva, tendant son bâton. Il allait le lancer quand une forme arriva à côté de lui, et envoya une onde de choc. C’était une femme, qui sourit légèrement :

« Du calme, papy, détends-toi ! »

Le choc renversa Nyoron, qui en lâcha son bâton. La femme fit apparaître une épée, et allait frapper, lorsque la lame de Ciri’ se heurta à la sienne. La lame de la sorcière se mit à luire, et elle tenta de la déborder en pivotant sur elle-même, mais Cirillia para, et la repoussa du pied.

« Rapide !
 -  Vous êtes qui, connards ?
 -  Baise-moi la chatte, et je te le dirais ! »

La femme poussa un hurlement, et sa lame heurta celle de Cirillia, dans une danse endiablée. Kynarth, de son côté, avait sorti son épée, mais l’un des hommes tendit sa main vers lui, et envoya une flopée d’éclairs étincelants. Rapide et vigilant, Kynarth para en mettant sa lame de côté. Les éclairs rebondirent dessus, tournoyant dans les airs, alors que Kynarth serrait des dents, pliant lentement le genou, ployant sous l’impact de cette intense magie. La sorcière, quant à elle, continuait à frapper avec rage la lame de Cirillia. Cirillia réussit à contrer, et sa propre épée heurta le plastron de la femme, avant qu’elle ne se reçoive un coup de boule. Ciri’ grogna en heurtant le front de la femme, qui tomba sur le sol. Elle allait l’empaler quand un autre ennemi tendit sa main, et envoya des espèces de tentacules noirs qui saisirent la femme, la soulevant.

« Nous ne sommes pas là pour ça, Sonia.
 -  J’vais la buter, cette pute !
 -  Calme-toi ! »

Sonia se releva, du sang s’échappant de sa narine gauche, alors que Ciri’, elle, continuait à se débattre, tirant sur les liens qui la retenaient. Elle grognait et éructait, furieuse. La jeune femme était immobilisée, mais elle forçait sur les tentacules, et fut alors repoussée. Elle s’envola à travers une fenêtre et atterrit dans la rue adjacente, s’étalant lourdement sur le sol.

« Qui... Qui êtes-vous ? grogna Kynarth.
 -  Quelle résistance ! »

Le sorcier intensifia ses éclairs, et Kynarth serra les dents, tout en continuant à plier les genoux. Il s’en servit alors pour bondir sur le côté, évitant de peu les arcs électriques. Quelques-uns le touchèrent, mais furent absorbés par son armure. Il courut alors rapidement vers l’homme, maintenant son épée, et donna un coup sec, qui le décapita rapidement. Les doigts du sorcier lâchaient encore des éclairs quand sa vie le quitta. Il courut vers un autre homme, mais une onde de choc le frappa alors, le renversant. Kynarth en lâcha son épée, s’étalant sur le sol.

« Quelle force ! C’est stupéfiant...
 -  Serenos continue à se débattre...
 -  Tant pis pour lui. Prenez ces deux-là. »

Nyoron avait été assommé. Kynarth se releva en grognant, et entreprit de courir , mais plusieurs attaques magiques le frappèrent à nouveau. Il cracha du sang en s’écroulant sur le sol, tandis qu’un sorcier était en train d’utiliser une orbe magique, prononçant une mélopée, afin d’ouvrir un portail de téléportation avec une autre orbe similaire. Kynarth se releva, et un des sorciers le chargea. Il l’accueillit par un uppercut, puis envoya une boule de feu vers un sorcier. Le sorcier réussit à éviter l’impact, et la boule de feu explosa dans le vide. Des arcs électriques jaillirent alors, atteignant Kynarth au torse. Les éclairs galopèrent sur son armure, et il grinça des dents, avant que d’autres attaques magiques ne le heurtent encore.

« Allez, vite, on décarre ! »

Plusieurs des tueurs réussirent à saisir un Commandeur qui se débattait encore, avant de le balancer dans le vortex magique. Ils s’en allèrent ensuite tous, sauf Sonia.

« J’ai un compte à régler avec cette traînée. »

Le sorcier qui l’observait grogna, puis sortit à son tour, partant. Le vortex se referma pile au moment où Cirillia débarquait.

« Où sont passés tes petits copains, salope ?
 -  Comme je te l’ai dit... Baise-moi la chatte, et je te le dirais. »

Cirillia sourit nerveusement. Elle courut alors vers Sonia, qui l’accueillit en envoyant une onde de choc, repoussant la femme hors de l’auberge. Cirillia roula sur le sol, dans la neige, et se releva rapidement, sentant alors une présence à côté d’elle. Sonia venait d’apparaître, et essaya de l’attaquer avec sa lame. La sorceleuse l’évita en roulant sur le côté, le bout de la lame tranchant une mèche de cheveux, et Ciri’ se releva, attaquant rageusement avec sa lame. Quels que soient ces gens, elle était convaincue qu’ils étaient responsables de l’apparition de ces ombres, et étaient liés au massacre qui avait eu lieu ici. Ciri’ réussit à nouveau à décocher un coup de poing à son adversaire, mais, avant de pouvoir lui porter un coup fatal, elle se téléporta.

« Peuh ! Tu te caches derrière ta magie comme une gosse dans les jupons de sa mère... Tiens-tu à m’effrayer, ou à me faire rire ?! »
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Serenos I Aeslingr

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Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 34 dimanche 16 février 2014, 18:08:37

Serenos ne comptait pas laisser ces monstres avoir le dernier mot; leurs rangs devenaient graduellement plus petits au fur et à mesure qu’il les bombardait de projectiles magiques. Même pour un maître nécromancien, ce genre d’invocation demandait tellement de magie que tôt ou tard, la magie noire environnante viendrait à manquer, et le sortilège s’affaiblirait. Derrière lui, il y avait maintenant, sur la trentaine de monstres et les ombres invoquées, qu’une petite poignée, six ou sept tout au plus; ces monstres étaient du menu fretin pour la plupart, ce qui ne posait pas de problème particulier au Roi pour s’en débarrasser. Il en venait finalement à comprendre que ce qu’il tentait de distraire était peut-être elle-même la distraction. Pour l’éloigner de son groupe. Il cessa alors sa course et se tourna vers ses ennemis, toujours aussi énergiques. Il dégaina alors Ehredna d’une main, alors que de l’autre, cette fois, il fit apparaître une lame de flammes. Tournant sur lui-même, il se servit de la force centripète pour porter des coups plus puissants, tranchant au travers des ombres avec Ehredna, qui les absorba immédiatement, alors qu’il embrasait deux goules au vol. Il s’élança alors vers un Charognard et lui envoya un puissant coup de pied pour l’envoyer vers un autre, exécutant ensuite un cercle complet à l’aide de ses deux armes pour trancher pattes et abdomen de ces ennemis, puis dans un grand rugissement, il déballa le pouvoir des ténèbres qu’il venait d’absorber sous forme de quatre pals noirs comme l’abysse, qui jaillirent du sol pour empaler les plus massifs de ses opposants. Lorsque les derniers poursuivants cessèrent de bouger, le Roi résorba les pals, grondant un peu en ressentant la perte d’énergie qui suivit.

Ne repérant plus d’opposant lui étant hostile, il prit une grande inspiration avant de regarder en direction de l’auberge et il vit Cirillia se battre contre une inconnue. Il se mit alors à courir dans leur direction dans l’intention de se faire une captive à interroger à la bonne et barbare méthode de la torture. Lorsqu’il sentit qu’elle invoquait la magie, il décocha un trait de lumière du bout des doigts, mais plutôt qu’atteindre sa cible, la flèche magique alla plutôt heurter un des murs de l’auberge, disparaissant à l’impact en laissant un mur partiellement défoncé derrière elle; c’était une flèche de percussion. Il lâcha un juron et passa à côté de Cirilla. Il leva une main dans les airs et tenta de repérer la faille dans l’espace-temps ouverte pour la téléportation, mais il ne la trouva pas. Ces types étaient des professionnels, certainement entrainés dans l’art de l’assassinat et de l’enlèvement furtif. Il lâcha un nouveau juron, cette fois en Ashansha, pour bien démontrer son agacement, avant de se tourner vers Cirillia. Il s’approcha d’elle et la toisa un long moment avant de se pencher sur elle, inspectant les quelques blessures qu’elle avait essuyée. Il passa ses doigts dessus en murmurant des incantations curatives pour réduire la douleur et la sensibilité, ne pouvant pas guérir la jeune femme sans le temps et la concentration appropriée. Il la regarda et un éclair d’imagination la représenta nue, dans les bras de Kynarth, et il dévia le regard en grommelant. Il marmonna quelque chose, comme quoi il avait hâte que cette histoire soit terminée pour qu’il puisse rejoindre les bras de ses jolies maîtresses. Il avait été trop longtemps sans sentir la présence réconfortante d’une femme pour s’empêcher de voir Cirillia comme telle. Il surmonta néanmoins cette difficulté parce qu’il avait maintenant deux nouvelles personnes à sauver, et que la jeune femme était probablement hors d’elle maintenant que quelqu’un lui avait ravi son amant. Du moins, Serenos savait qu’il serait furieux, à sa place.

« Ne vous inquiétez pas. Nous les retrouverons. Et nous les tuerons tous. »

Elle ne voulait pas être rassurée. Elle ne voulait pas qu’il la prenne dans ses bras et qu’il la console. À la place, il lui offrait simplement ce qu’elle pourrait bien convoiter d’autre; sa vengeance. Elle voudrait faire payer à cette femme et ses camarades l’humiliation qu’ils avaient fait subir à son équipe. Et probablement qu’elle en tirerait un immense plaisir. Et si le Roi désapprouvait la vengeance, il ne laissait jamais un crime impuni, et la seule sentence qu’il pouvait bien imaginer pour des gens aussi lâches, c’était la mort par la main de ceux qu’ils avaient offensés. Il se détourna alors de la belle jeune femme et se mit à inspecter les environs à la recherche d’un indice quelconque. Il trouva alors le sorcier mort au sol et il étira un sourire de satisfaction. Il se pencha alors sur lui et leva une main au-dessus de son corps.

« Rashal. Sarth. Mër. Kirshem. Montre-moi ce que tu sais. »

Il s’ensuivit alors d’un long moment de silence pendant lequel le Roi plongea dans la connaissance corporelle du mort et dans sa mémoire. Malgré la disparition de toute forme de conscience, il était impossible, que ce soit pour un mage ou un mortel, de faire disparaître la mémoire d’un corps. Il capta alors de brefs signaux sensoriels; cet homme avait eu très chaud il y a peu de temps. Ensuite, il avait fait un bond dans une faille spatiale pour gagner l’auberge où le Roi et ses compagnons se reposaient. En calculant la quantité d’énergie requise à l’usage de ce sortilège par rapport à la distance qu’il avait pu effectuer, le Roi fit apparaître magiquement une carte de Sylvandell sous forme astrale et ajouta cette nouvelle information à son analyse. Un cercle apparut alors, encerclant leur zone sous un certain rayon. Cette fois, le Roi se mit à rire, et il frappa ses mains ensemble avec plaisir. Kynarth, pensa-t-il avec un sourire approbateur. Je lèverai ma coupe en votre nom! Vous n’auriez pu me faire un plus beau présent! Grâce au lien qu’il avait auparavant établi entre lui, Nyoron, Kynarth et Cirillia, en plus des informations laissées derrière par le Commandeur en ayant tué un de leurs adversaires, il pouvait maintenant établir la position exacte de leurs ennemis, et même un trajet pour s’y rendre; il s’agissait d’un volcan.

Une fois son repère établit, le Roi sortit un petit miroir de sa poche et il l'enchanta d'un geste de la main. Aussitôt, le visage familier d'Alessa apparut sur le cadran, visiblement irritée. Le Roi plaça cette frustration sur le fait qu'il n'avait pas cherché à la contacter depuis son départ, ce qui avait tendance à l'énerver au plus haut point. Avant qu'elle ne lui adresse le moindre reproche, le Roi la fit taire d'un geste de la main.

« Paix, Alessa, lui dit-il calmement. Nous avons eu des complications. J'aimerais que tu fournisses un rapport de la situation au Roi Sylvandin. Le magicien Nyoron et le jeune Commandeur Kynarth ont été capturé par l'ennemi dans le village appartenant à une tribu Sylvandine, et quelque chose me dit que le demi-géant Hodor a subit le même sort il y a un moment déjà. Je m’apprête à leur porter secours, mais je manque de temps et d’informations sur le terrain. Il faut que tu demandes au Roi Tywill de faire déplacer l'Omniprêtre; dis-lui que nous nous engageons sur le chemin de Kor-Tarath, et que nous avons de bonnes raisons de croire qu'un des Premiers-Nés se cache derrière les récents excès de magie noire dans les environs. Selon Nyoron, l'Omniprêtre est le seul à savoir ce qui nous attend sur place. Il est primordial qu'il nous fournisse ses conseils. Dis à Tywill que nos ennemis visent principalement les magiciens; ils n’ont pas pris la peine d’enlever Cirillia.
Mon Roi, est-ce que...
Je n'ai pas le temps de discuter, Alessa. Va! »

Le Roi interrompit la communication en rangeant le miroir dans sa poche. Bien que son côté masculin désapprouvait le transport d'un miroir où qu'il aille, son côté pratique devait bien admettre que les miroirs étaient beaucoup plus faciles à manipuler au niveau magique qu'un liquide. Il se releva finalement et sortit de l’auberge, satisfait, bien qu’il s’arrêta un instant pour se tourner vers l’établissement et lever une main pour attirer le baton de Nyoron; il en aurait besoin pour sa revanche. L’objet s’envola et gagna sa prise.

Il ne pouvait pas mentir, cependant; il se faisait du souci pour ses compagnons, car dans la base ennemie, il ne pouvait être assuré qu’ils seraient indemnes lorsqu’ils seraient à nouveau réunis. Mais il ne pouvait s’empêcher de croire que cela n’était qu’une provocation pour les attirer dans un piège. Il se demanda alors si l’ennemi savait ce qui les attendait. Fort de son pouvoir renouvelé, le Roi ne craignait plus de faillir à sa tâche, et leurs opposants lui avaient offert leur base sur un plateau d’argent. Si leur piège ratait, c’était le Roi qui se retrouverait avantagé, et leur plan tomberait à l’eau, même si ce n’était qu’un échec sur un nombre plutôt indécent de problèmes qu’ils pourraient ramener en ce monde. Pour réussir, il aurait besoin d’un allié, quelqu’un qui le suivrait jusqu’en enfer si telle était leur destination. Liam… pensa-t-il avec un pincement au cœur. Il soupira et regarda la Sorceleuse.

« Je sais que vous ne m’aimez pas, établit-il dès le départ. Au mieux, vous n’avez aucune estime pour moi, au pire, vous me méprisez. Mais que cela vous plaise ou pas, nous allons devoir collaborer. »

Et vous allez commencer par me montrer du respect, manqua-t-il de lui lancer, avant de le ravaler avec force. Cette femme avait une langue aussi sale qu’un troll des cavernes, le lui rappeler reviendrait à en faire les frais pour le reste du voyage. Il espérait sincèrement qu’elle arrangerait son caractère dans l’avenir, pour son propre bien, mais elle n’était pas qu’une adolescente; c’était une adulte au caractère bien trempé, qui ne changerait pas sans voir une excellente raison de le faire. Et il doutait pouvoir lui en trouver une. Aux yeux de la jeune femme, elle lui montrait tout le respect qu’il méritait, en tant qu’étranger, inconnu et ennemi de l’État. Il attacha le bâton de Nyoron à son dos, qui se couvrit alors de son manteau blanc, alors qu’apparaissait ensuite une protection frontale dont la courroie disparaissait dans sa tignasse. Il partait en guerre; le temps de l’enquête était terminé. Seul, il se dirigea vers la sortie. Devant eux apparut alors un vortex noir, où des millions de petites étoiles brillaient. Il ne s’attendait pas à atteindre sa cible, mais au moins, ils pourraient s’économiser quelques heures de voyage en gagnant au moins le pied du volcan. Avec les données recueillies sur le corps de l’assassin et sa propre évaluation du terrain, il ne craignait aucunement de rater son coup; le Roi était très doué dans cet art. Comme tout encouragement, il fit signe à la jeune femme de le suivre et il entra, confiant, dans le vortex, et disparut derrière.  La porte resta néanmoins ouverte pour Cirillia.

***

« Je suis désolé, madame, mais vous ne pouvez pas entrer. Le Roi Tywill ne… H-hé! »

La Meisaenne passa simplement devant le soldat sans même lui prêter la moindre attention. À la place, elle se dirigeait vers l’enceinte du château royal de Sylvandell. Lorsque le jeune homme tenta de l’arrêter en posant une main sur son épaule et la renvoyer vers la porte, elle lui agrippa simplement le bras et avec une force et rapidité telle qu’il n’eut même pas le réflexe de le retirer, elle le fit passer par-dessus son épaule et l’écrasa lourdement au sol. Le jeune homme, abasourdi, regarda la dame à la peau brune se pencher sur lui, l’examiner avant de l’enjamber avec désinvolture, reprenant sa marche vers la salle du trône. Les Meisaennes, contrairement au Roi de Meisa, n’obéissaient pas au protocole. Natives de l’archipel bien avant l’arrivée de Serenos sur leur territoire, elles étaient l’une des principales raisons pour laquelle les Nexiens n’avaient jamais pu établir de colonies sur l’île; incapable de communiquer ou même de pacifier ces étranges créatures, les rares équipes qui devaient établir un contact avec elles étaient souvent retournées au bercail sans le moindre succès et très souvent dans un état déplorable. Les Meisaennes ne reconnaissaient que la force brute et la puissance à l’état pure.

La Matriarche Alessa zen Meisa était une femme magnifique. Dotée par la nature d’un corps athlétique tout en restant bien féminin, elle arborait avec fierté une épaisse chevelure d’argent et, fait rare chez les Meisaennes reconnues pour leurs pupilles dorées, elle arborait un œil de couleur or alors que l’autre était clairement bleu ciel, ce qui lui donnait un certain air intriguant, même pour le Roi qui se demande encore comment une Meisaenne de sang pur pouvait avoir une telle particularité. Vêtue de son habituel uniforme Meisaenne, une armure intégralement noire, le casque coincé sous son bras, elle ne passait pas facilement inaperçue devant ces gardes équipés d’une armure en écaille de dragon, qui se tenaient maintenant en travers de sa route. Alessa n’était pas comme son Roi; en dehors de Meisa, elle avait les compétences requises pour combattre des groupes réduits et mal formés, pas des gardes d’élite qui ne la laisseraient pas passer sans qu’elle ne prenne leur vie. Plutôt que d’engager les hostilités, la Matriarche dévisagea le Roi sur son trône.

« Vous êtes bien Tywill, n’est-ce pas? demanda-t-elle sans prendre la peine de l’appeler par son titre. Mon maître m’envoie vous informer que deux de vos hommes sont portés disparus après un assaut, et qu’un troisième ne répond pas à l’appel. Il vous fait savoir que l’ennemi que nous pourchassions ici cible principalement les magiciens ou les doués de magie. Mon Roi s’engage maintenant sur la route de Kor-Tarath, et il demande l’assistance de l’Omniprêtre en tant qu’informateur. Il a aussi dit… »

Elle s’interrompit brusquement et pencha la tête sur le côté, visiblement troublée par quelque chose. Elle pencha ensuite la tête de l’autre côté, toujours muette, avant de regarder le Roi de Sylvandell. Avec une franchise désarmante, la Meisaenne avoua son trouble.

« J’ai oublié. »

C’était probablement le pire défaut d’Alessa; elle ne pouvait répéter les discours oraux à moins de prendre note de ce qui se disait. Au moins, elle avait transmis la plupart de l’information, mais elle regrettait honnêtement de ne pas pouvoir retransmettre le message en entier. Sans être nécessairement concernée par le protocole, elle attendait néanmoins l'autorisation de Tywill pour partir; peut-être lui demanderait-il de transmettre quelque chose au Roi. Elle regarda un moment les gardes et croisa les bras, très peu impressionnées par les armes qui étaient pointés dans sa direction. Cette situation ne l'empêcha même pas d'être soucieuse devant la possibilité de rater le porc que les autres gardes Meisaens faisaient griller sur la broche ce soir, au campement.
« Modifié: lundi 17 février 2014, 05:03:37 par Roi Serenos de Meisa »

Cirillia

Humain(e)

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 35 mardi 18 février 2014, 01:41:35

DAME GRISE

« Que nous voulez-vous, sorcière ?! »

L’homme avait beau être vaincu, menotté, et en position d’infériorité, il continuait à se débattre. La Dame Grise appréciait cette vigueur. Ce n’était pas un Commandeur pour rien. Ils étaient dans l’un des grands halls de Kor-tarath, et, autour de la Dame Grise, il y avait ses disciples. Elle se redressa lentement, descendant les marches du trône.

« Lâchez-moi, pleutres, couards ! »

Il envoya sa tête dans la figure d’un homme, l’envoyant s’étaler sur le sol. La Dame Grise leva alors la main, et envoya une onde de magie qui frappa Kynarth, l’envoyant s’étaler sur le sol.

« Il suffit ! Attachez-le. »

Ses hommes obtempérèrent, et Kynarth se retrouva attaché par de lourdes chaînes contre le mur. La Dame Grise croisa ensuite les bras, en attendant. Théoriquement, si elle avait bien calculé, son piège devrait fonctionner. Elle savait comment Serenos allait réagir, et elle savait ce qu’il allait faire. Initialement, l’attaque n’avait eu que pour but de capturer Nyoron, mais, quand la Dame Grise avait constaté que Kynarth était un magicien, et avait fait l’amour avec la femme, elle avait affiné sa stratégie. Entre les deux, il y avait un lien, un bref lien, que la magie de Kynarth alimentait. L’homme restait à côté d’elle, tandis que d’autres emmenaient Nyoron dans une autre pièce. La Dame Grise n’eut plus qu’à attendre quelques secondes supplémentaires avant de sentir une disparité se creuser. Des cristaux violets s’allumèrent dans les coins, le long des piliers situés de part et d’autre de ce vaste hall, et un vortex apparut devant elle.

C’est ainsi que le Roi de Meisa se retrouva pile devant la Dame Grise. Dès qu’il apparut, le vortex se referma instantanément, et les cristaux violets envoyèrent chacun des rayons, qui frappèrent Serenos de plein fouet, agissant comme des entraves magiques.

« Heureuse de voir que tu as su suivre mes miettes de pain, Serenos. Nous n’attendions plus que toi. Le rituel va maintenant pouvoir commencer. »



CIRILLIA

Cette salope était partie. Avec l’arrivée de Serenos, elle avait probablement estimé plus prudent de foutre le camp. Il ne restait rien de plus que le vent. La neige remuait dans tous les sens, et le Roi de Meisa ne tarda pas à se pointer, l’assurant qu’il l’aiderait à retrouver Serenos. Quand il la toucha, elle réagit assez vivement, en s’écartant. Elle n’avait effectivement pas besoin de son aide. Ses blessures étaient superficielles, et elle cicatriserait rapidement. Ciri’ était plus résistante que ce qu’on pouvait penser. N’avait-elle pas ingéré l’âme d’un dragon, il y a de cela plusieurs années ? Elle laissa l’homme parler avec son miroir, tandis qu’elle regardait autour d’elle. Il y avait encore des traces de pas, qui s’enfonçaient dans la neige, et qui, selon elle, fourniraient une piste beaucoup plus sûre que ces histoires de magie.

Ainsi, quand Serenos lui proposa de filer dans un vortex, elle pesta en haussant les épaules.

« Libre à vous d’aller vous perdre dans vos couloirs magiques, je pisterai ces bagnards à l’ancienne. »

La magie... Ciri’ ne l’aimait pas, et elle ne se cachait pas pour qu’on le voie. C’était une relative faiblesse, selon beaucoup, mais Ciri’ avait occis bien des magiciens. Tout ce dont elle avait besoin, c’était de son arbalète à répétition, et de ses épées. Elle vit Serenos disparaître dans le vortex. Ce dernier se ferma alors instantanément. La jeune femme était bien loin de se douter que, si elle avait accepté l’offre de Serenos, elle aurait probablement connu l’un des effets ratés de la téléportation : finir en plusieurs endroits différents en même temps, ce qui aurait équivalu à une mort instantanée. Au lieu de ça, elle retourna dans l’auberge, et trouva un solide manteau de fourrure, dans lequel elle s’emmitoufla, avant de suivre les traces, s’enfonçant dans la forêt.



ALICE KORVANDER

« Alors, vous ne savez vraiment pas où ce corniaud a pu fourrer ses miches ? »

Les deux gardes secouèrent négativement la tête. Tywill poussa un grommellement, et leur indiqua qu’ils pouvaient décarrer. Il retourna à son morceau de pain. Assise dans un coin de la salle de banquet, Alice ne disait rien, découpant proprement ses tranches de pain, déposant ensuite du beurre dessus, puis des tranches de jambon. Elle se faisait ses petits sandwichs. Le jour venait de se lever, et une tempête de neige tombait sur Sylvandell. Ceci expliquait pourquoi la Princesse s’était levée si tôt. La neige, elle adorait ça, et elle s’imaginait déjà revenir à l’époque de l’enfance, quand elle filait dans les plaines, et jouait à des batailles épiques de boules de neige. Il était probable qu’elle continuerait à le faire, même si elle était assez inquiète.

Normalement, Kynarth, Cirillia, et le reste de la petite expédition, auraient du rejoindre la ville, et envoyer des nouvelles. Or, ils n’avaient rien reçu. Et, pour ne rien arranger, cette nuit, l’Omniprêtre avait disparu. Tywill, son père, avait envoyé des hommes inspecter de fond en comble la Cathédrale, mais ils n’avaient rien vu. L’Omniprêtre s’était volatilisé. Les soldats de la Griffe ne l’avaient pas vu venir, ce qui, en soi, n’était pas particulièrement étonnant. L’Omniprêtre était à Sylvandell depuis sa création, et même avant. Il en connaissait les moindres recoins. La Princesse se demandait bien ce qui avait pu pousser le fidèle conseiller royal à quitter son poste, mais ce n’était pas ça qui l’empêcherait de beurrer ses sandwichs. Elle les mangeait rapidement, léchant ses lèvres pleines de beurre, utilisant des serviettes par la suite. Son estomac avait laborieusement gargouillé quand elle s’était réveillée, surprenant sa servante, qui était alors en train d’alimenter le feu. La Princesse était connue pour ses grasses matinées, et, à chaque début de matinée, une servante entrait dans sa chambre, afin d’alimenter le feu de la cheminée, pour qu’elle ne prenne pas froid.

« Il a certainement du se passer quelque chose, maugréa Tywill. Ce n’est pas dans le genre de ce vieux sorcier de se carapater comme un jeunot à la recherche du cul de sa grosse. »

Le Roi marmonnait dans sa barbe. Il ne portait pas sa lourde armure, mais une simple chemise en laine avec un pantalon, permettant de voir à quel point il était massif. Un tas de muscles et de graisse, avec une barbe et des mains interminables, faites pour étrangler des adversaires. On entendit soudain un remue-ménage, et la porte s’ouvrit en grand. Alice tourna la tête, tandis que les gardes présents autour de la tablée dégainèrent leurs armes. Une femme débarqua alors. Musclée et belle, elle observa Tywill, visiblement indifférente à l’armada d’épées, d’arbalètes, et d’hallebardes déployées autour d’elle. Dans son dos, d’autres gardes s’avançaient, et elle s’exprima, mentionnant la quête de Kynarth. Alice sursauta lentement, tandis que le Roi restait silencieux.

« Neutralisez-là ! ordonna un soldat.
 -  Calmez vos miches ! » gronda alors le Roi en se relevant.

Il s’avança lentement vers la femme. Même sans son armure, il était assez grand, comme une espèce d’ogre.

« C’est le blanc-bec qui vous envoie, hein ? Comment qu’y s’appelait, c’ui-ci... Serenos, ou quelque chose comme ça. Et Kor-Tarath... Hnn... Se pourrait-il que... ?! »

Alice ne comprenait pas trop ce qui se passait, mais Tywill semblait alors réfléchir. Il frappa alors du poing sur la table.

« Faites sonner la garde ! Il nous faut immédiatement préparer une expédition. Remuez-vous le cul, et prévenez la Commanderie. Dites-leur ‘‘Kor-Tarath’‘, ça suffira. »
« Modifié: mardi 18 février 2014, 12:26:37 par Cirillia »
DC d’Alice Korvander.

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Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 36 mardi 18 février 2014, 03:51:04

« Faites sonner la garde ! Il nous faut immédiatement préparer une expédition. Remuez-vous le cul, et prévenez la Commanderie. Dites-leur ‘‘Kor-Tarath’‘, ça suffira!
Dites, je peux vous piquer un sandwish? Ils ont l’air drôlement bon.

Malgré le géant se trouvant devant elle, la Meisaenne dont deux repas venait d’être annulé fixait avec une envie très franche de s’emparer d’un des délicieux sandwish préparés par la Princesse.

***

« Heureuse de voir que tu as su suivre mes miettes de pain, Serenos. Nous n’attendions plus que toi. Le rituel va maintenant pouvoir commencer. »

Maîtrisé au centre  de cinq chaines magiques émanant des cinq cristaux violets, le Roi se trouvait à quelques décimètres du sol. Il ne semblait même pas surpris d’être ainsi emprisonné. Lorsqu’il comprit que Cirillia, dans sa couardise, ne l’avait pas suivi, il eut quand même la triste réalisation que son plan venait également de tomber à l’eau. C’était probablement trop lui demander… mais elle aurait au moins pu briser les cristaux… songea le monarque visiblement déçu. Néanmoins, dans sa position, il pouvait au moins voir Nyoron et Kynarth. Il les aurait bien salués, mais dans sa position, il ne pouvait même pas bouger le petit doigt sans se causer une douleur particulièrement vive. Il se contenta de leur sourire, comme pour leur dire qu’il n’y avait aucune raison de s’inquiéter, que tout allait bien se passer. Il se tourna alors vers la Dame Grise, comme s’il venait tout juste de se rendre compte de sa présence. Elle parlait d’un rituel. Depuis le temps, il s’était habitué à l’idée qu’il aurait son rôle à jouer dans cette partie du plan de sa rivale; sans une quantité hors du commun de pouvoir, ranimer le pouvoir enfoui de cette forteresse était impossible, car pour briser un enchantement d’une puissance pareille, il fallait accumuler une puissance bien supérieure, et ça, c’était sans compter les enchantements qui avaient été mis en place au cours des années, qui, selon les estimations du Roi, pouvait prendre une bonne décennie à défaire un par un, à moins d’user d’un artéfact particulier qui se trouvait, pour le moment, entre les mains de Thamir, le Roi des Haut-Elfes du Bosquet. Le Roi le savait, parce que Thamir lui avait interdit de s’en emparer, lorsqu’il avait voulu vérifier la véracité des légendes. Il les lui avait simplement confirmé en stipulant l’avoir fait tester. Enfin, ça, c’était en espérant que les compagnons d’Erwan savaient comment verrouiller définitivement un secret magique. Enfin, tout ça, c’était de la théorie, en pratique, le Roi ne savait fichtrement rien de ce que ces gens avaient pu faire AVANT de s’attaquer à Meisa.

«  Je suis plus que convaincu du fait que tu n’es pas la principale actrice de ce grand spectacle que vous essayez de mettre en mouvement, Sorcière. Dis-moi; depuis quand la grande Dame que tu fus autrefois fais des bassesses devant les forces du mal? C’était avant ou après que les Rebelles ne t’ouvrent la gorge? Et surtout, depuis quand travailles-tu avec celui-là? »

Du bout du doigt, Serenos indiqua un jeune homme qui se tenait parmi les serviteurs de la Dame Grise. Le jeune homme s’approcha alors et révéla son visage; âgée d’à peine une vingtaine d’années, si le Roi avait eu un frère, il se trouvait devant lui. Mais plus que son frère, le Roi ne pouvait l’ignorer, il s’agissait de la seule personne que le Roi pouvait assurer qu’il détestait le plus dans ce monde, ou dans l’autre.

« Xeos Sombrechant. Petit fumier. Je te savais vide de toute moralité, mais de là à t’associer avec des ordures de dernier rang!  Toi et ta salope de mère!
Bonsoir, très cher Père. Toujours aussi sympathique. Parlant de Mère, il m’incombe de vous assurer de son bon souvenir. De là où elle est, elle savoure pleinement votre acharnement à une tâche qui vous dépasse.


De tous les enfants du Roi de Meisa, Xeos, né de son union avec la sorcière Mélisende au même moment que sa sœur jumelle, se distinguait comme étant le seul à avoir reçu les pouvoirs phénoménaux de son père et l’héritage unique de sa mère. Démuni néanmoins de l’Immortalité de son père, ce fils prodigue n’a jamais été capable de répondre aux espérances du Roi, n’hésitant pas à se servir de ses énormes dons pour causer du mal à autrui. Magicien doué d’un talent unique en son genre, il s’était très tôt détourné du chemin que Serenos avait espéré lui donner; celui du trône de Meisa. Pas parce qu’il n’était pas intéressé par le pouvoir, simplement parce qu’il ne respectait rien d’autre que ses propres désirs et intérêts. Pour cette raison, il fut non seulement écarté du pouvoir, mais banni à tout jamais de Meisa, où il revint pour défier son père, assassinat au passage ses deux frères aînés par duperie; les provoquant dans un duel, il usa de la magie plutôt que de son épée pour porter un coup fatal à Grymauch, et lorsque Kaëlin se précipita pour sauver son frère, il fut décapité par son cadet  sans la moindre hésitation, et le tout devant les yeux du Roi de Meisa.

Le jeune homme vint se positionner près du trône, passant aux côtés de la Dame Grise devant laquelle il s’inclina avec une galanterie qui arracha un haussement de sourcils au Roi, avant de regarder son père une nouvelle fois.

« Kor-Tarath. Si vous saviez, père, ce que cet endroit recèle de plus qu’une simple malédiction, ou un sceau mineur qui maintiendrait un soi-disant Dragon. Les légendes semblent toujours empressées de masquer le plus fantastique des détails des choses. Comme la fontaine de jouvence, qui devrait simplement rendre la jeunesse aux mortels, mais qui en fait nécessite le sacrifice d’une autre au bénéfice du premier. Le Roi Cramoisi...
-Silence, Xeos,
l’interrompit Kyrian, dont le visage était masqué derrière son casque. Il n’a pas besoin d’en savoir plus. Il verra de lui-même.
-J’en sais déjà bien assez.
»

Le Roi dévisagea successivement son fils déchu, son autre moitié puis finalement la Dame Grise. L’espace d’un instant, il souhaita l’avoir simplement incinérée plutôt que d’avoir confié son corps à la mer, et avoir ainsi permis à un nécromancien de la ramener parmi les vivants. Il tira un peu plus fort sur les liens qui le maintenaient en place et un grondement sourd se fit entendre dans toute la salle. Quelques apprentis se mirent à inspecter les murs et le plafond, mais ne semblèrent rien remarquer d’anormal. Le Roi cessa alors son effort et se laissa simplement tomber, pantelant, au bout de ses chaines. À sa taille, Ehredna se mit à luire d’une lumière sanguinaire, menaçante, visiblement furieuse de son impuissance. Sans les pouvoirs de Serenos, elle n’était rien d’autre qu’une épée, à moins que quelqu’un ne prenne possession d’elle. Serenos regarda un instant ses ennemis et se mit à tirer encore plus fortement sur ses liens. Il se mit à se tordre, cherchant dans ses muscles la force requise au bris de ses liens, mais plus il se débattait, plus son irritation grimpait.  Il adressa un regard rempli de haine sur ses ennemis et lâcha un rugissement de rage, à la fois puissant, bestial et profondément mauvais; une menace de mort à ceux qui s’opposaient à lui.

« Je vous tuerai! Je vous tuerai tous! Je repeindrai ces murs de votre sang, vermines! »

Et sa menace n’avait rien de paroles en l’air; s’il se libérait, il y avait fort à parier qu’il tiendrait parole. Et ses liens ne pourraient pas le retenir indéfiniment; le Roi était reconnu pour développer des ressources impressionnantes lorsqu’il s’agissait de se tirer d’une mauvaise situation, qu’elles soient intellectuelles, physiques ou magiques. Qu’importe ce que préparaient ces gens, il valait mieux qu’ils se dépêchent.

Cirillia

Humain(e)

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 37 mardi 18 février 2014, 18:50:53

« Je vous tuerai ! Je vous tuerai tous ! Je repeindrai ces murs de votre sang, vermines !
 - Je vois que tu n’as rien perdu de ta fougue... Tant mieux, tu en auras besoin. »

La Dame Grise s’amusait de la résistance de cet homme. Lui qui avait été son ancien amant ne pourrait rien faire contre les liens le retenant. Kor-Tarath était animé par d’anciens sortilèges très puissants, suffisamment forts pour permettre à cette forteresse de se maintenir, alors qu’elle se situait dans un lac volcanique. De la main, la Dame Grise fit signe à ses hommes d’agir. Ehredna, l’épée de Serenos, lui fut retiré, les sorciers agitant des cristaux en dymérite, qui annihilaient la magie, pour s’en emparer, et l’enfermer. La femme ne voulait prendre aucun risque. L’heure du rituel était proche, mais elle n’ignorait pas qu’il y avait encore une inconnue en mémoire. La petite femme, celle qui avait forniqué avec le Commandeur. La Dame Grise se tourna vers l’un de ses hommes, qui comprit le fond de sa pensée.

« Sonia est restée sur place, afin de se débarrasser de cette femme, ma Dame. »

Sonia était une sorcière-guerrière un peu emportée, très vive. Néanmoins, elle restait une très bonne élève, une amante sauvage et passionnée, et elle était probablement jalouse que la femme rousse se soit faite le Commandeur, ce qui expliquait pourquoi elle avait tenu à rester derrière. Tout se passait plutôt bien. Le Roi avait certainement envoyé un messager pour prévenir les Sylvandins, mais, le temps que ces derniers arrivent, le rituel serait prêt. Il n’y avait pas une minute à perdre, et la Dame Grise s’avança lentement, le long d’un immense couloir, suivie par ses hommes, ainsi que par leurs prisonniers. Ces derniers pouvaient voir que, outre les sorciers et les sorcières, la Dame Grise disposait d’autres gardes, de redoutables golems, des créatures particulièrement puissantes, animées par la magie, et qu’on ne pouvait détruire qu’en effaçant les glyphes qui les animaient. Ils poussaient les prisonniers en grommelant, incapables d’intelligence, se contentant béatement de suivre les ordres de leur créatrice.

Le couloir les conduisit à un vaste escalier circulaire, où ils descendirent, semblant s’enfoncer dans les profondeurs de la terre.

« Kor-Tarath est un château partiellement bâti à l’envers. Son donjon s’enfonce sous le sol, et forme une pointe qui s’approche de la croûte terrestre. »

Des peintures étaient dressées le long des couloirs, montrant des scènes indescriptibles, des hurlements de douleur, des monstres abominables, des scènes de torture. Au centre de l’escalier, il y avait une énorme chaîne noire. Kor-Tarath disposait de quatre escaliers similaires, et les chaînes filaient hors du château, pour soutenir la pointe du donjon. Le groupe continua à descendre pendant plus d’une dizaine de minutes, jusqu’à atteindre un couloir arrondi avec des vitres circulaires. On aurait presque dit un hublot, permettant de voir l’extérieur. Ils avaient atterri sous le château, une sorte de masse noire filant au-dessus de leurs têtes, tandis que, en contrebas, un enfer de flammes et de lave s’étalait à perte de vue, avec des failles infernales, plongeant dans une lumière jaune aveuglante. On voyait parfois des serpents de feu jaillir hors de la lave, avant d’y replonger. Devant le groupe, il y avait une sorte de pyramide noire inversée.

C’est là-bas qu’ils se rendirent. La pyramide était une pièce unique, et ils arrivèrent par le haut, voyant, en bas, Shizuka. Nue, elle était allongée sur une table, au centre d’une grande pièce, où un vaste glyphe magique avait été dessiné sur le sol. Des chaînes retenaient Shizuka, et son tatouage brillait dans son dos, tandis qu’on avait tracé des lignes magiques sur son corps.

« Comme tu peux le voir, Serenos, ce glyphe comprend plusieurs catalyseurs. C’est à ça que vous servirez. Votre magie alimentera le glyphe... Et je suis sûre que tu n’as jamais vu un glyphe comme ça... Matériellement, en tout cas. »

Un golem poussa Kynarth.

« Quelle est cette diablerie ? Mais qu’avez-vous donc l’intention de faire ?
 -  Rien de bien méchant... Et tout à la fois. »

Kynarth nota alors qu’il y avait, en hauteur, une immense coupole en or. Des gouttes de sang s’en échappaient parfois.

« Attachez-les... Et déshabillez-les. Ne t’en fais pas, Serenos, il ne s’agit que de tracer des lignes sur ton corps. Tu as dit vouloir te débattre ? C’est très bien, c’est exactement ce que nous attendrons de toi. »

La Dame Grise continuait à expliquer, tandis qu’on poussait à nouveau les hommes.

« Ce que nous allons réaliser n’est rien de plus qu’un transfert magique. Au-dessus de vous se trouve le résultat de l’épidémie de peste déclenchée à Meisa : un empilement de cadavres que nous avons récupéré des fosses septiques de Meisa, marqués par la peste, une peste magique, une peste noire. Ils ont été imbibés de sang. Ces corps sont souillés par la corruption et par le vice. Ce glyphe-ci servira à transférer ce vice. Le rituel prendra des heures, et vous servirez de catalyseurs. C’est par votre magie que le transfert s’effectuera. Vous serez notre carburant, en somme. »
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Serenos I Aeslingr

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 38 mardi 18 février 2014, 22:09:05

[HRP: je ferai la modification au BBcode une fois à la maison. Mal à la tête. Désolé pour une réponse aussi mauvaise :( ]

« Ce que nous allons réaliser n’est rien de plus qu’un transfert magique. Au-dessus de vous se trouve le résultat de l’épidémie de peste déclenchée à Meisa : un empilement de cadavres que nous avons récupéré des fosses septiques de Meisa, marqués par la peste, une peste magique, une peste noire. Ils ont été imbibés de sang. Ces corps sont souillés par la corruption et par le vice. Ce glyphe-ci servira à transférer ce vice. Le rituel prendra des heures, et vous servirez de catalyseurs. C’est par votre magie que le transfert s’effectuera. Vous serez notre carburant, en somme. »

C’était un plan plutôt simple. Le Roi arrêta même de se débattre pour bien l’écouter. En bon expert de magie, il prêtait attention au moindre détail, à la moindre faille possible du discours de cette femme. Les hommes de main de la Dame Grise s’approchèrent alors de lui, et au moment de le toucher, un éclair de lumière illumina un instant un point de son corps; quelqu’un avait fait l’erreur de lui toucher la peau. Un des hommes encapuchonnés recula brusquement en hurlant, se tenant une main carbonisée. Le Roi lâcha un ricanement moqueur qui lui attira un crochet à la mâchoire; ayant compris l’erreur de son camarade, un autre homme s’était empressé d’enfiler un gant, s’évitant ainsi d’être foudroyé par la magie du Roi. Ce n’était qu’un changement de propriété au niveau personnel, ce n’était pas une expulsion d’énergie. Alors qu’ils lui retiraient ses vêtements, le Roi leur répéta sa menace de tous les tuer, ajoutant la méthode qu’il emploierait pour tuer chacun d’eux, malgré les sommations de silence qu’ils lui lançaient. Ils lui retirèrent son manteau, tout en faisant bien attention de ne pas le toucher directement sous risque de subir le même sort que leur collègue, puis ils lui retirèrent sa combinaison de combat, et même ses sous-vêtements. Le Roi ne se montra nullement embarrassé de sa nudité. Au contraire, sa collection impressionnante de cicatrices, dont certaines formaient des crevasses profondes sur sa peau, lui donnaient un air encore plus menaçant. Devant un tel spectacle, certains détournèrent le regard. Voilà le corps d’un Immortel, disaient-ils. Voilà ce que la vie éternelle garantissait. Le monarque bombait le torse avec fierté, les muscles crispés pour combattre la douleur que cette position lui infligeait, alors que deux acolytes venaient le rejoindre et levaient chacun leur bâton vers lui et le posèrent contre sa peau. Cette fois, il ne put retenir un hurlement de douleur.

Le dessin de glyphe était normalement réservé aux objets qui ne pouvaient ressentir la douleur, car elle nécessitait une grande quantité d’énergie pour que les lignes magiques soient efficaces. Sur de la peau vivante, la douleur était comparable à se faire poser un métal au fer rouge sur la peau. Sous la douleur, le Roi se mit à se tortiller tout en hurlant, tirant plus fort sur les liens qui le maintenaient en place, mais plus qu’un cri de douleur, il hurlait de rage, car seule la rage pouvait maintenant emporter avec elle une partie de la douleur. De ses lèvres, accompagnant ses rugissements, jaillissaient maintenant des malédictions dans la Première Langue. Même s’il n’avait pas la magie pour alimenter ces sortilèges, les prononcer lui fit le plus grand bien, parvenant presque à lui faire oublier qu’il subissait une horrible torture. Fort heureusement, ces marques ne resteraient pas la pour toujours; les glyphes finissaient toujours par s’effacer, à moins d’être gravés dans la chair. Certains, lorsque faits trop rapidement, s’effaçaient au simple contact d’un liquide. Ce supplice dura une bonne vingtaine de minutes, plus cinq autres pour les finitions; ces gens ne voulaient surtout pas que leur œuvre soit défaite par simple mégarde. Ils s’assurèrent que les lignes magiques fonctionneraient à pleine efficacité, alors que le Roi se laissa simplement pendre au bout de ses liens, pantelant.

Il avait espéré arriver à éveiller le pouvoir des Ashanshas, mais avec Xeos dans les environs, il se doutait que le jeune homme avait déjà prévu le coup, et pour la peine, il avait modifié le sortilège pour pouvoir aussi altérer les capacités du Roi, le rendant aussi vulnérable que le reste de son équipe. Les mages décrochèrent le Roi, puis par un procédé qu’il ne comprenait que trop bien, ils modifièrent les liens pour qu’il puisse se déplacer, sans jouir de ses pouvoirs. De toute façon, avec sa puissance ainsi réduite et après avoir passé sous leurs bâtons, il ne pourrait pas opposer de résistance digne de ce nom. Le Roi fut donc placé près de ses compagnons, et leur adressa un bref clin d’œil, imperceptible pour leurs ennemis mais plein de confiance; il ne doutait pas un seul instant qu’ils n’échapperaient pas à cette situation. Ils mettraient fin aux plans de leurs ennemis. Il se tourna alors vers la Dame Grise, ou Kayla, comme elle aimait maintenant s’appeler. Le Roi lui adressa alors une grimace, preuve faible mais bien évidente qu’il mettrait tout en œuvre pour ralentir leurs projets. Il lui témoignait sa rébellion contre son plan.

« Se débattre, sorcière, peut prendre de multiples visages. »

Le Roi regarda ensuite ses camarades.

« Faites comme moi. Et n’oubliez pas; qu’importe ce qu’ils nous feront, vous ne devez absolument pas coopérer. Les renforts arriveront bientôt, ne perdez pas courage. »

Serenos pris une longue inspiration, puis expira, répétant le processus une bonne dizaine de fois. À chaque expiration, il s’assurait de bien vider ses poumons, et il se concentra sur sa respiration. Lentement, mais surement, il réduisait toute la magie qui se trouvait en lui, l’enfermant dans son corps. Les glyphes utilisés le dépassaient, bien qu’il soit un expert en la matière, car il ne pouvait les étudier dans cette situation; une partie du sortilège de transfert se trouvait dans son dos, et il ne pouvait pas les voir clairement. Il lui faudrait un miroir, ou quelque chose du genre. Tout ce qu’il trouvait à faire, c’était empêcher leurs geoliers d’obtenir quoi que ce soit d’eux. Il regarda avec Shunya, et il tendit doucement l’esprit vers elle, frôlant le sien avec tendresse. Vous voyez, Shizuka? Je suis là. Je suis là pour vous. Je vais vous ramener à la maison, je vous ramènerai à Edoras. Ne désespérez pas. Il ne savait pas si elle pouvait l’entendre, mais il espérait au moins qu’elle se sentirait apaisée; il avait tenu sa promesse, bien que la situation ne fut pas telle qu’il l’aurait espéré.

***

Alessa

Les Meisaennes n’étaient pas les plus nombreuses, mais elles avaient toutes été entrainées à pouvoir s’adapter à toutes les situations et à les tourner à leur avantage. En le temps de le dire, à peine eut-elle envoyé le message aux troupes Meisaennes qui se trouvaient en dehors du territoire Sylvandin que quatre de ses consoeurs, trois sorciers et six soldats en armure noire apparurent dans la capitale de Sylvandell. Alessa dévisagea un moment ses compatriotes et les mit au courant des dernières informations; leur Roi était en ce moment en territoire ennemi, et il y avait maintenant de grandes chances pour qu’il soit également entre leurs mains. Les Sylvandins ne devaient pas être au courant de leur implication dans cette expédition, et pour cette raison, ils éviteraient de voyager par les routes, et toujours à couvert pour éviter d’être repéré par leurs ennemis et aussi par leurs alliés. En tant qu’unité militaire, leur présence en territoire Sylvandin pouvait signifier un incident diplomatique majeur, et être considéré comme une intrusion sur leur territoire. Cependant, ils ne pouvaient pas non plus ignorer que leur monarque, qu’ils avaient juré de protéger, était dans une situation périlleuse, qui nécessitait une intervention de masse. Suivant les consignes d’Alessa, les quatre Meisaennes et leurs compagnons affirmèrent d’un hochement de tête qu’ils avaient compris les directives et qu’ils s’emploieraient à faire preuve d’autant d’efficacité que de discrétion avant de se mettre en route au pas de course. Les sorciers grimpèrent sur le dos des soldats et marmonnèrent des sorts de célérité pour accélérer leur progression vers le dernier endroit où le Roi de Meisa avait été repéré; le village tribal dans les montagnes.

Alessa ne voulait pas l’admettre, mais elle était anxieuse. Elle ne se faisait pas de souci pour le monde en général, car c’était contraire à sa nature, mais elle avait pour son maître une sincère préoccupation qui pourrait s’apparenter à l’amour si elle avait une traitre idée de ce que pouvait bien être ce sentiment. Les Meisaennes n’étaient pas dénués de sentiments, loin de là, mais très rares étaient celles qui parvenaient à ressentir un sentiment au-delà de celui du lien fraternel, ce qui dénaturait, en quelque sorte, toutes les relations à but procréatif auxquelles certaines devaient se soumettre pour perpétuer leur lignée. Le Roi prenait beaucoup de place dans les pensées de la Matriarche, et elle considérait comme étant son devoir de ramener le Roi sauf en Meisa, puisque sa sainteté, elle avait déjà fait une croix dessus lorsqu’il s’était lancé seul contre l’armée Rebelle, le jour du trépas de la Reine Sérénité.

« Pourquoi est-ce que le Roi ne se contente-t-il pas de raser cette montagne? demanda une des Meisaennes. Avec Eglendal, il pourrait…
-  Est-ce que tu sais comment réagirait les Ashnardiens et les Nexusiens s’ils venaient à apprendre que le Roi possède une telle arme à sa disposition? répliqua un des sorciers. Fini les traités de paix, nous serons la première menace mondiale!

Cirillia

Humain(e)

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 39 jeudi 20 février 2014, 01:29:48

Les rayons de l’aube sortirent Cirillia de son bref sommeil. Elle ne dormait pas vraiment, en réalité, mais était plutôt assoupie, quand le soleil l’éclaira. L’aube venait de se lever, et elle leva la tête. Depuis une faille dans le toit de cette grotte, elle voyait un ciel bleu. Quelques gouttes d’eau tombaient lentement, formant un *PLOUIC ! PLOUIC !* de plus en plus insupportable. Assise contre le mur, Ciri’ soupira légèrement, avant de considérer les restes de son feu, puis reprit sa route, en se relevant, écrasant du pied les dernières flammèches. Elle s’était assez reposée, et il était temps de poursuivre sa traque. Sans guide, sans aucune aide, Ciri’ ne désespérait pas. Elle était plus maligne que ce qu’on pouvait croire, et elle savait se repérer. Elle cherchait le volcan, et, en traversant la plaine, elle avait pénétré dans un épais système de galeries souterraines. Les traces de ces bagnards s’étaient perdus, et elle avait poursuivi sa route, suivant les traces de chaleur. Le volcan se rapprochait de plus en plus, mais marcher toute la nuit l’avait fatigué, et elle avait estimé nécessaire de se reposer en approchant, afin d’être en pleine mesure de ses capacités. L’esprit de camaraderie était assez bien développé chez Ciri’ dans ce genre de circonstances, ce qui était curieux, car, de manière générale, elle n’était pas très solidaire, et avait plutôt tendance à être franchement égoïste.

Elle avait utilisé un élixir pour se reposer, et suivit un long chemin, faiblement éclairé par quelques trous. La température globale montait, et, au bout d’une vingtaine de minutes, Ciri’ finit par descendre, sautant de pierre en pierre, sentant la chaleur continuer à croître, jusqu’à descendre un conduit très glissant. Lentement, elle descendait, s’appuyant sur les cailloux... Quand l’un d’eux se brisa sous son poids.

« Meeeeerde !! »

Elle se mit à glisser, sans pouvoir se retenir, ne trouvant aucun appui… Un peu comme si elle était dans un toboggan. Le bout du conduit se rapprochait à vive allure, et elle bascula par-dessus bord, voyant, en contrebas, de la lave. Usant de ses réflexes, Ciri’ se retourna, et planta le bout de son épée dans une faille filant le long de la paroi. Son épée réussit à se planter, et elle s’écrasa contre la paroi, maintenue par le bout de son épée, la lave brûlant en contrebas. Ciri’ soupira lentement, tandis que son épée tremblait lentement, et regarda autour de lui, étudiant la paroi. Elle aperçut d’autres endroits où s’appuyer, des petites failles avec des interstices, et s’y rapprocha, se plaquant contre la paroi. Elle récupéra son épée, et se déplaça sur sa gauche, longeant le précipice. Elle avait affreusement chaud, et se félicitait d’avoir bu son élixir tantôt, qui avait en outre pour effet de rafraîchir son corps face à ce genre de situations. L’un des meilleurs mécanismes du corps, face à la chaleur, était de suer. C’était ce qui arrivait à Cirillia, et qui lui permettait de ne pas tomber dans les pommes. Elle finit par trouver une sorte de plateforme rocheuse en contrebas, et s’y laissa tomber, puis, de là, bondit sur un chemin de pierre central.

En hauteur, on pouvait voir la sortie du volcan, le cratère, et, au fond... Ciri’ déglutit en voyant le fameux fort dont elle avait tant entendu parler.

« Alors, c’est donc toi, Kor-Tarath... »

Un château des plus sinistres se dressait devant elle, planté dans le mur.


Cirillia s’avança lentement, le long du pont. Des flammes jaillissaient continuellement de certains points du fort, mais il n’y avait a priori aucun garde. Difficile de dire s’il était vivant ou pas. Le fort se perdait en contrebas, et elle ne pouvait pas trop baisser la tête, la lave étant aveuglante. Ciri’ marchait vers les portes du château... Quand elle entendit des bruits de pas derrière elle. Elle se retourna subitement, et vit la femme qui l’avait attaqué la veille.

« Tu en as mis du temps...
 -  Tu n’avais qu’à venir me voir.
 -  J’ai un compte à régler avec toi, ma chérie.
 -  Va te faire sucer, salope, j’ai d’autres chats à fouetter que foutre une branlée à une incapable. »

Sonia bouillonna sur place.

« Qu’est-ce que vous fabriquez ici ?
 -  J’en ai jamais rien eu à foutre. Un transfert d’énergie noire, ou je sais pas quoi... Ça pas d’importance. J’ai accepté de rejoindre l’École Discordia pour pouvoir me mesurer à des gens comme toi.
 -  Discordia ?! J’en ai jamais entendu parler.
 -  Et tu n’en auras plus jamais l’occasion. »

Ciri’ comprit que Sonia n’allait pas lui donner les informations qu’elle recherchait. Elle tira sur sa corde, et son arbalète à répétition, logée dans son dos, fila devant elle. Elle balança un carreau en visant Sonia, qui se téléporta sur la droite. D’autres carreaux suivirent, mais la sorcière, dans un gloussement, se téléporta encore, et arriva pile devant Ciri’.Dans son dernier geste, elle avait amorcé un mouvement circulaire avec son épée. Cirillia sentit le coup venir, et lorsque la femme se matérialisa, Ciri’ bondit de justesse en arrière, surprise par cette téléportation. Le bout de la lame trancha la corde retenant son arbalète, et Cirillia roula sur le sol. Il y eut un déclic, et, tout en roulant, elle attrapa la manche de sa lame en acier. Lorsqu’elle releva la tête, Sonia l’attaquait, et elle para avec son épée, tout en restant agenouillée sur le sol. Les deux lames s’entrechoquèrent, et Ciri’ réagit en bondissant en avant, puis donna des coups de lame, essayant d’atteindre son adversaire. Attaque à gauche, puis à droite. Elle tourna sur elle-même pour augmenter la force de l’impact, mais Sonia para également. La sorcière leva alors une jambe pour l’envoyer dans le corps de Ciri’, qui sentit le coup venir, et para avec son genou, déstabilisant la femme. Elle la gifla alors avec sa main libre, sonnant Sonia, et tenta un coup avec son épée.

La sorcière choisit de se téléporter, mais Ciri’ savait où elle allait venir, et, quand la femme se matérialisa à nouveau, dans le dos de Cirillia, ce fut pour être accueillie par son coude, qui se logea dans sa joue.

« Tu es rapide, mais tu manques de confiance en toi.
 -  ’Va chier ! »

Sonia attaqua à nouveau, rageusement, et tenta une onde magique. Ciri’ se mit sur le côté, évitant l’impact, et sa lame frappa Sonia, à hauteur de son plastron, entaillant son armure, en faisant couler un peu de sang. Sonia bondit en arrière, un rictus de rage déformant son visage sombre, et envoya alors des arcs électriques. Ciri’ brandit son épée en avant, et les arcs dansèrent sur la lame, la faisant rougeoyer, la lame les renvoyant. Le manche était fait dans un matériau qui ne conduisait pas l’électricité, et Cirillia, si elle n’était pas magicienne, avait une lame dans un acier aux propriétés particulières. Les éclairs rebondirent dessus. Sonia grogna, en accentuant leur intensité. Ciri’ dut ployer le genou, en sentant les éclairs lui lécher les joues. Son adversaire, cependant, était en train de se dépenser énormément en effectuant ce sort. La guerrière tenait le coup, jusqu’à ce que le sort cesse.

Les doigts de Sonia fumaient, et Ciri’ tremblait. Elle en lâcha son épée, qui vibrait sur place, crachotant des éclairs, et dégaina sa seconde lame, une épée en argent, qu’elle utilisait préférentiellement contre les monstres.

« Tu... Tu es forte... »

Cirillia ne dit rien, tout en se rapprochant. Ses mains lui faisaient mal, mais Sonia était épuisée.

« J’ai tué un dragon. Tes petits tours de magie ne fonctionnent pas contre moi. »

Un léger sourire éclaira les lèvres de Sonia.

« Cela fait plusieurs heures que le rituel a commencé. Ce château est rempli de trolls et de sorciers. Seule, tu n’as aucune chance, si tu fonces dans le tas. »

Ciri’ s’arrêta, fronçant les sourcils.

« Que suggères-tu, exactement ?
 -  Je t’ai vu grimper... Ceux que tu recherches sont en bas du fort. Tu peux y accéder en longeant le château, par ici... Il faudra faire attention aux jets de feu et aux clapets, mais je pense que tu devrais t’en sortir.
 -  Ah... Et pourquoi m’aiderais-tu ? »

Elle haussa les épaules, essuyant une traînée de sang couler de ses lèvres.

« Je te l’ai dit, non ? Je me fous de toutes ces conneries. Nous nous reverrons, Cirillia... Si tu as la folie d’entrer dans le château, bien sûr. »

Sonia se retourna alors, et plongea dans le vide. Ciri’ rejoignit rapidement sa position, mais ce fut comme si la femme avait disparu.

Et, devant elle, Kor-Tarath se dressait.
DC d’Alice Korvander.

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Serenos I Aeslingr

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    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 40 vendredi 21 février 2014, 22:41:42

« Ma Dame, on ne peut pas tirer de magie de lui. Nous ignorons pourquoi, mais il reste insensible à nos tentatives d’extraction. »

Xeos grogna en passant une main sur son menton. Décidément, cet entêté de géniteur ne faisait jamais rien d’autre que lui mettre des bâtons dans les roues. Il lança un bref regard à Kyrian et Kayla avant de s’approcher du mage noir et se pencher sur son oreille.

« Attachez-le sur le glyphe. Qu’il coopère ou pas, son sang nous suffira pour avancer. Si on ne peut pas lui retirer la magie, celle qui se trouve dans ses veines devrait satisfaire les besoins du sort.
-  Et les autres, Seigneur Xeos?
S’ils ne coopèrent pas non plus, torturez-les.
-  Bien, monseigneur.

L’homme en cagoule leva un bras vers ses camarades pour leur faire signe de se mettre à l’ouvrage. En usant de la magie, les mages élevèrent un pilier au-dessus de la tête de Shizuka. Lorsque les hommes s’approchèrent du Roi, celui-ci les repoussa d’un coup de pied et tenta de les frapper à la tête pour en assommer un ou deux. Il fut rapidement maîtrisé par trois femmes qui, pour le rendre plus souple, lui flanquèrent une bonne série de coups dans l’abdomen et au visage. Sous la douleur, le Roi cessa de se débattre, des étoiles plein les yeux, pendant que les étranges personnages enroulaient autour de ses bras et jambes d’épais cordages. Ils le poussèrent alors sans la moindre précaution vers le pilier de pierre et l’y attachèrent. Une fois le Roi en place, Xeos s’éloigna de Kayla et Kyrian pour s’approcher de son père. Des alliés de Kayla, il était le seul à parler couramment le langage des Ashanshas, ce qui en faisait également le seul, hormis l’ancienne reine, à pouvoir temporairement priver Serenos de son incroyable pouvoir de régénération, sans pour autant pouvoir le rendre mortel. En marmonnant ses sortilèges, la dague qu’il tenait dans la main s’enflamma d’une étrange flamme verte, et il s’arrêta devant le Roi de Meisa. Les deux hommes se dévisagèrent, et l’espace d’un instant, Xeos hésita. Ce ne fut qu’un bref instant, mais Serenos le remarqua. Il passa quand même à l’acte en plantant la lame dans le cœur du Roi de Meisa, qui lâcha un grondement sourd de douleur, ses doigts se refermant sur le cordage avec la même brutalité que l’impact. Il resta crispé un long moment, jusqu’à ce que son fils retire enfin la lame de sa poitrine, moment pendant lequel il prit une grande inspiration, comme s’il venait de sortir de l’eau. Lorsqu’il vit le sang couler sur sa poitrine, il eut beaucoup de mal à conserver son calme, ce qui aurait accéléré le flux de sang. Il ferma un instant les yeux puis il se pencha, légèrement, vers la jeune Shizuka.

Bonsoir, très chère, fit-il en esprit, un sourire tendre sur les lèvres. Je me posais la question; comptes-tu laisser ces gens souiller une âme aussi belle ou vas-tu la défendre dûment? Une Innocente. Si seulement le Roi avait compris l’importance de cette demoiselle plus tôt, il l’aurait probablement envoyée au Palais des Anciens plutôt que de le trainer avec lui sur toute la surface de l’île. En la voyant ainsi endormie, il se demanda si elle avait peur, si elle savait ce qui se passait autour d’elle. Il aurait voulu tendre la main, toucher sa peau et lui ouvrir les yeux en brisant le sortilège, mais il avait une nouvelle tâche. Il releva alors la tête et se mit à regarder le glyphe, ses yeux suivant avec attention chaque trait et chaque écriture se trouvant dessus, prenant un air soudainement plus sérieux. Lentement, dans son esprit, il se représentait le glyphe en entier, décortiquant la signification de chaque trait et les interprétant, puis il traduit les lignes, qui étaient un rassemblement de langue morte. En temps normal, tous les glyphes, selon leur taille, possédait une puissance incroyable, car ils se nourrissaient généralement de la vie environnante, ou de la plus puissante source de vie la plus proche. Mais ils venaient tous avec un mot de passe qui permettait la désactivation immédiate du sceau, et bien qu’il ne soit pas indiqué, une fois le glyphe traduit, il suffisait de penser à tous les mots pouvant lui faire une réelle opposition (le noir du blanc et le blanc du noir, pas de demi-mesure), et le Roi se mit à remuer indistinctement les lèvres. Bien que n’étant pas complètement sûr de ce qu’il faisait, l’art des glyphes et leur fonctionnement dépendant des intentions de ceux qui l’avaient créée, le Roi ne pouvait pas se permettre de laisser ce glyphe corrompre la jeune femme sans rien faire. Il faisait néanmoins bien attention de ne pas être repéré par ses ennemis, qui risquait de le priver de sa seule chance de regagner l’avantage. Ce contretemps avait déjà bien assez duré.

Dans l’ombre de sa maîtresse, Kyrian semblait pourtant tendu. Pas seulement par la faute de son pressentiment de danger approchant, mais aussi à cause de Xeos. Malgré la sincère malveillance et corruption de son âme, cet homme faisait preuve d’un tel manque de foi qu’il craignait qu’il ne cache son propre agenda derrière ce sourire satisfait. Il ne croyait pas un seul instant qu’il ne s’était joint à la Dame Grise par désir de servir une cause; il n’avait d’autre intérêt que lui-même. Un membre de ce genre dans un groupe n’était pas digne de confiance. Kyrian état chargé de protéger Kayla à tout prix dans la réalisation de leur projet, et celle-ci semblait étrangement faire la sourde oreille dès que la possibilité que Xeos soit un traître à leur cause ne soit mise sur le tapis, comme si ses propos ne méritaient même pas de la considération, ce qui le poussait à croire qu’ils avaient une entente qu’ils se gardaient bien de lui divulguer. Xeos était un excellent maléficien, le genre d’homme qui pouvait raser un village sans même laisser couler une goutte de sueur, et comme il l’avait prouvé dans le village Sylvandin, il était capable d’user d’une magie de très haut niveau avec aise, mais autant il ne rechignait pas à la tâche quand on lui demandait quelque chose, il avait avec beaucoup trop de facilité gagné le cœur de leurs hommes, qui l’appelaient maintenant « Seigneur Xeos ». En même temps, il était facile d’être séduit par un homme qui montrait autant de prestance. Contrairement à ce qu’il semblait croire, il partageait beaucoup de traits communs avec son père. La seule différence était leur façon de s’en servir. Xeos se servait de ses dons pour son propre bénéfice, alors que son père usait des siens pour celui du monde en général, bien qu’il ne refusait jamais un butin s’il pouvait gagner quelque chose dans le feutré. Et il avait noté l’hésitation du jeune homme, et il commençait vraiment à croire que quelque chose de louche se produisait, et il n’aimait pas cela du tout.


***

ALESSA

« On y est… reprenez votre souffle. »

La troupe d’élite cessa son mouvement et entreprit de se reposer au commandement de la Matriarche. Alexei, Kara et Jim, les trois sorciers qui accompagnaient le groupe, étaient visiblement hors d’haleine; ils n’avaient que rarement eu l’occasion de maintenir des sortilèges aussi longtemps, surtout qu’ils devaient suppléer les guerriers en énergie pour qu’ils ne perdent pas le rythme de leur course. Les trois sorciers se retirèrent un peu du groupe et s’agenouillèrent ensemble avant de se prendre les mains et de murmurer une longue litanie magique supposée les aider à récupérer en force et en énergie. Les six soldats (nommés Lestat, Nassam, Gareth, Leon, Hubert et Daniel) qui avaient accompagné les Meisaennes se libérèrent un instant de leurs armures et sortirent leurs provisions pour reprendre un peu de force et surtout pour se détendre; après avoir parcouru en une demi-journée un tel chemin, ils ne se sentaient pas des plus frais. Pour se changer les idées un moment, ils sortirent même un petit jeu de dés et, tout en mangeant, ils jouèrent à un jeu qu’eux-seuls saisissaient vraiment les règles, lâchant par moment des exclamations dans le dialecte particulier parlé au pays, la seule Meisaenne se mêlant à eux étant Mist, compagne du Lieutenant Lestat.

Alessa et ses consoeurs se tenaient maintenant sur le bord du volcan, inspectant le terrain avant de se mettre à parler de stratégie. Les Meisaennes étant à la base une race de chasseuses, elles ne voyaient pas la stratégie de la même façon que les humains; elles ne considéraient pas l’option de fuite ou de retraite; leur stratégie n’avait qu’un but; s’assurer d’un succès éclatant ou d’une défaite tout aussi éclatante. Elles inspectèrent rapidement les différents points de garde, ainsi que les mouvements des troupes de l’ennemi; elles notèrent trois gargouilles dans les « tours de garde », armées de cloches, ainsi que d’autres postés devant les accès extérieurs de la tour. Il y avait donc fort à parier que ces créatures n’étaient non seulement pas enchantées, mais elles n’étaient pas seules; il y avait d’autres gardes positionnés à l’intérieur du fort. Lorsqu’elles convinrent à un plan d’attaque, elles regagnèrent le campement temporaire. Alessa s’approcha de Gareth et posa un genou en terre avant de lui demander s’il serait capable de faire tirer une flèche à 300 mètres et toucher la cible. L’homme sembla réfléchir un moment avant de donner sa réponse, puis il hocha de la tête, signalant qu’il serait capable. Les Meisaens n’étant pas reconnus pour se vanter de capacités qu’ils n’avaient pas, la Matriarche lui frotta affectueusement la tête avant de lui embrasser la joue, provoquant le rougissement du soldat. Dès que la belle dame disparut, les autres hommes de son équipe se mirent à lui lancer de petits bouts de pain en le taquinant, mais l’homme n’en avait que faire; il était l’un des rares hommes à avoir été bécoté par la Matriarche, ce qu’il considérait comme une victoire en soit.

Après une trentaine de minutes de repos, les membres de l’Armée Meisaenne se relevèrent et se rééquipèrent avant de se placer sur le bord du volcan. Gareth tira alors son arc de son étui, agrippant ensuite une flèche dans son carquois pour l’encocher et tendre la corde de l’arc au maximum. Visant une cible particulièrement éloignée se trouvant sur une des tours de garde, il cessa un moment sa respiration puis il relâcha la flèche. Le projectile quitta l’arme à une vitesse phénoménale avant de se ficher dans la gorge du garde de la tour. La tête de la gargouille se sépara immédiatement du corps dans une grande explosion de pierre. Soudainement, celles aux autres tours se mirent à gémir de colère. L’homme répéta le processus et priva les trois tours de garde de leur gardien, évitant ainsi l’alerte, avant de ranger son arme et de regarder la Matriarche pour lui donner le signal. Aussitôt, les quatorze Meisaens descendirent en rappel sur la surface intérieure du volcan, descendant vers le pont principal. Les gardes se tenant devant la porte sonnèrent immédiatement l’alarme, mais les Meisaens avaient déjà le pied à terre, avec les Meisaennes en première lignes, talonnées par des Meisaens armés de lance et finalement les sorciers en pleine forme qui fermaient la marche.

Sortant de la porte, trois énormes trolls s’avancèrent sur le pont. S’il ne s’agissait pas d’une construction renforcée par la magie, Alessa aurait pu s’inquiéter du poids de ces monstres, mais comme ceux-ci devaient se promener régulièrement en ces lieux, elle sût que les preuves de ce pont n’étaient pas à faire.

« Gardez cette position, soldats, et surtout, ne vous faites pas tuer! Nous devons gagner du temps. Sorciers, faites attention; rester hors de portée de ces monstres, ou vous ne reverrez pas le soleil se lever. »

La diversion des Meisaens commençaient. Et les Ashnardiens seuls savaient à quel point ces gens pouvaient être tenaces. Les Trolls poussèrent un grand rugissement de guerre avant de s’élancer vers les Meisaens. Déjà, les six lanciers se séparèrent du groupe et, d’une vitesse surnaturelle, ils passèrent derrière l’ennemi avant de leur planter leurs lances dans les reins. Ils savaient qu’ils n’avaient aucune chance de percer la chair avec leur maigre force, mais plutôt que de chercher à forcer l’accès, ils plantèrent simultanément le manche de leur arme dans le sol alors que les Meisaennes fonçaient à toute vitesse vers les trolls et de les pousser dans un tacle violent. Sous l’impact, les trolls titubèrent et, dans leur perte d’équilibre, tombèrent sur les lances qui s’enfoncèrent enfin dans leur chair. Le premier troll eut cependant la chance que l’une des deux lances ripe et tombe. Il délogea la première et abattit son énorme poing vers une des Mist, mais la Meisaenne avait déjà élevé un bouclier d’énergie au-dessus de sa tête, immobilisant le coup dans les airs. En attentant, Shara dégainait sa masse d’arme et la levait avec brutalité vers le coude de la créature, le poussant dans un ordre non-naturel dans un énorme « crac » sonore. La bête hurla de souffrance et recula, laissant la place à un de ses frères qui attrapa les deux Meisaennes dans ses énormes poings, mais un puissant jet de lumière projeté par Jim et Kara l’aveugla. Il gronda en se frottant les yeux, ce qui permit à Lestat et Leon de lui sauter dans les jambes et de lui marteler l’arrière des genoux à coup d’épée. La chair y étant plus tendre, mais pas les muscles ou les os, ils n’espéraient pas à un vif succes, mais cela sembla suffire, car dans la surprise, le Troll trébucha et s’effondra sur le dos, relâchant les deux Meisaennes qui s’envolèrent, mais la plus jeune passa par-dessus le pont, plutôt que tomber dessus.

« Mist! »

Shara agrippa immédiatement son fouet et l’abaissa violemment, alors que Mist tendait le bras. La corde de cuir s’enroula autour du membre et la Meisaenne put s’y accrocher à deux mains. En usant d’un mouvement de balancier, elle passa sous le pont et revint de l’autre côté pour s’agripper à la pierre et se hisser à nouveau dessus. Pendant ce temps, Irène et Alessa repoussaient le dernier à l’aide de leurs énormes épées, supportées par Shakti qui balançait à répétition six couteaux magiques qui revenaient directement dans sa main après avoir frappé leur cible, visant spécialement les yeux et les orteils. Les deux femmes parvinrent, avec leur force titanesque, à sectionner les bras du monstre, puis à le décapiter. Les six soldats, entre temps, venaient de balancer un deuxième par-dessus la rambarde du pont, vers le fond du cratère. Le dernier, pour sa part, eu droit à une pétrification à cause de la lumière intense que dégageaient les mages en sa direction. Les Meisaens reprirent leur formation et se mit à avancer très lentement vers le château. Alors qu’ils s’avancaient, ils se mirent à chanter l’hymne des batailles de Meisa, supposé redonner du cœur au ventre des soldats. Ils ne savaient pas si ce n’était qu’une rumeur, mais ils semblaient tous s’entendre sur un fait; cette chanson avait du rythme.


[Non mais faut pas croire; ce sont des gros cons, les Meisaens. Premiers sur le champ de bataille, derniers à en partir.]

Cirillia

Humain(e)

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 41 dimanche 23 février 2014, 02:15:27

CIRILLIA

Observant le prochain interstice, Ciri’ prit lentement son souffle. Accrochée contre la paroi, uniquement retenue par ses mains, dont les doigts étaient posés sur le petit muret, elle compta jusqu’à cinq, puis bondit dans les airs, tendant sa main droite. Elle réussit à s’agripper à la prochaine rambarde, et ses seins heurtèrent le mur, avant qu’elle n’utilise aussi sa main gauche pour soutenir son corps, ramenant ses jambes pour poser ses chevilles sur cette paroi. Cirillia soupira lentement, puis regarda autour d’elle, cherchant ses prochains appuis. Elle avait fait tout le tour de Kor-Tarath, et continuait lentement son approche furtive, évitant les langues de feu qui jaillissaient parfois de certaines ouvertures du château. Tout ça puait méchamment la magie, mais c’était sans doute préférable que de tomber sur une armée entière, et de mourir bravement au combat, dans un baroud d’honneur aussi ridicule qu’inefficace.

*Allez, on continue...*

Ciri’ avança sur sa gauche, lentement. Elle finit par atteindre une rangée circulaire de colonnes, qui filaient le long de la paroi. Elle atterrit sur une sorte de balcon, et constata que l’espace derrière les colonnes n’était pas un couloir, mais une série de trappes recrachant des jets de feu. Vu la lave qui brûlait en contrebas, ce système devait sans doute permettre au château de ne pas être détruit sous l’effet de la forte chaleur qui régnait... Ou alors, c’était simplement parce que cet endroit était infernal. Les trappes s’ouvraient alternativement, les unes après les autres, pour libérer des jets de feu. Cirillia hésita un peu, le temps de trouver le bon timing, puis se mit à courir. Les flammes jaillissaient dans son dos, et elle courut rapidement, essayant de traverser cette distance le plus rapidement possible. Le feu se rapprochait, au fur et à mesure que les grandes trappes libéraient des rideaux de flammes.

Atteignant le bout de ce chemin, Cirillia bondit dans les airs, s’envolant en sentant des braises tournoyer dans ses cheveux. Elle s’écrasa contre une paroi rocheuse se trouvant face à elle, et essaya de s’appuyer sur un interstice, mais, après son plongeon, un peu trop rapide, elle lâcha prise, et tomba dans le vide. Si la corde de son arbalète n’avait pas été tranchée, elle aurait pu s’en servir comme appui. Au lieu de ça, Cirillia se servit à nouveau de ses bras. Quand elle glissa de son appui, l’un de ses pieds frotta brièvement le long de la paroi, et elle s’en servit comme appui, pour bondir en avant, ce qui lui permit de s’écraser sur une poutre flottant le long du château. Il y en avait toute une série devant elle, servant probablement à accrocher des drapeaux. Ciri’ s’avança lentement, en sueur, les doigts égratignés de sang. Utilisant ses muscles, elle passa d’une poutre à l’autre, jusqu’à atteindre la dernière, et se mit à se balancer, d’avant en arrière, remuant son corps. Son cœur commençait à tambouriner dans sa poitrine, et, si elle n’avait pas une constitution améliorée par le dragon qu’elle avait jadis tué, la chasseuse pensait bien qu’elle aurait déjà lâché prise. Elle continua à remuer, accélérant le rythme, et s’en servit pour bondir par-dessus la poutre. Elle fit un bref salto dans les airs, et se reçut sur la poutre, sur ses pieds.

La jeune femme n’eut ensuite plus qu’à remonter lentement la poutre, en équilibriste. Telle une funambule, elle tendait les mains de gauche à droite, afin de conserver son équilibre. Si elle baissait la tête, tout ce qu’elle voyait était un enfer de flammes. La poutre l’amena à une sorte de balcon avec une balustrade et un petit escalier en pierre qui menait vers une porte. Elle descendit sur ce balcon, descendant rapidement les marches. Elle se rapprocha de la porte, mais, juste avant de l’ouvrir, préféra plutôt regarder ce secteur... C’est ainsi qu’elle aperçut une ouverture dans la balustrade, menant à une échelle noire.

*Bingo ! Un raccourci !*

Il devait probablement s’agir d’une sorte d’échelle de maintenance. Ciri’ se rapprocha, et agrippa le barreau, brièvement, juste afin de constater qu’il n’était pas brûlant. Elle entreprit ensuite de descendre, évitant ainsi d’affronter toute la garde de Kor-Tarath, l’échelle conduisant vers les profondeurs du château.



DAME GRISE

La résistance de celui qui, dans une autre vie, fut son époux, amusait la Dame Grise plus qu’autre chose. À vrai dire, la participation de Serenos n’était que du confort. Tous les ingrédients du transfert étaient réunis : les âmes damnées étaient en haut, le glyphe était prêt, et c’était bien dans le bon endroit. Kor-Tarath était comme une flèche plantée dans le cœur du monde. La Dame Grisse laissa Xeos s’amuser avec Serenos. Elle-même avait bien trop à faire, et ne pouvait pas lui répondre. Elle était dans un mode de concentration intense, plongée dans la magie, ses mains posées sur le corps de Shizuka, dont les glyphes vibraient et scintillaient. L’Innocente était nécessaire, car sa pureté était comme un guide, qui permettrait de conduire toute cette force malfaisante dans le glyphe, et d’être transférée là où elle devrait l’être. Shizuka et la Dame Grise fonctionnaient dans un autre monde, un autre mode de conscience, un abîme noir qui, peu à peu, se matérialisait, sous la forme d’une multitude de plateformes circulaires au-dessus du vide.

« J’ai peur... lâchait la voix de Shizuka. Tout est si froid ici... »

Au-dessus d’elle, elle voyait les âmes des damnés, et elle leur faisait peur. Ils n’étaient que haine, colère, frustration... Et souffrance. Leur souffrance était déchirante. Peu à peu, la Dame Grise acquit suffisamment d’emprise pour apparaître dans le dos de Shizuka. Elle posa ses mains sur ses hanches, et, quand la jeune guérisseuse se retourna, la Dame Grise la prit dans ses bras.

« Il faut les guider, Shizuka... Accorde-leur le repos, qu’ils ne deviennent pas des ectoplasmes.
 -  Mais... Les guider où ? En faire quoi ? Je ne comprends pas... »

La Dame Grise tendit sa main, et un chemin de plateformes se matérialisa, menant jusqu’à une sorte de gigantesque portail circulaire, avec, au centre, un vortex orangé, qui formait comme une sorte de soleil.

« Les âmes te suivront... Tu dois aller jusqu’ici... J’aimerais t’accompagner, mais je ne le puis pas...
 -  Non ! Je ne veux pas... Je ne veux pas être seule... »

Shizuka se resserra contre la femme, qui posa tendrement une main sur ses cheveux, les caressant.

« Malheureusement, mon âme n’est pas aussi pure que la tienne... Laisse-moi te montrer... »

La sorcière se concentra, et prononça une mélopée, puis une vive lueur blanche se mit à irradier tout autour de Shizuka, formant comme une grosse torchère blanche, qui éclaira tout son corps.

« Un phare dans la nuit... Voilà comment ils te voient. Moi, je ne serais qu’une tâche sur ta magnificence. Tu es forte, Shizuka... Suffisamment pour avoir rejoint Meisa, si éloignée des vertes prairies d’Edoras. Sens leur douleur, sens leur souffrance. Tu dois les libérer. Conduis ces âmes damnées auprès du portail, et sache que je veille sur toi. Il ne t’arrivera rien. »

Shizuka sembla hésiter un peu, puis commença à s’avancer. Elle se rapprocha vers l’autre plateforme, et, comme par enchantement, un couloir magique se forma au-dessus de ses pieds. La Dame Grise, légèrement nerveuse, l’observa s’éloigner, puis décida de revenir dans le monde réel, là où elle aurait plus d’influence pour protéger Shizuka, et empêcher son âme d’être détruite. Cependant, quand elle revint à elle, elle perçut les échos d’une intrusion ennemie.

*Les Sylvandins, déjà ?! Impossible !*

Mais non, ce n’était pas eux. Elle reconnut des Meisaens, et esquissa un léger sourire.

« Il semblerait que tes hommes soient rapides à venir défendre leur Roi. Je doute toutefois qu’ils te soient d’un grand secours. »

La sorcière ferma les yeux, et chargea une femme de venir accueillir les Meisaens à l’entrée : Elkantar.



ELKANTAR


Depuis le pont, on entrait dans une grande pièce, qui était la première salle accessible de Kor-Tarath, un vaste hall en deux parties : une partie haute, qui faisait face à la partie basse, par laquelle on entrait. En empruntant la grande porte, les Meisaens tomberaient directement ici. Elkantar était sur la balustrade de la partie haute, une main en appui sur la hanche, et attendait la venue des dh’oines, afin de les massacrer. Il n’y avait pas qu’elle. À gauche comme à droite, il y avait des rangées de colonnes, et, entre ces dernières, des golems étaient là, sans compter les autres sorciers qui accompagnaient Elkantar. Comme Sonia, Elkantar faisait partie de l’Ordre des Sorciers de Discordia, et était plutôt douée dans son genre. C’était une sorcière-guerrière, l’une des élèves de la Dame Grise, et cette dernière venait de lui donner pour ordre d’appréhender les agresseurs. Des trolls avaient été envoyés pour les contenir, et, sans surprise, ces imbéciles avaient été massacrés. D’autres trolls se tenaient dans cette pièce, mais ils n’étaient plus tout seul. Elkantar avait bien plus confiance envers les golems, qui étaient massifs, et aussi résistants que la pierre, n’étant eux-mêmes qu’un tas de pierre.

La main en appui sur sa hanche se mit à luire d’une intense énergie violette. Le combat allait bientôt commencer.

Naturellement, elle en était follement excitée.
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Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 42 mardi 25 février 2014, 22:35:45

Le sang qui coulait de la blessure du Roi tâchait maintenant le sol de sa couleur, lorsque le Roi cessa enfin de marmonner ses étranges paroles. Grâce à l’implication de la Sorcière Grise dans le sortilège et leur petite discussion, Serenos avait maintenant une façon d’atteindre définitivement la jeune femme, de s’introduire dans la magie qui faisait fonctionner ce maudit glyphe. Peut-être trouverait-il une manière de briser les sceaux qui le formaient. Laissant son esprit quitter son corps en prenant bien évidemment les précautions nécessaires à ne pas être perçu par sa rivale, le Roi se glissa discrètement dans la petite brèche que la magie avait maintenu ouverte pour la Sorcière, gagnant maintenant l’étrange monde où l’esprit de la captive était maintenant enfermé. Le Roi se retrouva alors dans un espace où il captait maintenant une terrible concentration d’âmes souillées par le mal. Son visage s’adoucit de tristesse devant le supplice que devait être la compagnie d’une telle corruption pour l’âme d’une innocente. Mais maintenant, les intentions de la Dame Grise ne lui semblaient plus aussi noires qu’elle le prétendait. Quelque chose dans cet endroit rappelait étrangement l’abysse calme où Sérénité aimait bien enfermer son esprit lorsqu’elle était inquiète ou troublée, qu’elle était en proie à l’incertitude. Le Roi se tourna alors vers Shizuka et la regarda avec une infinie douceur. Comme elle lui semblait fragile, cette petite lumière, perdue dans l’obscurité sinistre. Et c’était sur elle que cette femme basait tous ses espoirs de destruction? Laissant son instinct le guider, le Roi s’enfonça plus profondément dans ce monde artificiel, jusqu’à venir se positionner près de la jeune femme. Il la regarda un long moment, et voici comment il la perçut; effrayée, confiante, pourtant, de faire quelque chose pour son monde, alors qu’elle contribuait à sa perte. Il passa lentement à son côté et glissa une main sur les yeux de la jeune femme, voilant sa « vue » à ce monde écœurant.
   
« N’aie pas peur. Tu n’es pas seule. Tu ne seras plus jamais seule. Shizuka. »

Peut-être ne pouvait-il rien faire pour elle autre que ce simple geste, étant privé de ses pouvoirs magiques par les cristaux. Il lui fit doucement détourner le regard vers lui et posa son front contre le sien. S’il l’avait pu, il lui aurait donné son courage et son assurance, pour qu’elle n’ait plus à trembler devant ses ennemis, mais tout ce qu’il pouvait maintenant lui céder, c’était une part de sa chaleur. Une main doucement glissée dans ses cheveux, une autre glissée dans sa main, leurs « visages » si près l’un de l’autre qu’il pouvait détailler toute la frayeur que cet endroit lui inspirait simplement en percevant son regard, il fut tenté. En tant qu’homme, certainement, mais également parce qu’il était comme ces âmes damnées; à la recherche d’une chaleur que l’innocente pourrait lui apporter. Fort heureusement, il parvint à se contenir, au prix d’un intense effort. Serenos était passé maître dans l’art de contrôler les pulsions, même si certaines lui échappaient encore. Sa morale l’empêchait de profiter d’une telle situation pour obtenir quelque chose qu’il désirait ardemment, et autant il pouvait damner cette petite voix qui le prévenait constamment du danger à chaque pas qu’il faisait, il devait admettre que parfois, il en avait bien besoin. Il serra un moment les doigts de la jeune femme et la regarda droit dans les yeux, avant de lever les yeux vers les âmes maudites qui s’accumulaient à leur suite.

« C’est donc ça qu’elle planifiait? Réveiller ce qui se cache sous Kor’Tarath en usant des âmes des Meisaens corrompues par la peste magique? Ingénieux. Mais seulement si les âmes ne voient aucune lumière. Elle aurait dû créer une liche. Elle se serait évité bien des tracas. »

Il regarda alors la jeune femme et lui adressa un sourire rassurant, la main dans la sienne.

« Vous venez? Nous allons vous sortir d’ici. Ce ne sera pas sans peine, mais je serai à vos côtés. »

Le Roi se dirigea avec confiance vers le centre du Glyphe. Pourquoi? Pas parce qu’il savait qu’il ne causerait pas de ravages, mais il s’assurerait de corrompre l’œuvre de son ennemie. Si je ne peux pas avoir la victoire, se dit-il avec un sourire détendu. Je m’assurerai au moins de ne pas te laisser la joie d’une victoire totale, Kayla.. Aucun expert en magie ne pourrait user d’une innocente pour guider des âmes noires destinés à alimenter un sortilège. Quoi que cachait Kor-Tarath, c’était forcément quelque chose de purement maléfique, et la lumière qu’irradiait l’âme d’une Innocente pouvait aisément gâter le travail. Mais alors, sa présence dans ce sortilège pourrait non seulement protéger l’esprit de la jeune femme, mais aussi provoquer un dérèglement dans le sortilège qui l’affaiblirait, privant ainsi celui-ci d’une partie de son efficacité.

***

ALESSA

« Quelle force… c’est abominable! »

Alessa se tenait seule devant cette elfe. Les Golems et les Trolls avaient été en partie décimés grâce aux efforts combinés des mages et des guerriers, les premiers dérèglant magiquement les géants de pierre pour leur faire perdre leur densité, ce qui avait facilité la tâche aux seconds. À peine eurent-ils achevés les derniers trolls que les sorciers se retrouvèrent incapables de faire le moindre sort à cause de l’épuisement, et c’est à ce moment-là que cette femme est apparue de nulle part. En un clin d’œil, les sorciers furent décimés et les guerriers mis hors d’état de nuire. Les pauvres sorciers ne purent même pas réduire l’impact en raison de leur épuisement, les laissant très simples à éjecter de l’échiquier. Les Meisaennes avaient tenté de s’opposer à cette femme, mais elles avaient été balayées d’un revers de la main. Des quatorze combattants envoyés en renfort au Roi de Meisa, il ne restait maintenant plus que la Matriarche qui arrivait à tenir debout. Elle n’avait pas peur, loin de là; elle tremblait même d’une excitation qu’elle ne s’expliquait pas. Peut-être était-ce ses sens de guerrière qui lui permettaient de combattre sa frayeur par une joie inégalée de combattre contre un tel monstre. Elle resta là, debout, à attendre que son ennemie face les premiers mouvements.

Les techniques traditionnelles Meisaennes impliquaient une grande concentration et une maîtrise parfaite de l’énergie vitale en soi qui habitait chaque être vivant, de la même façon que la magie nécessitait la maîtrise parfaite du mana. Grâce à ces manipulations, les Meisaennes étaient de parfaites chasseuses de sorciers et de monstres en tout genre, car tout en restant capable de repousser la magie, elles étaient également capables, pour un bref moment, de surpasser les limites imposées par leur cerveau pour développer les trésors du corps et de l’esprit, en échange d’un prix relativement lourd à payer, et irréversible si un guérisseur ne prenait pas le relais pour compenser ce prix. Mais dans l’urgence, ce dernier détail ne passa même pas dans l’esprit de la Meisaenne. Alessa leva alors sa monstrueuse épée devant elle d’une seule main avant de prendre une grande inspiration. Elle lâcha alors un cri alors qu’elle forçait son énergie vitale à se répartir équitablement dans tout son corps. Immédiatement, elle sentit une grande chaleur, qui n’avait rien à voir avec la lave qui reposait en contrebas, se glisser dans tous ses membres et articulations. Elle dévisagea un long moment son opposante. Dans cet état, elle voyait ses chances augmenter. Pas de beaucoup, car elle ne pouvait dire exactement contre quoi elle se battait, mais elle se sentait beaucoup plus confiante qu’elle aurait au moins la chance d’offrir un beau combat.

« Je suis Alessa, Matriarche de Meisa et protectrice du Roi Serenos. Je vous demande de vous écarter et me laisser rejoindre mon maître. Si vous vous opposez, je n’aurai aucun scrupule à me servir de la force contre vous. Écartez-vous, et vous aurez la vie sauve, Elfe. »

Un troll s’approcha alors avec l’intention de faire taire cette petite chose très bruyante, mais il ne put poser un seul de ses énormes doigts sur elle, car à l’instant même où il fut à portée de coup, elle sauta et abattit sur lui sa puissante épée. La chair si résistante du monstre céda sans attendre sous le coup rapide de l’arme, qui passa outre les muscles et les os pour le trancher de l’épaule à la hanche. Passant entre les deux parties nouvellement séparées du corps du monstre, la Meisaenne se retrouva en un éclair devant la jeune femme.

« Votre réponse? »

Elle se préparait déjà à lui décocher un coup de poing en plein abdomen; Alessa ne plaisantait pas.

Cirillia

Humain(e)

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 43 jeudi 27 février 2014, 01:41:45

SHIZUKA SHUNYA

*...Souffrance… Damnation… Mirages…
...Guide-nous…
...Trompé... Jeté... Oublié...
...Larmes... Désespoir...Souffrance...
...Guide-nous...
*

Les voix et les images dansaient dans son esprit, formes indistinctes, souvenirs, rêveries, rémanences. La présence du Roi échappa totalement à Shizuka. Elle était comme une torchère blanche dans l’abîme noirâtre, dans un environnement en-dehors de l’espace et du temps. Les plateformes qui s’étalaient progressivement formaient le glyphe dans lequel leurs corps étaient emprisonnés, et elle, elle sentait la douleur de toutes ces âmes en peine. Son esprit était traversé d’images sinistres, où elle les voyait pleurer, hurler en vain. Le passé revenait la hantait, et elle titubait à moitié, ailleurs. Tant de souffrance, tant de douleur... Les paroles des morts étaient terribles, cruelles, et, plus Shizuka errait dans cet abîme, et plus elle commençait à les comprendre.

*...Ma femme était une garce qui m’a trompé... Est-ce un crime de tuer quelqu’un qui a brisé votre âme ?...
...Je n’ai jamais voulu ça, pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi...
*

Tout n’était que souffrance, larmes, lamentations. La vie leur avait été arrachée, et ils étaient tristes... Leur colère n’était que la conséquence d’une souffrance terrible, celle de la mort. Des âmes en peine, des âmes qu’il fallait guider, qu’il fallait soigner. Ils s’orientaient autour de Shizuka, n’osant pas s’approcher d’elle. Shizuka tendait ses mains vers eux, et c’est à peu près à ce moment qu’elle prit conscience qu’il y avait quelqu’un d’autre avec elle.

Lentement, ses yeux se portèrent sur la silhouette devant elle. Elle lui était reconnaissable, mais elle n’aurait pas su dire d’où il venait... Oui, ce visage lui était familier. Shizuka était intégralement nue, ne cachant nullement son corps, magnifié par les lignes de magie violette qui le traversaient, et par cette aura lumineuse qui la traversait, englobant tout son être. Elle observait le ciel, discernant les voiles noirs.

*...Pas ici... Notre place n’est...
...Pas ici... Ici... Ici...
...Des âmes en peine... Des âmes errant dans la souffrance pour l’éternité...
*

Le Roi de Meisa, car elle se rappelait maintenant de son titre, la tirait, mais sa prise se relâcha... Comme si la main de Shizuka était devenue transparente, éthérée. Elle se mit alors à flotter.

« Leur peine... Leur peine est indescriptible... »

Les âmes tourbillonnaient dans le ciel, formant comme des arabesques qui enveloppaient la flamme blanche que représentait Shizuka. À ses pieds, on pouvait parfois, à travers l’éclairage des flammes, des formes humaines apparaître, des hommes recroquevillés, au dos courbé, qui contemplaient silencieusement cette beauté. Des êtres laids, aux ongles sales, aux dents mal formés, sales et puantes, qui disparaissaient ensuite en s’écartant prudemment de la femme, comme s’ils avaient peur de la salir par leur présence.

*Chaud...Si chaud...
...Le froid...
*

Les âmes fondirent alors sur Serenos, l’interprétant comme un rempart, une menace. Elles le traversèrent de part en part. Ici, toute sa magie semblait inutile pour repousser une telle force, et il fallut l’intervention de Shizuka pour les retenir... Avant qu’elle ne comprenne que c’était elle-même qui avait attaqué l’homme. Elle regardait autour d’elle, commençant, peu à peu, à comprendre.

« Les guider... Il faut les guider... »

Les âmes noires continuaient à tourbillonner autour de la flamme blanche, attirées par la pureté de l’âme qui se tenait là. Ils y voyaient l’incarnation de ce qu’on leur avait arraché : la vie, dans sa forme la plus pure, la plus éclatante, débarrassée de la haine, de la jalousie, de la convoitise, des vices. Un être qui n’aspirait simplement qu’à vivre, qu’à construire, qu’à s’insérer, qu’à évoluer. Au milieu de l’enfer noir, elle était leur phare.

*...Nous serons jugés...
...Faibles...
*

La guérisseuse d’Edoras se sentait emportée, alors que son âme se consumait, comme si les esprits étaient en train de la dévorer. La pression qui s’exerçait sur le Roi diminuait, et, peu à peu, les âmes filaient vers le portail, emportant avec eux la flamme blanche, qui était en train de s’absorber dans un tourbillon noirâtre. En cherchant à se rapprocher du glyphe, du cœur du sortilège, Serenos avait déclenché la colère des âmes. Elles ne pouvaient pas rester ici, et il s’était surtout heurté à l’inconscient de Shizuka, qui se refusait à héberger une telle noirceur. Malheureusement, les âmes emportaient avec elles celles de Shizuka. Cette dernière se retrouva devant le portail, se rapprochant inexorablement de ce dernier.



DAME GRISE

Tout serait bientôt terminé, ça ne faisait maintenant plus l’ombre d’un doute. La Dame Grise était penchée au-dessus de Shizuka, et voyait cette dernière remuer lentement, nerveusement, des gouttes de sueur glissant le long de son front. Elle lui caressait tendrement la joue.

« Calme-toi, Shizuka, calme-toi... »

Lui parler était idiot, la Dame Grise le savait, car Shizuka ne pouvait pas l’entendre. Elle reporta son attention sur Serenos, guère idiote. Elle savait qu’il avait utilisé le glyphe pour remonter le long de ce dernier, afin de chercher à l’annuler. La Dame Grise avait tout calculé. Elle aurait pu bloquer davantage l’esprit de Serenos, et empêcher ce dernier de rejoindre Shizuka. Cependant, si elle l’avait fait, Shizuka aurait été condamnée. Son âme aurait été consumée, et la Dame Grise ne le voulait pas. Elle ne pouvait pas protéger en personne la guérisseuse, car elle devait veiller à l’écoulement normal du sort. Elle devait s’assurer que les importantes forces magiques contenues dans le glyphe ne se dérèglent pas, et elle ne pouvait tout simplement pas être en deux endroits à la fois. Elle se refusait à sacrifier Shizuka, contredisant ainsi les ordres de son Maître. Lui se moquait bien de sacrifier une petite sotte, mais, pour elle, c’était différent. Elle avait lu dans l’âme de Shizuka, et elle y avait une sorte de pureté incroyable. Ce n’était pas que cette simple innocence qu’on confondait avec la naïveté et la stupidité, il y avait aussi chez Shizuka un air bon, une atmosphère de sainteté. Dès que cette dernière avait choisi de rejoindre Meisa, la Dame Grise savait, par le biais du Maître, que ce serait elle qui serait utilisée comme vecteur, comme point de concentration. Dans le monde des esprits, sa bonté était telle que tout le monde la suivrait, et elle-même se laisserait portée par les âmes.

« Tu as enfin l’occasion de te rendre utile, Serenos... Rien d’autre n’importe. »

Le château était en train de trembler. Sous Kor-Tarath, un rayon noirâtre venait de se former, et s’enfonçait dans la lave. Le sortilège avait commencé, et tout le volcan en tremblait. De la brume s’envola, mais c’était une brume spéciale, magique, multicolore.

« La fission a commencé ! Les âmes se scindent. »

Elles traversaient les murs, traversaient la matière, sans être atteintes par rien, formes indistinctes qui s’envolaient vers le ciel. Pendant ce temps, le rayon noir provoquait d’intenses vibrations, faisant remuer la lave, menaçant de déclencher une éruption volcanique.



ELKANTAR

La Drow esquissa un léger sourire amusé en voyant la femme, Alessa, venir à bout d’un troll. Ses Meisaens se débrouillaient plutôt bien, et avaient réussi à repousser le comité d’accueil, transformant le hall en une succession de cadavres, de projections de sang, et de tas de pierre disloqués. Les deux femmes se faisaient face, alors qu’Alessa lui avait intimé de se rendre.

« Ma réponse ? Elle est simple... Va te faire foutre, dh’oine. »

Alessa lui fonça ensuite dessus. Elle était particulièrement rapide, sans doute un usage des sorts magiques utilisés par les Meisaens, mais, aussi rapide soit-il, se ruer vers un ennemi doté de magie n’était vraiment pas malin. Son coup de poing se heurta à une sorte de barrière magique qui heurta son attaque, creusant un sillon autour de son bras, le retenant, avant de la repousser. Le choc repoussa Alessa, et, alors qu’elle voltigeait dans les airs, Elkantar en profita pour tendre sa main, envoyant de violents éclairs qui frappèrent la femme de plein fouet, l’envoyant accompagner sa course contre un mur, contre lequel elle s’écrasa.

L’adversaire retomba ensuite sur le sol.

« Les dh’oines gesticulent beaucoup trop. Tes singeries sont ridicules. »

Le sol se mit alors à trembler, et Elkantar releva la tête, comprenant que le transfert commençait. Elle ne pouvait plus se permettre d’attendre. Autour des autres adversaires, des sorciers et des sorcières apparurent, les encerclant, sans compter les autres golems et monstres qui se rapprochaient. Ils étaient dans une infériorité numérique certaine, mais Elkantar avait reçu des ordres précis. Il ne fallait pas les tuer... Dans l’absolu, du moins. Sa Maîtresse les voulait en vie pour aviser de leurs sorts. Et Elkantar ne comptait pas discuter. Contrairement aux dh’oines, elle s’estimait disciplinée. Ce n’était pas son genre de contrevenir à des ordres directs.
DC d’Alice Korvander.

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Serenos I Aeslingr

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    Description
    Le Roi des Trois Royaumes et le personnage le plus influent d'Ayshanra. Derrière ses allures détendues et son sourire charmeur, Serenos est un homme dangereux et incontrôlable, et une constante menace pour les royaumes continentaux. Son mépris pour le protocole lui ont attiré le titre de "Roi Fou".

Re : Le Fléau [Partie 2] [PV]

Réponse 44 samedi 01 mars 2014, 16:36:25

Serenos

« Shizuka! Shizuka, écoutez-moi! Vous ne devez pas y entrer! Ne les laissez pas vous emporter! »

Serenos ne craignait pas pour les âmes maléfiques. Il n’hésiterait pas à toutes les sacrifier si cela signifiait le salut de la jeune femme, mais si celle-ci traverait le portail, elle ne pourrait pas en sortir. Y entrer signerait sa propre mort, car une fois entrée dans le flux, il lui serait impossible d’en ressortir. Mais elle ne s’arrêtait pas. Elle ne l’écoutait pas. Après l’assaut des âmes noires, Serenos était davantage affaibli, pouvant à peine conserver sa prise sur ce monde. Il savait maintenant que la femme n’avait plus toute sa tête, qu’elle ne contrôlait qu’une part de ses gestes. Il avait encore une chance de l’arrêter. Il allait la rejoindre, mais à nouveau, les âmes s’élevèrent en hurlant leur désespoir pour la « protéger » de lui, quoi que de son point de vue, elles étaient bien plus en train de la condamner que de la sauver. Il regarda un instant ce mur de haine, de frayeur et de colère. Il se demanda alors s’il deviendrait comme elles; aveugle à la douleur qu’elles causaient, effrayé par la lumière, misérable jusqu’à la moëlle. Peut-être était-il fait du même bois qu’elles. Mais comme son père le disait si souvent, ce n’était pas du bois qu’on était fait qui décidait ce que nous deviendrons. Aucun bois n’était fait que de défauts. Il tendit alors la main vers le mur de malveillance et s’il rencontra une résistance au départ, elle laissa rapidement place à une vive douleur, mais sa main passa au travers du mur. Il prit une grande inspiration et pénétra dans la masse noire en rugissant, comme s’il espérait amoindrir la douleur par la force de son hurlement mental.

La traversée ne fut pas aisée. Le mur n’était pas qu’un petit obstacle; les âmes refusaient qu’il ne touche à Shizuka, et pour la peine, elles se déplaçaient au rythme qu’il s’approchait de la jeune femme, le mur restant donc en place sur son corps. La douleur, intense, était également accompagnées de milliers d’images où il voyait meurtres, viols, vols, pillages, guerres, massacres, tortures, suicides, et encore bien d’autres atrocités qui teintait l’âme des morts. Il voyait également la douleur des malheureux qui avaient été touchés par la peste noire en Meisa. Il captait leur reproche, leur tristesse, leur peur et leur incompréhension à son égard; pourquoi ne les avait-il pas sauvé? N’était-il pas leur protecteur? Était-ce sa faute s’ils avaient péris? De toutes les âmes, celles des Meisaens étaient certes les moins maléfiques, mais les plus lourdes, car Meisa était supposé être un havre où de telles atrocités ne se produisaient pas. Pour un Roi qui aimait tant son peuple, être confronté à une telle peine était encore plus douloureux que tout ce qu’il avait bien pu imaginer. Son cœur lui hurlait maintenant de laisser tomber, de rentrer à Meisa et se préparer à la crise qui se préparait. Mais il tint bon. Il était conscient du prix à payer. Il n’avait pas peur de ce qui l’attendait. Il percevait enfin la lueur qui était Shizuka Shunya. Lorsqu’il échappa aux griffes des âmes noires, il la regarda une nouvelle fois. Comme elle était belle. Une étoile tombée du ciel, qui ne voulait que donner de sa chaleur au reste du monde.

Il ne sut comment il parvint à atteindre cet état, mais il y a peu, il s’était démontré capable de la toucher que brièvement. Lorsqu’il posa une main sur la sienne, la serrant avec force mais tendresse, il constata qu’elle était maintenant beaucoup plus solide et aisée à agrippée. Il la ramena vers lui, et alors que les ombres se jetaient comme des monstres affamés sur la porte du glyphe, il leur offra son dos en serrant la jeune femme contre son torse. Les ombres lui brûlèrent l’esprit, mais elles s’avérèrent incapable de s’attaquer à Shunya, à l’attirer avec elles vers leur triste destin. Cette fois, il ne lâcherait pas prise; hors de question qu’elle les suive dans le glyphe. La sortir de ce monde était réalisable, même si difficile, mais sortir une âme précise d’un glyphe magique servant à canaliser ses âmes dans un sortilège, même pour lui, cela relevait du miracle, et ses Dieux n’étaient pas friands de ceux-ci. Il devait absolument la garder loin de ce portail, qu’importe ce qu’il lui en couterait.

« Reste avec moi, Shunya. Tu dois rester en vie. »

Alors qu’il disait cela, les dernières âmes pénétraient dans le portail, qui se referma finalement lorsque toute corruption fut dévorée, laissant le Roi partiellement affaibli, mais il ne semblait pas plus inquiet pour sa propre condition que pour celle de l’Innocente. Son âme semblait intacte, à première vue, mais il n’était pas shaman, il ne pouvait affirmer ce qu’il ne connaissait pas complètement. Au moins, elle serait hors de danger. Aucun dégât irréparable ne semblait avoir été fait à la jeune femme, et maintenant que le portail était refermé, il n’avait plus à s’inquiéter pour la demoiselle. Il posa un bref baiser sur son front, lui caressant la joue l’espace d’un instant avant d’ouvrir dans ce monde une porte de sortie vers leur plan d’origine.

« Tu as rempli ta tâche. Maintenant, c’est à moi de jouer. »

Il s’apprêta à entrer dans la porte, mais il s’arrêta l’instant précédant sa sortie pour se tourner vers Shunya. Il la détailla un long moment puis il lui adressa un sourire.

« Lorsque tout ça sera fini, Shunya… j’aimerais apprendre à vous connaître un peu mieux. Tant de choses ont besoin d’être dites, mais nous n’avons pas de temps. »

Il aurait voulu lui dire encore quelque chose, mais le monde artificiel commençait à s’ébranler. La sorcière commençait à perdre sa concentration. Quelque chose à l’extérieur interférait avec ce monde, et s’ils ne sortaient pas maintenant, ce serait leur fin. Serenos agrippa donc la guérisseuse et la tira dans la porte. À peine eurent-ils quitté leur prison que leurs esprits regagnèrent leurs corps en l’espace d’un bref instant. Serenos prit une soudaine inspiration et tendit les muscles avec une force nouvelle. Grâce aux âmes corrompus et sa proximité avec le monde des morts, il avait pu récupérer une part d’énergie, qu’il avait transformé en force physique. Ce bref moment de puissance n’avait pu être empêché par les cristaux, qui n’avaient pas été conçu pour analyser et contrôler de soudains regains d’énergie noire. Le Roi tomba donc sur le sol, nu comme un ver, mais il ne perdit pas de temps. Il sauta en l’air, puis fit venir à lui ses vêtements qui s’enfilèrent sans problème sur son corps, avant de tendre la main vers Ehredna. À cause des sceaux, elle ne put pas le rejoindre. Un des hommes de Kayla s’approcha de lui avec son arme levée, prêt à frapper, mais le Roi lui agrippa le bras, le tordit et s’empara de son arme avec aisance. Ce n’était pas une arme de Meisa, mais quand même, elle était bien équilibrée et sa poignée épousait sa main comme Ehredna. Cependant, il s’agissait plus d’une rapière que d’une épée. La pointe était plus lourde, pour une meilleur perforation, et la lame était flexible, tout en restant robuste. Elle ne riperait pas contre un os.

Le Roi passa par-dessus le corps de Shunya, et repoussa deux gardes qui la surveillaient, avant de décocher un trait magique et son épée en direction de deux gardes, qui les évitèrent prestement, les laissant simplement passer en direction de Kynarth. Le trait magique frappa alors les liens qui le maintenaient en place, et l’épée se ficha à côté de sa tête, brisant un des cristaux neutralisant.. Le Roi de Meisa l’appelait maintenant aux armes.

Alessa

Les sorciers les encerclaient, et la victoire semblait être entre leurs mains. Les Meisaens se regardèrent mutuellement, cherchant dans le regard d’un autre une étincelle d’une idée de génie, mais ils restaient tous là, incapable de penser à quelque chose de particulièrement ingénieux. Sauf Alessa. Alessa était une experte de ce genre de situation. En tant que chef des opérations spéciales, elle était habituée aux conditions défavorables. Et elle était toujours préparée aux pires éventualités. En un instant, elle tira d’une de ses bourses de ceinture une petite bille grise et la lança avec force sur le sol en hurlant l’assaut. Dès que la bille explosa à l’impact, un épais écran de fumée gris-bleu envahi l’espace. Les sorciers connaissaient les propriétés de ce gaz, aussi ne jetèrent-ils aucun sort, alors que les soldats Meisaens se jetaient sur leurs adversaires, jaillissant de l’écran de fumée comme une bande de prédateurs sortant d’un buisson sur leurs proies. Les épées des Meisaens s’abattirent sur leurs ennemis, et certains tombèrent sous leur coup, mais Alessa savait que celle qu’elle visait ne serait pas impressionnée par ce stratagème. Elle fonça alors vers son adversaire et l’agrippa par le col avant de la balancer de toutes ses forces vers le pont, loin de ses camarades. Elle avait confiance en ces gens.

Elle ne perdit pas un instant; elle se lança à la suite de son adversaire, qui parvint à exécuter une manœuvre aérienne pour se poser sur ses pieds et réceptionner le coup d’épée que lui adressait son adversaire. Leurs armes s’entrechoquèrent avec fracas. L’apprentie de la sorcière noire leva la main et lâcha sur la Meisaenne une salve de missiles magiques noirs. En exécutant une habile acrobatie, la Matriarche parvint à éviter les projectiles magiques, et répondit elle-même par une série de coup d’épées que l’Elfe eut bien du mal à parer. Elle haussa même un sourcil étonné; comment une humaine pouvait-elle réaliser une telle vitesse? Mais les Meisaennes n’étaient pas humaines. Comme les elfes, elles étaient des humanoïdes dont l’apparence s’apparentait énormément à celles des humains, ce qui leur permettait de se fondre aisément dans la masse, mais les Meisaennes étaient nées et avaient évolués dans un monde très hostile, autant en force magique que physique. De ce fait, leurs muscles étaient naturellement plus forts, leurs os étaient plus résistants et leurs mouvements beaucoup plus vifs que ceux de leurs homologues humains. Pire encore, elles étaient douées pour une forme de magie qui leur était aussi naturelle que respirer, la manipulation d’énergie interne. Grâce à cette magie, leurs poings devenaient encore plus lourds, leurs pieds adhéraient mieux au sol, et même leurs organes fonctionnaient à plein régime. Et Alessa allait démontrer à cette misérable petite elfe l’étendue de son grand pouvoir.

Elle et l’elfe exécutèrent plusieurs passes grâce à leur épée, qui s’entrechoquèrent plusieurs fois. Alessa tenait une position très offensive, usant davantage de ses réflexes pour éviter les coups de son adversaire, ou usait de sa vitesse pour dévier les coups, faute de pouvoir les parer convenablement avec sa large épée. Pour sa part, l’elfe associait merveilleusement bien les assauts physiques et magiques, mais conservait une attitude plus défensive et économique d’énergie face à sa rivale. Elle était néanmoins bien moins bâtie que la Meisaenne, ce qui rendait sa tâche plus compliquée qu’elle ne l’avait d’abord cru. Alessa ne bougeait maintenant presque plus, conservant ses déplacements le plus possible, au point d’allier une esquive à une contre-attaque aussi brutale qu’agressive, qu’elle ne parvenait que par moment à bloquer, essayant le plus possible d’éviter de croiser le fer avec ce monstre. L’elfe avait visiblement abandonné l’idée d’user de la magie pour économiser ses forces. Elle se concentrait maintenant davantage sur ses propres capacités de combat elfique, privilégiant sa vitesse naturelle et sa précision raciale. Alessa étira donc un sourire et se mit à augmenter le rythme de ses attaques. Jusqu’où pourrait se rendre son adversaire avant de capituler? Elle jubilait elle-même de cette possibilité.

« On dirait que la victoire de ta maîtresse te rend aveugle à ta propre situation, Elfe. Mais une Meisaenne n’abandonne jamais. Pas même dans la défaite! »

Avec cet ultime mot, Alessa concentra toute sa force dans ses bras et son arme frappa celle de son adversaire, qui se brisa sous l’impact impitoyable de l’arme. Au moment où elle allait lui porter un nouveau coup, pour la mettre hors jeu, une explosion, probablement une conséquence de la magie déballée par la cabale, fit sauter la partie du pont où les deux femmes se confrontaient. Le sol se déroba sous leurs pieds, mais Alessa eut tout juste le temps d’attraper une pierre solide du pont et d’agripper l’Elfe par son col. Les pieds dans le vide, les deux femmes ne purent s’empêcher de regarder la lave en contrebas. Alessa se sentit même pâlir.

« Et si on reportait la fin de notre duel à un autre moment? Je n’ai aucune envie d’aller faire trempette là-dedans. Et toi? »

Selon la réponse, il y avait un risque qu'Alessa juge plus approprié de la laisser tomber.

« D'ailleurs, je tenais à te dire; quand tout ça sera fini et que le Roi aura gagné, tout ça, tu devrais venir en Meisa. Je cherchais justement une partenaire de combat digne de ce nom. Peu de mes soeurs t'arrivent à la cheville, ma belle! »


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