Juliette suivit Décatis devant la porte. Elle enclencha une série de sorts pour l’ouvrir, et Juliette, en frissonnant, vit une série de sceaux magiques et de glyphes s’illuminer devant elle, avant que la porte, lentement, ne se déverrouille. La sécurité était assez forte, et Juliette ressentit un frisson d’excitation supplémentaire, à l’idée de rentrer dans un tel endroit. Elle allait visiter les trésors secrets de Décatis, cette femme qu’elle admirait, et qui l’impressionnait. Elle était un peu comme ses professeurs, tout en étant bien plus accessible, bien moins supérieure, et bien moins portée sur la discipline que ses enseignants. Si ces derniers toléraient les familiarités, elles s’inscrivaient toujours dans une logique militaire assez lourde. Elle sentait son cœur tambouriner lentement dans sa poitrine, en voyant un couloir se profiler sous ses yeux. Un client arriva alors, portant un manteau noir avec une capuche, masquant ainsi, par ce biais, son visage.
« Bon je dois m'occuper du client. Je te laisse rentrer, mais tu ne touches surtout à rien c'est compris ? Il y a encore des protections qui sont dangereuses tant que je ne suis pas là. C'est la porte de droite, surtout fait que regarder.
- D’accord. Ne vous en faites pas, tout se passera bien, je serais prudente. »
Sur ce point, Juliette était relativement humble. La jeune femme s’avança dans le couloir. Il y avait deux portes à droite : une porte sur la droite, close, et une porte, sur la gauche, qui était légèrement entrouverte. Juliette s’arrêta, observant les deux portes. Décatis lui avait bien précisé d’emprunter la porte de droite, et, en s’approchant, Juliette sentait effectivement, derrière cette porte, une sorte de vive résonance magique, légèrement dangereuse. Il y avait là-dedans des objets dangereux, trop dangereux pour laisser de simples clients les approcher. Des objets qui rappelaient toute la puissance de la magie, toute sa dangerosité, toute sa noirceur. Lentement, les doigts de Juliette glissèrent le long de la porte. Elle hésitait à rentrer... Et, en même temps, cette porte entrouverte la travaillait. La curiosité, après tout, était typiquement féminine. Que se trouvait derrière cette porte ? Pourquoi avoir senti le besoin de l’isoler ?
Intriguée, prenant vaguement conscience de désobéir à ses directives, Juliette se rapprocha, et posa ses doigts. De l’autre côté, elle ne sentait pas ces résonances. Il n’y avait pas d’objets magiques à l’intérieur, ou, alors, aucun qui ne soit aucun puissant que ceux situés dans l’autre pièce.
*Ce ne peut pas être une simple réserve, c’est impossible. Elle ne se donnerait pas la peine de la protéger comme ça...*
Alors, quoi ? Sa bibliothèque personnelle ? Juliette le pensait. Un endroit où elle entreposait ses traités, ses recherches empiriques, ou ses bocaux chimiques. On ne pouvait pas les sentir, magiquement parlant. Juliette hésita. Il y aurait là peut-être des secrets sur les pouvoirs de Décatis... Et puis, cet endroit la tentait trop, voilà ! Si Décatis ne voulait pas qu’elle entre, elle aurait fermé cette porte-là, aussi ! À moins que ce ne soit un piège... Qu’il y ait un dispositif permettant de la détecter était possible. Juliette hésita donc, et elle finit par entrouvrir, très légèrement, la porte, glissant un œil à l’intérieur.
La pièce était, naturellement, plongée dans la pénombre, et elle fronça les sourcils, attendant que ses yeux s’habituent à l’obscurité. Incapable de voir quoi que ce soit, Juliette finit par murmurer une petite formule magique, et une boule de lumière se forma à l’extrémité de l’un de ses doigts. Elle souffla dessus, et la petite balle se mit à s’envoler, jusqu’à rejoindre la pièce, où elle s’alluma immédiatement.
« Oh, c’est pas vrai ! »
Juliette écarquilla les yeux de stupeur en voyant la pièce, et la porte s’ouvrit alors. Elle entra. La première chose qu’elle avait vu, c’était une croix en bois contre le mur, de taille humaine, avec des sangles. Des sangles et des chaînes étaient suspendues du plafond, et la pièce baignait dans une profonde obscurité. Il y avait un lit dans un coin, avec des attaches pour des liens, et plusieurs placards et autres meubles servant à maintenir des objets. Fouet, cravaches, chat à neuf queues, plugs... En ouvrant les portes des placards, Juliette, qui avait les joues rouges, le souffle court, se mordilla les lèvres en voyant l’intérieur d’un placard. Il y avait une succession de combinaisons en latex, de corsets, de gants, de longues bottes, ainsi que d’autres instruments, comme des cordes, des menottes, des gag-balls, des objets servant à cacher les yeux, des culottes en cuir, des instruments servant à pincer les seins.
*Ohlàlà, c’est pas vrai, c’est pas vrai, mais c’est pas vrai !*
Elle approcha ses mains, glissant sur une combinaison en latex avec, à l’intérieur, des vibromasseurs orientés à hauteur des parties intimes, et des pinces pour les seins. D’autres combinaisons étaient intégrales, dissimulant tout le corps, et il y avait aussi des ceintures de chasteté. Juliette déglutit silencieusement, se mettant à se dandiner sur place. Il y avait un chevalet, qu’elle caresse délicatement. Elle comprenait mieux le caractère secret de cet endroit... Juliette se surprit alors à imaginer Décatis, en combinaison de latex rouge, lui fouetter les fesses, alors qu’elle était retenue sur le chevalet. En imaginant les coups de fouet sur ses fesses, Juliette déglutit silencieusement, se mordillant les lèvres, et se tortilla légèrement sur place, fermant les yeux...
Sa main, d’elle-même, glissa vers son intimité, la frottant sous la robe, alors qu’elle heurta l’un des placards. Elle attrapa l’un des longs gants en latex, et l’enfila, puis défit sa robe, lentement, soumise à une sorte de pulsion irrésistible. Décatis pouvait à tout moment la surprendre, Juliette savait qu’elle devait se rendre vers la pièce en face, mais elle ne pouvait pas lutter contre ce besoin pressant. Juliette était toujours vierge, mais elle avait 23 ans... Autant dire que le sexe était quelque chose d’important pour elle, surtout depuis qu’elle voyait ses sœurs se livrer à ce genre d’exercices. Le sadomasochisme, le cuir, le latex, les fouets, le bondage... Juliette se mit à se mordre les lèvres. Elle s’était déjà mise dans une combinaison en latex, une fois, sans se faire voir, et avait joui dedans. Ses doigts vinrent pénétrer son corps, et elle se doigta lentement, se mordillant les lèvres.
« Décatis... Oh, Décatis, Décatis... Maîtresse, haaa... »
Juliette gémissait silencieusement, sa mouille glissant de ses deux doigts, qui se précipitaient de plus en plus vite. Cette nouvelle était tellement surprenante que Juliette ne mit que cinq minutes à jouir. Elle titilla son sexe, et sentit sa mouille exploser. Juliette poussa un cri de plaisir, et resta là, pantelante, le désir toujours présent, mais assez affaibli pour lui permettre de reprendre son esprit. Juliette récupéra sa robe, retira précautionneusement le gant, et se dépêcha de sortir.
Sans le réaliser, elle avait laissé quelques traces de cyprine sur le sol. De plus, elle referma la porte, ne la laissant plus entrouverte. Les joues rouges, encore perturbée par cette découverte complètement inattendue, Juliette fila dans la salle de droite, et inspecta les objets, sans toutefois arriver à se plonger dedans.
Elle se voyait humiliée et battue par Décatis, avec un collier de chienne autour du cou.