DAIKU SUCHUZU
Le pauvre Daiku était déboussolé. Il s’affala dans le couloir quand l’espèce de cyborg issu tout droit d’un mauvais film d’action le jeta hors de sa chambre. Il remit son pantalon en se relevant. Le couloir ressemblait à une scène de guerre, avec des protes défoncées, et des projections de sang le long des murs. Drogué, l’esprit enfumé, l’homme ne savait même pas le nom de la fille qui était dans sa chambre, une nana qu’il avait récupéré en début de soirée dans une boîte de nuit, parce qu’elle avait un joli cul. Elle l’avait sucé dans la limousine, et ils étaient tranquillement en train de faire l’amour quand ce type avait débarqué. Sonné, Daiku avançait lentement, planant à moitié. Les lumières vives l’agressaient, mais la peur s’insinuant dans ses veines le réveillait peu à peu. Qui avait envoyé ce truc ? D’autres Yakuzas ? Les flics ? Impossible, il n’avait jamais entendu parler d’une armure de combat qui attaquait à elle seule toute une bande de Yakuzas. Si une telle machine existait au sein des Yakuzas, il l’aurait su. Cependant, Daiku savait qu’il existait à Seikusu des individus surpuissants, comme ces femmes tenue bariolée qui flottaient dans les airs, ou ces armures qui battaient avec rage, sans parler de tous ces mutants. Ce type était probablement un mercenaire.
«
Qui vous a embauché ? Les Akuma ? »
Il secouait lentement la tête en revenant à lui, alors qu’un ascenseur s’approchait. Un seul homme en sortit, et Daiku esquissa un sourire ravi en reconnaissant l’épaisse armure qui en sortait. Scorcher était un homme de taille normale, mais, dans son armure, il était relativement corpulent. Il s’avança lentement, tandis que des Yakuzas le suivaient derrière lui. Daiku profita de sa chance, et plongea sur la droite, s’abritant dans une chambre, tandis que Scorcher tendit ses mains, envoyant deux jets de flammes incandescents vers le cyborg. Les flammes déclenchèrent l’alarme anti-incendie. Les balles rebondissaient contre sa puissante armure, et il enclencha son jetpack, s’avançant le long du couloir, avant de concentrer le feu, et d’envoyer une boule de feu vers le cyborg. La boule explosa contre le sol, enclenchant un début d’incendie, faisant jaillir l’eau des douches en hauteur.
Daiku, de son côté, sortit de la chambre, récupérant une arme automatique qui traînait là, près du cadavre ensanglanté d’un Yakuza, et se mit à courir rapidement.
«
Qu’est-ce qui se passe ? lui demanda un homme.
-
Soutenez Scorcher ! Essayez de capturer ce salopard en vie, sinon, tuez-le ! Je vais me réfugier ! »
Il se mit à courir vers l’escalier, et grimpa quelques étages. Scorcher était un homme puissant, une machine à tuer. Il avait des problèmes avec sa famille, et un besoin d’argent, qui avait nécessité qu’il travaille pour les Suchuzu. D’après ce que Daiku avait compris, Hudak avait besoin de fonds pour une opération chirurgicale à réaliser pour Lucas, son fils. Atteignant l’étage, il s’élança dans une salle de jeux, l’arme au poing. Plusieurs Yakuzas se trouvaient là, surpris.
«
On est dans la merde, les gars. Je... »
La lumière s’éteignit brutalement.
FÉLICIA HARDY
Quand il le voulait, un chat savait se faire discret. Et c’était vrai pour une chatte. Félicia avait vu Scorcher débarquer. Elle ignorait qui attaquait les Suchuzu, mais l’homme avait visiblement cherché à la devancer en attaquant Daiku... Scorcher et une bande de tueurs lourdement armés étaient ensuite débarqués, donnant lieu à une scène de carnage assourdissante. Félicia connaissait Scorcher. Il avait déjà affronté Spider-Man à New York, à une époque où elle aussi était dans cette ville infernale. Voyant Daiku filer, elle décida de laisser les hommes s’affronter, et poursuivit sa proie, qui alla se réfugier en hauteur, dans une grande salle de jeux.
Quatre Yakuzas étaient autour d’une table de billard, et un cinquième jouait sur un flipper. Six Yakuzas, en comptant Daiku, et une porte double vitrée donnant sur une terrasse. Depuis cette dernière, il y avait quelques plantes vertes qui commençaient à dangereusement ployer sous l’effet de vents violents.
Comme à son habitude, Félicia était passée par les conduits de ventilation, et entreprit d’atterrir rapidement dans un petit local jouxtant la pièce. De là, elle tomba sur le disjoncteur, et retira les fusibles, plongeant la pièce dans l’obscurité, avant de remonter dans le conduit.
«
Il y a un orage qui couve, les plombs ont du sauter, expliqua un Yakuza.
Je vais aller voir ça... -
Putain, j’aime pas ça ! »
Félicia allait devoir être discrète. Les Suchuzu étaient bien armés, et, même dans l’obscurité, elle constituait une cible facile. Accrochée au plafond, ses griffes plantées dans le conduit, elle vit la porte s’ouvrit. Le Yakuza, dans un élégant costume, se rapprocha du disjoncteur... Et Félicia lui tomba dessus, enroulant ses cuisses autour de sa tête, bloquant sa respiration. Les soupirs de ce dernier furent étouffés par ses jambes, et elle se laissa basculer en arrière, posant ses mains en appui sur le sol, et fit tomber l’homme sur le sol. Il s’affala par terre, et elle se mit à califourchon sur lui, avant de le frapper sèchement à hauteur du visage, l’assommant pour le compte... En brisant son nez.
*
Maintenant, j’ai intérêt à agir vite...*
La Chatte Noire passa par la porte entrouverte, avançant presque à quatre pattes, et se dissimula derrière un flipper, tournant légèrement la tête. Les tueurs s’éclairaient avec des lampes.
«
Nikku ? Nikku ?! Merde, pourquoi ce con répond pas ? -
C’est quoi, ce délire ? »
Daiku leur expliqua qu’une espèce de cyborg venait d’attaquer le complexe, et qu’il en avait après lui.
*
Il doit rechercher la même chose que moi, Daiku... Ton petit œil... Mais je n’ai pas pour habitude de me laisser doubler...*
Il y avait encore cinq Yakuzas à neutraliser. Ils étaient fort heureusement assez proches.
*
L’un d’eux va sûrement aller voir ce que fait Nikku… S’ils m’ont en ligne de mire, je ne pourrais rien faire… L’effet de surprise est ma meilleure option…*
Félicia cessa rapidement de réfléchir,e t se mit à courir rapidement. Elle prit appui sur le flipper en courant, et s’en servit pour bondir dans le sairs. Elle tournoya en l’air, et son pied alla se loger dans la tête d’un des tueurs, l’envoyant s’écraser sur la table de billard. Félicia, sans tenir compte des cris de surprise des Yakuzas, opta pour un coup de pied retourné, et frappa son proche adversaire à la tempe. Il tournoya sur lui-même, et sa tête heurta douloureusement le rebord de la table de billard, dans un craquement guère encourageant pour sa mâchoire. Un autre pointa sur Félicia son pistolet-mitrailleur, et fit feu. Les balles partirent contre la porte vitrée, l’explosant par endroits. La Chatte Noire avait déjà bondi en hauteur, et écarta les deux jambes, à gauche et à droite, tendant ses mains en avant. Elle attrapa l’homme par les cheveux et le jeta au sol, s’en servant comme appui pour onduler dans les airs, avant de se recevoir sur ses pattes.
Un autre Yakuza se tenait face à elle, de l’autre côté du billard. Il pointait sur elle un pistolet, un solide Desert Eagle, et fit feu, provoquant comme un coup de tonnerre dans la pièce.
*
BANG !!*
La Chatte Noire eut le réflexe de s’abaisser, la balle filant au-dessus d’elle. L’homme qu’elle avait renversé roula entre-temps sur le sol, pour se relever. Regardant autour d’elle, Félicia avisa une queue de billard. Elle tendit la main pour la prendre, et s’en servit pour faucher les jambes de l’homme, qui retourna sur le sol, le dos en premier, appuyant malencontreusement sur la gâchette de son arme. Les balles fusèrent contre le toit, faisant tomber de la poussière.
«
Flinguez-là ! »
Félicia réagit rapidement. Elle roula sur le sol, s’appuya contre la table de billard, et bascule dans les airs. Prenant appui sur son bras, elle fila de l’autre côté, et son pied heurta le Yakuza au Desert Eagle à la joue, l’envoyant sur le sol.
«
Voilà qui n’est pas très galant, jeune homme. -
Va chier, pute ! »
Un cinquième Yakuza se tenait dans son dos. Félicia réagit par instinct, et se retourna en tendant son bras. Elle heurta le canon de l’arme, déviant cette dernière. Le tir fusa à côté, et elle attaqua avec son autre main, frappant l’homme à la gorge, bloquant temporairement sa respiration. Elle opta pour un nouveau coup de pied renversé, et explosa le nez de son adversaire, qui chuta lourdement sur le sol.
Il ne restait dès lors plus que Daiku, mais l’homme était tellement nerveux et paniqué qu’il avait levé les mains.
«
Pitié, pitié, scanda-t-il,
’me tue pas ! »
Esquissant un sourire, Félicia se rapprocha de lui... Et le frappa. L’homme tomba au sol en gémissant, se tenant son nez, ensanglanté, et elle fléchit les genoux devant lui, avant d’utiliser son appareil, qui était en fait une simple application de son téléphone portable, pour scanner son œil.
«
Je ne vais pas te tuer... J’ai juste besoin de ton empreinte rétinienne... Tu aurais été un peu plus conciliant, je n’aurais pas eu à fracturer tes hommes... Vous, les hommes, vous êtes tellement... Machos ! »
Ladite application n’était disponible que pour ceux travaillant pour le compte du SHIELD. Elle obtint les empreintes dont elle avait besoin, et assomma l’homme.
*
Bon...Prochaine étape : le coffre.*